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Penser avec son ventre : L'emprise de notre estomac sur notre cerveau| Ruairi Robertson | TEDxFulbrightSantaMonica

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    Imaginez :
  • 0:22 - 0:26
    vous venez de gagner
    dix millions de dollars au loto.
  • 0:26 - 0:27
    Félicitations.
  • 0:27 - 0:29
    (Rires)
  • 0:29 - 0:33
    Vous venez de déguster le meilleur
    et le plus fondant brownie au chocolat
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    jamais cuisiné.
  • 0:36 - 0:37
    (Rires)
  • 0:37 - 0:38
    Vous
  • 0:38 - 0:40
    venez de faire l'amour.
  • 0:40 - 0:42
    (Rires)
  • 0:43 - 0:44
    Et vous...
  • 0:44 - 0:47
    venez de faire les trois simultanément.
    Félicitations également.
  • 0:47 - 0:49
    (Rires)
  • 0:50 - 0:55
    Dans ces situations, nos cerveaux génèrent
    des substances : les neurotransmetteurs.
  • 0:55 - 1:00
    Ils sont responsables de nos sensations
    d'énergie, d'excitation et de bonheur.
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    Sans ces substances chimiques en nous,
  • 1:02 - 1:06
    nous ne ressentirions pas ces émotions
    à l'occasion de tels événements.
  • 1:07 - 1:09
    Imaginons alors plutôt ceci :
  • 1:10 - 1:12
    on vient de vous renvoyer.
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    Vous vous apprêtez à passer un examen.
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    Vous faites une dépression.
  • 1:18 - 1:21
    Dans ces situations, nos cerveaux
    produisent d'autres substances,
  • 1:21 - 1:24
    qui nous rendent stressés et anxieux.
  • 1:25 - 1:28
    Les hauts et les bas de l'existence
    sont contrôlés par nos émotions
  • 1:28 - 1:30
    et par ces substances dans nos cerveaux.
  • 1:30 - 1:32
    Cet organe vital en chacun de nous
  • 1:32 - 1:36
    contrôlant tout ce que nous ressentons,
    pensons et faisons.
  • 1:37 - 1:40
    Cependant, en tant que biologiste,
    j'ai toujours eu du mal à saisir
  • 1:40 - 1:43
    que chacun de nos sentiments,
    pensées et actions
  • 1:43 - 1:49
    soit contrôlé par un amas mou
    de cellules de 1,3 kg dans nos têtes,
  • 1:50 - 1:53
    jusqu'à ce que je découvre
    que ce n'est pas nécessairement le cas.
  • 1:54 - 1:58
    L'histoire que j'aimerais vous raconter
    est celle d'une révélation fascinante
  • 1:58 - 2:01
    sur notre compréhension
    de la physiologie humaine,
  • 2:02 - 2:05
    le fait que nous avons tous
    un second cerveau,
  • 2:05 - 2:07
    un autre organe
  • 2:07 - 2:10
    qui contrôle nos fonctions
    physiques et mentales
  • 2:10 - 2:12
    autant que notre cerveau,
  • 2:12 - 2:17
    et qui pourrait constituer le lien
    entre les maladies modernes mondiales
  • 2:17 - 2:22
    depuis l'obésité jusqu'aux maladies
    cardiovasculaires, voire mentales.
  • 2:23 - 2:26
    Tout d'abord, en guise d'introduction,
  • 2:26 - 2:28
    je vais vous parler
    un peu de mon parcours.
  • 2:28 - 2:30
    J'ai grandi dans une famille
    de psychologues.
  • 2:30 - 2:32
    Ma mère est psychologue clinicienne,
  • 2:32 - 2:35
    mon père est enseignant de psychologie
    à l'université,
  • 2:35 - 2:38
    ma sœur a même un doctorat de psychologie.
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    Quand ce fut mon tour d'étudier,
    j'ai voulu choisir un autre domaine.
  • 2:41 - 2:44
    J'avais assez entendu parler
    du cerveau à la maison
  • 2:44 - 2:46
    et voulais étudier un autre sujet.
  • 2:46 - 2:48
    J'ai réfléchi à ce qui m'intéressait,
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    et ai réalisé que depuis tout jeune,
  • 2:50 - 2:52
    je m'intéressais particulièrement
    à la nourriture.
  • 2:53 - 2:55
    J'adorais manger.
