Ma mémoire, c'est moi! (5/5) - RTS Vacarme
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0:00 - 0:03... La 1ère. (sigle de la chaîne)
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0:03 - 0:06(Sigle de l'émission Vacarme) Vacarme
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0:06 - 0:08(Karine) Je deviendrai l'ombre de moi-même.
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0:09 - 0:12Ça c'est cl..., je pense que je suis... c'est ce qui m'attend.
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0:13 - 0:19Mais c'est les autres qui vont devoir, ça sera dur pour les autres,
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0:19 - 0:21s'ils sont encore là.
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0:21 - 0:27Moi, je vais me... m'effacer, finalement, c'est ça.
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0:27 - 0:32L'Alzheimer, c'est l'oubli de tout, c'est l'effacement des souvenirs.
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0:32 - 0:34Ça va être dur pour les autres.
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0:34 - 0:54(Musique avec bips) Vacarme. Ma mémoire, c'est moi! Marc Giouse, Véronique Marti.
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0:59 - 1:00(Véronique Marti ?) Bonjour à tous.
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1:00 - 1:03Karine est une femme d'un peu plus de cinquante ans.
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1:03 - 1:09Elle est artiste céramiste et avec son mari Pascal, elle vit à Prangins, sur la côte vaudoise.
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1:09 - 1:11Ils ont quatre enfants.
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1:11 - 1:15Karine fait partie d'une minorité: celle des jeunes Alzheimer.
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1:16 - 1:21Ils sont environ 2700 en Suisse, entre 45 et 64 ans,
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1:21 - 1:25à souffrir de cette maladie qui touche en principe les personnes plus âgées.
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1:25 - 1:28Mais le chiffre est probablement sous-estimé,
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1:28 - 1:32car beaucoup de malades s'ignorent, selon la psychologue Marianna Gawrysiak,
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1:32 - 1:36qui anime un groupe d'écoute et d'entraide pour les jeunes Alzheimer à Marsens,
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1:36 - 1:38dans le canton de Fribourg.
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1:38 - 1:42Karine pensait d'abord à une grosse fatigue, un burn-out,
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1:42 - 1:46mais en consultant son médecin, le diagnostic est tombé comme un couperet.
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1:46 - 1:51Qu'est-ce qui change quand on perd petit à petit ses capacités cognitives?
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1:51 - 1:55Et quand la mémoire s'effrite, que reste-t-il de la personnalité?
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1:56 - 2:02Voici "Un coeur à nu", un reportage de Cécile Guérin, réalisé par Matthieu Ramsauer.
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2:02 - 2:10(Sigle de l'émission Vacarme)
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2:10 - 2:12(Cécile Guérin) J'ose vous demander de vous mettre un peu plus proche de moi,
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2:12 - 2:15comme ça quand je... ou alors si vous êtes mal ass...
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2:16 - 2:18Oui, sinon je me lève et tout ça?
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2:18 - 2:21(Voix superposées puis:) C'est plus confortable, mais...
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2:25 - 2:37(CG) Merci, en tout cas, de me recevoir chez vous.
(Musique) -
2:37 - 2:41Est-ce que vous arrivez à me dire, en fait quand est-ce que ça s'est déclaré
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2:41 - 2:46et au départ, comment vous vous en êtes aperçue? Alors, Karine?
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2:46 - 2:47(Karine) Comment est-ce qu'on va dire ça?
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2:47 - 2:52Parce qu'en fait, moi je m'en suis pas rendu compte, j'ai toujours été un peu... tête en l'air,
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2:52 - 2:56avec un parcours artistique, avec --
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2:56 - 2:58(CG) Vous êtes artiste?
(K) -- tout ce... Voilà. -
2:58 - 3:04Avec tout ce côté où tout d'un coup, il y a une idée qui se présente,
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3:04 - 3:09et puis on se jette dessus, et puis on essaie de l'exploiter à quelque part.
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3:09 - 3:13Enfin je veux dire, pff, moi j'ai rien vu. J'ai rien vu.
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3:14 - 3:17(CG) Et vous, Pascal, est-ce que vous avez le même, la même lecture,
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3:17 - 3:21ou vous avez vu des choses, ou est-ce que, finalement, dans la vie,
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3:21 - 3:26comme Karine est artiste et a ce... je sais pas, je vous connais pas, mais je me dis...
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3:27 - 3:31(Pascal) Oui, c'était un peu, c'était un peu l'excuse, l'excuse facile qu'on se donnait.
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3:31 - 3:35Puis on est... quand on vit sous le même toit, quand on est conjoint,
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3:35 - 3:38on est presque trop proche, on n'a pas de recul sur la situation.
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3:38 - 3:40Donc on est presque trop proche pour voir ces choses.
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3:40 - 3:45Et nous, c'est, dans d'autres situations, des amis qui nous ont alertés.
