Comment les cours massifs en ligne vont changer l'éducation
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0:00 - 0:17(Musique sautillante et drôle)
(Voix F) Tribu - Laurent Caspary. -
0:17 - 0:21(Laurent Caspary) Bonjour, bienvenue dans Tribu.
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0:21 - 0:26Ils portent un étrange acronyme anglais: les MOOCs, pour Massive Open Online Courses
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0:26 - 0:29ou, en français, on pourrait traduire par "les cours ouverts et massifs en ligne".
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0:30 - 0:33Concrètement, ça donne la possibilité à un étudiant de suivre des cours
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0:33 - 0:35un peu partout dans le monde en direct.
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0:35 - 0:39Ça n'a l'air de rien, mais les premières tentatives ont eu lieu il y a deux ans à peine
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0:39 - 0:42et cela transforme déjà un peu notre système de formation
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0:42 - 0:46et ce n'est qu'un début: les perspectives sont immenses, les craintes aussi,
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0:46 - 0:49mais comme nous avons désormais déjà un petit peu d'expérience en la matière,
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0:49 - 0:51hé bien certaines de ces craintes disparaissent ou s'amenuisent.
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0:52 - 0:54On va en parler, de ces cours en ligne,ces fameux MOOCs,
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0:54 - 0:56avec vous, Pierre Dillenbourg: bonjour.
(Pierre Dillenbourg) Bonjour. -
0:56 - 1:00(Caspary) Vous êtes professeur, directeur du Centre pour l'éducation digitale à l'EPFL
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1:00 - 1:03ou, dit en anglais, la MOOC Factory ...
(Dillenbourg) Exactement. -
1:03 - 1:06(Caspary) C'est ça. Merci d'être avec nous en direct dans Tribu pour nous parler
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1:06 - 1:10de ce qui pourrait être effectivement un phénomène de société au sens large du terme.
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1:10 - 1:13Vous êtes en plein dedans, puisque vous êtes le directeur de la Mooc factory,
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1:13 - 1:17vous rencontrez des gens, vous travaillez avec des gens qui parlent de MOOCs toute la journée,
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1:17 - 1:20vous êtes interviewé très régulièrement sur les MOOCs.
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1:21 - 1:25Est-ce que, lorsque vous allez dans un dîner chez des gens, on va dire, hors du sérail,
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1:25 - 1:28et que vous dites: "Ben, je travaille dans les MOOCs," on vous regarde encore de travers?
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1:29 - 1:32(Dillenbourg) Ce matin, sur le quai de la gare, j'ai rencontré un vieil ami qui m'a dit:
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1:32 - 1:34"J'ai pris tel MOOC de l'EPFL et c'était vraiment bien."
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1:34 - 1:38Donc, je pense que ça, effectivement, ça touche maintenant l'ensemble des milieux.
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1:38 - 1:41(Caspary) D'accord, très bien, bon, j'ai des exemples inverses,
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1:41 - 1:44en en discutant dans ma famille, on ouvre encore des grands yeux:
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1:44 - 1:45"Les MOOCs, mais qu'est-ce que c'est?"
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1:45 - 1:50Mais voilà: on est en train d'en parler, on en parle pas mal, effectivement, depuis quelques années,
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1:50 - 1:53depuis deux ans, depuis l'apparition des MOOCs
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1:53 - 1:57et on va en parler probablement ces prochaines années, parce que c'est en train de se faire connaître.
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1:57 - 2:00Alors peut-être, pour être très clairs, pour commencer avec la base,
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2:00 - 2:04qu'est-ce que c'est qu'un MOOC ou un cours massif en ligne?
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2:04 - 2:07(Dillenbourg) Alors, prenons un cours typique de l'EPFL, "Dynamique des fluides."
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2:07 - 2:10Normalement, ce cours est donné sur le campus,
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2:10 - 2:12le professeur donne un cours ex-cathedra de deux heures,
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2:12 - 2:16suivies de deux heures d'exercices ou de travaux pratiques dans des laboratoires.
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2:16 - 2:22Quand il est placé sur internet, ce cours devient une série de vidéos de 10-12 minutes,
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2:22 - 2:27donc la leçon typique de 50 minutes est divisée en 4-5 vidéos de 10 minutes.
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2:28 - 2:31Ces vidéos sont saupoudrées de quiz, de questions:
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2:31 - 2:36de temps en temps, la vidéo s'arrête et une question apparaît pour maintenir l'attention de l'étudiant.
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2:37 - 2:41Donc, première chose: il y a des vidéos de cours, comme des cours ex-cathedra.
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2:41 - 2:43Deuxième chose, il y a les travaux à rendre chaque semaine
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2:43 - 2:47et ces travaux sont aussi difficiles que tous les travaux de l'EPFL:
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2:47 - 2:50les étudiants y passent 4 à 5 heures par semaine,
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2:50 - 2:55donc c'est des vrais cours avec des exigences tout à fait sérieuses.
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2:55 - 2:57Et finalement, il y a des forums online:
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2:57 - 3:01vous savez, des endroits où on peut poser des questions auxquelles le professeur va répondre,
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3:01 - 3:02les assistants vont répondre.
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3:02 - 3:06Mais si vous êtes 20'000 online, il y a beaucoup de chances que le premier qui vous réponde,
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3:06 - 3:09c'est un autre étudiant qui se trouve quelque part dans le monde.
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3:09 - 3:14Donc, il y a une vie sociale assez forte dans ces forums online qui accompagnent le cours.
