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Les principes de la Communication Non Violente (CNV) DVD 1 Partie 1 : Le but de la CNV et Exprimer des observations et des sentiments

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    Les principes de la Communication Non Violente (CNV)
    avec Marshall B. Rosenberg, PhD
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    La présentation suivante provient d'un
    séminaire d'introduction d'un jour donné à
    San Francisco, USA, en avril 2000.
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    Partie 1 : Le but de la CNV et
    Exprimer des observations et des sentiments
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    ... mais laissez-moi commencer en
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    expliquant le but de
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    la Communication Non Violente.
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    Son but est de vous aider à faire
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    ce que vous savez déjà faire.
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    Pourquoi apprendre aujourd'hui quelque chose
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    que vous savez déjà faire ?
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    Parce que nous oublions parfois de le faire.
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    Nous l'oublions, parce que
    nous avons été éduqués à l'oublier.
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    De quoi suis-je en train de parler ?
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    Qu'est-ce que nous savons déjà faire ?
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    Le but de ce processus est de nous aider
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    à entrer en relation d'une manière
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    qui rend le don naturel possible.
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    Le don naturel possible.
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    Qu'est-ce que je veux dire par "don naturel" ?
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    Je vais vous chanter une chanson pour rendre plus clair
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    ce que j'entends par "don naturel".
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    Je n'ai jamais autant l'impression
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    de recevoir
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    que quand tu prends ce que je te donne.
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    Quand tu comprends la joie que je ressens
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    à prendre soin de toi.
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    Et tu sais que je ne te donne pas
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    pour que tu me doives quelque chose
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    mais parce que je veux vivre
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    l'amour
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    que je ressens pour toi.
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    Recevoir avec grâce
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    est peut-être le meilleur don.
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    Je ne peux en aucune façon
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    séparer ces deux choses.
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    Quand tu me donnes, je te donne le fait de recevoir
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    et quand tu prends ce que je te donne,
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    j'ai le sentiment que c'est moi qui reçois.
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    Vous connaissez tous ce type de don.
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    Vous savez comment le mettre en pratique.
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    Et c'est cela qui m'intéresse :
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    nous souvenir de demeurer avec cette qualité de don,
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    un instant après l'autre, dans toutes nos relations.
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    Mais nous savons aussi tous combien
    il est facile de le perdre,
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    combien il est facile de perdre ce type de relation.
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    Et donc au lieu
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    de jouir de cette qualité de don,
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    ce qui est possible à tout moment,
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    dans tous les contacts que nous avons,
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    en dépit de combien cela est précieux, nous oublions.
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    Au lieu de jouer au jeu dont parle cette chanson,
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    que j'appelle "Rendre la vie merveilleuse",
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    le jeu le plus fantastique que je connaisse,
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    au lieu de jouer à ça, la plupart du temps
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    nous jouons à un autre jeu,
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    qui s'appelle "Qui a raison ?"
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    Vous avez déjà joué à ce jeu ?
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    [Rires]
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    C'est un jeu où tout le monde est perdant.
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    N'est-ce pas incroyable,
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    que nous connaissions tous cette qualité de don
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    dont parle la chanson ?
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    Elle est possible à tout moment,
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    nous trouvons
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    que c'est la meilleure chose à faire,
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    et nous passons presque toute notre vie
    à jouer à "Qui a raison ?"
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    Le jeu de "Qui a raison"
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    implique les deux choses
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    les plus sournoises que les humains ont
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    découvert : la première, c'est la punition.
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    Car si tu as tort
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    dans le jeu de "Qui a raison?",
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    tu mérites de souffrir.
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    Pouvez-vous imaginer un concept plus diabolique
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    pour éduquer les personnes ?
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    Donc... si vous ne vous abstenez pas encore de punir,
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    je suis sûr qu'à la fin de la journée,
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    cela ne fera plus partie de votre conscience.
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    Fini, les punitions.
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    Vous ne le ferez plus dans vos familles,
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    nous arrêterons de le faire avec les criminels, cela n'ayant pas d'autre effet que d'augmenter la violence,
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    nous trouverons d'autres manières de gérer
    nos relations avec d'autres pays,
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    à part la punition.
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    Fini, la punition.
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    Plus de récompenses non plus,
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    c'est le même jeu.
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    Ca fait partie du jeu "Qui a raison ?"
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    Si tu as raison, tu es récompensé.
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    Si tu as tort, tu es puni.
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    Fini. Fini.
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    Ca a créé assez de violence sur la planète.
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    Plus d'induction de culpabilité. Vous voyez ?
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    Plus de honte.
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    Plus de concepts de devoir et d'obligation.
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    Juste ce dont parle la chanson : le don naturel.
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    Comment nous sommes-nous éloignés de cet objectif ?
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    Selon ce que dit Walter Wink,
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    théologien,
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    dans son ouvrage "The Powers That Be",
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    nous nous sommes éloignés de cet objectif
    il y a environ 5000 ans.
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    Nous avons perdu...
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    Nous nous sommes éloignés de cet objectif, parce que
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    nous avons commencé à penser sauvagement.
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    A penser sauvagement que
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    les êtres humains sont intrinsèquement mauvais.
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    Quand on croit que les humains
    sont intrinsèquement mauvais,
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    si les choses ne vont pas comme on le voudrait,
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    quel est le remède ?
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    Le remède, c'est la pénitence. Vous comprenez ?
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    Si les gens sont mauvais, on pense que
    pour changer les choses
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    quand les gens se comportent
    d'une manière qui vous déplaît,
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    il faut faire en sorte qu'ils se détestent
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    à cause de ce qu'ils font.
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    Donc, pour ces raisons politiques
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    et théologiques,
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    nous avons commencé à développer un langage
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    que j'appelle le langage chacal. C'est une...
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    langue qui nous coupe de la vie
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    et... euh,
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    qui nous rend très facilement violents.
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    Très facilement violents. En effet,
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    dans le livre que j'ai mentionné,
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    Wink dit que dans les cultures de la domination...