  • 2:56 - 2:59
    J'ai donc décidé d'étudier
    la nutrition humaine.
  • 2:59 - 3:01
    Et c'était génial,
    car j'ai étudié l'alimentation,
  • 3:01 - 3:03
    son influence sur nos corps,
  • 3:03 - 3:05
    en quoi elle contribue aux maladies,
  • 3:05 - 3:09
    et plus important, comment l'utiliser
    pour combattre et prévenir les maladies.
  • 3:09 - 3:13
    L'histoire commence en 1845
  • 3:13 - 3:16
    avec la naissance en Russie
    d'un jeune homme surprenant
  • 3:16 - 3:19
    qui devint quelqu'un d'incroyable,
  • 3:19 - 3:21
    mais que l'histoire et la médecine
    ont oublié.
  • 3:22 - 3:25
    Ilya Mechnikov était fascinait par tout
    ce qui touchait à la nature,
  • 3:25 - 3:28
    et à l'âge de huit ans,
    il prenait des notes
  • 3:28 - 3:31
    sur toutes les choses vivantes
    qui peuplaient son jardin.
  • 3:31 - 3:35
    Il devint un scientifique brillant
    et découvrit le rôle des phagocytes,
  • 3:35 - 3:41
    cellules-clés du système immunitaire,
    gagnant ainsi le prix Nobel en 1908.
  • 3:42 - 3:45
    Mais c'est son travail post prix Nobel
  • 3:45 - 3:48
    qui s'avéra encore plus essentiel
    pour comprendre la santé humaine,
  • 3:48 - 3:53
    grâce à une histoire de découverte,
    de mort, et d'auto-expérimentation.
  • 3:55 - 3:57
    Tous les gens ici présents
    ont une chose en commun.
  • 3:57 - 4:00
    Nous avons tous passé
    les 9 premiers mois de nos vies
  • 4:00 - 4:02
    dans le ventre de nos mères.
  • 4:02 - 4:04
    Cet environnement est globalement stérile,
  • 4:04 - 4:07
    il n'y existe pas d'autres
    êtres vivants que vous.
  • 4:07 - 4:09
    Mais en arrivant dans ce monde,
  • 4:09 - 4:12
    vous avez été recouverts
    d'une couche invisible de microbes,
  • 4:12 - 4:15
    des microbes amicaux venant
    de l'utérus maternel.
  • 4:16 - 4:18
    Ces bactéries se sont développées
    pour devenir
  • 4:18 - 4:23
    un organe de 1,360 kg
    dans le gros intestin,
  • 4:23 - 4:24
    le même poids que votre cerveau,
  • 4:24 - 4:28
    et qu'on a nommé
    microbiote ou microbiome.
  • 4:29 - 4:32
    Cet organe invisible
    a tellement grandi, en réalité,
  • 4:32 - 4:38
    qu'actuellement, 90 % des cellules
    de notre corps sont bactériennes,
  • 4:38 - 4:41
    et seules 10 % sont
    vos propres cellules humaines.
  • 4:41 - 4:45
    Nous sommes donc plus
    des bactéries que des humains.
  • 4:45 - 4:46
    (Rires)
  • 4:46 - 4:51
    L'écosystème des microbes digestifs
    est aussi riche que la forêt d'Amazonie.
  • 4:51 - 4:54
    Des milliers d'espèces
    jouant chacune des rôles différents.
  • 4:54 - 4:56
    Votre santé est étroitement liée
  • 4:56 - 4:59
    à la vie et vitalité de cette forêt.
  • 4:59 - 5:02
    Les bactéries de votre estomac
    digèrent certains aliments,
  • 5:02 - 5:04
    produisent des vitamines
    et hormones indispensables,
  • 5:04 - 5:06
    réagissent aux médicaments
    et aux infections,
  • 5:06 - 5:09
    et contrôlent vos taux de glycémie
    et de cholestérol sanguins.
  • 5:09 - 5:12
    Ainsi, les divers types
    de bactéries de vos intestins
  • 5:12 - 5:17
    peuvent nettement limiter
    le risque que vous ayez certaines maladies
  • 5:17 - 5:21
    de l'obésité aux diabète,
    peut-être même l'ostéoporose.
  • 5:21 - 5:25
    Elles interviennent dans
    tous les processus de notre corps
  • 5:25 - 5:29
    et agissent presque
    comme un second cerveau.
  • 5:30 - 5:34
    Ilya Mechnikov l'a découvert
    tout seul en 1892.
