La prochaine crise des antibiotiques
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0:01 - 0:04Le premier patient a avoir été
jamais traité avec un antibiotique -
0:04 - 0:06a été un policier d'Oxford.
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0:06 - 0:08Pendant son jour de congé,
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0:08 - 0:11il s'est égratigné avec une épine
de rosier en jardinant. -
0:11 - 0:15Cette petite égratignure
s'est infectée. -
0:15 - 0:17Quelques jours plus tard,
sa tête était enflée -
0:17 - 0:19par des abcès,
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0:19 - 0:21et ses yeux étaient
tellement infectés -
0:21 - 0:23qu'on a dû les lui enlever.
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0:23 - 0:26En février 1941,
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0:26 - 0:28ce pauvre homme était
à l'article de la mort. -
0:28 - 0:32Il était à l'Infirmerie Radcliffe,
à Oxford, -
0:32 - 0:34et, heureusement pour lui,
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0:34 - 0:35une petite équipe de médecins
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0:35 - 0:37conduite par le Dr Howard Florey
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0:37 - 0:39avait réussi à synthétiser
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0:39 - 0:42une toute petite quantité
de pénicilline, -
0:42 - 0:44un médicament
qui avait été découvert -
0:44 - 0:4612 ans plus tôt
par Alexander Fleming, -
0:46 - 0:50mais n'avait jamais été utilisé
pour traiter un être humain ; -
0:50 - 0:53en fait personne ne savait
si le médicament marcherait, -
0:53 - 0:56ou s'il était plein d'impuretés
qui allaient tuer le patient, -
0:56 - 0:58mais Florey et son équipe
considérèrent -
0:58 - 1:00que s'ils devaient l'employer,
autant le faire -
1:00 - 1:02sur quelqu'un qui allait mourir
de toute façon. -
1:02 - 1:06Et donc, ils administrèrent
le médicament -
1:06 - 1:09à Albert Alexander,
ce policier d'Oxford, -
1:09 - 1:11et en l'espace de 24 heures,
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1:11 - 1:13il commença à aller mieux.
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1:13 - 1:17Sa fièvre tomba,
il retrouva son appétit. -
1:17 - 1:20Le deuxième jour,
il allait encore mieux. -
1:20 - 1:22Ils commençaient à être
à court de pénicilline, -
1:22 - 1:24alors ils emportèrent
son urine au labo -
1:24 - 1:27pour re-synthétiser la pénicilline
à partir de cette urine -
1:27 - 1:29et la lui redonner,
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1:29 - 1:30et ça a marché.
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1:30 - 1:33Le quatrième jour, il était
en bonne voie de guérison. -
1:33 - 1:34C'était un miracle !
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1:34 - 1:38Le cinquième jour, ils se retrouvèrent
à court de pénicilline, -
1:38 - 1:41et le pauvre homme mourut.
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1:41 - 1:43L'histoire ne finit donc pas
si bien que ça, -
1:43 - 1:48mais heureusement
pour des millions d'autres gens, -
1:48 - 1:51comme cette enfant traitée
au début des années 1940, -
1:51 - 1:54qui elle aussi
mourait de septicémie, -
1:54 - 1:57et qui, en l'espace de 6 jours,
comme vous pouvez le voir, -
1:57 - 2:00guérit grâce à ce médicament
merveilleux, la pénicilline, -
2:00 - 2:02des millions de gens ont survécu,
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2:02 - 2:06et la santé mondiale
a été transformée. -
2:06 - 2:09Les antibiotiques
ont été utilisés -
2:09 - 2:12pour ce genre de patients,
-
2:12 - 2:14mais aussi de façon
plus frivole, -
2:14 - 2:16dans certains cas,
-
2:16 - 2:18pour traiter juste un rhume
ou la grippe, -
2:18 - 2:20qui ne répondent pas forcément
aux antibiotiques. -
2:20 - 2:24Et ils ont aussi été utilisés
en grandes quantités -
2:24 - 2:28à doses non thérapeutiques,
c'est à dire à faible concentrations, -
2:28 - 2:31pour accélérer la croissance
des poulets et des cochons. -
2:31 - 2:35Juste pour gagner quelques centimes
sur le prix de la viande, -
2:35 - 2:37on a utilisé beaucoup
d'antibiotiques sur les animaux, -
2:37 - 2:40pas pour les traiter,
pas pour des animaux malades, -
2:40 - 2:43mais essentiellement
pour accélérer leur croissance. -
2:43 - 2:46A quoi cela nous a-t-il mené ?