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    une des choses dont on dispose pour éduquer les gens
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    c'est que la violence devienne un plaisir. Vous comprenez ?
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    Et on a très bien réussi.
    Dans notre culture, nous rendons la violence plaisante.
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    Deux heures chaque soir, de 19 à 21 heures, quand
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    la plupart des enfants regardent la télévision,
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    dans 75% des programmes qu'ils regardent,
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    le héro tue quelqu'un
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    ou le frappe. Vous voyez ?
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    Et quand est-ce que cela se passe ?
    A l'apogée du programme.
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    Nous avons été éduqués depuis longtemps
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    à rendre la violence plaisante.
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    Donc, même si je pense que ce que dit cette chanson
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    est en fait beaucoup plus proche de notre nature,
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    ce don naturel,
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    nous avons été éduqués à rendre la violence plaisante,
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    et éduqués d'une manière à pouvoir
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    même être violents avec nos enfants.
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    Donc, à quoi ressemble le langage chacal ?
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    Vous voyez, le langage chacal, comme je l'ai dit,
    est un langage de
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    jugements moraux,
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    où l'on pense en termes de "qui a raison", "qui a tort",
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    "qui est gentil", "qui est méchant",
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    et quand vous mentionnez un changement,
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    oui, nous désirons parfois des changements,
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    comment obtient-on un changement
    dans le système chacal ?
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    Regardez comment les parents
    tentent de faire changer les enfants.
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    Il s'agit d'un parent qui enseigne à un jeune enfant
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    un des mots les plus importants en langage chacal.
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    "Dis que tu regrettes".
  • 7:58 - 8:00
    "Ze regrette".
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    "Tu ne regrettes pas vraiment. Je le vois.
    Tu ne regrettes pas vraiment".
  • 8:04 - 8:06
    [En pleurant]
  • 8:06 - 8:08
    "Ze regrette".
  • 8:08 - 8:10
    "Ok, je te pardonne".
  • 8:12 - 8:15
    Vous imaginez un jeu comme ça ?
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    Vous imaginez un parent
    qui répond comme ça à son enfant ?
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    Et si un parent fait ça à un enfant, à sa propre famille,
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    qu'est-ce qu'il fera
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    à des gens d'autres cultures qui se comportent
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    d'une manière qui ne lui plaît pas ?
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    Donc, évidemment, il y a de la violence partout
    où on a ce type de pensée.
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    Dans les cultures qui ne pensent pas comme ça,
  • 8:34 - 8:37
    il n'y a pas de violence, vous comprenez ?
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    Donc... c'est comme ça que
    nous nous sommes éloignés de l'objectif.
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    Même si nous pourrions jouer au jeu
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    "Rendre la vie merveilleuse" à tout moment,
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    nous avons été éduqués depuis longtemps
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    à jouer à un autre jeu, celui de "Qui a raison?"
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    Quelles sont donc les parties du jeu "Qui a raison ?"
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    Je viens d'en mentionner une.
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    Une partie, c'est les jugements moraux...
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    apprendre comment devenir cérébral
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    et penser en termes de juste et de faux,
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    de bon et de mauvais,
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    de normal et anormal.
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    J'ai très bien appris ce jeu.
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    Je parle plusieurs dialectes de chacal.
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    [Rires]
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    J'ai grandi à Detroit.
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    Nous parlions un dialecte de chacal plutôt lourd.
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    On pourrait l'appeler "chacal de Detroit".
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    Par exemple, quand je conduis
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    et que quelqu'un conduit d'une manière qui me déplaît
  • 9:30 - 9:33
    et que, là aussi, je veux le faire changer, vous voyez ?
  • 9:33 - 9:36
    je baisse la vitre et je dis "Idiot !"
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    [Rires]
  • 9:38 - 9:41
    En théorie, la personne est sensée se repentir.
  • 9:41 - 9:44
    Vous voyez ? [Rires]
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    "Je confesse que j'avais tord, monsieur.
  • 9:47 - 9:52
    Je vais corriger ma manière de faire".
  • 9:52 - 9:55
    C'est une théorie fantastique. Ca n'a pas marché.
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    J'ai essayé plusieurs fois. Ca ne marche pas.
  • 10:00 - 10:01
    Alors j'ai pensé que c'était
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    ce dialecte-là du chacal.
  • 10:04 - 10:07
    J'ai décidé d'apprendre une version plus cultivée du chacal,
  • 10:07 - 10:10
    j'ai été à l'université et j'ai obtenu un doctorat
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    en chacal professionnel.
  • 10:13 - 10:14
    [Rires]
  • 10:14 - 10:16
    Maintenant, quand quelqu'un conduit
    d'une manière que je n'aime pas
  • 10:17 - 10:20
    je baisse la vitre et je lui dis "Psychopathe !"
  • 10:20 - 10:22
    [Rires]
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    Ca ne marche pas non plus !
  • 10:27 - 10:28
    Vous voyez ?
  • 10:28 - 10:32
    Il y a une autre partie du langage chacal.
  • 10:33 - 10:35
    "Amtssprache"
  • 10:35 - 10:37
    Amtssprache. C'est très important, vous voyez ?
  • 10:37 - 10:41
    Une langue qui nie le choix,
  • 10:42 - 10:44
    qui nie la responsabilité de nos actes.
  • 10:44 - 10:48
    J'utilise le mot "Amtssprache" pour cette partie,
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    car j'ai lu une interview du criminel de guerre nazi
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    Adolf Eichmann.
  • 10:54 - 10:58
    Dans son procès pour crimes de guerre à Jérusalem,
  • 10:58 - 11:01
    on a demandé à Eichmann :
    "Est-ce que c'était difficile d'envoyer
  • 11:01 - 11:04
    des milliers de personnes à la mort ?"
  • 11:04 - 11:07
    et Eichmann a répondu avec candeur
  • 11:07 - 11:10
    "En vérité, c'était facile.
