Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort
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0:05 - 0:09Dans la vie, j’ai le choix de me dire :
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0:09 - 0:11ce verre est à moitié vide ou… ?
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0:11 - 0:12Public : A moitié plein !
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0:12 - 0:15Allons plus loin que "à moitié plein"...
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0:15 - 0:19Je peux aussi m’intéresser
à son précieux contenu et me demander : -
0:19 - 0:23qu’est-ce que je peux faire avec ?
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0:23 - 0:26Je peux le boire, je peux l’offrir,
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0:26 - 0:29je peux l'utiliser
pour arroser une plante, -
0:29 - 0:32pour rincer ou pour cuisiner...
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0:34 - 0:40Être positif est le tremplin avec lequel
nous pouvons choisir d’aller plus loin : -
0:40 - 0:42CHOISIR D'AGIR !
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0:43 - 0:46Rappelez-vous Dumbo, le petit éléphant,
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0:46 - 0:50il est né avec des oreilles trop longues
qui le faisaient trébucher ! -
0:50 - 0:53Qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ?
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0:53 - 0:55Il a appris à voler…
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0:56 - 1:01Autrefois, je ne me rendais pas compte
que j’avais de l’eau dans mon verre. -
1:01 - 1:04Je trouvais que les progrès
de mes autres enfants étaient normaux, -
1:04 - 1:08c'était presque un dû,
cela se faisait tout seul. -
1:08 - 1:10Mais quand Nicolas,
mon quatrième fils est né, -
1:10 - 1:13j’ai vu tout de suite
qu’il y avait un souci : -
1:13 - 1:15pas de contact oculaire,
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1:15 - 1:17il ne réclamait même pas à manger,
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1:17 - 1:20il était dans un état de "légume".
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1:20 - 1:23Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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1:23 - 1:28J’ai décidé de faire tout mon possible
pour l’aider à progresser. -
1:28 - 1:34A 6 mois, un grand spécialiste
confirme le diagnostic -
1:34 - 1:40et affirme que Nicolas ne pourra
jamais marcher, jamais parler -
1:40 - 1:43et qu’il restera un «légume» toute sa vie.
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1:43 - 1:46Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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1:47 - 1:50Je le considère comme un défi.
Et j’aime les défis ! -
1:50 - 1:53Plus c’est difficile,
plus je suis attirée. -
1:54 - 1:57Vous avez remarqué
que j’ai dit "défi" et non "problème". -
1:57 - 2:00Quelle est la connotation de ce mot ?
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2:00 - 2:04Quand on entend "problème",
c’est souvent une catastrophe ! -
2:04 - 2:11Les enfants entendent leurs parents parler
de "problèmes" avec une mine accablée. -
2:11 - 2:13Et après, on s’étonne
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2:13 - 2:18qu’ils se bloquent quand ils voient
le mot «problème» à l’école... -
2:18 - 2:21Bon alors pour moi,
les difficultés de Nicolas -
2:21 - 2:24étaient un défi à surmonter,
non un problème. -
2:25 - 2:29Mais ce dont je n’avais aucune idée
c’était l’ampleur de ce défi. -
2:29 - 2:30Heureusement !
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2:31 - 2:32Mark Twain avait dit :
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2:32 - 2:34« Ils ne savaient pas
que c’était impossible -
2:34 - 2:35alors ils l’ont fait ».
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2:35 - 2:39Je ne savais pas que c’était impossible
alors je l’ai fait. -
2:39 - 2:43J’ai d’abord fait la différence
entre diagnostic et pronostic. -
2:43 - 2:48On ne peut pas changer un diagnostic
mais le pronostic, oui ! -
2:48 - 2:50Et j’ai choisi de ne pas croire
aux pronostics -
2:50 - 2:52s’ils sont défavorables.
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2:54 - 3:00Ensuite, premier pronostic :
il ne pourra jamais marcher. -
3:00 - 3:04Qu’est-ce que je vais faire avec ?
