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L'optimisme est une discipline | Luc Simonet | TEDxLille

  • 0:20 - 0:24
    Alors d'abord je voudrais souhaiter
    une bonne fête à toutes les dames
  • 0:24 - 0:29
    puisque c'est la fête
    de la femme aujourd'hui.
  • 0:31 - 0:33
    Et vous connaissez cette pensée
  • 0:33 - 0:35
    de Jean-Marc Reiser qui disait :
  • 0:35 - 0:37
    « Les femmes qui veulent
    être les égales des hommes
  • 0:37 - 0:40
    manquent sérieusement d'ambition. »
  • 0:42 - 0:46
    Alors, je suis avocat
    depuis la nuit des temps,
  • 0:46 - 0:49
    avocat fiscaliste, avocat d'affaires,
  • 0:49 - 0:54
    et quand mes clients me
    téléphonaient, il y a huit ans,
  • 0:54 - 0:56
    pour me dire :
    « J'ai tel ou tel problème »,
  • 0:56 - 0:59
    j'avais envie de dire : « Je m'en fous ».
  • 1:00 - 1:04
    Donc, je me suis dit
    que c'était peut-être le signe
  • 1:04 - 1:06
    que je devais changer
    quelque chose à ma vie
  • 1:06 - 1:09
    parce que je pense que
  • 1:09 - 1:11
    quand on n'est plus dans l'enthousiasme,
  • 1:11 - 1:15
    c'est justement le signe
    qu'on doit changer quelque chose à sa vie.
  • 1:15 - 1:19
    Vous savez sans doute
    d'où vient le mot « enthousiasme » ?
  • 1:19 - 1:22
    Il vient du grec « éntheos theiasmós »,
  • 1:22 - 1:25
    ce qui littéralement signifie :
    « dans le souffle du divin ».
  • 1:25 - 1:28
    Cela n'a évidemment rien de religieux,
  • 1:28 - 1:31
    on pourrait dire que
    c'est le souffle de la transcendance.
  • 1:32 - 1:35
    Il est vrai que, parfois,
    je faisais du droit fiscal
  • 1:35 - 1:37
    de manière un petit peu particulière,
  • 1:37 - 1:42
    parce que je me souviens qu'il y a 25 ans,
    une avocate me téléphone en disant :
  • 1:42 - 1:45
    « Luc, j'ai un gros problème,
    un client richissime
  • 1:45 - 1:47
    qui fait l'objet
    d'un terrible chantage fiscal
  • 1:47 - 1:49
    de la part de sa fille
  • 1:49 - 1:52
    qui par ailleurs
    lui vole plein d'argent, etc.»
  • 1:52 - 1:54
    Je lui dis : « Très bien,
    viens avec ton client. »
  • 1:54 - 1:56
    Et je vois arriver un homme,
    80 ans, très excité,
  • 1:56 - 1:59
    « Maître, il faut tout organiser
    au Liechtenstein
  • 1:59 - 2:01
    dans les îles Caïman, au Luxembourg,
  • 2:01 - 2:05
    ma fille va tout me voler,
    elle me fait un chantage fiscal, etc.»
  • 2:05 - 2:08
    Je le laisse partir
    comme un cheval fou au grand galop
  • 2:08 - 2:12
    et je ne l'interromps plus
    pendant dix minutes.
  • 2:12 - 2:14
    Au bout de dix minutes,
    je l'interromps tranquillement,
  • 2:14 - 2:17
    et dans sa tête,
    il vient voir un avocat fiscaliste,
  • 2:17 - 2:20
    et je dis : « Monsieur, est-ce que
    vous n'avez pas le sentiment
  • 2:20 - 2:22
    que tout l'argent
    que vous vole votre fille
  • 2:22 - 2:25
    n'est rien d'autre que
    le symbole de l'amour
  • 2:25 - 2:27
    que vous ne lui avez jamais donné ? »
  • 2:27 - 2:29
    Consternation chez l'avocate,
  • 2:29 - 2:34
    le client ne m'entend pas,
    continue de plus belle :
  • 2:34 - 2:38
    taïaut ! taïaut ! Liechtenstein !
    Îles Caïman ! etc.
  • 2:38 - 2:42
    Et je le laisse repartir
    et je ne l'interromps plus.
  • 2:42 - 2:46
    Et au bout d'un quart d'heure,
    il s'arrête, et il dit :
  • 2:46 - 2:47
    « Quand même, Maître,
  • 2:47 - 2:49
    ce que vous m'avez dit
    tout à l'heure m'interpelle,
  • 2:49 - 2:50
    je reconnais que jamais
  • 2:50 - 2:53
    je n'ai accordé
    le moindre regard à ma fille.
