Un médecin défend la cause du cannabis médicinal
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0:02 - 0:05Je voudrais vous raconter l'histoire
la plus gênante -
0:05 - 0:10de toute ma carrière de médecin
en soins palliatifs. -
0:11 - 0:13C'était il y a quelques années.
-
0:13 - 0:17On m'a adressé une patiente
de plus de 70 ans, -
0:17 - 0:20une professeure d'anglais à la retraite
qui avait un cancer du pancréas. -
0:20 - 0:25Elle souffrait de douleurs,
de nausées et de vomissements. -
0:26 - 0:29Quand je l'ai vue, nous avons
discuté de ces symptômes -
0:29 - 0:30et lors de cette consultation,
-
0:31 - 0:36elle m'a demandé si je pensais que
le cannabis médicinal pourrait l'aider. -
0:37 - 0:39J'ai pensé à tout
-
0:39 - 0:42ce qu'on m'avait appris à ce sujet
pendant mes études de médecine, -
0:42 - 0:46c'est-à-dire absolument rien,
ce qui n'a pas pris très longtemps. -
0:47 - 0:50Et je lui ai dit qu'à
ma connaissance, -
0:50 - 0:53le cannabis médicinal n'avait pas
le moindre effet bénéfique. -
0:53 - 0:58Elle a souri, hoché la tête, puis a pris,
son sac, qui était placé près du lit, -
0:58 - 1:02et en a tiré une pile d'une douzaine
d'essais cliniques randomisés -
1:02 - 1:05qui montraient que le cannabis
médicinal était efficace -
1:05 - 1:09sur des symptômes
comme la nausée, la douleur et l'anxiété. -
1:09 - 1:12Elle m'a donné ces articles et m'a dit :
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1:12 - 1:16« Peut-être devriez vous les lire avant
d'émettre un avis... -
1:17 - 1:18Docteur. »
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1:18 - 1:19(Rires)
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1:19 - 1:21C'est donc ce que j'ai fait.
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1:21 - 1:25Ce soir-là, j'ai lu tous ces articles et
d'autres que j'avais trouvés. -
1:25 - 1:27Quand je l'ai vue le lendemain matin,
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1:27 - 1:31j'ai dû reconnaître qu'il semblait bien
selon certaines études -
1:31 - 1:34que le cannabis puisse avoir
des vertus thérapeutiques -
1:34 - 1:38et que si elle était vraiment
intéressée, -
1:38 - 1:39elle pouvait essayer.
-
1:40 - 1:41Vous savez
ce qu'elle m'a dit ? -
1:42 - 1:46Cette professeure d'anglais
à la retraite de 73 ans ? -
1:46 - 1:49Elle m'a dit : « J'ai essayé il y a
environ six mois. -
1:49 - 1:50C'était incroyable.
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1:50 - 1:53J'en prends tous les jours depuis.
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1:53 - 1:55C'est le meilleur médicament
que j'ai essayé. -
1:55 - 1:59Je ne sais pas pourquoi il m'a fallu
73 ans pour découvrir ce truc incroyable.» -
1:59 - 2:00(Rires)
-
2:00 - 2:03A ce moment-là, je me suis rendu compte
-
2:03 - 2:06qu'il fallait absolument que je me
renseigne à ce sujet -
2:06 - 2:09parce que ce qu'on m'avait appris
à la fac de médecine -
2:09 - 2:11n'avait aucun lien avec la réalité.
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2:12 - 2:15J'ai donc lu plus d'articles,
j'en ai parlé avec des chercheurs, -
2:15 - 2:17avec des médecins,
-
2:17 - 2:20et surtout,
j'ai enfin écouté les patients. -
2:20 - 2:23A partir de ces conversations,
j'ai fini par écrire un livre -
2:23 - 2:26et ce livre tournait vraiment
autour de trois surprises - -
2:26 - 2:28enfin, pour moi, en tout cas.
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2:28 - 2:30J'ai déjà parlé de la première :
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2:30 - 2:33le cannabis possède vraiment
des vertus thérapeutiques. -
2:33 - 2:37Ces vertus ne sont peut-être pas aussi
énormes ou incroyables -
2:37 - 2:40que ce que certains de ses partisans
les plus acharnés -
2:40 - 2:41veulent nous faire croire
-
2:41 - 2:42mais elles existent.