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2:46 - 2:48Fondamentalement,
l'usage massif des antibiotiques -
2:48 - 2:50partout dans le monde
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2:50 - 2:54a créé une telle pression de sélection
sur les bactéries -
2:54 - 2:56que les résistances sont maintenant
un problème, -
2:56 - 2:58car nous avons précisément
sélectionné -
2:58 - 3:00des bactéries résistantes.
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3:00 - 3:03Je suis sûr que vous en avez tous
entendu parler dans les journaux, -
3:03 - 3:05vous l'avez lu
dans tous les magazines -
3:05 - 3:07qui vous sont tombés
sous la main, -
3:07 - 3:09mais je veux vraiment
que vous compreniez -
3:09 - 3:10la portée de ce problème.
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3:10 - 3:12C'est grave.
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3:12 - 3:17La diapo suivante montre la résistance
de l'acinobacter au carbapénème. -
3:17 - 3:19L'acinobacter est un mauvais germe
nosocomial, -
3:19 - 3:21et les carbapénèmes sont pratiquement
-
3:21 - 3:23la classe d'antibiotiques
la plus forte -
3:23 - 3:25que nous puissions utiliser
sur ce germe. -
3:25 - 3:28Comme vous voyez,
en 1999, -
3:28 - 3:30voici la répartition
de la résistance, -
3:30 - 3:33essentiellement en dessous de 10%
aux États-Unis. -
3:33 - 3:46Maintenant, regardez ce qui se passe
quand on lance la vidéo. -
3:46 - 3:49Je ne sais pas où vous vivez,
-
3:49 - 3:51mais où que ce soit,
c'est certainement bien pire -
3:51 - 3:54aujourd'hui qu'en 1999,
-
3:54 - 3:58et c'est le problème
de la résistance aux antibiotiques. -
3:58 - 4:00C'est un problème mondial
-
4:00 - 4:02qui touche aussi bien les pays riches
que les pays pauvres. -
4:02 - 4:04On peut se poser la question,
-
4:04 - 4:06n'est-ce pas seulement
un problème médical ? -
4:06 - 4:09Si nous apprenions aux médecins
à moins utiliser d'antibiotiques, -
4:09 - 4:12si nous apprenions aux patients
à moins en demander, -
4:12 - 4:14peut-être que ça résoudrait
le problème, -
4:14 - 4:16et peut-être que les labos
pharmaceutiques -
4:16 - 4:18devraient travailler plus dur
pour développer -
4:18 - 4:19plus d'antibiotiques.
-
4:19 - 4:22Mais il y a quelque chose de fondamental
à propos des antibiotiques -
4:22 - 4:25qui les différencient des autres
médicaments, -
4:25 - 4:27qui est que si j'utilise mal
les antibiotiques -
4:27 - 4:28ou même si je les utilise bien,
-
4:28 - 4:32alors non seulement je suis concerné,
mais les autres le sont aussi, -
4:32 - 4:35de la même façon que si je prends
ma voiture pour aller travailler, -
4:35 - 4:37ou si je prends un avion
pour me déplacer, -
4:37 - 4:39il y a un coût
que j'impose aux autres, -
4:39 - 4:42à travers le changement climatique
qui touche tout le monde, -
4:42 - 4:44et que je ne prends pas forcément
en compte ce coût. -
4:44 - 4:48C'est ce que les économistes appelleraient
un problème des biens collectifs. -
4:48 - 4:49Ce problème est exactement
-
4:49 - 4:52ce que nous affrontons
dans le cas des antibiotiques : -
4:52 - 4:53nous négligeons -
-
4:53 - 4:56et nous, incluant les personnes,
les patients, -
4:56 - 4:59les hôpitaux,
les systèmes de santé complets - -
4:59 - 5:01nous négligeons
les coûts imposés aux autres -
5:01 - 5:04par notre façon d'utiliser
les antibiotiques. -
5:04 - 5:06C'est un problème similaire
-
5:06 - 5:08à un autre que nous connaissons tous,
-
5:08 - 5:10l'utilisation du pétrole
et de l'énergie. -
5:10 - 5:11Bien sûr, l'usage de l'énergie
-
5:11 - 5:14à la fois épuise l'énergie,
-
5:14 - 5:18et entraine la pollution locale
et le changement climatique. -
5:18 - 5:20Et typiquement,
avec l'énergie, -
5:20 - 5:22on peut traiter le problème
de deux façons. -
5:22 - 5:26Nous pouvons faire un meilleur usage
du pétrole que nous avons, -
5:26 - 5:28ce qui est analogue
à faire meilleur usage -
5:28 - 5:29des antibiotiques existants,
-
5:29 - 5:31et nous pouvons faire ça
de plusieurs façons -
5:31 - 5:33que nous verrons dans un instant.