  • 5:34 - 5:36
    Il vivait alors à Paris, en France,
  • 5:36 - 5:38
    lors d'une épidémie mortelle
    de choléra,
  • 5:38 - 5:40
    qui a fait des milliers de morts.
  • 5:40 - 5:43
    Forcément, en tant que scientifique,
    il se dit que pour l'étudier,
  • 5:43 - 5:45
    il devait lui-même
    avaler un bouillon de choléra.
  • 5:46 - 5:48
    Étonnamment, il ne tomba pas malade.
  • 5:48 - 5:51
    Là encore, en vrai scientifique,
    il devait augmenter l'échantillon,
  • 5:51 - 5:53
    il recruta donc un collègue
    pour faire de même.
  • 5:54 - 5:56
    Lui non plus ne tomba pas malade.
  • 5:56 - 5:58
    Mais lorsqu'il recommença
    avec un autre collègue,
  • 5:58 - 6:01
    le pauvre homme tomba très malade
    et frôla la mort.
  • 6:02 - 6:04
    En analysant le choléra au microscope,
  • 6:04 - 6:08
    Metchnikov découvrit que certaines sortes
    de bactéries des intestins humains
  • 6:08 - 6:13
    favorisaient et stimulaient la croissance
    du choléra, quand d'autres l'empêchaient.
  • 6:14 - 6:18
    Il déclara ainsi que le microbiote de
    nos ventres, nos bactéries intestinales,
  • 6:18 - 6:19
    étaient indispensables à la santé,
  • 6:19 - 6:22
    et que le juste équilibre
    de microbes en nous
  • 6:22 - 6:23
    pouvait contrer une maladie.
  • 6:23 - 6:25
    Mais on pensait à l'époque
  • 6:25 - 6:29
    que les intestins humains
    étaient un réservoir nocif de toxines.
  • 6:30 - 6:33
    Certains chirurgiens se mettaient même
    à retirer des parties d'intestins
  • 6:33 - 6:35
    chez les patients souffrant du ventre.
  • 6:36 - 6:38
    Avec la mort de Mechnikov en 1916,
  • 6:38 - 6:42
    ses idées sur les bienfaits des bactéries
    de nos ventres furent oubliées.
  • 6:43 - 6:46
    Une décennie plus tard,
    on découvrit les antibiotiques,
  • 6:46 - 6:48
    qui furent considérablement surutilisés.
  • 6:49 - 6:51
    Les césariennes se généralisèrent.
  • 6:51 - 6:53
    Les régimes s'occidentalisèrent.
  • 6:53 - 6:57
    On fit la guerre aux microbes
    et passa un siècle à tenter de les tuer,
  • 6:57 - 7:01
    transformant nos forêts tropicales
    intestinales en déserts stériles.
  • 7:03 - 7:06
    Les idées de ce lauréat du prix Nobel
    se perdirent avec le temps.
  • 7:07 - 7:10
    On a récemment identifié
    certaines de leurs incidences.
  • 7:10 - 7:14
    Aujourd'hui, un enfant sur trois
    aux U.S.A. naît par césarienne,
  • 7:14 - 7:17
    manquant ainsi de cet inoculum
    ou enveloppe initiale de bactéries
  • 7:17 - 7:20
    conçus par l'évolution
    pour se trouver dans l'utérus maternel.
  • 7:20 - 7:23
    Leur premier contact bactérien
    se fait alors par la peau
  • 7:23 - 7:26
    ou dans le milieu hospitalier,
    contribuant ainsi
  • 7:26 - 7:30
    jusqu'à 25 % d'augmentation
    du risque d'obésité,
  • 7:30 - 7:32
    d'asthme, de déficiences immunitaires
  • 7:32 - 7:35
    et de maladies inflammatoires
    de l'intestin par la suite.
  • 7:37 - 7:39
    Heureusement, il y a peu,
  • 7:39 - 7:41
    nous avons compris qu'il fallait
    rétablir ces relations
  • 7:41 - 7:44
    avec nos microbes intestinaux
    pour notre santé physique.
  • 7:44 - 7:47
    Toutefois, nous sous-estimons
    encore complètement
  • 7:47 - 7:49
    leur rôle en tant que seconds cerveaux.
  • 7:49 - 7:51
    C'est un sujet que j'étudie.
  • 7:51 - 7:55
    Je l'ai tout d'abord découvert
    avec l'histoire fascinante d'une souris.