-
2:43 - 2:44Deuxième surprise :
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2:44 - 2:47le cannabis médicinal
comporte bien des risques. -
2:47 - 2:50Ces risques ne sont peut-être pas aussi
énormes et effrayants -
2:50 - 2:53que ce que certains de ses opposants
veulent nous faire croire, -
2:53 - 2:56mais ils existent tout de même.
-
2:56 - 2:59C'est la troisième surprise
qui m'a le plus... -
2:59 - 3:00surpris.
-
3:00 - 3:03Et c'est que beaucoup de patients
avec lesquels j'ai pu discuter -
3:03 - 3:06et qui se sont tournés
vers le cannabis médicinal -
3:06 - 3:09ne l'ont pas fait en raison
de ses vertus thérapeutiques, -
3:09 - 3:11du rapport bénéfice-risque
-
3:11 - 3:14ou parce qu'ils espéraient
un remède miracle, -
3:14 - 3:17mais parce qu'il leur donnait
du contrôle à exercer sur leur maladie. -
3:17 - 3:19Il leur permettait de gérer leur santé
-
3:20 - 3:23d'une manière productive, efficiente,
-
3:23 - 3:25efficace et confortable.
-
3:26 - 3:29Je vais vous expliquer
ce que je veux dire. -
3:29 - 3:31Robin avait plus de 40 ans
quand je l'ai rencontrée. -
3:31 - 3:35Mais on lui aurait donné presque
70 ans. -
3:35 - 3:38Cela faisait 20 ans qu'elle souffrait
de polyarthrite rhumatoïde, -
3:38 - 3:40ses mains étaient déformées
par la maladie, -
3:41 - 3:42sa colonne vertébrale était tordue,
-
3:42 - 3:45elle se déplaçait
en fauteuil roulant. -
3:45 - 3:47Elle avait l'air faible et fragile,
-
3:47 - 3:49et physiquement, elle l'était probablement
-
3:49 - 3:52mais sur les plans émotif, cognitif
et psychologique -
3:52 - 3:56c'était une des personnes les plus fortes
que j'ai jamais rencontrées. -
3:56 - 3:58Quand je me suis assis à côté d'elle
-
3:58 - 4:00dans un dispensaire de cannabis
de Californie du Nord -
4:00 - 4:04pour lui demander pourquoi
elle s'était tournée vers ce traitement, -
4:04 - 4:07quels étaient les bénéfices pour elle,
-
4:07 - 4:09elle a commencé par me dire
-
4:09 - 4:11ce que j'avais déjà beaucoup
entendu. -
4:11 - 4:13Le cannabis apaisait son anxiété,
-
4:13 - 4:14il apaisait ses douleurs,
-
4:14 - 4:16et l'analgésie l'aidait
à mieux dormir. -
4:16 - 4:17Je savais tout ça.
-
4:17 - 4:20Et puis elle a ajouté
quelque chose d'inédit : -
4:20 - 4:24que le cannabis lui avait redonné
un droit de regard sur sa vie -
4:24 - 4:26et sur sa santé.
-
4:26 - 4:28Elle pouvait en prendre
quand elle voulait, -
4:28 - 4:29sous n'importe quelle forme,
-
4:29 - 4:32à la dose et à la fréquence
qui lui convenaient. -
4:32 - 4:35Et si ça n'allait plus,
il n'y avait qu'à modifier. -
4:35 - 4:37C'était à elle de décider.
-
4:37 - 4:38Le plus important, c'était
-
4:38 - 4:41qu'elle n'avait besoin
de la permission de personne. -
4:41 - 4:44Pas d'un médecin,
ni d'une ordonnance, -
4:44 - 4:45ni d'un pharmacien.
-
4:45 - 4:47C'était entièrement à elle
de décider. -
4:47 - 4:49C'était son choix à elle seule.
-
4:50 - 4:53Pour un patient
qui souffre d'une maladie chronique, -
4:53 - 4:54ce n'est pas un détail.
-
4:55 - 4:57Quand on souffre
d'une maladie chronique grave, -
4:57 - 5:03d'une polyarthrite rhumatoïde,
d'un lupus, d'un cancer, du diabète, -
5:03 - 5:04ou d'une cirrhose,
-
5:04 - 5:06on perd le contrôle.
