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Les chimpanzés ont des sentiments et des pensées. Ils devraient aussi avoir des droits.

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    Je voudrais que vous jetiez
    un œil à ce crayon.
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    C'est un objet. Aux yeux de
    la loi, c'est un objet.
  • 0:06 - 0:10
    Tout comme les livres ou les
    voitures que vous possédez peut-être.
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    Tous sont des objets au sens juridique.
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    Les grands singes que
    vous voyez derrière moi
  • 0:16 - 0:20
    sont aussi des objets
    aux yeux de la loi.
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    J'ai le droit de faire ça à un objet.
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    Je peux faire ce que je veux
    de mes livres ou de ma voiture.
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    Pour les grands singes,
    vous allez voir.
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    Les photos ont été prises
    par un certain James Mollison
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    qui a écrit un livre intitulé
    « James & autres singes ».
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    Il explique dans son livre
    que chacun d'entre eux,
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    presque chacun d'entre eux,
    est un orphelin
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    qui a vu son père et sa mère
    mourir devant ses yeux.
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    Ce sont des objets juridiques.
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    Depuis des siècles, il y a
    un immense mur juridique
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    qui sépare les objets juridiques
    des personnes juridiques.
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    D'un côté, les objets juridiques
    qui sont inexistants pour les juges.
  • 0:58 - 1:00
    Ils n'existent pas dans la loi.
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    Ils n'ont aucun droit légal.
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    Ils n'ont pas la capacité
    d'avoir des droits légaux.
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    Ce sont les esclaves.
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    De l'autre côté du mur,
    il y a les personnes juridiques.
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    Les personnes juridiques
    sont reconnues des juges.
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    Elles existent dans la loi.
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    Elles ont beaucoup de droits.
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    Elles ont la capacité d'avoir
    un nombre infini de droits.
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    Et ce sont les maîtres.
  • 1:21 - 1:26
    Aujourd'hui, tous les animaux non
    humains sont des objets juridiques.
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    Tous les humains sont
    des personnes juridiques.
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    Mais être humain et être
    une personne juridique
  • 1:31 - 1:37
    n'ont jamais été, et ne sont toujours pas
    synonymes d'être une personne juridique.
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    Les humains et les personnes juridiques
    ne sont pas synonymes.
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    D'une part,
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    il y a eu beaucoup d'humains
    au cours des derniers siècles
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    qui étaient des objets juridiques.
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    Les esclaves étaient des objets.
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    Les femmes, les enfants,
    l'étaient parfois aussi.
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    La lutte pour les droits civiques des
    derniers siècles a essentiellement
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    consisté à faire un trou dans ce mur
    pour commencer à faire passer
  • 2:04 - 2:09
    ces choses humaines à travers le mur, les
    faire devenir des personnes juridiques.
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    Malheureusement, le trou s'est refermé.
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    De l'autre côté, il y a
    les personnes juridiques
  • 2:15 - 2:19
    mais elles ne se sont jamais
    limitées aux êtres humains.
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    Par exemple, il y a beaucoup
    de personnes juridiques non vivantes.
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    Aux États-Unis,
  • 2:25 - 2:29
    nous savons que les sociétés
    sont des personnes juridiques.
  • 2:29 - 2:31
    En Inde, avant l'indépendance,
  • 2:31 - 2:33
    un tribunal a déclaré qu'une
    idole était une personne,
  • 2:33 - 2:35
    qu'une mosquée était
    une personne juridique.
  • 2:35 - 2:38
    En 2000, la Cour Suprême
    d'Inde a déclaré que
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    les livres sacrés de la religion
    Sikh étaient une personne.
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    Et en 2012, tout récemment,
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    il y a eu un traité entre les peuples
    indigènes de Nouvelle-Zélande
  • 2:47 - 2:50
    et la Couronne, attestant qu'une
    rivière était une personne juridique
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    qui possédait son lit.
