Transition démocratique | Armel Le Coz | TEDxReims
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0:16 - 0:18La France change
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0:19 - 0:22et il nous faut adapter notre système
politique à ce changement. -
0:24 - 0:29J'ai bien observé le modèle français
et je l'ai compris. -
0:31 - 0:34Dans ce marasme économique, nous avons
besoin d'une France forte. -
0:35 - 0:38Ensemble, réinventons notre système
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0:39 - 0:43pour une société plus efficace,
plus durable et plus juste. -
0:44 - 0:50Liberté, égalité, fraternité,
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0:50 - 0:54ce sont les valeurs de la République
et elles sont méprisées. -
0:55 - 0:57Aujourd'hui, je fais un rêve.
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0:59 - 1:01Celui d'une République exemplaire.
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1:02 - 1:04Je rêve qu'un jour notre nation
se réveille -
1:04 - 1:06et combatte son ennemi intérieur.
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1:06 - 1:11Notre ennemi n'a pas de nom,
pas de visage, pas de parti. -
1:12 - 1:16Il ne présentera jamais sa candidature
et pourtant, il gouverne. -
1:17 - 1:20Cet ennemi, c'est le monde de la défiance.
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1:21 - 1:24Nous traversons une crise de confiance
sans précédent. -
1:24 - 1:26Les Français ne croient plus
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1:26 - 1:28dans notre modèle économique et politique.
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1:28 - 1:31Il nous faut moraliser la vie publique
et moraliser l'entreprise. -
1:32 - 1:36J'aime l'entreprise mais je ne serai pas
le président des riches. -
1:36 - 1:39Moi, président de la République,
je laisserais sa place -
1:39 - 1:42à chaque Française, à chaque Français.
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1:42 - 1:45Moi, président de la République,
je déclarerais une guerre totale -
1:45 - 1:48contre les injustices.
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1:48 - 1:50Moi, prési...
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1:57 - 2:00En fait, on ne peut plus faire
de la politique comme ça. -
2:00 - 2:05Je pense que vous en avez bien conscience,
ça ne peut pas marcher ! -
2:05 - 2:09Ce que je vous propose plutôt,
c'est une anti-candidature présidentielle. -
2:11 - 2:14Je vous propose qu'on soit tous
co-président d'une autre société -
2:14 - 2:16qu'il faut qu'on invente ensemble.
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2:16 - 2:18Il y a un an, je suis parti
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2:18 - 2:20pendant six mois faire un tour de France.
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2:20 - 2:22Je suis parti sur les routes en stop.
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2:22 - 2:24J'ai été pris par près
de 500 conducteurs -
2:24 - 2:27et à chaque fois
que je rentrais dans une voiture, -
2:27 - 2:30je lui demandais dans quelle société
il avait envie de vivre demain -
2:30 - 2:33et de ce qui posait les problèmes
dans la société d'aujourd'hui. -
2:33 - 2:35J'ai fait plus de 8000 km,
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2:35 - 2:39je suis allé voir aussi des élus et des
candidats aux élections municipales. -
2:39 - 2:42C'est-à-dire que j'ai été rencontrer
ces candidats, -
2:42 - 2:43j'ai été dormir chez eux,
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2:43 - 2:46j'ai été les interviewer sur
leur vision de la démocratie -
2:46 - 2:49et la société qu'ils
aimeraient léguer demain -
2:49 - 2:51à leurs enfants ou à leurs petits-enfants.