Je vais lui apprendre ! -
3:04 - 3:07J’ai décomposé toutes les étapes :
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3:07 - 3:11en famille, nous lui avons appris
à bouger ses bras et ses jambes, -
3:11 - 3:14à muscler son dos
en poussant sur ses jambes, -
3:14 - 3:19à se retourner, à s’asseoir,
à ramper sur un plan incliné, -
3:19 - 3:22à ramper sur un sol horizontal,
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3:22 - 3:26à marcher à 4 pattes, puis à faire un pas.
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3:26 - 3:28J’ai ainsi appris à me fixer des buts,
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3:28 - 3:30et, pour chaque but,
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3:30 - 3:33des objectifs précis à atteindre.
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3:34 - 3:35Et encore mieux :
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3:36 - 3:40Vous n’imaginez pas la joie
que j’avais pour chaque objectif atteint ! -
3:40 - 3:41Et du coup,
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3:41 - 3:47je me réjouissais davantage pour
tous les progrès de mes autres enfants. -
3:47 - 3:51J’ai appris à me réjouir
de chaque petite chose qui m’entoure, -
3:51 - 3:55à avoir de la gratitude
pour tout ce qui m’entoure... -
3:55 - 4:00Et ressentir la gratitude,
c’est le secret du bonheur… -
4:01 - 4:05Deuxième pronostic :
il ne pourra jamais parler. -
4:05 - 4:11Effectivement, à 4 ans,
Nicolas ne savait pas répéter le son A. -
4:11 - 4:13Aucune orthophoniste dans les environs
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4:13 - 4:16ne se sentait compétente pour le prendre.
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4:16 - 4:18J’aurais pu me dire
que c’est à cause de son handicap -
4:18 - 4:22qu’il n’arrivait pas à sortir
de son intelligible. -
4:22 - 4:26Mais, chercher des excuses,
c’est baisser les bras. -
4:26 - 4:30Agir, c’est trouver des moyens !
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4:30 - 4:33
Qu’est-ce que je vais faire avec ? -
4:33 - 4:37J’ai trouvé une orthophoniste,
à 90 km de chez nous, -
4:37 - 4:40qui lui a appris à dire d’abord "moto",
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4:40 - 4:41puis "papa" et "maman".
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4:41 - 4:44Vous imaginez ma joie !
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4:44 - 4:47Il y a toujours des moyens.
Il suffit de les trouver. -
4:47 - 4:50Je me suis ensuite formée au Makaton
qui utilise la langue des signes. -
4:50 - 4:52Et il a alors enfin compris
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4:52 - 4:56que les sons qu’il entendait
avaient du sens. -
4:56 - 5:01Puis, c’est la lecture,
apprise grâce à la méthode de ma mère, -
5:01 - 5:04qui lui a permis de parler.
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5:04 - 5:06Mais parallèlement
à ses progrès physiques, -
5:06 - 5:09Nicolas adorait les jeux stéréotypés.
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5:09 - 5:12Il pouvait allumer, éteindre,
allumer, éteindre, -
5:12 - 5:16allumer, éteindre …
la lumière pendant des heures. -
5:16 - 5:21Dans un centre où il allait, il s’amusait
à vider un verre dans un autre -
5:21 - 5:25pendant des heures, des jours,
des semaines… -
5:25 - 5:28Une professionnelle de là-bas m’a dit
qu’il en avait sûrement besoin. -
5:28 - 5:31Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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5:31 - 5:34Je me suis demandée : quel besoin ?
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5:34 - 5:36Et là, j’ai eu l’idée du siècle,
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5:36 - 5:37enfin, pour mon enfant,
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5:37 - 5:41mais je pense aussi pour tous ceux
qui ont des attitudes autistiques. -
5:41 - 5:43Je me suis dit qu’il avait besoin
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5:43 - 5:47d’apprendre quelque chose
de son expérience. -
5:47 - 5:51Et là, je lui ai appris : plein, … vide,
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5:51 - 5:56et les notions de plus,
moins, autant, moitié. -
5:56 - 5:57Il m’a regardée,
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5:57 - 6:01et c’était fini,
il n’a plus jamais joué à ce jeu. -
6:01 - 6:06Nous aussi, nous réitérons
des expériences, nous faisons des erreurs -
6:06 - 6:10jusqu’à ce que nous ayons
compris quelque chose, non ? -
6:12 - 6:16Ce grand spécialiste nous avait dit
que Nicolas n'irait jamais à l’école. -
6:16 - 6:18Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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6:18 - 6:21J’ai demandé à ce qu’il y aille.