  • 2:54 - 2:57
    J'ai lu le livre de Peter Singer en 1980,
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    quand j'avais des cheveux bruns
    et luxuriants plein la tête,
  • 3:00 - 3:03
    et j'en ai été très ému,
  • 3:03 - 3:07
    car j'étais devenu avocat pour
    être la voix de ceux qui étaient muets,
  • 3:07 - 3:08
    défendre les sans-défense
  • 3:08 - 3:12
    et je n'avais jamais réalisé à quel point
    les milliers de milliards d'animaux
  • 3:12 - 3:16
    non humains étaient muets et sans défense.
  • 3:16 - 3:19
    Alors j'ai commencé à travailler
    dans le droit des animaux.
  • 3:19 - 3:24
    Et en 1985, je me suis rendu compte que
    j'essayais d'accomplir quelque chose
  • 3:24 - 3:26
    de littéralement impossible,
  • 3:26 - 3:28
    car tous mes clients,
  • 3:28 - 3:32
    tous les animaux dont j'essayais
    de défendre les intérêts,
  • 3:32 - 3:34
    étaient des objets juridiques invisibles.
  • 3:34 - 3:36
    Ça ne pouvait pas marcher
    et j'ai décidé
  • 3:36 - 3:40
    que la seule chose qui pourrait marcher
    serait qu'au moins quelques-uns
  • 3:40 - 3:44
    soient déplacés à travers un trou
    que l'on rouvrirait dans ce mur,
  • 3:44 - 3:47
    pour commencer à faire passer les
    animaux non humains par ce trou,
  • 3:47 - 3:51
    et les amener du côté des
    personnes juridiques.
  • 3:51 - 3:56
    À cette époque, on savait
    et on parlait très peu
  • 3:56 - 3:59
    des droits animaux,
  • 3:59 - 4:03
    de l'idée d'étendre la notion de personne
    juridique à un animal
  • 4:03 - 4:06
    et je savais que ça prendrait
    beaucoup de temps.
  • 4:06 - 4:09
    Et donc, en 1985, j'ai compris qu'il
    faudrait environ 30 ans
  • 4:09 - 4:13
    avant qu'on puisse seulement
    commencer un procès stratégique,
  • 4:13 - 4:19
    une campagne à long terme, pour
    pouvoir creuser un trou dans ce mur.
  • 4:19 - 4:25
    Il s'est avéré que j'avais été pessimiste,
    car ça n'a pris que 28 ans.
  • 4:27 - 4:33
    Nous ne devions pas
    seulement commencer par écrire
  • 4:33 - 4:38
    des articles dans des revues juridiques
    et donner des cours, écrire des livres,
  • 4:38 - 4:41
    mais aussi commencer à nous
    plonger dans les rouages qui
  • 4:41 - 4:43
    permettent d'instruire ce type d'affaire.
  • 4:43 - 4:47
    L'une des premières choses à faire était
    de trouver une raison d'entamer
  • 4:47 - 4:48
    une action juridique.
  • 4:48 - 4:51
    Une raison d'entamer une action
    est un wagon que les avocats
  • 4:51 - 4:57
    utilisent pour porter leurs
    arguments devant les tribunaux.
  • 4:57 - 5:00
    Il se trouve qu'il y avait
    un cas très intéressant
  • 5:00 - 5:04
    qui s'était tenu 250 ans auparavant,
    appelé Somerset vs. Stewart,
  • 5:04 - 5:07
    où un esclave noir
    avait utilisé le système juridique
  • 5:07 - 5:10
    pour passer du statut d'objet
    à celui de personne juridique.
  • 5:10 - 5:14
    Ce cas m'a tellement intéressé que
    j'ai fini par en faire un livre entier.
  • 5:14 - 5:20
    James Somerset avait huit ans quand
    il a été enlevé en Afrique de l'Ouest.
  • 5:20 - 5:23
    Il a survécu à la
    traversée de l'Atlantique,
  • 5:23 - 5:28
    et a été vendu à un homme d'affaires
    écossais, Charles Stewart, en Virginie.
