Return to Video

Pourquoi je crois que la maltraitance envers les femmes est l'abus numéro 1 des Droits de l'Homme

  • 0:00 - 0:05
    Je pensais à ma carrière depuis mon départ
    de la Maison Blanche
  • 0:05 - 0:09
    et le meilleur exemple que j'ai trouvé
    est un dessin du New Yorker
  • 0:09 - 0:10
    d'il y a quelques années.
  • 0:10 - 0:13
    Un petit garçon lève les yeux
    vers son père et lui dit :
  • 0:13 - 0:16
    « Papa, quand je serai grand,
    je veux être ancien président. »
  • 0:16 - 0:18
    (Rires)
  • 0:18 - 0:22
    En tant qu'ancien président,
    ça a été une bénédiction pour moi
  • 0:22 - 0:26
    d'avoir eu cette chance
    que peu de gens ont,
  • 0:26 - 0:30
    de rencontrer tant de personnes
    à travers le monde.
  • 0:30 - 0:34
    Je connais non seulement très bien
    les 50 États des États-Unis,
  • 0:34 - 0:38
    mais ma femme et moi avons également eu
    l'opportunité de visiter plus de 145 pays,
  • 0:38 - 0:43
    et la Fondation Carter dispose de
    programmes dans 80 pays.
  • 0:43 - 0:45
    Souvent, quand nous nous rendons
    dans un pays,
  • 0:45 - 0:48
    nous ne rencontrons pas seulement
    le roi ou le président,
  • 0:48 - 0:52
    mais également les villageois vivant dans
    les zones les plus reculées d'Afrique.
  • 0:52 - 0:57
    Le but de la Fondation Carter est de
    promouvoir les droits de l'homme,
  • 0:57 - 0:59
    et au travers
    de ma connaissance du monde,
  • 0:59 - 1:01
    je peux vous affirmer
    sans aucune équivoque,
  • 1:02 - 1:05
    que la violation numéro 1
    des droits de l'homme,
  • 1:05 - 1:09
    à laquelle, étonnamment,
    on ne s'attaque pas souvent,
  • 1:09 - 1:12
    concerne les abus commis
    envers les femmes et les jeunes filles.
  • 1:12 - 1:15
    (Applaudissements)
  • 1:16 - 1:20
    Il y a deux ou trois raisons à cela,
    que je vais vous exposer pour commencer.
  • 1:20 - 1:24
    La première est la mauvaise
    interprétation des textes religieux,
  • 1:24 - 1:28
    des écritures saintes, de la Bible,
    de l'Ancien Testament, du Coran
  • 1:28 - 1:32
    et ainsi de suite ;
    ces écritures ont été mal interprétées
  • 1:32 - 1:36
    par des hommes qui ont aujourd'hui
    des fonctions importantes
  • 1:36 - 1:39
    dans les synagogues, les églises,
    les mosquées.
  • 1:39 - 1:42
    Ils les interprètent de manière
    à s'assurer
  • 1:42 - 1:47
    que les femmes sont reléguées
    au second plan aux yeux de Dieu,
  • 1:47 - 1:50
    par rapport aux hommes.
  • 1:50 - 1:52
    C'est un problème très grave.
  • 1:52 - 1:55
    Il n'est généralement pas abordé.
  • 1:55 - 1:58
    Il y a de quelques années, en 2000,
    j'étais Baptiste,
  • 1:58 - 2:01
    un Baptiste du sud depuis 70 ans --
  • 2:01 - 2:03
    j'enseigne encore le catéchisme
    tous les dimanches,
  • 2:03 - 2:05
    et j'enseignerai encore ce dimanche --
  • 2:06 - 2:09
    Mais la Convention Baptiste du Sud
    a décidé, en 2000,
  • 2:09 - 2:12
    que les femmes devraient
    jouer un rôle secondaire,
  • 2:12 - 2:14
    un rôle subalterne,
    inférieur à celui des hommes.
  • 2:14 - 2:17
    Ils ont donc publié un décret qui,
    concrètement,
  • 2:17 - 2:22
    empêche les femmes d'être prêtresse,
    pasteure ou diacre dans les églises,
  • 2:22 - 2:25
    ou aumônière dans l'armée,
  • 2:25 - 2:30
    et si une femme enseigne à une classe
    d'un séminaire baptiste du sud,
  • 2:30 - 2:33
    elle ne pourra le faire
    si un garçon est présent dans la salle,
  • 2:33 - 2:36
    parce que vous pouvez trouver
    des versets dans la Bible
  • 2:36 - 2:38
    - il y a plus de 30 000 versets
    dans la Bible -,
  • 2:38 - 2:41
    qui disent qu'une femme ne devrait pas
    enseigner à un homme, etc.
