La nature est partout, il faut simplement apprendre à la voir
-
0:01 - 0:04Nous sommes en train de voler
la nature à nos enfants. -
0:05 - 0:08Attention, je ne dis pas
que nous détruisons la nature -
0:08 - 0:10qu'ils voudraient que l'on préserve,
-
0:10 - 0:13même si malheureusement,
c'est aussi le cas. -
0:13 - 0:18Ce que je veux dire par là, c'est
que l'on a défini la nature d'une façon -
0:18 - 0:19si radicale et sévère
-
0:20 - 0:22que sous la définition
que nous avons choisie, -
0:22 - 0:25il n'y aura plus de nature
pour nos enfants -
0:25 - 0:27quand ils seront adultes.
-
0:27 - 0:29Mais il y a une solution.
-
0:30 - 0:31Laissez-moi vous expliquer.
-
0:32 - 0:35Actuellement, l'Homme utilise
la moitié de la planète -
0:35 - 0:38pour vivre, cultiver les terres
-
0:38 - 0:40et faire paître leurs animaux.
-
0:40 - 0:41En additionnant tous les humains,
-
0:41 - 0:46on pèserait 10 fois que ce que pèsent
tous les autres mammifères réunis. -
0:47 - 0:49On a construit des chemins
dans les forêts. -
0:50 - 0:54On a ajouté des particules de plastique
dans le sable des océans. -
0:54 - 0:59On a changé la composition chimique
des terres avec les engrais. -
0:59 - 1:02Et bien sûr, on a changé
la composition de l'air. -
1:02 - 1:04Quand vous respirez,
-
1:04 - 1:08vous inhalez 42 % de CO2 de plus
-
1:08 - 1:10que si vous respiriez en 1750.
-
1:11 - 1:14Tous ces changements, et bien d'autres,
-
1:14 - 1:18sont maintenant parfois rassemblés
sous la notion « d'Anthropocène. » -
1:18 - 1:21C'est un terme que les géologues
suggèrent de donner -
1:21 - 1:23à notre époque actuelle,
-
1:23 - 1:26à cause de l'influence
de l'homme sur la nature. -
1:26 - 1:30C'est juste une idée,
mais c'est utile -
1:30 - 1:34pour réfléchir à la dimension
de l'influence humaine sur la planète. -
1:35 - 1:37Alors, où se trouve la nature ?
-
1:37 - 1:40Qu'est-ce que la nature
dans un monde dominé par l'Homme ? -
1:41 - 1:46Il y a 25 ans, l'écrivain écologiste
Bill McKibben a dit -
1:46 - 1:50que puisque la nature
était séparée de l'Homme, -
1:50 - 1:52parce que le changement climatique
-
1:52 - 1:55impliquait que l'Homme
avait tout altéré sur Terre, -
1:55 - 1:58la nature n'existait donc plus.
-
1:58 - 2:00Son livre s’appelle même
« La Fin de la Nature ». -
2:02 - 2:04Je ne suis pas du tout
d'accord avec cette idée, -
2:04 - 2:06avec cette définition de la nature,
-
2:07 - 2:09parce que nous sommes
fondamentalement des animaux. -
2:09 - 2:11Nous avons évolué sur cette planète
-
2:11 - 2:16ensemble avec d'autres animaux,
avec qui nous avons partagé la planète, -
2:16 - 2:18avec toutes les plantes
et avec tous les microbes. -
2:18 - 2:21Je pense donc que la nature n'est pas
-
2:21 - 2:25indépendante de l'humanité,
homme et femme. -
2:25 - 2:29Je pense que la nature se trouve
partout où il y a de la vie, -
2:29 - 2:32là où plusieurs espèces vivent ensemble,
-
2:32 - 2:36n'importe où l'on trouve du vert
et du bleu, où la vie prospère et grandit. -
2:38 - 2:39Sous cette définition,
-
2:40 - 2:42les choses prennent une forme différente.
-
2:42 - 2:46Alors, je comprends qu'il y a
certains aspects de cette nature -
2:46 - 2:48qui nous parlent
d'une manière particulière. -
2:48 - 2:50Des endroits comme Yellowstone,
-
2:50 - 2:52la steppe de Mongolie,
-
2:52 - 2:53la Grande barrière de corail
-
2:53 - 2:55ou le parc du Serengeti.