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3:14 - 3:17(Caspary) Donc, c'est une extension, parce que c'est vrai que les cours à distance, c'était connu,
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3:17 - 3:21voire même par correspondance, l'université par correspondance, c'est connu.
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3:21 - 3:23Là, c'est vraiment une nouvelle méthode
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3:23 - 3:26qui est favorisée, évidemment, par internet et par le haut débit?
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3:26 - 3:30(Dillenbourg) Alors, personnellement, j'ai donné cours online de 94 à 2004.
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3:31 - 3:33On pourrait dire, c'est pas très nouveau, les MOOCs.
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3:33 - 3:35Sauf que j'avais 15 étudiants.
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3:35 - 3:38Maintenant, nos professeurs ont 15'000, 20'000, 30'000,
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3:38 - 3:40il y a même un professeur qui en a eu 50'000.
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3:40 - 3:42Donc, il y a des choses qui ont changé.
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3:42 - 3:45Il y a dix ans, il y avait internet, mais il n'y avait pas internet partout, comme maintenant.
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3:45 - 3:49Il y a dix ans, il n'y avait pas d'iPhone, il n'y avait pas de tablette, il n'y avait pas de Facebook:
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3:49 - 3:50ça n'existait pas.
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3:51 - 3:53Les universités américaines n'étaient pas en crise comme aujourd'hui.
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3:53 - 3:54Donc, voilà: le monde a changé
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3:54 - 4:01il y a des choses qui vivotaient il y a dix ans qui ont tout d'un coup pris un essor très fort il y a deux ans,
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4:01 - 4:05notamment avec une formule nouvelle: ces cours ont un timing très strict.
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4:06 - 4:11Chaque semaine, vous participez, chaque semaine vous devez rendre vos travaux,
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4:11 - 4:13ce qui crée une dynamique sociale forte.
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4:13 - 4:16Si vous allez dans les forums, vous avez des questions sur le travail à rendre demain,
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4:16 - 4:19pas des questions que quelqu'un a posées il y a six mois.
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4:19 - 4:21C'est comme courir le marathon de Lausanne:
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4:21 - 4:25vous pouvez le courir demain matin, à 6 heures du matin, vous serez tout seul,
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4:25 - 4:29il n'y aura pas 10'000 glus qui vous empêchent de courir aussi vite que vous voulez.
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4:29 - 4:32Mais c'est plus facile de le courir en même temps que 10'000 personnes,
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4:32 - 4:34parce qu'il y a une dynamique sociale.
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4:34 - 4:39On aime bien, ensemble, affronter des épreuves, et ça marche assez bien dans les MOOCs.
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4:39 - 4:41(Caspary) Donc, l'aspect massif qui est primordial?
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4:42 - 4:45(Dillenbourg) L'aspect massif était la grosse surprise, en effet.
(Gaspary) Alors -- -
4:45 - 4:52(Dillenbourg) -- En deux ans, si je peux dire, on a récolté 650'000 inscriptions à l'EPFL:
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4:52 - 4:58pour une université qui compte 7'000 étudiants, 8'000 étudiants, pardon, c'est intéressant.
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4:58 - 5:01Alors, on va voir qu'ils ne vont pas tous jusqu'au bout,
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5:01 - 5:04mais il y a quand même un phénomène qui nous dépasse un peu, là.
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5:04 - 5:05Ce succès est assez extraordinaire.
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5:05 - 5:08(Caspary) Oui, ça, l'EPFL pionnière en Europe dans les MOOCs,
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5:08 - 5:11on sait que ça vient des Etats-Unis, enfin les Etats-Unis sont évidemment un peu en avance,
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5:11 - 5:13mais l'EPFL, au niveau européen, très forte?
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5:13 - 5:16(Dillenbourg) L'EPFL est No 1 en Europe, on était dès le début --
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5:16 - 5:20vous savez, notre Président a un flair assez bon, donc il a senti qu'il se passait quelque chose.
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5:20 - 5:22On a été très vite, on est associés aux deux grandes plateformes,
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5:22 - 5:24ce qui nous donne une position très, très forte
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5:24 - 5:28et on a pris, en effet, le leadership en Europe sur ce thème là.
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5:28 - 5:29(Caspary) Alors, qui s'inscrit à ces MOOCs,
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5:29 - 5:33et surtout pourquoi, à ces cours massifs en ligne?
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5:33 - 5:37Vous dites 650'000 étudiants: ils viennent d'où? D'Europe, du monde entier?
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5:38 - 5:43Ce sont des universitaires, des gens qui font des postgrads, qui sont-ils?
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5:43 - 5:46(Dillenbourg) Alors, il y a d'abord nos étudiants qui prennent les MOOCs.
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5:47 - 5:49Il n'y a pas que les gens dans le monde entier, il y a aussi nos étudiants:
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5:49 - 5:53on peut y revenir par la suite, et c'est quand même le public No 1 de l'EPFL.
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5:53 - 5:55Ensuite, il y a effectivement des gens du monde entier.
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5:56 - 6:00On a, par exemple, sur les 650'000 inscrits, 120'000 Américains.
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6:00 - 6:02C'est intéressant, parce qu'on nous dit parfois:
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6:02 - 6:06"Mais, les MOOCs, c'est la macdonaldisation de l'éducation américaine,
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6:06 - 6:10alors que là, ce sont des Américains qui viennent manger la raclette, en quelque sorte.
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6:10 - 6:12(Caspary) Les cours sont en anglais, alors, rassurez-moi?
