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Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort

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    Dans la vie, j’ai le choix de me dire :
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    ce verre est à moitié vide ou… ?
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    Public : A moitié plein !
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    Allons plus loin que "à moitié plein"...
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    Je peux aussi m’intéresser
    à son précieux contenu et me demander :
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    qu’est-ce que je peux faire avec ?
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    Je peux le boire, je peux l’offrir,
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    je peux l'utiliser
    pour arroser une plante,
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    pour rincer ou pour cuisiner...
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    Être positif est le tremplin avec lequel
    nous pouvons choisir d’aller plus loin :
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    CHOISIR D'AGIR !
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    Rappelez-vous Dumbo, le petit éléphant,
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    il est né avec des oreilles trop longues
    qui le faisaient trébucher !
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    Qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ?
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    Il a appris à voler…
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    Autrefois, je ne me rendais pas compte
    que j’avais de l’eau dans mon verre.
  • 1:01 - 1:04
    Je trouvais que les progrès
    de mes autres enfants étaient normaux,
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    c'était presque un dû,
    cela se faisait tout seul.
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    Mais quand Nicolas,
    mon quatrième fils est né,
  • 1:10 - 1:13
    j’ai vu tout de suite
    qu’il y avait un souci :
  • 1:13 - 1:15
    pas de contact oculaire,
  • 1:15 - 1:17
    il ne réclamait même pas à manger,
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    il était dans un état de "légume".
  • 1:20 - 1:23
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 1:23 - 1:28
    J’ai décidé de faire tout mon possible
    pour l’aider à progresser.
  • 1:28 - 1:34
    A 6 mois, un grand spécialiste
    confirme le diagnostic
  • 1:34 - 1:40
    et affirme que Nicolas ne pourra
    jamais marcher, jamais parler
  • 1:40 - 1:43
    et qu’il restera un «légume» toute sa vie.
  • 1:43 - 1:46
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
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    Je le considère comme un défi.
    Et j’aime les défis !
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    Plus c’est difficile,
    plus je suis attirée.
  • 1:54 - 1:57
    Vous avez remarqué
    que j’ai dit "défi" et non "problème".
  • 1:57 - 2:00
    Quelle est la connotation de ce mot ?
  • 2:00 - 2:04
    Quand on entend "problème",
    c’est souvent une catastrophe !
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    Les enfants entendent leurs parents parler
    de "problèmes" avec une mine accablée.
  • 2:11 - 2:13
    Et après, on s’étonne
  • 2:13 - 2:18
    qu’ils se bloquent quand ils voient
    le mot «problème» à l’école...
  • 2:18 - 2:21
    Bon alors pour moi,
    les difficultés de Nicolas
  • 2:21 - 2:24
    étaient un défi à surmonter,
    non un problème.
  • 2:25 - 2:29
    Mais ce dont je n’avais aucune idée
    c’était l’ampleur de ce défi.
  • 2:29 - 2:30
    Heureusement !
  • 2:31 - 2:32
    Mark Twain avait dit :
  • 2:32 - 2:34
    « Ils ne savaient pas
    que c’était impossible
  • 2:34 - 2:35
    alors ils l’ont fait ».
  • 2:35 - 2:39
    Je ne savais pas que c’était impossible
    alors je l’ai fait.
  • 2:39 - 2:43
    J’ai d’abord fait la différence
    entre diagnostic et pronostic.
  • 2:43 - 2:48
    On ne peut pas changer un diagnostic
    mais le pronostic, oui !
  • 2:48 - 2:50
    Et j’ai choisi de ne pas croire
    aux pronostics
  • 2:50 - 2:52
    s’ils sont défavorables.
  • 2:54 - 3:00
    Ensuite, premier pronostic :
    il ne pourra jamais marcher.
  • 3:00 - 3:04
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
    Je vais lui apprendre !
