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Le pouvoir de la souffrance | Patrick Leenen | TEDxVenlo

  • 0:12 - 0:16
    Bonjour !
    Comment était le hamburger de Venlo ?
  • 0:16 - 0:17
    Bon ?
  • 0:17 - 0:19
    Quelques questions personnelles :
  • 0:19 - 0:22
    lesquels d'entre vous sont en couple ?
  • 0:22 - 0:25
    Levez la main, s'il vous plaît !
  • 0:25 - 0:27
    (Rires)
  • 0:27 - 0:32
    Je ne suis pas en train de vous draguer.
    Faites-moi confiance, non !
  • 0:33 - 0:37
    Lesquels d'entre vous sont assez chanceux
    pour avoir quelques amis ?
  • 0:37 - 0:39
    Encore une fois, beaucoup !
  • 0:39 - 0:44
    Je devrais en conclure que
    vous êtes tous très bien entourés.
  • 0:45 - 0:49
    Donc, qui connaît quelqu'un
  • 0:49 - 0:52
    qui souffre de détresse psychologique,
  • 0:52 - 0:55
    ou même d'un trouble mental ?
  • 0:57 - 1:01
    C'est beaucoup plus difficile de lever
    la main maintenant, n'est-ce pas ?
  • 1:02 - 1:05
    Une personne sur quatre aux Pays-Bas
    souffre de détresse psychologique
  • 1:05 - 1:08
    et une sur dix
    souffre d'une condition
  • 1:08 - 1:10
    qu'on pourrait diagnostiquer
    comme « maladie mentale ».
  • 1:11 - 1:14
    Regardez autour de vous !
  • 1:14 - 1:18
    Mon discours vous concerne
    vous et votre entourage.
  • 1:20 - 1:25
    Je voudrais vous montrer comment
    nos problèmes mentaux relativement bénins,
  • 1:25 - 1:28
    peuvent empirer très rapidement,
  • 1:28 - 1:31
    et comment nous créons, souvent,
    ces situations nous-mêmes.
  • 1:32 - 1:33
    Je souhaite aussi vous montrer
  • 1:33 - 1:38
    comment notre système de santé n'arrive
    pas à traiter les problèmes complexes,
  • 1:38 - 1:42
    et comment nous pouvons utiliser
    le pouvoir de la souffrance pour évoluer.
  • 1:44 - 1:46
    Je veux vous présenter Jane.
  • 1:46 - 1:48
    Nous connaissons tous Jane.
  • 1:48 - 1:52
    Elle pourrait être votre voisine,
    votre proche, la collègue d'à côté...
  • 1:54 - 1:56
    Jane est une femme de 40 ans.
  • 1:56 - 2:00
    Elle est mariée, a deux enfants,
    - un fils et une fille -,
  • 2:00 - 2:03
    et elle est secrétaire
    dans une grande société.
  • 2:03 - 2:05
    Un jour, Jane ne se présente pas
    au travail.
  • 2:05 - 2:08
    Elle se sentait fatiguée
    depuis quelque temps, alors...
  • 2:08 - 2:13
    elle en parle à son médecin de famille
    qui lui conseille de bien se reposer.
  • 2:13 - 2:15
    Donc, c'est ce qu'elle fait :
    elle rentre et se repose,
  • 2:15 - 2:19
    et ce repos prend jusqu'à quatre semaines.
  • 2:19 - 2:23
    Après quatre semaines,
    elle retourne au travail.
  • 2:23 - 2:29
    Six mois après, elle s'absente
    de nouveau : mêmes symptômes mais pires.
  • 2:29 - 2:34
    Elle en parle de nouveau à son médecin
    de famille, qui diagnostique l'épuisement.
  • 2:35 - 2:38
    Il lui prescrit des antidépresseurs
  • 2:38 - 2:41
    et lui conseille, de nouveau,
    de bien se reposer.
  • 2:41 - 2:45
    Cette fois-ci, ce repos prend
    jusqu'à quatre mois.
  • 2:46 - 2:48
    Après ces quatre mois,
  • 2:48 - 2:52
    elle retourne au travail,
    encore sous traitement.
  • 2:52 - 2:56
    Deux mois après, elle s'absente encore,
    la troisième fois en un an.
  • 2:56 - 2:58
    Dépression sévère.
  • 2:59 - 3:02
    On la réfère aux services de santé
    mentale, pour un traitement très intensif
  • 3:02 - 3:05
    et, après un an de traitement intensif,
  • 3:05 - 3:08
    elle se retrouve chez elle, au chômage,
  • 3:08 - 3:10
    toujours en dépression.
  • 3:11 - 3:13
    Donc, que se passe-t-il ?
  • 3:15 - 3:18
    Pourquoi son traitement
    ne marche-t-il pas ?
  • 3:18 - 3:21
    Pourquoi la thérapie
    ne marche-t-elle pas ?
  • 3:23 - 3:27
    Le vrai problème de Jane, c'est
    qu'elle a un fils qui a une addiction
  • 3:28 - 3:30
    qui la vole tous les jours,
  • 3:31 - 3:36
    la manipule chaque jour,
  • 3:38 - 3:40