  • 2:41 - 2:45
    Mais l'idée c'est que les Écritures
    sont mal interprétées
  • 2:45 - 2:47
    pour maintenir les hommes dans
    leur position dominante.
  • 2:47 - 2:54
    C'est un problème généralisé car
    les hommes peuvent exercer ce pouvoir
  • 2:54 - 3:00
    et si un mari violent ou un employeur
    par exemple, veut tromper une femme,
  • 3:00 - 3:04
    ils peuvent dire que, puisque les femmes
    ne sont pas leurs égales devant Dieu,
  • 3:04 - 3:07
    il n'y a pas de raison de les traiter
    comme des égales.
  • 3:07 - 3:10
    Pourquoi leur verser un salaire égal
    au mien pour le même type de travail ?
  • 3:10 - 3:14
    Le deuxième fléau, très grave,
    qui génère ce type de problème,
  • 3:14 - 3:17
    c'est le recours excessif à la violence,
  • 3:17 - 3:21
    un recours de plus en plus important
    à travers le monde.
  • 3:21 - 3:28
    Aux États-Unis par exemple,
    les abus envers les pauvres,
  • 3:28 - 3:31
    principalement noirs et
    issus des minorités,
  • 3:31 - 3:34
    en les mettant en prison,
    ont énormément augmenté.
  • 3:34 - 3:36
    Quand j'étais Gouverneur de Géorgie,
  • 3:36 - 3:39
    1 Américain sur 1000 était en prison.
  • 3:39 - 3:44
    Aujourd'hui, ce sont
    7,3 Américains sur 1 000.
  • 3:44 - 3:46
    Ce chiffre a donc été multiplié par 7.
  • 3:47 - 3:49
    Depuis que j'ai quitté la Maison Blanche,
  • 3:49 - 3:54
    le nombre de femmes noires emprisonnées
    a augmenté de 800%.
  • 3:54 - 4:00
    Nous sommes également l'un des derniers
    pays développés à avoir la peine de mort.
  • 4:00 - 4:03
    Et nous faisons partie des pays
    les plus violents
  • 4:03 - 4:06
    concernant toutes les composantes
    des droits de l'homme
  • 4:06 - 4:08
    en encourageant l'application
    de la peine de mort.
  • 4:08 - 4:11
    Nous sommes ici en Californie
    et j'ai découvert l'autre jour
  • 4:11 - 4:14
    que la Californie a dépensé
    4 milliards de dollars
  • 4:14 - 4:18
    en condamnant 13 personnes
    à la peine de mort.
  • 4:18 - 4:26
    La Californie dépense donc 307 millions
    de dollars pour exécuter quelqu'un.
  • 4:26 - 4:30
    Cette semaine, le Nebraska a voté une loi
    abolissant la peine de mort
  • 4:30 - 4:34
    en raison de son coût très élevé.
    (Applaudissements)
  • 4:35 - 4:40
    Le recours à la violence et les abus
    envers les pauvres et les faibles
  • 4:40 - 4:43
    sont une autre cause de l'augmentation
    de la maltraitance envers les femmes.
  • 4:43 - 4:47
    Laissez-moi vous exposer quelques-uns
    des abus commis envers les femmes
  • 4:47 - 4:48
    qui m'inquiètent le plus.
  • 4:48 - 4:52
    Je serai assez bref car, comme vous le
    savez, mon temps de parole est limité.
  • 4:52 - 4:56
    Le premier est la mutilation génitale.
  • 4:56 - 5:00
    La mutilation sexuelle est atroce et
    inconnue des femmes américaines,
  • 5:00 - 5:04
    mais dans certains pays,
    et il y en a beaucoup,
  • 5:04 - 5:07
    quand un enfant naît et
    c'est une fille,
  • 5:07 - 5:15
    très vite ses organes génitaux sont coupés
    par une soi-disant exciseuse
  • 5:15 - 5:19
    avec une lame de rasoir non stérilisée.
  • 5:19 - 5:23
    Ils procèdent à l'ablation des organes
    génitaux féminins externes.