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3:46 - 3:48Un week-end des 50 ans d'un copain
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3:48 - 3:51où tu avais eu comme des inconséquences de langage
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3:51 - 3:55et puis, où il avait dit, mais c'est quand même bizarre comment elle s'exprime.
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3:56 - 4:00Et puis après, quand tu avais essayé de travailler au tea-room... à Saint-Cergues
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4:01 - 4:04et que tu te souvenais plus au bout de cinq minutes
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4:04 - 4:06tu te souvenais plus comment on faisait un cappuccino,
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4:06 - 4:08tu étais incapable de reproduire ce qu'on t'avait montré avant.
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4:09 - 4:11Alors on a quand même vu qu'il y avait un petit problème, et puis --
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4:11 - 4:14(CG) Est-ce que dans la maison, dans le quotidien, ça passait, en fait, vous êtes...
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4:15 - 4:18(P) C'est-à-dire que dans la maison, nous, on a toujours un peu intégré tout le monde,
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4:18 - 4:21tout le monde donne un petit coup de main --
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4:21 - 4:22(CG) Vous êtes une grande famille, hein?
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4:22 - 4:24(P) Oui.
(CG) Deux grands garçons, deux grandes filles maintenant. -
4:24 - 4:26(P.) Voilà. Et puis c'était un petit peu caché.
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4:27 - 4:30Et puis on pense pas à ça, on se dit pas, il y a un problème.
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4:30 - 4:32On se dit, ben là, Maman, elle peut plus, elle est fatiguée,
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4:32 - 4:34je sais pas, il y a quelque chose qui va pas.
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4:35 - 4:37Mais on pensait pas qu'il y avait quelque chose de grave.
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4:38 - 4:40(CG) Et donc, du coup, vous allez voir le médecin,
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4:40 - 4:41et est-ce que --
(K) Oui. -
4:41 - 4:43CG) -- assez vite lui, vous donne un diagnostic
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4:43 - 4:44ou --
(P) Médecin de famille (check) -
4:44 - 4:45(CG) -- médecin de famille.
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4:45 - 4:47(K) Médecin de famille, mais c'était des amis aussi,
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4:48 - 4:50que moi je connaissais de longue date.
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4:51 - 4:52Puis au bout d'un moment, elle me dit:
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4:52 - 4:57"Mais écoute, j'aimerais bien avoir le coeur net, parce que tu dis que...
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4:57 - 5:01"oui, tu es juste fatiguée, vous avez déménagé, vous avez fait plein de choses, enfin voilà--"
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5:01 - 5:05(P) Il y a eu beaucoup --
(K) Voilà, donc voilà, c'est normal." -
5:06 - 5:10Puis elle m'a dit: "Mais mmmh, moi ça me satisfait pas, ça, cette réponse-là."
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5:10 - 5:12Donc elle m'a dit:
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5:12 - 5:18"Je vais quand même, on va voir pour... on veut juste investiguer un peu plus."
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5:18 - 5:21Puis je lui dis: "Mais tu fait du... enfin je veux dire, tu te fais du souci pour rien,
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5:21 - 5:24"c'est gentil, mais ça va très bien!" (Elle rit)
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5:25 - 5:30Et... mais c'est vrai, j'étais pas du tout consciente de ça, sauf que j'étais très fatiguée, voilà.
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5:31 - 5:33(CG) Alors du coup, votre généraliste vous demande
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5:33 - 5:35de faire des investigations plus profondes.
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5:35 - 5:39Et est-ce que c'est long avant de faire un diagnostic, ou ça...
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5:40 - 5:41(K) Je sais pas (elle rit).
(P) Six mois. -
5:41 - 5:43(K) Je sais... Six mois?
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5:43 - 5:44(P) Oui, c'était six mois --
(CG) Parce qu'il y a des analyses... -
5:44 - 5:48(P) -- parce que, ils ont fait des analyses, déjà, des analyses physiques,
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5:48 - 5:52pour voir s'il y avait quelque chose, s'il y avait une tumeur au cerveau,
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5:52 - 5:55s'il y avait... oui, ils ont déjà fait des analyses comme ça.
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5:55 - 6:01Et puis après, ils ont fait des tests neurologiques, ils on fait... voilà, donc.
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6:01 - 6:02Et puis chaque fois, il faut prendre rendez-vous.
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6:03 - 6:09Et puis en fait, la, le diagnostic Alzheimer, il a été, il a été fait par défaut.
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6:10 - 6:12Parce qu'ils ont rien trouvé d'autre.
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6:12 - 6:15Et puis après, Alzheimer, c'est un type de démence,
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6:15 - 6:19il peut y avoir plusieurs autres... plusieurs autres types.
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6:19 - 6:22Donc, ben voilà. Et puis là, c'est le diagnostic qui a été posé, quoi.
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6:23 - 6:28(CG) Et vous, Karine, quand vous l'avez entendu, ce diagnostic un peu par défaut?