  • 7:56 - 8:00
    Si les souris sont colonisées
    par le microbe Toxoplasma gondii,
  • 8:00 - 8:02
    une chose étrange se produit :
  • 8:02 - 8:04
    elles ne craignent plus les chats.
  • 8:05 - 8:06
    (Rires)
  • 8:06 - 8:09
    En réalité, elles deviennent même
    attirées par eux.
  • 8:09 - 8:10
    (Rires)
  • 8:10 - 8:13
    En gros, elles perdent la tête,
    et hélas pour elles,
  • 8:13 - 8:15
    finissent en général en repas pour chats.
  • 8:15 - 8:16
    (Rires)
  • 8:16 - 8:20
    Le microbe ingéré par cet animal
    prend le contrôle de son esprit
  • 8:20 - 8:23
    et modifie sa façon
    de penser et de se comporter.
  • 8:23 - 8:27
    En fouillant profondément dans
    la jungle bactérienne de nos intestins,
  • 8:27 - 8:29
    nous avons pu faire
    d'incroyables découvertes
  • 8:29 - 8:33
    qui modifient à jamais
    notre perception des bactéries.
  • 8:34 - 8:35
    Le ventre et le cerveau
  • 8:35 - 8:38
    sont physiquement et biochimiquement
    liés de bien des manières.
  • 8:38 - 8:41
    Déjà, nos intestins sont physiquement
    reliés à notre cerveau
  • 8:41 - 8:42
    via le nerf vague
  • 8:42 - 8:45
    qui envoie des signaux
    dans les deux directions.
  • 8:45 - 8:47
    Étonnamment, même sectionnés,
  • 8:47 - 8:49
    nos intestins peuvent encore
    très bien fonctionner
  • 8:49 - 8:53
    sans être reliés au cerveau,
    comme s'ils avaient leur propre esprit.
  • 8:54 - 8:58
    De plus, nos cerveaux sont constitués
    de centaines de milliards de neurones
  • 8:58 - 9:03
    qui envoie en continu des données
    au corps pour qu'il fonctionne et agisse.
  • 9:03 - 9:07
    On remarque que nos ventres ont
    des centaines de milliards de neurones.
  • 9:08 - 9:11
    Troisièmement, nos microbiomes
    sont le cœur du système immunitaire,
  • 9:11 - 9:12
    ainsi un désordre là en bas,
  • 9:12 - 9:15
    peut causer des réactions
    immunitaires dans le corps,
  • 9:15 - 9:18
    ce qui peut finir
    par altérer la santé du cerveau.
  • 9:18 - 9:20
    Enfin, vous savez,
  • 9:20 - 9:23
    ce dragueur, gagnant du loto
    et mangeur de chocolat au 1er rang ?
  • 9:24 - 9:26
    Il nous a montré
    que les neurotransmetteurs
  • 9:26 - 9:29
    sont des molécules qui peuvent
    modifier nos manières de penser,
  • 9:29 - 9:31
    d'agir et de ressentir.
  • 9:31 - 9:33
    Il s'avère que la plupart
    de ces neurotransmetteurs
  • 9:33 - 9:36
    sont également produits dans nos ventres,
  • 9:36 - 9:40
    en particulier la sérotonine,
    un antidépresseur naturel
  • 9:40 - 9:44
    produit à 90% par nos intestins,
  • 9:44 - 9:48
    et à moins de 10 % par notre cerveau.
  • 9:48 - 9:50
    Ainsi, les diverses bactéries en nous
  • 9:50 - 9:53
    peuvent contrôler
    nos réflexions et nos actes.
  • 9:54 - 9:56
    Le stress vous a-t-il déjà
    retourné le ventre ?
  • 9:56 - 9:58
    Avez-vous eu des impressions viscérales ?
  • 9:58 - 10:00
    Ou des nœuds à l'estomac ?
  • 10:01 - 10:02
    Vous devriez y réfléchir à deux fois.
  • 10:04 - 10:07
    Ainsi, malgré ma réticence naïve
    quand j'étais adolescent,
  • 10:07 - 10:10
    j'ai entrepris l'étude
    non pas d'un cerveau mais de deux.
  • 10:11 - 10:13
    Au sein de l'APC Microbiome
    Institute d'Irlande,
  • 10:13 - 10:16
    ce lien entre le ventre et le cerveau
    nous fascine.