  • 5:23 - 5:29
    Parfois, dans des cas encore plus extrêmes
    mais pas si rares, ils suturent les lèvres
  • 5:29 - 5:32
    et ne laissent qu'un petit orifice pour
    l'urine et les menstruations.
  • 5:32 - 5:34
    Plus tard, lorsqu'elles se marient,
  • 5:34 - 5:37
    la même exciseuse coupe la suture pour
    permettre les rapports sexuels.
  • 5:37 - 5:39
    Ce n'est pas quelque chose de rare,
  • 5:39 - 5:42
    bien que cela soit illégal
    dans la plupart des pays.
  • 5:42 - 5:50
    En Égypte par exemple, 91% des femmes ont
    subi ce type de mutilations génitales.
  • 5:50 - 5:57
    Dans certains pays, plus de 98% des femmes
    sont mutilées avant leur maturité.
  • 5:57 - 6:03
    C'est une souffrance terrible pour toutes
    les femmes vivant dans ces pays.
  • 6:03 - 6:07
    Les crimes d'honneur représentent un
    autre problème très grave.
  • 6:07 - 6:10
    Encore une fois, par une interprétation
    erronée des saintes écritures,
  • 6:11 - 6:14
    puisque le Coran ne dit rien à ce propos,
  • 6:14 - 6:19
    une famille exécutera une adolescente
    ou une femme si elle est violée,
  • 6:19 - 6:23
    ou si elle se marie avec un homme
    que son père n'approuve pas,
  • 6:23 - 6:27
    ou, parfois même, si elle s'habille
    de manière inappropriée.
  • 6:27 - 6:30
    Ces crimes sont perpétrés par des membres
    de sa propre famille,
  • 6:30 - 6:35
    qui deviennent des meurtriers quand la
    fille a soi-disant déshonoré sa famille.
  • 6:36 - 6:39
    Une étude a été réalisée en Égypte par les
    Nations-Unies récemment.
  • 6:39 - 6:45
    Elle a montré que 75% de ces meurtres de
    femmes sont commis par le père, l'oncle,
  • 6:45 - 6:52
    le fils ou le frère mais que 25%
    sont perpétrés par des femmes.
  • 6:52 - 6:54
    Un autre problème
    dans le monde aujourd'hui,
  • 6:54 - 6:56
    qui concerne particulièrement les femmes :
  • 6:56 - 6:59
    l'escalavage ou la traite des humains,
    comme on l'appelle de nos jours.
  • 6:59 - 7:01
    Au 18e et 19e siècle, en Afrique,
  • 7:01 - 7:08
    12,5 millions de gens ont été vendus
    comme esclaves au Nouveau Monde.
  • 7:08 - 7:12
    30 millions de personnes sont encore
    des esclaves aujourd'hui.
  • 7:12 - 7:17
    Le département d’État des États-Unis
    dispose d'un mandat du Congrès
  • 7:17 - 7:19
    pour établir un rapport annuel.
  • 7:20 - 7:24
    Le Département d’État rapporte que,
    chaque année, à l'échelle internationale,
  • 7:24 - 7:28
    800 000 personnes sont vendues
    comme esclaves,
  • 7:28 - 7:33
    et 80% d'entre elles sont des femmes
    destinées à être des esclaves sexuelles.
  • 7:33 - 7:39
    Actuellement aux États-Unis,
    60 000 personnes vivent en esclavage.
  • 7:40 - 7:42
    À Atlanta, en Géorgie, où la Fondation
    Carter est située
  • 7:42 - 7:44
    et où j'enseigne à l'Université Emory,
  • 7:44 - 7:50
    200 à 300 femmes sont vendues
    comme esclaves tous les mois.
  • 7:50 - 7:54
    C'est le lieu n°1 du pays à cause de ça.
  • 7:54 - 7:56
    L'aéroport d'Atlanta est
    le plus fréquenté du monde.
  • 7:56 - 8:01
    De nombreux passagers viennent de
    l'hémisphère sud.
  • 8:01 - 8:07
    Si le propriétaire d'une maison close veut
    acheter une fille à la peau foncée,
  • 8:07 - 8:10
    il peut le faire pour 1 000 dollars.
  • 8:10 - 8:14
    Une fille à la peau claire peut rapporter
    beaucoup plus que ça,
  • 8:14 - 8:17
    et le propriétaire moyen de maison close
    à Atlanta, et plus globalement aux USA,
  • 8:17 - 8:22
    peut gagner environ
    35 000 dollars par esclave.