-
5:33 - 5:37L'autre option est :
"creuse, chéri, creuse", -
5:37 - 5:41ce qui pour les antibiotiques
revient à en chercher de nouveaux. -
5:41 - 5:43Ces deux options
ne sont pas indépendantes. -
5:43 - 5:47Elles sont liées,
car si nous investissons lourdement -
5:47 - 5:49dans de nouveaux puits de pétrole,
-
5:49 - 5:52nous diminuons l'incitation
à économiser le pétrole, -
5:52 - 5:54et la même chose arrivera
pour les antibiotiques. -
5:54 - 5:56L'inverse est vrai aussi,
-
5:56 - 5:59si nous faisons bon usage
de nos antibiotiques, -
5:59 - 6:02nous aurons moins besoin
d'investir -
6:02 - 6:04dans le développement
de nouveaux médicaments. -
6:04 - 6:06Et si vous pensiez que les deux options
-
6:06 - 6:08sont parfaitement équivalentes,
-
6:08 - 6:10vous devriez considérer
-
6:10 - 6:13que c'est vraiment un jeu
auquel nous jouons. -
6:13 - 6:15Le jeu de la co-évolution,
-
6:15 - 6:18qui est,
dans cette image là, -
6:18 - 6:20entre les guépards
et les gazelles. -
6:20 - 6:23Les guépards ont évolué
pour courir plus vite, -
6:23 - 6:24parce que sinon,
-
6:24 - 6:26ils n'auraient rien
pour le déjeuner. -
6:26 - 6:28Les gazelles ont évolué
pour courir plus vite -
6:28 - 6:31car sinon,
elles seraient le déjeuner. -
6:31 - 6:34C'est à ce jeu que nous jouons
contre les bactéries, -
6:34 - 6:36sauf que nous ne sommes pas
les guépards, -
6:36 - 6:38nous sommes les gazelles.
-
6:38 - 6:41Juste pendant la durée
de cette courte présentation, -
6:41 - 6:43les bactéries
auraient eu le temps -
6:43 - 6:45d'avoir des enfants
et des petits-enfants, -
6:45 - 6:47et auraient trouvé
comment être résistantes, -
6:47 - 6:50juste par le jeu de la sélection
et des essais et erreurs -
6:50 - 6:51en essayant
encore et encore. -
6:51 - 6:55Comment alors garder une longueur d'avance
sur les bactéries ? -
6:55 - 6:57Nous avons des processus
de découvertes de médicaments, -
6:57 - 6:59la sélection des molécules,
-
6:59 - 7:00nous avons les essais cliniques,
-
7:00 - 7:03et puis, quand nous pensons
tenir un médicament, -
7:03 - 7:06nous avons les protocoles
de contrôle de la FDA. -
7:06 - 7:08Et une fois
que nous avons fait tout ça, -
7:08 - 7:11nous essayons encore
de garder une longueur d'avance -
7:11 - 7:13sur les bactéries.
-
7:13 - 7:16C'est donc clairement un jeu
que nous pouvons pas continuer, -
7:16 - 7:16ni même gagner
-
7:16 - 7:18juste en innovant
pour rester en tête. -
7:18 - 7:22Nous devons ralentir le rythme
de la co-évolution, -
7:22 - 7:25et nous pouvons emprunter
des idées intéressantes -
7:25 - 7:27à la question de l'énergie,
-
7:27 - 7:29et voir
ce que nous pourrions faire -
7:29 - 7:30avec les antibiotiques.
-
7:30 - 7:33Si on pense à la façon
dont nous gérons -
7:33 - 7:34le prix de l'énergie,
par exemple, -
7:34 - 7:36nous étudions
la taxation des émissions, -
7:36 - 7:39ce qui revient à imposer les coûts
de la pollution -
7:39 - 7:41aux les gens qui utilisent réellement
cette énergie. -
7:41 - 7:44Nous pourrions faire de même
avec les antibiotiques, -
7:44 - 7:47et peut-être que cela conduirait
-
7:47 - 7:49à ce qu'ils soient réellement
bien utilisés. -
7:49 - 7:52Il y a les subventions
pour les énergies propres, -
7:52 - 7:54qui incitent à passer
à des carburants moins polluants, -
7:54 - 7:57ou qui ne sont pas fossiles.