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6:29 - 6:32(K) Moi, c'était, pour moi, Hiroshima.
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6:34 - 6:43Parce que... j'avais jamais entendu de jeunes, déjà, j'avais quel âge, 50?
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6:43 - 6:50(P) Oui. Le médecin a donné le diagnostic la semaine des 50 ans de Karine, en fait.
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6:51 - 6:53(K) Ah oui, voilà (elle rit).
(P) (pas compris). -
6:54 - 6:58(K) Yes: beau cadeau (elle rit). Non, mais --
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6:58 - 7:01(CG) Donc dévastée par la nouvelle?
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7:01 - 7:07(K) Et bien, euh, bien, dévastée... vous êtes sans voix. Alors voilà.
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7:09 - 7:15Puis après, ben, il faut se relever (elle rit). C'est pas toujours évident.
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7:16 - 7:21On sait pas dans quelle étagère (elle rit), dans le vrai sens du terme.
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7:22 - 7:29Et... non, c'est, c'est, c'est... c'est, énorme.
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7:29 - 7:32(CG) Et est-ce que... parce qu'on sait qu'il y a peu de médicaments,
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7:32 - 7:35est-ce que vous prenez des médicaments, ou pour...
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7:35 - 7:42(K) J'ai un patch que je dois mettre sur... coller sur ma, sur moi, quoi,
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7:42 - 7:44pas toujours au même endroit.
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7:44 - 7:46(CG) Avec un médicament à l'intérieur?
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7:46 - 7:49(K) Voilà. Il faut pas toucher à l'intérieur parce que c'est un produit,
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7:49 - 7:57voilà, un médicament relativement fort, mais c'est tout.
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7:57 - 8:00Après, le reste, alors il m'a demandé, il m'a fait une très belle...
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8:00 - 8:01est-ce que j'ai déjà dit?
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8:01 - 8:04Je vais me répéter, hein, deux-trois fois, mais (elle rit).
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8:05 - 8:10Il m'a donné une très belle ordonnance, la première fois.
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8:10 - 8:14Il m'a dit: "Madame, il vous faut lire." (elle rit)
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8:14 - 8:18J'ai dit: "ç..., on peut pas me faire plus plaisir que ça!"
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8:18 - 8:19(CG) Il y a d'autres choses que vous faites?
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8:20 - 8:23Je demande aussi à votre com... mari, Pascal,
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8:24 - 8:26des choses qui pourraient aider, ou?
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8:27 - 8:29(P) Oui, c'est tout ce qui stimule la mémoire, en fait.
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8:30 - 8:32Parce que ce qu'on nous dit, c'est que ça...
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8:33 - 8:35ça freine l'évolution de la maladie, voilà.
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8:35 - 8:36Mais il y a rien pour guérir la maladie.
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8:37 - 8:39Un miracle, voilà, ça c'est, ça c'est une autre --
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8:39 - 8:41mais on discute sur un autre plan
(P et K rient). -
8:41 - 8:44(P) Si on discute sur le plan médical, il y a pas de médicament.
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8:45 - 8:46Tous les médicaments qui sont donnés en général
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8:46 - 8:49aux gens qui ont ces maladies, qui ont ces démences,
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8:49 - 8:52c'est des médicaments pour soigner des... des conséquences,
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8:53 - 8:56s'ils deviennent agressifs ou s'ils arrivent plus à dormir.
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8:56 - 8:58Bon, voilà: des choses comme ça. Chaque cas est différent.
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8:59 - 9:01Bon, on de la chance de pouvoir participer...
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9:01 - 9:05il y a quand même... les associations Alzheimer sont très actives.
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9:06 - 9:07On peut participer:
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9:07 - 9:09pour mon épouse, il y a un groupe de jeunes Alzheimer,
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9:09 - 9:12donc les jeunes Alzheimer, c'est avant l'âge de la retraite.
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9:13 - 9:16Et puis, moi pour mon cas et pour mes enfants,
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9:16 - 9:18on peut participer à un groupe de proches aidants.
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9:18 - 9:22Parce qu'en fait le... celui qui devient malade, ben il est malade, OK,
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9:22 - 9:23mais vous, vous avez rien demandé,
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9:23 - 9:26vous devenez proche aidant, du jour au lendemain. Et--
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9:26 - 9:29(CG) Il faut adapter votre vie, tout le temps?
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9:29 - 9:31(P) Voilà.
(Orgue, aussi sur la suite) -
9:31 - 9:33(P) Nous, on a un groupe qui se réunit,
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9:33 - 9:34un groupe de parole où on peut partager.
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9:35 - 9:39Et là, on se rend compte, avec les témoignages des autres,
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9:39 - 9:43de toute la palette de conséquences qu'il peut y avoir.
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9:43 - 9:47Moi, je me considère encore dans les chanceux, parce que la maladie,
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9:47 - 9:51elle évolue d'une manière qui est encore gérable, entre guillemets,
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9:51 - 9:54si on peut vraiment utiliser ce mot.
