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Mae Jamison sur l'enseignement simultané des arts et de la science

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    Aujourd'hui, je veux prendre le temps
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    de parler de quelque chose
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    qui m'a causé quelques
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    angoisses existentielles, je n'ai pas d'autres mots,
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    ces deux dernières années.
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    Ces trois citations résument bien
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    la situation.
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    « Quand Dieu créa la couleur pourpre,
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    c'était juste pour la frime » écrivait Alice Walker
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    dans « La Couleur Pourpre »
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    et Zora Neale Hurston a écrit
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    dans « Des pas dans la poussière » :
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    « La recherche c'est de la curiosité officialisée.
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    C'est de l'indiscrétion et de l'espionnage organisé. »
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    Et enfin,
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    quand je pense au futur proche,
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    nous avons cette attitude :
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    « Arrivera bien ce qui doit arriver. » N'est-ce pas ?
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    Cela correspond à ce que dit le Chat du Cheshire :
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    « Si l'endroit où tu veux aller
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    t'importe peu,
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    peu importe la route que tu prendras. »
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    Mais je pense que la route
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    que nous prenons a son importance.
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    Car quand je pense à l'avenir du design,
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    les questions qui me semblent les plus importantes,
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    ce qui est vraiment crucial et vital,
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    c'est qu'il nous faut revivifier
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    les arts et la science,
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    dès aujourd'hui en 2002.
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    (Applaudissements)
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    Si le futur proche se trouve
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    à 10, 15, 20 ans d'aujourd'hui,
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    ça signifie que ce que nous faisons aujourd'hui
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    s'avèrera extrêmement important,
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    car dans les années 2015,
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    2020, 2025, le monde,
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    notre société s'appuiera sur
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    les savoirs fondamentaux, les concepts abstraits,
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    les découvertes d'aujourd'hui,
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    de même que toutes ces choses merveilleuses
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    dont nous entendons parler ici à TED,
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    que nous tenons maintenant pour acquises,
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    sont en fait des idées
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    et savoirs qui sont nés
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    dans les années 50, 60 et 70.
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    C'est ce terreau que nous exploitons aujourd'hui,
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    qu'il s'agisse de l'internet,
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    du génie génétique, des scanners laser,
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    des missiles guidés, de la fibre optique, de la télévision
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    haute définition, la détection, la télédétection
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    depuis l'espace, et les magnifiques photos
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    télédétectées que nous pouvons voir
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    en extrapolation 3D, les applications à la TV comme Tracker
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    et Enterprise, les CD réinscriptibles,
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    les écrans plats, le ballet « Suite Otis » d'Alvin Ailey
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    ou le slam « Ta révolution ne se passera pas
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    entre ces cuisses » de Sarah Jones,
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    qui a été par ailleurs interdit par la Commission de Communications,
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    ou le ska. Toutes ces choses
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    évidentes, pour la plupart,
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    sont basées sur les idées,
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    l'abstraction et la créativité
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    des années précédentes.
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    Nous devons donc nous demander :
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    « En quoi contribuons-nous à cet héritage
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    en ce moment ? » Et quand j'y réfléchis,
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    je suis vraiment préoccupée.
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    Je suis même inquiète. Je me doute
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    que nous faisons vraiment quelque chose.
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    En un sens, nous échouons à agir
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    pour l'avenir. Volontairement,
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    consciemment, nous prenons du retard.
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    Nous sommes à la traîne.
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    Frantz Fannon, un psychiatre
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    martiniquais, disait : « Chaque génération doit,
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    dans une relative opacité,
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    découvrir quelle est sa mission, et l'accomplir ou la trahir. »
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    Quelle est notre mission ? Que devons-nous faire ?
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    Je pense que notre mission
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    est de réconcilier, de réintégrer
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    la science et les arts, car en ce moment
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    il y a un schisme
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    dans la culture populaire.
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    Les gens croient que la science
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    et les arts sont vraiment distincts.
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    Nous les voyons comme des éléments distincts
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    et différents, et cette idée a probablement
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    été introduite il y a plusieurs siècles.
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    Mais cela devient vraiment critique maintenant,
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    car nous prenons des décisions
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    sur notre société tous les jours.
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    Et si nous continuons à penser que les arts
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    sont distincts de la science,
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    et si nous continuons à trouver malin de dire :
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    « Je ne comprends rien à l'un,
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    je ne comprends rien à l'autre »,
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    alors, on va avoir des problèmes.
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    Je sais que personne à TED
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    ne pense comme ça. Nous savons tous
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    déjà qu'ils sont très liés, mais sachez
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    que certaines personnes
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    dans le monde extérieur, croyez-le ou non,
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    pensent que c'est intelligent d'affirmer :
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    « Les scientifiques et la science, ce n'est pas créatif.