  • 2:53 - 2:55
    J'étais toujours en voyage d'affaires,
  • 2:55 - 2:57
    je m'occupais de mon business, etc. »
  • 2:57 - 2:59
    Et en sortant de mon cabinet,
  • 2:59 - 3:00
    ce client a eu un très beau réflexe :
  • 3:00 - 3:04
    il a téléphoné à sa fille,
    il l'a invitée à dîner le soir
  • 3:04 - 3:08
    et lui a présenté ses excuses
    pour tout le mal qu'il lui a fait.
  • 3:08 - 3:10
    Plus jamais cet homme n'a fait l'objet
  • 3:10 - 3:13
    du moindre chantage fiscal,
    ni du moindre vol.
  • 3:14 - 3:18
    Et donc,en fait il se fait que j'ai donné
    pendant quelques années
  • 3:18 - 3:19
    un cours de droit des affaires
  • 3:19 - 3:22
    dans une grande école de commerce
    à Bruxelles
  • 3:22 - 3:25
    et j'aimais bien raconter
    l'histoire du tailleur de pierre,
  • 3:25 - 3:26
    que vous connaissez sans doute,
  • 3:26 - 3:29
    mais s'il y a une seule personne qui
    ne la connaît pas,
  • 3:29 - 3:31
    je la raconte quand même.
  • 3:31 - 3:33
    C'est l'histoire d'un homme qui passe
    devant une cathédrale
  • 3:33 - 3:36
    et il voit trois ouvriers qui
    sont occupés à tailler des pierres.
  • 3:36 - 3:38
    Il demande au premier :
    « Qu'est-ce que tu fais ? »
  • 3:38 - 3:41
    « Moi, Monsieur, vous voyez bien,
    je suis occupé à tailler une pierre.
  • 3:41 - 3:42
    C'est un métier terrible,
  • 3:42 - 3:45
    on ne gagne pas d'argent,
    c'est affreux, etc. »
  • 3:45 - 3:47
    Puis, il passe devant le deuxième
  • 3:47 - 3:50
    qui fait un petit peu moins la gueule
  • 3:50 - 3:52
    et qui dit : « Moi je taille une pierre,
  • 3:52 - 3:56
    je taille des pierres aussi,
    mais enfin finalement,
  • 3:56 - 4:00
    c'est quand même bien,
    je suis en plein air,
  • 4:00 - 4:03
    et je gagne un peu ma vie
    pour nourrir mes enfants. »
  • 4:03 - 4:05
    Et puis il passe devant le troisième
    qui fait la même chose
  • 4:05 - 4:07
    que les deux premiers.
    Il lui dit : « Et toi tu fais quoi ? »
  • 4:07 - 4:08
    « Bah moi, Monsieur,vous voyez bien
  • 4:08 - 4:10
    je suis occupé à construire
    une cathédrale ! »
  • 4:10 - 4:11
    Et il est tout heureux.
  • 4:11 - 4:12
    Donc j'explique à mes étudiants :
  • 4:12 - 4:15
    voilà trois ouvriers
    qui font exactement la même chose.
  • 4:15 - 4:17
    Mais pourtant la question n'est pas
    de savoir ce qu'ils font,
  • 4:17 - 4:19
    mais dans quel état d'esprit
    ils le font.
  • 4:19 - 4:21
    Je dis : « Vous, par exemple,
  • 4:21 - 4:24
    pourquoi vous voulez devenir
    ingénieur commercial
  • 4:24 - 4:27
    ou licencié en science consulaire ? »
  • 4:27 - 4:30
    Ils me prennent un peu pour un dingue
  • 4:30 - 4:32
    parce que je viens donner
    un cours de droit des affaires
  • 4:32 - 4:35
    et j'entends derrière dans l'auditoire :
    « Pour le pognon ! »
  • 4:35 - 4:39
    Je dis : « Très bien, parlons-en un peu,
    c'est quoi l'argent pour vous ? »
  • 4:39 - 4:43
    Vous savez, vous pouvez considérer
    que l'argent c'est une matière inerte
  • 4:44 - 4:47
    que vous allez tenter d'accumuler le
    plus possible pour soigner vos angoisses.
  • 4:47 - 4:49
    Quelles angoisses ?