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9:54 - 9:59Et on arrive à suivre, on arrive à faire face, et on arrive à s'organiser.
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9:59 - 10:27(Orgue)
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10:27 - 10:28(CG) Marianna Gawrysiak,
(fin de l'orgue) -
10:28 - 10:32je viens de rencontrer Karine et son mari, cet après-midi.
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10:33 - 10:34Et puis vous, vous les connaissez bien,
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10:34 - 10:38puisque ils font partie de ce groupe de jeunes malades Alzheimer.
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10:38 - 10:41En fait, vous recevez Karine avec d'autres personnes qui sont...
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10:42 - 10:44tout jeunes et qui ont cette maladie d'Alzheimer?
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10:44 - 10:46(Marianna Gawrysiak) Exactement, donc, c'est un groupe qui existe,
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10:46 - 10:49un groupe romand qui regroupe des jeunes personnes
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10:49 - 10:51qui vivent avec une forme de démence.
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10:52 - 10:56Effectivement, Karine, ça fait deux ans qu'elle fait partie intégrante de ce groupe
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10:56 - 10:58qui s'appelle "Carpe diem".
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10:59 - 11:02Donc il s'agit de rencontres mensuelles, ici à Marsens.
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11:03 - 11:05(CG) Et vous, vous êtes... psychologue,
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11:05 - 11:08vous les aidez, en fait, dans ce chemin, dans cette maladie?
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11:08 - 11:11Qu'est-ce qui se passe, dans ce type de maladie?
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11:11 - 11:13On perd la mémoire?
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11:13 - 11:17(MG) Alors bien sûr, c'est un des symptômes, des problèmes de mémoire,
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11:17 - 11:19mais on doit imaginer plutôt
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11:19 - 11:22que c'est une maladie qui s'installe insidieusement,
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11:23 - 11:27et on vit avec cette maladie pendant 12, 15, parfois 20 ans.
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11:27 - 11:31Donc c'est un long processus qui s'installe,
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11:31 - 11:34comme si la personne était dans un brouillard:
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11:34 - 11:36les repères sont de moins en moins clairs.
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11:36 - 11:38Et puis effectivement, progressivement,
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11:38 - 11:42il y a des pertes de mémoire, des difficultés à trouver ses mots,
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11:42 - 11:45difficultés de gérer réellement le temps,
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11:45 - 11:47organiser son emploi du temps, etc.
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11:47 - 11:51Il n'y a pas un tableau clinique type.
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11:51 - 11:53C'est chaque personne,
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11:53 - 11:54il y a des symptômes particuliers,
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11:54 - 11:57un rythme d'évolution aussi individuel.
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11:58 - 12:02Donc, finalement, on peut
-- je veux pas choquer -- -
12:02 - 12:04mais on peut bien vivre avec cette maladie.
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12:04 - 12:10La clé, pour moi, et c'est ce qui rend unique l'existence de ce groupe,
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12:10 - 12:13il s'agit de ces jeunes personnes qui sont effectivement déjà touchées
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12:13 - 12:15par une maladie difficile,
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12:15 - 12:18mais qui gardent une pleine conscience de leur état
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12:18 - 12:23et luttent pour rester actifs, luttent pour faire face à cette maladie,
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12:23 - 12:24de continuer à vivre.
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12:24 - 12:28D'ailleurs notre nom, "Carpe diem", veut dire justement ça,
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12:28 - 12:31donc c'est tellement important de faire comprendre à tout le monde
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12:31 - 12:34que, Dieu merci, tout n'est pas perdu en même temps.
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12:35 - 12:39Et c'est un long processus qui leur laisse beaucoup de temps
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12:39 - 12:42pour vivre des belles choses. Sincèrement.
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12:42 - 12:44(CG) Alors moi, ce qui m'intéressait, c'était de savoir,
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12:44 - 12:46quand il y a ces pertes de mémoire, petit à petit,
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12:47 - 12:50qu'est-ce qui se passe au niveau de l'identité psychologique?
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12:50 - 12:52Ou -- je sais pas comment on pourrait dire -- à un niveau de l'intériorité?
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12:52 - 12:55Comment ça se passe? Est-ce qu'on est la même personne?
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12:55 - 12:58(MG) Ah, absolument! On reste la même personne jusqu'au bout.
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12:59 - 13:00Comme je disais,
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13:00 - 13:03même s'il y a des petits problèmes de mémoire, au début,
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13:04 - 13:07qui se réfèrent principalement à des faits récents,
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13:07 - 13:10dans ce cas particulier, d'apprentissage des nouvelles choses
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13:10 - 13:13qui est difficile au début, petit à petit, c'est vrai,
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13:13 - 13:16certains souvenirs plus anciens peuvent disparaître aussi,
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13:16 - 13:18mais l'identité de la personne reste.