-
2:55 - 2:59Des endroits que nous considérons
comme étant des représentations édéniques -
2:59 - 3:01de la nature avant
que nous ne la détruisions. -
3:03 - 3:07D'une certaine manière, ils ont été
préservés de nos activités quotidiennes. -
3:07 - 3:09Beaucoup de ces lieux
n'ont pas de route ou très peu, -
3:09 - 3:11et ainsi de suite.
-
3:11 - 3:17Mais au fond, même ces lieux sont
profondément influencés par l'Homme. -
3:17 - 3:19Prenons l'Amérique du Nord,
par exemple, -
3:19 - 3:21puisque nous y sommes.
-
3:21 - 3:24Il y a 15 000 ans, quand les premiers
humains sont arrivés ici, -
3:24 - 3:27ils ont commencé
à interagir avec la nature, -
3:27 - 3:31ce qui a mené à l'extinction
de nombreux grands animaux, -
3:31 - 3:33du mastodonte au paresseux géant,
-
3:33 - 3:35les tigres à dents de sabre,
-
3:35 - 3:38tous ces animaux cools
qui n'existent plus aujourd'hui. -
3:38 - 3:40Et quand ils ont disparu,
-
3:40 - 3:43les écosystèmes ne se sont pas arrêtés.
-
3:43 - 3:46D'énormes effets de ricochet
ont changé les prairies en forêts, -
3:46 - 3:49ont changé la composition
des forêts, arbre par arbre. -
3:50 - 3:52Alors, même dans ces paradis,
-
3:52 - 3:53même dans ces endroits parfaits,
-
3:54 - 3:57qui nous font penser à une époque
où il n'y avait pas d'humains, -
3:57 - 4:00en fait, nous regardons
un paysage humanisé. -
4:01 - 4:05Pas que des hommes préhistoriques,
mais des hommes historiques, autochtones -
4:05 - 4:08présents jusqu'à l'arrivée
des premiers colonisateurs. -
4:08 - 4:11Et cela vaut aussi
pour les autres continents. -
4:11 - 4:14L'Homme est impliqué dans la nature
-
4:14 - 4:17de manière très profonde
depuis très longtemps. -
4:18 - 4:20Récemment, quelqu'un m'a dit :
-
4:20 - 4:22« Il reste toujours des lieux sauvages. »
-
4:22 - 4:24J'ai répondu : « Où ça ?
Je veux y aller. » -
4:24 - 4:26Il a dit : « L'Amazone ! »
-
4:26 - 4:30J'ai pensé :
« Ah, l'Amazone ! J'en reviens. » -
4:30 - 4:33National Geographic m'a envoyée
à Manú National Park, -
4:33 - 4:34qui se trouve au Pérou,
-
4:35 - 4:38c'est un gros morceau
de forêt tropicale en friche, -
4:38 - 4:40protégé en tant que parc national,
-
4:40 - 4:43l'un des parcs les plus riches
en nature au monde. -
4:43 - 4:47Et quand je suis arrivée en canoë,
qu'ai-je trouvé ? Des gens. -
4:48 - 4:51Des gens qui y ont vécu pendant
des centaines et des milliers d'années. -
4:51 - 4:54Ils vivent là et ne surnagent pas
seulement au dessus la jungle. -
4:54 - 4:57Ils ont une relation profonde
avec la nature. -
4:57 - 5:00Ils chassent. Ils cultivent.
-
5:00 - 5:01Ils domestiquent les plantes.
-
5:01 - 5:04Ils utilisent les ressources
naturelles pour construire -
5:04 - 5:05et couvrir leurs maisons.
-
5:06 - 5:10Ils apprivoisent même des animaux
que nous considérions sauvages. -
5:10 - 5:12Ces gens sont là
-
5:12 - 5:15et ils interagissent avec l'environnement
de manière profonde, -
5:15 - 5:17et on peut le voir in situ.
-
5:17 - 5:20J'étais avec un anthropologue
durant le voyage -
5:20 - 5:22et il m'a dit en naviguant
sur la rivière : -
5:22 - 5:27« Il n'y a pas de vide
démographique dans l'Amazone. » -
5:27 - 5:29Cette affirmation m'a vraiment marquée,
-
5:29 - 5:32car ça veut dire que l'Amazone
tout entière est comme ça. -
5:32 - 5:33Il y a des gens partout.
