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Qui a dit que si nous parlions en arabe, nous ne serions pas « cool » ? | Susan Talhouk | TEDxBeirut

  • 0:19 - 0:19
    Bonjour.
  • 0:21 - 0:22
    Comment allez-vous ?
  • 0:24 - 0:26
    Ils ont pris mon badge
    mais je voulais vous demander :
  • 0:26 - 0:29
    quelqu'un a-t-il écrit son nom
    sur son badge en arabe ?
  • 0:30 - 0:33
    Quelqu'un ? Personne ? Ok, alors...
  • 0:33 - 0:35
    Ce n'est pas très grave.
  • 0:36 - 0:39
    Il y a peu de temps
    et pas très loin d'ici,
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    je suis allée dîner dans un restaurant
    avec une amie.
  • 0:44 - 0:47
    J'ai demandé au serveur :
  • 0:47 - 0:50
    « Avez-vous la liste de plats ? »
  • 0:51 - 0:55
    il me regarde curieusement, pensant ne pas
    avoir bien entendu et il a demandé :
  • 0:55 - 0:57
    (Anglais) « Pardon ? »
  • 0:57 - 1:00
    Donc j'ai répété :
    « La liste de plats, s'il vous plaît.
  • 1:01 - 1:03
    Vous savez ce que c'est ? »
  • 1:05 - 1:12
    « Oui, je sais. On appelle ça
    (Anglais) un menu ou (Français) un menu.
  • 1:12 - 1:14
    He, viens voir qu'est-ce qu'elle veut ? »
  • 1:14 - 1:16
    Il semblait dégoûté.
  • 1:16 - 1:19
    Bien qu'il me draguait,
  • 1:19 - 1:21
    il se disait : « Je ne la regarderais pas
  • 1:21 - 1:23
    même si elle était
    la dernière fille sur Terre.
  • 1:23 - 1:25
    La liste de plats ? C'est quoi ça ? »
  • 1:25 - 1:29
    Ces deux mots sont suffisants
    quand on est un Libanais
  • 1:29 - 1:35
    pour juger une femme dans son restaurant
    comme arriérée ou ignorante.
  • 1:36 - 1:41
    « Comment ose-t-elle parler
    de cette manière ? »
  • 1:42 - 1:44
    Alors, ça m'a fait réfléchir.
  • 1:44 - 1:45
    Je me sentais mal.
  • 1:46 - 1:47
    Oui, bien sûr, je me sentais blessée.
  • 1:47 - 1:51
    Je n'avais pas le droit de parler
    ma langue maternelle dans mon pays.
  • 1:51 - 1:52
    Comment est-ce possible ?
  • 1:52 - 1:55
    Comment en est-on arrivé là ?
  • 1:56 - 2:02
    Nous ici, et beaucoup comme moi,
    peuvent atteindre un point dans leur vie
  • 2:02 - 2:04
    où ils oublient
    tout ce qui est déjà arrivé,
  • 2:04 - 2:09
    seulement pour prouver qu'ils sont
    contemporains et civilisés.
  • 2:09 - 2:13
    Vais-je oublier ma culture
    et toutes mes pensées,
  • 2:13 - 2:17
    toutes mes connaissances
    et tous mes souvenirs ?
  • 2:17 - 2:21
    Peut-être que les histoires d'enfance sont
    les plus beaux souvenirs de la guerre.
  • 2:21 - 2:25
    Vais-je oublier tout ce que j'ai appris
    en arabe juste pour m'intégrer ?
  • 2:25 - 2:29
    Juste pour me fondre dans la masse ?
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    Est-ce logique ?
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    Néanmoins,
  • 2:34 - 2:36
    j'ai essayé de le comprendre.
  • 2:36 - 2:41
    Je ne veux pas le juger
    de la même manière que lui m'a jugée.
  • 2:41 - 2:44
    L'arabe ne répond pas à nos besoins,
  • 2:44 - 2:45
    Il n'y répond pas.
  • 2:45 - 2:48
    Ce n'est ni une langue de recherche,
    ni de production scientifique,
  • 2:48 - 2:52
    ni même une langue dont vous aurez besoin
    à l'université ou au travail.
  • 2:53 - 2:58
    Nous n'aurons pas besoin de connaitre
    l'arabe pour les recherches avancées
  • 2:59 - 3:02
    et bien sûr, elle n'est pas demandée
    dans les aéroports
  • 3:02 - 3:05
    parce que si nous parlons arabe,
    ils nous mépriseront.
