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Donner notre fortune est la chose la plus satisfaisante que nous ayons fait.

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    Chris Anderson : Voici une interview
    pas comme les autres.
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    Basée sur le fait qu'une image
    vaut bien plus que les mots,
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    j'ai demandé à Bill et Melinda
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    de dénicher dans leurs archives
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    des images qui pourraient
    aider à comprendre
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    une partie de leurs actions.
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    Nous allons procéder ainsi.
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    Nous allons commencer avec cette photo.
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    Melinda, quand et où était-ce,
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    et qui est ce bel homme à vos côtés ?
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    Melinda Gates :
    Avec ces grosses lunettes ?
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    C'est en Afrique,
    notre premier voyage,
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    notre première fois en Afrique,
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    à l'automne 1993.
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    Nous étions déjà fiancés.
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    Nous nous sommes mariés
    peu après,
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    et c'est le voyage où
    nous voulions voir
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    les animaux et la savane.
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    C'était incroyable. Bill n'avait jamais pris
    autant de temps pour ses congés.
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    Mais ce qui nous a vraiment émus,
    ce sont les gens,
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    et l'extrême pauvreté.
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    Nous nous posions des questions.
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    Est-ce qu'il doit en être ainsi ?
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    A la fin du voyage, à Zanzibar,
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    nous avons pris le temps
    de nous promener sur la plage,
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    ce que nous faisions souvent
    lorsque nous sortions ensemble.
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    Nous avions déjà commencé à
    évoquer l'idée à cette époque
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    que notre fortune acquise à Microsoft
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    serait rendue à la société,
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    mais c'est lors de
    cette promenade
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    que nous avons commencé à parler
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    de ce que nous pourrions faire
    et la façon de nous y prendre.
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    CA : Etant donné que ces vacances
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    ont amené à la création
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    d'une des plus grandes
    fondations privées au monde,
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    ça fait plutôt chères comme vacances. (Rires)
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    MG : Je crois, oui. Nous en avons profité.
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    CA : Qui d'entre vous a été
    le principal instigateur ?
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    Ou était-ce symétrique entre vous ?
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    Bill Gates : Je pense que
    nous étions enthousiastes
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    d'être à une phase de notre vie
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    où nous allions travailler ensemble
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    à trouver un moyen de rendre cet argent.
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    A ce stade, nous parlions des plus pauvres,
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    pouvions-nous avoir un impact sur eux ?
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    Qu'est-ce qui ne se faisait pas ?
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    Nous ignorions beaucoup de choses.
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    Notre naïveté était assez incroyable,
    lorsqu'on y pense.
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    Mais nous étions enthousiastes,
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    nous savions que le moment était venu,
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    que l'après-Microsoft
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    serait notre philanthropie.
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    MG : Ce que Bill avait toujours imaginé
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    après ses 60 ans,
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    mais il n'a pas encore 60 ans,
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    donc certaines choses changent en route.
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    CA : C'était le début,
    mais ça s'est accéléré.
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    C'était en 1993, mais ce n'est
    qu'en 1997
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    que la fondation
    a vu le jour.
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    MA : Oui, en 1997,
    nous avions lu un article
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    sur les maladies diarrhéiques qui tuaient
    tant d'enfants dans le monde,
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    et nous nous disions :
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    « Il ne peut pas en être ainsi.
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    Aux Etats-Unis, on va à la pharmacie. »
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    Nous avons commencé à
    rassembler des scientifiques
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    et à nous renseigner sur la population,
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    sur les vaccins,
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    sur ce qui avait marché
    et ce qui avait échoué,
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    c'est vraiment là que nous avons débuté,
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    à la fin des années 1998, 1999.
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    CA : Vous avez donc une grosse tirelire
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    et un monde plein de problèmes différents.
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    Comment décidez-vous
    sur quoi vous concentrer ?
  • 3:00 - 3:02
    BG : Nous avions décidé
    de choisir deux causes,
  • 3:02 - 3:05
    quelle que soit la plus
    grande iniquité mondiale,
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    et nous avons choisi
    la mortalité infantile,
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    les carences alimentaires
    pour leur développement,
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    et les pays vraiment mal en point,
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    parce qu'avec ce niveau de mortalité,
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    et avec les parents ayant tant d'enfants,
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    les supercroissances démographiques,
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    les enfants étaient tellement malades
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    qu'ils ne recevaient pas d'éducation
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    et ne pouvaient pas s'en sortir.
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    C'était notre cible globale.
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    Ensuite aux Etats-Unis,
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    nous avions tous les deux reçu
    une excellente éducation
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    et nous avons vu cela
    comme un moyen pour les Etats-Unis
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    de tenir leur promesse
    d'égale opportunité
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    à travers un système éducatif
    de grande ampleur.
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    Plus nous en apprenions,
    plus nous prenions conscience
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    que nous ne tenions pas cette promesse.
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    Nous avons donc choisi ces deux choses,
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    et tout ce que fait la fondation
  • 3:49 - 3:52
    est concentrée sur cela.
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    CA : Je vous ai demandé
    de choisir chacun une image
  • 3:54 - 3:56
    que vous aimez, pour
    illustrer votre travail.
  • 3:56 - 3:59
    Melinda,
    voici ce que vous avez choisi.
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    De quoi s'agit-il il?
  • 4:01 - 4:04
    MG : L'une des choses que
    j'adore faire quand je voyage,
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    c'est aller dans les zones rurales
    et parler aux femmes,
  • 4:07 - 4:10
    que ce soit au Bangladesh,
    en Inde, en Afrique,
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    et j'y vais en tant que
    femme occidentale lambda.
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    Je ne leur dis pas qui je suis.
    En pantalons kakis.