  • 3:04 - 3:07
    J’ai décomposé toutes les étapes :
  • 3:07 - 3:11
    en famille, nous lui avons appris
    à bouger ses bras et ses jambes,
  • 3:11 - 3:14
    à muscler son dos
    en poussant sur ses jambes,
  • 3:14 - 3:19
    à se retourner, à s’asseoir,
    à ramper sur un plan incliné,
  • 3:19 - 3:22
    à ramper sur un sol horizontal,
  • 3:22 - 3:26
    à marcher à 4 pattes, puis à faire un pas.
  • 3:26 - 3:28
    J’ai ainsi appris à me fixer des buts,
  • 3:28 - 3:30
    et, pour chaque but,
  • 3:30 - 3:33
    des objectifs précis à atteindre.
  • 3:34 - 3:35
    Et encore mieux :
  • 3:36 - 3:40
    Vous n’imaginez pas la joie
    que j’avais pour chaque objectif atteint !
  • 3:40 - 3:41
    Et du coup,
  • 3:41 - 3:47
    je me réjouissais davantage pour
    tous les progrès de mes autres enfants.
  • 3:47 - 3:51
    J’ai appris à me réjouir
    de chaque petite chose qui m’entoure,
  • 3:51 - 3:55
    à avoir de la gratitude
    pour tout ce qui m’entoure...
  • 3:55 - 4:00
    Et ressentir la gratitude,
    c’est le secret du bonheur…
  • 4:01 - 4:05
    Deuxième pronostic :
    il ne pourra jamais parler.
  • 4:05 - 4:11
    Effectivement, à 4 ans,
    Nicolas ne savait pas répéter le son A.
  • 4:11 - 4:13
    Aucune orthophoniste dans les environs
  • 4:13 - 4:16
    ne se sentait compétente pour le prendre.
  • 4:16 - 4:18
    J’aurais pu me dire
    que c’est à cause de son handicap
  • 4:18 - 4:22
    qu’il n’arrivait pas à sortir
    de son intelligible.
  • 4:22 - 4:26
    Mais, chercher des excuses,
    c’est baisser les bras.
  • 4:26 - 4:30
    Agir, c’est trouver des moyens !
  • 4:30 - 4:33

    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 4:33 - 4:37
    J’ai trouvé une orthophoniste,
    à 90 km de chez nous,
  • 4:37 - 4:40
    qui lui a appris à dire d’abord "moto",
  • 4:40 - 4:41
    puis "papa" et "maman".
  • 4:41 - 4:44
    Vous imaginez ma joie !
  • 4:44 - 4:47
    Il y a toujours des moyens.
    Il suffit de les trouver.
  • 4:47 - 4:50
    Je me suis ensuite formée au Makaton
    qui utilise la langue des signes.
  • 4:50 - 4:52
    Et il a alors enfin compris
  • 4:52 - 4:56
    que les sons qu’il entendait
    avaient du sens.
  • 4:56 - 5:01
    Puis, c’est la lecture,
    apprise grâce à la méthode de ma mère,
  • 5:01 - 5:04
    qui lui a permis de parler.
  • 5:04 - 5:06
    Mais parallèlement
    à ses progrès physiques,
  • 5:06 - 5:09
    Nicolas adorait les jeux stéréotypés.
  • 5:09 - 5:12
    Il pouvait allumer, éteindre,
    allumer, éteindre,
  • 5:12 - 5:16
    allumer, éteindre …
    la lumière pendant des heures.
  • 5:16 - 5:21
    Dans un centre où il allait, il s’amusait
    à vider un verre dans un autre
  • 5:21 - 5:25
    pendant des heures, des jours,
    des semaines…
  • 5:25 - 5:28
    Une professionnelle de là-bas m’a dit
    qu’il en avait sûrement besoin.
  • 5:28 - 5:31
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 5:31 - 5:34
    Je me suis demandée : quel besoin ?