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13:18 - 13:22Ce qui reste le plus fortement ancré en eux,
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13:22 - 13:27c'est leur capacité émotionnelle et relationnelle de réagir à ce qu'ils vivent.
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13:27 - 13:31Donc leur identité reste, leur personnalité reste la même.
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13:31 - 13:36Karine, c'est une personne extrêmement chaleureuse, excentrique, ouverte,
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13:36 - 13:40pleine de qualités, très, très créative, mais elle est comme ça:
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13:40 - 13:42Karine, elle est comme elle était avant.
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13:43 - 13:46(Musique en mineur, aussi sur la suite)
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13:46 - 13:50(CG) Par rapport à votre identité, on perd les souvenirs récents,
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13:50 - 13:53on perd certaines aptitudes?
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Not SyncedMais qui on est vraiment à l'intérieur, c'est la même chose?
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Not Synced(K) Aucune idée. Non, mais je pense! (elle rit)
(Musique) -
Not Synced(CG) Pascal, Karine, c'est votre femme depuis,
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Not Syncedje sais pas depuis combien de temps vous êtes mariés, mais--
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Not Synced(K) Trente ans. (P) Trente ans. (CG) Trente ans.
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Not Synced(P) Non non, on change de...
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Not Syncedon change d'interlocuteur, si on peut dire.
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Not SyncedOn change de personne, on change de vis-à-vis. C'est plus du tout --
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Not Synced(CG) Vous avez l'impression d'avoir une autre personne?
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Not Synced(P) -- la même chose. Oui, tout à fait.
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Not SyncedMais il y a quand même moins, il y a moins de complicité
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Not Syncedde par la, le manque de perception de certaines choses.
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Not Synced(K) Non. (check)
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Not Synced(P) Parce qu'avant, en plus, on travaillait ensemble,
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Not Syncedon partageait vraiment, vraiment tout,
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Not Syncedtoutes les joies et tous les soucis, tout.
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Not SyncedEt puis là c'est, c'est inévitable que moi, je retienne des choses,
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Not Syncedje lui raconte pas tout.
(CG) Mmm. -
Not Synced(P) Là, là, il y a eu une cassure, quand même.
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Not Synced(CG) Et les émotions, les sentiments, par rapport à...
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Not Syncedvous dites: "C'est une autre personne"
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Not Syncedmais le couple, enfin l'émotion que vous avez avec votre femme?
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Not Synced(P) Oui, ça, ça reste,
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Not Syncedparce que ça reste quand même la personne qu'on aime, ça reste.
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Not SyncedMais de nouveau, c'est un choix.
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Not SyncedParce que c'est tellement gros,
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Not Syncedcomme changement, comme modification,
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Not Syncedc'est tellement gros, ce qui nous arrive, que vraiment,
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Not Syncedje deviendrais pas quelqu'un qui dit: "Je peux pas, je me taille."
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Not Synced(K) J'aimerais pas devenir acariâtre.
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Not SyncedNon, à un moment donné, j'avais peur.
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Not SyncedJ'avais peur d'être, de devenir, l'ombre de moi...
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Not Syncedenfin, je deviendrai l'ombre de moi-même, ça c'est clair,
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Not Syncedje pense que je suis, c'est ce qui m'attend.
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Not Synced(CG) Ça fait peur?
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Not Synced(K) Ben, ben oui, mais je sais que je serai pas consciente,
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Not Syncedà ce moment-là (elle rit).
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Not SyncedEt ce sera plus facile peut-être pour moi, dans un sens,
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Not Syncedje sais pas, c'est ça.
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Not SyncedMais c'est les autres qui vont devoir,
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Not Syncedça sera dur pour les autres, s'ils sont encore là.
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Not SyncedÇa c'est, c'est le côté... Moi, je vais me... m'effacer.
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Not SyncedFinalement c'est ça, l'Alzheimer,
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Not Syncedc'est l'oubli de tout, c'est l'effacement de, de, des souvenirs:
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Not Syncedça va être dur pour les autres
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Not Synced(CG ou K?) Ça c'est bon?
(musique, aussi sur ce qui suit) -
Not Synced(P) Si tu y penses, tu m'appelles quand tu as fini.
-
Not SyncedParce que moi, je dois aller sur Nyon, en fait.
(K) (... check) -
Not Synced(P) D'accord? Je suis un moment à .... (check),
-
Not Syncedet puis après je dois aller sur Nyon, d'accord?
OK? -
Not Synced(K) Oui.
(CG) Alors je vous accompagne, Karine? -
Not Synced(P) On essaie?
(K) D'accord. -
Not Synced(CG) OK, parfait.
(P) Merci.
(CG) Merci beaucoup. -
Not Synced(K) Attends, j'ai pris mes clés?
(P) Oui, tu as ta clé. -
Not Synced(K) J'ai mes clés, tu es sûr?
-
Not SyncedAh, au moment de partir, c'est vrrrrrrsh!