-
5:34 - 5:36Bien d'autres forêts
tropicales sont pareilles, -
5:36 - 5:38mais pas seulement.
-
5:38 - 5:41Par le passé, les gens
ont influencé les écosystèmes -
5:41 - 5:44et ils continuent de le faire.
-
5:44 - 5:47même dans les lieux
où ils ne sont pas aussi visibles. -
5:48 - 5:53Alors, si toutes les définitions
de la nature que l'on utilise -
5:53 - 5:56impliquent qu'elle est vierge
-
5:56 - 5:57ou inhabitée,
-
5:57 - 6:03si cela nous amène à conclure
qu'il n'y a plus de nature, -
6:03 - 6:05alors, peut-être
que ces définitions sont mauvaises. -
6:05 - 6:09Peut-être qu'on devrait la définir
par la présence de plusieurs espèces, -
6:09 - 6:11par la présence de vie en plein essor.
-
6:11 - 6:13Pris comme ça,
-
6:13 - 6:15qu'obtient-on ?
-
6:15 - 6:17Eh bien, c'est comme un miracle.
-
6:17 - 6:20Soudain, la nature
est tout autour de nous. -
6:20 - 6:23Soudain, on voit cette chenille
de l'espèce des monarques -
6:23 - 6:25butiner sur cette plante
-
6:25 - 6:27et on prend conscience de sa présence,
-
6:27 - 6:29dans ce terrain vague à Chattanooga.
-
6:30 - 6:32Regardez ce terrain vague.
-
6:32 - 6:33Je veux dire, il y a probablement
-
6:33 - 6:36au moins une douzaine
d'espèces végétales qui y poussent -
6:36 - 6:39et qui permettent
à plein d'insectes de vivre, -
6:39 - 6:43c'est un espace non entretenu,
complètement sauvage. -
6:43 - 6:46C'est un genre de nature sauvage
juste sous notre nez, -
6:46 - 6:48qu'on ne remarque même pas.
-
6:49 - 6:51Il y a aussi un petit
paradoxe intéressant. -
6:51 - 6:53Cette nature,
-
6:53 - 6:55cet enclos sauvage et négligé
-
6:56 - 6:59de notre vie urbaine,
banlieusarde, agricole -
6:59 - 7:02qui passe sous notre radar,
-
7:02 - 7:05on peut dire que c'est encore
plus sauvage qu'un parc national, -
7:06 - 7:09parce que ces parcs
sont attentivement gérés -
7:09 - 7:10au XXIe siècle.
-
7:10 - 7:14Le Crater Lake dans le sud de l'Oregon,
le parc le plus proche de chez moi, -
7:14 - 7:19est un bon exemple de paysage
semblant venir du passé. -
7:19 - 7:21Mais ils le gèrent attentivement.
-
7:21 - 7:24Leur problème en ce moment,
c'est l'extinction du pin blanc. -
7:25 - 7:27Le pin blanc est beau, remarquable,
-
7:27 - 7:30je dirais que c'est
une large flore remarquable -
7:30 - 7:32qui pousse en haute altitude,
-
7:32 - 7:35en ce moment, ils ont beaucoup
de problèmes liés à une maladie. -
7:35 - 7:37Une rouille vésiculeuse est arrivée,
-
7:37 - 7:38la scolyte.
-
7:38 - 7:42Pour traiter ce problème, le service
du parc a commencé à planter -
7:42 - 7:46des graines résistantes
à la rouille dans le parc -
7:47 - 7:50même dans les régions sauvages.
-
7:50 - 7:53Ils mettent même des anti-scolytes
dans les zones clés -
7:53 - 7:55comme j'ai pu le voir, la dernière fois.
-
7:56 - 7:59Ce genre de mesure est bien plus courant
que vous ne le pensez. -
7:59 - 8:01Les parcs sont gérés minutieusement,
-
8:01 - 8:04la faune et la flore sont maintenues
à une certaine taille. -
8:04 - 8:05Les incendies sont contrôlés,
-
8:05 - 8:07voire déclenchés.
-
8:07 - 8:09Les espèces allogènes sont retirées
-
8:09 - 8:11et les natives sont réintroduites.