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2:51 - 2:54Et je suis revenu de ce voyage,
de ce tour de France, -
2:54 - 2:56avec plein d'idées, plein d'envies
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2:56 - 2:57et avec une conviction :
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2:57 - 3:00c'est qu'il faut absolument qu'on
ait une vision à proposer. -
3:00 - 3:03Aujourd'hui, notre société, elle est
en panne de vision. -
3:03 - 3:05Je ne vais pas vous proposer
une vision toute faite. -
3:05 - 3:08J'ai juste quelques témoignages à vous
apporter, -
3:08 - 3:11quelques idées,
quelques envies de choses à partager. -
3:11 - 3:15La première, c'est que j'ai l'impression
qu'il faut qu'on forme des citoyens. -
3:15 - 3:17Des vrais citoyens, c'est-à-dire
-
3:17 - 3:19pas des gens passifs,
qui vont être attentistes, -
3:19 - 3:22qui vont attendre que la société
leur dise quoi faire. -
3:22 - 3:24Des gens qui sont capables d'agir
par eux-mêmes. -
3:24 - 3:27Pour ça, il nous faut des écoles
de citoyens. -
3:27 - 3:31Il faut que dans les écoles d'aujourd'hui,
ce soit une école pour tous : -
3:31 - 3:33pour les filles et les garçons
et tous les âges. -
3:33 - 3:37Qu'on puisse se former à n'importe
quel âge, tout au long de sa vie. -
3:37 - 3:40Il faut que ça soit une école basée
sur l'échange réciproque de savoir. -
3:41 - 3:46C'est-à-dire ne plus avoir le système
des sachants qui, de manière descendante, -
3:46 - 3:50vont décréter ce qui est vrai ou pas
et donner leur savoir. -
3:50 - 3:52Non, il faut qu'on soit sur
du pair-à-pair. -
3:52 - 3:55C'est-à-dire partager le savoir
et les compétences qu'on peut avoir -
3:55 - 3:57parce qu'on a tous des compétences
à partager. -
3:58 - 4:00Pour ça, on peut apprendre en faisant.
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4:00 - 4:03C'est-à-dire être sur un mode projet,
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4:03 - 4:04fonctionner en projet
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4:04 - 4:07ou même fonctionner en laboratoire.
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4:07 - 4:08Ne pas avoir peur de se tromper.
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4:09 - 4:11En fait, l'échec, il fait partie du
processus d'apprentissage -
4:11 - 4:14et pour avoir des citoyens,
il faut s'être trompé. -
4:14 - 4:20Il faut se tromper tous les jours
pour, derrière, pouvoir réussir. -
4:21 - 4:24Il faut qu'on n'ait pas de notes
dans cette école, -
4:24 - 4:26pas de classement, pas de compétition
-
4:26 - 4:28parce que cette société
dans laquelle on est, -
4:28 - 4:31elle est préparée dès le plus jeune âge.
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4:31 - 4:35Si on veut une société de la coopération,
il faut une école de la coopération : -
4:35 - 4:38c'est-à-dire qu'il faut qu'on puisse
travailler en groupe, -
4:38 - 4:39qu'on puisse copier.
-
4:39 - 4:41Il ne faut pas que ce soit interdit
de copier - au contraire ! -
4:41 - 4:44Regardez ce que fait le voisin
et faites avec lui ! -
4:44 - 4:46Mais même au-delà de l'école,
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4:46 - 4:48il faut que toute la société
nous pousse -
4:48 - 4:50et nous prépare à devenir des citoyens.
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4:52 - 4:54Quand devient-on citoyen
aujourd'hui ? -
4:54 - 4:57A 18 ans, on n'a pas le choix.
On devient citoyen. -
4:58 - 5:00On a un droit de vote qui nous arrive
-
5:00 - 5:02et puis, c'est à peu près tout.
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5:03 - 5:06Ce qu'il faudrait, c'est peut-être
remettre en place -
5:06 - 5:08ou mettre en place
une forme de service civil. -
5:08 - 5:11C'est-à-dire, passer du temps
au service du bien commun -
5:11 - 5:12avant de devenir citoyen.
-
5:12 - 5:15Découvrir les institutions,
découvrir et toucher du doigt -
5:15 - 5:17l'intérêt général.
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5:17 - 5:21Le jour où on devient citoyen,
finalement, on devrait pouvoir le choisir. -
5:21 - 5:25Entre 15 et 30 ans,
je choisis quand je deviens citoyen, -
5:25 - 5:28une fois que j'ai fait mon service civil,
-
5:28 - 5:31et je signe un contrat social
personnalisé. -
5:32 - 5:36C'est-à-dire un engagement
que je prends envers la société -
5:36 - 5:40et la société va s'engager
aussi envers moi -
5:40 - 5:42et on peut s'engager plus ou moins.
-
5:42 - 5:45La société nous délivre alors
plus ou moins de services. -
5:45 - 5:49Plus je contribue, plus je partage,
plus la société va me donner. -
5:49 - 5:54Alors ça, c'est des exemples
qui sont issus de pistes -
5:54 - 5:56que j'ai été voir sur ce tour de France.