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    Et les femmes me disent constamment,
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    toujours et encore,
    à chaque voyage :
  • 4:20 - 4:22
    « Je veux pouvoir utiliser
    cette seringue. »
  • 4:22 - 4:25
    Je leur parle de vaccins
    pour les enfants,
  • 4:25 - 4:27
    et elles ramènent la conversation
    à la question :
  • 4:27 - 4:29
    « Qu'en est-il de l'injection
    que moi je reçois ? »
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    Il s'agissait de l'injection
    de Depo-Provera,
  • 4:32 - 4:34
    un contraceptif.
  • 4:34 - 4:36
    En rentrant, je parle à
    des experts en santé mondiale,
  • 4:36 - 4:38
    et ils me disent :
    « Oh, non, les contraceptifs
  • 4:38 - 4:40
    sont en stock dans les pays
    en développement. »
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    On a dû fouiller dans les rapports,
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    et voici ce que l'équipe m'a montré,
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    la première chose
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    que les femmes en Afrique
    veulent utiliser
  • 4:49 - 4:52
    est hors stock 200 jour par an
  • 4:52 - 4:54
    ce qui explique pourquoi
    les femmes me disaient :
  • 4:54 - 4:57
    « J'ai marché 10 kilomètres
    sans que mon mari le sache,
  • 4:57 - 5:00
    je suis arrivée à la clinique,
    et il n'y avait rien là-bas. »
  • 5:00 - 5:03
    Les préservatifs
    sont en stock en Afrique
  • 5:03 - 5:05
    à cause de l'aide pour le SIDA
    que les Etats-Unis
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    et d'autres apportent.
  • 5:07 - 5:09
    Mais les femmes vous diront
    encore et encore :
  • 5:09 - 5:11
    « Un préservatif n'est pas négociable
    avec mon mari.
  • 5:11 - 5:15
    Je suggère soit qu'il a le SIDA,
    soit que j'ai le SIDA,
  • 5:15 - 5:18
    et j'ai besoin de ce moyen pour espacer
  • 5:18 - 5:21
    les naissances de mes enfants,
    pour les nourrir,
  • 5:21 - 5:23
    et leur donner une chance
    d'être éduqués. »
  • 5:23 - 5:25
    CA : Melinda, vous êtes catholique romaine,
  • 5:25 - 5:29
    et vous avez souvent été mêlée
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    à des controverses sur ce problème,
  • 5:31 - 5:33
    et sur la question de l'avortement,
  • 5:33 - 5:34
    de la part des deux camps.
  • 5:34 - 5:36
    Comment gérez-vous cela ?
  • 5:36 - 5:39
    MG : Oui, je pense
    que c'est très important.
  • 5:39 - 5:43
    nous avions abandonné les contraceptifs
    en tant que communauté mondiale.
  • 5:43 - 5:47
    Nous savions que 210 millions de femmes
  • 5:47 - 5:49
    voulaient avoir accès
    aux moyens de contraception,
  • 5:49 - 5:52
    même à ceux dont nous disposons
    aux Etats-Unis,
  • 5:52 - 5:54
    et nous ne leur donnions pas
  • 5:54 - 5:58
    à cause de la controverse politique
    dans notre pays.
  • 5:58 - 6:00
    Pour moi c'était un crime.
  • 6:00 - 6:03
    J'ai continué à chercher la personne
  • 6:03 - 6:05
    qui ramènerait le problème
    sur le devant de la scène.
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    J'ai réalisé que je devais le faire.
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    Même en étant catholique,
  • 6:09 - 6:10
    je crois en la contraception
  • 6:10 - 6:12
    comme la plupart des femmes
    catholiques américaines
  • 6:12 - 6:14
    qui déclarent utiliser
    la contraception.
  • 6:14 - 6:16
    Je ne devrais pas laisser
    cette controverse
  • 6:16 - 6:18
    nous retenir d'agir.
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    Nous avions un consensus aux Etats-Unis
  • 6:20 - 6:21
    sur les contraceptifs.
  • 6:21 - 6:24
    Nous sommes donc revenus
    à ce consensus général.
  • 6:24 - 6:27
    Nous avons levé 2,6 milliards de dollars
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    pour ce problème précis pour les femmes.
  • 6:29 - 6:33
    (Applaudissements)
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    CA : Bill, c'est votre graphe.
    De quoi s'agit-il ?
  • 6:41 - 6:43
    BG : Eh bien, mon graphe
    comporte des chiffres.
  • 6:43 - 6:45
    (Rires)
  • 6:45 - 6:47
    J'aime beaucoup cette courbe.
  • 6:47 - 6:50
    Il s'agit du nombre d'enfants
  • 6:50 - 6:53
    qui meurent avant l'âge de 5 ans.
  • 6:53 - 6:54
    Il s'agit réellement
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    d'un succès phénoménal
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    qui est peu connu,
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    c'est que l'on fait des
    progrès incroyables.
  • 7:01 - 7:04
    Nous passons de 20 millions d'enfants
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    peu après que je sois né
  • 7:05 - 7:09
    à environ 6 millions.
  • 7:09 - 7:11
    C'est une histoire
  • 7:11 - 7:13
    de vaccins, principalement.
  • 7:13 - 7:16
    La variole tuait 2 millions
    d'enfants par an.
  • 7:16 - 7:18
    Elle a été éradiquée.
    Ce nombre est descendu à 0.
  • 7:18 - 7:22
    La rougeole tuait 2 millions d'enfants par an,
    descendue à quelques 100.000.
  • 7:22 - 7:24
    C'est une courbe
  • 7:24 - 7:28
    où vous voulez voir ce nombre encore diminuer,
  • 7:28 - 7:29
    et ça sera possible
  • 7:29 - 7:33
    en utilisant la science,
    en donnant les nouveaux vaccins aux enfants.
  • 7:33 - 7:35
    Nous pouvons accélérer le progrès.
  • 7:35 - 7:36
    Pendant les 10 dernières années,
  • 7:36 - 7:38
    ce nombre a chuté
    plus vite que jamais
  • 7:38 - 7:40
    dans toute l'histoire.