-
8:11 - 8:12En fait, j'ai vérifié,
-
8:12 - 8:15le parc national de Banff fait
exactement la même chose : -
8:15 - 8:16contrôler et déclencher les feux,
-
8:16 - 8:19surveiller les loups,
réintroduire les bisons. -
8:19 - 8:22Il faut beaucoup de travail pour
que ces endroits aient l'air naturels. -
8:22 - 8:25(Rires)
-
8:25 - 8:30(Applaudissements)
-
8:31 - 8:36Ce qu'il y a d'ironique,
c'est que les lieux que l'on aime le plus -
8:36 - 8:38sont les endroits
que l'on aime un peu trop, parfois. -
8:38 - 8:39Beaucoup aiment y aller
-
8:39 - 8:42et parce qu'on fait en sorte
qu’ils soient stables -
8:42 - 8:44malgré le monde qui change,
-
8:44 - 8:47ils se fragilisent peu à peu
au fil du temps. -
8:47 - 8:50Ce qui veut dire
que ce sont les pires lieux -
8:50 - 8:52pour emmener
nos enfants en vacances, -
8:52 - 8:54parce qu'on ne peut rien y faire.
-
8:54 - 8:55On ne peut pas grimper aux arbres,
-
8:55 - 8:56ni pêcher,
-
8:56 - 8:59on ne peut pas faire
un feu de camp n'importe où, -
8:59 - 9:01ni même ramener des pommes de pin.
-
9:01 - 9:03Il y a tant de règles et de restrictions,
-
9:03 - 9:05que pour un enfant,
-
9:05 - 9:07c'est la nature la plus pénible qui soit.
-
9:07 - 9:10Car les enfants n'aiment pas
faire de randonnées -
9:10 - 9:12dans un lieu magnifique
pendant 5 heures -
9:12 - 9:14pour ensuite avoir une vue magnifique.
-
9:14 - 9:16On le recherche peut-être, nous,
-
9:16 - 9:19mais les enfants veulent juste
s'accroupir à un endroit -
9:19 - 9:21et bricoler là, voir comment c'est,
-
9:21 - 9:25juste ramasser des trucs, construire
une maison ou un château, ces choses-là. -
9:26 - 9:29Par ailleurs, ce genre
d'endroits édéniques -
9:29 - 9:32sont généralement éloignés
de là où les gens vivent, -
9:32 - 9:35C'est cher d'y aller.
C'est dur de les visiter. -
9:35 - 9:38Ça veut dire que
ce n'est que pour les élites -
9:38 - 9:40et c'est vraiment un problème.
-
9:41 - 9:44The Nature Conservancy
a mené une enquête auprès des jeunes -
9:44 - 9:48et leur a demandé combien de temps
ils passaient dehors, -
9:48 - 9:51seulement 2 sur 5
passaient du temps dehors -
9:51 - 9:52plus d'une fois par semaine.
-
9:52 - 9:55Les trois autres restaient à la maison.
-
9:55 - 9:59Quand on leur demandait pourquoi,
qu'est-ce qui les retenait, -
9:59 - 10:02la réponse dans 61 % des cas était :
-
10:02 - 10:05« Il n'y a pas de zones naturelles
près de chez moi. » -
10:06 - 10:10C'est dingue et c'est absolument faux,
-
10:10 - 10:1371 % des gens aux États-Unis
-
10:13 - 10:16vivent à moins de 10 minutes
à pied d'un parc urbain. -
10:16 - 10:18Les chiffres sont sûrement similaires
dans les autres pays. -
10:18 - 10:21Et c'est sans compter votre jardin,
-
10:21 - 10:23les ruisseaux et les terrains vagues.
-
10:23 - 10:25Tout le monde habite
près de la nature. -
10:25 - 10:28Tous les enfants habitent
près de la nature. -
10:28 - 10:30On a simplement oublié
comment la percevoir. -
10:30 - 10:33On passe trop de temps à regarder
les reportages de David Attenborough -
10:33 - 10:35où la nature est vraiment sexy.
-
10:35 - 10:36(Rires)
-
10:36 - 10:40Et on a oublié comment apprécier la nature
qui se trouve juste à notre porte, -
10:40 - 10:42la nature des arbres dans la rue.