-
5:56 - 5:58On avait le service militaire.
-
5:58 - 6:02On a aujourd'hui de plus en plus
de jeunes qui sont en service civique -
6:02 - 6:05et c'est quelque chose qui a l'air
de tellement bien marcher -
6:05 - 6:07que pourquoi ne pas le généraliser ?
-
6:08 - 6:11Il y a un maire qui m'a raconté
une anecdote qui m'a beaucoup touché. -
6:11 - 6:13Il me disait finalement :
-
6:13 - 6:15« Avant de travailler,
j'ai fait mon service militaire -
6:15 - 6:20et puis dès ma retraite,
je me suis proposé pour être maire -
6:20 - 6:22de mon tout petit village
et j'ai fait un mandat de six ans, -
6:22 - 6:24et c'est les deux moments où j'ai eu
l'impression -
6:24 - 6:27d'être connecté à l'intérêt général
ou au bien commun. » -
6:27 - 6:29Pourquoi ne pourrait-on pas
être connecté -
6:29 - 6:32à cet intérêt général ou ce bien commun
tout le long de notre vie ? -
6:32 - 6:38Donc, pour ça, après avoir fait le service
civil, un contrat social personnalisé, -
6:38 - 6:40pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas
avoir un parrainage citoyen ? -
6:40 - 6:43C'est-à-dire pouvoir se faire coacher
par un autre citoyen -
6:43 - 6:47sur la place qu'on pourrait avoir
dans la société. -
6:47 - 6:50Et au bout d'un certain temps,
nous aussi, on pourrait devenir coach. -
6:50 - 6:54C'est juste quelques idées
mais finalement, l'objectif de ces idées -
6:54 - 6:57ou de ces propositions, ce serait que
cette société nous pousse à devenir -
6:57 - 6:59des citoyens de plus en plus actifs.
-
6:59 - 7:01La deuxième idée
dont je voudrais vous parler : -
7:01 - 7:03c'est finalement
pourquoi ne pas transformer -
7:03 - 7:06le service public en services communs ?
Au pluriel. -
7:06 - 7:09Le service public,
qu'est-ce que c'est ? -
7:09 - 7:11Le service public, c'est les services
-
7:11 - 7:12que la société nous rend.
-
7:12 - 7:15Mais la société, c'est nous.
C'est nous tous ici. -
7:15 - 7:16Donc finalement le service public,
-
7:16 - 7:18c'est les services qu'on se rend
les uns aux autres. -
7:18 - 7:21Sauf qu'on passe par un intermédiaire.
-
7:21 - 7:25On a délégué ces services
à une administration, à des élus, -
7:25 - 7:29donc ce service public, on se le
rend pas directement les uns aux autres. -
7:29 - 7:33Est-ce qu'aujourd'hui, on n'est pas
capable de se rendre plus de services -
7:33 - 7:33les uns aux autres ?
-
7:33 - 7:37Est-ce que les plateformes collaboratives
dont on parle, qui nous connectent, -
7:38 - 7:40qui nous permettent de proposer
des services : -
7:40 - 7:42le covoiturage, c'est un service
qu'on rend à d'autres, -
7:42 - 7:46le « coach surfing », quand on invite,
on dit : -
7:46 - 7:48« Voilà, j'ai une place sur mon canapé.