-
7:57 - 8:00Ici, l'analogie, c'est que
nous avons peut-être besoin -
8:00 - 8:02d'abandonner
l'usage des antibiotiques, -
8:02 - 8:06et, si on y pense, quels seraient
de bons substituts aux antibiotiques ? -
8:06 - 8:09Et bien, il apparait que tout
ce qui réduirait le besoin -
8:09 - 8:11pour les antibiotiques
fonctionnerait très bien, -
8:11 - 8:14comme améliorer le contrôle
des infections nosocomiales, -
8:14 - 8:16ou vacciner les gens,
-
8:16 - 8:19en particulier contre
la grippe saisonnière. -
8:19 - 8:21La grippe saisonnière
est certainement -
8:21 - 8:24la principale cause
d'usage des antibiotiques, -
8:24 - 8:27dans ce pays,
comme dans beaucoup d'autres, -
8:27 - 8:29et ça pourrait vraiment
être efficace. -
8:29 - 8:33Une troisième option serait d'introduire
des permis négociables. -
8:33 - 8:38Cela ressemble à un scénario futuriste,
-
8:38 - 8:40mais si vous considérez
que nous n'aurons peut-être -
8:40 - 8:43pas assez d'antibiotiques
pour les gens souffrant d'infections, -
8:43 - 8:46nous devrions envisager le fait
-
8:46 - 8:48de décider de ceux qui reçoivent
effectivement -
8:48 - 8:51des antibiotiques
plutôt que d'autres, -
8:51 - 8:54en se basant
sur les besoins cliniques, -
8:54 - 8:56mais aussi sur le prix.
-
8:56 - 8:59Et certainement, l'éducation
des consommateurs est efficace. -
8:59 - 9:01Très souvent,
les gens abusent des antibiotiques -
9:01 - 9:03ou en prescrivent trop,
sans forcément -
9:03 - 9:04savoir ce qu'ils font,
-
9:04 - 9:06et les retours d'expérience
-
9:06 - 9:08se sont révélés efficaces,
-
9:08 - 9:09que ce soit sur l'énergie --
-
9:09 - 9:12quand vous dites à quelqu'un
qu'il utilise -
9:12 - 9:14beaucoup d'énergie
durant l'heure de pointe, -
9:14 - 9:15il tendra à réduire sa consommation,
-
9:15 - 9:18et le même genre de mécanisme
a été montré -
9:18 - 9:19dans le cas des antibiotiques.
-
9:19 - 9:21Un hôpital de St-Louis
a simplement inscrit -
9:21 - 9:24sur un graphique
les noms des chirurgiens -
9:24 - 9:26dans l'ordre de la quantité
d'antibiotiques -
9:26 - 9:28qu'ils avaient utilisée
dans le mois. -
9:28 - 9:31C'était juste un retour d'information,
-
9:31 - 9:33il n'y avait pas d'humiliation,
-
9:33 - 9:35mais cela a surtout montré
aux chirurgiens -
9:35 - 9:37qu'ils pourraient peut-être repenser
-
9:37 - 9:39leur façon d'utiliser les antibiotiques.
-
9:39 - 9:40On peut faire aussi beaucoup
-
9:40 - 9:42sur le plan des approvisionnements.
-
9:42 - 9:45Si vous regardez le prix
de la pénicilline, -
9:45 - 9:47le coût journalier
est d'environ 10 centimes. -
9:47 - 9:48C'est un médicament
assez peu cher. -
9:48 - 9:52Si vous prenez les médicaments
qui ont été commercialisés depuis, -
9:52 - 9:53le linezolide ou la daptomycine,
-
9:53 - 9:55ils sont notablement plus chers.
-
9:55 - 10:00Dans un monde habitué à payer
les antibiotiques 10 centimes par jour, -
10:00 - 10:02l'idée de payer 180 dollars
par jour -
10:02 - 10:04semble énorme.
-
10:04 - 10:06Mais qu'est-ce que cela nous apprend ?