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6:21 - 6:26A 5 ans, il allait 2 heures,
par semaine, à l’école maternelle. -
6:27 - 6:29Pourquoi un enfant en difficulté
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6:29 - 6:31a-t-il besoin
de moins d’heures de scolarité -
6:31 - 6:34qu’un enfant qui fonctionne bien ?
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6:34 - 6:36Je n’ai toujours pas compris
cette "logique" -
6:36 - 6:38encore en vigueur aujourd’hui.
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6:38 - 6:41J’aimerais bien qu’on me l’explique !
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6:41 - 6:45Un jour, il s'amusait, il s’appliquait
à colorier un dessin -
6:45 - 6:48alors que la maîtresse voulait me parler.
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6:48 - 6:50Elle me dit
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6:50 - 6:54que Nicolas ne comprenait
rien aux consignes -
6:56 - 7:03et en plus, elle constatait qu’il était
moins compétent que ses élèves de 2 ans. -
7:03 - 7:08Et alors là, Nicolas a gribouillé
furieusement son dessin -
7:08 - 7:10et a froissé sa page.
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7:10 - 7:13Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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7:13 - 7:16J’ai compris quelque chose de capital.
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7:16 - 7:19Imaginez-vous dans la peau d’un enfant.
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7:19 - 7:23Un adulte vous dit : "tu es incapable".
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7:23 - 7:26Qu’est-ce que cela vous fait ?
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7:26 - 7:30Le verbe être indique une identité.
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7:30 - 7:33Si on dit à un enfant qu’il EST incapable,
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7:33 - 7:37cette étiquette va lui coller à la peau.
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7:38 - 7:40Cette incapacité va alors faire partie
-
7:40 - 7:43de son être profond.
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7:43 - 7:46Et cette étiquette interdit le changement.
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7:46 - 7:47Cela le programme.
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7:47 - 7:49Il va se dire qu’il est comme ça,
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7:49 - 7:52qu’il ne peut pas changer...
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7:52 - 7:55Imaginez le mal que cela fait
-
7:55 - 7:57lorsqu’un enfant entend :
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7:57 - 7:59il EST méchant !
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7:59 - 8:00il EST insupportable !
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8:00 - 8:03il EST timide !
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8:03 - 8:05Imaginez le mal que cela fait
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8:05 - 8:07lorsqu’il devient un adulte,
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8:07 - 8:08lorsqu’il se le répète !
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8:10 - 8:13Ne vous êtes-vous jamais dit :
« oh ! que je suis bête ! » -
8:14 - 8:16Pour vous entraîner
à ne plus mettre d’étiquette, -
8:17 - 8:20commencez par ne plus en mettre …
sur vous-même ! -
8:22 - 8:24A la fin de l’année,
la maîtresse m’a avoué -
8:24 - 8:27que des professionnels lui avaient dit
de ne pas se fatiguer avec Nicolas -
8:27 - 8:32puisque de toute façon il n’apprendrait
jamais à lire, écrire, compter. -
8:32 - 8:34Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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8:35 - 8:39J’ai compris que
si on ne croit pas en un enfant, -
8:39 - 8:40surtout lorsqu’il est fragile,
-
8:40 - 8:43il ne trouvera pas les ressources en lui.
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8:44 - 8:47Cela a d’ailleurs été démontré
par Rosenthal et Jacobson, -
8:47 - 8:49avec l’effet Pygmalion.
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8:49 - 8:52Rappelez-vous Dumbo : il a appris à voler
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8:52 - 8:56parce que les corbeaux
croyaient qu’il pouvait le faire ! -
8:56 - 8:57J’ai appris
-
8:59 - 9:02à voir le potentiel
à l’intérieur des personnes. -
9:02 - 9:04J’ai appris à croire en leurs capacités.
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9:04 - 9:08Et lorsque les personnes ressentent
la foi qu’on a en elles, -
9:08 - 9:11elles font des miracles !
