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De l'art qui nous permet de répondre aux espions de la NSA

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    Il y a un an, l'ambassade suisse
    nous a invités à Berlin
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    pour présenter nos projets artistiques.
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    On a l'habitude des invitations
    mais celle-là nous a vraiment réjouis.
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    L'ambassade suisse à Berlin est spéciale.
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    C'est le seul bâtiment historique
    du quartier gouvernemental
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    qui n'a pas été détruit
    pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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    Et il se trouve juste à côté
    de la Chancellerie Fédérale.
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    Nul n'est aussi proche de la Chancelière
    Merkel que les diplomates suisses.
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    (Rires)
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    Le quartier gouvernemental de Berlin
    comprend aussi le Reichstag —
  • 0:35 - 0:37
    le parlement allemand —
    et la porte de Brandebourg.
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    Et juste à côté de la porte,
    il y a d'autres ambassades,
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    dont celles des États-Unis
    et de la Grande-Bretagne.
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    Bien que l'Allemagne soit
    une démocratie développée,
  • 0:48 - 0:51
    les droits constitutionnels des citoyens
    sont limités
  • 0:51 - 0:52
    dans le quartier gouvernemental.
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    Les droits de rassemblement
    et de manifestation y sont réduits.
  • 0:58 - 1:01
    C'est très intéressant
    d'un point de vue artistique.
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    Les opportunités d'exercer
    sa participation et de s'exprimer
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    sont toujours soumises à des règles
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    et sujettes
    à une réglementation spécifique.
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    En se rendant compte de
    notre dépendance de ces réglementations,
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    on peut découvrir
    une nouvelle perspective.
  • 1:19 - 1:24
    Les conditions générales façonnent
    notre perception, nos actions
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    et nos vies.
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    Voilà qui est crucial
    dans un autre contexte.
  • 1:29 - 1:31
    Ces dernières années,
  • 1:31 - 1:35
    on sait que, depuis le toit des ambassades
    américaines et britanniques,
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    les services secrets ont mis
    tout le quartier sur écoute,
  • 1:40 - 1:43
    y compris le téléphone portable
    d'Angela Merkel.
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    Les antennes du GCHQ britannique sont
    cachées dans ce radôme blanc,
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    tandis que la station d'écoute de la NSA
  • 1:51 - 1:54
    est couverte d'écran
    laissant passer les ondes radio.
  • 1:55 - 1:58
    Comment faire face à ces forces
    déguisées et camouflées ?
  • 1:59 - 2:01
    Mon collègue, Christoph Watcher, et moi
  • 2:01 - 2:04
    avons accepté l'invitation
    de l'ambassade suisse.
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    Et nous avons utilisé cette opportunité
    pour exploiter cette situation unique.
  • 2:11 - 2:14
    Si quelqu'un nous espionne,
    alors il va de soi
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    que cette personne
    doit écouter ce que l'on dit.
  • 2:16 - 2:18
    (Rires)
  • 2:20 - 2:24
    Nous avons installé une série d'antennes
    sur le toit de l'ambassade suisse.
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    Elles n'étaient pas comme celles
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    qu'utilisaient les Américains
    et les Britanniques.
  • 2:31 - 2:32
    (Rires)
  • 2:32 - 2:34
    C'étaient des antennes de fortune ;
  • 2:34 - 2:37
    pas camouflées mais
    mises en évidence, bien visibles.
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    L'Académie des Arts a rejoint le projet,
  • 2:41 - 2:45
    donc on a placé
    une autre antenne sur leur toit,
  • 2:45 - 2:49
    exactement entre les stations d'écoute
    de la NSA et du GCHQ.
  • 2:49 - 2:50
    (Rires)
  • 2:50 - 2:55
    On ne nous a jamais observés d'aussi près
    alors qu'on construisait une œuvre d'art.
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    Un hélicoptère tournoyait
    au-dessus de nous,
  • 2:58 - 3:01
    muni d'une caméra qui enregistrait
    nos moindres mouvements ;
  • 3:01 - 3:04
    et des agents patrouillaient
    sur le toit de l'ambassade américaine.
  • 3:05 - 3:11
    Bien que la police soit très présente
    dans le quartier gouvernemental,
  • 3:11 - 3:15
    il n'y a pas de lois spécifiques
    aux communications digitales.