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5:06 - 5:09Et notez bien que je dis « quand »,
pas « si ». -
5:09 - 5:13Tôt ou tard, nous serons tous
confrontés à une grave maladie chronique -
5:13 - 5:15qui nous rendra impuissants.
-
5:16 - 5:19Nous subirons tous un déclin
fonctionnel et parfois cognitif, -
5:19 - 5:22nous perdrons notre indépendance
-
5:22 - 5:24et la capacité de faire
ce que nous voulons. -
5:24 - 5:26Nos corps nous trahiront,
-
5:26 - 5:29et nous perdrons tôt ou tard le contrôle.
-
5:29 - 5:31Et cette pensée est effrayante.
-
5:31 - 5:33Plus qu'effrayante,
-
5:33 - 5:35elle est terrifiante.
-
5:35 - 5:37Pour mes patients placés
en soins palliatifs, -
5:37 - 5:41qui pour la plupart sont confrontés
à des maladies qui les tueront, -
5:41 - 5:43les raisons d'avoir peur
ne manquent pas : -
5:43 - 5:47douleurs, nausées, vomissements,
constipation, fatigue, -
5:47 - 5:48et l'approche de la mort.
-
5:48 - 5:51Mais ce qui leur fait plus peur que tout,
-
5:51 - 5:53c'est la possibilité qu'à un moment,
-
5:53 - 5:55demain ou dans un mois,
-
5:55 - 5:59ils perdront le contrôle sur leur santé,
-
5:59 - 6:00leur vie,
-
6:00 - 6:02leurs soins médicaux,
-
6:02 - 6:04et qu'ils deviendront dépendants
-
6:04 - 6:06car cette idée est terrifiante.
-
6:07 - 6:10Il n'est donc pas vraiment étonnant
que des patients comme Robin, -
6:10 - 6:12dont je viens de vous parler,
-
6:12 - 6:14rencontrée dans cette clinique,
-
6:14 - 6:15se tournent vers le cannabis
-
6:15 - 6:19pour tenter de retrouver
un semblant de contrôle. -
6:19 - 6:20Mais comment ?
-
6:20 - 6:23Comment ces dispensaires
de cannabis médicinal, -
6:23 - 6:25comme celui où j'ai rencontré Robin,
-
6:25 - 6:31font-ils pour rendre à Robin et aux autres
le contrôle dont ils ont besoin ? -
6:31 - 6:33Et que font-ils de plus
-
6:33 - 6:37que les hôpitaux conventionnels
-
6:37 - 6:39qui n'étaient pas parvenus à aider Robin ?
-
6:39 - 6:41Quel est leur secret ?
-
6:41 - 6:44J'ai décidé d'enquêter.
-
6:44 - 6:48Je suis allé dans une clinique sordide de
Venice Beach en Californie -
6:48 - 6:49pour avoir une autorisation
-
6:49 - 6:53me permettant d'utiliser du cannabis
médicinal en tant que patient. -
6:53 - 6:57Cette autorisation,
-
6:57 - 6:59je me la suis procurée illégalement
-
6:59 - 7:01car je ne réside pas en Californie -
-
7:01 - 7:02je dois le préciser.
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7:02 - 7:04Je précise aussi, pour information,
-
7:04 - 7:07que je n'ai jamais utilisé cette lettre
pour faire d'achat, -
7:07 - 7:10et je m'adresse à tous les agents
de la DEA - -
7:10 - 7:11(Rires)
-
7:11 - 7:13merci pour votre travail,
-
7:13 - 7:14continuez comme ça !
-
7:14 - 7:15(Rires)
-
7:15 - 7:18Même sans avoir fait d'achat,
-
7:18 - 7:22cette autorisation m'a permis
de me mettre dans la peau d'un patient. -
7:22 - 7:26Elle m'a permis de vivre ce que vivent
les patients comme Robin -
7:26 - 7:29quand ils vont dans un dispensaire
de cannabis médicinal. -
7:29 - 7:31Et ce que j'ai vécu,
-
7:31 - 7:33ce que vivent tous les jours
-
7:33 - 7:37les centaines de milliers de personnes
comme Robin, -
7:37 - 7:39était vraiment incroyable.