  • 3:06 - 3:08
    Où alors doit-on l'utiliser ?
  • 3:08 - 3:09
    On peut se le demander.
  • 3:09 - 3:12
    Vous voulez parler arabe ?
    Où va-t-on l'utiliser ?
  • 3:13 - 3:19
    D'accord, c'est une réalité existante
    mais il y a une réalité plus importante
  • 3:19 - 3:22
    qu'il faut prendre en compte.
  • 3:22 - 3:25
    La langue arabe, notre langue maternelle -
  • 3:25 - 3:31
    selon des recherches abondantes,
    pour parler couramment d'autres langues,
  • 3:31 - 3:34
    il faut d'abord maîtriser
    sa langue maternelle.
  • 3:35 - 3:37
    Être créatif quand on parle
    une langue étrangère
  • 3:37 - 3:41
    a pour pré-requis la bonne
    acquisition de la langue maternelle.
  • 3:42 - 3:43
    Comment ça se passe ?
  • 3:43 - 3:48
    Quand Gibran Khalil Gibran
    a commencé son parcours,
  • 3:48 - 3:50
    il a commencé à écrire en arabe.
  • 3:51 - 3:52
    Ses idées,
  • 3:52 - 3:53
    son imagination,
  • 3:53 - 3:55
    sa doctrine, sa métaphysique,
  • 3:55 - 3:56
    sa philosophie,
  • 3:57 - 4:00
    il a pris tout cela de cet enfant
    qui s'est assis au village
  • 4:00 - 4:03
    et qui s'est habitué à une certaine odeur,
  • 4:03 - 4:05
    à une certaine voix
    et à une certaine pensée.
  • 4:05 - 4:07
    Alors, quand il a commencé
    à écrire en anglais,
  • 4:08 - 4:11
    il avait une connaissance fine
    de ses pensées et ressentis.
  • 4:11 - 4:13
    Même quand il écrit en anglais,
  • 4:13 - 4:14
    en lisant ses écrits en anglais,
  • 4:14 - 4:16
    on sent la même odeur,
  • 4:16 - 4:18
    on éprouve les mêmes impressions,
  • 4:19 - 4:23
    on peut figurer que c'est
    la même personne qui excelle en anglais
  • 4:23 - 4:24
    et celui qui vit à la campagne,
  • 4:24 - 4:27
    dans un village à Mont-Liban.
  • 4:28 - 4:34
    En voici un exemple
    qui ne peut être réfuté.
  • 4:35 - 4:37
    Ensuite, il est dit :
  • 4:37 - 4:39
    si vous voulez tuer une nation,
  • 4:39 - 4:44
    la seule façon de le faire
    est de tuer sa langue.
  • 4:44 - 4:49
    Et ce fait est connu
    des nations développées.
  • 4:50 - 4:53
    Les Allemands, les Français,
    les Japonais, les Chinois,
  • 4:53 - 4:56
    toutes ces nations
    sont conscientes de ce fait.
  • 4:56 - 5:00
    C'est pourquoi elles adoptent des lois
    pour protéger leur langue.
  • 5:00 - 5:02
    C'est pourquoi ils la sanctifient.
  • 5:03 - 5:05
    C'est pourquoi elles produisent
  • 5:05 - 5:08
    et dépensent beaucoup d'argent
    pour la développer.
  • 5:09 - 5:11
    En savons-nous plus qu'eux ?
  • 5:12 - 5:15
    D'accord, nous ne sommes pas
    un pays développé, sans aucun accès
  • 5:15 - 5:20
    à une réflexion aussi avancée mais
    nous voulons rattraper ce monde civilisé.
  • 5:20 - 5:26
    Des pays comme nous ont décidé maintenant
    de développer, de faire des recherches
  • 5:26 - 5:28
    et de rattraper ces pays.
  • 5:28 - 5:31
    Comme la Turquie, la Malaisie et d'autres.
  • 5:32 - 5:35
    Ils utilisent leur langue pour s'élever
  • 5:35 - 5:37
    comme si c'était un diamant.
  • 5:37 - 5:40
    Ils l'ont préservée
    et elle est proche d'eux.
  • 5:40 - 5:43
    En effet, un produit provenant de Turquie,
  • 5:43 - 5:48
    ou d'un autre pays,
    sans un mot de turc dessus,
  • 5:48 - 5:49
    ce n'est pas un produit turc.