  • 3:16 - 3:19
    Notre montage était donc
    parfaitement légal,
  • 3:19 - 3:22
    et l'ambassade suisse en a même informé
    Madame la Chancelière.
  • 3:23 - 3:26
    On a appelé ce projet :
    « Can You Hear Me ? » (Tu m'entends ?).
  • 3:26 - 3:28
    (Rires)
  • 3:29 - 3:33
    Les antennes généraient
    un réseau wifi, ouvert et libre,
  • 3:33 - 3:36
    auquel tous ceux qui voulaient
    pouvaient participer sans difficulté
  • 3:36 - 3:39
    en utilisant un appareil en wifi
  • 3:39 - 3:41
    et pouvaient envoyer des messages
  • 3:41 - 3:45
    à ceux qui écoutaient
    sur les fréquences interceptées
  • 3:47 - 3:49
    SMS, chat vocal, partage de document -
  • 3:49 - 3:52
    tout pouvait être envoyé anonymement.
  • 3:53 - 3:55
    Et les gens communiquaient.
  • 3:55 - 3:58
    Plus de 15 000 messages
    ont été envoyés.
  • 3:58 - 4:00
    En voici quelques exemples.
  • 4:01 - 4:06
    « Bonjour le monde, bonjour Berlin,
    bonjour la NSA, bonjour le GCHQ. »
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    « Agents de la NSA, faites ce qu'il faut !
    Lancez l'alerte ! »
  • 4:13 - 4:17
    « Voilà la NSA : on croit en Dieu ;
    on espionne tous les autres !!! »
  • 4:17 - 4:18
    (Rires)
  • 4:20 - 4:24
    « #@nonyme vous regarde #NSA #GCHQ -
    on fait partie de vos organisations.
  • 4:24 - 4:26
    # attendez-nous.
    Nous allons nous #éteindre. »
  • 4:27 - 4:31
    « Voici le talon d'Achille de la NSA.
    Les réseaux ouverts. »
  • 4:31 - 4:36
    « Agents, quel récit tordu de vos travaux
    raconterez-vous à vos petits-enfants ? »
  • 4:36 - 4:41
    « @NSA. Mes voisins sont bruyants.
    Lancez-leur une attaque de drones. »
  • 4:41 - 4:43
    (Rires)
  • 4:45 - 4:47
    « Faites l'amour, pas la cyber-guerre. »
  • 4:47 - 4:50
    On a demandé aux membres
    de l'ambassade et du gouvernement
  • 4:50 - 4:53
    de participer aussi au réseau ouvert,
  • 4:53 - 4:55
    et, à notre grande surprise,
    ils l'ont fait.
  • 4:55 - 4:58
    Des dossiers ont été partagés
    dont des documents classés secrets
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    qui ont fuité de la commission
    d'enquête parlementaire.
  • 5:01 - 5:04
    Ça montre bien que le libre échange
    et l'ère de l'information gratuite
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    rendent les choses difficiles même
    pour les membres d'un parlement.
  • 5:10 - 5:13
    On a aussi organisé des visites guidées
    pour tester et sonder
  • 5:13 - 5:15
    l'éventail des pouvoirs
    présents sur le site.
  • 5:15 - 5:19
    Les visites passaient par les zones
    à accès restreint autour des ambassades,
  • 5:19 - 5:23
    et on a discuté du potentiel et
    des temps forts de la communication.
  • 5:24 - 5:29
    Si on devient conscient de cet éventail,
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    des termes et conditions
    de la communication,
  • 5:31 - 5:34
    ça ne fait pas qu'élargir nos horizons,
  • 5:34 - 5:38
    ça nous permet de regarder au-delà
    des règles qui limitent notre monde,
  • 5:38 - 5:42
    nos conventions sociales,
    politiques et esthétiques.
  • 5:42 - 5:44
    Intéressons-nous à un exemple précis.
  • 5:45 - 5:49
    La situation des gens qui vivent
    dans les bidonvilles
  • 5:49 - 5:50
    en banlieue de Paris
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    est masquée à la vue du public.
  • 5:53 - 5:55
    C'est un cercle vicieux.