  • 8:22 - 8:26
    Le commerce du sexe à Atlanta
    dépasse le trafic de drogues.
  • 8:27 - 8:32
    C'est donc un autre fléau très grave
    qui a pour origine la prostitution.
  • 8:32 - 8:37
    Il n'y a pas un bordel aux États-Unis qui
    n'est pas connu par les autorités locales,
  • 8:38 - 8:42
    le policier du coin ou
    le chef de la police, ou le maire, etc.
  • 8:42 - 8:45
    Et cela mène à l'un
    des pires problèmes qui soit :
  • 8:45 - 8:49
    l'augmentation du nombre de femmes
    vendues comme esclaves sexuelles,
  • 8:49 - 8:51
    partout dans le monde.
  • 8:51 - 8:53
    La Suède a une bonne approche
    dans ce domaine.
  • 8:53 - 8:57
    Il y a 15-20 ans, la Suède a décidé
    de faire évoluer la loi :
  • 8:57 - 9:02
    les femmes ne sont plus poursuivies
    si ce sont des esclaves sexuelles,
  • 9:02 - 9:04
    en revanche les propriétaires des bordels,
  • 9:04 - 9:08
    les proxénètes et les clients hommes
    sont poursuivis,
  • 9:08 - 9:10
    (Applaudissements)
  • 9:10 - 9:13
    et la prostitution a baissé.
  • 9:13 - 9:16
    Aux États-Unis, nous adoptons
    la position inverse.
  • 9:16 - 9:26
    Pour chaque homme arrêté pour commerce
    sexuel, on arrête 25 femmes.
  • 9:27 - 9:32
    Le Canada, l'Irlande, la Suède
    comme je l'ai dit,
  • 9:32 - 9:35
    la France et d'autres pays se tournent
    vers le modèle suédois.
  • 9:35 - 9:37
    C'est quelque chose qui peut être fait.
  • 9:38 - 9:41
    Nous disposons de 2 grandes institutions
    dans ce pays, que nous admirons tous :
  • 9:41 - 9:44
    notre armée et notre formidable
    système universitaire.
  • 9:44 - 9:49
    Dans l'armée, ils étudient aujourd'hui
    combien il y a d'agressions sexuelles.
  • 9:49 - 9:52
    Dans le dernier rapport
    auquel j'ai eu accès,
  • 9:52 - 9:55
    ils ont dénombré 26 000 agressions
    sexuelles au sein de l'armée.
  • 9:56 - 9:57
    26 000 !
  • 9:57 - 10:02
    Seulement 3 000, soit moins de 1%, font
    effectivement l'objet de poursuites.
  • 10:02 - 10:06
    Pourquoi ? Parce que le commandant
    d'une organisation,
  • 10:06 - 10:11
    que ça soit un bateau, un sous-marin,
    un bataillon,
  • 10:11 - 10:13
    ou une compagnie de Marines
  • 10:13 - 10:20
    a le droit de décider, en vertu de la loi,
    s'il poursuit ou non un violeur.
  • 10:20 - 10:22
    Évidemment, la dernière chose
    qu'ils veulent,
  • 10:22 - 10:25
    c'est que tout le monde sache
    qu'une agression sexuelle a eu lieu
  • 10:25 - 10:27
    sous leur commandement.
  • 10:27 - 10:29
    Donc ils ne le font pas.
  • 10:29 - 10:31
    Cette loi a besoin d'être changée.
  • 10:31 - 10:35
    Environ 1 jeune femme sur 4 intégrant
    une université américaine
  • 10:35 - 10:37
    sera agressée sexuellement
    avant d'être diplômée.
  • 10:38 - 10:41
    Cela devient de plus en plus
    de notoriété publique,
  • 10:41 - 10:43
    notamment grâce à mon livre
    mais pas seulement,
  • 10:43 - 10:46
    et 89 universités américaines sont
    aujourd'hui placées sous surveillance,
  • 10:46 - 10:49
    en vertu du titre IX, du Département
    de l’Éducation,
  • 10:49 - 10:54
    car les responsables des universités ne
    protègent pas les jeunes filles
  • 10:54 - 10:55
    de ces agressions sexuelles.