  • 5:34 - 5:36
    Et là, j’ai eu l’idée du siècle,
  • 5:36 - 5:37
    enfin, pour mon enfant,
  • 5:37 - 5:41
    mais je pense aussi pour tous ceux
    qui ont des attitudes autistiques.
  • 5:41 - 5:43
    Je me suis dit qu’il avait besoin
  • 5:43 - 5:47
    d’apprendre quelque chose
    de son expérience.
  • 5:47 - 5:51
    Et là, je lui ai appris : plein, … vide,
  • 5:51 - 5:56
    et les notions de plus,
    moins, autant, moitié.
  • 5:56 - 5:57
    Il m’a regardée,
  • 5:57 - 6:01
    et c’était fini,
    il n’a plus jamais joué à ce jeu.
  • 6:01 - 6:06
    Nous aussi, nous réitérons
    des expériences, nous faisons des erreurs
  • 6:06 - 6:10
    jusqu’à ce que nous ayons
    compris quelque chose, non ?
  • 6:12 - 6:16
    Ce grand spécialiste nous avait dit
    que Nicolas n'irait jamais à l’école.
  • 6:16 - 6:18
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 6:18 - 6:21
    J’ai demandé à ce qu’il y aille.
  • 6:21 - 6:26
    A 5 ans, il allait 2 heures,
    par semaine, à l’école maternelle.
  • 6:27 - 6:29
    Pourquoi un enfant en difficulté
  • 6:29 - 6:31
    a-t-il besoin
    de moins d’heures de scolarité
  • 6:31 - 6:34
    qu’un enfant qui fonctionne bien ?
  • 6:34 - 6:36
    Je n’ai toujours pas compris
    cette "logique"
  • 6:36 - 6:38
    encore en vigueur aujourd’hui.
  • 6:38 - 6:41
    J’aimerais bien qu’on me l’explique !
  • 6:41 - 6:45
    Un jour, il s'amusait, il s’appliquait
    à colorier un dessin
  • 6:45 - 6:48
    alors que la maîtresse voulait me parler.
  • 6:48 - 6:50
    Elle me dit
  • 6:50 - 6:54
    que Nicolas ne comprenait
    rien aux consignes
  • 6:56 - 7:03
    et en plus, elle constatait qu’il était
    moins compétent que ses élèves de 2 ans.
  • 7:03 - 7:08
    Et alors là, Nicolas a gribouillé
    furieusement son dessin
  • 7:08 - 7:10
    et a froissé sa page.
  • 7:10 - 7:13
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 7:13 - 7:16
    J’ai compris quelque chose de capital.
  • 7:16 - 7:19
    Imaginez-vous dans la peau d’un enfant.
  • 7:19 - 7:23
    Un adulte vous dit : "tu es incapable".
  • 7:23 - 7:26
    Qu’est-ce que cela vous fait ?
  • 7:26 - 7:30
    Le verbe être indique une identité.
  • 7:30 - 7:33
    Si on dit à un enfant qu’il EST incapable,
  • 7:33 - 7:37
    cette étiquette va lui coller à la peau.
  • 7:38 - 7:40
    Cette incapacité va alors faire partie
  • 7:40 - 7:43
    de son être profond.
  • 7:43 - 7:46
    Et cette étiquette interdit le changement.
  • 7:46 - 7:47
    Cela le programme.
  • 7:47 - 7:49
    Il va se dire qu’il est comme ça,
  • 7:49 - 7:52
    qu’il ne peut pas changer...
  • 7:52 - 7:55
    Imaginez le mal que cela fait
  • 7:55 - 7:57
    lorsqu’un enfant entend :
  • 7:57 - 7:59
    il EST méchant !
  • 7:59 - 8:00
    il EST insupportable !
  • 8:00 - 8:03
    il EST timide !
  • 8:03 - 8:05
    Imaginez le mal que cela fait
  • 8:05 - 8:07
    lorsqu’il devient un adulte,
  • 8:07 - 8:08
    lorsqu’il se le répète !