  • 4:49 - 4:52
    Eh bien d'abord l'angoisse
    par rapport à la finitude de votre vie,
  • 4:52 - 4:54
    parce que figurez-vous que l'argent
    c'est un nombre
  • 4:54 - 4:56
    et que par définition
    le nombre est infini.
  • 4:56 - 5:00
    Donc pour conjurer l'angoisse
    par rapport à la finitude de votre vie,
  • 5:00 - 5:03
    vous serez peut-être tentés
    d'accumuler le plus possible de l'argent.
  • 5:03 - 5:09
    Ou alors je dis : « Vous considérerez
    que l'argent, c'est une énergie. »
  • 5:09 - 5:12
    Une belle énergie
    si vous faites de belles choses
  • 5:12 - 5:13
    pour ou avec l'argent,
  • 5:13 - 5:16
    une énergie moche si vous faites
    des choses moches pour ou avec.»
  • 5:16 - 5:23
    Alors me voilà arrivé au terme
    d'un septennat sabbatique aujourd'hui,
  • 5:23 - 5:27
    et donc j'avais créé
    cette association qui s'appelle
  • 5:27 - 5:30
    la Ligue des Optimistes
    du Royaume de Belgique
  • 5:30 - 5:32
    - c'est un truc un peu surréaliste -
    (Rires)
  • 5:32 - 5:36
    c'est un peu belge.
  • 5:36 - 5:45
    Mais enfin, l'idée au fond,
    c'est de faire émerger, je dirais,
  • 5:45 - 5:49
    avec un peu de légèreté, une idée
    plus sérieuse qu'elle n'en a l'air.
  • 5:49 - 5:50
    L'idée, c'est quoi ?
  • 5:50 - 5:56
    J'essaie de... Ah voilà, attendez.
    (Réglages techniques)
  • 5:56 - 6:01
    L'idée c'est de dire : je suis le maître
    de mes pensées et pas l'inverse.
  • 6:01 - 6:08
    Si je suis le maître de ma pensée,
    décidément - bon tant pis
  • 6:08 - 6:15
    si je suis le maître de ma pensée,
    je suis une personne responsable,
  • 6:15 - 6:20
    si j'ai cette responsabilité,
    je suis responsable pour ma vie,
  • 6:20 - 6:22
    pour mon environnement,
    pour le monde.
  • 6:22 - 6:27
    Donc l'idée au fond,
    c'est de dire que l'optimisme,
  • 6:27 - 6:30
    ce n'est pas une aptitude
    congénitale au bonheur
  • 6:30 - 6:32
    qui nous affranchirait
    de tous les problèmes douloureux
  • 6:32 - 6:34
    et des grands chagrins de notre vie.
  • 6:34 - 6:38
    L'optimisme au fond,
    relève d'une décision et d'une discipline
  • 6:38 - 6:41
    et en fait il constitue aussi
  • 6:41 - 6:44
    le fondement
    de la responsabilité de chacun.
  • 6:44 - 6:48
    C'est de dire que si nous voulons
    que le monde aille mieux,
  • 6:48 - 6:50
    il va falloir que chacun s'y implique
  • 6:50 - 6:53
    et je pense que c'est ça,
    fondamentalement, l'idée.
  • 6:53 - 6:58
    Alors vous savez, on a, je veux dire,
    on a bien entendu aujourd'hui,
  • 6:58 - 7:01
    on parle beaucoup de la crise.
  • 7:01 - 7:06
    Cette crise est bien sûr une crise
    économique difficile, douloureuse,
  • 7:06 - 7:10
    mais c'est probablement,
    et peut-être davantage encore,
  • 7:10 - 7:12
    une crise du sens.
  • 7:12 - 7:16
    C'est-à-dire que nous avons appris
    très bien comment faire les choses.
  • 7:16 - 7:20
    Les avancées technologiques
    de ces dernières années sont fulgurantes
  • 7:20 - 7:24
    en matière informatique,
    en matière technologique, etc.
  • 7:24 - 7:27
    Mais le problème, c'est que
    nous ne savons plus pourquoi.
  • 7:27 - 7:31
    Et c'est ça, la question du sens.
  • 7:31 - 7:35
    Alors, j'ai créé cette association,
  • 7:35 - 7:37
    la Ligue des Optimistes
    du Royaume de Belgique,
  • 7:37 - 7:41
    qui est une association qui compte
    aujourd’hui 5 000 membres en Belgique.