  • 5:28 - 5:32
    20 ans plus tard, Stewart a fait venir
    James Somerset à Londres,
  • 5:32 - 5:36
    et à leur arrivée, James a décidé
    qu'il allait s'échapper.
  • 5:36 - 5:40
    La première chose qu'il fit
    fut de se faire baptiser,
  • 5:40 - 5:42
    parce qu'il voulait avoir
    des parrains.
  • 5:42 - 5:44
    En tant qu'esclave du 18e siècle,
  • 5:44 - 5:47
    il savait que la principale
    responsabilité des parrains
  • 5:47 - 5:49
    était de l'aider à s'échapper.
  • 5:49 - 5:53
    Et donc à l'automne 1771,
  • 5:53 - 5:56
    James Somerset se
    confronta à Charles Stewart.
  • 5:56 - 6:00
    On ignore ce qui s'est vraiment passé,
    mais James a ensuite disparu.
  • 6:00 - 6:03
    Charles Stewart, furieux, a
    embauché des chasseurs d'esclaves
  • 6:03 - 6:06
    pour quadriller Londres,
  • 6:06 - 6:08
    le trouver, le ramener,
    non pas à Charles Stewart,
  • 6:08 - 6:14
    mais sur un bateau, le Ann and Mary,
    qui était amarré dans le port de Londres,
  • 6:14 - 6:16
    l'enchaîner au pont,
  • 6:16 - 6:18
    et le bateau devait partir
    pour la Jamaïque
  • 6:18 - 6:21
    où James devait être vendu
    au marché des esclaves
  • 6:21 - 6:24
    et être condamné à passer
    ses trois à cinq ans d'espérance de vie
  • 6:24 - 6:27
    à récolter la canne à sucre en Jamaïque.
  • 6:27 - 6:30
    Alors les parrains de James
    sont passés à l'action.
  • 6:30 - 6:33
    Ils ont contacté le juge le plus puissant,
  • 6:33 - 6:37
    Lord Mansfield, qui était président
    du tribunal de King's Bench,
  • 6:37 - 6:40
    et exigé qu'il publie une
    ordonnance d'Habeas Corpus
  • 6:40 - 6:42
    au nom de James Somerset.
  • 6:42 - 6:46
    Les ordonnances sont le genre de lois
    que les juges anglophones peuvent publier
  • 6:46 - 6:50
    quand ils ne sont pas limités
    par des statuts ou des constitutions,
  • 6:50 - 6:53
    et l'ordonnance d'Habeas Corpus,
    dite la Grande Charte,
  • 6:53 - 6:55
    G majuscule, C majuscule,
  • 6:55 - 6:59
    est faite pour protéger quiconque
    détenu contre sa volonté.
  • 6:59 - 7:01
    L'ordonnance est publiée.
  • 7:01 - 7:04
    On demande au détenteur
    d'amener le détenu
  • 7:04 - 7:10
    et de lui donner une raison légale
    suffisante pour le priver de sa liberté.
  • 7:10 - 7:15
    Lord Mansfield devait prendre
    une décision sur-le-champ,
  • 7:15 - 7:17
    parce que si James Somerset
    était un objet juridique,
  • 7:17 - 7:20
    il n'était concerné par
    l'ordre d'Habeas Corpus qu'à condition
  • 7:20 - 7:22
    de pouvoir être
    une personne juridique.
  • 7:22 - 7:25
    Lord Mansfield décida donc
    qu'il allait supposer,
  • 7:25 - 7:30
    sans statuer, que James Somerset
    était en effet une personne juridique,
  • 7:30 - 7:33
    et il publia l'ordonnance d'Habeas Corpus
    et James fut amené
  • 7:33 - 7:34
    par le capitaine du vaisseau.
  • 7:34 - 7:37
    Il y eut une série d'audiences
    pendant 6 mois.
  • 7:37 - 7:43
    Le 22 juin 1772, Lord Mansfield
    déclara que l'esclavage était si odieux,
  • 7:43 - 7:45
    et il utilisa le mot « odieux »,
  • 7:45 - 7:49
    que le droit commun ne le soutiendrait
    pas, et il ordonna de libérer James.
