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De nouveaux souliers : Pachi Tamer, TEDxRosario

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    Je me suis acheté de nouveaux souliers,
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    et je veux vous les montrer.
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    Je les ai achetés de ce type.
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    Il s'appelle Catalino.
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    Il vit ici, à la station North Rosario,
    depuis 20 ans.
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    Voici Catalino qui me donne ses souliers.
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    Je les ai achetés exprès
    pour cet exposé,
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    parce qu'il s'agit d'une occasion
    très spéciale pour moi,
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    et que je voulais porter
    de nouveaux souliers.
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    J'ai étudié la publicité à Buenos Aires.
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    À l'université, on nous a donné
    un travail à faire :
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    nous devions sortir dans la rue
    et changer quelque chose,
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    puis observer la réaction des gens.
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    Donc je me suis habillé de la même manière
    qu'aujourd'hui,
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    et je me suis rendu à l'Obelisco,
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    et lorsque les voitures s'arrêtaient
    au feu rouge,
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    au lieu de demander de l'argent,
    je leur donnais un peso.
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    Qu'est-ce que j'ai appris ?
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    Que les gens ont beaucoup de préjugés.
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    Dès qu'ils me voyaient m'approcher
    de leur voiture,
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    ils fermaient la fenêtre ou
    regardaient devant,
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    en faisant semblant
    qu'il n'y avait personne.
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    Cela créait une situation gênante,
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    qui durait jusqu'au prochain feu rouge,
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    où ils seraient de nouveau mal à l'aise,
    ignorant une autre personne.
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    Les femmes mettaient habituellement
    leur sac à main sur la banquette arrière.
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    Le projet fut un succès,
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    et c'est ainsi j'ai décroché mon
    premier emploi chez Aguila et Baccetti.
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    Par la suite, j'ai travaillé
    chez Vega Olmos Ponce,
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    puis en 2001 j'ai échappé
    à la crise économique
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    en me rendant à Londres avec 1,000 dollars
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    et un visa de touriste,
    et ne sachant pas parler anglais du tout.
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    J'ai survécu un an,
    à travailler comme laveur de vaisselle,
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    comme ouvrier à construire des échafauds
    sur des sites de construction,
  • 2:34 - 2:37
    et installateur d'équipement
    de chauffage et de climatisation.
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    Je suis rentré de Londres,
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    ayant été déporté pour travail illégal,
    jusqu'à deux fois les heures permises,
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    mais ce fut la meilleure expérience
    de ma vie.
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    Je suis revenu travailler dans une autre
    agence de publicité pendant 2 ans,
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    jusqu'à ce que je reçoive une offre
    d'une agence de New York,
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    que j'ai acceptée sans hésitation.
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    Cette fois, j'avais un appartement payé,
    en face de l'Empire State Building,
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    et un salaire de 60,000 $ par année.
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    Une expérience complètement différente,
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    que je pouvais réellement apprécier,
    en comparaison à celle de Londres.
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    Ensuite, j'ai rencontré ma petite amie.
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    Peu de temps après nous ayons
    emménagé ensemble,
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    j'ai reçu un appel
    d'une autre agence à Austin, au Texas,
  • 3:22 - 3:23
    qui m'offrait un emploi.
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    Je leur ai dit : « J'ai emménagé
    avec ma copine il y a un mois,
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    Je ne peux accepter votre offre,
    elle a un emploi ici. »
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    Ils m'ont dit : « Nous avons
    du travail pour elle aussi. »
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    Nous sommes allés à Austin
    pour la fin de semaine
  • 3:35 - 3:36
    ça nous a plu,
    on a déménagé.
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    Arrivés le dimanche,
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    nous apprenions le lundi
    qu'elle était enceinte.
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    Nous nous sommes mariés ;
    j'ai fait venir mes parents d'Argentine,
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    et nous nous sommes mariés à Puerto Rico.
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    Nous attendions un enfant
    et nous étions très heureux.