  • 7:40 - 7:43
    J'aime le fait que vous puissiez dire,
  • 7:43 - 7:45
    ok, si nous pouvons inventer
    de nouveaux vaccins
  • 7:45 - 7:47
    si nous pouvons les acheminer,
  • 7:47 - 7:49
    utiliser nos dernières connaissances
    dans ce domaine,
  • 7:49 - 7:54
    si nous délivrons comme il faut,
    nous pouvons faire des miracles.
  • 7:54 - 7:57
    CA : Vous avez fait le calcul,
    et ça marche: littéralement,
  • 7:57 - 7:59
    des milliers d'enfants
    sont sauvés chaque année
  • 7:59 - 8:01
    comparé à l'année précédente.
  • 8:01 - 8:03
    On n'en parle pas.
  • 8:03 - 8:06
    Un crash d'avion qui fait 200 morts
  • 8:06 - 8:08
    est une histoire de loin
    bien plus médiatisée.
  • 8:08 - 8:10
    Est-ce que ça vous rend fou ?
  • 8:10 - 8:13
    BG : Oui, car tout cela
    intervient dans le silence.
  • 8:13 - 8:16
    Il s'agit d'un enfant,
    un enfant à chaque fois.
  • 8:16 - 8:17
    98% de tout cela
  • 8:17 - 8:19
    n'est pas lié aux catastrophes naturelles.
  • 8:19 - 8:22
    Mais les donations pour
    les catastrophes naturelles sont énormes.
  • 8:22 - 8:24
    C'est incroyable, comment les gens pensent
  • 8:24 - 8:27
    "ça pourrait être moi",
    et l'argent coule.
  • 8:27 - 8:30
    Ces causes sont un peu invisibles.
  • 8:30 - 8:33
    Avec les objectifs du Millénaire
    pour le développement
  • 8:33 - 8:34
    et de nombreux projets,
  • 8:34 - 8:37
    nous assistons à une générosité accrue.
  • 8:37 - 8:40
    Le but est de descendre ce chiffre
    en dessous du million,
  • 8:40 - 8:43
    ce qui devrait être possible
    de notre vivant.
  • 8:43 - 8:46
    CA : Peut-être qu'il fallait quelqu'un
    enthousiasmé par les chiffres
  • 8:46 - 8:48
    au lieu d'un grand visage triste
  • 8:48 - 8:50
    pour s'engager là-dedans.
  • 8:50 - 8:52
    Vous l'avez écrit dans votre lettre,
  • 8:52 - 8:55
    vous avez utilisé cet argument
    pour dire que l'aide d'urgence,
  • 8:55 - 9:00
    contrairement à la pensée selon laquelle
    elle serait inutile et inefficace,
  • 9:00 - 9:02
    est en fait efficace.
  • 9:02 - 9:04
    BG : Oui, par exemple,
  • 9:04 - 9:07
    il y a eu des aides d'urgences
    bien intentionnées
  • 9:07 - 9:09
    qui se sont mal passées.
  • 9:09 - 9:11
    Il y a eu des investissements
    de capital-risque
  • 9:11 - 9:14
    qui étaient bien intentionnés
    et qui ont mal tourné.
  • 9:14 - 9:17
    Vous ne devriez pas simplement dire,
    ok, à cause de ça,
  • 9:17 - 9:20
    parce que le bilan n'est pas parfait,
  • 9:20 - 9:21
    ça ne fonctionne pas.
  • 9:21 - 9:23
    Demandez-vous plutôt :
    quel est votre but ?
  • 9:23 - 9:26
    Comment essayez-vous
    d'améliorer la nutrition,
  • 9:26 - 9:31
    la survie, et l'alphabétisation
    afin que ces pays puissent être autonomes,
  • 9:31 - 9:34
    qu'ils puissent dire que les choses
    vont bien et s'améliorent ?
  • 9:34 - 9:36
    Nous pouvons mieux organiser
    l'aide d'urgence.
  • 9:36 - 9:39
    Ce n'est pas une panacée.
  • 9:39 - 9:42
    Nous pouvons faire mieux
    que le capital-risque, je pense,
  • 9:42 - 9:45
    comme des grandes réussites comme celle-ci.
  • 9:45 - 9:48
    CA : La sagesse traditionnelle dit
  • 9:48 - 9:52
    qu'il est assez dur pour des couples mariés
    de travailler ensemble.
  • 9:52 - 9:54
    Comment avez-vous réussi ?
  • 9:54 - 9:55
    MG : Beaucoup de femmes m'ont dit :
  • 9:55 - 9:57
    « Je ne saurais pas
    travailler avec mon mari.
  • 9:57 - 9:59
    Ça ne pourrait pas marcher. »
  • 9:59 - 10:03
    Vous savez, nous apprécions ça,
  • 10:03 - 10:05
    cette fondation a été
    une bonne chose pour nous deux
  • 10:05 - 10:08
    dans ce parcours d'apprentissage continuel.
  • 10:08 - 10:11
    Nous ne voyageons pas tant
    que cela ensemble pour la fondation
  • 10:11 - 10:14
    comme nous en avions l'habitude
    lorsque Bill travaillait à Microsoft.
  • 10:14 - 10:17
    Nous faisons plus de voyages séparément,
  • 10:17 - 10:19
    mais je sais toujours que
    lorsque je rentre,
  • 10:19 - 10:21
    Bill sera intéressé par
    ce que j'ai appris,
  • 10:21 - 10:23
    que ce soit sur les femmes, les filles,
  • 10:23 - 10:25
    ou sur la chaîne
    d'approvisionnement de vaccins,
  • 10:25 - 10:27
    ou sur un grand dirigeant.
  • 10:27 - 10:30
    Il va écouter et sera très intéressé.