  • 7:41 - 7:44
    Nous avons créé
    des petites et des grandes sœurs,
  • 7:44 - 7:47
    notamment aux Pays-Bas, en Allemagne,
  • 7:47 - 7:49
    dans votre pays, en France ici,
  • 7:49 - 7:51
    mais notamment
    avec France Roque, Philippe Gabilliet,
  • 7:51 - 7:53
    Jean d'Ormesson, Erik Orsenna,
  • 7:53 - 7:57
    Matthieu Ricard, Eric-Emmanuel Schmitt,
    Jean-Michel Guenassia.
  • 7:57 - 8:05
    En Suisse, à Monaco, au Bénin,
    et on est occupé maintenant -
  • 8:05 - 8:07
    et en Espagne aussi -
  • 8:07 - 8:09
    on est occupé maintenant
    avec la Norvège, le Canada,
  • 8:09 - 8:12
    le Congo, Congo-Brazzaville
    et une dizaine de pays en Afrique.
  • 8:12 - 8:15
    Et alors nous avons constitué
    une association internationale
  • 8:15 - 8:18
    qui s'appelle Optimistes Sans Frontières
  • 8:18 - 8:21
    dont aujourd'hui d'ailleurs
    le président est Français.
  • 8:21 - 8:24
    L'idée c'est que tous les deux ans,
    la présidence change
  • 8:24 - 8:27
    et tout cela constitue
    le concept de l'Optimistan.
  • 8:27 - 8:30
    Alors l'Optimistan, c'est quoi ?
  • 8:30 - 8:33
    L'Optimistan, c'est un état métaphorique,
  • 8:33 - 8:35
    c'est un état poétique,
  • 8:35 - 8:38
    c'est un nouvel état de conscience
  • 8:38 - 8:41
    selon cette formule de Teilhard
    de Chardin, qui disait que :
  • 8:41 - 8:44
    « A mesure que le monde se complexifiera,
  • 8:44 - 8:46
    il conviendra d'en élever
    l'état de conscience. »
  • 8:46 - 8:49
    Donc la proposition que nous formulons,
  • 8:49 - 8:52
    c'est de dire : « Créons ensemble
    un nouvel état de conscience »,
  • 8:52 - 8:56
    et d'ailleurs,
    tous les citoyens de l'Optimistan,
  • 8:56 - 9:00
    c'est-à-dire tous les membres
    de toutes les associations d'optimistes,
  • 9:00 - 9:03
    recevront bientôt
    un vrai passeport de l'Optimistan
  • 9:03 - 9:08
    avec un QR Code qui nous permettra
    d'entrer en contact avec chacun d'eux.
  • 9:08 - 9:15
    Mais pour moi l'optimisme, ce n'est pas
    uniquement le contraire du pessimisme.
  • 9:15 - 9:19
    Je pense que c'est davantage encore
    le contraire du cynisme.
  • 9:19 - 9:22
    Le cynisme, ça c'est une véritable peste,
  • 9:22 - 9:26
    et je pense réellement que, aujourd'hui,
  • 9:26 - 9:31
    le monde est en train d'évoluer
    de manière extrêmement cynique.
  • 9:31 - 9:36
    Ce capitalisme financier
    est devenu absolument cynique.
  • 9:36 - 9:38
    Et je pense que ce monde-là,
    ce monde que nous avons construit
  • 9:38 - 9:41
    ici en Occident, ce monde de l'argent,
  • 9:41 - 9:46
    ce monde-là, on va devoir le détruire.
  • 9:46 - 9:49
    Et je crois qu'il va mourir
    d'ailleurs de son cynisme
  • 9:49 - 9:53
    au même titre que le communisme
    est mort de son cynisme,
  • 9:53 - 9:57
    s'il n'évolue pas, et rapidement,
    vers davantage de fraternité.
  • 9:57 - 10:03
    Donc je pense qu'au fond, l'optimisme,
    c'est aussi cette prise de conscience
  • 10:03 - 10:06
    que nous sommes tous reliés
    les uns aux autres
  • 10:06 - 10:10
    et que nous sommes aussi
    reliés à la planète.
  • 10:10 - 10:13
    Et donc je pense que l'idée,
    c'est quand même
  • 10:13 - 10:16
    de remettre un peu de souffle dans la vie
  • 10:16 - 10:19
    et que nous ne devenions pas
    la vermine de la planète.
  • 10:19 - 10:24
    Donc moi, ce que je voudrais faire,
    c'est, à la limite, participer,
  • 10:24 - 10:27
    modestement, au réenchantement du monde.
  • 10:27 - 10:32
    Cela me paraît une tâche
    absolument fondamentale.
  • 10:32 - 10:36
    Je pense que, si vous voulez,
    nous avons aujourd'hui...