  • 8:10 - 8:13
    Ne vous êtes-vous jamais dit :
    « oh ! que je suis bête ! »
  • 8:14 - 8:16
    Pour vous entraîner
    à ne plus mettre d’étiquette,
  • 8:17 - 8:20
    commencez par ne plus en mettre …
    sur vous-même !
  • 8:22 - 8:24
    A la fin de l’année,
    la maîtresse m’a avoué
  • 8:24 - 8:27
    que des professionnels lui avaient dit
    de ne pas se fatiguer avec Nicolas
  • 8:27 - 8:32
    puisque de toute façon il n’apprendrait
    jamais à lire, écrire, compter.
  • 8:32 - 8:34
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 8:35 - 8:39
    J’ai compris que
    si on ne croit pas en un enfant,
  • 8:39 - 8:40
    surtout lorsqu’il est fragile,
  • 8:40 - 8:43
    il ne trouvera pas les ressources en lui.
  • 8:44 - 8:47
    Cela a d’ailleurs été démontré
    par Rosenthal et Jacobson,
  • 8:47 - 8:49
    avec l’effet Pygmalion.
  • 8:49 - 8:52
    Rappelez-vous Dumbo : il a appris à voler
  • 8:52 - 8:56
    parce que les corbeaux
    croyaient qu’il pouvait le faire !
  • 8:56 - 8:57
    J’ai appris
  • 8:59 - 9:02
    à voir le potentiel
    à l’intérieur des personnes.
  • 9:02 - 9:04
    J’ai appris à croire en leurs capacités.
  • 9:04 - 9:08
    Et lorsque les personnes ressentent
    la foi qu’on a en elles,
  • 9:08 - 9:11
    elles font des miracles !
  • 9:13 - 9:15
    Rappelez-vous
    que la maîtresse avait dit
  • 9:15 - 9:17
    que Nicolas ne comprenait
    rien aux consignes.
  • 9:17 - 9:19
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 9:19 - 9:24
    J’avais besoin de comprendre pourquoi,
    afin de pouvoir l’aider.
  • 9:24 - 9:26
    Il entendait
  • 9:26 - 9:29
    puisqu'il avait été opéré
    pour sa surdité, à 4 ans.
  • 9:29 - 9:31
    Mais Nicolas n’écoutait pas,
  • 9:31 - 9:35
    il lisait sur les lèvres
    et il avait une grande myopie.
  • 9:35 - 9:39
    Donc, si la maîtresse
    était à plus de 2 mètres,
  • 9:39 - 9:42
    il ne pouvait comprendre
    ce qu’elle disait.
  • 9:42 - 9:46
    J’ai alors appris à rechercher
    les vrais raisons d’une difficulté,
  • 9:46 - 9:49
    à ne pas rester dans l’apparence.
  • 9:49 - 9:54
    A 6 ans, Nicolas est éjecté
    du système scolaire…
  • 9:54 - 9:56
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 9:56 - 9:58
    Génial !
  • 9:58 - 10:01
    De toute manière, il a seulement appris
    dans son école qu’il était incapable.
  • 10:01 - 10:04
    A l’époque, j’enseignais
    des terminales scientifiques.
  • 10:04 - 10:06
    Et je me retrouvais avec un enfant
  • 10:06 - 10:10
    qui ne savait pas
    la différence entre 1, 2 et 3.
  • 10:10 - 10:13
    Quel beau défi !
  • 10:13 - 10:17
    J’ai alors appris à méditer
    pour trouver des moyens.
  • 10:17 - 10:18
    Et j’ai conçu une méthode géniale
  • 10:18 - 10:21
    pour comprendre
    le nombre et les opérations
  • 10:21 - 10:25
    qui profite encore à beaucoup
    d’enfants aujourd’hui.
  • 10:25 - 10:29
    A 7 ans, Nicolas est même rejeté
    de l’éducation spécialisée.
  • 10:30 - 10:31
    Heureusement !
  • 10:31 - 10:34
    C’est qu’il avait besoin
    d’un autre chemin !