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    Les scientifiques sont peut-être ingénieux,
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    mais ils ne sont pas créatifs. »
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    Et puis il y a cette tendance chez les conseillers
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    d'orientation et d'autres, à affirmer des idées
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    comme : « Les artistes ne sont pas analytiques.
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    Ils sont peut-être ingénieux,
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    mais pas analytiques. »
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    Et lorsque ces conceptions sous-tendent notre enseignement
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    et ce que nous pensons sur le monde,
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    alors nous avons un problème, car nous
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    sabrons la possibilité de bâtir quoi que ce soit.
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    En acceptant cette dichotomie,
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    même si c'est comme une boutade,
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    lorsqu'on essaie de la rendre cohérente avec notre monde,
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    alors qu'il s'agit de réaliser les fondements
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    de ce monde, nous gâchons les possibilités d'avenir,
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    car qui veut être non créatif ?
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    Qui veut être illogique ?
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    Les talents s'enfuiront des deux camps,
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    si l'on doit choisir l'un ou l'autre.
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    Ils iront vers des domaines
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    les autorisant à penser : « Je peux être à la fois
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    créatif et logique. »
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    J'ai grandi dans les années 60 et je dois admettre que
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    mon enfance s'est étendue sur toute cette période,
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    et je voulais être une hippie
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    et j'ai toujours regretté de ne pas être
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    assez âgée pour l'être vraiment.
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    Et je sais que nous avons des gens ici
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    d'une jeune génération qui veulent être hippies.
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    Les gens parlent tout le temps des années 60
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    et ils parlent de l'anarchie
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    qui y régnait, mais quand je pense
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    aux années 60, ce que j'en retiens
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    c'est qu'il y avait de l'espoir pour l'avenir.
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    Nous pensions que tout le monde pouvait participer.
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    Il y avait des idées merveilleuses, incroyables
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    toujours en train d'émerger.
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    Et beaucoup de trucs chouettes d'aujourd'hui
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    sont vraiment fondés sur certaines de ces idées -
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    qu'il s'agisse de personnes cherchant
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    à appliquer la Directive Première de Star Trek,
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    ou de s'impliquer dans les choses,
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    ou encore de l'évolution des techniques 3D
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    et des fax, dont j'entendais parler
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    dans mes lectures hebdomadaires, alors que la technologie
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    et l'ingénierie naissaient tout juste.
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    Mais les années 60 m'ont tout de même causé problème.
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    Voyez-vous, j'ai toujours su que j'irai
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    dans l'espace, car j'ai accompagné tout cela,
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    mais j'adorais également les arts et la science.
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    Voyez-vous, en grandissant,
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    comme petite fille et adolescente,
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    j'aimais concevoir et confectionner des vêtements pour les chiens
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    et je voulais être créatrice de mode.
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    J'ai appris l'art et la céramique. J'adorais la danse -
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    Lola Falana, Alvin Ailey, Jerome Robins.
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    Et je suivais aussi avidement
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    les programmes Gemini et Apollo.
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    J'avais des projets scientifiques et des tonnes de livres
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    d'astronomie. J'ai appris le calcul et la philosophie.
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    J'étais émerveillée par l'infini
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    et la théorie du Big Bang.
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    Et quand j'étais à Stanford,
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    il s'est trouvé que lors de ma dernière année
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    en ingénierie chimique, la moitié des gens
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    pensaient que j'étais en sciences politiques
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    et arts de la scène, ce qui était plus ou moins
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    vrai puisque je présidais l'Union des Etudiants Noirs
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    et étais inscrite dans d'autres filières.
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    Et je me suis retrouvée, le dernier trimestre,
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    à jongler entre l'ingénierie en procédés de raffinage chimique,
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    des cours de logique, de spectroscopie à résonance
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    magnétique nucléaire, et aussi la production
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    et la chorégraphie d'un spectacle de danse.
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    Je m'occupais de l'éclairage et de
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    la conception artistique, et j'essayais alors de choisir :
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    « Dois-je aller à New York
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    pour tenter de devenir une danseuse professionnelle,
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    ou vais-je en école de médecine ? »
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    Alors, ma mère m'a aidée à trancher
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    ce dilemme.
    (Rires)
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    Mais quand je suis allée dans l'espace,
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    j'ai apporté plusieurs choses
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    avec moi. J'ai apporté un poster
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    de Alvin Ailey - dont j'adore la compagnie de danse,
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    vous l'aurez deviné.