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    En 2009, Elena est née.
    Elle est l'amour de ma vie.
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    Voici une photo d'elle bébé.
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    Quand Elena a eu un an,
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    j'ai reçu un appel de mon frère.
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    J'étais en train de déjeuner
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    quand il m'a dit que mes parents
    avaient subi un grave accident de voiture.
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    Il ne savait rien de leur état,
  • 4:13 - 4:15
    sauf qu'ils étaient
    dans un état critique.
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    C'est arrivé près de Rafaela
    en sortant de Santiago del Estero.
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    On n'en savait pas plus.
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    Sans autre information,
    j'ai pris le premier avion.
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    Un ami m'attendait
    à l'aéroport d'Ezeiza.
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    Il m'a emmené à Rafaela.
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    Et j'ai été confronté à ceci.
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    J'ai appris que mon père
    était dans le coma.
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    (Sanglots)
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    Ma mère avait eu tous les os
    du corps brisés.
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    Mon père a été dans le coma pendant
    10 mois, jusqu'à ce qu'il décède.
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    Ma mère a été alitée pendant 6 mois,
    et a subi 6 opérations.
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    C'est la dernière fois que
    j'ai tenu la main de mon père.
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    Au début, il m'écoutait et me répondait,
  • 4:57 - 5:02
    et puis par la suite, il a cessé
    de me répondre.
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    Je suis alors retourné à Austin,
    pour travailler ; il me fallait continuer.
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    Cinq mois avant que mon père ne meure,
    il y a eu cette journée...
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    Ma femme et moi
    on s'est disputés dans la matinée,
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    et je suis parti pour le travail,
    en claquant la porte.
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    Le lendemain je recevais
    des papiers de divorce.
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    Je me suis retrouvé à la rue.
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    J'ai perdu ma fille, j'ai perdu ma maison,
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    et avec la situation de mes parents
    en Argentine,
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    j'étais complètement seul.
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    Je suis allé m'installer chez un ami
    et j'ai dormi sur le sofa.
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    À ce moment-là j'utilisais Instagram,
    comme tout le monde,
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    prenant des photos du ciel, d'un oiseau,
    ou de tout ce qui croisait mon chemin.
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    Jusqu'au jour où j'ai rencontré cet homme.
  • 5:50 - 5:53
    J'ai demandé de prendre une photo
    et je lui ai donné un dollar.
  • 5:53 - 5:57
    Nous avons commencé à parler
    et il m'a raconté son histoire.
  • 5:57 - 6:02
    Et soudainement tous mes problèmes m'ont
    semblé bien petits par rapport aux siens.
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    Cela m'a fait réaliser et apprécier
    toutes les choses que j'avais,
  • 6:05 - 6:07
    et qui n'étaient pas négligeables :
  • 6:07 - 6:10
    J'étais en santé, ma fille l'était aussi,
  • 6:10 - 6:14
    j'avais un sofa pour dormir,
    ce qui est beaucoup.
  • 6:14 - 6:16
    Et depuis ce jour,
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    je me consacre à prendre les portraits
    des gens qui vivent dans la rue.
  • 6:20 - 6:27
    Avec eux, j'ai trouvé la famille qui me
    manquait, le soutien dont j'avais besoin.
  • 6:28 - 6:32
    Leurs histoires m'ont fait apprécier
    tout ce que j'avais.
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    J'ai commencé à avoir des abonnés.
  • 6:35 - 6:39
    Chaque fois que je publiais la photo
    de quelqu'un, j'y ajoutais son nom
  • 6:39 - 6:44
    ainsi qu'un peu de leur histoire,
    si elle était intéressante.
  • 6:44 - 6:48
    J'ai trouvé en eux la famille
    qui me manquait tant.
  • 6:48 - 6:51
    Un jour j'ai rencontré cet homme.
  • 6:51 - 6:55
    On a parlé, j'ai pris sa photo,
    je lui ai donné un dollar.