  • 10:36 - 10:39
    on a bien compris
    comment faire les choses,
  • 10:39 - 10:42
    mais maintenant,
    il faudrait qu'on remette de l'esprit.
  • 10:42 - 10:47
    Par exemple, nous avons également
  • 10:47 - 10:52
    un grand projet qui est de créer
    une école d'actionnaires :
  • 10:52 - 10:54
    la Optimistan Share Holder School.
  • 10:54 - 10:56
    Pourquoi
    une Optimistan Share Holder School ?
  • 10:56 - 11:00
    Mais parce que, vous savez,
    il y a longtemps qu'on me dit
  • 11:00 - 11:03
    que je devrais absolument créer
    une Optimistan Business School.
  • 11:03 - 11:06
    J'ai un problème avec les Business School
  • 11:06 - 11:12
    qui enseignent que
    le but de l'entreprise, c'est le profit.
  • 11:12 - 11:17
    Moi je pense que ça, c'est encore
    la manifestation d'un cynisme.
  • 11:17 - 11:20
    Je pense que le but de l'entreprise,
    ça n'est le profit,
  • 11:20 - 11:23
    le but de l'entreprise,
    c'est l'action juste
  • 11:23 - 11:26
    pour l'humanité et pour le monde
  • 11:26 - 11:30
    et que le profit doit être
    la conséquence nécessaire
  • 11:30 - 11:33
    de l'entreprise.
  • 11:33 - 11:36
    C'est le profit évidemment
    qui est absolument nécessaire
  • 11:36 - 11:41
    mais qui est là pour, en fait,
    assurer la pérennité de l'entreprise
  • 11:41 - 11:42
    mais ça ne peut pas être le but.
  • 11:42 - 11:47
    Et donc, ce que je voudrais,
    c'est parler, en quelque sorte,
  • 11:47 - 11:51
    aux personnes qui ont véritablement
    le pouvoir de décision.
  • 11:51 - 11:57
    Parce que malheureusement,
    on constate que de nombreux managers
  • 11:57 - 12:01
    se comportent comme, je dirais,
    de véritables mercenaires
  • 12:01 - 12:04
    d'un capital qui devient
    de plus en plus cupide.
  • 12:04 - 12:08
    Et ce que je ne peux plus supporter,
    très franchement,
  • 12:08 - 12:11
    c'est d'entendre des actionnaires dire :
  • 12:11 - 12:13
    « Oui, mais nous donnons
    du travail aux ouvriers. »
  • 12:13 - 12:17
    Je n'ai jamais entendu un ouvrier dire :
  • 12:17 - 12:21
    « Oui, mais je donne du
    dividende à mes actionnaires.»
  • 12:21 - 12:27
    Eh bien, je dis non,
    non, ce ne sont pas les actionnaires
  • 12:27 - 12:32
    qui donnent du travail
    aux ouvriers ou aux salariés.
  • 12:32 - 12:37
    Ce sont les entreprises qui donnent
    des revenus du travail aux uns
  • 12:37 - 12:40
    et des revenus du dividende aux autres.
  • 12:40 - 12:42
    Ce ne sont pas les uns
    qui créent le travail
  • 12:42 - 12:45
    et les autres qui créent la richesse.
  • 12:45 - 12:46
    C'est un tout.
  • 12:46 - 12:50
    Et donc je pense qu'il
    va falloir réfléchir, vraiment à...
  • 12:50 - 12:53
    il va falloir repenser, je dirais,
  • 12:53 - 12:58
    la question essentielle
    de la conscience de l'entreprise.
  • 12:58 - 13:01
    Parce qu'on parle beaucoup
    de culture d'entreprise,
  • 13:01 - 13:05
    mais on ne parle pas beaucoup
    de la conscience des entreprises.
  • 13:05 - 13:08
    Or, je pense que c'est
    absolument indispensable d'y réfléchir.
  • 13:08 - 13:13
    Donc, je crois vraiment que
    le capitalisme financier, aujourd'hui,
  • 13:13 - 13:18
    tel qu'il est, tel qu'il évolue,
    eh bien, il ne peut plus rien pour l'homme
  • 13:18 - 13:21
    et, à mon avis, nous qui vivons
  • 13:21 - 13:25
    dans ce qui est encore une des parties
    les plus prospères de la planète,
  • 13:25 - 13:30
    eh bien, je dis nous qui avons inventé
    ce capitalisme financier,
  • 13:30 - 13:36
    nous devons réfléchir ici,
    nous avons, je dirais, le devoir impérieux
  • 13:36 - 13:39
    d'inventer un nouveau modèle de société
  • 13:39 - 13:43
    qui, s'il était appliqué par le
    monde entier, pourrait fonctionner.