  • 7:49 - 7:52
    À ce moment, James Somerset subit
    une transmutation légale.
  • 7:53 - 7:55
    L'homme libre qui
    quittait le tribunal
  • 7:55 - 7:57
    était le même
    que l'esclave qui y était entré,
  • 7:57 - 8:02
    mais aux yeux de la loi,
    ils n'avaient absolument rien en commun.
  • 8:03 - 8:06
    Après ça, le Projet des Droits
    Non-Humains que j'ai fondé
  • 8:06 - 8:09
    a commencé à se demander
    quel genre de valeurs et de principes
  • 8:09 - 8:12
    nous voulions porter devant les juges.
  • 8:12 - 8:16
    Quelles valeurs avaient-ils apprises
    alors qu'ils tétaient encore leurs mères,
  • 8:16 - 8:19
    quels principes de leurs études
    utilisaient-ils au quotidien,
  • 8:19 - 8:23
    en y croyant de tout leur cœur --
    nous avons choisi la liberté et l'égalité.
  • 8:23 - 8:26
    La liberté est le genre de droit
    auquel vous êtes habilité
  • 8:26 - 8:28
    à cause de la façon dont
    vous êtes constitué,
  • 8:28 - 8:33
    et un droit fondamental protège
    un intérêt fondamental.
  • 8:33 - 8:37
    Et l'intérêt suprême,
    dans le droit commun,
  • 8:37 - 8:41
    sont les droits à l'autonomie
    et à l'auto-détermination.
  • 8:42 - 8:46
    Ils sont si puissants que dans un
    pays qui applique le droit commun,
  • 8:46 - 8:50
    si vous allez à l'hôpital et refusez un
    traitement qui vous sauverait la vie,
  • 8:50 - 8:53
    aucun juge n'ordonnera
    que vous le preniez,
  • 8:53 - 8:57
    parce qu'il respectera votre autonomie
    et votre auto-détermination.
  • 8:57 - 9:01
    Le droit à l'égalité est le genre
    de droit auquel vous avez le droit
  • 9:01 - 9:04
    parce que vous ressemblez
    forcément à quelqu'un,
  • 9:04 - 9:06
    et voilà l'obstacle : la ressemblance.
  • 9:06 - 9:09
    Si d'autres ont ce droit et
    que vous leur ressemblez,
  • 9:09 - 9:12
    vous avez accès à ce droit.
  • 9:12 - 9:15
    Les cours et les magistrats ne
    cessent de créer des limites.
  • 9:15 - 9:17
    Excluent certains, en incluent d'autres.
  • 9:17 - 9:23
    Mais il faut, au minimum
    syndical, on se doit --
  • 9:23 - 9:28
    cette ligne doit être un moyen raisonnable
    pour aboutir à une fin légitime.
  • 9:28 - 9:30
    Le Projet des Droits Non-Humains
    dit que tracer une ligne
  • 9:30 - 9:34
    qui esclavagise un être autonome
    et capable d'auto-détermination
  • 9:34 - 9:36
    comme vous en voyez derrière moi,
  • 9:36 - 9:39
    est une entorse à l'égalité.
  • 9:39 - 9:42
    Nous avons ensuite examiné
    80 juridictions, et
  • 9:42 - 9:44
    nous avons mis 7 ans à
    trouver la juridiction où
  • 9:44 - 9:46
    nous voulions
    commencer notre premier procès.
  • 9:46 - 9:48
    Ce fut l’État de New York.
  • 9:48 - 9:50
    Puis nous avons décidé
    qui seraient nos plaignants.
  • 9:50 - 9:52
    Nous avons choisi les chimpanzés,
  • 9:52 - 9:55
    pas parce que Jane Goodall
    était au conseil d'administration,
  • 9:55 - 9:59
    mais parce qu'ils, Jane et les autres,
  • 9:59 - 10:02
    avaient étudié de près
    les chimpanzés sur des décennies.