  • 10:30 - 10:32
    Et il sait, lorsqu'il rentre,
  • 10:32 - 10:35
    même si c'est pour parler de son discours,
    ou des données, ou de ce qu'il a appris,
  • 10:35 - 10:36
    que je suis réellement intéressée,
  • 10:36 - 10:39
    et je pense que nous avons
    une relation très collaborative.
  • 10:39 - 10:42
    Mais nous ne passons pas
    chaque minute ensemble, c'est sûr.
  • 10:42 - 10:46
    (Rires)
  • 10:46 - 10:49
    CA : Mais là c'est le cas,
    et nous en sommes heureux.
  • 10:49 - 10:52
    Melinda, au début,
    vous étiez principalement
  • 10:52 - 10:54
    celle qui menait la danse.
  • 10:54 - 10:55
    Il y a six ans, il me semble,
  • 10:55 - 10:59
    Bill est arrivé, il quitté Microsoft,
    et a travaillé à plein temps.
  • 10:59 - 11:02
    Ça a dû être dur,
    de s'ajuster à ça, non ?
  • 11:02 - 11:05
    MG : Oui. Je pense qu'en fait,
  • 11:05 - 11:07
    pour les employés de la fondation,
  • 11:07 - 11:10
    l'angoisse était bien plus grande
    que pour moi
  • 11:10 - 11:11
    à propos de l'arrivée de Bill.
  • 11:11 - 11:12
    Moi, j'étais très excitée.
  • 11:12 - 11:14
    Bill avait pris la décision,
  • 11:14 - 11:17
    avant même qu'il ne l'annonce en 2006,
  • 11:17 - 11:18
    et c'était vraiment sa décision.
  • 11:18 - 11:20
    Mais c'était en vacances sur la plage
  • 11:20 - 11:21
    lors de notre promenade,
  • 11:21 - 11:24
    qu'il avait commencé à y penser.
  • 11:24 - 11:26
    Pour moi, l'excitation de Bill
  • 11:26 - 11:29
    pour mettre son cerveau
    et son coeur à contribution
  • 11:29 - 11:31
    contre d'immenses problèmes mondiaux,
  • 11:31 - 11:34
    ces inégalités, c'était passionnant.
  • 11:34 - 11:37
    Oui, les employés de la fondation
    angoissaient un peu.
  • 11:37 - 11:39
    (Applaudissements)
  • 11:39 - 11:41
    CA : C'est super.
  • 11:41 - 11:44
    MG: Mais c'était fini dans les 3 mois,
    dès qu'il était là.
  • 11:44 - 11:46
    BG : Y compris quelques employés.
  • 11:46 - 11:47
    MG : Oui, pour les employés,
  • 11:47 - 11:49
    c'était fini trois mois
    après ton arrivée.
  • 11:49 - 11:51
    BG : Je plaisante.
    MG : Oh, les employés ne sont pas partis.
  • 11:51 - 11:53
    BG : Quelques-uns sont partis, mais--
  • 11:53 - 11:55
    (Rires)
  • 11:55 - 11:57
    CA : Sur quoi vous disputez-vous ?
  • 11:57 - 12:00
    Le dimanche à 11h du matin,
  • 12:00 - 12:01
    vous êtes loin du travail,
  • 12:01 - 12:03
    qu'est-ce qui se passe ?
    Quelle est la dispute ?
  • 12:03 - 12:07
    BG : Parce qu'on a créé tout cela
    ensemble depuis le début,
  • 12:08 - 12:10
    c'est un grand partenariat.
  • 12:10 - 12:12
    J'avais la même relation avec Paul Allen
  • 12:12 - 12:14
    dans les premiers temps de Microsoft.
  • 12:14 - 12:16
    Tout comme avec Steve Ballmer
    lorsque Microsoft se développait,
  • 12:16 - 12:19
    et maintenant, Melinda,
    de façon encore plus forte
  • 12:19 - 12:21
    est également une partenaire.
  • 12:21 - 12:23
    Alors nous parlons des causes
  • 12:23 - 12:25
    que nous devrions plus aider,
  • 12:25 - 12:28
    et de quels groupes travaillent bien.
  • 12:28 - 12:31
    Elle y voit très clair.
    Elle s’assoit souvent avec les employés.
  • 12:31 - 12:33
    Nous faisons les voyages
    qu'elle a décrits.
  • 12:33 - 12:36
    Il y a donc beaucoup de collaboration.
  • 12:36 - 12:38
    Je n'arrive pas à penser à un moment
    où l'un de nous
  • 12:38 - 12:42
    avait une opinion tranchée
  • 12:42 - 12:44
    sur une chose ou une autre.
  • 12:44 - 12:46
    CA : Et vous Melinda, vous y arrivez ?
    (Rires)
  • 12:46 - 12:48
    On ne sait jamais.
  • 12:48 - 12:51
    MG : Nous abordons les choses
    sous différents angles,
  • 12:51 - 12:53
    et je pense que c'est vraiment bien.
  • 12:53 - 12:55
    Bill peut regarder les données
  • 12:55 - 12:58
    et dire : « Je veux agir selon ces
    statistiques générales. »
  • 12:58 - 13:00
    Moi, j'aborde les choses avec intuition.
  • 13:00 - 13:02
    Je rencontre beaucoup
    de personnes sur le terrain.
  • 13:02 - 13:04
    Bill m'a appris à confronter cette réalité
  • 13:04 - 13:06
    avec les données globales
    pour voir si elles collent.
  • 13:06 - 13:09
    Je pense lui avoir appris
    à confronter les données
  • 13:09 - 13:13
    avec les gens sur le terrain pour savoir,
    peut-on vraiment distribuer ce vaccin ?
  • 13:13 - 13:16
    Une femme peut-elle accepter
    ces goûtes pour la polio
  • 13:16 - 13:17
    dans la bouche de son enfant ?
  • 13:17 - 13:21
    Parce que le produit fini est aussi
    important que la science sous-jacente.