  • 10:34 - 10:37
    Nous avons décidé
    de le scolariser à la maison.
  • 10:37 - 10:41
    Ne croyez pas que c’était facile pour moi
    parce que j’étais enseignante.
  • 10:41 - 10:44
    Pour moi, tout devait aller vite.
  • 10:44 - 10:46
    A 4 ans, je savais lire,
  • 10:46 - 10:48
    à 16 ans, j’ai eu mon BAC,
  • 10:48 - 10:50
    à 18 ans, je me suis mariée,
  • 10:50 - 10:53
    à 19 ans, j’ai eu mon premier enfant,
  • 10:53 - 10:56
    à 20 ans j’ai eu une maîtrise
    et le CAPES de mathématiques,
  • 10:56 - 11:00
    à 21 ans, le CAPES pratique
    et l’agrégation de mathématiques.
  • 11:00 - 11:06
    Rien à voir avec l’enseignement
    d’un enfant en difficulté extrême !
  • 11:06 - 11:08
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?

  • 11:08 - 11:11
    J’ai alors appris … la patience.
  • 11:11 - 11:14
    J’ai appris à décortiquer
    chaque apprentissage.
  • 11:14 - 11:18
    Je cherchais à savoir
    à quel niveau Nicolas était,
  • 11:18 - 11:19
    pour l’élever plus haut.
  • 11:19 - 11:23
    C’est ainsi qu’on devrait
    considérer tous les élèves, non ?
  • 11:23 - 11:25
    Ils sont là pour être "élevés".
  • 11:25 - 11:27
    Mais quand un enfant
    a trop de difficultés,
  • 11:27 - 11:30
    qu’il ne comprend pas, que fait-on ?
  • 11:30 - 11:34
    On peut se dire qu’il n’a qu’à travailler
    ou pire qu’il est incapable.
  • 11:34 - 11:38
    Je choisis de me dire :
    qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 11:38 - 11:42
    Et là je considère
    que c’est MA responsabilité,
  • 11:42 - 11:45
    c’est MOI qui dois trouver
    comment l’enseigner.
  • 11:45 - 11:50
    Et je cherche alors différentes stratégies
    jusqu’à ce qu’il comprenne.
  • 11:50 - 11:53
    J’ai donc continué à enseigner Nicolas.
  • 11:53 - 11:56

    Mais à ses 10 ans, j'avais l’impression
  • 11:56 - 11:58
    qu’il n’avançait plus
    dans sa compréhension.
  • 11:58 - 12:02
    Je cherchais les processus
    nécessaires à l’apprentissage
  • 12:02 - 12:04
    et je me sentais bloquée.
  • 12:04 - 12:06
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 12:07 - 12:09
    Je suis alors partie seule,
    en camping-car,
  • 12:09 - 12:13
    près d’Amsterdam
    à une formation Feuerstein.
  • 12:13 - 12:16
    J'y ai notamment découvert
    les 29 fonctions cognitives
  • 12:16 - 12:18
    et cela a été une révélation.
  • 12:18 - 12:21
    Ce sont les briques de bases
    du raisonnement.
  • 12:21 - 12:23
    Si vous construisez
    une maison sans fondations,
  • 12:23 - 12:24
    que se passe-t-il ?
  • 12:24 - 12:26
    Elle ne tient pas !
  • 12:26 - 12:30
    De même, pour pouvoir
    construire, bien, un apprentissage,
  • 12:30 - 12:35
    on a besoin que les fonctions cognitives
    soient correctement en place.
  • 12:35 - 12:36
    J’ai amélioré leur présentation
  • 12:36 - 12:40
    pour qu’elles soient accessibles
    même aux enfants.
  • 12:40 - 12:44
    C’est un outil merveilleux pour
    comprendre l’origine des difficultés.
  • 12:44 - 12:48
    Elles ont même aidé
    mes 4 autres enfants qui étaient précoces.