-
7:48 - 7:49Vous pouvez venir dormir chez moi. »
-
7:49 - 7:51C'est des services qu'on propose
aux autres. -
7:51 - 7:54Est-ce qu'on peut pas imaginer ça
à une échelle plus large -
7:54 - 7:57et concernant les biens communs
et le service public ? -
7:57 - 7:58C'est ce qu'on appelle
le service public aujourd'hui, -
7:58 - 8:00c'est-à-dire, partir du service public
-
8:00 - 8:04pour le transformer en services communs,
dans lesquels -
8:04 - 8:07on est autant des contributeurs
que des bénéficiaires. -
8:07 - 8:10Les exemples que j'ai été voir
qui m'ont inspiré cette idée, -
8:10 - 8:12c'est des exemples tout bêtes
de chantiers participatifs. -
8:12 - 8:14Il y a de plus en plus de villes,
-
8:14 - 8:17notamment des villages qui ont
recours à ces chantiers participatifs. -
8:17 - 8:18Je pense à des villages
-
8:18 - 8:20sur le plateau de Millevaches
ou à Trémargat, en Bretagne, -
8:20 - 8:23où en fait la collectivité,
les élus, disent : -
8:23 - 8:25« On peut faire une partie
du service public -
8:25 - 8:27mais il y a énormément de choses
-
8:27 - 8:29qu'on pourrait faire ensemble
si on met tous la main à la pâte. » -
8:29 - 8:33Du coup, ils invitent à venir sur
la place du village -
8:33 - 8:35construire un nouveau bâtiment
ou rénover quelque chose -
8:35 - 8:38et finalement, c'est des gens qui
viennent apporter du temps -
8:39 - 8:42au service de l'intérêt général,
au service du commun. -
8:43 - 8:46Est-ce que, si on imagine ces communs,
ces services communs, -
8:46 - 8:50d'une manière extrêmement large,
comme des services qui nous permettraient -
8:50 - 8:52de nous procurer le minimum vital,
-
8:52 - 8:55c'est-à-dire, si on imagine de pouvoir
vivre de ces services communs, -
8:56 - 8:57qu'est-ce que ça donne ?
-
8:57 - 9:00Si on prend la pyramide de Maslow et qu'on
prend toute la base, et qu'on se dit : -
9:00 - 9:02« Ça, ça devient des services communs
qu'on peut se rendre les uns aux autres : -
9:02 - 9:07manger, boire, se loger
s'habiller, vivre en sécurité, apprendre, -
9:07 - 9:10se déplacer, communiquer... »
Tout ça, ça pourrait être des services -
9:10 - 9:12qu'on se rend les uns
aux autres finalement, -
9:12 - 9:14en passant par ce type de plate-forme.
-
9:14 - 9:18C'est une logique de gouvernement,
de gouvernance comme une plateforme -
9:18 - 9:20et ça devient une sorte de revenu de base
-
9:20 - 9:24qui est payé, non pas avec de l'argent,
payé en nature. -
9:24 - 9:29On pourrait aussi être équipé de cartes de
citoyen qui nous permettent d'accéder -
9:29 - 9:33à des plateformes de répartition du
service public ou des services communs. -
9:34 - 9:36De proposer nos propres services communs.
-
9:36 - 9:38Je sais faire quelque chose,
je suis designer -
9:38 - 9:41je veux mettre ça
au service de la collectivité, -
9:41 - 9:43eh bien, je le propose sur cette
plateforme -
9:43 - 9:46et on propose ce qu'on a envie de faire,
ce qu'on sait faire, -
9:46 - 9:49et la collectivité, en échange, va
nous rendre des services, -
9:49 - 9:51en échange des services que nous
on propose. -
9:51 - 9:54C'est finalement s'inscrire dans
des missions d'intérêt général -
9:54 - 9:56parce que, ce qui me paraît
complètement fou, aujourd'hui, -
9:56 - 9:59c'est qu'on s'aperçoit que la société
est de plus en plus inégalitaire. -
9:59 - 10:01Il y a plus de gens
qui ont besoin de services -
10:01 - 10:04et de l'autre côté, on a du chômage
ou de l'inactivité -
10:04 - 10:07ou des gens qui ne sont pas
épanouis dans leurs activités -
10:07 - 10:10et qui aimeraient agir plus
dans le sens de l'intérêt général. -
10:10 - 10:14Si on met ces deux besoins en regard, si
on les connecte, qu'est-ce que ça donne ? -
10:14 - 10:16Là, il y a déjà des débuts
d'exemples aussi. -
10:16 - 10:18Je pense au Conseil Général de la Gironde
qui a mis en place -
10:18 - 10:21une bourse d'échange
de services et de savoir. -
10:22 - 10:26C'est des pistes mais qui peuvent,
à mon avis, nous emmener loin. -
10:26 - 10:29Il y a un troisième exemple
qui me semble primordial : -
10:29 - 10:31c'est l'impôt.