  • 13:21 - 13:25
    Donc je pense qu'avec le temps nous avons
    composé avec le point de vue de l'autre,
  • 13:25 - 13:28
    et franchement,
    le travail est meilleur grâce à cela.
  • 13:28 - 13:30
    CA : Pour les vaccins, la polio,
    et ainsi de suite,
  • 13:30 - 13:34
    vous avez rencontré beaucoup de succès.
  • 13:34 - 13:35
    Qu'en est-il de l'échec ?
  • 13:35 - 13:37
    Peut-on parler d'un échec
  • 13:37 - 13:39
    et peut-être de ce que
    vous en avez appris ?
  • 13:39 - 13:42
    BG : Oui. Heureusement,
    nous pouvons nous en permettre,
  • 13:42 - 13:44
    parce qu'on en a certainement eu beaucoup.
  • 13:44 - 13:48
    Nous travaillons beaucoup sur
    des médicaments et des vaccins
  • 13:48 - 13:51
    qui échoueront de différentes façons,
    nous le savons.
  • 13:51 - 13:55
    Un projet qui a reçu beaucoup d'attention
    devait concevoir un meilleur préservatif.
  • 13:55 - 13:57
    Nous avons eu des centaines d'idées.
  • 13:57 - 14:00
    Peut-être que quelques-unes
    d'entre elles marcheront.
  • 14:00 - 14:03
    Nous étions très crédules,
    en tout cas moi, sur un médicament
  • 14:03 - 14:06
    pour une maladie en Inde,
    la leishmaniose viscérale.
  • 14:06 - 14:09
    Je pensais que dès qu'on aurait
    le médicament, on éradiquerait la maladie.
  • 14:09 - 14:11
    Il s'avère qu'il fallait une injection
  • 14:11 - 14:13
    tous les jours pendant 10 jours.
  • 14:13 - 14:15
    Cela a pris 3 années de plus
    que prévues,
  • 14:15 - 14:19
    et ensuite il n'y avait pas de moyen
    de l'administrer efficacement.
  • 14:19 - 14:23
    Heureusement, nous avons découvert
    que si vous tuez les phlébotomes,
  • 14:24 - 14:26
    vous pouvez probablement réussir;
  • 14:26 - 14:27
    Mais nous avons passé 5 ans,
  • 14:27 - 14:29
    pour ainsi dire, gâché 5 ans,
  • 14:29 - 14:31
    et environ 60 millions de dollars,
  • 14:31 - 14:32
    sur une voie qui s'est révélée
  • 14:32 - 14:36
    très modeste en résultats
    une fois arrivés au bout.
  • 14:36 - 14:40
    CA : Vous dépensez un milliard
    de dollars par an
  • 14:40 - 14:42
    dans l'éducation, il me semble,
    quelque chose comme ça.
  • 14:42 - 14:46
    L'histoire qui s'opère dans ce domaine
  • 14:46 - 14:48
    est assez longue et complexe.
  • 14:48 - 14:52
    Y a-t-il des échecs
    dont vous pouvez parler ?
  • 14:52 - 14:55
    MG : Une grande leçon pour nous,
    est que nous pensions au début
  • 14:55 - 14:58
    que ces petites écoles étaient la réponse.
  • 14:58 - 15:01
    Les petites écoles aident vraiment.
    Le taux d'abandon scolaire est bas.
  • 15:01 - 15:03
    Il y a moins de violence et de délits.
  • 15:03 - 15:05
    Mais ce que l'on a appris de ce travail,
  • 15:05 - 15:08
    et ce qui s'est avéré être
    la clé fondamentale,
  • 15:08 - 15:10
    c'est le rôle d'un bon
    enseignant dans la classe.
  • 15:10 - 15:13
    Faute d'enseignant efficace
    au devant de la salle de classe,
  • 15:13 - 15:15
    que l'établissement
    soit grand ou petit,
  • 15:15 - 15:17
    vous ne changerez pas la trajectoire
  • 15:17 - 15:19
    qui rendra cet étudiant prêt
    pour les études supérieures.
  • 15:19 - 15:23
    (Applaudissements)
  • 15:23 - 15:26
    CA : Melinda, c'est vous et Jenn,
  • 15:26 - 15:29
    votre fille aînée.
  • 15:29 - 15:31
    C'était il y a 3 semaines, je crois,
  • 15:31 - 15:32
    3 ou 4 semaines. Où était-ce ?
  • 15:32 - 15:34
    MG : Nous sommes allées en Tanzanie.
  • 15:34 - 15:35
    Jenn y est allée.
  • 15:35 - 15:38
    Tous nos enfants ont beaucoup
    voyagé en Afrique, en fait.
  • 15:38 - 15:40
    Nous avons fait quelque chose
    de différent.
  • 15:40 - 15:42
    Nous avons décidé de passer
  • 15:42 - 15:44
    deux nuits et trois jours
    avec une famille.
  • 15:44 - 15:47
    Anna et Sanare sont les parents.
  • 15:47 - 15:50
    Ils nous ont invitées à venir
    et à rester dans leur maison.
  • 15:50 - 15:53
    En fait, les chèvres vivaient
    dans cette petite hutte,
  • 15:53 - 15:56
    dans leur petit enclos,
    avant notre arrivée.
  • 15:56 - 15:57
    Nous sommes restées avec leur famille,
  • 15:57 - 15:59
    et nous avons vraiment appris
  • 15:59 - 16:01
    ce à quoi ressemble la vie
    rurale en Tanzanie.
  • 16:01 - 16:03
    La différence entre simplement
  • 16:03 - 16:05
    visiter une demie journée
  • 16:05 - 16:06
    ou les trois-quarts d'une journée
  • 16:06 - 16:08
    et rester jour et nuit était profonde,
  • 16:08 - 16:12
    laissez-moi vous en donner
    une explication.