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    Un poster de Alvin Ailey avec Judith Jamison
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    en train d'exécuter la chorégraphie de "Cry", dédicacée
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    à toutes les femmes noires du monde. Une statue Bundu,
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    venant de la Société de Femmes
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    de Sierra Leone, et une note officielle pour
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    étudiants de l'école publique de Chicago visant à les faire
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    progresser en sciences et en maths.
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    Les gens me demandaient :
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    « Pourquoi as-tu apporté cela ? »
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    Et j'ai dû leur répondre :
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    « Car ça représente la créativité humaine,
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    la créativité qui nous a permis, qu'il fallait
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    avoir pour concevoir et construire
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    et lancer cette navette spatiale, originaire de
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    la même source d'imagination et
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    d'analyses requises pour sculpter une statue Bundu,
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    ou la génialité demandée pour concevoir,
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    chorégraphier et mettre en scène "Cry". »
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    Chacun de ces objets représente une manifestation
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    différente, une incarnation de la créativité,
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    des avatars de la créativité humaine.
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    Et c'est ce que nous devons réconcilier dans nos esprits,
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    voir comment ces objets s'articulent les uns avec les autres.
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    La différence entre les arts et la science
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    n'est pas de l'ordre de l'analytique versus l’intuitif. D'accord ?
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    « E=mc² » a demandé
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    un saut intuitif. Et vous devez
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    analyser cela ensuite.
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    Einstein disait : « La plus belle des expériences
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    que nous pouvons faire est le mystérieux.
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    C'est la source de tout art et toute science véritables. »
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    La danse nous demande d'exprimer et de vouloir exprimer
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    la jubilation de la vie, mais ensuite
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    vous devez analyser : « Quel mouvement
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    dois-je exactement faire pour être sûre
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    que cela correspond à ce que je cherche à exprimer ? »
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    La différence entre les arts et la science
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    n'est pas non plus de l'ordre de la construction versus
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    la déconstruction. Beaucoup de gens
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    pensent que les sciences déconstruisent.
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    Vous devez en effet séparer les objets étudiés du reste.
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    Oui, la physique subatomique
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    est dé-constructive. Vous essayez littéralement
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    de mettre en pièces les atomes pour comprendre
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    ce qui se passe à l'intérieur. Mais la sculpture,
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    de ce que j'ai pu apprendre des grands sculpteurs,
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    est déconstructive, car vous prenez un morceau de matière
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    et vous y enlevez tout ce
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    qui n'a pas à être là.
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    La biotechnologie est constructive.
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    La composition orchestrale est constructive.
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    En somme nous utilisons des techniques de construction
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    et de dé-construction dans chaque pratique.
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    La différence entre la science et les arts
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    ne tient pas au fait qu'elles seraient
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    différentes faces de la même pièce,
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    ni différentes parties
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    d'un même continuum. Ce sont plutôt
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    des manifestations de la même chose.
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    Des différents états quantum du même atome ?
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    Ou peut-être, si je veux m'exprimer dans le XXIe siècle,
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    je pouvais dire qu'elles sont des différentes
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    résonances harmonieuses de la même supercorde.
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    Mais nous n'allons pas approfondir cela.
    (Rires)
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    Elles sont originaires de la même source.
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    Les arts et la science sont des avatars
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    de la créativité humaine. En tant que humains,
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    nous essayons de construire une compréhension
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    de l'univers, du monde autour de nous.
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    Nous essayons d'agir sur les choses -
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    l'univers à l'intérieur comme
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    à l'extérieur de nous-même.
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    Les sciences, pour moi, sont des manifestations
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    de notre effort à exprimer
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    ou partager notre compréhension,
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    notre expérience, pour agir sur l'univers
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    extérieur à nous-même.
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    Cela ne dépend pas de nous en tant qu'individus.
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    Il s'agit de l'univers tel qu'il peut être perçu
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    par tous. Et les arts manifestent
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    notre désir, notre effort à partager
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    ou agir sur les autres, à travers des expériences
  • 9:59 - 10:01
    propres à chacun en tant qu'individu.
  • 10:01 - 10:03
    Pour le dire d'une autre manière :
  • 10:03 - 10:05
    la science apporte la compréhension
  • 10:05 - 10:08
    d'une expérience universelle, et
  • 10:08 - 10:11
    les arts apportent la compréhension universelle
  • 10:11 - 10:14
    d'une expérience individuelle.
  • 10:14 - 10:16
    Voilà ce à quoi nous devons réfléchir -
  • 10:16 - 10:18
    que les deux font partie de nous, qu'ils
  • 10:18 - 10:20
    appartiennent au même continuum.