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6:12 - 6:15(Dillenbourg) Alors, dans les 120'000, il y en a 25'000 inscrits à des MOOCs francophones.
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6:15 - 6:16(Caspary) D'accord
(Dillenbourg) Alors il y a des choses -- -
6:16 - 6:22parce qu'on a à peu près fifty-fifty, moitié-moitié, de cours anglais et francophones.
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6:22 - 6:25Alors, est-ce que ce sont vraiment des Américains qui veulent prendre des cours en français?
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6:26 - 6:28Il y a par exemple un Japonais qui a pris notre cours de physique en français,
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6:28 - 6:31parce qu'il apprenait à la fois la physique et le français.
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6:31 - 6:36Voilà. Donc, un grand succès à l'étranger, beaucoup, beaucoup de succès en France,
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6:36 - 6:40un succès en Afrique qui commence à monter, on y reviendra tout à l'heure,
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6:40 - 6:42et en Suisse aussi.
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6:42 - 6:47C'est intéressant de voir qu'on a beaucoup, beaucoup de Zurichois qui viennent s'inscrire à nos cours,
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6:47 - 6:48plus que de Lausannois.
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6:48 - 6:53On a cité ces chiffres à notre Secrétaire d'Etat pour la science, Maurizio dell'Ambrogio,
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6:53 - 6:55c'est intéressant, les choses bougent.
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6:55 - 6:57(Caspary) Oui, parce que du côté de Zurich, on a été un peu plus réticents,
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6:57 - 7:00on a été un peu moins, on va dire, on s'est un peu moins jeté sur les Moocs,
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7:00 - 7:03et puis là, on voit qu'en fin de compte, les Zurichois s'y intéressent,
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7:03 - 7:05en tout cas, les étudiants zurichois s'y intéressent?
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7:05 - 7:05(Dillenbourg) Les étudiants s'y intéressent,
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7:05 - 7:09le leadership de l'ETHZ s'en est rendu compte maintenant,
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7:09 - 7:12ils commencent un peu, avec deux ans de retard, mais comme nous sommes très gentils,
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7:12 - 7:15nous allons les aider à avancer dans ce jeu-là.
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7:15 - 7:17(Caspary) Est-ce que ça coûte cher de s'inscrire à un de ces cours,
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7:17 - 7:22parce que, c'est 650'000, alors on sait qu'en Suisse, les universités sont normalement peu chères,
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7:22 - 7:25elles sont abordables par rapport aux universités américaines,
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7:25 - 7:29dont les cours, évidemment, l'entrée est très chère.
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7:29 - 7:32Comment est-ce que ça se passe? Est-ce qu'il faut payer quelque chose?
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7:32 - 7:36Est-ce qu'il faut avoir aussi un diplôme, éventuellement, pour suivre ces cours?
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7:36 - 7:37(Dillenbourg) Alors, deux choses:
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7:37 - 7:45Le mot "Open" - dans M.O.O.C., MOOC, la deuxième lettre vient de "Open" - veut dire deux choses.
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7:45 - 7:47D'abord, il n'y a pas de conditions d'entrée.
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7:48 - 7:53On a parfois des gamins de 15 ans qui viennent prendre des MOOCs de l'EPFL
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7:53 - 7:55et, ma foi, certains réussissent,
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7:55 - 7:58ou des dames de 65 ans, qui n'ont jamais été à l'université,
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7:58 - 8:01qui ne pourraient pas rentrer à l'EPFL, et qui y réussissent, donc --
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8:01 - 8:03(Caspar) Donc il y a partage de la connaissance de manière incroyable, aussi,
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8:03 - 8:07parce que là, on parlait des étudiants, mais tout un chacun peut, a accès tout d'un coup,
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8:07 - 8:12à des choses qui étaient réservées à un cénacle, une sorte d'élite, en fin de compte?
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8:13 - 8:15(Dillenbourg) Tout un chacun peut accéder: c'est l'idée.
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8:15 - 8:16Nous sommes huit millions en Suisse,
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8:16 - 8:19il y a à peu près 100'000 étudiants dans les universités,
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8:19 - 8:22donc pourquoi ne pas partager nos connaissances?
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8:22 - 8:23Ça, c'est l'idée.
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8:23 - 8:25Dans la réalité, on en est loin.
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8:25 - 8:33En moyenne, l'étudiant qui fait un MOOC est plutôt un mâle blanc de trente ans
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8:33 - 8:37qui a déjà un diplôme universitaire et qui vit dans une grande ville.
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8:37 - 8:40On est quand même encore, pour le moment, dans --
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8:42 - 8:46on n'atteint pas tout le monde, quoi, un peu encore un public de privilégiés,
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8:46 - 8:48mais le but, c'est vraiment d'étendre ça le plus possible.
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8:48 - 8:52Evidemment, les MOOCs qu'on met online sont des MOOCs assez pointus:
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8:52 - 8:57le Digital Signal Processing de l'EPFL, je peux vous dire que c'est un MOOC qu'il faut y aller.
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8:57 - 9:00Donc c'est normal qu'on touche un peu plus à la formation continue qu'à la formation initiale:
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9:00 - 9:04deux tiers des participants ont déjà un Bachelor et un Master.
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9:04 - 9:07Mais l'objectif global des MOOCs, pour une société, c'est effectivement
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9:07 - 9:13que tout le monde puisse accéder au savoir dont disposent les universités.
