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Bonjour,
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Il est temps de parler de retouche d’image.
C’est un vaste sujet, on pourrait faire
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une série de vidéos rien que sur lui, je
n’en ferai que deux, et je vais me limiter
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à quelques principes et méthodes sans chercher
à être exhaustif. Je pense que vous pourrez
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trouver des informations complémentaires
ailleurs.
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J’ai vu beaucoup de présentations où l’initiative
louable d’illustrer ce dont on parlait était
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gâchée par une exécution maladroite. Par
exemple, il est classique de commencer un
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cours sur la programmation en brossant un
rapide historique où apparaît d’habitude
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la machine à calculer conçue par Blaise
Pascal quand il avait 19 ans. Trop souvent,
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cela apparaît dans une présentation un peu
comme cela. Je suis désolé, mais cela fait
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un peu “notre visite de classe au château
de Versailles”. Je ne serais pas choqué
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de voir cela dans une présentation de collégiens,
mais cela ne fait pas professionnel. Et pourtant,
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vous le verrez souvent, en entreprise, en
cours, ou dans des conférences.
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Il y a plusieurs solutions possibles pour
bien intégrer une photo à une présentation.
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Première solution, l’image plein-écran,
dont Garr Reynolds, par exemple, est un chaud
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partisan. Il peut y avoir un léger problème
avec le texte si vous en avez (ce qui n’est
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pas obligatoire), parce que le contraste peut
être assez mauvais. Dans ce cas, une solution
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est de coller un rectangle, une forme, au-dessus
du texte, de changer la couleur de remplissage
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de cette forme à blanc ou gris clair, de
rendre ce remplissage par exemple 50% transparent,
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puis, en jouant sur la position respective
des éléments sur la slide, de placer le
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rectangle entre la photo et le texte. Point
de détail mais qui a son importance, faites
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en sorte que ce rectangle s’appuie au moins
d’un côté sur les bords de la slide, un
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rectangle perdu au milieu ne rend pas très
bien.
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Une autre solution, que j’aime plutôt mieux
mais qui n’est pas toujours possible, est
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de trouver une couleur qui contraste bien
avec l’image. Si votre image alterne des
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zones très claires et des zones très sombres
sous le texte, le rectangle transparent reste
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la solution de secours.
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Malheureusement, il arrive que la seule image
que l’on trouve sur un sujet soit assez
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petite. Et dans ce cas là, quand on agrandit
à la dimension de l’écran, les pixels
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apparaissent. Ce problème devient vite gênant
dès que la dimension la plus petite de votre
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image est moins d’environ 700 pixels, et
malheureusement j’ai déjà vu des images
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aussi laides dans des présentations professionnelles.
Il y a deux manières d’aborder la question,
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dissimuler ou assumer.
Pour dissimuler, si vous utilisez Powerpoint
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le menu image contient à gauche quelque chose
qui s’appelle “filtres”. Vous pouvez
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expérimenter avec différents filtres, j’utilise
ici par exemple celui qui s’appelle “Line
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Drawing” en anglais, j’imagine que c’est
“dessin au trait” en français. Il cache
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un peu trop tout, mais on peut jouer sur la
transparence que je fais ici passer de 25
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à 50%. En plus, je vais jouer sur les couleurs
et les désaturer, c’est à dire les rendre
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plus grises pour que visuellement l’image
recule un peu. On peut discuter le choix du
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filtre, on aime ou on n’aime pas et je vais
bientôt vous montrer quelque chose qui n’est
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pas dans Powerpoint mais qui est à mon sens
meilleur, mais ce qui est certain c’est
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que c’est la même image, dans la même
résolution, que précédemment, et que les
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pixels se sont pour ainsi dire envolés.