-
7:39 - 7:40Dès mon arrivée là-bas,
-
7:40 - 7:44et dès mon arrivée dans tous les
dispensaires où j'ai pu me rendre, -
7:44 - 7:47j'ai eu l'impression que ce dispensaire
-
7:47 - 7:48était là pour moi.
-
7:49 - 7:52Au début, on me demande
qui je suis, -
7:52 - 7:54quel est mon travail,
-
7:54 - 7:58ce que j'attends d'une ordonnance
de cannabis médicinal, -
7:58 - 8:01ou du produit,
-
8:01 - 8:03quels sont mes objectifs,
mes préférences, -
8:03 - 8:04mes espoirs,
-
8:04 - 8:07en quoi je pense ou j'espère que
ça pourrait m'aider, -
8:07 - 8:09ce dont j'ai peur.
-
8:09 - 8:10Voilà le genre de questions
-
8:10 - 8:13qu'on pose toujours aux patients
comme Robin. -
8:13 - 8:16Voilà le genre de questions
qui m'assurent -
8:16 - 8:19que mon interlocuteur
a vraiment mes intérêts à cœur -
8:19 - 8:21et tient à mieux me connaître.
-
8:22 - 8:25La deuxième chose que j'ai appris dans
ces cliniques, -
8:25 - 8:27c'est qu'on peut se former partout.
-
8:27 - 8:30J'ai appris des gens assis
derrière le comptoir, -
8:30 - 8:33mais aussi des gens assis
dans la salle d'attente. -
8:33 - 8:37Les gens que j'ai rencontrés étaient plus
que disposés - -
8:37 - 8:38des gens comme Robin -
-
8:38 - 8:42à me raconter qui ils étaient et pourquoi
ils utilisaient du cannabis médicinal, -
8:42 - 8:44ce qui les aidait et comment,
-
8:44 - 8:46et à me donner des conseils.
-
8:46 - 8:52Ces salles d'attente sont un vivier
d'échanges, de conseils et de soutien. -
8:53 - 8:55Et troisièmement, les gens derrière
le comptoir. -
8:55 - 8:58C'était incroyable de voir comme ces gens
-
8:58 - 9:03passaient parfois plus d'une heure à
m'expliquer les différences -
9:03 - 9:05entre plusieurs variétés,
-
9:05 - 9:07fumer et vaporiser,
-
9:07 - 9:08ou produit comestible et
teinture. -
9:08 - 9:12Et tout ça sans effectuer
le moindre achat. -
9:13 - 9:17Pensez à la dernière fois où vous êtes
allés dans un hôpital ou une clinique -
9:17 - 9:22et qu'on a passé une heure à vous
expliquer ce genre de choses. -
9:23 - 9:26Le fait que les patients comme Robin
s’adressent à ces cliniques, -
9:26 - 9:28s'adressent à ces dispensaires
-
9:28 - 9:31et reçoivent ce type
d'attention personnalisée, -
9:31 - 9:33de renseignements et de services,
-
9:33 - 9:36devrait amener notre système de santé
à se remettre en question. -
9:36 - 9:39Les gens comme Robin délaissent
la médecine conventionnelle, -
9:39 - 9:42et se tournent vers ces dispensaires
de cannabis -
9:42 - 9:45parce que ces dispensaires leur donnent
ce dont ils ont besoin. -
9:46 - 9:49Cet appel à se remettre en question,
-
9:49 - 9:53bon nombre de mes collègues
ne l'entendent pas -
9:53 - 9:55ou ne veulent pas l'entendre.
-
9:55 - 9:58Quand je parle à mes collègues, surtout
médecins, -
9:58 - 9:59du cannabis médicinal,
-
9:59 - 10:02ils disent : « Ah, il faudrait davantage
de preuves. -
10:02 - 10:06Il faudrait plus de recherche sur les
bénéfices et les risques. » -
10:07 - 10:08Vous savez quoi ? Ils ont raison.
-
10:08 - 10:10Tout à fait raison.