  • 11:10 - 11:12
    Notre langage l'a rendu facile".
  • 11:13 - 11:15
    Cette réponse a choqué
  • 11:15 - 11:18
    la personne qui l'interrogeait,
  • 11:18 - 11:21
    qui lui a demandé "Quel langage ?"
  • 11:22 - 11:25
    Eichmann a répondu "En fait, mes collègues nazi et moi,
  • 11:25 - 11:27
    avions un nom pour notre langage.
  • 11:27 - 11:30
    Nous l'appelions "Amtssprache".
  • 11:30 - 11:33
    "Amt", en allemand, signifie "bureau", et "Sprache", langue.
  • 11:33 - 11:37
    On pourrait dire "langage bureaucratique".
  • 11:37 - 11:39
    On lui a demandé quelques exemples.
  • 11:39 - 11:42
    Eichmann a répondu : "C'est un langage
  • 11:42 - 11:47
    dans lequel on nie la responsabilité de ses actes".
  • 11:47 - 11:52
    Donc si quelqu'un vous demande pourquoi vous l'avez fait, vous répondez "J'étais obligé",
  • 11:52 - 11:54
    comme ça, ça fait moins mal.
    Si vous DEVEZ faire quelque chose,
  • 11:54 - 11:57
    vous voyez, vous n'êtes pas responsable.
  • 11:57 - 11:59
    "Mais pourquoi DEVIEZ-vous le faire, chacal ?"
  • 11:59 - 12:01
    "Ordre des supérieurs",
  • 12:02 - 12:04
    "politique de la compagnie",
  • 12:04 - 12:06
    "ils m'y ont contraint",
  • 12:06 - 12:09
    "je ne pouvais pas faire autrement".
  • 12:09 - 12:12
    L'Amtsprache est une langue très dangereuse.
  • 12:12 - 12:14
    Très dangereuse.
  • 12:14 - 12:16
    Nous avons des écoles girafes.
  • 12:16 - 12:19
    J'utilise le mot "girafe" comme
  • 12:19 - 12:21
    symbole de la non violence.
  • 12:21 - 12:23
    Nous allons voir aujourd'hui
  • 12:23 - 12:27
    que la langue que nous allons
    étudier est la langue du cœur.
  • 12:27 - 12:29
    C'est pour ça que j'utilise la langue girafe,
  • 12:29 - 12:31
    parce que les girafes sont les animaux terrestres
  • 12:31 - 12:33
    qui ont le cœur le plus grand, donc....
  • 12:38 - 12:40
    pour parler la langue girafe...
  • 12:42 - 12:45
    il faut toujours être conscients des choix. Vous comprenez ?
  • 12:45 - 12:48
    Nous ne faisons jamais rien
    que nous n'avons pas choisi de faire.
  • 12:50 - 12:53
    Mais j'enseignais la langue girafe
    à un groupe de parents
  • 12:53 - 12:55
    et d'enseignants dans une communauté,
  • 12:55 - 12:58
    nous avons des écoles girafe dans le monde entier.
  • 12:58 - 13:01
    5 en Israël, 4 en Palestine,
  • 13:02 - 13:05
    quelques unes en Serbie, etc.
  • 13:05 - 13:07
    Et dans les écoles girafes, naturellement,
  • 13:07 - 13:10
    nous essayons de faire en sorte
    que les enseignants et les parents
  • 13:10 - 13:11
    n'utilisent jamais l'Amtssprache.
  • 13:12 - 13:15
    Une des langues les plus dangereuses au monde,
  • 13:16 - 13:19
    d'enseigner à un enfant qu'il "doit" faire quelque chose.
  • 13:20 - 13:23
    Donc cette fois-là, à St. Louis, Missouri,
  • 13:23 - 13:25
    je parlais à un groupe de parents et d'enseignants
  • 13:25 - 13:27
    et une mère n'était pas d'accord du tout. Elle disait :
  • 13:27 - 13:30
    "Mais il y a des choses qu'on est obligés de faire,
    qu'on le veuille ou non.
  • 13:31 - 13:34
    C'est notre travail, en tant que parents,
    d'enseigner à nos enfants ce qu'ils doivent faire.
  • 13:34 - 13:36
    Il y a des choses que je fais tous les jours et que je déteste,
  • 13:37 - 13:41
    mais il y a des choses qu'on doit faire".
  • 13:41 - 13:44
    Je lui répondis : "Vous pouvez me donner un exemple ?"
  • 13:44 - 13:47
    Elle dit : "Facile, il y en a tellement. Laissez-moi réfléchir.
  • 13:47 - 13:50
    Ah, par exemple, quand je m'en irai d'ici ce soir,
  • 13:50 - 13:52
    je devrai rentrer à la maison pour cuisiner.
  • 13:52 - 13:54
    Je déteste cuisiner.
  • 13:54 - 13:59
    Vraiment, je déteste ça, mais je l'ai fait
    tous les jours, depuis 20 ans,
  • 13:59 - 14:02
    même quand j'étais malade".
  • 14:02 - 14:03
    [Rires]
  • 14:03 - 14:05
    Je répondis : "Eh bien, je serai heureux aujourd'hui
  • 14:06 - 14:07
    de vous montrer une autre manière de penser,
  • 14:08 - 14:12
    une autre langue qui, je l'espère,
    vous permettra d'être plus heureuse".
  • 14:13 - 14:17
    Je suis heureux de vous dire qu'elle a appris très rapidement la langue girafe.
  • 14:17 - 14:19
    Elle est rentrée chez elle ce soir-là
  • 14:19 - 14:24
    et a annoncé à sa famille qu'elle ne voulait plus cuisiner.
  • 14:24 - 14:25
    [Rires]
  • 14:25 - 14:28
    Sa famille m'a fait quelques commentaires.
  • 14:29 - 14:31
    [Rires]
  • 14:31 - 14:33
    Après deux semaines, quand je
  • 14:33 - 14:36
    suis repassé par cette ville
  • 14:36 - 14:38
    pour y donner un atelier un soir,
  • 14:38 - 14:43
    les deux fils aînés sont venus, elle en avait quatre.