-
10:31 - 10:33Aujourd'hui, on paie nos impôts
en argent. -
10:33 - 10:36Est-ce qu'on ne pourrait pas remplacer cet
impôt par de la contribution directe ? -
10:36 - 10:38Parce qu'en fait le principe
même de l'impôt, -
10:38 - 10:40j'ai l'impression qu'il
est en train de mourir. -
10:40 - 10:43Déjà, les entreprises et les contribuables
les plus riches, -
10:43 - 10:45ils réussissent à échapper à l'impôt
-
10:45 - 10:49et puis ce recours à l'impôt,
il est bouleversé par le développement -
10:49 - 10:50des monnaies mondiales ou locales,
-
10:50 - 10:52par les plateformes d'échange
direct sur Internet, -
10:52 - 10:56par la dématérialisation et la
multiplication exponentielle des échanges -
10:56 - 10:58qui deviennent du coup incontrôlables,
-
10:58 - 11:01par l'abandon progressif du pouvoir de
création monétaire -
11:01 - 11:03par les États-nations
au profit de grandes banques, -
11:03 - 11:07par la concurrence fiscale entre des
États et du coup le recours accru -
11:07 - 11:09à des paradis fiscaux,
-
11:09 - 11:11par la folie de la finance, le trading
haute fréquence, -
11:11 - 11:12les marchés spéculatifs...
-
11:12 - 11:15Tout ça, c'est en train de remettre
en cause ce principe de l'impôt -
11:15 - 11:18et pourtant toute notre société,
elle est basée là-dessus. -
11:18 - 11:21Si on essaye de contourner ce
fonctionnement, qu'est-ce que ça donne ? -
11:21 - 11:24Est-ce qu'on ne peut pas,
pour éviter que l'argent se concentre -
11:24 - 11:25dans les mains des plus riches,
-
11:25 - 11:29et continue à se concentrer
dans les mains des plus riches, -
11:29 - 11:30finalement créer une contribution-temps
-
11:30 - 11:33dans laquelle chacun doit
consacrer un temps minimum -
11:33 - 11:35au profit de l'intérêt général
-
11:35 - 11:38en contribuant directement
à des services communs -
11:38 - 11:40et en échange, on reçoit
les services vitaux minimums, -
11:40 - 11:42ce qui ne nous empêche pas
de continuer à travailler, -
11:42 - 11:44d'avoir la liberté de faire les deux.
-
11:44 - 11:47Il y a des exemples, là aussi,
aujourd'hui qui bouleversent -
11:47 - 11:48ce paysage-là,
-
11:48 - 11:50par exemple, des banques de temps,
-
11:50 - 11:52des systèmes d'échange locaux,
des « SEL ». -
11:53 - 11:57Le Bitcoin qui est une monnaie mondiale
et qui pose ces questions de la monnaie -
11:57 - 11:59ou toutes les monnaies citoyennes
et locales : -
11:59 - 12:03le SoNantes à Nantes,
le Symba en Ile-de-France, -
12:03 - 12:04le Sol-violette à Toulouse,
-
12:04 - 12:07et un peu partout, il y a des monnaies
qui se créent. -
12:07 - 12:09Ça revient remettre en cause cette
place aussi de l'impôt. -
12:09 - 12:13Et le quatrième sujet qu'il faut aborder,
c'est, d'après moi, la démocratie. -
12:14 - 12:16On en parlait en introduction.
-
12:16 - 12:18Qu'est-ce que c'est,
ce mot « démocratie » ? -
12:18 - 12:22Aujourd'hui, je pense qu'il faut une
nouvelle démocratie pour le XXIème siècle -
12:22 - 12:25mais notre système représentatif a été
inventé, il faut bien se rendre compte, -
12:25 - 12:28à une époque où
80% des gens ne savaient pas -
12:28 - 12:34lire ou écrire, à une époque où la radio,
la télé et Internet n'existaient pas, -
12:34 - 12:38et quand on prend le mot « démocratie »,
ça veut dire « le pouvoir aux gens. » -
12:38 - 12:41On a énormément gagné en pouvoir d'agir
individuel. -
12:41 - 12:43Internet, ça change
la manière qu'on a de s'informer, -
12:43 - 12:46de communiquer,
de travailler, de se former... -
12:47 - 12:51Est-ce qu'on ne pourrait pas aujourd'hui
gagner aussi en pouvoir de décider -
12:51 - 12:52et d'agir collectivement ?