-
10:10 - 10:14Il nous faut bien plus de preuves
sur les bénéfices du cannabis médicinal. -
10:14 - 10:19Il faut également demander au gouvernement
de reclasser le cannabis médicinal -
10:19 - 10:23ou de le déréglementer totalement
pour pouvoir faire de la recherche. -
10:24 - 10:27Il faut aussi faire plus de recherche sur
les risques du cannabis médicinal. -
10:27 - 10:29Quant à ces risques,
-
10:29 - 10:31on connait bien les risques
liés à l'usage récréatif, -
10:31 - 10:34mais on ne sait presque rien de ceux
du cannabis médicinal. -
10:34 - 10:37Oui, il faut faire plus de recherche
-
10:37 - 10:39mais s'arrêter là sans dire
-
10:39 - 10:42qu'il faut changer les choses
dès maintenant, -
10:42 - 10:44c'est passer à côté
du problème. -
10:44 - 10:47Le cannabis médicinal n'est
pas populaire -
10:47 - 10:49parce qu'il serait miraculeux,
-
10:49 - 10:51ou parce qu'il serait entièrement
dénué de risques. -
10:51 - 10:56Il est recherché pour le contexte
dans lequel il est administré -
10:56 - 10:57et utilisé,
-
10:57 - 11:01et le contrôle qu'il rend
aux patients sur leurs vies. -
11:01 - 11:04Il faut vraiment que nous
nous remettions en question. -
11:05 - 11:09La bonne nouvelle, c'est que nous
pouvons prendre exemple dès aujourd'hui -
11:09 - 11:12sur ces dispensaires
de cannabis médicinal. -
11:12 - 11:14Et nous avons beaucoup à
apprendre d'eux. -
11:14 - 11:17Ce sont souvent de petites
entreprises familiales -
11:17 - 11:19gérées par des personnes
sans formation médicale. -
11:19 - 11:22Il est assez gênant de noter
-
11:22 - 11:26que bon nombre de ces cliniques
réussissent à offrir des services, -
11:26 - 11:28un soutien et à répondre aux besoins
des patients -
11:28 - 11:32là où des systèmes de santé
multimilliardaires ont échoué. -
11:32 - 11:34Cet embarras est justifié
-
11:34 - 11:36mais nous pouvons apprendre
de nos erreurs. -
11:36 - 11:38Nous pouvons apprendre de
ces dispensaires -
11:38 - 11:40sur au moins trois aspects différents.
-
11:41 - 11:44D'abord, il faut que nous parvenions
à redonner du pouvoir aux patients -
11:44 - 11:47par des petites choses
qui sont importantes. -
11:47 - 11:49Comment interagir avec l'équipe soignante,
-
11:49 - 11:51quand interagir avec elle,
-
11:51 - 11:54comment adapter la prise de
médicaments. -
11:54 - 11:56En tant que médecin,
-
11:56 - 11:58je fais désormais preuve de
créativité et de flexibilité -
11:58 - 12:02afin d'aider mes patients
à bien prendre leurs médicaments -
12:02 - 12:03et gérer leurs symptômes -
-
12:03 - 12:05en toute sécurité.
-
12:05 - 12:09Je prescris souvent des opioïdes
et des benzodiazépines -
12:09 - 12:12qui peuvent être dangereux
si l'on en abuse. -
12:12 - 12:13Oui, mais attention :
-
12:13 - 12:15Ils peuvent être dangereux si
l'on en abuse -
12:15 - 12:18mais aussi potentiellement
inefficaces si leur utilisation -
12:18 - 12:21ne correspond pas
aux besoins des patients. -
12:21 - 12:24Cet équilibre judicieux
entre flexibilité et sécurité -
12:24 - 12:27est extrêmement utile
aux patients et à leurs familles. -
12:27 - 12:28Voilà le premier point.
-
12:28 - 12:30Ensuite : la pédagogie.
-
12:30 - 12:32Nous pouvons
-
12:32 - 12:35apprendre les secrets
de ces dispensaires de cannabis -
12:35 - 12:37afin de faire de la pédagogie
-
12:37 - 12:39sans pour autant qu'un médecin
doive être présent, -
12:39 - 12:41du moins pas nécessairement.