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9:14 - 9:16(Caspary) Et vous nous disiez tout à l'heure que sur les 650'000 qui se sont inscrits,
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9:16 - 9:23à ces cours en ligne, à ces MOOCs de l'EPFL, il faut évidemment, quelque part, pondérer le chiffre,
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9:23 - 9:26parce qu'entre les gens qui s'inscrivent et les gens qui, peut-être, à la fin,
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9:26 - 9:30vont faire un examen final ou vont jusqu'au bout, on arrive à quelle proportion?
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9:30 - 9:33(Dillenbourg) Alors, on arrive à 10%, mais ça se passe comme ceci:
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9:33 - 9:38Sur les 650'000, à peu près un tiers s'inscrivent, puis viennent voir les premières vidéos
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9:38 - 9:41et se rendent compte que c'est des contenus mathématiques poussés, etc.
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9:41 - 9:43et se disent "Oh, ce n'est pas pour moi, d'accord."
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9:43 - 9:47Donc, ce n'est pas qu'ils ont abandonné, c'est qu'ils se sont inscrits pour voir,
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9:47 - 9:50en général, bon, ils viennent quand même visiter l'EPFL online,
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9:50 - 9:52donc ce n'est pas négatif du tout pour l'EPFL.
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9:53 - 9:56Le deuxième tiers sont des -- on les appelle les auditeurs.
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9:56 - 9:58C'est des gens qui s'inscrivent au MOOC,
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9:58 - 10:02mais ils n'ont pas du tout l'intention de suivre l'entièreté du cours,
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10:02 - 10:04parce qu'ils ont peut-être déjà suivi ce cours il y a cinq ans.
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10:04 - 10:07Ils veulent prendre certains chapitres qui les intéressent
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10:07 - 10:11ou mon ami Maurizio, croisé sur le quai de la gare ce matin,
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10:11 - 10:17il m'a dit: "J'ai pris tous les cours du professeur Vetterli, mais pas l'examen;
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10:17 - 10:19je n'avais pas le temps de rendre tous les travaux."
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10:19 - 10:22Donc, il y a des gens qui viennent, ils prennent un MOOC comme un wiki.
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10:22 - 10:24(Caspary) Un peu à la carte?
(Dillenbourg) A la carte, et ils sont très contents. -
10:24 - 10:27Et ensuite, il y a à peu près un tiers qui s'inscrit pour le cours,
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10:27 - 10:30et dans ce tiers-là, il n'y a à peu près qu'un tiers qui réussit,
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10:30 - 10:33parce que ce sont des cours difficiles, il y a ce termin très strict.
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10:33 - 10:38Donc, on en arrive, au bout, à environ un peu moins de 10% qui arrivent,
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10:38 - 10:46donc ça fait quand même 50'000 diplômes, certificats, délivrés par l'EPFL pour des choses difficiles, hein?
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10:46 - 10:53C'est pas une vidéo sur le Gangnam Style, c'est à 14 semaines, 4 à 5 heures de travail par semaine.
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10:53 - 10:56Donc, 50'000 certificats qui ont une vraie valeur.
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10:57 - 10:59Alors je n'ai pas fini sur le coût d'inscription.
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10:59 - 11:02Donc l'inscription est gratuite pour tous et va le rester.
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11:02 - 11:04On a la garantie de nos partenaires.
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11:04 - 11:08Dans certain cas, les étudiants peuvent choisir entre deux certificats.
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11:09 - 11:11Il y a le certificat normal, qui est délivré, qui est gratuit à la fin,
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11:12 - 11:15et puis un certificat dans lequel il y a plus de contrôle.
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11:15 - 11:21A chaque exercice ou test, il y a quelqu'un qui vérifie online votre identité, pour vérifier que c'est bien vous.
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11:21 - 11:24Ce certificat-là coûte $49, enfin, les prix varient,
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11:24 - 11:30mais disons, coûtent une somme non négligeable, mais quand même tout à fait gérable.
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11:30 - 11:36Donc, alors, est-ce que le certificat à $50 vaut vraiment plus que le certificat gratuit?
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11:37 - 11:40Ce n'est pas nous, l'EPFL, qui allons décider, c'est le marché de l'emploi qui va dire:
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11:41 - 11:46"A vous, je vous donne le job, parce que l'autre candidat avait un certificat. [sic; lapsus?]" Voilà.
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11:46 - 11:48Donc ça, on va voir comment ça évolue.
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11:48 - 11:52Est-ce qu'on va continuer à donner des certificats gratuits, ça, c'est une grande question.
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11:52 - 11:55Les techniques de contrôle online s'améliorent tellement
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11:56 - 12:02que je pense que d'ici deux ans, on pourra même délivrer des crédits CTS,
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12:02 - 12:05donc des vrais crédits universitaires sur la base des MOOCs.
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12:05 - 12:09(Caspary) Petit aspect technique: lorsque vous avez 50'000 étudiants qui certes,
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12:09 - 12:10pas tous en même temps, mais enfin,
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12:10 - 12:16qui se rajoutent aux étudiants qui sont sur le campus, qui suivent les cours, on va dire, plus normalement,
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12:16 - 12:19il faut des gens pour contrôler tout ça, il faut -- comment ça se passe?
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12:19 - 12:22Il faut pas mal de monde, j'imagine, pour vérifier les épreuves?
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12:23 - 12:25(Dillenbourg) Alors, il y a deux sortes d'épreuves.
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12:25 - 12:28Il y a des choix multiples: ça, c'est corrigé automatiquement.