  • 6:55 - 6:57
    Et avant de partir, il m'a dit :
  • 6:57 - 7:00
    « Sais-tu la seule chose que
    j'aimerais faire avant de mourir ? »
  • 7:00 - 7:02
    J'ai dit: « Non. »
    Il a répondu : « l'Oktoberfest ! »
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    (Rires)
  • 7:03 - 7:05
    « l'Oktoberfest ? »
  • 7:05 - 7:07
    Il m'a dit qu'il était
    d'origine allemande,
  • 7:07 - 7:10
    et qu'il avait toujours rêvé
    d'aller en Allemagne.
  • 7:10 - 7:12
    On a rigolé,
    puis je suis retourné travailler.
  • 7:12 - 7:14
    Et en route vers le travail --
  • 7:14 - 7:18
    à cette époque j'avais 5,000 abonnés
    sur Instagram --
  • 7:18 - 7:19
    en chemin vers le bureau,
  • 7:19 - 7:25
    j'ai eu cette idée : si chacun
    de mes abonnés donnait un dollar,
  • 7:25 - 7:27
    le prix que je paie pour chaque portrait,
  • 7:27 - 7:29
    je pourrais emmener cet homme
    en Allemagne,
  • 7:29 - 7:31
    et écrire un livre
    sur notre expérience.
  • 7:31 - 7:35
    Et j'ai commencé à en rêver.
  • 7:35 - 7:38
    Et sans trop y penser
    j'ai publié sa photo avec ce titre :
  • 7:38 - 7:41
    « Qui veut amener cet homme
    à l'Oktoberfest ? »
  • 7:41 - 7:47
    J'ai ouvert un compte Paypal et
    j'ai créé le site « One Dollar Dreams »
  • 7:47 - 7:50
    Soudainement, une dame du Japon
    m'a envoyé 100 dollars,
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    Et un gars de l'Afrique du Sud
    m'en a envoyé 5,
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    puis un Américain en a envoyé 2 ...
  • 7:56 - 8:02
    J'ai alors réalisé que j'avais
    une bonne idée, une grande idée.
  • 8:02 - 8:04
    Mon père est mort
    au cours de cette période,
  • 8:04 - 8:07
    et l'un des mes amis
    qui vivait en Colombie m'a dit :
  • 8:07 - 8:10
    « Pourquoi ne viendrais-tu
    pas me rejoindre ici ?
  • 8:10 - 8:12
    Oublie tes problèmes
    pour quelques temps. »
  • 8:12 - 8:16
    J'ai acheté un billet avec des primes
    et je suis parti en Colombie.
  • 8:16 - 8:18
    En Colombie, j'ai fait de la photographie.
  • 8:18 - 8:21
    Pendant que mon ami était au travail,
    je suis sorti prendre des photos,
  • 8:21 - 8:25
    j'ai écouté des histoires,
    et j'ai pris des noms en note.
  • 8:25 - 8:31
    J'ai découvert une réalité complètement
    différente de celle des États-Unis,
  • 8:31 - 8:33
    comme dans tous les pays
    d'Amérique Latine.
  • 8:33 - 8:37
    La réalité des gens qui vivent
    dans la rue est très différente ici.
  • 8:37 - 8:39
    J'ai rencontré ce type,
  • 8:39 - 8:42
    qui m'a demandé de l'argent
    pour acheter des souliers.
  • 8:42 - 8:45
    Comme je savais qu'il allait
    dépenser l'argent pour autre chose,
  • 8:45 - 8:47
    Je l'ai accompagné pour les acheter.
  • 8:47 - 8:48
    Le voici en train de les essayer.
  • 8:48 - 8:51
    Le voici maintenant heureux,
    portant ses nouveaux souliers.
  • 8:53 - 8:57
    J'ai continué à prendre des photos,
    jusqu'à ce que je rencontre --
  • 8:57 - 9:00
    Voici comment les gens dorment
    en Colombie.