-
10:06 - 10:08Ce prix nous dit
-
10:08 - 10:10que nous ne devrions plus considérer
-
10:10 - 10:14les antibiotiques efficaces et bon marché
comme un acquis -
10:14 - 10:15dans un avenir proche.
-
10:15 - 10:18Ce prix nous signale
-
10:18 - 10:20que nous devrions peut-être
-
10:20 - 10:23faire bien plus attention
à la préservation de leur efficacité. -
10:23 - 10:25Ce prix est aussi un signal
-
10:25 - 10:28que nous devrions peut-être nous mettre
à chercher d'autres technologies, -
10:28 - 10:31de la même façon
que le prix de l'essence est un signal -
10:31 - 10:33et une impulsion pour,
par exemple, -
10:33 - 10:35développer les voitures électriques.
-
10:35 - 10:37Les prix sont des indicateurs
importants -
10:37 - 10:38et nous devons y prêter attention,
-
10:38 - 10:41mais nous devons aussi réfléchir
au fait que, -
10:41 - 10:45bien que ces prix élevés semblent
inhabituels pour des antibiotiques, -
10:45 - 10:47ils ne sont rien
comparés au coût journalier -
10:47 - 10:49de certains anti-cancéreux,
-
10:49 - 10:52qui peuvent ne sauver un patient
que pour quelques mois, peut-être un an, -
10:52 - 10:55alors que les antibiotiques peuvent
potentiellement -
10:55 - 10:56sauver un patient pour toujours.
-
10:56 - 10:57Cela va entrainer
-
10:57 - 10:59un changement complet
de paradigme ; -
10:59 - 11:01c'est aussi un changement angoissant,
-
11:01 - 11:03car en de nombreux endroits
de ce pays, -
11:03 - 11:05en de nombreux endroits
dans le monde, -
11:05 - 11:07l'idée de payer 200 dollars
-
11:07 - 11:10pour une journée
de traitement antibiotique -
11:10 - 11:12est simplement inconcevable.
-
11:12 - 11:14Nous devons donc réfléchir à cela.
-
11:14 - 11:16Il y a aussi
des solutions de rechange -
11:16 - 11:18qui sont les technologies alternatives
-
11:18 - 11:20en cours d'étude.
-
11:20 - 11:22Cela comprend les bactériophages,
les probiotiques, -
11:22 - 11:26la détection du seuil pathogène,
les symbiotes. -
11:26 - 11:29Toutes ces options sont à étudier,
-
11:29 - 11:32et deviendront bien plus rentables
-
11:32 - 11:35quand les prix des nouveaux antibiotiques
grimperont. -
11:35 - 11:38Nous avons vu que le marché
réagit efficacement, -
11:38 - 11:40et le gouvernement
étudie maintenant les moyens -
11:40 - 11:44de subventionner le développement
des nouveaux antibiotiques. -
11:44 - 11:45Mais il y a là plusieurs défis.
-
11:45 - 11:48On ne veut pas seulement
claquer de l'argent -
11:48 - 11:49pour régler un problème.
-
11:49 - 11:50Ce qu'on veut pouvoir faire,
-
11:50 - 11:53c'est investir
dans de nouveaux antibiotiques -
11:53 - 11:54de façon à encourager vraiment
-
11:54 - 11:57l'usage et la vente appropriés
de ces antibiotiques, -
11:57 - 11:59voilà là où est vraiment le défi.
-
11:59 - 12:02Pour en revenir à ces technologies,
-
12:02 - 12:06vous vous souvenez tous de cette réplique
dans le célèbre film sur les dinosaures : -
12:06 - 12:07"La Nature
trouve toujours un chemin." -
12:07 - 12:10Ce n'est pas comme si nous avions
des solutions définitives. -
12:10 - 12:14Nous devons vraiment nous rappeler que,
quelque ce soit la technologie, -
12:14 - 12:16la nature trouvera un moyen
de la contourner. -
12:16 - 12:19On pourrait penser
que ce n'est qu'un problème -
12:19 - 12:21d'antibiotiques et de bactéries,
-
12:21 - 12:24mais en fait nous avons exactement
le même problème -
12:24 - 12:26dans de nombreux autres domaines,
-
12:26 - 12:29avec les tuberculoses
multi-résistantes, -
12:29 - 12:32qui sont un sérieux problème
en Inde et Afrique du Sud. -
12:32 - 12:34Des milliers de patients décèdent
-
12:34 - 12:37car les médicaments de deuxième intention
sont si chers, -
12:37 - 12:39et parfois,
même ceux-là ne fonctionnent pas. -
12:39 - 12:41et il y a aussi
la tuberculose ultra-résistante. -
12:41 - 12:43Les virus deviennent résistants.