-
12:41 - 12:45Nous pouvons mieux connaître
les médicaments que nous prescrivons -
12:45 - 12:47et leur indication,
-
12:47 - 12:49les pronostics, l'évolution des maladies,
-
12:49 - 12:50et surtout,
-
12:50 - 12:53les patients peuvent
apprendre les uns des autres. -
12:53 - 12:55Comment reproduire ce qui se passe
-
12:55 - 12:58dans les salles d'attente
de ces dispensaires ? -
12:58 - 13:02Comment les patients apprennent-t-ils
les uns des autres ? -
13:02 - 13:04Et enfin,
-
13:04 - 13:08mettre les patients au premier plan,
comme le font ces dispensaires, -
13:08 - 13:13qu'ils sentent que leurs désirs,
-
13:13 - 13:14leurs besoins
-
13:14 - 13:16sont la raison d'être
-
13:16 - 13:17de notre corps de métier.
-
13:17 - 13:22Les interroger sur leurs espoirs, leurs
peurs, leurs buts, leurs préférences. -
13:22 - 13:23En soins palliatifs,
-
13:23 - 13:27je demande à tous mes patients
quels sont leurs espoirs et leurs peurs. -
13:28 - 13:29Mais voilà.
-
13:29 - 13:32Les patients ne devraient pas avoir
à attendre leur fin de vie, -
13:32 - 13:34ou une maladie chronique grave,
-
13:34 - 13:38ils ne devraient pas avoir à attendre
d'être en soins palliatifs -
13:39 - 13:40pour qu'on leur demande :
-
13:40 - 13:43« Quelles sont vos attentes ? »
« Et vos peurs ? » -
13:43 - 13:46Tout ça devrait être intégré dans
l'organisation des soins de santé. -
13:48 - 13:49C'est possible,
-
13:49 - 13:50c'est vraiment possible.
-
13:50 - 13:54Les dispensaires de cannabis médicinal
partout aux Etats-Unis -
13:54 - 13:56y parviennent.
-
13:56 - 13:57Ils y parviennent,
-
13:57 - 14:02et bien mieux que ne le fait
le système de santé conventionnel. -
14:02 - 14:04Nous pouvons, nous devons,
-
14:04 - 14:05suivre leur exemple.
-
14:05 - 14:08Il suffit de mettre notre orgueil de côté,
-
14:08 - 14:09et comprendre que ce n'est pas
-
14:09 - 14:12parce que nous avons des titres,
-
14:12 - 14:13un statut d'expert,
-
14:13 - 14:16ou le titre de médecin-chef
au sein d'un grand système de santé, -
14:16 - 14:21que nous savons toujours comment
répondre aux besoins de nos patients. -
14:21 - 14:22Il faut ravaler notre fierté.
-
14:22 - 14:25Il faut aller voir quelques
dispensaires de cannabis médicinal. -
14:25 - 14:27Il faut comprendre ce qu'ils font.
-
14:27 - 14:30Il faut comprendre pourquoi
autant de patients -
14:30 - 14:32désertent notre système de santé
-
14:32 - 14:35pour s'adresser à ces dispensaires de
cannabis médicinal. -
14:35 - 14:37Il faut comprendre ce que
sont leurs astuces, -
14:37 - 14:39leurs outils,
-
14:39 - 14:41et en tirer des leçons.
-
14:41 - 14:42Si nous y arrivons,
-
14:42 - 14:45ce qui est possible
mais aussi, selon moi, non négociable, -
14:45 - 14:49il est garanti que tous nos patients
ne s'en porteront que mieux. -
14:49 - 14:50Merci.
-
14:50 - 14:54(Applaudissements)
- Title:
- Un médecin défend la cause du cannabis médicinal
- Speaker:
- David Casarett
- Description:
-
Le médecin David Casarett en avait assez du battage médiatique et des demi-vérités sur le cannabis médicinal ; il a donc décidé de se faire sa propre opinion et d'aller enquêter sur le terrain. Il présente un bilan fascinant de ce que nous savons et ce que nous ignorons et explique comment la médecine conventionnelle pourrait s'inspirer des dispensaires de cannabis médicinal.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 15:07
Shadia Ramsahye approved French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Shadia Ramsahye edited French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Claire Ghyselen accepted French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Emma Yanatchkov edited French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Emma Yanatchkov edited French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Emma Yanatchkov edited French subtitles for A doctor's case for medical marijuana | ||
Emma Yanatchkov edited French subtitles for A doctor's case for medical marijuana |