  • 10:16 - 10:19
    Nous étudions l'impact
    des régimes et vies modernes
  • 10:19 - 10:21
    sur ce lien ventre-cerveau,
  • 10:21 - 10:25
    et tentons de concevoir des moyens
    de cibler le microbiote
  • 10:25 - 10:27
    afin de traiter et de prévenir
    les maladies chroniques.
  • 10:28 - 10:29
    Par exemple, on a montré
  • 10:29 - 10:31
    que le type de graisses
    ingérées durant la vie
  • 10:31 - 10:34
    peut changer radicalement
    les types de bactéries
  • 10:34 - 10:36
    qui décident de résider
    dans nos intestins.
  • 10:37 - 10:40
    Nous avons aussi montré que nourrir
    des souches particulières de bactéries,
  • 10:40 - 10:46
    peut améliorer mémoire, réaction et taux
    d'hormones liées au stress chez l'animal.
  • 10:47 - 10:49
    En plus des études
    d'autres chercheurs dans le monde,
  • 10:49 - 10:53
    on a identifié des listes d'aliments
    pouvant agir comme des prébiotiques
  • 10:53 - 10:58
    ou d'aliments stimulant le développement
    de bactéries saines dans nos intestins.
  • 10:59 - 11:01
    Je trouve fascinant
  • 11:01 - 11:05
    que notre santé dépende non seulement
    de ce que l'on mange,
  • 11:05 - 11:09
    mais de ce que l'on donne à manger
    aux micro-organismes en nous.
  • 11:09 - 11:13
    Ainsi, les stratégies futures pour
    cibler et traiter des maladies chroniques,
  • 11:13 - 11:16
    dont la santé du cerveau, pourraient
    dépendre du ciblage ou de la nutrition
  • 11:16 - 11:18
    des microbiomes intestinaux.
  • 11:19 - 11:22
    Il s'avère qu'Ilya Mechnikov
    aurait pu le savoir lui-même.
  • 11:23 - 11:25
    Il se maria tôt
  • 11:25 - 11:29
    mais son épouse tomba vite malade
    de la tuberculose et décéda.
  • 11:29 - 11:31
    Ce traumatisme
  • 11:31 - 11:33
    conduisit Metchnikov
    à faire une overdose d'opium.
  • 11:34 - 11:35
    Heureusement, il survécut.
  • 11:36 - 11:37
    Puis il se remaria.
  • 11:37 - 11:40
    Quand sa seconde femme contracta
    la mortelle fièvre typhoïde,
  • 11:40 - 11:43
    il s'injecta alors une maladie fatale
    transmise par la tique.
  • 11:43 - 11:45
    Heureusement, à nouveau, il survécut.
  • 11:45 - 11:47
    Ce n'est qu'après cela
  • 11:47 - 11:50
    que Metchnikov débuta l'étude
    et la reconnaissance du microbiote.
  • 11:50 - 11:52
    Il emménagea à Paris
    pour travailler à l'Institut Pasteur
  • 11:52 - 11:56
    où il formula l'hypothèse que le bon
    équilibre de microbes dans l'intestin
  • 11:56 - 11:58
    pouvait éviter la maladie,
  • 11:58 - 12:00
    et il publia une série
    de livres et de cours
  • 12:00 - 12:03
    décrivant comment y parvenir
    et prolonger la vie.
  • 12:04 - 12:07
    Malgré le stress et la souffrance mentale
    vécus plus tôt dans son existence,
  • 12:07 - 12:09
    il a passé le reste de sa vie
  • 12:09 - 12:13
    à se consacrer et se dédier à la recherche
    sur la prolongation de la vie humaine.
  • 12:13 - 12:16
    Il se mit à étudier un groupe
    particulier de gens d'Europe de l'Est
  • 12:16 - 12:18
    dont la longévité était exceptionnelle.
  • 12:18 - 12:22
    Il remarqua qu'ils buvaient tous
    quotidiennement du lait fermenté
  • 12:22 - 12:25
    et suggéra que cela contribuait
    à leur durée de vie importante.
  • 12:25 - 12:29
    Il s'est étonnamment mis lui-même
    à boire de ce lait fermenté,
  • 12:29 - 12:30
    et semble avoir eu une vie saine
  • 12:30 - 12:33
    sans le stress et la souffrance psychique
    de sa vie d'avant.
  • 12:33 - 12:35
    C'est peut-être une coïncidence.