  • 13:43 - 13:46
    Moi, j'aime beaucoup
    cette pensée d'Emmanuel Kant qui disait :
  • 13:46 - 13:49
    « Il faut agir de telle sorte
    que l'ordre du monde ne soit pas troublé
  • 13:49 - 13:51
    si tout le monde agissait
    comme nous agissons. »
  • 13:51 - 13:55
    Or, il se fait que
    si le monde entier se mettait à vivre
  • 13:55 - 13:59
    selon le modèle de surproduction
    et de surconsommation
  • 13:59 - 14:03
    de biens à faible bonheur ajouté
    que nous avons inventé ici,
  • 14:03 - 14:06
    eh bien la vie sur Terre
    ne sera plus possible pour nos enfants.
  • 14:06 - 14:10
    La question que je pose est de savoir :
    est-ce que c'est ça que nous voulons ?
  • 14:10 - 14:12
    Moi pas. Et si moi je ne le veux pas,
  • 14:12 - 14:18
    je pense que des parents congolais,
    new-yorkais, argentins, japonais,
  • 14:18 - 14:20
    ont aussi le droit de vouloir
  • 14:20 - 14:24
    que la vie soit encore possible
    pour leurs enfants.
  • 14:24 - 14:28
    Et donc, moi je pense que nous qui avons,
    qui vivons dans cette partie de la planète
  • 14:28 - 14:33
    qui a une population scolarisée,
    où, je dirais,
  • 14:33 - 14:38
    la pauvreté est encore contrôlée,
    quoique,
  • 14:38 - 14:43
    eh bien, je dis que nous avons aussi
    le devoir d'inventer un nouveau modèle.
  • 14:43 - 14:44
    Voilà, c'est la proposition que je fais.
  • 14:44 - 14:50
    Donc un nouvel état de conscience
    et je pense que si nous nous regroupons,
  • 14:50 - 14:52
    si tout le monde se met ensemble,
  • 14:52 - 14:58
    on peut vraiment faire émerger
    une nouvelle façon de vivre ensemble
  • 14:58 - 15:01
    qui, à mon avis,
    sera beaucoup plus heureuse,
  • 15:01 - 15:04
    qui, forcément, va être un petit peu...
  • 15:04 - 15:09
    va libérer beaucoup d'énergie
    et voilà la proposition que je formule.
  • 15:09 - 15:13
    A la Ligue des Optimistes en Belgique,
  • 15:13 - 15:16
    on organise beaucoup de conférences
  • 15:16 - 15:22
    et après les conférences, on offre,
    on fait toujours une petite réception
  • 15:22 - 15:25
    et puisque je sais que
    ça va être une interruption maintenant,
  • 15:25 - 15:28
    vous avez été très courageux
    jusqu'à présent,
  • 15:28 - 15:31
    vous avez été très sages,
    c'est très très bien,
  • 15:31 - 15:34
    eh bien, en fait,
    ce que je demande à chaque fois
  • 15:34 - 15:36
    aux gens qui assistent à la réception :
  • 15:36 - 15:40
    ne partez pas
    avant d'avoir parlé à trois personnes
  • 15:40 - 15:42
    que vous ne connaissiez pas auparavant.
  • 15:42 - 15:44
    Voilà, je vous remercie.
  • 15:44 - 15:57
    (Applaudissements)
Title:
L'optimisme est une discipline | Luc Simonet | TEDxLille
Description:

Luc Simonet nous propose d'inventer un nouveau modèle de société, fondé sur l'optimisme. L'optimisme est en effet à la portée de tout un chacun, il suffit de s'y adonner. En apparence anodine, cette idée, si elle se répandait, pourrait bouleverser nos façons de vivre et d'envisager le monde. Devenir citoyen de l'Optimistan est une véritable déclaration d'aspiration au bonheur et au mieux-vivre, un acte de bienveillance politique pour soi et les autres.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:05
  • Bonsoir Mélanie,

    je vous renvoie votre traduction car elle ne respecte pas la règle de 42 caractères par lignes de sous-titres. 9 lignes sont dans ce cas.

    Il faut aussi remplacer les " par « et ».

    Merci de jeter un œil aux recommandations :
    http://www.ted.com/participate/translate/guidelines

    Bonne soirée
    Eric

French subtitles

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