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12:29 - 12:32Et on a pas mal de MOOCs dans le domaine de la programmation, donc on a --
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12:32 - 12:37les étudiants rédigent un programme et on a un autre programme qui analyse leur programme.
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12:37 - 12:39Ils peuvent recommencer cent fois.
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12:39 - 12:41Ça, ça marche assez bien.
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12:41 - 12:43Et puis, il y a les cas plus difficile, voilà.
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12:43 - 12:48On fait de l'urbanisme, on doit décrire la situation d'une ville, avec un texte.
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12:48 - 12:53Comment, si je reçois chaque semaine 10'000 textes à corriger,
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12:53 - 12:54qu'est-ce que je fais?
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12:55 - 12:57J'ai un vrai problème.
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12:57 - 13:00Par contre, j'ai aussi une solution: j'ai 10'000 personnes online.
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13:01 - 13:02Donc qu'est-ce que je fais?
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13:02 - 13:05Je prends le premier essai, je le distribue aléatoirement à cinq étudiants
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13:06 - 13:09et je fais la même chose avec le deuxième, je continue,
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13:09 - 13:12donc je reçois de leur part cinq notes,
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13:13 - 13:14puis, par exemple, j'élimine les deux extrêmes,
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13:14 - 13:16je calcule la moyenne sur les trois qui restent
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13:16 - 13:19et ça me donne une note dont on a pu montrer,
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13:19 - 13:21parce que dans certains cas, on a contrôlé
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13:21 - 13:25et on a demandé à quelqu'un de corriger 1'000 copies,
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13:25 - 13:29on a montré que cette note d'auto-évaluation, ou d'évaluation par les pairs,
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13:29 - 13:33est en fait bien corrélée avec la note que donne le professeur,
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13:33 - 13:37à une seule condition: c'est que le professeur ait défini des critères très stricts.
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13:38 - 13:41Mais donc, ça, ça se passe assez bien; c'est quand même nouveau que les étudiants se disent:
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13:41 - 13:47"Bon, mais moi j'ai un cours gratuit et en échange, je participe à ce système d'évaluation par les pairs,"
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13:47 - 13:48qui est d'ailleurs formateur.
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13:48 - 13:54Quand je corrige le travail de quelqu'un d'autre, ça, c'est formateur, de devoir le faire.
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13:54 - 13:56(Caspary) Ah, c'est intéressant: nouvelle méthode.
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13:56 - 14:00On va continuer à en parler jusqu'à 11 heures avec vous, Pierre Dillembourg,
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14:00 - 14:04sur ces MOOCs, ces cours massifs online.
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14:04 - 14:08On va se retrouver dans moins de trois minutes après cette chanson,
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14:08 - 14:13"Don't let me be misunderstood" chantée par Jamie Cullum et Gregory Porter
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14:13 - 14:25♫ intro orchestre ♫
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14:25 - 14:34♫ Baby, you understand me now.
Sometimes you see that I'm mad ♫ -
14:36 - 14:41♫ Don't you know that no one can always be an angel? ♫
-
14:42 - 14:46♫ When everything goes wrong you see some bad ♫
-
14:46 - 14:50♫ But I'm just a soul whose intentions are good ♫
-
14:51 - 14:56♫ Oh Lord, please don't let me be misunderstood ♫
-
14:58 - 15:03♫ Understand me, understand me. ♫
-
15:06 - 15:11♫ Baby, sometimes I'm so carefree ♫
-
15:12 - 15:16♫ with a joy that's hard to hide ♫
-
15:17 - 15:22♫ Sometimes it seems again that all I have is worry ♫
-
15:23 - 15:26♫ Then you're bound to see my other side ♫
-
15:27 - 15:32♫ I'm just a soul whose intentions are good ♫
-
15:33 - 15:38♫ Oh Lord, please don't let me be misunderstood ♫
-
15:38 - 15:42♫ If I seem edgy I want you to know ♫
-
15:43 - 15:47♫ That I never mean to take it out on you ♫
-
15:48 - 15:53♫ Life has its problems and I've got my share ♫
-
15:54 - 15:59♫ That's one thing I never meant to do ♫
-
15:59 - 16:04♫ Now, baby, I'm only human ♫
-
16:05 - 16:10♫ And I've got thoughts like anyone ♫
-
16:11 - 16:16♫ Sometimes I find myself long regretting ♫
-
16:16 - 16:20♫ Some of the foolish things some simple things I've done ♫
-
16:20 - 16:26♫ I'm just a soul whose intentions are good ♫
-
16:27 - 16:32♫ Oh Lord, please don't let me be misunderstood ♫
-
16:34 - 16:39♫ Understand me, understand me, understand me ♫
-
16:41 - 16:46♫ I'm just a soul whose intentions are good ♫
-
16:47 - 16:54♫ Oh Lord, please don't let me be misunderstood. ♫
-
16:54 - 16:58(Caspary) "Don't let me be misunderstood" - Jamie Cullum et Gregory Porter.
-
16:58 - 17:03Nous parlons des Massive Open Online Courses, ou plutôt des Cours Ouverts et Massifs En Ligne
-
17:03 - 17:08avec Pierre Dillembourg, directeur du Centre pour l'éducation digitale à l'EPFL,
-
17:08 - 17:09professeur également.
-
17:10 - 17:13Pierre Dillembourg, est-ce que ces cours massive online
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17:13 - 17:18qui fonctionnent assez bien, vous venez de nous le dire tout à l'heure, ça a un succès considérable,
-
17:18 - 17:22on peut imaginer que dans dix ans, ben les campus physiques vont disparaître?