  • 16:12 - 16:14
    Ils avaient six enfants,
    et en parlant à Anna
  • 16:14 - 16:17
    dans la hutte de cuisine --
    nous y avions passé 5 heures ce jour-là,
  • 16:17 - 16:21
    elle me disait qu'elle avait prévu
    et espacé avec son mari
  • 16:21 - 16:22
    les naissances de leurs enfants.
  • 16:22 - 16:24
    C'était une relation très tendre.
  • 16:24 - 16:26
    C'était un guerrier Maasaï et sa femme,
  • 16:26 - 16:28
    mais ils avaient décidé de se marier.
  • 16:28 - 16:31
    Il se respectaient
    et s'aimaient visiblement.
  • 16:31 - 16:33
    Leurs six enfants,
  • 16:33 - 16:35
    deux d'entre eux étaient
    des jumeaux de 13 ans,
  • 16:35 - 16:38
    un garçon, et une fille nommée Grace.
  • 16:38 - 16:39
    Lorsque nous allions couper du bois,
  • 16:39 - 16:42
    En faisant les choses
    que Grace et sa mère faisaient,
  • 16:42 - 16:44
    Grace n'était pas une enfant,
    c'était une adolescente,
  • 16:44 - 16:46
    mais ce n'était pas une adulte.
  • 16:46 - 16:48
    Elle était très, très timide.
  • 16:48 - 16:49
    Elle voulait me parler ainsi qu'à Jenn.
  • 16:49 - 16:52
    Nous essayions de la faire participer,
    mais elle était timide.
  • 16:52 - 16:54
    Une nuit, cependant,
  • 16:54 - 16:57
    quand toutes les lumières s'éteignaient
    sur la Tanzanie rurale,
  • 16:57 - 16:58
    c'était une nuit sans Lune,
  • 16:58 - 17:00
    la première nuit, et sans étoiles,
  • 17:00 - 17:02
    Jenn est sortie de notre hutte
  • 17:02 - 17:04
    avec sa petite lampe frontale,
  • 17:04 - 17:07
    Grace est immédiatement allée
  • 17:07 - 17:08
    chercher le traducteur,
  • 17:08 - 17:10
    elle est allée voir Jenn, et lui a dit :
  • 17:10 - 17:14
    « Quand tu rentres chez toi, puis-je avoir
    ta lampe frontale pour étudier la nuit ? »
  • 17:14 - 17:15
    CA : Oh, waouh.
  • 17:15 - 17:17
    MG : Son père m'avait dit
  • 17:17 - 17:19
    qu'il avait peur que,
    contrairement à son fils,
  • 17:19 - 17:20
    qui venait de passer
    son baccalauréat,
  • 17:20 - 17:22
    à cause de ses tâches ménagères,
  • 17:22 - 17:25
    elle ne réussissait pas si bien et elle
    n'était pas encore à l'école publique.
  • 17:25 - 17:28
    Il m'a dit : « Je ne sais pas comment
    payer pour son éducation.
  • 17:28 - 17:30
    Je ne peux pas payer l'école privée.
  • 17:30 - 17:32
    Elle risque de finir dans cette ferme
    comme ma femme. »
  • 17:32 - 17:35
    Ils connaissent la différence
    qu'une éducation peut avoir
  • 17:35 - 17:37
    de façon importante et profonde.
  • 17:37 - 17:39
    CA : Voici une autre photo
  • 17:39 - 17:42
    de vos deux autres enfants,
    Rory et Phoebe,
  • 17:42 - 17:45
    avec Paul Farmer.
  • 17:46 - 17:48
    Élever trois enfants
  • 17:48 - 17:51
    lorsque vous êtes la famille
    la plus riche au monde
  • 17:51 - 17:53
    semble être une expérience sociale
  • 17:53 - 17:57
    sans précédent.
  • 17:57 - 17:58
    Comment avez-vous fait ?
  • 17:58 - 18:01
    Quelle a été votre approche ?
  • 18:01 - 18:03
    BG : Je dirais que dans l'ensemble
  • 18:03 - 18:05
    les enfants ont une bonne éducation
  • 18:05 - 18:08
    mais vous devez leur donner un sens
    de leur propre faculté
  • 18:08 - 18:10
    et de ce qu'ils vont faire.
  • 18:10 - 18:13
    Notre philosophie est
    d'être très clair avec eux --
  • 18:13 - 18:16
    la majorité de l'argent
    part dans la fondation --
  • 18:16 - 18:19
    et nous les aidons à trouver
    quelque chose qui les passionne.
  • 18:19 - 18:20
    Nous voulons trouver un juste équilibre
  • 18:20 - 18:22
    où ils ont la liberté de tout faire
  • 18:22 - 18:26
    mais pas avec beaucoup d'argent,
  • 18:26 - 18:29
    afin qu'ils ne finissent pas
    par rien faire.
  • 18:29 - 18:32
    Jusqu'à maintenant,
    ils ont été plutôt diligents,
  • 18:32 - 18:35
    et excités de choisir leur propre voie.
  • 18:35 - 18:40
    CA : Vous avez soigneusement préservé
    leur vie privée pour des raisons évidentes.
  • 18:40 - 18:43
    Je suis curieux de savoir pourquoi
    vous m'avez donné la permission
  • 18:43 - 18:44
    de montrer cette photo
    ici et maintenant à TED.
  • 18:44 - 18:45
    MG : C'est intéressant.
  • 18:45 - 18:47
    Alors qu'ils grandissent, ils savent
  • 18:47 - 18:50
    que la croyance de notre famille,
    c'est la responsabilité,
  • 18:50 - 18:52
    que nous avons une chance incroyable
  • 18:52 - 18:54
    simplement de vivre aux Etats-Unis
  • 18:54 - 18:56
    et d'avoir une très bonne éducation.
  • 18:56 - 18:58
    Nous avons la responsabilité
    de redonner au monde.