-
12:52 - 12:53Est-ce qu'on ne pourrait pas,
-
12:53 - 12:56au lieu de déléguer notre pouvoir
de décision et d'action -
12:56 - 13:00à une administration ou à des élus,
reprendre une partie de ce pouvoir -
13:00 - 13:03et avoir un autre rôle pour
les élus et les administrations -
13:03 - 13:05qui soit plus
l'animation de ce pouvoir, -
13:05 - 13:08qui soit plus l'encadrement
de ce pouvoir -
13:08 - 13:10mais qu'on le récupère nous-mêmes ?
-
13:10 - 13:13Est-ce qu'on ne pourrait pas écrire
ensemble des nouvelles règles du jeu ? -
13:13 - 13:15Ne plus penser à la Constitution
au singulier -
13:15 - 13:17mais la conjuguer dans tous les territoires,
-
13:17 - 13:18un peu comme des poupées gigognes,
-
13:18 - 13:21parce qu'à l'échelle du quartier,
on a besoin de nouvelles règles du jeu. -
13:21 - 13:22A l'échelle du bassin de vie aussi,
-
13:22 - 13:25à l'échelle de la région,
à l'échelle de l'État-nation, -
13:25 - 13:30à l'échelle du continent ou de la planète.
Là aussi, on a des enjeux globaux -
13:30 - 13:32qu'on a en face de nous et il faut
qu'on ait des règles du jeu, -
13:32 - 13:36une organisation qui nous permette
de répondre à ces enjeux. -
13:36 - 13:39Donc des constitutions complémentaires,
qui aillent du local au global -
13:39 - 13:42et qui soient écrites par les citoyens
pour les citoyens. -
13:44 - 13:47Et finalement, est-ce qu'on ne pourrait
pas tous proposer un projet -
13:47 - 13:51d'intérêt général sur les plateformes
de répartition des services communs ? -
13:52 - 13:55C'est-à-dire que, moi ou
mon parti politique, -
13:55 - 13:57si je suis dans un parti,
ou mon association -
13:57 - 14:00ou mon organisation, propose
quelque chose en disant : -
14:00 - 14:02« Ça, je pense que ça irait
dans le sens de l'intérêt général -
14:02 - 14:04et je suis d'accord pour l'animer. »
-
14:04 - 14:06Et qui est-ce qui déciderait
si, oui ou pas, -
14:06 - 14:09ça va dans le sens de l'intérêt général,
ça pourrait être des jurys citoyens, -
14:09 - 14:12des groupes de citoyens tirés au sort,
formés, informés, -
14:12 - 14:15qui peuvent aller voir des experts,
débattre de manière contradictoire, -
14:15 - 14:18et décider si, oui ou non, ça va
dans le sens de l'intérêt général, -
14:18 - 14:20parce que tout le monde est capable
de situer l'intérêt général -
14:20 - 14:23après en avoir débattu.
C'est comme les jurys citoyens : -
14:23 - 14:27tout le monde est capable de dire
« coupable » ou « innocent » -
14:27 - 14:28après en avoir débattu.
-
14:29 - 14:32Là aussi, il y a des exemples qui
commencent à arriver. -
14:32 - 14:34Je pense par exemple à des villes qui
mettent en place des tableaux de bord -
14:34 - 14:38qui permettent de piloter et de rendre
transparent les politiques publiques. -
14:38 - 14:40Et en fait, on voit la politique publique
se faire au fur et à mesure. -
14:40 - 14:42Aujourd'hui, on ne peut pas
encore y participer, -
14:42 - 14:46mais Internet change déjà
la manière qu'ont les collectivités -
14:46 - 14:47de gouverner.
-
14:47 - 14:50Je pense qu'il n'y a pas besoin
d'attendre que les choses changent -
14:50 - 14:52à l'échelle nationale ou mondiale
pour agir. -
14:52 - 14:55On peut déjà construire des nouvelles
règles du jeu et les expérimenter. -
14:55 - 14:58On peut déjà mettre en œuvre
des nouveaux types de fonctionnement -
14:58 - 15:01dans nos quartiers, dans nos villages,
et c'est un peu dans ce sens-là -
15:01 - 15:04que le collectif avec lequel j'agis,
Démocratie Ouverte, -
15:04 - 15:07est en train de proposer un programme
qui s'appelle -
15:07 - 15:08« Territoire hautement citoyen »
-
15:08 - 15:12et qui propose aux collectivités locales
d'animer et d'expérimenter -
15:12 - 15:15des transitions démocratiques locales.