-
17:23 - 17:24(Dillembourg) Non, je ne le pense pas.
-
17:24 - 17:31D'abord les étudiants qui peuvent, qui ont la chance de pouvoir venir sur le campus à l'EPFL
-
17:31 - 17:34ont une expérience beaucoup plus riche que juste les MOOCs,
-
17:34 - 17:39donc ils sont -- il y a toute la vie estudiantine, pardon.
-
17:39 - 17:40Surtout, il y a l'accès dans les laboratoires.
-
17:40 - 17:43On travaille beaucoup par projet dans nos laboratoires.
-
17:43 - 17:49Donc, la formation d'un étudiant sur le campus va bien au delà de ces cours online.
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17:49 - 17:56Mais je pense qu'on fait souvent une erreur de confondre le digital et le virtuel.
-
17:56 - 17:59On peut être digital et totalement physique, si vous voulez.
-
17:59 - 18:04L'EPFL est déjà, aujourd'hui, un animal digital.
-
18:04 - 18:08Tous nos travaux sont digitaux, toutes nos (check) publications, avant d'être sur papier,
-
18:08 - 18:11sont des fichiers, nos données sont des fichiers,
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18:11 - 18:15tous nos instruments scientifiques sont connectés de manière digitale.
-
18:15 - 18:19L'ouverture de mes rideaux au Rolex Learning Center est digitale.
-
18:19 - 18:20Donc, il faut bien comprendre
-
18:20 - 18:23que c'est une transformation beaucoup plus profonde de campus.
-
18:23 - 18:28Nous sommes des entités digitales avec un élément physique très agréable, le campus.
-
18:29 - 18:34C'est pour ça qu'on offre des conditions de rêve à nos étudiants avec ce Rolex Learning Center.
-
18:34 - 18:37Mais donc, ça, je ne pense pas que ça va disparaître.
-
18:37 - 18:41Simplement, on donne accès à nos connaissances à une population bien plus large
-
18:41 - 18:44que les privilégiés qui sont sur le campus.
-
18:44 - 18:47(Caspary) Les craintes, c'est aussi les contacts entre professeurs et étudiants.
-
18:47 - 18:49Alors là, effectivement, on va, on comprend bien,
-
18:49 - 18:51on va peut-être se concentrer sur des travaux pratiques.
-
18:51 - 18:55Malgré tout, le cours où on allait dans un auditoire, même s'il est plein,
-
18:55 - 18:58on a toujours la possibilité à la fin d'avoir un contact avec le professeur:
-
18:58 - 18:59ça, ça ne sera plus possible?
-
18:59 - 19:02(Dillembourg) Alors, nos étudiants étaient très nerveux sur ce point là.
-
19:02 - 19:04Ils étaient plutôt contre les MOOCs.
-
19:04 - 19:06Ils avaient cette crainte de perdre le contact avec les enseignants.
-
19:07 - 19:10L'idée du MOOC, c'est l'inverse, donc clarifions.
-
19:10 - 19:14Le MOOC est utilisé par deux sortes d'étudiants, ceux qui sont dans le monde entier, voilà,
-
19:14 - 19:18et puis aussi, les étudiants du professeur sur le campus.
-
19:18 - 19:20Pour ces étudiants-là, l'idée est la suivante:
-
19:20 - 19:24le professeur va demander aux étudiants de voir les vidéos à la maison,
-
19:24 - 19:26donc d'écouter la théorie à la maison,
-
19:26 - 19:30et quand ils viendront sur le campus, au lieu d'avoir le professeur qui redonne la théorie,
-
19:30 - 19:33ils viendront pour faire des choses plus interactives, plus riches, avec l'enseignant.
-
19:34 - 19:38Par exemple, prendre un problème un peu compliqué qu'on n'a pas eu le temps de développer,
-
19:38 - 19:40et le développer avec les étudiants.
-
19:40 - 19:43Donc le but des MOOCs, en interne pour nos étudiants,
-
19:43 - 19:46c'est un contact plus riche avec le professeur.
-
19:46 - 19:50Quand vous êtes dans un auditoire avec 300 places, celui qui est dans le fond,
-
19:50 - 19:53il a -- il voit le professeur, il a un contact, mais --
-
19:53 - 19:54(Caspary) C'est presque un MOOC, quoi.
(Dillembourg) Voilà. -
19:54 - 19:57La taille du professeur est à peu près la même que sur son iPhone.
-
19:58 - 20:02Donc voilà. Et les étudiants qui étaient plutôt contre, quand ils ont fini un MOOC, ils nous disent:
-
20:03 - 20:07"C'était pas mal, en fait, c'était pas mal; j'ai pu arrêter le professeur," par exemple,
-
20:07 - 20:10"arrêter le professeur, discuter avec mon voisin, puis cont..."
-
20:10 - 20:11Je ne peux pas, dans l'auditoire, dire
-
20:11 - 20:14"Monsieur, vous pourriez vous taire deux secondes pendant que je parle avec mon voisin."
-
20:14 - 20:19Donc les étudiants, avant, ont un peu peur, puis en fait, ils se rendent compte que ça marche pas mal.
-
20:19 - 20:24(Caspary) On parle beaucoup d'étudiants d'université, mais l'industrie, par exemple, pourrait être intéressée,
-
20:24 - 20:29le monde de l'entreprise, tout ce qui est management ou tout ce qui est formation continue, par exemple?