  • 10:56 - 11:00
    Le Département de la Justice indique que
    plus de la moitié des viols sur les campus
  • 11:00 - 11:03
    sont commis par des violeurs en série.
  • 11:03 - 11:08
    S'ils violent quelqu'un en dehors de
    l'université, ils seront condamnés,
  • 11:08 - 11:12
    mais sur un campus, ils peuvent violer
    en toute impunité.
  • 11:12 - 11:14
    Ils ne sont pas condamnés.
  • 11:15 - 11:17
    C'est le genre de choses qui se passent
    dans notre société.
  • 11:18 - 11:23
    Autre chose très grave concernant les abus
    envers les femmes et les jeunes filles :
  • 11:23 - 11:28
    l'inégalité salariale entre hommes et
    femmes sur un poste équivalent.
  • 11:29 - 11:32
    (Applaudissements)
  • 11:32 - 11:36
    C'est parfois mal interprété mais pour un
    emploi à temps plein,
  • 11:36 - 11:40
    une femme américaine aujourd'hui gagne
    23% de moins qu'un homme.
  • 11:40 - 11:43
    Quand je suis devenu président, l'écart
    était de 39%.
  • 11:44 - 11:47
    Nous avons donc fait des progrès, en
    partie parce que j'étais président ...
  • 11:47 - 11:53
    (Rires) (Applaudissements)
  • 11:53 - 11:56
    mais il n'y a eu aucun progrès ces
    15 dernières années.
  • 11:56 - 12:01
    Donc l'écart se maintient à 23-24%
    depuis 15 ans.
  • 12:01 - 12:03
    C'est le genre de choses qui se passent.
  • 12:03 - 12:07
    Si vous prenez les sociétés
    du Fortune 500,
  • 12:07 - 12:12
    23 d'entre elles sont dirigées par
    des femmes, sur 500...
  • 12:12 - 12:16
    Et ces PDG, je n'ai pas besoin de vous le
    dire, gagnent moins en moyenne
  • 12:16 - 12:19
    que leurs homologues masculins.
  • 12:20 - 12:22
    Voilà, c'est ce qui se passe dans
    notre pays.
  • 12:23 - 12:25
    Il y a un autre problème avec les
    États-Unis,
  • 12:26 - 12:29
    c'est que c'est la nation
    la plus guerrière du monde.
  • 12:29 - 12:34
    Nous avons été en guerre avec 25 autres
    pays depuis la 2ème guerre mondiale.
  • 12:35 - 12:38
    Parfois, nous avons eu
    des combattants au sol.
  • 12:38 - 12:41
    À d'autres moments, nous avons survolé des
    populations et les avons bombardées.
  • 12:42 - 12:46
    Aujourd'hui, nous avons des drones
    pour attaquer les gens.
  • 12:46 - 12:51
    Nous avons été en guerre avec plus de 25
    pays depuis la seconde guerre mondiale.
  • 12:51 - 12:55
    Il y a eu 4 années, je ne dirai pas quand,
    durant lesquelles nous ne l'avons pas été.
  • 12:55 - 12:58
    (Rires et applaudissements)
  • 12:58 - 13:01
    Nous n'avons pas largué de bombe,
    nous n'avons pas lancé de missile,
  • 13:01 - 13:03
    nous n'avons pas tiré de balles.
  • 13:03 - 13:06
    Quoi qu'il en soit, ce genre de choses,
    le recours à la violence
  • 13:06 - 13:10
    et l'interprétation erronée
    des Saintes Écritures,
  • 13:10 - 13:15
    sont les causes essentielles des abus
    commis envers les femmes.
  • 13:15 - 13:21
    Je dois mentionner une autre cause
    essentielle qui est que généralement,
  • 13:21 - 13:24
    les hommes n'en ont « rien à cirer ».
  • 13:24 - 13:26
    (Applaudissements)
  • 13:26 - 13:27
    C'est vrai !
  • 13:27 - 13:31
    L'homme moyen qui pourrait dire qu'il est
    contre les abus envers les femmes
  • 13:32 - 13:36
    accepte silencieusement
    la position qu'il occupe.
  • 13:36 - 13:39
    C'est assez similaire à ce que
    j'ai connu étant enfant,
  • 13:39 - 13:42
    quand le fait d'être égaux
    mais séparés existait.
  • 13:42 - 13:47
    La discrimination raciale a existé
    légalement pendant 100 ans,
  • 13:47 - 13:53
    de 1865 à la fin de la guerre civile,
    jusqu'en 1960,
  • 13:53 - 13:58
    quand Lyndon Johnson a fait voter les lois
    sur les droits civiques.