Si vous préférez assumer, gardez votre image
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suffisamment petite pour que sa résolution
soit suffisante, mais donnez lui l’apparence
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d’une photo papier en lui ajoutant un mince
cadre blanc et une ombre, une des options
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standard de mise en forme des images. Petite
touche supplémentaire, mettez votre image
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légèrement en biais. Ceci fonctionne très
bien si vous avez plusieurs images sur le
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même sujet, dont aucune n’est très bonne
mais qui se complètent relativement bien.
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Sous réserve d’avoir une image de résolution
suffisante (ou de tricher avec l’image),
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le plein écran est une solution plaisante
mais qui s’accommode mal d’autre information
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que quelques mots. La solution la plus souple
est probablement détourer les images, c’est
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à dire enlever l’arrière plan pour ne
garder que ce qui nous intéresse vraiment.
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Là encore, le menu de mise en forme des images
de Powerpoint dispose d’un outil, qui s’appelle
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“remove background” ou “enlever l’arrière-plan”
dans ma version. C’est un outil assez impressionnant,
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par exemple je l’ai utilisé pour enlever
le fond gris sur lequel était ce timbre.
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Le seul ennui, c’est que comme tout ce qui
est automatique les résultats peuvent être
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aléatoires. Ce sera excellent quand le fond
est bien contrasté, mais quand on commence
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à devoir deviner les contours il y a quelques
soucis. Par exemple, je ne suis pas parvenu
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à obtenir mieux que cela avec la machine
à calculer de Pascal. Vous voyez qu’il
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y a plusieurs points où manifestement le
logiciel n’est pas parvenu à détecter
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clairement les contours, et montrer quelque
chose d’aussi approximatif est gênant dans
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une présentation. Ce résultat là, je l’ai
obtenu à la main.
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L’outil que j’utilise pour traiter les
images, c’est Gimp, qui non seulement est
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gratuit mais est un programme fantastique
que j’ai utilisé sur Linux, sous Windows
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et sur Mac avec le même bonheur. Il y a plein
de livres sur Gimp, je ne vais y faire un
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passage que très, très rapide, pour exposer
des techniques que je trouve utile dans le
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cadre d’images de présentation.
Par exemple, dissimuler la pixellisation.
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Gimp offre un plus grand choix de filtres
que Powerpoint. Tout d’abord, on ouvre la
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petite image, et dans le menu Image/Scale
Image on peut la redimensionner pour que sa
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plus petite dimension soit de l’ordre de
750 à 800 pixels. L’image résultante n’est
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pas belle, mais il y a dans le menu des filtres
sous “Artistic” quelque chose que j’aime
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beaucoup et qui s’appelle “oilify”,
en d’autres termes “peinture à l’huile”.
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En gros, les pixels vont se transformer en
taches de peinture, avec un rayon variable
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dont la valeur par défaut est 8. Je descends
souvent à 3 quand je veux garder un certain
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détail. Ici, j’ai conservé les paramètres
par défaut. Dans le menu des couleurs, je
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peux ajuster la teinte et la saturation,.
Comme dans le cas du filtre Powerpoint, je
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vais désaturer mon image. Je n’ai plus
qu’à l’exporter comme fichier .jpg ou
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.png (attention, avec les versions récentes
de Gimp, “Sauver” écrit l’image dans
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un format XCF que seul Gimp connait).
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Je n’ai plus qu’à l’importer dans Powerpoint,
ajouter mon texte, ici avec des polices de
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caractères qui font un peu “d’époque”
et le tour est joué.
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Mais ce genre de transformation facile est
juste une toute petite chose par rapport à
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ce que je peux faire avec Gimp. Je parlais
tout à l’heure d’enlever l’arrière-plan,
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et il faut d’abord que je vous dise deux
ou trois choses à propos des images et de
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Gimp. Première chose, les images que vous
récupérerez seront dans la vaste majorité
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des cas des images soit .JPG (les photos,
en général), soit .GIF (dessins et logos),
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soit .PNG (un peu tout). Pour enlever le fond,
il faut que le format connaisse la transparence,
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ce que le format .JPG ignore. Beaucoup d’effets
intéressants avec Gimp ne sont pas disponibles
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avec le format .GIF, qui encode les couleurs
de manière spéciale. Avec Gimp, peu importe
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le format d’origine: il peut tout transformer.