  • 14:43 - 14:47
    Ils sont venus vers moi au début pour se présenter et
  • 14:47 - 14:49
    je leur ai dit "Ah, je suis content que vous soyez venus.
  • 14:49 - 14:52
    Je suis très curieux de savoir
    ce qui se passe dans votre famille.
  • 14:52 - 14:54
    Votre mère m'a appelé régulièrement
  • 14:54 - 14:57
    pour me parler des changements
  • 14:57 - 14:59
    qu'elle a fait dans sa vie depuis la formation.
  • 15:00 - 15:02
    Par exemple, que s'est-il passé
    ce soir-là, quand elle est rentrée
  • 15:02 - 15:05
    et vous a annoncé qu'elle ne voulait plus cuisiner ?"
  • 15:06 - 15:07
    Le fils aîné m'a dit :
  • 15:07 - 15:11
    "Marshall, je me suis dit "Dieu merci!"
  • 15:11 - 15:13
    [Rires]
  • 15:21 - 15:23
    J'ai demandé : "Aide-moi à comprendre stp".
  • 15:23 - 15:24
    Il répondit : "Je me suis dit,
  • 15:24 - 15:29
    peut-être que maintenant elle arrêtera
    de se plaindre à chaque repas".
  • 15:29 - 15:32
    Vous voyez, le don naturel,
    ce dont je parlais dans ma chanson,
  • 15:32 - 15:36
    tout ce que nous faisons dans notre vie
    qui ne vient pas de cette énergie-là
  • 15:36 - 15:39
    nous le payons, de même que
    tous ceux qui nous entourent.
  • 15:40 - 15:43
    Tout ce que nous faisons parce que
    nous avons peur d'être punis si nous ne le faisons pas,
  • 15:43 - 15:45
    tout le monde le paye.
  • 15:45 - 15:49
    Tout ce que nous faisons pour une récompense,
    tout le monde le paie.
  • 15:49 - 15:52
    Tout ce que nous faisons
    pour que les autres soient comme nous,
  • 15:52 - 15:54
    tout le monde le paie.
  • 15:54 - 15:57
    Tout ce que nous faisons à cause
    de la culpabilité, de la honte,
  • 15:57 - 16:00
    du devoir, des obligations, tout le monde le paie.
  • 16:00 - 16:02
    Ce n'est pas ce pour quoi nous avons été conçus.
  • 16:02 - 16:05
    Nous avons été conçus pour avoir du plaisir à donner,
  • 16:05 - 16:07
    pour donner avec le cœur.
  • 16:10 - 16:12
    "Marshall ?"
  • 16:12 - 16:14
    "Oui".
    "Je suis ici".
  • 16:14 - 16:16
    "Mon fils m'a amené à un de vos séminaires,
  • 16:16 - 16:18
    et je vous ai rencontré il y a 10 ans environ".
    "Oui"
  • 16:19 - 16:20
    "A Oakland".
    "Oui".
  • 16:20 - 16:22
    "Maintenant j'essaie de récupérer mon fils.
  • 16:22 - 16:26
    Je suis ici et
  • 16:27 - 16:29
    hier soir quand je lui ai dis que je venais ici,
  • 16:29 - 16:33
    il a dit : "Pourquoi tu n'y vas pas ?
    J'ai des rendez-vous,
  • 16:33 - 16:36
    tu pourras peut-être m'apprendre quelque chose".
  • 16:36 - 16:39
    Alors je me suis dit que j'allais venir
    pour apprendre quelque chose.
  • 16:39 - 16:40
    Peut-être que je pourrais la lui enseigner ensuite.
  • 16:40 - 16:43
    Mais j'aimerais lui enseigner des choses
    et je ne sais pas comment faire.
  • 16:44 - 16:45
    J'aimerais lui apprendre
  • 16:46 - 16:48
    à me donner au moins le temps, dans la journée,
  • 16:48 - 16:51
    de communiquer avec lui. Il ne le fait pas volontairement.
  • 16:51 - 16:54
    Et quand j'essaie de le lui imposer,
  • 16:54 - 16:56
    c'est encore pire".
    "Oui".
  • 16:56 - 16:58
    "Alors, comment faire ?"
  • 16:59 - 17:01
    "Ce serait une bonne situation
    sur laquelle travailler aujourd'hui,
  • 17:02 - 17:04
    car je demanderai à chacun de nous
  • 17:04 - 17:06
    de penser maintenant à une situation où
  • 17:06 - 17:08
    quelqu'un se comporte d'une manière qui nous déplaît.
  • 17:08 - 17:10
    Dans ce cas, c'est votre fils, qui dit "non"
  • 17:10 - 17:13
    quand vous lui demandez de communiquer.
  • 17:14 - 17:17
    La première chose que je veux vous dire,
    c'est qu'on ne peut rien enseigner à personne.
  • 17:17 - 17:17
    C'est vrai.
  • 17:17 - 17:22
    Et avoir cela pour objectif, c'est déjà un problème.
  • 17:22 - 17:25
    Donc, changeons d'objectif.
  • 17:26 - 17:29
    N'essayons jamais d'enseigner une chose à quelqu'un
    ou de changer quelqu'un.
  • 17:30 - 17:31
    Si c'est notre objectif,
  • 17:31 - 17:34
    cela créera de la résistance.
  • 17:34 - 17:37
    Donc ce serait ma première suggestion aujourd'hui.
  • 17:37 - 17:41
    N'essayez jamais d'enseigner quoi que ce soit à quelqu'un
    ou de changer quelqu'un.
  • 17:42 - 17:44
    Est-ce que c'est clair ?
    "Oui".
  • 17:44 - 17:45
    "Ok".
  • 17:45 - 17:48
    "Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Renoncer ?"
    "Oh, non, non, non.