  • 9:00 - 9:04
    Comme ça fait partie du paysage,
    on les remarque même plus.
  • 9:04 - 9:07
    Voyez les gens qui continuent
    leur chemin, comme s'il n'existait pas.
  • 9:07 - 9:10
    Il ne compte pas plus qu'une poubelle.
  • 9:10 - 9:16
    Voyez comme ce bus le frôle de près.
  • 9:16 - 9:20
    J'ai rencontré ce gars qui se nomme Alex.
  • 9:20 - 9:24
    Alex est originaire d'un petit village de
    l'arrière-pays ; il est venu à Medellin
  • 9:24 - 9:26
    pour jouer de la guitare
    dans les bus.
  • 9:26 - 9:28
    Il avait une dépendance au crack.
  • 9:28 - 9:31
    Un jour, il achetait de la drogue,
    et après la transaction,
  • 9:31 - 9:34
    on l'a attaqué avec un couteau
    et volé la drogue,
  • 9:34 - 9:35
    sa guitare, ses chaussures, tout.
  • 9:35 - 9:37
    Il vivait dans la rue
    depuis 3 jours,
  • 9:37 - 9:39
    Avec ses pieds enflés,
    il ne pouvait pas marcher.
  • 9:39 - 9:43
    Il avait dans la main la carte
    d'un centre de réhabilitation.
  • 9:43 - 9:46
    Il m'a dit qu'il n'en pouvait plus.
  • 9:46 - 9:49
    Il avait demandé à des policiers
    de le conduire au centre,
  • 9:49 - 9:51
    mais ils l'avaient ignoré.
  • 9:51 - 9:55
    Je lui ai demandé s'il voulait vraiment
    devenir sobre.
  • 9:55 - 9:57
    Il m'a dit oui, plus que tout au monde --
  • 9:57 - 9:59
    qu'il n'en pouvait plus.
  • 9:59 - 10:01
    On a pris un taxi,
    je l'ai emmené en désintox,
  • 10:01 - 10:02
    je suis devenu son gardien.
  • 10:02 - 10:07
    Alex est resté au centre pendant 10 mois,
    jusqu'à ce qu'il trouve du travail.
  • 10:08 - 10:12
    Je suis retourné à Austin et l'agence m'a
    envoyé au Mexique pour un tournage.
  • 10:12 - 10:16
    Après le tournage, je suis resté avec
    un ami pour la fin de semaine,
  • 10:16 - 10:18
    et j'ai pris des photos.
  • 10:18 - 10:20
    Voici la première photo que j'ai prise.
  • 10:20 - 10:24
    Ce petit garçon était maquillé comme
    un clown et quêtait au feu rouge
  • 10:24 - 10:29
    pendant ses parents buvaient du vin
    plus loin, en attendant l'argent.
  • 10:29 - 10:32
    C'est ça le Mexique.
    Beaucoup d'enfants dans les rues.
  • 10:35 - 10:42
    Je recueillais des histoires
    et les racontais sur Instagram.
  • 10:42 - 10:48
    J'ai attiré plus d'abonnés ;
    les gens m'encourageaient,
  • 10:48 - 10:52
    ce qui m'a beaucoup aidé,
    sur le plan personnel,
  • 10:52 - 10:56
    et aussi parce que
    j'ai toujours travaillé en publicité.
  • 10:56 - 11:00
    J'aime les idées et je suis passionné
    d'idées et de solutions,
  • 11:00 - 11:07
    mais je n'ai pas le désir de vendre
    des friandises pour Monsanto, voyez-vous ?
  • 11:07 - 11:14
    J'ai donc trouvé en ce projet quelque
    chose qui remplit ma vie.
  • 11:14 - 11:16
    J'ai dû aller à Los Angeles
    pour un montage de pub,
  • 11:16 - 11:20
    et j'avais à travailler
    du mercredi au jeudi.
  • 11:20 - 11:25
    Comme je n'avais pas d'argent,
    j'ai passé la fin de semaine dans la rue.