(CG) (petit rire) -
Not Synced(K) Là, je vais prendre mon, suivant comment et je remonte.
-
Not Synced(P) Qu'est-ce tu as (check)?
(K) Mon autre bonnet, parce que si -- -
Not Synced(P) Mais tu m'appelles? Parce que je dis venir à Nyon.
-
Not Synced(K) D'accord. ...... (check) voilà.
(P) D'accord?
(K) OK.
(P) Tchô.
(Karine rit) -
Not Synced(K) Alors moi, mon bonheur à moi, c'est mon mari.
-
Not Synced(CG) Pourquoi vous l'avez pas dit devant lui, vous êtes --
-
Not Synced(K, amusée) Mais je le lui dis assez!
(CG) -- pudique. C'est vrai? -
Not Synced(K) Non, je le lui dis assez.
(CG) Il est extraordinaire.
(K) Oui. -
Not Synced(K) Hello, je ferme? Euh --
(CG) Oui oui, oui. .... (check) -
Not SyncedOn va suivre donc, Marine, qui a son atelier.
-
Not SyncedEt vous venez chaque --
(Marine) Une fois par semaine. -
Not Synced(CG) Une fois par semaine.
(Marine) Oui. -
Not Synced(K?) Oh qu'il fait chaud (elle rit)
-
Not Synced(CG) Ouaouh! Ah, ça sent la peinture.
-
Not SyncedQu'est-ce que vous allez faire, alors, cet après-midi, Marie?
-
Not Synced(Marie) Alors, et bien, le temps d'arriver et de s'installer,
-
Not Syncedça dure en principe une heure, voilà.
-
Not SyncedC'est vraiment un espace qui est comme l'art thérapie
-
Not Syncedque je pratique depuis bientôt 20 ans.
-
Not SyncedAlors moi, je prépare avant, je me mets en condition de la rencontre.
-
Not SyncedEt puis, il y a, il y a un suivi:
-
Not Syncedon essaie de faire un livre, de rassembler des choses.
-
Not SyncedEn tout cas de les cadrer et de les mettre dans un...
-
Not Syncedde relier, de faire des liens, voilà.
-
Not SyncedEt puis après, il y a le moment où Karine,
-
Not Syncedelle va faire des choses avec le pinceau ou avec autre chose.
-
Not Synced(CG) Et puis vous, Karine, quand vous venez ici, ben, ça y est,
-
Not Syncedles envies émergent de créer, de vous exprimer?
-
Not SyncedVous avez dit: "J'ai besoin d'un moyen pour m'exprimer."
-
Not Synced(K) Alors oui.
(CG) Vous le trouvez, là? -
Not Synced(K) Tout à... alors absolument.
-
Not SyncedBen moi, je dirais simplement, c'est juste du bonheur.
-
Not SyncedOn sort des paramètres du boulot, de machin, que...
-
Not Syncedil faut absolument pas oublier ça, et tout ça.
-
Not SyncedLà, on se lâche, et puis
-
Not Syncedcomme ce qui était auparavant facile pour moi ne l'est plus du tout,
-
Not Syncedcomme je me dénude en moi-même,
-
Not Synceddans le sens que j'ai vraiment l'impression, voilà,
-
Not Syncedd'être vidée à l'intérieur par la maladie,
-
Not Syncedc'est important de me retrouver dans cette odeur-là,
-
Not Synceddans cette atmosphère, et --
-
Not Synced(CG) C'est comme si vous vous resserriez
-
Not Syncedautour de qui vous êtes vraiment?
-
Not Synced(K) Voilà, exactement. Et ça c'est, c'est très fort.
-
Not Synced(Musique, aussi sur ce qui suit)
-
Not Synced(CG?) Allez, la feuille blanche vous attend.
(Rires) -
Not Synced(Qui?) ... marqué sur un fond noir.
-
Not Synced(Marine/Marie?) Tout le temps que tu es là,
-
Not Syncedc'est la feuille blanche qui doit pas faire peur.
-
Not Synced(Voix entrecroisées, rires) Allez, on est partis...
-
Not Syncedtout le monde... Est-ce que vous avez du papier noir?
-
Not Synced(Qui?) Et puis, ben, vu que la dernière fois,
-
Not Syncedc'était la craie, de la grosse --
(K?) du crayon -- -
Not Synced(Marie / Marine?)craie grasse, c'est ça que je te propose. Ça te va?
-
Not SyncedAutrement, je peux faire autre chose.
-
Not Synced(MG) Quand Karine, elle vous a dit que par moments, elle se sent dénudée,
-
Not Syncedc'est une magnifique expression.
-
Not SyncedAlors, c'est vrai: certains souvenirs s'effacent,
-
Not Syncedla mémoire flanche, comme vous dites, ou se dénude.