  • 17:48 - 17:54
    C'est ce type de pensée qui nous a formés
    comme des chacals, vous voyez ?
  • 17:54 - 17:56
    Le jeu de "Qui a raison", gagner ou perdre.
  • 17:56 - 17:58
    Donc si on ne peut pas changer l'autre
  • 17:58 - 18:00
    et gagner, on pense que l'autre possibilité
  • 18:00 - 18:03
    c'est d'être un raté et de perdre. Vous voyez ?
  • 18:03 - 18:07
    Nous avons été éduqués à penser de ces deux manières,
    gagner ou perdre,
  • 18:07 - 18:09
    juste ou faux.
  • 18:09 - 18:10
    Non, je vais vous montrer une autre manière,
  • 18:10 - 18:12
    une autre possibilité.
  • 18:12 - 18:16
    Ok. Allons-y. Vous allez pouvoir vous exercer.
  • 18:16 - 18:19
    Certains d'entre vous ont déjà pensé à des situations,
  • 18:19 - 18:23
    par exemple quand vous avez très envie de communiquer avec une personne qui ne veut pas.
  • 18:23 - 18:27
    Pensez à une personne qui, en ce moment, se comporte
  • 18:27 - 18:30
    d'une manière qui ne vous rend pas la vie merveilleuse,
  • 18:30 - 18:35
    et vous aimeriez arriver à ce dont parle la chanson,
  • 18:35 - 18:37
    où les besoins de chacun sont satisfaits,
  • 18:37 - 18:41
    et où les gens se donnent les uns aux autres
    de tout cœur, volontairement,
  • 18:42 - 18:43
    pas par obligation. Vous voyez ?
  • 18:43 - 18:47
    Voyons si je peux vous montrer
    comment y arriver dans cette situation.
  • 18:47 - 18:50
    Que les besoins de chacun soient satisfaits
  • 18:51 - 18:55
    et que les gens donnent volontairement, pas par obligation.
  • 18:55 - 18:57
    Vous vivez peut-être à la maison...
  • 18:57 - 19:01
    peut-être que vous choisissez de travailler aujourd'hui
    sur un enfant avec lequel vous vivez à la maison,
  • 19:01 - 19:05
    qui dit de choses terribles, des choses chacal, comme
  • 19:05 - 19:07
    "Non".
  • 19:07 - 19:08
    [Rires]
  • 19:08 - 19:12
    Oh, vous rigolez. Mais essayez de vivre avec un enfant comme ça pendant quelque temps.
  • 19:13 - 19:16
    "S'il te plaît, lave-toi les dents". "Non".
  • 19:17 - 19:21
    Peut-être que vous vivez avec
    un partenaire qui parle chacal,
  • 19:21 - 19:24
    qui dit des choses terribles de chacal, comme
  • 19:24 - 19:27
    "Ça me blesse quand tu me dis ça".
  • 19:28 - 19:31
    Nous allons voir aujourd'hui que c'est un acte violent
  • 19:31 - 19:34
    de dire que quelqu'un vous fait
    vous sentir comme ci ou comme ça. Par exemple,
  • 19:35 - 19:39
    d'impliquer que les autres
    nous font sentir blessés ou fâchés.
  • 19:41 - 19:46
    Peut-être qu'au travail, quelqu'un se comporte d'une manière qui vous déplaît, arrive en retard.
  • 19:46 - 19:49
    Ne produit pas autant que vous l'aimeriez.
  • 19:50 - 19:53
    Peut-être que votre voisin a
    agressé sexuellement des enfants.
  • 19:53 - 19:58
    Choisissez qui vous voulez, quelqu'un qui se comporte
    d'une manière qui vous déplaît.
  • 19:58 - 20:00
    Et pour lequel vous aimeriez voir
  • 20:00 - 20:05
    comment arriver à l'objectif de créer la qualité de relation
  • 20:05 - 20:08
    dans laquelle les besoins de chacun sont satisfaits
  • 20:08 - 20:11
    à travers le don naturel. C'est là notre objectif.
  • 20:11 - 20:15
    Ok ? Maintenant, ouvrez vos dossiers à...
  • 20:17 - 20:19
    la dernière page.
  • 20:19 - 20:22
    L'avant-dernière page. Lisez en haut :
  • 20:22 - 20:27
    "Exprimer comment nous nous sentons
    et ce que nous aimerions".
  • 20:37 - 20:40
    Et dessous, "A. Penser à quelqu'un
  • 20:40 - 20:45
    qui fait quelque chose qui
    vous rend la vie moins merveilleuse",
  • 20:45 - 20:48
    donc, cette personne à laquelle je vous demande de penser
  • 20:48 - 20:51
    qui se comporte actuellement
    d'une manière qui ne vous enthousiasme pas
  • 20:51 - 20:54
    et j'aimerais vous demander de répondre à cette question.
  • 20:54 - 20:58
    Ecrivez ici une chose que fait
    cette personne et qui vous déplaît.
  • 20:59 - 21:01
    Nous allons travailler sur un acte spécifique
  • 21:01 - 21:04
    que fait cette personne et que vous n'aimez pas,
  • 21:04 - 21:07
    pour vous familiariser avec le processus aujourd'hui.
  • 21:07 - 21:12
    Peut-être qu'il y a plusieurs choses qui vous déplaisent, mais nous allons vous montrer comment ça fonctionne
  • 21:12 - 21:18
    en vous montrant comment communiquer avec la personne
    à propos d'une chose spécifique qu'elle fait.
  • 21:18 - 21:24
    Donc, sous "A.", écrivez une chose que
    cette personne fait et qui vous déplaît.
  • 21:26 - 21:29
    Quand j'étais ici, à San Francisco,
  • 21:29 - 21:34
    pour travailler avec le système scolaire dans les années '70,
  • 21:34 - 21:37
    le surintendant des écoles m'a demandé
    d'aller dans une école primaire.