  • 10:20 - 10:22
    Ce ne sont pas juste les outils,
  • 10:22 - 10:24
    les savoirs, les mathématiques,
  • 10:24 - 10:26
    les problèmes numériques et les statistiques.
  • 10:26 - 10:28
    Car nous avons entendu, dans cette scène où nous sommes,
  • 10:28 - 10:30
    des gens qui ont dit que la musique
  • 10:30 - 10:32
    est mathématique. D'accord. De même,
  • 10:32 - 10:34
    les arts ne sont pas les seuls à utiliser de la terre,
  • 10:34 - 10:37
    de la lumière, du son et du mouvement.
  • 10:37 - 10:40
    Ils utilisent aussi de l'analyse.
  • 10:40 - 10:42
    Et les gens pouvaient répondre : « Mais j'aime bien,
  • 10:42 - 10:44
    tout de même, cette histoire d'intuitif versus analytique,
  • 10:44 - 10:46
    car on aime pouvoir identifier ce qui est
  • 10:46 - 10:48
    du cerveau droit ou du cerveau gauche, n'est-ce pas ? »
  • 10:48 - 10:50
    Nous avons tous été accusés d'être
  • 10:50 - 10:52
    « dominant du cerveau droit » ou « du cerveau gauche »
  • 10:52 - 10:54
    à un moment de notre vie, en fonction de ceux avec qui
  • 10:54 - 10:56
    nous étions en désaccord.
  • 10:56 - 10:58
    Les gens pensent à l'intuition comme un état
  • 10:58 - 11:00
    de connexion totale avec la nature,
  • 11:00 - 11:02
    d'harmonie avec vous-même et vos relations.
  • 11:02 - 11:04
    Pour ce qui est de l'analytique, il s'agirait plutôt de mettre son esprit au travail.
  • 11:04 - 11:06
    Je vais vous livrer un petit secret. Vous le savez
  • 11:06 - 11:08
    tous déjà. Parfois les gens appliquent
  • 11:08 - 11:10
    le concept d'analyse à des objets qui se trouvent
  • 11:10 - 11:12
    en dehors de nous-mêmes, et cela correspond
  • 11:12 - 11:14
    à ce que nous pourrions appeler la véritable,
  • 11:14 - 11:17
    la plus importante science. N'est-ce pas ?
  • 11:17 - 11:19
    De l'autre côté vous avez les artistes - vous savez tous
  • 11:19 - 11:21
    que cela est vrai aussi.
  • 11:21 - 11:24
    Les artistes ont aussi leurs a priori sur les scientifiques
  • 11:24 - 11:26
    puisqu'ils disent que ceux-ci sont trop concrets,
  • 11:26 - 11:29
    ils sont déconnectés du monde.
  • 11:29 - 11:31
    D'ailleurs ces discours ont déjà été tenus sur cette scène.
  • 11:31 - 11:33
    Ne faites donc pas comme si vous ne compreniez pas
  • 11:33 - 11:35
    ce dont je suis en train de parler.
    (Rires)
  • 11:35 - 11:37
    On a vu des interventions sur la Société Plate de la Terre
  • 11:37 - 11:39
    et sur les compositions florales, et voici
  • 11:39 - 11:41
    la complète dichotomie que nous continuons à traîner
  • 11:41 - 11:44
    même quand nous savons bien qu'elle est simpliste.
  • 11:44 - 11:47
    Notre entourage nous incite à choisir l'un ou l'autre.
  • 11:47 - 11:49
    Mais il serait vraiment stupide de choisir
  • 11:49 - 11:51
    l'un ou l'autre, n'est-ce pas ?
  • 11:51 - 11:53
    Intuitif versus analytique ?
  • 11:53 - 11:55
    C'est un choix stupide. C'est aussi stupide
  • 11:55 - 11:57
    que d'avoir à choisir entre
  • 11:57 - 11:59
    être réaliste ou idéaliste.
  • 11:59 - 12:01
    Nous avons besoin des deux dans la vie. Pourquoi les gens
  • 12:01 - 12:03
    font-ils cela ? Je vais citer
  • 12:03 - 12:05
    un biologiste moléculaire, Sydney Brenner.
  • 12:05 - 12:07
    Il a 70 ans, donc il sait de quoi il parle. Il dit :
  • 12:07 - 12:09
    « Il est important de bien distinguer
  • 12:09 - 12:11
    la chasteté de l'impuissance. »
  • 12:11 - 12:14
    Bon...
    (Rires)
  • 12:14 - 12:17
    Je veux partager avec vous
  • 12:17 - 12:20
    un petit problème. Voilà.