  • 12:48 - 12:51
    Un enfant précoce
    fonctionne tellement vite
  • 12:51 - 12:54
    qu’il ne sait même pas
    comment il a trouvé un résultat.
  • 12:54 - 12:58
    Il ne sait même pas
    comment il a fait pour réfléchir.
  • 12:58 - 13:01
    Et souvent un enfant précoce
    est en échec scolaire
  • 13:01 - 13:05
    parce que si le résultat
    ne vient pas tout de suite, il se bloque.
  • 13:05 - 13:08
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 13:08 - 13:11
    Je leur ai appris
    à décortiquer leur raisonnement
  • 13:11 - 13:15
    pour pouvoir réussir
    leurs études et leur vie.
  • 13:16 - 13:20
    J’ai alors regardé autour de moi,
  • 13:20 - 13:25
    et j’ai vu que les autres enfants
    étaient loin de Nicolas
  • 13:25 - 13:27
    Nicolas n’était pas
    avec les autres enfants
  • 13:27 - 13:30
    parce qu’il en avait peur !
  • 13:30 - 13:34
    Il gardait une marge de sécurité
    de 2 mètres.
  • 13:34 - 13:36
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 13:36 - 13:39
    J’en ai parlé
    au maître d’école de notre village
  • 13:39 - 13:43
    et il a alors proposé
    de former ses élèves à l’autisme.
  • 13:43 - 13:48
    Ils ont alors cherché des stratégies
    pour approcher et intégrer Nicolas.
  • 13:48 - 13:54
    Cette année passée dans ce CM2
    a été sa plus belle année de scolarité.
  • 13:54 - 13:57
    Dans la cours de récréation,
    il se laissait approcher,
  • 13:57 - 14:01
    toucher... et avait beaucoup d’amis.
  • 14:01 - 14:05
    J’ai appris que grâce à la bonne volonté
    d’un enseignant,
  • 14:05 - 14:11
    à la connaissance et à la préparation,
    il peut y avoir des miracles.
  • 14:11 - 14:14
    J’ai vu alors d’autres enfants
    autour de moi,
  • 14:14 - 14:16
    qui avaient des difficultés.
  • 14:16 - 14:18
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 14:18 - 14:20
    Dans une association que j’avais créée,
  • 14:20 - 14:24
    nous les avons aidés
    à surmonter leurs difficultés
  • 14:24 - 14:28
    grâce à cette méthode que j’avais apprise
    et que j’ai perfectionnée.
  • 14:28 - 14:32
    Il y avait tellement de beaux résultats
    que je voulais que d’autres en profitent !
  • 14:32 - 14:35
    Mais je ne pouvais pas
    m’occuper de tout le monde !
  • 14:35 - 14:40
    Alors j’ai créé une entreprise
    Up brain ing
  • 14:40 - 14:44
    pour pouvoir former des parents
    et des professionnels.
  • 14:44 - 14:51
    Des outils performants ont été conçus
    pour développer les fonctions cognitives.
  • 14:51 - 14:55
    Les processus nécessaires
    à l'apprentissage ont été précisés.
  • 14:55 - 14:58
    Notre manière d’enseigner
    s’appelle la métapédagogie.
  • 14:58 - 15:02
    C’est une démarche transversale
    aux pédagogies existantes.
  • 15:02 - 15:05
    Elle s’applique à tout le monde,
  • 15:05 - 15:08
    même aux personnes
    qui n’ont pas de handicap.
  • 15:08 - 15:10
    Je me souvenais que Nicolas
    avait des difficultés
  • 15:10 - 15:13
    pour apprendre à écrire.
  • 15:13 - 15:18
    Alors, nous avons conçu
    des applications pour tablette
  • 15:18 - 15:23
    pour apprendre à tracer
    des traits de base de l’écriture,
  • 15:23 - 15:27
    puis les lettres, tout en s’amusant !