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9:13 - 9:15Rappelez-vous
que la maîtresse avait dit -
9:15 - 9:17que Nicolas ne comprenait
rien aux consignes. -
9:17 - 9:19Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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9:19 - 9:24J’avais besoin de comprendre pourquoi,
afin de pouvoir l’aider. -
9:24 - 9:26Il entendait
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9:26 - 9:29puisqu'il avait été opéré
pour sa surdité, à 4 ans. -
9:29 - 9:31Mais Nicolas n’écoutait pas,
-
9:31 - 9:35il lisait sur les lèvres
et il avait une grande myopie. -
9:35 - 9:39Donc, si la maîtresse
était à plus de 2 mètres, -
9:39 - 9:42il ne pouvait comprendre
ce qu’elle disait. -
9:42 - 9:46J’ai alors appris à rechercher
les vrais raisons d’une difficulté, -
9:46 - 9:49à ne pas rester dans l’apparence.
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9:49 - 9:54A 6 ans, Nicolas est éjecté
du système scolaire… -
9:54 - 9:56Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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9:56 - 9:58Génial !
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9:58 - 10:01De toute manière, il a seulement appris
dans son école qu’il était incapable. -
10:01 - 10:04A l’époque, j’enseignais
des terminales scientifiques. -
10:04 - 10:06Et je me retrouvais avec un enfant
-
10:06 - 10:10qui ne savait pas
la différence entre 1, 2 et 3. -
10:10 - 10:13Quel beau défi !
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10:13 - 10:17J’ai alors appris à méditer
pour trouver des moyens. -
10:17 - 10:18Et j’ai conçu une méthode géniale
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10:18 - 10:21pour comprendre
le nombre et les opérations -
10:21 - 10:25qui profite encore à beaucoup
d’enfants aujourd’hui. -
10:25 - 10:29A 7 ans, Nicolas est même rejeté
de l’éducation spécialisée. -
10:30 - 10:31Heureusement !
-
10:31 - 10:34C’est qu’il avait besoin
d’un autre chemin ! -
10:34 - 10:37Nous avons décidé
de le scolariser à la maison. -
10:37 - 10:41Ne croyez pas que c’était facile pour moi
parce que j’étais enseignante. -
10:41 - 10:44Pour moi, tout devait aller vite.
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10:44 - 10:46A 4 ans, je savais lire,
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10:46 - 10:48à 16 ans, j’ai eu mon BAC,
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10:48 - 10:50à 18 ans, je me suis mariée,
-
10:50 - 10:53à 19 ans, j’ai eu mon premier enfant,
-
10:53 - 10:56à 20 ans j’ai eu une maîtrise
et le CAPES de mathématiques, -
10:56 - 11:00à 21 ans, le CAPES pratique
et l’agrégation de mathématiques. -
11:00 - 11:06Rien à voir avec l’enseignement
d’un enfant en difficulté extrême ! -
11:06 - 11:08Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
11:08 - 11:11J’ai alors appris … la patience.
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11:11 - 11:14J’ai appris à décortiquer
chaque apprentissage. -
11:14 - 11:18Je cherchais à savoir
à quel niveau Nicolas était, -
11:18 - 11:19pour l’élever plus haut.
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11:19 - 11:23C’est ainsi qu’on devrait
considérer tous les élèves, non ? -
11:23 - 11:25Ils sont là pour être "élevés".
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11:25 - 11:27Mais quand un enfant
a trop de difficultés, -
11:27 - 11:30qu’il ne comprend pas, que fait-on ?
-
11:30 - 11:34On peut se dire qu’il n’a qu’à travailler
ou pire qu’il est incapable. -
11:34 - 11:38Je choisis de me dire :
qu’est-ce que je vais faire avec ? -
11:38 - 11:42Et là je considère
que c’est MA responsabilité, -
11:42 - 11:45c’est MOI qui dois trouver
comment l’enseigner. -
11:45 - 11:50Et je cherche alors différentes stratégies
jusqu’à ce qu’il comprenne. -
11:50 - 11:53J’ai donc continué à enseigner Nicolas.
-
11:53 - 11:56
Mais à ses 10 ans, j'avais l’impression -
11:56 - 11:58qu’il n’avançait plus
dans sa compréhension. -
11:58 - 12:02Je cherchais les processus
nécessaires à l’apprentissage -
12:02 - 12:04et je me sentais bloquée.