  • 12:20 - 12:23
    Comment faire comprendre que la science
  • 12:23 - 12:25
    et les arts font également partie de nos vies,
  • 12:25 - 12:27
    et les conséquences de ça ? Comment faire comprendre
  • 12:27 - 12:29
    ce dont nous sommes en train de parler ici
  • 12:29 - 12:31
    dans cette conférence ? Voici une petite solution
  • 12:31 - 12:33
    à laquelle je suis arrivée. L'intelligence,
  • 12:33 - 12:35
    nos ressources et notre volonté,
  • 12:35 - 12:37
    c'est ce qui nous permet d'avancer.
  • 12:37 - 12:39
    Notre intelligence c'est notre science, nos arts,
  • 12:39 - 12:41
    nos religions, la façon dont nous voyons l'univers
  • 12:41 - 12:43
    autour de nous, nos ressources, notre argent,
  • 12:43 - 12:45
    notre travail, nos éléments vitaux,
  • 12:45 - 12:47
    tout cet environnement que nous devons
  • 12:47 - 12:49
    prendre en compte.
  • 12:49 - 12:51
    Mais plus important que tout, il y a notre volonté.
  • 12:51 - 12:53
    C'est notre vision, nos aspirations
  • 12:53 - 12:55
    pour le futur, nos espoirs, nos rêves,
  • 12:55 - 12:57
    nos batailles et nos peurs,
  • 12:57 - 12:59
    nos succès et nos échecs, qui influencent
  • 12:59 - 13:01
    ce que nous faisons avec le reste. Et pour moi,
  • 13:01 - 13:03
    le design et l'ingénierie, l'artisanat et l'habileté,
  • 13:03 - 13:05
    vont avec cette idée,
  • 13:05 - 13:07
    pour que nous puissions avancer,
  • 13:07 - 13:10
    ce qui est notre qualité de vie humaine.
  • 13:10 - 13:12
    Où est-ce qu'on veut que notre monde arrive ?
  • 13:12 - 13:14
    Et vous savez quoi ?
  • 13:14 - 13:16
    Quelle que soit la manière dont on comprend les arts
  • 13:16 - 13:18
    et la science - qu'elles soient séparées
  • 13:18 - 13:20
    ou différentes - les deux sont en train d'être influencés
  • 13:20 - 13:22
    à présent, et les deux ont des problèmes.
  • 13:22 - 13:24
    J'ai exécuté un projet appelé S.E.E.ing the Future :
  • 13:24 - 13:26
    Sciences, Ingénierie et Education,
  • 13:26 - 13:28
    qui considérait comment mettre en lumière
  • 13:28 - 13:30
    un usage plus effectif du financement gouvernemental.
  • 13:30 - 13:32
    Plusieurs scientifiques ont participé, dans différentes étapes
  • 13:32 - 13:34
    de ses carrières. Ils sont venus à la Faculté de
  • 13:34 - 13:36
    Dartmouth, où j'étais professeur, et ils ont
  • 13:36 - 13:38
    parlé avec des théologiens et des financiers
  • 13:38 - 13:40
    à propos des problèmes du financement gouvernemental
  • 13:40 - 13:42
    en ce qui regarde la recherche en science et l'ingénierie.
  • 13:42 - 13:44
    Quelles sont les questions plus importantes ?
  • 13:44 - 13:46
    Quelques idées se sont révélées
  • 13:46 - 13:48
    dont je crois qu'on peut trouver des parallèles très forts
  • 13:48 - 13:50
    dans les arts. La première chose qu'ils ont dit c'était que
  • 13:50 - 13:52
    les circonstances où l'on se trouve aujourd'hui
  • 13:52 - 13:54
    dans la science et les arts, qui ont fait de nous
  • 13:54 - 13:56
    des leaders mondiaux, sont très différentes
  • 13:56 - 13:59
    des circonstances des années 40, 50, 60 et 70,
  • 13:59 - 14:01
    quand nous nous sommes révélés
  • 14:01 - 14:03
    des leaders mondiaux. Car on ne rivalise plus
  • 14:03 - 14:05
    avec le fascisme, avec le communisme
  • 14:05 - 14:07
    à la soviétique, et par ailleurs
  • 14:07 - 14:09
    la compétition n'était que militaire.
  • 14:09 - 14:11
    Il s'agissait aussi d'une compétition sociale,
  • 14:11 - 14:13
    d'une compétition politique,
  • 14:13 - 14:15
    qui nous a permis de regarder l'espace
  • 14:15 - 14:17
    comme un trampoline vers la preuve
  • 14:17 - 14:20
    que notre système social était le meilleur.