  • 18:58 - 19:00
    Donc, en grandissant,
    nous leur apprenons --
  • 19:00 - 19:02
    ils ont voyagé dans tellement de pays
    à travers le monde --
  • 19:02 - 19:05
    ils disent : « Nous voulons
    que les gens sachent que nous croyons
  • 19:05 - 19:07
    en ce que vous faites, Maman et Papa,
  • 19:07 - 19:08
    et on est d'accord
    pour être plus exposés. »
  • 19:08 - 19:11
    Nous avons donc leur permission
    de montrer cette photo,
  • 19:11 - 19:13
    Paul Farmer va probablement
  • 19:13 - 19:15
    la faire figurer dans un de ses travaux.
  • 19:15 - 19:17
    Ils s'intéressent profondément
  • 19:17 - 19:19
    à la mission de la fondation, eux aussi.
  • 19:19 - 19:21
    CA : Vous avez facilement assez d'argent,
  • 19:21 - 19:24
    malgré vos importantes donations
    à la fondation,
  • 19:24 - 19:25
    pour en faire des millionnaires.
  • 19:25 - 19:27
    C'est ce que vous voulez pour eux ?
  • 19:27 - 19:29
    BG : Non. Non.
    Ça ne se passera pas comme ça.
  • 19:29 - 19:31
    Ils doivent avoir la notion
  • 19:31 - 19:36
    que leur propre travail a du sens
    et est important.
  • 19:38 - 19:41
    Nous avions lu un long article
    avant de nous marier,
  • 19:41 - 19:44
    où Warren Buffett parlait de cela,
  • 19:44 - 19:46
    et nous sommes convaincus
    que ce n'est ni un service
  • 19:46 - 19:49
    pour la société, ni pour les enfants.
  • 19:49 - 19:51
    CA : En parlant de Warren Buffett,
  • 19:51 - 19:54
    quelque chose d'extraordinaire
    est arrivé en 2006,
  • 19:54 - 19:59
    lorsque votre seul rival en termes de
    personne la plus riche d'Amérique
  • 19:59 - 20:00
    a soudainement décidé de donner
  • 20:00 - 20:03
    80% de sa fortune
  • 20:03 - 20:04
    à votre fondation.
  • 20:04 - 20:06
    Comment cela a bien pu arriver ?
  • 20:06 - 20:10
    Il y a sans doute une version longue
    et une courte. Donnez-nous plutôt la courte.
  • 20:10 - 20:13
    BG : Très bien.
    Warren était un ami proche,
  • 20:13 - 20:18
    et il allait laisser sa femme Suzie
  • 20:18 - 20:19
    donner tout l'argent.
  • 20:19 - 20:23
    Malheureusement,
    elle est décédée avant lui.
  • 20:23 - 20:26
    Il est bon en délégation, et
  • 20:26 - 20:29
    -- (Rires) --
  • 20:29 - 20:30
    il a dit --
  • 20:30 - 20:31
    CA : Il faut tweeter ça.
  • 20:31 - 20:34
    BG : S'il a quelqu'un qui fait
    quelque chose de bien,
  • 20:34 - 20:38
    et est prêt à le faire gratuitement,
  • 20:38 - 20:41
    c'est peut-être d'accord.
    Mais nous étions stupéfaits.
  • 20:41 - 20:44
    MG : Entièrement stupéfaits.
    BG : Nous ne nous y attendions pas.
  • 20:44 - 20:45
    Ce fut incroyable.
  • 20:45 - 20:48
    Ça nous a aidé à élever notre ambition
  • 20:48 - 20:51
    dans ce que la fondation peut faire
    de façon considérable.
  • 20:51 - 20:53
    La moitié de nos ressources
  • 20:53 - 20:56
    provient de la générosité
    époustouflante de Warren.
  • 20:56 - 20:59
    CA : Je crois que vous vous êtes engagés,
    avant la fin de vos activités,
  • 20:59 - 21:02
    à ce que 95% ou plus de votre fortune
    aille à la fondation.
  • 21:02 - 21:04
    BG : Oui.
  • 21:04 - 21:06
    CA : Comme cette relation,
    c'est incroyable --
  • 21:06 - 21:08
    (Applaudissements)
  • 21:11 - 21:14
    Récemment, vous et Warren
  • 21:14 - 21:16
    avez essayé de persuader
  • 21:16 - 21:18
    d'autres milliardaires et gens riches
  • 21:18 - 21:19
    de s'engager à donner
  • 21:19 - 21:24
    plus de la moitié de leurs actifs
    à la philanthropie.
  • 21:24 - 21:26
    Commence cela se passe-t-il ?
  • 21:26 - 21:29
    BG : Nous avons environ 120 personnes
  • 21:29 - 21:33
    qui s'y sont maintenant engagés.
  • 21:33 - 21:35
    Ce qui est génial,
    c'est que nous nous rencontrons
  • 21:35 - 21:37
    tous les ans et nous discutons -
  • 21:37 - 21:38
    embauchez-vous,
    combien vous payez ?
  • 21:38 - 21:40
    Nous n'essayons pas
    d'homogénéiser tout ça.
  • 21:40 - 21:43
    La beauté de la philanthropie
    vient de cette superbe diversité.
  • 21:43 - 21:45
    Les gens donnent à des causes.
  • 21:45 - 21:47
    Nous regardons et nous disons « woaouh ».
  • 21:47 - 21:48
    Mais c'est génial.
  • 21:48 - 21:49
    Le rôle de la philanthropie
  • 21:49 - 21:51
    est de choisir différentes approches,
  • 21:51 - 21:55
    y compris dans un seul domaine,
    comme l'éducation.
  • 21:55 - 21:57
    Nous avons besoin
    de plus d'expérimentations.
  • 21:57 - 21:59
    Mais c'est fabuleux,
    de rencontrer ces gens,
  • 21:59 - 22:01
    de partager leur parcours
    vers la philanthropie,
  • 22:01 - 22:04
    comment ils impliquent leurs enfants,
    ce qu'ils font de différent.