-
Not SyncedAlors on peut imaginer comme ça que d'abord, peut-être,
-
Not Syncedun malade, imaginons-la une malade, donc une dame,
-
Not Syncedd'abord elle enlève ses bijoux, elle enlève le maquillage,
-
Not Syncedà un moment donné, peut-être, il n'y a plus de coloration des cheveux.
-
Not SyncedElle enlève la belle veste élégante,
-
Not Syncedelle enlève peut-être aussi la jolie blouse.
-
Not SyncedPuis elle reste en liquette et elle, elle est là, dénudée,
-
Not Syncedmais le noyau de sa personnalité reste là.
-
Not SyncedDonc c'est peut-être que comme ça qu'on devrait comprendre.
-
Not Synced(fin musique)
-
Not Synced(MG) La personnalité, bien sûr, change au fil des années de la maladie.
-
Not SyncedParce qu'effectivement, quand même, d'un point de vue cognitif,
-
Not Syncedil y a des pertes qui sont là, c'est indéniable, petit à petit.
-
Not Synced(CG) Donc toute l'apparence, cognitive, intellectuelle?
-
Not Synced(MG) Voilà, cette apparence, si vous voulez,
-
Not Syncedles belles plumes avec lesquelles on veut pavaner,
-
Not Syncedces belles plumes disparaissent, et reste le noyau de la personnalité,
-
Not Syncedmais authentique, jusqu'au bout.
-
Not SyncedÇa veut dire aussi que les émotions sont là à l'état pur, tout à fait authentiques.
-
Not SyncedEt cette même capacité existe par rapport à l'autre.
-
Not SyncedEst-ce que toi, tu m'aimes vraiment?
-
Not SyncedJe sens. Ah, ou tu fais un jeu et tu as pitié de moi,
-
Not Syncedet puis ça je sens que c'est moins authentique.
-
Not Synced(CG) Donc la mémoire, dans ces cas-là, elle, elle - c'est la mémoire émotionnelle,
-
Not Syncedenfin, je sais pas si on peut appeler ça la mémoire --
-
Not Synced(MG) Oh, je crois qu'on peut dire comme ça,
-
Not Syncedtout à fait: c'est la mémoire émotionnelle qui reste, émotionnelle et relationnelle.
-
Not SyncedOui, tout à fait.
-
Not Synced(Murmuré) (CG?) Cette couleur, c'est incroyable.
-
Not Synced(K) Le doré?
(CG) Oui. C'est beau. -
Not Synced(K) Mais (elle rit).
-
Not SyncedJe veux pas être présomptieuse -- comment est-ce qu'on dit?
-
Not SyncedOui, présomptieuse? Non, présomptueuse.
-
Not SyncedMais ça fait --
-
Not Syncedest-ce que j'ai déjà utilisé le doré?
(Marie/Marine?) Non. Première fois. -
Not Synced(K) Ben justement, voilà.
-
Not Synced(CG) Et puis alors?
-
Not Synced(K) Et bien, oui, ça me plaît, parce que je me dis...
-
Not Syncedj'aurais pas pu le faire avant, je crois.
(Qui?) Oui. -
Not Synced(K) Mais là, je sais que même... enfin je, moi je...
-
Not Syncedcomment est-ce que je vais dire? Je perds mes mots.
-
Not SyncedLà, dans le sens que... c'est comme si j'étais abattue par le diagnostic.
-
Not Synced(Qui?) Oui, oui.
(K) C'était... -
Not Synced(CG) C'est le noir, là? Le noir qui semble, oui.
-
Not Synced(K) Voilà. Ça a été, ça a été un ouragan, mais à une force tellement énorme
-
Not Syncedque j'arrivais pas à -- bon, je pouvais mettre quelques touches de, de --
-
Not Synced(Qui?) C'est difficile, oui.
(CG) de couleur? -
Not Synced(K) de couleur, mais maintenant, quand je v...
-
Not Syncedd'avoir osé prendre le doré et de l'avoir mis trois fois -- hein?
-
Not Synced(Qui?) Oui.
(K) Ça fait trois fois là dessus, -
Not Syncedje me dis, ah ben alors, j'ai l'impression que je me redresse.
-
Not SyncedEt puis finalement, quand je... sans vraiment réfléchir, je me dis:
-
Not Syncedben voilà, j'ai l'impression que maintenant, je... j'ai passé ça,
-
Not Syncedje peux passer à une autre phase.
-
Not Synced(CG) Et puis --
(K) J'ai osé mettre du doré. -
Not SyncedEst-ce que j'ai déjà mis, une fois?
(Marie/Marine) Non. -
Not Synced(K) J'ai le droit d'utiliser le doré.
(CG?) Oui, oui, oui. -
Not Synced(Marie/Marine) Et puis ce que tu exprimes là, c'est aussi que tu te sens...
-
Not SyncedTu as traversé des étapes et puis tu te sens,
-
Not Syncedaujourd'hui maintenant, tu te sens bien.
-
Not Synced(2 voix) Voilà, exactement, c'est plus facile.