-
20:29 - 20:32(Dillembourg) Un immense intérêt de l'industrie, avec un changement, un peu:
-
20:32 - 20:34il ne s'agit pas seulement de former leur personnel.
-
20:34 - 20:39Bien sûr, les grandes multinationales suisses, françaises et certaines américaines
-
20:39 - 20:40sont déjà venues nous voir.
-
20:40 - 20:44Mais il s'agit d'aller un peu plus loin, de former mes distributeurs,
-
20:44 - 20:48parce que s'ils vendent mal mon produit, c'est pas bon pour mon business,
-
20:48 - 20:52et même de former mes clients, de telle sorte que mes clients soient plus satisfaits du produit.
-
20:52 - 20:54Ce n'est pas de la publicité, c'est qu'ils puissent utiliser le produit,
-
20:55 - 20:57ou qu'il y ait moins d'appels au Help Desk, ou moins de retours.
-
20:57 - 21:00Donc la formation s'élargit bien au delà --
-
21:00 - 21:03enfin les MOOCs s'élargissent bien au delà de juste la formation du personnel.
-
21:03 - 21:05Donc un immense intérêt des entreprises, oui.
-
21:05 - 21:09(Caspary) Et puis, un grand fantasme aussi, peut-être, c'est l'aide au développement
-
21:09 - 21:12dans des continents comme l'Afrique, qui ont un peu plus de peine.
-
21:12 - 21:15Je vous propose d'écouter un extrait d'une interview de Patrick Aebischer,
-
21:15 - 21:19votre patron, le patron de l'EPFL, qui rentrait d'Afrique d'un congé sabatique
-
21:19 - 21:20justement consacré aux MOOCs.
-
21:20 - 21:21C'était en février de cette année.
-
21:21 - 21:25Bastien Confignon de l'équipe de CQFD était allé lui poser quelques questions sur cette thématique,
-
21:25 - 21:28c'était donc au début de cette année.
-
21:28 - 21:30Ecoutez ce que dit Patrick Aebischer à propos du rôle des MOOCs
-
21:30 - 21:31dans certaines régions du monde, notamment en Afrique.
-
21:32 - 21:33(Aebischer) Alors, on a un certain nombre de cours
-
21:33 - 21:36et c'est étonnant de voir plusieurs milliers d'étudiants africains les prendre.
-
21:37 - 21:40Il y a des problèmes supplémentaires, c'est-à-dire que la bande passante, souvent,
-
21:40 - 21:42n'est pas suffisante pour accéder aux vidéos.
-
21:42 - 21:43Mais c'est juste des problèmes temporaires.
-
21:43 - 21:48Alors souvent, l'université là-bas, il vaut mieux aller dans le cybercafé du coin,
-
21:48 - 21:51donc on voit des choses tout à fait étonnantes, là bas,
-
21:51 - 21:56mais ce qui est sûr, c'est que j'ai été même dans des coins tout à fait perdus de l'Afrique:
-
21:56 - 22:00souvent, il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, mais ils sont connectés.
-
22:00 - 22:03Donc au fond, cet effet -- les Américains disent ça "leap-frogging",
-
22:03 - 22:05c'est-à-dire, vous avez un saut technologique
-
22:05 - 22:08qui fait qu'au fond, c'est une solution possible.
-
22:08 - 22:11Alors, le problème de massification de l'éducation est énorme,
-
22:11 - 22:16avec cette jeune population qui arrive au stade où elle peut faire des études supérieure.
-
22:16 - 22:19Je crois que c'est aussi la seule manière d'offrir un avenir à l'Afrique,
-
22:19 - 22:23c'est de lui donner une éducation, c'est-à-dire de lui mettre à disposition une éducation.
-
22:24 - 22:27Et je crois que là, c'est clair, en tout cas les gens,
-
22:27 - 22:31les étudiants que j'ai rencontrés au fin fond de l'Afrique, prenaient des cours MOOC
-
22:31 - 22:34dans des conditions difficiles.
-
22:34 - 22:37Et on voit qu'il y a de jours qu'ils ont faim et soif d'éducation
-
22:37 - 22:38et je crois que c'est ça qui est remarquable.
-
22:38 - 22:40Alors oui, il y a une série de problèmes.
-
22:40 - 22:42Ça ne se fera pas aussi facilement que chez nous,
-
22:42 - 22:48mais je crois que c'est la seule possibilité pour l'Afrique de vraiment pouvoir se développer
-
22:48 - 22:54au travers d'une éducation de très bonne qualité, au travers justement de ces nouvelles technologies.
-
22:55 - 22:58(Caspary) Alors on l'entend, l'enthousiasme de Patrick Aebischer sur les MOOCs en Afrique,
-
22:58 - 23:00il y était, il est allé voir comment ça se passe.
-
23:00 - 23:03Il n'empêche -- est-ce que ce n'est pas un voeu pieux,
-
23:03 - 23:06parce qu'on parle de technologie de pointe, de bande passante:
-
23:06 - 23:09au final, on va se retrouver avec les pays occidentaux qui seront très bien développés en MOOCs,
-
23:09 - 23:11et puis l'Afrique qui sera à la traîne,
-
23:11 - 23:13parce que précisément, les conditions techniques ne sont pas là?
-
23:13 - 23:18(Dillembourg) Non, ce n'est pas un voeu pieux, on a reçu pas mal de ces enseignants africains
-
23:18 - 23:21qui viennent voir les enseignants qui ont produit les MOOCs,
-
23:21 - 23:22qui travaillent ensemble.