-
10:42 - 10:44Par exemple, à Philadelphie,
-
10:44 - 10:47il y a cette superbe
voie ferrée surélevée, -
10:47 - 10:49que l'on peut voir du sol,
qui a été abandonnée. -
10:49 - 10:52Ça pourrait nous faire penser
aux débuts de High Line à Manhattan, -
10:52 - 10:56c'est semblable, mais ils ne l'ont pas
encore transformée en parc, -
10:56 - 10:57bien que ce soit un projet.
-
10:57 - 11:01Pour l'instant, c'est une sorte
de petite étendue sauvage secrète, -
11:01 - 11:02au cœur de Philadelphie,
-
11:02 - 11:05et si vous savez où se trouve
le trou dans le grillage, -
11:05 - 11:07vous pouvez escalader
jusqu'au sommet -
11:07 - 11:10et trouver cette prairie
complètement sauvage, -
11:10 - 11:12flottant au-dessus de la ville.
-
11:13 - 11:15Et toutes ces plantes
proviennent d'une graine, -
11:15 - 11:17arrivée là par elle-même.
-
11:17 - 11:20C'est une nature totalement
indépendante et obstinée. -
11:20 - 11:22Et c'est en plein milieu de la ville.
-
11:22 - 11:25Ils ont envoyé des gens
pour faire des enquêtes biologiques -
11:25 - 11:28et il y a plus
de 50 espèces végétales là-bas. -
11:29 - 11:30Pas seulement des plantes.
-
11:30 - 11:33C'est un écosystème fonctionnel.
-
11:33 - 11:36Il crée de la terre, il isole le carbone.
-
11:36 - 11:38La pollinisation s'y produit.
-
11:38 - 11:40C'est réellement un écosystème.
-
11:41 - 11:45Les scientifiques ont commencé à utiliser
le terme de « nouveaux écosystèmes », -
11:45 - 11:48car ils sont souvent dominés
par les espèces allogènes -
11:48 - 11:50et car ils sont vraiment bizarres.
-
11:50 - 11:52Ils ne ressemblent à rien
de ce que l'on connaît. -
11:52 - 11:56Longtemps, on a ignoré
tous ces nouveaux écosystèmes. -
11:56 - 11:59On parle de champs agricoles
qui ont repoussé, -
11:59 - 12:02de plantations de bois qui ne sont pas
gérées quotidiennement, -
12:02 - 12:05des forêts de seconde venue
en général, toute la côte est, -
12:05 - 12:09où, après que les cultures sont parties
vers l'ouest, les forêts ont surgi. -
12:09 - 12:12Et bien sûr, presque tout Hawaï
-
12:12 - 12:14où les nouveaux écosystèmes
sont la norme, -
12:15 - 12:17où les espèces exotiques
dominent complètement. -
12:17 - 12:20Cette forêt-ci a
de l'érable de Queensland, -
12:20 - 12:22des fougères venant d'Asie du sud-est.
-
12:23 - 12:25On peut faire son propre
nouvel écosystème. -
12:25 - 12:26C'est très simple :
-
12:26 - 12:28arrêtez de tondre votre pelouse.
-
12:28 - 12:30(Rires)
-
12:30 - 12:33L'écologiste Ilkka Hanski
a fait cette expérience. -
12:33 - 12:36Il a arrêté de tondre sa pelouse
et après quelques années, -
12:36 - 12:40il a fait venir ses étudiants,
qui ont fait un bio-blitz dans son jardin -
12:40 - 12:44et ils ont trouvé 375 espèces végétales,
-
12:44 - 12:47dont deux espèces en voie d'extinction.
-
12:48 - 12:54Alors, quand vous êtes sur la future
High Line à Philadelphie, -
12:54 - 12:56entouré par cette nature sauvage,
-
12:56 - 13:00entouré par cette diversité,
cette abondance, ce rayonnement, -
13:00 - 13:01vous pouvez regarder à côté
-
13:01 - 13:04et voir le terrain de jeu
d'une école locale -
13:04 - 13:06qui ressemble à ça.
-
13:06 - 13:08Ces enfants ont ça...
-
13:08 - 13:09Selon ma définition,
-
13:09 - 13:11il y a beaucoup de nature sur la planète,
-
13:11 - 13:14mais ce lieu-là n'en ferait pas partie.