-
12:43 - 12:46Les nuisibles en agriculture.
Les parasites de la malaria. -
12:46 - 12:48Aujourd'hui, le monde dépend
presque entièrement -
12:48 - 12:51d'un unique médicament,
l'artémisinine, -
12:51 - 12:53pour traiter la malaria.
-
12:53 - 12:55Des résistances à l'artémisinine
ont déjà émergé, -
12:55 - 12:58et si cela devait se répandre,
-
12:58 - 12:59cela remettrait en question
-
12:59 - 13:03l'efficacité du seul médicament disponible
contre la malaria dans le monde -
13:03 - 13:05et qui soit efficace et non toxique.
-
13:05 - 13:07Les moustiques développent
des résistances. -
13:07 - 13:11Si vous avez des enfants,
vous connaissez certainement les poux, -
13:11 - 13:12et si vous êtes de New York,
-
13:12 - 13:15je crois savoir que la spécialité là bas
sont les punaises de lit. -
13:15 - 13:17Eux aussi sont résistants.
-
13:17 - 13:19Et citons aussi un autre exemple.
-
13:19 - 13:22Il apparait que les rats sont aussi
résistants aux poisons. -
13:22 - 13:24Ce que tous ces exemples
ont en commun, -
13:24 - 13:27c'est l'idée que nous ne disposons
de ces technologies -
13:27 - 13:31pour contrôler la nature que depuis
les 70, 80 ou 100 dernières années, -
13:31 - 13:34et en un clin d’œil,
-
13:34 - 13:37nous avons gaspillé
notre capacité à contrôler, -
13:37 - 13:39parce que
nous n'avons pas voulu voir -
13:39 - 13:42que la sélection naturelle et l'évolution
allaient trouver un moyen -
13:42 - 13:43de passer outre.
-
13:43 - 13:45Nous devons complètement repenser
-
13:45 - 13:48la façon dont nous allons utiliser
-
13:48 - 13:51les mesures que nous allons prendre
pour contrôler les organismes biologiques, -
13:51 - 13:54et repenser comment favoriser
-
13:54 - 13:56le développement,
la mise sur le marché, -
13:56 - 13:59dans le cas des antibiotiques,
la prescription, -
13:59 - 14:03et l'utilisation
de ces précieuses ressources. -
14:03 - 14:05Nous devons impérativement
commencer à y penser -
14:05 - 14:07en termes de ressources naturelles.
-
14:07 - 14:09Nous sommes donc
à la croisée des chemins. -
14:09 - 14:12Nous pouvons choisir de repenser
-
14:12 - 14:14et de réfléchir attentivement
aux incitations -
14:14 - 14:17qui pourraient changer
notre façon de mener nos affaires. -
14:17 - 14:19L'alternative est
-
14:19 - 14:22un monde dans lequel
même un simple brin d'herbe -
14:22 - 14:25est une arme
potentiellement mortelle. -
14:25 - 14:27Merci.
-
14:27 - 14:29(Applaudissements)
- Title:
- La prochaine crise des antibiotiques
- Speaker:
- Ramanan Laxminarayan
- Description:
-
Les antibiotiques sauvent des vies. Mais nous les utilisons trop, et souvent pour des raisons qui ne sont pas vitales, comme pour traiter la grippe, ou même pour élever des poulets moins chers. Selon le chercheur Ramanan Laxminarayan, le résultat en est que le médicament ne va plus marcher dans tous les cas, à mesure que la bactérie qu'il cible va devenir de plus en plus résistante. Il nous appelle tous (les patients comme les médecins) à voir les antibiotiques comme une ressource limitée, et à y réfléchir à deux fois avant d'y puiser. Une vision qui donne à réfléchir sur la façon dont les tendances médicales mondiales peuvent nous atteindre personnellement.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 14:42
Elisabeth Buffard edited French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Elisabeth Buffard edited French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Elisabeth Buffard edited French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Elisabeth Buffard approved French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Patrick Brault accepted French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Patrick Brault edited French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Patrick Brault edited French subtitles for The coming crisis in antibiotics | ||
Patrick Brault edited French subtitles for The coming crisis in antibiotics |