  • 11:25 - 11:30
    J'ai passé la fin de semaine à partager
    mon expérience en direct sur Instagram.
  • 11:31 - 11:34
    J'ai pris des photos à Los Angeles,
    et je suis retourné à Austin,
  • 11:34 - 11:36
    où j'ai trouvé cet homme.
  • 11:36 - 11:39
    Il est un chef cuisiner en chômage.
  • 11:39 - 11:44
    Je l'ai emmené dans un magasin et
    je lui ai acheté de l'équipement culinaire
  • 11:44 - 11:45
    et un ensemble de couteaux.
  • 11:45 - 11:47
    On est allés dans divers restaurants,
  • 11:47 - 11:50
    et je leur ai offert de la publicité
    gratuite auprès de mes abonnés,
  • 11:50 - 11:52
    s'ils lui offraient un emploi.
  • 11:52 - 11:56
    Il a trouvé un emploi dans le
    premier endroit que nous avons visité.
  • 11:56 - 11:58
    On m'a invité à donner
    une conférence en Uruguay.
  • 11:58 - 12:01
    je suis arrivé 10 jours avant,
    pour faire de la photo.
  • 12:01 - 12:05
    J'ai emmené un gars de la rue
    à la conférence.
  • 12:05 - 12:06
    Voici c'est Sebastián.
  • 12:06 - 12:10
    J'ai fait le contraire de
    ce que je fais aujourd'hui --
  • 12:10 - 12:13
    on l'a habillé en publiciste,
  • 12:13 - 12:15
    avec une chambre d'hôtel
    et des vêtements neufs,
  • 12:15 - 12:18
    et il faisait partie du groupe
    du festival.
  • 12:18 - 12:22
    J'ai réalisé que l'apparence de quelqu'un
    peut avoir l'effet contraire.
  • 12:22 - 12:25
    Si vous êtes bien habillé, même si
    vous êtes alcoolique ou sans-abri,
  • 12:25 - 12:27
    les gens vous respectent.
  • 12:27 - 12:31
    Ensuite je suis allé en Espagne
    pour visiter un ami --
  • 12:31 - 12:34
    c'est génial d'avoir des amis
    partout dans le monde.
  • 12:34 - 12:38
    J'ai pris des photos
    à Madrid pendant 10 jours,
  • 12:38 - 12:43
    et via Instagram une journaliste m'a
    offert de donner une entrevue.
  • 12:43 - 12:47
    Après l'entrevue, elle m'a offert
    d'utiliser son appartement à Barcelone ;
  • 12:47 - 12:53
    je suis donc resté à Barcelone 10 jours,
    pour prendre des photos.
  • 12:53 - 12:57
    Tout ça c'est l'Espagne --
    J'y ai pris beaucoup de photos.
  • 12:57 - 13:00
    Après l'Espagne, on m'a invité
    à aller parler au Salvador ;
  • 13:00 - 13:03
    j'ai fait la même chose : je suis arrivé
    10 jours d'avance pour prendre des photos.
  • 13:03 - 13:04
    Pour ma conférence,
  • 13:04 - 13:08
    j'ai contacté la mère d'un membre
    de l'auditoire, sans qu'il le sache,
  • 13:08 - 13:15
    je l'ai habillée comme une sans-abri,
    et j'ai pris des photos d'elle.
  • 13:15 - 13:18
    Ainsi, en montrant les photos,
    comme je le fais en ce moment,
  • 13:18 - 13:25
    soudainement la mère de cet homme
    est apparue à l'écran. Cette photo-ci.
  • 13:25 - 13:27
    Personne ne savait, sauf lui.
  • 13:27 - 13:32
    Il ne verra plus jamais les sans-abris
    de la même façon.
  • 13:32 - 13:37
    Pourquoi ? Parce que notre perception
    change quand il s'agit d'un être cher ;
  • 13:37 - 13:39
    elle change quand on se soucie d'eux.