-
13:14 - 13:19Il n'y a que des êtres humains,
aucune plante, aucun animal. -
13:19 - 13:22Et ce que j'aurais voulu faire,
c'est installer une échelle -
13:22 - 13:26pour que ces enfants puissent venir
dans cette super prairie avec moi. -
13:26 - 13:29Je crois que c'est un peu le choix
auquel on doit faire face. -
13:29 - 13:34Si on pense que ces nouvelles
natures n'ont pas de valeur, -
13:35 - 13:38autant les recouvrir de pavés.
-
13:38 - 13:40Et dans un monde qui change,
-
13:40 - 13:43il faut être prudent
avec notre définition de la nature. -
13:44 - 13:46Afin de ne pas la voler à nos enfants,
-
13:46 - 13:48on doit faire deux choses.
-
13:48 - 13:52D'abord, on ne peut pas définir la nature
comme tout ce qui est intact. -
13:52 - 13:54Ça n'a jamais eu de sens.
-
13:54 - 13:57La nature n'est plus intacte
depuis des milliers d'années. -
13:57 - 14:00Ça exclut la majorité de la nature
que les gens peuvent visiter -
14:00 - 14:02et avec laquelle se connecter,
-
14:02 - 14:06y compris la seule nature
que les enfants ne peuvent pas toucher. -
14:06 - 14:09Ce qui m'amène
à la deuxième chose à faire : -
14:09 - 14:11laissons les enfants toucher la nature,
-
14:12 - 14:14tout ce qui n'est pas touché est délaissé.
-
14:14 - 14:17(Applaudissements)
-
14:23 - 14:27On fait face à de sévères problèmes
environnementaux sur cette planète. -
14:27 - 14:29Le changement climatique entre autres.
-
14:29 - 14:34Il y en a d'autres : la perte d'habitat,
la chose qui m'empêche le plus de dormir. -
14:34 - 14:35Mais pour les résoudre,
-
14:35 - 14:38on a besoin de gens
intelligents et dévoués -
14:38 - 14:40qui se préoccupent de la nature.
-
14:40 - 14:43Et la seule façon d'élever une génération
-
14:43 - 14:44qui se préoccupe la nature
-
14:44 - 14:46est de la laisser être
en contact avec elle. -
14:46 - 14:51J'ai une « théorie des cabanes »
sur l'écologie et sur la préservation. -
14:51 - 14:54Tous les écologistes
et les biologistes que je connais, -
14:54 - 14:56tous les restaurateurs que je connais,
-
14:56 - 14:58ont construit des cabanes
quand ils étaient enfants. -
14:59 - 15:01Avec une génération qui
ne sait pas construire une cabane, -
15:01 - 15:04on aura une génération ne sachant pas
s'intéresser à la nature. -
15:04 - 15:08Je ne veux pas être celle qui dira
à cet enfant issu d'un programme spécial -
15:08 - 15:10qui emmène les enfants pauvres
de Philadelphie -
15:10 - 15:12dans les parcs de la ville,
-
15:12 - 15:14je ne veux pas être celle qui lui dira
-
15:14 - 15:19que la fleur qu'il a dans la main
est une mauvaise herbe qu'il faut jeter. -
15:20 - 15:23Je préférerais plutôt
apprendre de ce garçon -
15:23 - 15:26que peu importe
l'origine de cette plante, -
15:26 - 15:30elle est belle et elle mérite
d'être appréciée. -
15:30 - 15:31Merci beaucoup.
-
15:31 - 15:39(Applaudissements)
- Title:
- La nature est partout, il faut simplement apprendre à la voir
- Speaker:
- Emma Marris
- Description:
-
Comment définir « la nature » ? Si on la définit comme une chose indépendante de l'homme, alors elle n'existe plus. Voici ce que nous explique l'écrivaine écologiste Emma Marris. Elle nous demande de redéfinir la nature, laquelle n'inclurait pas seulement la nature pure et sauvage, mais aussi les carrés négligés dans la ville où les plantes poussent, et elle nous encourage à y emmener nos enfants pour qu'ils puissent l'approcher et y jouer, pour qu'un jour, ils puissent l'aimer et la protéger.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 15:52
eric vautier approved French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
eric vautier edited French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
Morgane Quilfen accepted French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit | ||
Thomas Prigent edited French subtitles for Emma Marris speaks at TEDSummit |