  • 5:49 - 5:52
    Vous ne croiriez pas
    qu'il s'agit d'un produit local.
  • 5:52 - 5:57
    On le consommerait stupidement
  • 5:57 - 6:01
    comme nous le faisons la plupart du temps.
  • 6:01 - 6:06
    Donc, pour innover et produire,
    ils ont dû préserver leur langue.
  • 6:07 - 6:11
    Si je dis « Liberté, souveraineté,
    indépendance », comme on dit en arabe,
  • 6:11 - 6:14
    qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ?
  • 6:16 - 6:18
    Rien ?
  • 6:18 - 6:19
    (Rires)
  • 6:19 - 6:23
    Peu importe qui, comment,
    et pourquoi, mais savez-vous
  • 6:24 - 6:30
    que la langue n'est pas un discours
    et quelques mots qu'on prononce, jamais !
  • 6:30 - 6:34
    La langue représente
    des phases particulières de notre vie
  • 6:35 - 6:40
    auxquelles nos émotions se rapportent
    grâce aux mots.
  • 6:40 - 6:43
    C'est pourquoi, en disant
    « Liberté, souveraineté, indépendance »,
  • 6:43 - 6:46
    chacun d'entre vous a une certaine image
    qui lui vient à l'esprit.
  • 6:46 - 6:51
    Avec certains mots et sentiments pour
    un certain jour ou une période historique.
  • 6:51 - 6:55
    La langue ne se limite donc pas
    à l'alignement de lettres et de mots.
  • 6:55 - 6:58
    C'est une idée intérieure
    liée à notre façon de penser
  • 6:58 - 7:03
    et à la façon dont nous percevons autrui
    et dont les autres nous perçoivent.
  • 7:03 - 7:05
    Quel est notre matériel intellectuel ?
  • 7:05 - 7:08
    Pourquoi dit-on que cette personne sait
    et une autre ne sait pas ?
  • 7:08 - 7:15
    Donc, quand je vous dire (Anglais)
    « Liberté, Souveraineté, indépendance »...
  • 7:16 - 7:20
    ou quand votre fils vous dit :
    « Vous suivez toujours ce truc
  • 7:20 - 7:24
    de liberté, ce symbole »,
    que ressentez-vous ?
  • 7:26 - 7:28
    Si vous vous sentez bien, très bien,
  • 7:28 - 7:30
    on n'aura plus de problèmes.
  • 7:30 - 7:34
    Vous allez devoir être indulgent avec moi
    parce que je vais dire n'importe quoi.
  • 7:34 - 7:37
    L'idée est que ces expressions
    nous rappellent certaines choses.
  • 7:39 - 7:43
    Mon amie est francophone
    et elle est mariée à un Français.
  • 7:44 - 7:47
    Je lui demandais comment elle allait
  • 7:47 - 7:49
    et elle a dit que tout allait bien
  • 7:49 - 7:54
    sauf une fois où elle a passé une nuit
    entière à essayer de lui traduire
  • 7:54 - 7:56
    ce que signifie « To'borni »
    [NdT : « Je mourrais pour toi. »]
  • 7:56 - 7:58
    (Rires) (Applaudissements)
  • 8:05 - 8:08
    Parce qu'elle lui a dit « To'borni »
    par erreur,
  • 8:09 - 8:14
    il se demandait :
    « Qui peut être aussi brutal ? »
  • 8:15 - 8:19
    ou peut-être voulait-elle se suicider ?
    « M'enterrer » par exemple ?
  • 8:20 - 8:23
    C'est quelque chose de vraiment bénin
  • 8:23 - 8:26
    mais regardez combien
    cela nous fait nous sentir impuissant.
  • 8:26 - 8:30
    Je ne peux pas dire ce mot doux à mon mari
    parce qu'il ne le comprendra pas.
  • 8:30 - 8:32
    Et il a raison, c'est ainsi qu'il pense.
  • 8:32 - 8:35
    Puis elle m'a dit
    qu'il écoutait les chansons de Fairouz.
  • 8:35 - 8:38
    Mais une nuit
    qu'il était assis à côté d'elle,
  • 8:39 - 8:41
    elle a essayé de lui traduire les paroles
  • 8:41 - 8:44
    Pour qu'il puisse ressentir ce qu'elle
    ressentait en écoutant Fairouz,
  • 8:44 - 8:45
    elle voulait traduire.