  • 14:20 - 14:22
    Une autre chose dont ils ont parlé c'était que
  • 14:22 - 14:24
    l’infrastructure qui soutient la science
  • 14:24 - 14:26
    est en train de devenir obsolète. Quand on regarde
  • 14:26 - 14:29
    les universités et facultés, les petites et moyennes
  • 14:29 - 14:31
    facultés communautaires à travers le pays,
  • 14:31 - 14:34
    on voit que leurs laboratoires deviennent obsolètes.
  • 14:34 - 14:36
    Et ce dans ces espaces où s'entraînent la plupart
  • 14:36 - 14:38
    de nos scientifiques, nos chercheurs,
  • 14:38 - 14:40
    et nos professeurs. D'ailleurs,
  • 14:40 - 14:42
    il y a aussi les médias qui ne soutiennent que
  • 14:42 - 14:44
    la dissémination de l'information
  • 14:44 - 14:46
    la plus banal et la plus bête.
  • 14:46 - 14:48
    Il y a de la pseudoscience, les cercles de récolte,
  • 14:48 - 14:50
    les autopsies d'extra-terrestres, les maisons hantées,
  • 14:50 - 14:53
    ou les catastrophes. Et c'est ça qu'on voit.
  • 14:53 - 14:55
    Et celle-ci n'est pas vraiment l'information
  • 14:55 - 14:57
    dont vous avez besoin pour agir au jour le jour
  • 14:57 - 14:59
    et découvrir comment participer
  • 14:59 - 15:01
    à la démocratie et comprendre ce qui se passe.
  • 15:01 - 15:03
    Ils ont dit aussi que nous passons par une transformation
  • 15:03 - 15:05
    dans la mentalité corporative. Pendant que
  • 15:05 - 15:07
    les ressources du gouvernement ont toujours été là
  • 15:07 - 15:09
    pour la science de base et la recherche en ingénierie,
  • 15:09 - 15:11
    nous faisions confiance aux entreprises
  • 15:11 - 15:13
    pour la recherche de base. Mas ce qui se passe est que
  • 15:13 - 15:15
    à présent les entreprises consacrent plus d'énergie
  • 15:15 - 15:17
    au développement à court terme
  • 15:17 - 15:19
    qu'à l'ingénierie de base
  • 15:19 - 15:22
    et aux recherches scientifiques.
  • 15:22 - 15:25
    Et l'éducation n'arrive pas à suivre.
  • 15:25 - 15:28
    À l'enseignement primaire et secondaire, les laboratoires sont en train
  • 15:28 - 15:30
    d'être supprimés. Il y a des gens qui croient que si
  • 15:30 - 15:32
    on a un ordinateur dans la salle, il prendra l'espace
  • 15:32 - 15:34
    où nous mélangeons les acides,
  • 15:34 - 15:36
    où nous cultivons les pommes de terre.
  • 15:36 - 15:38
    Le financement gouvernemental est en train
  • 15:38 - 15:40
    d'être réduit. Et puis ils disent :
  • 15:40 - 15:42
    « Laissons les entreprises prendre la relève. »
  • 15:42 - 15:44
    Mais ça ne peut pas se passer. Le financement gouvernemental
  • 15:44 - 15:46
    devait au moins faire de choses comme reconnaître
  • 15:46 - 15:48
    les coûts-avantages de la science de base et
  • 15:48 - 15:50
    de la recherche en ingénierie. Nous devons être
  • 15:50 - 15:52
    conscients de notre responsabilité
  • 15:52 - 15:54
    en tant que citoyens dans le monde.
  • 15:54 - 15:56
    Nous devons faire attention à l'éducation.
  • 15:56 - 15:58
    Nous avons besoin de consolider nos ressources
  • 15:58 - 16:00
    aujourd'hui pour assurer que les gens soient éduqués
  • 16:00 - 16:02
    pour comprendre l'importance
  • 16:02 - 16:04
    de ces affaires. Nous devons soutenir
  • 16:04 - 16:06
    la vitalité de la science, ce qui ne veux pas dire
  • 16:06 - 16:08
    que partout il doit y avoir un progrès spécifique,
  • 16:08 - 16:10
    ou qu'on doit savoir exactement
  • 16:10 - 16:12
    quel sera le résultat des efforts.
  • 16:12 - 16:14
    Mais nous devons soutenir la vitalité
  • 16:14 - 16:16
    et la curiosité intellectuelle qui va de pair.
  • 16:16 - 16:18
    Et si vous pensez à propos de ces parallèles
  • 16:18 - 16:20
    avec les arts, vous voyez que la compétition
  • 16:20 - 16:22
    avec le Ballet du Bolchoï a impulsé
  • 16:22 - 16:24
    les Ballets Joffrey et de New York
  • 16:24 - 16:26
    à s’améliorer.