    lui ment,
  • 3:41 - 3:42
    la menace.
  • 3:42 - 3:47
    Chaque fois que son médecin de famille la
    renvoyait chez elle pour prendre du repos,
  • 3:47 - 3:50
    elle était envoyée directement en enfer.
  • 3:52 - 3:53
    La question se pose :
  • 3:53 - 3:57
    pourquoi Jane n'a-t-elle pas parlé
    de son fils, à son médecin de famille ?
  • 3:57 - 4:02
    Elle lui a seulement demandé
    de l'aider avec sa dépression.
  • 4:03 - 4:07
    Mais, d'un autre côté,
    le médecin de famille connaît son fils.
  • 4:07 - 4:11
    En fait, il connaît toute la famille
    et sait que son fils a une addiction.
  • 4:11 - 4:16
    Comment se fait-il qu'il ne se concentre
    que sur les symptômes présentés par Jane ?
  • 4:17 - 4:20
    Et comment se fait-il que
    les services spécialisés de santé mentale
  • 4:20 - 4:23
    font exactement la même chose ?
  • 4:24 - 4:27
    C'est parce qu'ils font leur travail.
  • 4:28 - 4:31
    Le médecin de famille
    fait bien son travail
  • 4:31 - 4:35
    en se concentrant sur les symptômes
    de sa patiente, et en les traitant,
  • 4:35 - 4:39
    en les échelonnant, tout comme
    le font les services de santé mentale,
  • 4:39 - 4:42
    en suivant le protocole
  • 4:42 - 4:46
    et en la soignant par le traitement
    de la dite « médecine factuelle ».
  • 4:47 - 4:52
    Cependant, c'est le système
    qui ne leur permet pas
  • 4:53 - 4:56
    de se concentrer sur
    la principale source du problème.
  • 4:57 - 4:59
    Le système ne fonctionne pas.
  • 5:00 - 5:04
    C'est le système qui ne répond pas
    aux situations complexes
  • 5:04 - 5:07
    comme celle de Jane, de façon adéquate.
  • 5:08 - 5:15
    Cette faille du système m'a amené, en tant
    que professionnel en santé mentale,
  • 5:16 - 5:18
    à élaborer un changement complet
  • 5:18 - 5:22
    dans la façon dont nous aidons
    les gens comme Jane.
  • 5:23 - 5:26
    Et donc, je veux vous présenter
    l'approche de M.A.D.
  • 5:27 - 5:30
    M.A.D., c'est pour :
    Diagramme d'Analyse de la Motivation
  • 5:31 - 5:35
    et M.A.D. se fonde sur le principe
    que le niveau de souffrance
  • 5:35 - 5:40
    influence notre motivation
    à prendre en charge notre propre guérison,
  • 5:40 - 5:43
    et que cette prise en charge
  • 5:43 - 5:47
    est l'élément fondamental
    de tout traitement efficace.
  • 5:49 - 5:53
    Afin de vous montrer qu'il s'agit
    d'un vrai diagramme,
  • 5:53 - 5:55
    voilà à quoi il ressemble.
  • 5:55 - 5:59
    Mais, ce serait aller trop loin
    que de tenter de l'expliquer en détail.
  • 5:59 - 6:02
    Je vais juste vous montrer
    ses principes-clés.
  • 6:03 - 6:05
    Le premier principe
    de l'approche de M.A.D.,
  • 6:05 - 6:08
    c'est que le degré de souffrance
    influence la motivation.
  • 6:08 - 6:13
    Comme vous pouvez l'imaginer,
    si mon niveau de souffrance est trop bas,
  • 6:14 - 6:18
    je n'aurais probablement pas
    la motivation de changer mon comportement
  • 6:18 - 6:20
    ou de faire d'autres choix.
  • 6:20 - 6:25
    À l'inverse, si mon niveau de souffrance
    est trop élevé,
  • 6:25 - 6:29
    il est probable que
    je ne sois pas capable de changer,
  • 6:29 - 6:33
    car la souffrance ou la pression
    sont trop grandes.
  • 6:35 - 6:38
    Donc, si je peux influencer
    votre niveau de souffrance
  • 6:38 - 6:42
    alors, je peux aussi influencer
    votre comportement.
  • 6:43 - 6:45
    Dans le cas de Jane,
  • 6:45 - 6:49
    le médecin de famille
    et les services de santé mentale
  • 6:49 - 6:55
    ont baissé le niveau de souffrance
    en traitant ses symptômes,
  • 6:56 - 6:59
    mais ce faisant,
    ils ont, aussi, réduit sa motivation
  • 6:59 - 7:02
    à s'attaquer à la source principale
    du problème.
  • 7:03 - 7:08
    Donc, influencer le niveau de souffrance
  • 7:08 - 7:12
    est un élément-clé de l'approche M.A.D.
  • 7:13 - 7:15
    Le deuxième principe essentiel
  • 7:15 - 7:20