  • 10:02 - 10:05
    Nous connaissons leurs
    capacités cognitives extraordinaires,
  • 10:05 - 10:08
    qui ressemblent à celles
    que les êtres humains possèdent.
  • 10:08 - 10:13
    Nous avons donc choisi les chimpanzés
    et commencé à quadriller le monde
  • 10:13 - 10:16
    pour trouver des experts
    en connaissance de chimpanzés.
  • 10:16 - 10:21
    Nous en avons trouvé au Japon, États-Unis,
    en Suède, Allemagne, Écosse, Angleterre,
  • 10:21 - 10:24
    et à eux tous, ils ont écrit 100
    pages de déclarations
  • 10:24 - 10:26
    dans lesquelles ils mettent en
    évidence 40 expériences
  • 10:26 - 10:29
    où leurs capacités cognitives complexes,
  • 10:29 - 10:31
    individuellement ou collectivement,
  • 10:31 - 10:34
    s'ajoutent à leur autonomie
    et leur auto-détermination.
  • 10:35 - 10:39
    Elles incluaient, entre autres,
    qu'ils étaient conscients.
  • 10:39 - 10:41
    Et qu'ils étaient conscients
    d'être conscients.
  • 10:41 - 10:44
    Ils savent qu'ils ont un esprit,
    que les autres en ont un.
  • 10:44 - 10:47
    Ils se savent individus,
    savent qu'ils peuvent vivre.
  • 10:47 - 10:50
    Ils comprennent avoir vécu hier
    et pouvoir vivre demain.
  • 10:50 - 10:53
    Ils se représentent le temps
    et se rappellent ce qui s'est passé hier.
  • 10:53 - 10:55
    Ils peuvent anticiper demain,
  • 10:55 - 11:00
    ce qui rend plus terrible encore
    d'emprisonner un chimpanzé, surtout seul.
  • 11:00 - 11:02
    C'est ce que nous faisons à
    nos pires criminels,
  • 11:02 - 11:07
    et ce que nous faisons aux chimpanzés
    sans même y réfléchir.
  • 11:08 - 11:10
    Ils ont une sorte de capacité morale.
  • 11:10 - 11:13
    Lorsqu'ils jouent à des jeux économiques
    avec des humains,
  • 11:13 - 11:17
    ils font spontanément des offres honnêtes,
    même lorsqu'on ne le leur demande pas.
  • 11:17 - 11:19
    Ils savent compter,
    comprennent les nombres
  • 11:19 - 11:21
    les opérations simples.
  • 11:21 - 11:25
    Ils peuvent s'impliquer dans le langage --
    ou rester en dehors des conflits verbaux,
  • 11:25 - 11:28
    ils sont impliqués dans une communication
    volontaire et référentielle
  • 11:28 - 11:32
    où ils font attention aux attitudes
    de ceux à qui ils parlent.
  • 11:32 - 11:34
    Ils ont une culture.
  • 11:34 - 11:37
    Ils ont une culture antique,
    une culture sociale.
  • 11:37 - 11:39
    Ils ont une culture symbolique.
  • 11:39 - 11:43
    Des scientifiques des forêts de Taï
    en Côte d'Ivoire
  • 11:43 - 11:46
    ont trouvé des chimpanzés qui
    utilisaient des cailloux pour ouvrir
  • 11:46 - 11:49
    des coques de noix particulièrement dures.
  • 11:49 - 11:51
    Il faut du temps pour
    apprendre à faire ça,
  • 11:51 - 11:54
    et ils ont creusé le lieu,
    et ils ont trouvé
  • 11:54 - 11:56
    que cette culture antique,
    cette façon de faire,
  • 11:56 - 12:00
    ces pierres, s'était transmise
    pendant au moins 4300 ans
  • 12:00 - 12:05
    sur 225 générations de chimpanzés.
  • 12:05 - 12:07
    Il nous fallait donc trouver
    notre chimpanzé.
  • 12:07 - 12:10
    Notre chimpanzé,
  • 12:10 - 12:13
    nous en avons d'abord trouvé deux
    dans l’État de New York.