-
15:16 - 15:18Durant tout mon tour de France,
à chaque rencontre, -
15:18 - 15:21j'ai demandé à celui qui m'accueillait
de me dessiner le monde dans lequel -
15:21 - 15:23il rêverait de vivre.
-
15:23 - 15:24Et vous ?
-
15:24 - 15:27Si vous deviez dessiner
une société idéale, -
15:27 - 15:30laquelle est-ce que vous dessineriez ?
A quoi ça ressemblerait ? -
15:30 - 15:33Après avoir passé six mois à poser
inlassablement cette question, -
15:33 - 15:35j'ai eu envie d'y répondre.
-
15:35 - 15:38C'est ça qui a inspiré
cette anti-candidature présidentielle, -
15:38 - 15:39c'est ça qui inspire le bouquin
que je suis en train d'écrire, -
15:39 - 15:42c'est ça qui inspire
Démocratie Ouverte -
15:42 - 15:44et le collectif dans lequel on travaille,
-
15:44 - 15:48et ce que je vous invite à faire ce soir,
-
15:48 - 15:50c'est à redonner ses lettres de noblesse
à la politique. -
15:50 - 15:53Parce qu'en fait, tous ces problèmes
que notre société rencontre, -
15:53 - 15:54dont on parle ce soir,
-
15:54 - 15:58ils viennent avant tout de la manière dont
on s'organise pour vivre ensemble -
15:58 - 15:59sur la planète.
-
15:59 - 16:02Autrement dit, c'est des problèmes
qui sont profondément politiques, -
16:02 - 16:04des problèmes de gouvernance
-
16:04 - 16:06et on constate que la société
ne tourne pas rond. -
16:06 - 16:08Là-dessus, on est d'accord,
il y a des choses à changer -
16:08 - 16:10mais quand on regarde de plus près,
on se rend compte que -
16:10 - 16:12le monde, il est déjà en train
de se métamorphoser. -
16:12 - 16:15Quand on prend une loupe,
on regarde que les racines -
16:15 - 16:18de ce nouveau monde, elles sont déjà
là aujourd'hui. -
16:18 - 16:19Ceux qui font le monde de demain,
-
16:19 - 16:22ils sont en train de porter
des alternatives au modèle dominant. -
16:22 - 16:24Il y en a sûrement beaucoup
dans la salle. -
16:24 - 16:26Il y en a un peu partout,
en France et dans le monde. -
16:26 - 16:30Alors ce soir, j'ai une chose
à vous proposer : allons-y ! -
16:31 - 16:33Lançons-nous !
-
16:33 - 16:37Soyons du côté des solutions
plutôt que d'être du côté -
16:37 - 16:38de la dénonciation des problèmes.
-
16:38 - 16:40Arrêtons de tirer les sonnettes d'alarme !
-
16:40 - 16:44Agissons concrètement
dans nos vies -
16:44 - 16:50et n'attendez pas 2017 pour devenir
co-président de cette nouvelle société. -
16:50 - 16:51Merci.
-
16:51 - 16:55(Applaudissements)
- Title:
- Transition démocratique | Armel Le Coz | TEDxReims
- Description:
-
Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.
Dans son intervention à TEDxReims en 2014, Armel Le Coz nous propose son anti-candidature à la présidence de la République. Par ce biais, il nous présente une approche questionnant la citoyenneté et la démocratie. Sa proposition évoque la démocratie ouverte, la citoyenneté active, le débat public, la transparence. Ces nouvelles règles du jeu permettent de rendre une place aux citoyens.
Cofondateur de Parlement & Citoyens et du collectif Démocratie Ouverte, Armel Le Coz s’engage au quotidien pour des démocraties plus efficaces et responsables. Durant les élections municipales de 2014, il part 6 mois sur les routes de France à la rencontre des citoyens et des maires innovants. Armel s’intéresse de près aux modèles émergents du partage et de « l’ouvert » : OpenGov, OpenData, économie collaborative, etc.
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 16:58
eric vautier edited French subtitles for Transition démocratique | Armel Le Coz | TEDxReims | ||
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