-
12:04 - 12:06Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
12:07 - 12:09Je suis alors partie seule,
en camping-car, -
12:09 - 12:13près d’Amsterdam
à une formation Feuerstein. -
12:13 - 12:16J'y ai notamment découvert
les 29 fonctions cognitives -
12:16 - 12:18et cela a été une révélation.
-
12:18 - 12:21Ce sont les briques de bases
du raisonnement. -
12:21 - 12:23Si vous construisez
une maison sans fondations, -
12:23 - 12:24que se passe-t-il ?
-
12:24 - 12:26Elle ne tient pas !
-
12:26 - 12:30De même, pour pouvoir
construire, bien, un apprentissage, -
12:30 - 12:35on a besoin que les fonctions cognitives
soient correctement en place. -
12:35 - 12:36J’ai amélioré leur présentation
-
12:36 - 12:40pour qu’elles soient accessibles
même aux enfants. -
12:40 - 12:44C’est un outil merveilleux pour
comprendre l’origine des difficultés. -
12:44 - 12:48Elles ont même aidé
mes 4 autres enfants qui étaient précoces. -
12:48 - 12:51Un enfant précoce
fonctionne tellement vite -
12:51 - 12:54qu’il ne sait même pas
comment il a trouvé un résultat. -
12:54 - 12:58Il ne sait même pas
comment il a fait pour réfléchir. -
12:58 - 13:01Et souvent un enfant précoce
est en échec scolaire -
13:01 - 13:05parce que si le résultat
ne vient pas tout de suite, il se bloque. -
13:05 - 13:08Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
13:08 - 13:11Je leur ai appris
à décortiquer leur raisonnement -
13:11 - 13:15pour pouvoir réussir
leurs études et leur vie. -
13:16 - 13:20J’ai alors regardé autour de moi,
-
13:20 - 13:25et j’ai vu que les autres enfants
étaient loin de Nicolas -
13:25 - 13:27Nicolas n’était pas
avec les autres enfants -
13:27 - 13:30parce qu’il en avait peur !
-
13:30 - 13:34Il gardait une marge de sécurité
de 2 mètres. -
13:34 - 13:36Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
13:36 - 13:39J’en ai parlé
au maître d’école de notre village -
13:39 - 13:43et il a alors proposé
de former ses élèves à l’autisme. -
13:43 - 13:48Ils ont alors cherché des stratégies
pour approcher et intégrer Nicolas. -
13:48 - 13:54Cette année passée dans ce CM2
a été sa plus belle année de scolarité. -
13:54 - 13:57Dans la cours de récréation,
il se laissait approcher, -
13:57 - 14:01toucher... et avait beaucoup d’amis.
-
14:01 - 14:05J’ai appris que grâce à la bonne volonté
d’un enseignant, -
14:05 - 14:11à la connaissance et à la préparation,
il peut y avoir des miracles. -
14:11 - 14:14J’ai vu alors d’autres enfants
autour de moi, -
14:14 - 14:16qui avaient des difficultés.
-
14:16 - 14:18Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
14:18 - 14:20Dans une association que j’avais créée,
-
14:20 - 14:24nous les avons aidés
à surmonter leurs difficultés -
14:24 - 14:28grâce à cette méthode que j’avais apprise
et que j’ai perfectionnée. -
14:28 - 14:32Il y avait tellement de beaux résultats
que je voulais que d’autres en profitent ! -
14:32 - 14:35Mais je ne pouvais pas
m’occuper de tout le monde ! -
14:35 - 14:40Alors j’ai créé une entreprise
Up brain ing -
14:40 - 14:44pour pouvoir former des parents
et des professionnels. -
14:44 - 14:51Des outils performants ont été conçus
pour développer les fonctions cognitives. -
14:51 - 14:55Les processus nécessaires
à l'apprentissage ont été précisés. -
14:55 - 14:58Notre manière d’enseigner
s’appelle la métapédagogie. -
14:58 - 15:02C’est une démarche transversale
aux pédagogies existantes. -
15:02 - 15:05Elle s’applique à tout le monde,
-
15:05 - 15:08même aux personnes
qui n’ont pas de handicap. -
15:08 - 15:10Je me souvenais que Nicolas
avait des difficultés -
15:10 - 15:13pour apprendre à écrire.