  • 13:39 - 13:42
    Ces gens dans la rue sont les frères,
  • 13:42 - 13:46
    les enfants, les mères de quelqu'un,
    chacun d'entre eux.
  • 13:46 - 13:49
    Je suis ensuite retourné à Austin,
  • 13:49 - 13:52
    je voulais faire une étude plus large
    sur les États-Unis,
  • 13:52 - 13:56
    car je n'avais vu qu'Austin
    et Los Angeles.
  • 13:56 - 13:58
    Je n'avais pas d'argent,
  • 13:58 - 14:02
    mais, comme d'habitude, je suis parti
    en voiture avec 1,000$ en poche,
  • 14:02 - 14:07
    le même montant que
    lorsque je suis parti à Londres.
  • 14:07 - 14:09
    J'ai donc pris la route.
  • 14:09 - 14:14
    J'ai passé deux mois sur la route ;
    j'ai parcouru plus de 16,000 kilomètres.
  • 14:14 - 14:21
    Je suis allé à Las Vegas, Los Angeles,
    San Francisco, Denver,
  • 14:21 - 14:25
    St-Louis, Detroit, New York,
  • 14:25 - 14:29
    Washington, Atlanta, Miami, Key West,
  • 14:29 - 14:33
    et la Nouvelle-Orléans,
    pour ensuite revenir à Austin.
  • 14:33 - 14:37
    Les gens m'ont accueilli chez eux,
  • 14:37 - 14:41
    ils m'ont donné de l'argent,
    de la nourriture et beaucoup de soutien.
  • 14:41 - 14:46
    À San Francisco j'ai invité un sans-abri
    à m'accompagner,
  • 14:46 - 14:48
    et on a voyagé ensemble pendant un mois,
  • 14:48 - 14:50
    et je l'ai laissé à Key West.
  • 14:50 - 14:52
    Le voyage fut un succès.
  • 14:52 - 14:57
    Pour terminer, je veux vous parler
    de la chance.
  • 14:57 - 14:58
    L'importance de la chance.
  • 14:58 - 15:03
    Parce qu'on discrimine souvent les gens
    en fonction de leur apparence,
  • 15:03 - 15:07
    mais sans tenir compte du fait
    que ce n'est que de la chance.
  • 15:07 - 15:12
    Vous avez beaucoup de chance d'être ici,
    bien habillés, à écouter cette conférence.
  • 15:12 - 15:14
    La chance est un facteur déterminant,
  • 15:14 - 15:16
    non seulement pour
    ce que la vie nous donne,
  • 15:16 - 15:18
    mais aussi les décisions
    que l'on prend.
  • 15:18 - 15:21
    Car cela détermine les décisions
    que l'on prendra plus tard.
  • 15:21 - 15:24
    Par exemple, le chapeau que je porte
  • 15:24 - 15:27
    me vient d'un père alcoolique et violent.
  • 15:27 - 15:28
    Ce chapeau-ci.
  • 15:28 - 15:33
    Ce veston c'est mon frère, qui m'a donné
    de la drogue quand j'avais 7 ans.
  • 15:33 - 15:37
    C'est ce que ce veston symbolise.
  • 15:37 - 15:42
    Ces souliers que je porte, ils me disent
    que je ne suis jamais allé à l'école.
  • 15:42 - 15:45
    Ce sont les souliers de Catalino.
  • 15:45 - 15:47
    Ces souliers pleins de douleur.
  • 15:47 - 15:53
    Cette chemise sur mon dos,
  • 15:55 - 16:02
    elle représente toutes les raclées
    que j'ai reçues de mes bons amis.
  • 16:02 - 16:06
    Pour finir, ces pantalons me viennent
    de ma mère prostituée,
  • 16:06 - 16:13
    qui n'était jamais à la maison.
  • 16:13 - 16:16
    Comme vous pouvez le constater,
    nous sommes tous égaux.