  • 8:45 - 8:49
    « J'ai tendu la main et je t'ai volé.
  • 8:50 - 8:52
    Et parce que vous leur appartenez,
  • 8:53 - 8:54
    voilà la catastrophe,
  • 8:54 - 8:56
    « J'ai retiré mes mains
    et je t'ai abandonné »
  • 8:58 - 9:00
    Traduisez-moi cela.
  • 9:07 - 9:07
    D'accord.
  • 9:07 - 9:09
    Qu'avons-nous fait
  • 9:09 - 9:11
    pour protéger la langue arabe ?
  • 9:11 - 9:14
    Nous avons fait de ce sujet
    une question de société civile
  • 9:14 - 9:17
    et nous avons lancé une campagne
    pour protéger la langue arabe
  • 9:17 - 9:19
    même si beaucoup de gens me l'ont dit :
  • 9:19 - 9:25
    «Ne vous embêtez pas avec ça » ;
    pas de problème.
  • 9:25 - 9:29
    La campagne lancée
    avait un slogan qui dit :
  • 9:29 - 9:32
    « Je vous parle depuis l'orient
    et vous me répondez de l'occident ».
  • 9:32 - 9:33
    On n'a pas dit :
  • 9:33 - 9:39
    « Non, nous ne sommes pas d'accord,
    nous sommes notre langue ».
  • 9:40 - 9:41
    Nous n'avons pas fait cela
  • 9:41 - 9:44
    car nous ne comprendrons pas les choses
    de cette façon.
  • 9:44 - 9:46
    Et si quelqu'un vient me voir et affirme
  • 9:46 - 9:47
    haïr l'arabe,
  • 9:47 - 9:49
    nous disons que...
  • 9:52 - 9:54
    Nous essayons d'accepter notre réalité
  • 9:54 - 9:59
    et nous nous convainquons d'une manière
    qui imite nos rêves et nos ambitions.
  • 9:59 - 10:04
    Comme une façon de s'habiller,
    on pense selon cette mode.
  • 10:04 - 10:08
    Alors : « Je vous parle depuis l'orient
    et vous me répondez de l'occident »
  • 10:08 - 10:09
    a mis le doigt sur le problème.
  • 10:09 - 10:13
    Quelque chose de vraiment simple
    mais innovant et convaincant.
  • 10:13 - 10:20
    Après cela, nous avons lancé une campagne
    avec des lettres sur les trottoirs.
  • 10:20 - 10:22
    Vous l'avez vu dehors.
  • 10:22 - 10:27
    Une lettre entourée
    d'une bande jaune et noir
  • 10:27 - 10:29
    et il est écrit :
    « Ne tuez pas votre langue ».
  • 10:30 - 10:31
    pourquoi ?
  • 10:31 - 10:33
    Sérieusement, ne tuez pas votre langue.
  • 10:33 - 10:36
    Nous devons tous éviter
    de tuer notre langue
  • 10:36 - 10:40
    car si nous la tuons,
    nous devrons revenir en arrière
  • 10:40 - 10:41
    et rechercher une identité.
  • 10:41 - 10:43
    Il faudra chercher l'existence.
  • 10:43 - 10:45
    Nous devons repartir de zéro.
  • 10:46 - 10:47
    Et ce n'est pas tout,
  • 10:47 - 10:52
    nous ne pourrons pas être civilisés
    et contemporains.
  • 10:53 - 10:57
    Puis nous avons pris des photos
    de jeunes gens et de jeunes filles
  • 10:57 - 10:59
    embrassant une lettre arabe.
  • 10:59 - 11:01
    Des photos « cool » de jeunes gens,
  • 11:02 - 11:04
    parce que nous sommes très « cool ».
  • 11:05 - 11:10
    Et si on vous a surpris
    à dire cool en anglais,
  • 11:10 - 11:12
    J'adopte le terme «cool» .
  • 11:13 - 11:15
    Laissez-les venir et faire
    tout ce qu'ils veulent faire.
  • 11:15 - 11:19
    Qu'ils me donnent un meilleur mot
    qui fonctionne mieux sur notre réalité.
  • 11:20 - 11:21
    Je continuerai à dire « Internet ».
  • 11:21 - 11:25
    Je ne dirai pas :
    « une la toile d'araignée »
  • 11:25 - 11:27
    parce que ça ne marche pas.