En revanche, vous devrez exporter votre image
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modifiée au format .PNG quand elle sera terminée
(et si vous sauvegardez une image en cours
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de modification, il vaut mieux employer le
format .XCF de Gimp).
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Avant de commencer à travailler sur une image,
il faut s’assurer de deux choses. D’abord,
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dans le menu Image/Mode, que l’option RGB
est sélectionnée. Ce ne sera pas le cas
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si vous avez ouvert un .GIF. Cochez cette
option, sans quoi vous verrez beaucoup d’options
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inactives dans les menus. Ensuite, la transparence.
Allez dans le menu “Layer” (qui veut dire
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“Couche”, mais on emploie fréquemment
“calque” en français) et allez voir ce
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qui concerne la transparence. Si l’option
“Ajouter un canal Alpha” est grisée,
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c’est bon, votre image connaît la transparence.
Sinon, sélectionnez cette option. Ce qui
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est transparent apparaît dans Gimp comme
un damier de gris.
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Maintenant inspectons les outils. Suivant
les versions de Gimp, certaines fenêtres
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seront ouvertes au démarrage ou pas. Si elles
ne le sont pas, il faut aller les sélectionner
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dans le menu des fenêtres. La première,
quasiment indispensable, est celle qui s’appelle
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“Toolbox”, où boîte à outils. Ne vous
inquiétez pas de l’impressionnante quantité
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d’outils, personnellement j’utilise pratiquement
toujours les mêmes, qui sont peu nombreux
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et assez intuitifs. L’autre fenêtre s’appelle
“layers”, ce que les Français appellent
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plutôt “calques”. Vous le verrez bientôt,
certaines transformations demandent à travailler
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sur des copies multiples de l’image, que
l’on superpose et transforme séparément.
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Finalement, la dernière fenêtre très utile
est celle qui s’appelle “Tool Options”,
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“Options Outils”, qui associe à chaque
outil de la boîte à outils des options spécifiques.
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En général je ne touche pas trop aux options,
mais cette fenêtre est très utile pour certains
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outils comme la gomme, dont on est souvent
amené à modifier la taille.
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Pour enlever l’arrière-plan, l’outil
de choix est le lasso. Le lasso permet de
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cercler des parties d’une image. Pour l’utiliser,
c’est simple. Tout d’abord, je vous recommenderais
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de zoomer sur la partie qui vous intéresse.
Ensuite, soit vous maintenez la souris cliquée
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et vous suivez la courbe que vous voulez,
soit, ce que je fais toujours, vous tracez
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des segments de droite et ne cliquez que pour
changer de direction. Avec une image aux contours
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rectangulaires telle que la machine de Pascal,
c’est l’option qui s’impose. Quand l’image
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est presque cerclée, cliquez deux fois et
Gimp bouclera tout seul et indiquera que la
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partie encerclée est sélectionnée. Ce n’est
pas elle que l’on veut enlever, mais le
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reste. On va donc aller dans le menu ‘select’,
cliquer sur ‘Invert’, puis couper soit
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à partir du menu ‘edit’ soit avec les
raccourcis clavier habituels. Quand vous en
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êtes là, il y aura au moins des détails
à peaufiner et, si l’image n’est pas
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très géométriques, potentiellement encore
un peu de pain sur la planche. Là, c’est
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le travail de la gomme. Les options par défaut
sont très bonnes, la seule chose que vous
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pouvez avoir à changer est la taille, et
vous avez intérêt à zoomer assez fort sur
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la partie qui vous intéresse. Si vous vous
ratez, pas de panique, on peut vraiment tout
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annuler avec Gimp. Je me suis raté assez
souvent ... Voilà les principes, la prochaine
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fois un exemple pratique.
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