  • 13:58 - 14:03
    A cette époque, de nombreux blancs
    pensaient que les discriminations raciales
  • 14:03 - 14:06
    n'étaient pas bonnes
    mais ils restèrent silencieux,
  • 14:06 - 14:11
    parce qu'ils bénéficiaient du privilège
    d'avoir de meilleurs emplois,
  • 14:11 - 14:17
    un accès privilégié aux fonctions de
    jurés, de meilleures écoles, etc.
  • 14:18 - 14:22
    C'est la même chose aujourd'hui parce que
    l'homme moyen s'en fiche royalement !
  • 14:23 - 14:28
    Même s'il dit « je suis contre les
    discriminations envers les femmes »,
  • 14:28 - 14:32
    il profite d'une position privilégiée.
  • 14:32 - 14:35
    Il est très compliqué d'obtenir
    la majorité des hommes
  • 14:35 - 14:38
    qui contrôlent le système universitaire,
  • 14:38 - 14:41
    la majorité des hommes
    qui contrôlent les forces militaires
  • 14:41 - 14:44
    la majorité des hommes qui sont à la tête
    des gouvernements dans le monde,
  • 14:45 - 14:49
    la majorité des hommes
    qui règnent sur les grandes religions.
  • 14:49 - 14:52
    Donc quelle est la chose essentielle que
    devons changer aujourd'hui ?
  • 14:53 - 14:55
    Je dirais que la meilleure chose
    que nous puissions faire,
  • 14:56 - 15:01
    c'est que les femmes des grandes
    puissances comme la nôtre,
  • 15:01 - 15:05
    et d'où vous venez, en Europe, etc.,
    qui ont de l'influence,
  • 15:05 - 15:08
    qui ont la liberté de parler et d'agir,
  • 15:08 - 15:15
    s'emparent de la responsabilité d'exiger
    avec encore plus d'énergie,
  • 15:15 - 15:20
    la fin des discriminations raciales envers
    les femmes et les jeunes filles,
  • 15:20 - 15:22
    partout dans le monde.
  • 15:22 - 15:27
    La femme moyenne en Égypte ne peut pas
    dire grand-chose à ses filles,
  • 15:27 - 15:29
    qui seront mutilées sexuellement...
  • 15:29 - 15:32
    Et encore, je ne suis pas rentré
    dans les détails à ce sujet.
  • 15:32 - 15:35
    J'espère qu'à la fin de cette conférence,
  • 15:35 - 15:39
    chaque femme ici amènera
    son mari à réaliser
  • 15:39 - 15:43
    qu'il doit protéger ses filles
    et ses petites-filles
  • 15:43 - 15:49
    des abus commis sur les campus, dans
    l'armée, sur le marché du travail, etc.
  • 15:50 - 15:56
    J'ai 12 petits-enfants, 4 enfants et
    10 arrières-petits-enfants,
  • 15:56 - 15:58
    je pense souvent à eux
  • 15:58 - 16:01
    et à la situation difficile à laquelle
    ils devront faire face en Amérique,
  • 16:01 - 16:03
    même en bénéficiant
    de l'égalité des droits,
  • 16:03 - 16:07
    et pas seulement s'ils vivaient
    en Égypte ou ailleurs à l'étranger.
  • 16:07 - 16:10
    J'espère que vous allez tous vous joindre
    à moi pour devenir le défenseur
  • 16:10 - 16:13
    de toutes ces femmes et ces jeunes filles
    à travers le monde
  • 16:13 - 16:15
    et protéger leurs droits fondamentaux.
  • 16:15 - 16:15
    Merci beaucoup.
  • 16:15 - 16:18
    (Applaudissements)
Title:
Pourquoi je crois que la maltraitance envers les femmes est l'abus numéro 1 des Droits de l'Homme
Speaker:
Jimmy Carter
Description:

Avec la détermination qui le caractérise, l'ancien Président américain Jimmy Carter examine trois raisons inattendues qui expliquent pourquoi la maltraitance envers les femmes et les jeunes filles persiste en tant d'occasions dans tant de pays dans le monde, qu'ils soient développés ou non. La dernière raison qu'il donne ? « En général, les hommes s'en fichent. »

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:36

French subtitles

Revisions