  • 11:28 - 11:30
    Nous ne nous faisons pas d'illusion.
  • 11:30 - 11:33
    Mais pour y arriver
    nous devons tous être convaincus.
  • 11:33 - 11:36
    Nous ne voulons pas jouer
    à qui est le meilleur.
  • 11:36 - 11:39
    Nous pensons que la langue a ce pouvoir
  • 11:39 - 11:44
    de nous faire penser et de ressentir
    d'une façon qui nous fait vibrer.
  • 11:45 - 11:49
    L'idée ici est l'innovation.
  • 11:49 - 11:54
    On innove, même si on n'a pas les moyens
    de construire une fusée et voler.
  • 11:54 - 11:57
    Chaque personne ici
    est un projet novateur.
  • 11:58 - 12:00
    L'innovation dans la langue maternelle
    est la voie.
  • 12:01 - 12:04
    Commençons dès maintenant.
  • 12:04 - 12:05
    Écrivons un roman.
  • 12:05 - 12:07
    Produisons un court métrage.
  • 12:07 - 12:09
    Un seul roman peut
    nous rendre célèbres dans le monde.
  • 12:10 - 12:13
    Il peut ramener la langue arabe
    à la première place.
  • 12:14 - 12:16
    Le manque de solutions
    n'est pas le problème.
  • 12:16 - 12:18
    Certes, il y a des problèmes.
  • 12:18 - 12:20
    Mais faisons attention et soyons convaincu
  • 12:20 - 12:22
    qu'il doit y avoir une solution.
  • 12:22 - 12:25
    Et nous devons faire partie
    de cette solution.
  • 12:26 - 12:28
    Pour conclure, que pouvez-vous
    faire aujourd'hui ?
  • 12:28 - 12:32
    Maintenant ? Tweetez !
    Qui est en train de tweeter ?
  • 12:34 - 12:35
    Je vous en prie.
  • 12:36 - 12:39
    Vraiment, allez-y,
    même si le temps est presque terminé.
  • 12:39 - 12:44
    En arabe, anglais, français
    ou même en chinois.
  • 12:44 - 12:50
    Mais n'écrivez pas « Ma'oul ».
    (raisonnable) comme « Ma32oul ».
  • 12:54 - 12:56
    Car c'est une catastrophe.
  • 12:55 - 12:57
    Ce n'est pas une langue.
  • 12:57 - 13:01
    Vous entrez dans une langue virtuelle
    et un monde virtuel
  • 13:01 - 13:04
    et personne ne nous fera quitter
    cet endroit.
  • 13:05 - 13:06
    C'est la première étape pour changer.
  • 13:06 - 13:09
    Deuxièmement, il y a beaucoup de choses
    que nous pouvons faire.
  • 13:09 - 13:12
    Aujourd'hui, personne ne convainc personne
  • 13:12 - 13:15
    et nous sommes ici pour être vigilants
    sur le sujet.
  • 13:15 - 13:17
    Maintenant je vais vous confier un secret.
  • 13:19 - 13:25
    Dès la naissance, un bébé est capable de
    reconnaitre son père à travers sa langue.
  • 13:26 - 13:29
    Donc, une fois que ma fille est née
    Je lui dirai ceci,
  • 13:29 - 13:32
    en arabe : « C'est ton père, ma chérie ».
  • 13:32 - 13:36
    je ne lui dirai pas :
    « This is your dad honey ».
  • 13:37 - 13:41
    Et dans le super marché,
    Je promets à Noor que si elle me remercie
  • 13:41 - 13:44
    Je ne lui dirais pas :
    « Dis merci à maman. »
  • 13:44 - 13:46
    Et j'espère que personne
    ne l'entendra.
  • 13:58 - 14:03
    Abandonnons notre complexe de l'étranger.
Title:
Qui a dit que si nous parlions en arabe, nous ne serions pas « cool » ? | Susan Talhouk | TEDxBeirut
Description:

Susan Talhouk, Présidente de l'association « Fe'el Amer », prend l'initiative de revitaliser les mises à jour de la langue arabe, et de relancer l'utilisation de l'arabe comme langue d'expression créative, afin de se réapproprier notre identité et de surmonter le complexe d'infériorité vis-à-vis des cultures étrangères.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
Arabic
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
14:15

French subtitles

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