  • 5:55 - 5:59
    Ni la pauvreté, ni le racisme,
    ni l'exclusion ne sont des nouvelles.
  • 5:59 - 6:02
    La nouvelle, c'est la manière
    dont ces réalités sont cachées
  • 6:02 - 6:04
    et comment ces gens
    sont rendus invisibles
  • 6:04 - 6:08
    à une époque d'information
    et d'échange globalisés et omniprésents.
  • 6:09 - 6:12
    De tels bidonvilles
    sont considérés illégaux,
  • 6:12 - 6:15
    donc ceux qui y vivent n'ont aucun moyen
  • 6:15 - 6:17
    de faire entendre leurs voix.
  • 6:17 - 6:22
    À chaque fois qu'ils apparaissent,
    qu'ils se risquent à être visibles,
  • 6:22 - 6:25
    n'est qu'une raison de plus
    pour les persécuter,
  • 6:25 - 6:27
    les expulser et les effacer.
  • 6:27 - 6:32
    On voulait savoir comment on pouvait
    en apprendre sur cet aspect caché.
  • 6:32 - 6:35
    On a cherché une interface
    et on en a trouvé une.
  • 6:35 - 6:40
    Ce n'est pas une interface digitale
    mais physique : c'est un hôtel.
  • 6:40 - 6:42
    Nous l'avons nommé « Hôtel Gelem ».
  • 6:43 - 6:47
    Avec des familles Roms, on a créé
    plusieurs Hôtels Gelem en Europe,
  • 6:47 - 6:50
    par exemple à Fribourg en Allemagne,
    à Montreuil près de Paris,
  • 6:50 - 6:51
    et aussi dans les Balkans.
  • 6:51 - 6:53
    Ce sont de vrais hôtels.
  • 6:53 - 6:54
    On peut y loger.
  • 6:54 - 6:56
    Mais ce n'est pas
    une entreprise commerciale.
  • 6:56 - 6:58
    C'est un symbole.
  • 6:59 - 7:02
    On peut aller sur leur site et demander
    une invitation personnelle
  • 7:02 - 7:07
    pour aller vivre quelques jours
    dans un Hôtel Gelem, près de chez eux,
  • 7:07 - 7:10
    et manger, travailler
    et vivre avec les familles Roms.
  • 7:11 - 7:14
    Là, les familles de Roms
    ne sont pas les voyageurs ;
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    les visiteurs le sont.
  • 7:16 - 7:19
    Là, les familles de Roms
    ne sont pas une minorité ;
  • 7:19 - 7:20
    les visiteurs le sont.
  • 7:22 - 7:26
    L'intérêt n'est pas d'émettre un jugement,
  • 7:26 - 7:29
    mais plutôt de découvrir
    le contexte qui détermine
  • 7:29 - 7:32
    ces contradictions variées
    et apparemment insurmontables.
  • 7:32 - 7:35
    Dans un monde globalisé,
  • 7:35 - 7:37
    les continents se rapprochent
    les uns des autres.
  • 7:37 - 7:40
    Les cultures, les biens et les gens
    sont en échange constant
  • 7:40 - 7:43
    mais en même temps, l'écart
    entre le monde des privilégiés
  • 7:43 - 7:46
    et le monde des exclus augmente.
  • 7:48 - 7:49
    Récemment, on était en Australie.
  • 7:49 - 7:52
    Pour nous, il a été facile
    d'entrer dans le pays.
  • 7:52 - 7:55
    Nous avons des passeports européens,
    des visas et des billets.
  • 7:55 - 7:59
    Mais les demandeurs d'asile
    qui arrivent en bateau en Australie
  • 7:59 - 8:01
    sont reconduits à la frontière
    ou enfermés.
  • 8:01 - 8:03
    Les affaires d'interception des bateaux
  • 8:03 - 8:06
    et de disparition des gens
    dans le système de détention
  • 8:06 - 8:09
    sont tues
    par les autorités australiennes.
  • 8:09 - 8:13
    Ces procédures sont déclarées
    opérations soumises au secret militaire.
  • 8:14 - 8:17
    Après avoir dramatiquement échappé
    à des zones de crise ou en guerre,
  • 8:17 - 8:21
    hommes, femmes et enfants sont retenus
    en Australie sans procès
  • 8:21 - 8:23
    parfois pendant des années.