  • 21:37 - 21:43
    Il a dit que les parents se plaignaient
    de la qualité des relations entre les enseignants
  • 21:43 - 21:47
    et l'administrateur. Ils disaient qu'il y avait tellement
  • 21:47 - 21:52
    de tension dans l'école que les
    parents voulaient en retirer leurs enfants.
  • 21:52 - 21:57
    Il m'a demandé si je pouvais y aller pour voir si j'arrivais
    à établir une meilleure communication entre le personnel
  • 21:57 - 22:00
    et l'administrateur.
  • 22:00 - 22:03
    L'idée, c'était que je rencontrerais d'abord les enseignants,
  • 22:03 - 22:05
    puis que les enseignants et l'administrateur se seraient vus.
  • 22:06 - 22:09
    Alors quand j'ai rencontré les enseignants,
    j'ai commencé par leur poser la question
  • 22:09 - 22:12
    que je viens de vous poser.
    J'ai dit aux enseignants :
  • 22:12 - 22:16
    "Pouvez-vous me dire une chose que fait l'administrateur
  • 22:16 - 22:20
    qui rend votre collaboration avec lui si difficile ?"
  • 22:20 - 22:22
    Je leur demandais une observation.
  • 22:22 - 22:24
    Un comportement concret.
  • 22:24 - 22:27
    "Que fait-il ?"
  • 22:27 - 22:30
    Le premier enseignant à répondre m'a dit :
  • 22:31 - 22:33
    "Il a une grande gueule".
  • 22:35 - 22:39
    Vous voyez la différence entre la question que j'ai posée
    et la réponse qu'on m'a donnée ?
  • 22:40 - 22:44
    Je n'ai pas demandé
    "Quelle est la taille de la bouche du directeur ?"
  • 22:44 - 22:46
    [Rires]
  • 22:47 - 22:50
    Donc cet enseignant me donnait une évaluation,
  • 22:50 - 22:53
    une analyse impliquant un tort. Vous voyez ?
  • 22:53 - 22:57
    Nous avons été tellement habitués
    à penser de cette manière
  • 22:57 - 23:01
    que parfois nous ne réussissons pas
    à distinguer les faits des opinions.
  • 23:01 - 23:04
    Nous voyons uniquement l'image de notre ennemi.
  • 23:06 - 23:08
    Qu'il s'agisse d'un individu ou d'une nation,
  • 23:08 - 23:10
    nous avons été habitués à penser
  • 23:10 - 23:13
    à des images d'ennemis et de torts.
  • 23:15 - 23:19
    Cela obscurcit la réalité.
    Nous ne voyons pas le comportement.
  • 23:19 - 23:22
    Nous voyons seulement l'image de notre ennemi.
  • 23:22 - 23:24
    Dans son livre "Out of Weakness",
  • 23:24 - 23:29
    Andrew Schmookler dit que quand on enseigne,
    dans des cultures, à penser de cette manière,
  • 23:29 - 23:31
    à ne pas voir simplement la personne,
  • 23:32 - 23:35
    mais une image, un jugement qu'elle a porté,
  • 23:37 - 23:40
    les bombes ne sont jamais très loin. Vous voyez ?
  • 23:41 - 23:44
    J'ai donc souligné cela à ce monsieur,
  • 23:44 - 23:46
    que ce n'était pas la réponse à ma question.
  • 23:46 - 23:50
    Je demandais une chose que faisait le directeur.
  • 23:50 - 23:54
    Cet homme était bloqué.
    Il ne comprenait tout simplement pas.
  • 23:54 - 23:56
    La femme assise à côté de lui essaya de l'aider. Elle dit :
  • 23:56 - 23:57
    "Je sais ce qu'il veut dire".
  • 23:57 - 23:59
    Je lui répondis : "Alors aidez-le,
  • 23:59 - 24:01
    dites-moi une chose que fait le directeur".
  • 24:01 - 24:03
    "Il parle trop".
  • 24:04 - 24:07
    Non, "trop", c'est un jugement.
  • 24:07 - 24:10
    J'ai demandé une observation, pas un jugement.
  • 24:10 - 24:12
    Vous voyez, c'est comme ça que pensent
    les gens qui parlent chacal.
  • 24:12 - 24:16
    Ils ont vraiment été élevés en pensant qu'il existe
  • 24:16 - 24:19
    quelque chose comme la juste quantité de tout,
  • 24:21 - 24:22
    et trop ou pas assez,
  • 24:23 - 24:25
    et qu'elles savent combien c'est. Vous voyez ?
  • 24:25 - 24:27
    Elles pensent de cette manière.
  • 24:28 - 24:31
    Ça ne simplifie pas la résolution des conflits,
  • 24:31 - 24:33
    quand les gens pensent savoir qu'il y a un juste
  • 24:34 - 24:37
    et un trop et un pas assez et qu'ils savent combien c'est.
  • 24:37 - 24:39
    Spécialement quand ils le mélangent avec une observation.
  • 24:39 - 24:41
    Je demandais seulement "Que fait la personne ?"
  • 24:41 - 24:45
    et de nouveau, pour la deuxième fois,
    cette personne ne distinguait pas
  • 24:45 - 24:48
    le comportement du jugement.
  • 24:49 - 24:50
    Une troisième personne a essayé de les aider.
  • 24:51 - 24:53
    "Je sais de quoi ils parlent".
    "Ok, de quoi ?"
  • 24:53 - 24:57
    "Il pense qu'il est le seul qui a
    quelque chose d'intéressant à dire".
  • 24:58 - 25:00
    Non. Si vous me dites ce que vous pensez qu'il pense,
  • 25:00 - 25:06
    c'est une évaluation que vous faites
    de ce que vous pensez qu'il se passe dans sa tête.
  • 25:06 - 25:09
    Ma question était "Que fait-il ?"
  • 25:10 - 25:11
    Une quatrième femme dit :
  • 25:11 - 25:14
    "Il veut toujours être au centre de l'attention".
  • 25:14 - 25:18
    Je dis : "Maintenant, vous me donnez un jugement
    ou un diagnostic de ses motifs.