-
Not Synced(Marie/Marine) C'est plus facile, grâce à un entourage, aussi,
-
Not Syncedça, c'est clair qu'il faut...
(CG?) Alors ça, c'est clair. -
Not Synced(Qui?) Eliminons les sources de stress, hein.
-
Not Synced(Qui?) Ça, c'est ce que ton mari fait aussi.
-
Not Synced(Qui?) Vraiment, il...
(K) Alors il est chou: -
Not Syncedje suis bien entourée, quand même.
-
Not Synced(CG) Et le vert, le rouge?
-
Not Synced(K) Euh, ben le rouge, c'est quand même la vie, hein? (CG) Oui.
-
Not Synced(K) Puis le vert, euh... aussi!
-
Not Synced(CG) Et puis alors après, vous avez fait comme au crayon --
-
Not Synced(K) Oui, parce qu'on est sur terre
(CG) -- de papier? -
Not SyncedOn est sur terre?
(K) On est surtout sur terre, -
Not Synceddonc on est toujours... pas protégés, euh...
-
Not Synceddes couillons (elle rit), pour parler tout con (K et CG rient).
-
Not Synced(K) Non mais, à quelque part, non, sans... la vie, elle est dure.
-
Not SyncedIl y a toujours des gens qui seront là,
-
Not Syncedqui voudront juste mettre des punaises, juste --
-
Not Synced(CG) Ah oui.
(K) -- où il faut pas, -
Not Syncedou des trucs comme ça, je veux dire, des --
-
Not Synced(CG) les obstacles --
(K) Voilà, exactement -
Not Synced(CG) Tout ce dont vous parlez,
-
Not Syncedoui, d'accord.
(K) Voilà -
Not Synced(CG) Les fameux obstacles, on les sent.
(K) Mais bon, c'était dit un peu, -
Not Syncedcomme crûment, mais...
-
Not Synced(Off) Vacarme...
-
Not Synced(Marine/Marie?) Alors voilà, ici, c'est une arme anti-couillons?
-
Not Synced(Rires)
(K) Oui, exactement! (Rires) -
Not Synced(Marie/Marine) Ça a une fonction d'être hors du temps et de préserver.
-
Not SyncedJe crois que c'est assez bien résumé.
(CG) Voilà. -
Not Synced(Sigle)
-
Not Synced(Véronique Marti?) 058 236 236 0
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Not Syncedpour réagir au reportage de Cécile Guérin.
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Not SyncedVivez-vous aux côtés d'une personne atteinte d'Alzheimer?
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Not SyncedEt si la maladie est avancée, qu'est-ce qui vous relie encore l'un à l'autre?
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Not SyncedEt qu'est-ce qui relie encore la personne atteinte
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Not Syncedà celle qu'elle était avant la maladie?
-
Not SyncedQue reconnaissez-vous d'elle?
058 236 236 0. -
Not Synced(Sigle) Vacarme - Marc Giouse, Véronique Marti,
-
Not SyncedStéphanie Coudray, Diane Dufaux, Matthieu Ramsauer.
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Not Synced(Véronique Marti) Et puis dimanche, dans Les échos de Vacarme,
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Not Syncednous poursuivrons notre exploration des méandres de la mémoire
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Not Syncedavec Anne-Claude Juillerat Van der Linden,
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Not Syncedneuropsychologue et co-auteur du livre "Penser autrement le vieillissement"
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Not Syncedet Armin von Gunten:
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Not Syncedil est chef du service universitaire de psychiatrie de l'âge avancé du CHUV.
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Not SyncedA dimanche entre 9 heures et 10 heures pour Les échos de Vacarme,
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Not Syncedd'ici là, restez à l'écoute de nos programmes:
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Not Syncedvoici Passagère, sur La 1ère.
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Not Synced(Passagère - générique, Vincent Delherme etc.)
- Title:
- Ma mémoire, c'est moi! (5/5) - RTS Vacarme
- Description:
-
Voir https://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vacarme/7434259-vacarme-du-05-02-2016.html :
Un cœur à nu
Karine, artiste céramiste, découvre qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer la semaine de ses 50 ans. Son mari Pascal et leurs quatre enfants l’accompagnent au plus près de sa vie où les oublis sont légion et les obstacles de plus en plus fréquents dans les tâches quotidiennes. Mais quand la mémoire flanche, les émotions restent intactes ainsi que le souhait de s’exprimer artistiquement. Animatrice du groupe CarpeDiem de jeunes Alzheimer romands, Marianna Gawrysiak, psychologue à l’hôpital de Marsens, évoque l’importance de garder le lien au plus près de soi-même et des autres.
Bibliographie:
Lise Genova, l’Envol du papillon, presses de la cité
Reportage: Cécile Guérin
Réalisation: Matthieu Ramsauer
Production: Véronique Marti
- Video Language:
- French
- Team:
- Captions Requested
- Duration:
- 28:03
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