  • 12:13 - 12:16
    Ils sont morts avant que
    nous n'ayons pu compléter nos requêtes.
  • 12:16 - 12:18
    Puis nous avons trouvé Tommy.
  • 12:18 - 12:21
    Tommy est un chimpanzé.
    Vous le voyez derrière moi.
  • 12:21 - 12:24
    Tommy est un chimpanzé
    trouvé dans cette cage.
  • 12:24 - 12:27
    Nous l'avons trouvé dans une petite
    pièce remplie de cages
  • 12:27 - 12:33
    dans un plus grand entrepôt sur un parking
    au centre de New York.
  • 12:33 - 12:35
    Nous avons trouvé Kiko,
    qui est presque sourd.
  • 12:35 - 12:40
    Kiko était derrière une devanture
    en ciment dans le Massachusetts.
  • 12:40 - 12:42
    Et nous avons trouvé Hercule et Léo.
  • 12:42 - 12:44
    Ce sont 2 jeunes chimpanzés mâles
  • 12:44 - 12:47
    qui sont utilisés dans la recherche
    biomédicale à Stony Brook.
  • 12:47 - 12:49
    Nous les avons trouvés.
  • 12:49 - 12:51
    La dernière semaine du mois
    de décembre 2013,
  • 12:51 - 12:55
    le Projet des Droits Non-Humains a déposé
    trois plaintes contre l’État de New York
  • 12:55 - 12:59
    en utilisant le même argument de
    l'ordonnance de l'Habeas Corpus
  • 12:59 - 13:02
    qui avait été utilisé avec James Somerset,
  • 13:02 - 13:07
    et nous avons demandé que les juges
    publient ces ordonnances d'Habeas Corpus.
  • 13:07 - 13:09
    Nous voulions que
    les chimpanzés sortent,
  • 13:09 - 13:12
    et nous voulions les confier
    à Save The Chimps,
  • 13:12 - 13:15
    un extraordinaire sanctuaire
    de chimpanzés en Floride,
  • 13:15 - 13:21
    qui possède un lac artificiel et
    12 ou 13 îles --
  • 13:21 - 13:25
    il y a 2 ou 3 hectares où
    une vingtaine de chimpanzés vivent.
  • 13:25 - 13:28
    Et ces chimpanzés auraient
    alors eu la vie d'un chimpanzé, avec
  • 13:28 - 13:32
    d'autres chimpanzés dans un environnement
    le plus proche possible de l'Afrique.
  • 13:32 - 13:36
    Tous ces procès sont
    encore en cours d'instruction.
  • 13:37 - 13:40
    Nous n'avons pas encore rencontré
    notre Lord Mansfield.
  • 13:41 - 13:42
    Ça viendra. Ça viendra.
  • 13:42 - 13:46
    C'est une campagne de procès stratégiques
    de longue haleine. Ça viendra.
  • 13:46 - 13:48
    Et pour citer Winston Churchill,
  • 13:48 - 13:52
    la façon dont nous voyons ces procès
    est qu'ils ne sont pas la fin,
  • 13:52 - 13:54
    ils ne sont même pas
    le début de la fin,
  • 13:54 - 13:58
    mais ils sont peut-être
    la fin du début.
  • 13:59 - 14:00
    Merci.
  • 14:00 - 14:04
    (Applaudissements)
Title:
Les chimpanzés ont des sentiments et des pensées. Ils devraient aussi avoir des droits.
Speaker:
Steven Wise
Description:

Les chimpanzés aussi sont des personnes, vous savez. D'accord, pas exactement. Pourtant, l'avocat Steven Wise a passé les 30 dernières années à faire passer le statut de ces animaux de « chose » à « personne ». Ce n'est pas qu'une question de sémantique légale : comme il le décrit dans cette intervention fascinante, reconnaître que les animaux comme les chimpanzés ont des capacités cognitives extraordinaires, et repenser la façon dont nous les traitons légalement, n'est rien de moins qu'un devoir moral.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:17

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