  • 25:18 - 25:23
    Même si c'est juste, c'est un diagnostic de ses motifs,
    pas un comportement observable.
  • 25:23 - 25:26
    Ma question était : "Que fait-il ?"
  • 25:27 - 25:30
    Toute la faculté était là, assise, en silence.
  • 25:30 - 25:33
    Personne ne savait répondre à la question.
  • 25:33 - 25:37
    Et une des femmes me dit :
    "Dis donc, Marshall, c'est difficile à faire, ça".
  • 25:37 - 25:42
    Oui. En effet, le philosophe Krishnamurti a dit :
  • 25:43 - 25:50
    "Observer sans évaluer est la plus haute forme d'intelligence humaine".
  • 25:50 - 25:54
    Donc, ceux d'entre nous auxquels on a enseigné à penser
    avec ces images de l'ennemi,
  • 25:54 - 26:00
    pensent immédiatement "juste-faux", "bon-mauvais", "normal-anormal", "approprié-inapproprié",
  • 26:00 - 26:02
    trop ci, trop ça...
  • 26:03 - 26:07
    Nous ne voyons pas la réalité. Nous voyons seulement
    les images de notre ennemi.
  • 26:10 - 26:13
    Avec beaucoup d'aide, avec beaucoup d'efforts de ma part,
  • 26:13 - 26:15
    j'ai finalement réussi à leur faire supprimer les images
  • 26:15 - 26:19
    et à répondre à cette question simple : "Que fait-il ?"
  • 26:19 - 26:22
    C'était beaucoup de choses, mais celle
    sur laquelle ils souhaitaient particulièrement
  • 26:22 - 26:24
    commencer à travailler, c'était le fait
  • 26:24 - 26:27
    que pendant leurs réunions hebdomadaires de faculté,
  • 26:28 - 26:30
    quoi qu'il y ait à l'ordre du jour,
  • 26:30 - 26:35
    il le liait à une expérience de guerre ou de son enfance
  • 26:35 - 26:39
    et les réunions duraient en moyenne
    20 minutes de plus que prévu.
  • 26:39 - 26:42
    Ok. Cela répondait à ma question.
  • 26:42 - 26:45
    Il parlait d'expériences de guerre ou de son enfance
  • 26:45 - 26:48
    plutôt que de respecter l'ordre du jour.
  • 26:48 - 26:51
    Je dis : "Est-ce que vous le lui avez fait remarquer ?"
  • 26:51 - 26:54
    Ils dirent : "Nous voyons maintenant
    que quand nous essayons de lui en parler,
  • 26:54 - 26:58
    ces autres jugements s'en mêlent et il est sur la défensive".
  • 26:58 - 27:01
    Donc ils ont pensé que ce serait bien de lui en parler,
  • 27:01 - 27:05
    mais ils m'ont demandé d'être présent, au cas où...
  • 27:05 - 27:07
    J'ai donc assisté à leur réunion suivante,
  • 27:07 - 27:10
    et j'ai vu assez rapidement de quoi ils parlaient,
  • 27:10 - 27:14
    car dès qu'un problème surgissait, le directeur disait :
  • 27:14 - 27:16
    "Ah, ça me rappelle quand..."
  • 27:16 - 27:19
    et il commençait à raconter une histoire.
  • 27:20 - 27:24
    J'attendais que quelqu'un lui en parle, en girafe,
  • 27:25 - 27:29
    mais au lieu de ça, il y avait
    beaucoup de langage chacal non verbal.
  • 27:29 - 27:33
    Les gens faisaient ça, levaient les yeux au ciel,
  • 27:34 - 27:36
    poussaient le coude de la personne à côté,
  • 27:37 - 27:38
    bâillaient,
  • 27:39 - 27:41
    regardaient leur montre,
  • 27:41 - 27:44
    approchaient leur montre de leur oreille.
  • 27:44 - 27:45
    [Rires]
  • 27:49 - 27:53
    J'ai regardé ce scénario pendant un moment,
    puis j'ai dit : "Hum, excusez-moi, mais...
  • 27:53 - 27:56
    personne n'a quelque chose à dire ?"
  • 27:57 - 27:59
    Le silence se fait et l'homme qui avait
  • 27:59 - 28:02
    parlé lors de notre première rencontre,
    je le vois prendre son courage à deux mains,
  • 28:03 - 28:05
    regarder le directeur et lui dire : "Ed,
  • 28:05 - 28:07
    t'as une grande gueule".
  • 28:07 - 28:09
    [Rires]
  • 28:10 - 28:14
    Alors, voyons si ce que vous avez écrit
    répond à la question que j'ai posée.
  • 28:14 - 28:17
    Est-ce un comportement observable ou
    y avez-vous mélangé une évaluation ?
  • 28:17 - 28:22
    Et mes deux amis m'aideront à faire cette évaluation.
  • 28:22 - 28:24
    Cet animal a été dressé,
  • 28:24 - 28:27
    un peu comme un chien policier qui sent les narcotiques,
  • 28:27 - 28:31
    s'il y a du chacal dans la phrase, il hurle comme un loup,
  • 28:31 - 28:34
    et si vous avez répondu à la question,
    cet animal dansera.
  • 28:34 - 28:37
    Alors, monsieur, qu'avez-vous écrit ?
  • 28:37 - 28:39
    "Mon père reproche à ma femme..."
  • 28:39 - 28:41
    [Hurlement de loup]
  • 28:41 - 28:42
    "les choix que j'ai fait".
  • 28:43 - 28:44
    "Qu'est-ce qu'il fait ?"
  • 28:44 - 28:47
    "Mon père reproche à ma femme les choix que j'ai fait".
  • 28:47 - 28:52
    Oui. "Reproche", c'est un jugement. Vous voyez ?
  • 28:52 - 28:56
    Il y a déjà une évaluation, là.
  • 28:56 - 28:58
    Papa, tu trouves que tu lui fais des reproches ?