  • 22:04 - 22:07
    Le succès est bien plus grand
    que ce que l'on croit.
  • 22:07 - 22:10
    On dirait que cela va juste continuer
    à prendre de l'ampleur
  • 22:10 - 22:12
    dans les années à venir.
  • 22:12 - 22:16
    MG : Faire en sorte que les gens voient
    que d'autres personnes
  • 22:16 - 22:17
    apportent le changement
    avec la philanthropie --
  • 22:17 - 22:21
    ce sont des gens qui ont créé
    leurs propres entreprises,
  • 22:21 - 22:23
    qui ont mis leur ingéniosité
    dans des idées incroyables.
  • 22:23 - 22:26
    S'ils mettent leur idées et leur cerveau
  • 22:26 - 22:28
    au service de la philanthropie,
    ils peuvent changer le monde.
  • 22:28 - 22:30
    Ils commencent à voir d'autres
    personnes y parvenir, et il disent :
  • 22:30 - 22:32
    « Waouh, je veux faire ça
    avec mon argent. »
  • 22:32 - 22:34
    Pour moi, c'est vraiment
    ce qui est incroyable.
  • 22:34 - 22:37
    CA : J'ai l'impression qu'il est assez dur
  • 22:37 - 22:39
    pour certaines personnes de trouver
  • 22:39 - 22:41
    comment dépenser autant d'argent
  • 22:41 - 22:44
    dans quelque chose d'autre.
  • 22:44 - 22:46
    Il y a probablement
    des milliardaires dans la salle
  • 22:46 - 22:48
    et certainement des gens qui ont réussi.
  • 22:48 - 22:50
    Je suis curieux,
    pouvez-vous leur tenir votre discours ?
  • 22:50 - 22:51
    Quel est le discours ?
  • 22:51 - 22:54
    BG : C'est la chose la plus satisfaisante
    que nous ayons fait,
  • 22:54 - 22:57
    et ça ne vous appartient pas,
  • 22:57 - 23:00
    si ce n'est pas bon pour vos enfants,
  • 23:00 - 23:01
    réunissons-nous pour en parler
  • 23:01 - 23:04
    et voir ce que nous pouvons faire.
  • 23:04 - 23:06
    Le monde est bien meilleur
  • 23:06 - 23:09
    grâce aux philanthropes du passé.
  • 23:09 - 23:13
    La tradition américaine, qui est la plus forte,
    attire la convoitise du monde entier.
  • 23:13 - 23:15
    Si je suis si optimiste,
  • 23:15 - 23:17
    c'est parce que je pense
    que la philanthropie
  • 23:17 - 23:19
    va se développer
  • 23:19 - 23:20
    et s'occupera de ces choses
  • 23:20 - 23:23
    où les gouvernements ne sont pas efficaces
  • 23:23 - 23:26
    pour faire briller la lumière
    dans la bonne direction.
  • 23:26 - 23:29
    CA : Il y a cette inégalité terrible
    dans le monde,
  • 23:29 - 23:30
    une inégalité accrue
  • 23:30 - 23:32
    qui semble structurelle.
  • 23:32 - 23:35
    Il me semble que si davantage
    de vos semblables
  • 23:35 - 23:37
    prenaient l'approche
    que vous avez prise,
  • 23:37 - 23:39
    cela créerait une brèche
  • 23:39 - 23:40
    à la fois dans ce problème
  • 23:40 - 23:41
    et dans la perception de ce problème.
  • 23:41 - 23:43
    Est-ce un commentaire juste ?
  • 23:43 - 23:45
    BG : Oh, oui.
    Si vous prenez aux plus riches
  • 23:45 - 23:48
    et donnez aux moins riches, c'est bien.
  • 23:48 - 23:50
    On essaie d'avoir un équilibre,
    et c'est bien.
  • 23:50 - 23:52
    MG : Mais vous changez les systèmes.
  • 23:52 - 23:54
    Aux Etats-Unis, nous essayons
    de réformer le système éducatif
  • 23:54 - 23:56
    afin qu'il soit juste pour tout le monde
  • 23:56 - 23:58
    et qu'il fonctionne pour tous les élèves.
  • 23:58 - 24:00
    Cela, pour moi, change réellement
  • 24:00 - 24:01
    la balance inégalitaire.
  • 24:01 - 24:03
    BG : C'est le plus important.
  • 24:03 - 24:06
    (Applaudissements)
  • 24:06 - 24:10
    CA : Je pense vraiment
    que la plupart des gens ici
  • 24:10 - 24:11
    et plusieurs millions à travers le monde
  • 24:11 - 24:14
    sont juste en admiration de la trajectoire
  • 24:14 - 24:15
    que vos vies ont prises
  • 24:15 - 24:19
    et de l'angle spectaculaire
  • 24:19 - 24:21
    avec lequel vous façonnez le futur.
  • 24:21 - 24:22
    Merci beaucoup d'être venus à TED,
  • 24:22 - 24:24
    et merci pour tout ce que vous faites.
  • 24:24 - 24:26
    BG : Merci.
    MG : Merci.
  • 24:26 - 24:28
    (Applaudissements)
  • 24:35 - 24:39
    BG : Merci.
    MG : Merci beaucoup.
  • 24:39 - 24:42
    BG : Parfait, bravo. (Applaudissements)
Title:
Donner notre fortune est la chose la plus satisfaisante que nous ayons fait.
Speaker:
Bill et Melinda Gates 
Description:

En 1993, Bill et Melinda Gates, alors fiancés, se promenaient sur la plage de Zanzibar et ont pris une décision audacieuse concernant la façon dont ils pouvaient s'assurer que leur fortune acquise à Microsoft reviendrait à la société. Dans une conversation avec Chris Anderson, le couple parle de leur travail à la Fondation Bill & Melinda Gates, ainsi que de leur mariage, de leurs enfants, de leurs échecs, et de leur satisfaction à donner la majorité de leur fortune.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
25:00

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