    est que le M.A.D. se concentre
    sur la source principale du problème,
  • 7:20 - 7:24
    et non sur les symptômes présentés.
  • 7:24 - 7:28
    Encore une fois, dans le cas de Jane,
    nous avons arrêté son traitement.
  • 7:28 - 7:31
    Nous avons aussi arrêté
    sa prise de médicaments.
  • 7:31 - 7:34
    Nous avons seulement fait un suivi.
  • 7:34 - 7:36
    Nous avons seulement contrôlé
  • 7:36 - 7:39
    que son niveau de souffrance
    augmente de nouveau.
  • 7:40 - 7:43
    Finalement, elle a fini par s'ouvrir.
    Elle nous a parlé de son fils.
  • 7:43 - 7:47
    Donc, ce que nous avons fait,
    c'est traiter l'addiction de son fils,
  • 7:47 - 7:50
    nous lui avons donné l'attention
    et les soins dont il avait besoin,
  • 7:50 - 7:53
    et nous lui avons aussi donné
    un autre endroit où vivre.
  • 7:53 - 7:55
    En quatre mois,
  • 7:57 - 8:02
    les symptômes de Jane ont disparu
    sans traitement supplémentaire.
  • 8:04 - 8:06
    L'approche de M.A.D.
    s'est avérée efficace,
  • 8:06 - 8:08
    ces trois dernières années,
    dans ma société
  • 8:08 - 8:10
    et, en comparaison,
  • 8:11 - 8:15
    jusqu'à 85% des personnes traitées
    de façon classique pour leurs addictions
  • 8:15 - 8:19
    vont faire une rechute
    durant la première année.
  • 8:19 - 8:23
    85% feront une rechute !
  • 8:25 - 8:27
    En utilisant l'approche M.A.D.,
  • 8:27 - 8:30
    nous sommes capables
    de réduire cette rechute à 10%,
  • 8:30 - 8:35
    et imaginez les bénéfices personnels
    pour nos patients !
  • 8:37 - 8:39
    Imaginez les bénéfices sociaux...
  • 8:39 - 8:43
    ou même les bénéfices financiers !
  • 8:44 - 8:47
    Ma mission personnelle
    dans les années qui viennent
  • 8:47 - 8:50
    est de faire que cette approche
    soit enseignée et donc, soit accessible
  • 8:50 - 8:53
    à tout professionnel de la santé.
  • 8:54 - 8:58
    Mais vous aussi, pouvez commencer
    à utiliser l'approche M.A.D. aujourd'hui,
  • 8:58 - 9:02
    aidez les membres de votre famille,
    ceux que vous aimez, ou vos collègues.
  • 9:03 - 9:07
    Et pour ce faire,
    j'ai trois recommandations à vous donner.
  • 9:08 - 9:11
    La première : repérez la souffrance.
  • 9:12 - 9:15
    Pour ce faire, continuez
    à poser des questions.
  • 9:16 - 9:17
    Ce n'est pas sorcier,
  • 9:17 - 9:20
    mais, essayez de trouver
    ce qui se passe vraiment,
  • 9:20 - 9:23
    au lieu de tirer des conclusions hâtives !
  • 9:23 - 9:27
    Essayez de détecter
    la source principale du problème !
  • 9:27 - 9:32
    La deuxième : arrêtez de vous concentrer
    sur ce que veulent les gens !
  • 9:33 - 9:36
    Concentrez-vous plutôt sur
    ce dont ils ont vraiment besoin.
  • 9:36 - 9:40
    Ce sont deux choses bien différentes.
  • 9:41 - 9:46
    La troisième : personne n'aime souffrir,
    ça fait mal.
  • 9:47 - 9:49
    Mais, au lieu de réduire la pression,
  • 9:49 - 9:54
    utilisez-la plutôt comme un outil puissant
    qui vous permette de vous développer.
  • 9:55 - 9:59
    Alors la prochaine fois,
    demain ou lundi au travail...
  • 9:59 - 10:02
    La prochaine fois que
    vous voyez votre Jane,
  • 10:02 - 10:05
    je souhaite que vous vous souveniez
    de ces recommandations...
  • 10:06 - 10:08
    Je vous remercie de votre écoute.
  • 10:08 - 10:11
    (Applaudissements)
Title:
Le pouvoir de la souffrance | Patrick Leenen | TEDxVenlo
Description:

Patrick Leenen a développé une nouvelle manière, pratique, directe et révolutionnaire, de traiter ceux atteints de maladie mentale, avec laquelle il obtient des résultats étonnants. Quels sont ces résultats ? Réponse dans ce discours.

Ce discours a été donné à un événement TEDx utilisant le format de la conférence TED mais a été organisée indépendamment par un communauté locale. En apprendre plus sur http://ted.com/tedx

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
10:17

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