  • 8:25 - 8:27
    Cependant, pendant notre séjour,
  • 8:27 - 8:31
    on a réussi à entrer en contact avec
    des demandeurs d'asile en prison,
  • 8:31 - 8:34
    malgré un tri strict et l'isolation.
  • 8:34 - 8:38
    De ces contextes est née une installation
    dans l'espace des arts
  • 8:38 - 8:41
    de l'Université Technologique
    du Queensland, à Brisbane.
  • 8:43 - 8:46
    À première vue,
    c'était une installation très simple.
  • 8:46 - 8:50
    Au sol, une boussole stylisée
    donnait la direction
  • 8:50 - 8:52
    de chaque centre de détention pour émigrés
  • 8:52 - 8:56
    ainsi que le nom du complexe
    et sa distance depuis l'université.
  • 8:56 - 9:00
    Mais le plus important
    était la connectivité.
  • 9:01 - 9:04
    Au dessus de chacun des marquages au sol
    se trouvait un casque.
  • 9:04 - 9:09
    On offrait aux visiteurs l'opportunité
    de parler directement à un réfugié
  • 9:09 - 9:11
    qui était actuellement,
    ou avait été emprisonné
  • 9:11 - 9:14
    dans un centre de détention particulier
  • 9:14 - 9:16
    et d'engager avec eux
    une conversation privée.
  • 9:17 - 9:20
    Dans le contexte protégé
    de cette exposition,
  • 9:20 - 9:22
    les demandeurs d'asile osaient
    parler de leurs expériences,
  • 9:22 - 9:26
    de leur histoire et de leur situation,
    sans en craindre les conséquences.
  • 9:27 - 9:30
    Les visiteurs se sont plongés
    dans de longues conversations
  • 9:30 - 9:34
    à propos de familles déchirées, de fuites
    dramatiques depuis des zones en guerre,
  • 9:34 - 9:35
    de tentatives de suicide,
  • 9:35 - 9:38
    du sort d'enfants en détention.
  • 9:39 - 9:41
    L'émotion était forte.
    Beaucoup ont pleuré.
  • 9:41 - 9:43
    Quelques-uns sont venus
    une 2e fois à l'exposition.
  • 9:43 - 9:45
    C'est une expérience percutante.
  • 9:46 - 9:51
    L'Europe fait maintenant face
    à une arrivée massive de migrants.
  • 9:51 - 9:55
    Les politiques contradictoires et
    un penchant pour les ripostes militaires
  • 9:55 - 9:59
    rendent encore pire la situation
    des demandeurs d'asile.
  • 9:59 - 10:02
    On a aussi établi
    des systèmes de communication
  • 10:02 - 10:05
    dans des centres de réfugiés reculés
    en Suisse et en Grèce.
  • 10:06 - 10:09
    Le but est de fournir
    des informations de base :
  • 10:09 - 10:11
    la météo, leurs droits, des conseils.
  • 10:11 - 10:13
    Mais ça compte.
  • 10:13 - 10:15
    Sur internet, les informations
  • 10:15 - 10:17
    qui pourraient signifier la survie
    sur des routes dangereuses
  • 10:17 - 10:19
    sont censurées.
  • 10:19 - 10:23
    De plus en plus, ceux qui fournissent
    ces informations sont traînés en justice.
  • 10:25 - 10:28
    Voilà qui nous ramène
    à notre réseau et nos antennes
  • 10:28 - 10:30
    sur le toit de l'ambassade suisse à Berlin
  • 10:30 - 10:32
    et le projet « Can You Hear Me ? ».
  • 10:33 - 10:36
    Nous ne devons pas tenir pour acquis
    le fait d'être connectés sans limite.
  • 10:36 - 10:38
    Nous devrions créer
    nos propres connexions,
  • 10:38 - 10:43
    pour se battre pour un monde
    équitablement et globalement connecté.
  • 10:43 - 10:45
    C'est essentiel
    pour exprimer l'inexprimable
  • 10:45 - 10:49
    et pour surmonter la séparation provoquée
    par des forces politiques rivales.