  • 16:26 - 16:28
    L'infrastructure, les musées, les théâtres,
  • 16:28 - 16:30
    les cinémas à travers le pays
  • 16:30 - 16:32
    sont en train de disparaître. Nous avons plus
  • 16:32 - 16:34
    de chaînes de télévision, mais moins de programmes à regarder.
  • 16:34 - 16:37
    Nous avons plus d'argent dépensé
  • 16:37 - 16:40
    pour récrire les programmes de télévision,
  • 16:40 - 16:42
    qui sont adaptés au cinéma.
  • 16:42 - 16:44
    À présent, le financement corporatif,
  • 16:44 - 16:46
    quand il est destiné à soutenir les arts,
  • 16:46 - 16:48
    demande presque que le produit
  • 16:48 - 16:50
    de l'entreprise fasse partie du tableau
  • 16:50 - 16:53
    que l'artiste dessine. Nous avons
  • 16:53 - 16:55
    des stades qui sont nommés
  • 16:55 - 16:57
    maintes et maintes fois par des entreprises.
  • 16:57 - 16:59
    À Houston on essaie de décider
  • 16:59 - 17:01
    ce qu'on fait avec ce Stade Enron.
  • 17:01 - 17:03
    (RIres)
    Les beaux-arts et l'éducation sont en train
  • 17:03 - 17:05
    de disparaître dans les écoles. Nous avons
  • 17:05 - 17:07
    un gouvernement qui semble étriper
  • 17:07 - 17:09
    la Dotation Nationale pour les Arts et d'autres programmes.
  • 17:09 - 17:11
    Donc nous devons vraiment nous arrêter et réfléchir :
  • 17:11 - 17:13
    qu'est-ce que nous sommes en train de faire
  • 17:13 - 17:15
    avec la science et les arts ?
  • 17:15 - 17:17
    Il faut les revivifier.
  • 17:17 - 17:19
    Nous devons faire attention à cela. Je veux juste
  • 17:19 - 17:21
    vous dire brièvement ce que je fais à présent.
  • 17:21 - 17:27
    (Applaudissements)
  • 17:27 - 17:29
    Je veux vous raconter ce que je fais
  • 17:29 - 17:33
    un peu depuis que j'ai ressenti ce besoin
  • 17:33 - 17:35
    d'intégrer quelques idées que j'ai eu
  • 17:35 - 17:37
    et que j'ai retrouvé au fil du temps.
  • 17:37 - 17:40
    Une des choses que j'ai découvert
  • 17:40 - 17:42
    c'est qu'il faut remédier
  • 17:42 - 17:44
    la dichotomie entre le corps et l'esprit aussi.
  • 17:44 - 17:46
    Ma mère m'a toujours dit :
  • 17:46 - 17:48
    « Tu dois être observatrice, savoir ce qui se passe
  • 17:48 - 17:50
    dans ton corps et ton esprit. »
  • 17:50 - 17:52
    En tant que danseuse j'avais une immense
  • 17:52 - 17:54
    foi dans ma capacité de connaître mon corps,
  • 17:54 - 17:56
    de même que je sais comment percevoir les couleurs.
  • 17:56 - 17:58
    Ensuite je suis allée à l'école de médecine
  • 17:58 - 18:00
    et j'étais censé suivre
  • 18:00 - 18:02
    ce que la machine disait sur les corps.
  • 18:02 - 18:04
    Je posais des questions
  • 18:04 - 18:06
    aux malades et les gens me disait :
  • 18:06 - 18:08
    « N'écoutez pas ce que les malades disent. »
  • 18:08 - 18:10
    Nous savons que les malades connaissent
  • 18:10 - 18:12
    et comprennent leurs corps mieux que les médecins,
  • 18:12 - 18:14
    mais de nos jours nous essayons de les divorcer
  • 18:14 - 18:16
    de cette idée. Il faut réconcilier
  • 18:16 - 18:18
    la connaissance que le malade a de son propre corps
  • 18:18 - 18:20
    avec les évaluations des médecins.
  • 18:20 - 18:22
    Quelqu'un ici a parlé de
  • 18:22 - 18:24
    mesurer les émotions et faire découvrir
  • 18:24 - 18:26
    aux machines une solution qui nous empêche
  • 18:26 - 18:28
    d'agir comme des fous. N'est-ce pas ?