  • 12:35 - 12:39
    Il décrit sa vie à Paris
    comme la période la plus heureuse.
  • 12:39 - 12:44
    Mais Metchnikov mourut en France
    en 1916, à l'âge de 71 ans.
  • 12:44 - 12:48
    L'espérance de vie en France
    était alors de 40 ans en moyenne.
  • 12:49 - 12:52
    En tant qu'humains, nous devons
    tous avoir plus de reconnaissance
  • 12:52 - 12:54
    envers les microbes en nous.
  • 12:54 - 12:57
    La guerre accessoire menée
    contre les bactéries au siècle dernier
  • 12:57 - 13:01
    a conduit à l'extinction de bactéries
    et lancé une épidémie de fléaux modernes.
  • 13:02 - 13:03
    Boursier Fulbright,
  • 13:03 - 13:06
    je cherche comment restaurer
    notre relation avec les microbes,
  • 13:06 - 13:09
    et l'utiliser pour prévenir
    et traiter les maladies chroniques.
  • 13:09 - 13:13
    Mais je pense que nous avons tous
    la responsabilité et la capacité
  • 13:13 - 13:15
    de marcher dans les pas d'Ilya Metchnikov.
  • 13:16 - 13:19
    En reprenant ses découvertes
    scientifiques oubliées avec le temps,
  • 13:19 - 13:22
    mais aussi en adoptant son désir
    d'allonger une vie humaine saine.
  • 13:23 - 13:27
    Que ce soit s'éduquer sur les risques
    et bénéfices des césariennes,
  • 13:27 - 13:29
    restreindre l'emploi
    superflu d'antibiotiques,
  • 13:29 - 13:32
    ou choisir un régime et une vie
    bons pour nos ventres,
  • 13:32 - 13:36
    on peut tous favoriser la vie des microbes
    avec lesquels on a fini par vivre.
  • 13:37 - 13:38
    Imaginez donc ceci :
  • 13:39 - 13:42
    vous venez de manger du chocolat
    ou de gagner au loto,
  • 13:42 - 13:44
    de passer un examen
    ou de vous faire renvoyer.
  • 13:45 - 13:50
    Imaginez que vos pensées, émotions,
    comportements et votre santé
  • 13:50 - 13:53
    pourraient être contrôlées par un organe
    caché dont vous savez peu de choses.
  • 13:54 - 13:58
    Ilya Metchnikov s'est battu non seulement
    pour allonger une vie humaine saine,
  • 13:58 - 14:00
    mais aussi une vie microbienne saine.
  • 14:00 - 14:03
    On peut tous participer
    à ce combat qui en vaut la peine
  • 14:03 - 14:06
    pour notre propre santé, et surtout,
    pour celle des générations à venir,
  • 14:06 - 14:10
    en rétablissant la relation
    entre les microbes et l'homme.
  • 14:10 - 14:13
    On peut vraiment penser avec son ventre.
  • 14:13 - 14:14
    Je vous remercie.
  • 14:14 - 14:17
    (Applaudissements)
Title:
Penser avec son ventre : L'emprise de notre estomac sur notre cerveau| Ruairi Robertson | TEDxFulbrightSantaMonica
Description:

Avez-vous déjà ressenti un instinct viscéral ou des papillons dans le ventre ? La faim a-t-elle déjà affecté votre humeur ? Nos ventres et cerveaux sont physiquement et biochimiquement liés de bien des manières, ainsi, l'état de nos intestins peut altérer la façon dont notre cerveau fonctionne et se comporte, donnant un tout nouveau sens à l'expression : « Penser avec son ventre. »

En tant que nutritioniste, microbiologiste et neuroscientifique, Ruairi Robertson se passionne pour les relations entre l'estomac et le cerveau. Il examine, à travers ses recherches, en quoi nos intestins et les microbes qu'ils contiennent peuvent influer à la fois sur notre santé physique et mentale, et plus important encore, en quoi ce que l'on mange impacte cette relation. Ruairi a parcouru le monde en quête d'aliments et pense qu'il s'agit là de la clé de la santé publique mondiale. Il est doctorant à l'université de Cork en Irlande et actuellement boursier Fulbright à l'université de Harvard (2015/16).

Cette conférence fut tenue durant un événement TEDx selon le format des conférences TED, mais organisée indépendamment par un organisme local. Découvrez-en plus ici : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
14:31

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