  • 10:49 - 10:52
    Ce n'est qu'en nous exposant vraiment
  • 10:52 - 10:55
    au pouvoir de transformation
    de cette expérience
  • 10:55 - 10:58
    que nous pouvons empêcher
    les préjugés et l'exclusion.
  • 10:58 - 10:59
    Merci.
  • 10:59 - 11:02
    (Applaudissements)
  • 11:04 - 11:06
    Bruno Giussani : Merci, Mathias.
  • 11:06 - 11:08
    Votre partenaire artistique
    est également présent.
  • 11:08 - 11:10
    Christoph Wachter, rejoignez-nous.
  • 11:10 - 11:13
    (Applaudissements)
  • 11:16 - 11:17
    D'abord, juste un détail :
  • 11:17 - 11:19
    le nom de l'hôtel
    n'est pas dénué de sens ?
  • 11:19 - 11:23
    Gelem veut dire quelque chose en romani.
  • 11:23 - 11:28
    Mathias Jud : Oui, « Gelem, Gelem »
    est le titre de l'hymne officiel romani,
  • 11:28 - 11:30
    et signifie :
    « J'ai fait un long voyage. »
  • 11:31 - 11:33
    BG : Juste quelques détails
    de votre histoire.
  • 11:33 - 11:36
    Vous vous êtes rendus
    sur l'île de Lesbos récemment.
  • 11:36 - 11:39
    Vous n'êtes rentrés
    qu'il y a quelques jours.
  • 11:39 - 11:41
    C'est en Grèce,
    là où les réfugiés arrivent
  • 11:41 - 11:43
    de façon continue depuis quelques mois.
  • 11:43 - 11:46
    Qu'avez-vous vu et fait là-bas ?
  • 11:46 - 11:50
    Christoph Wachter : Lesbos
    est une île grecque proche de la Turquie,
  • 11:50 - 11:51
    pendant notre séjour,
  • 11:51 - 11:57
    nombre de demandeurs d'asile sont arrivés
    dans des canots pneumatiques bondés,
  • 11:57 - 12:00
    et à leur arrivée, ils étaient
    laissés à eux-mêmes.
  • 12:00 - 12:04
    On leur refuse de nombreux services.
  • 12:04 - 12:07
    Par exemple, ils n'ont pas le droit
    d'acheter un ticket de bus
  • 12:07 - 12:08
    ou de prendre une chambre d'hôtel.
  • 12:08 - 12:13
    Donc beaucoup de familles
    dorment dans la rue.
  • 12:13 - 12:17
    On y a installé des réseaux
    pour permettre une communication de base,
  • 12:17 - 12:20
    parce que je soutiens,
  • 12:20 - 12:25
    qu'il ne suffit pas
    de parler des réfugiés,
  • 12:25 - 12:28
    il faut leur parler, à eux.
  • 12:29 - 12:32
    C'est ainsi qu'on se rend compte
    qu'on parle d'êtres humains,
  • 12:32 - 12:35
    de leurs vies et
    de leur combat pour survivre.
  • 12:35 - 12:37
    BG : Et ça leur permet aussi
    d'avoir la parole.
  • 12:37 - 12:39
    Christoph, merci d'être venu à TED.
  • 12:39 - 12:42
    Mathias, merci d'être venu partager
    votre histoire avec nous.
Title:
De l'art qui nous permet de répondre aux espions de la NSA
Speaker:
Mathias Jud
Description:

En 2013, le monde a appris que la NSA et son équivalent britannique, GCHQ, espionnaient le gouvernement allemand. Au cœur du scandale, les artistes Mathias Jud et Christoph Watcher se sont dit : Eh bien, s'ils écoutent... répondons-leur ! À l'aide d'antennes installées sur le toit de l'ambassade suisse dans le quartier du gouvernement berlinois, ils ont créé un réseau pour permettre au monde d'envoyer des messages aux espions américains et britanniques qui écoutaient dans les bâtiments voisins. C'est l'une des trois œuvres révolutionnaires, franches, courageuses et souvent drôles décrites dans cette conférence. Ces installations s'interrogent sur la tendance grandissante dans le monde à critiquer la surveillance et les réseaux fermés.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
12:56

French subtitles

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