  • 16:16 - 16:18
    Nous avons peut-être
    de petites différences.
  • 16:18 - 16:21
    J'essaie toujours d'être reconnaissant
    pour ce que j'ai,
  • 16:21 - 16:23
    sans m'en faire pour ce qui me manque.
  • 16:24 - 16:40
    (Applaudissements)
  • 16:40 - 16:44
    Ceci --
  • 16:44 - 16:48
    Ce caleçon --
  • 16:48 - 16:54
    ce caleçon représente ma naissance
    à l'hôpital Sanatorio Británico,
  • 16:54 - 16:56
    avec l'appui d'excellents médecins.
  • 16:56 - 17:00
    C'est ça que ce caleçon représente.
  • 17:04 - 17:08
    Cette chemise, c'est pour avoir pu étudier
    dans une école privée des Frères Maristes,
  • 17:08 - 17:11
    de la maternelle à l'école secondaire.
  • 17:11 - 17:14
    Martín Jáuregui : Laissez-moi vous aider.
    On applaudit encore, oui ?
  • 17:14 - 17:19
    (Applaudissements)
  • 17:19 - 17:21
    Pachi Tamer : Repassée par ma mère.
  • 17:21 - 17:24
    Elle l'a pressée hier soir.
    Elle est ici quelque part.
  • 17:24 - 17:28
    (Applaudissements)
  • 17:32 - 17:36
    Ce pantalon représente mes tentatives
    dans trois majeures à l'université.
  • 17:36 - 17:41
    et mes parents qui m'ont soutenu
    jusqu'à ce que je trouve ma passion.
  • 17:41 - 17:50
    (Applaudissements)
  • 17:54 - 17:58
    Et pour finir, voici mes souliers,
    ceux que je porte tous les jours.
  • 17:58 - 18:01
    Ils représentent les sacrifices
    de ma mère,
  • 18:01 - 18:03
    qui, à 74 ans, travaille toujours,
  • 18:03 - 18:06
    pour qu'un putain de divorce
    ne me laisse pas dans la rue.
  • 18:06 - 18:07
    Voici mes souliers.
  • 18:07 - 18:10
    Merci à vous de les avoir enfilés
    pour 18 minutes.
  • 18:10 - 18:12
    Merci maman.
    Merci à vous tous.
  • 18:12 - 18:14
    (Applaudissements)
Title:
De nouveaux souliers : Pachi Tamer, TEDxRosario
Description:

TEDxRosario est réalisé dans la ville de Rosario, en Argentine
http://www.TEDxRosario.com.ar

Pachi Tamer était déguisé en clochard durant toute la matinée, près de l'entrée de la conférence, afin que plus tard, avec beaucoup de courage, il puisse nous dénuder des préjugés qui marquent notre société.

Publiciste, photographe et travailleur social, Pachi est l'une de ces personnes qui se mettent continuellement dans le pétrin, avec l'intention de résoudre ces problèmes. La plupart du temps il échoue ; ce faisant, il obtien de grands succès. Parmi ses échecs les plus marquants : ne jamais avoir gagné de lion d'or à Cannes, avoir été déporté d'Angleterre pour avoir travaillé illégalement, devenir un père divorcé, et être particulièrement endetté.

À propos de TEDx:
Dans la lignée des idées qu'il vaut la peine de partager, TEDx est une présentation d'événement locaux organisés de façon autonomes qui rassemblent des gens pour vivre une expérience similaire aux conférences TED. Durant un événement TEDx, des présentations vidéo et des orateurs s'unissent pour allumer des discussions marquantes et créer des liens en petits groupes. Ces événements locaux et autonomes sont de marque TEDx, où x = événement TED organisé de façon indépendante. La conférence TED offre des conseils généraux pour la tenue des présentations TEDx, , mais les événements autonomes TEDx sont indépendants.* (*Assujetis à certaines règles et autres règlements)

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Video Language:
Spanish
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:30

French (Canada) subtitles

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