  • 15:27 - 15:30
    Nicolas avait aussi eu des soucis
  • 15:30 - 15:34
    pour apprendre, reconnaître
    et gérer ses émotions.
  • 15:34 - 15:37
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 15:37 - 15:43
    J’ai conçu des outils pour reconnaître,
    comprendre et gérer les émotions
  • 15:43 - 15:47
    pour que d’autres aussi
    puissent en profiter.
  • 15:47 - 15:52
    Mais l’intelligence émotionnelle ne
    fait pas seulement référence aux émotions.
  • 15:52 - 15:55
    Elle s’intéresse aussi
    à la capacité à communiquer
  • 15:55 - 15:57
    de la meilleure façon possible.
  • 15:57 - 16:01
    Dans ce domaine, beaucoup de personnes
    avec autisme ont des difficultés.
  • 16:01 - 16:05
    Ce que je peux vous dire,
    c’est qu’on n’a pas besoin d’autisme
  • 16:05 - 16:08
    pour avoir des difficultés à communiquer.
  • 16:08 - 16:12
    Dans notre foyer,
    Nicolas ne supportait pas les disputes...
  • 16:12 - 16:16
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 16:16 - 16:19
    Nous avons appris
    à communiquer sans dispute.
  • 16:19 - 16:21
    Et j’ai créé des outils,
  • 16:21 - 16:26
    pour apprendre à communiquer
    et gérer les conflits.
  • 16:26 - 16:29
    Grâce à cette expérience avec mon fils,
  • 16:29 - 16:37
    j’ai pu apprendre, créer
    et aider les autres.
  • 16:37 - 16:44
    Nicolas aime la comptabilité,
    travailler sur ordinateur, jouer au piano,
  • 16:44 - 16:49
    skier, faire de l’équitation
    et apprendre à connaître les autres.
  • 16:49 - 16:52
    On ne choisit peut-être pas
    ce qui nous arrive
  • 16:52 - 16:57
    mais on peut choisir
    soit de se comporter comme une victime
  • 16:57 - 17:00
    en attendant passivement que cela vienne,
  • 17:00 - 17:05
    soit d'être proactif et AGIR.
  • 17:05 - 17:07
    C’est notre choix.
  • 17:07 - 17:10
    Nous pouvons le faire.
  • 17:10 - 17:12
    Pour chaque expérience,
  • 17:12 - 17:14
    nous pouvons agir,
  • 17:14 - 17:16
    trouver des moyens,
  • 17:16 - 17:19
    et apprendre quelque chose.
  • 17:19 - 17:24
    Grâce à Nicolas et ses frères et sœur,
    ma vie est devenue passionnante.
  • 17:24 - 17:29
    Alors, le handicap ?
    Qu’est-ce que je vais faire avec ?
  • 17:29 - 17:31
    Je dis OUI !
  • 17:31 - 17:38
    et MERCI !
Title:
Le handicap ? Je dis OUI et MERCI ! | Christine MAYER | TEDxBelfort
Description:

Que faites-vous lors d’une épreuve ? Maman de cinq enfants, Christine Mayer connaît à la fois la précocité et le handicap. Grâce à ses expériences, elle partage son secret pour rendre chaque épreuve de la vie bénéfique, constructive, source d’apprentissage et d’inspiration.

Agrégée de mathématiques, diplômée formatrice Feuerstein et formée dans différents domaines liés aux neurosciences, elle suit un parcours atypique grâce aux difficultés de son quatrième enfant. Son vécu et ses compétences lui permettent d’aider des parents dans le milieu associatif, et de créer des outils originaux et performants pour augmenter les intelligences émotionnelles et cognitives. Au sein de l'Institut Upbraining, elle forme parents et professionnels à la métapédagogie et organise des semaines intensives où plusieurs métapédagogues professionnels boostent les capacités des enfants comme des adultes.

Cette présentation a été faite lors d'un évènement TEDx, organisé indépendamment des conférences TED.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:35

French subtitles

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