-
23:22 - 23:25Ils retournent là-bas, ils utilisent les MOOCs dans leur université.
-
23:25 - 23:27Ça démarre doucement, c'est vrai, c'est difficile,
-
23:27 - 23:32la bande passante est l'obstacle actuel le plus important,
-
23:32 - 23:36mais ça avance, il y a un grand enthousiasme de leur part, un immense intérêt
-
23:36 - 23:39et on voit émerger des MOOCs collaboratifs, justement,
-
23:39 - 23:44qui sont co-produits par des étudiants, donc de l'Afrique sub-saharienne francophone
-
23:44 - 23:46avec laquelle on travaille, et nos enseignants, ensemble,
-
23:47 - 23:50pour éviter, effectivement, un point de vue qui serait uniquement
-
23:50 - 23:53l'Europe qui envoie ses MOOCs en Afrique,
-
23:53 - 23:55on veut éviter effectivement ce piège-là et --
(Caspary) Oui, il faut que tout le monde -
23:55 - 23:59puisse en faire dans le monde entier, afin que tous les points de vues soient partagés, en fin de compte?
-
23:59 - 24:01(Dillembourg) Voilà. Au début, c'était une histoire américaine,
-
24:01 - 24:05l'EPFL, je pense, a bien rectifié le tir, et on le fait avec les Africains.
-
24:05 - 24:09(Caspary) La langue française, vous le disiez, elle se défend bien sur les MOOCs?
-
24:09 - 24:11Vous disiez, vous, à peu près fifty-fifty.
-
24:11 - 24:14Dans le reste du onde, j'imagine, c'est encore massivement anglais?
-
24:14 - 24:16(Dillembourg) Oui, il faut dire, quand on fait un MOOC en anglais,
-
24:16 - 24:19on a une audience beaucoup plus grande que quand on fait un MOOC en français,
-
24:19 - 24:23mais on voit beaucoup de MOOCs francophones pris en Russie, au Japon,
-
24:23 - 24:27donc il y a aussi un intérêt de la -- je ne sais pas si c'est la diaspora francophone dans le monde,
-
24:27 - 24:30ou bien des étudiants qui s'intéressent à la langue française.
-
24:30 - 24:32(Caspary) Pierre Dillembourg, vous nous avez expliqué ce matin
-
24:32 - 24:34ce que c'est que les MOOCs, on en a appris --
-
24:34 - 24:36ben on a appris pas mal de chose, j'ai l'impression.
-
24:36 - 24:39On va encore pas mal en parler, de ces MOOCs, vu le développement futur
-
24:39 - 24:42qu'on a l'impression qu'ils vont pouvoir avoir.
-
24:42 - 24:44Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin dans cette émission.
-
24:44 - 24:45(Dillembourg) Je vos en prie.
-
24:45 - 24:46(Caspary) On vous souhaite une excellente journée.
-
24:46 - 24:49"Tribu", c'est terminé pour aujourd'hui: merci de votre écoute.
-
24:49 - 24:52Demain nous aborderons, ben une tribu bien particulière,
-
24:52 - 24:55celle des supporters, notamment des supporters de football.
-
24:55 - 24:58On a très vite une image négative véhiculée par les débordements de certains.
-
24:58 - 25:00Toutefois, ce monde est bien plus complexe qu'il n'y paraît,
-
25:00 - 25:03et vous l'entendrez avec l'historien Thomas Vussey (check) qui a étudié la question.
-
25:04 - 25:08Aujourd'hui, à la technique, c'était Max Boot, à la programmation musicale Carine Vuillamoz,
-
25:08 - 25:10à l'assistance de production, Céline Zufferey (vérifier noms)
-
25:10 - 25:11Dans quelques instants, hé bien, vous avez rendez-vous
-
25:11 - 25:14avec toute l'équipe des Dicodeurs et leur invité.
-
25:14 - 25:20"Tribu", c'est à ré-écouter en tout temps sur www.rts.ch/tribu .
-
25:20 - 25:22Excellente fin de journée, à demain.
-
25:22 - 25:25♫ mélodie mineure à la guitare ♫
(Annonceur) Du 26 au 28 septembre, -
25:26 - 25:28Delémont devient la capitale des musiques du monde
-
25:28 - 25:31en accueillant les notes d'Equinoxe, co-produite par Espace 2.
-
25:31 - 25:36♫ (une femme chante) ♫
Au programme, du fado portugais, -
25:36 - 25:40du baglama turc, de la musique des Balkans et bien d'autres encore.
-
25:41 - 25:45La 1ère vous y donne rendez-vous en direct avec Paradiso le vendredi 26..
- Title:
- Comment les cours massifs en ligne vont changer l'éducation
- Description:
-
"Tribu", RTS La 1ère, 25 septembre 2014.
De la description en http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/tribu/6136182-tribu-du-25-09-2014.html :
" Ils portent un étrange acronyme anglais: les MOOCs pour Massive open online courses ou, en français, les Cours ouverts et massifs en ligne. Les premières tentatives ont eu lieu il y a deux ans à peine et il n'est pas impossible que ce système révolutionne totalement notre manière d'imaginer l'enseignement supérieur - voire pourquoi pas l'enseignement tout court.
"Tribu" fait le tour de la question avec Pierre Dillenbourg, directeur du Centre pour l'éducation digitale et de la MOOC Factory à l'EPFL." - Video Language:
- French
- Team:
- Captions Requested
Claude Almansi edited French subtitles for Comment les cours massifs en ligne vont changer l'éducation | ||
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