-
15:13 - 15:18Alors, nous avons conçu
des applications pour tablette -
15:18 - 15:23pour apprendre à tracer
des traits de base de l’écriture, -
15:23 - 15:27puis les lettres, tout en s’amusant !
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15:27 - 15:30Nicolas avait aussi eu des soucis
-
15:30 - 15:34pour apprendre, reconnaître
et gérer ses émotions. -
15:34 - 15:37Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
15:37 - 15:43J’ai conçu des outils pour reconnaître,
comprendre et gérer les émotions -
15:43 - 15:47pour que d’autres aussi
puissent en profiter. -
15:47 - 15:52Mais l’intelligence émotionnelle ne
fait pas seulement référence aux émotions. -
15:52 - 15:55Elle s’intéresse aussi
à la capacité à communiquer -
15:55 - 15:57de la meilleure façon possible.
-
15:57 - 16:01Dans ce domaine, beaucoup de personnes
avec autisme ont des difficultés. -
16:01 - 16:05Ce que je peux vous dire,
c’est qu’on n’a pas besoin d’autisme -
16:05 - 16:08pour avoir des difficultés à communiquer.
-
16:08 - 16:12Dans notre foyer,
Nicolas ne supportait pas les disputes... -
16:12 - 16:16Qu’est-ce que je vais faire avec ?
-
16:16 - 16:19Nous avons appris
à communiquer sans dispute. -
16:19 - 16:21Et j’ai créé des outils,
-
16:21 - 16:26pour apprendre à communiquer
et gérer les conflits. -
16:26 - 16:29Grâce à cette expérience avec mon fils,
-
16:29 - 16:37j’ai pu apprendre, créer
et aider les autres. -
16:37 - 16:44Nicolas aime la comptabilité,
travailler sur ordinateur, jouer au piano, -
16:44 - 16:49skier, faire de l’équitation
et apprendre à connaître les autres. -
16:49 - 16:52On ne choisit peut-être pas
ce qui nous arrive -
16:52 - 16:57mais on peut choisir
soit de se comporter comme une victime -
16:57 - 17:00en attendant passivement que cela vienne,
-
17:00 - 17:05soit d'être proactif et AGIR.
-
17:05 - 17:07C’est notre choix.
-
17:07 - 17:10Nous pouvons le faire.
-
17:10 - 17:12Pour chaque expérience,
-
17:12 - 17:14nous pouvons agir,
-
17:14 - 17:16trouver des moyens,
-
17:16 - 17:19et apprendre quelque chose.
-
17:19 - 17:24Grâce à Nicolas et ses frères et sœur,
ma vie est devenue passionnante. -
17:24 - 17:29Alors, le handicap ?
Qu’est-ce que je vais faire avec ? -
17:29 - 17:31Je dis OUI !
-
17:31 - 17:38et MERCI !
- Title:
- Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort
- Description:
-
Que faites-vous lors d’une épreuve ? Maman de cinq enfants, Christine Mayer connaît à la fois la précocité et le handicap. Grâce à ses expériences, elle partage son secret pour rendre chaque épreuve de la vie bénéfique, constructive, source d’apprentissage et d’inspiration.
Agrégée de mathématiques, diplômée formatrice Feuerstein et formée dans différents domaines liés aux neurosciences, elle suit un parcours atypique grâce aux difficultés de son quatrième enfant. Son vécu et ses compétences lui permettent d’aider des parents dans le milieu associatif, et de créer des outils originaux et performants pour augmenter les intelligences émotionnelles et cognitives. Au sein de l'Institut Upbraining, elle forme parents et professionnels à la métapédagogie et organise des semaines intensives où plusieurs métapédagogues professionnels boostent les capacités des enfants comme des adultes.
Cette présentation a été faite lors d'un évènement TEDx, organisé indépendamment des conférences TED.
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 17:35
Elisabeth Buffard edited French subtitles for Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort | ||
Elisabeth Buffard approved French subtitles for Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort | ||
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Hervé Mayer edited French subtitles for Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort | ||
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