  • 18:28 - 18:30
    Mais non : nous ne devons pas
  • 18:30 - 18:32
    utiliser les machines
  • 18:32 - 18:34
    pour mesurer la rage au volant et pour intervenir
  • 18:34 - 18:36
    en sorte que nous n'aurions plus ce sentiment.
  • 18:36 - 18:38
    Peut-être les machines peuvent nous aider
  • 18:38 - 18:40
    à reconnaître que nous avons la rage au volant
  • 18:40 - 18:42
    et que nous avons besoin de savoir comment la contrôler,
  • 18:42 - 18:44
    mais sans les machines. Nous devons même être
  • 18:44 - 18:46
    capables de reconnaître les sentiments sans les machines.
  • 18:46 - 18:48
    Je me préoccupe beaucoup avec ce sujet :
  • 18:48 - 18:50
    comment faire pour fortifier la conscience de soi
  • 18:50 - 18:53
    en tant qu'humain, en tant qu'organisme biologique ?
  • 18:53 - 18:55
    Michael Moschen a parlé d’enseigner
  • 18:55 - 18:57
    et apprendre à toucher avec les yeux,
  • 18:57 - 19:00
    et à voir avec les mains.
  • 19:00 - 19:03
    Nous avons tous plusieurs possibilités
  • 19:03 - 19:05
    d'utiliser nos sens,
  • 19:05 - 19:07
    et c'est ça que nous devons faire.
  • 19:07 - 19:09
    C'est ça que je veux faire :
  • 19:09 - 19:12
    utiliser l'instrumentation biologique et ce genre de machines
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    pour aider nos sens à accomplir leurs fonctions.
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    C'est ce travail que je suis en train de faire
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    dans une entreprise qui s'appelle BioSentinent Corporation.
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    J'ai décidé de faire cette publicité
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    car je suis un entrepreneur,
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    une personne qui travaille avec ce qu'elle veut
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    parce qu'elle n'est pas si à sec
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    pour devoir se trouver un travail sérieux.
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    (Rires)
    C'est ça que je suis en train de faire
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    à la BioSentinent Corporation :
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    découvrir comment intégrer ces éléments.
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    Permettez-moi de finir en disant
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    que ma principale préoccupation à l'avenir
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    est vraiment d'intégrer, de faire comprendre
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    ce problème d'intuition et d'analyse.
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    Les arts et la science ne sont pas cloisonnés.
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    Petit cours de physique du collège avant de nous quitter :
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    notre professeur de physique au collège
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    utilisait un ballon. Elle disait : « Ce ballon
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    a une énergie potentielle, mais rien ne lui arrivera,
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    il ne pourra rien faire,
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    tant que je ne le lance pas pour qu'il change d'état. »
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    J'aime à penser aux idées comme de l'énergie potentielle.
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    Elles sont merveilleuses, mais rien
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    ne se passera tant que nous ne risquons pas
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    à les mettre en action.
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    Cette conférence est pleine
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    d'idées merveilleuses.
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    Nous partagerons beaucoup de choses,
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    mais rien ne se passera tant que nous ne prenons pas
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    le risque de mettre ces idées en action.
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    Nous devons revivifier les arts et la science aujourd'hui,
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    nous devons être responsables
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    de l'avenir. Nous ne pouvons pas nous cacher derrière l'argument
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    d'un quelconque profit à certaines compagnies,
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    de qu'il ne s'agirait que de business,
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    ou dire que l'on est artiste ou académicien.
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    Il faut réfléchir à ce que vous faites.
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    J'ai parlé de l'équilibre entre
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    l'intuitif et l'analytique.
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    Fran Lebowitz, ma cynique préférée,
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    parlait des trois questions
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    plus importantes, auxquelles je vais
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    ajouter le design, ce sont :
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    « Est-ce attractif ? »
  • 20:52 - 20:54
    C'est l'aspect intuitif.
  • 20:54 - 20:57
    « Est-ce amusant ? » L'aspect analytique.
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    « Et sait-il se comporter de manière approprié ? »
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    L'équilibre. Merci beaucoup.
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    (Applaudissements)
Title:
Mae Jamison sur l'enseignement simultané des arts et de la science
Speaker:
Mae Jemison
Description:

Mae Jamison est astronaute, médecin, collectionneuse d'art et danseuse... Puisant des exemples dans sa propre histoire avec l'école et son expérience dans l'espace, elle demande aux éducateurs d'enseigner à la fois les arts et la science, l'intuition et la logique comme ne faisant qu'un - pour former des penseurs audacieux.

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English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
21:04
Anna Cristiana Minoli approved French subtitles for Teach arts and sciences together
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Naíma Perrella Milani edited French subtitles for Teach arts and sciences together
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