  • 28:58 - 29:01
    "Non. J'attire simplement votre attention sur des faits".
  • 29:01 - 29:05
    Vous voyez ? Papa ne voit pas cela comme des reproches.
  • 29:05 - 29:08
    "Non, je l'éduque".
    Merci Papa. Oui. Ok.
  • 29:08 - 29:12
    Alors comment faire pour le dire ?
    Il faut une citation directe.
  • 29:12 - 29:16
    Pour en faire un comportement
    observable, il faut dire
  • 29:16 - 29:18
    "Mon père dit..." quoi ?
  • 29:19 - 29:21
    "Tous ses problèmes..."
  • 29:22 - 29:25
    "Tu es responsable de tous ses problèmes".
  • 29:26 - 29:31
    Il dit cela à la femme :
    "Tu es responsable de tous ses problèmes".
  • 29:31 - 29:35
    "C'est ça".
    Oui. Ok. C'est une citation directe. C'est ce qu'il dit.
  • 29:35 - 29:39
    C'est du langage girafe.
    Vous l'avez cité directement. Ok ?
  • 29:40 - 29:44
    Vous voyez ? Dès qu'il y a le mot "reproche"
    dans votre conscience,
  • 29:45 - 29:46
    cela change toute l'énergie avec laquelle
  • 29:47 - 29:49
    vous abordez la personne,
    parce que vous êtes en fait
  • 29:49 - 29:51
    en train de la juger en disant qu'elle "reproche",
  • 29:51 - 29:54
    ce qui ne marche pas,
    comme nous le savons tous, vous voyez ?
  • 29:55 - 29:58
    "Oui ?"
    "J'ai le micro...
  • 29:58 - 30:02
    Ces derniers temps, mon fils
    ne fait pas ses devoirs d'histoire".
  • 30:02 - 30:04
    "Ok".
  • 30:07 - 30:12
    "Mon père le juge... sévèrement et
    fait des remarques blessantes".
  • 30:13 - 30:16
    "Oh, mon Dieu. Vous avez tué mon pauvre chacal".
  • 30:16 - 30:18
    [Rires]]
  • 30:27 - 30:30
    "Il aurait pu supporter le "sévèrement",
    qui était un jugement, mais
  • 30:30 - 30:32
    "blessantes", "sévèrement et blessantes"...
  • 30:32 - 30:35
    vous savez, ce sont deux jugements,
  • 30:35 - 30:37
    "Mais il utilise des mots blessants".
  • 30:37 - 30:40
    "Non, ça n'existe pas.
    Après cette journée, en fait,
  • 30:41 - 30:43
    je suis sérieux, après 16h30 cet après-midi,
  • 30:43 - 30:48
    vous n'entendrez plus jamais de choses blessantes.
    Elles n'existeront plus.
  • 30:48 - 30:50
    Je vais vous montrer comment utiliser une technologie
  • 30:51 - 30:55
    qui élimine complètement les choses blessantes
    et les critiques de l'atmosphère.
  • 30:57 - 30:59
    [Rires]
  • 30:59 - 31:01
    Comme ça, quoi que dise votre père,
  • 31:01 - 31:03
    vous n'y entendrez plus jamais quelque chose de dur
  • 31:04 - 31:09
    ou de blessant, car je vais vous montrer comment
    utiliser cette technologie.
  • 31:09 - 31:10
    [Rires]
  • 31:16 - 31:18
    Et avec cette technologie,
  • 31:18 - 31:22
    il vous sera impossible d'entendre une critique,
  • 31:22 - 31:25
    des remarques blessantes, des insultes...
  • 31:26 - 31:27
    Avec ces oreilles,
  • 31:28 - 31:32
    la seule chose que vous entendrez, ce sont
    des êtres humains qui ne font rien d'autre que dire
  • 31:32 - 31:34
    "s'il te plaît" et "merci".
  • 31:34 - 31:38
    C'est tout... Nous allons vous montrer aujourd'hui
  • 31:38 - 31:43
    que tout ce qui vous semblait une critique,
    des jugements, des reproches,
  • 31:43 - 31:48
    ne sont que l'expression tragique
    et suicidaire d'un "s'il te plaît".
  • 31:51 - 31:55
    "Mon frère crie pour que j'entre dans la voiture
    pour aller à l'école,
  • 31:55 - 31:58
    et ensuite il me fait arriver en retard à l'école".
  • 31:58 - 31:59
    "Qui crie ?"
  • 32:00 - 32:02
    "Lui".
  • 32:03 - 32:08
    "Mais tu vois... "crier", c'est un peu une évaluation.
  • 32:08 - 32:10
    Il parle avec un certain ton de la voix".
  • 32:11 - 32:13
    "Oui".
    "Ok. C'est le ton de la voix".
  • 32:13 - 32:17
    On m'a demandé à la Lincoln High School,
    oui c'est bien ça, à San Francisco.
  • 32:17 - 32:20
    Il y a des années, on m'a demandé de travailler là-bas
    avec la faculté. Il y avait beaucoup de
  • 32:20 - 32:25
    tension dans la faculté,
    pour des questions de race, ethniques.
  • 32:25 - 32:29
    Il y avait beaucoup de tension et le surintendant
    m'a demandé d'y travailler.
  • 32:29 - 32:31
    J'ai commencé la journée en demandant :
  • 32:32 - 32:35
    "Dites-moi une chose que quelqu'un de la faculté fait
    et qui vous déplaît".
  • 32:35 - 32:38
    Un homme se tourne vers la femme à côté de lui et dit :
  • 32:38 - 32:41
    "Je n'aime pas quand vous criez
    pendant nos réunions de faculté".
  • 32:41 - 32:43
    Elle répondit : "Moi, crier ??"
  • 32:43 - 32:45
    [Rires]
  • 32:47 - 32:50
    Elle venait d'une autre culture que cet homme.
  • 32:50 - 32:53
    Dans sa culture, crier, c'était autre chose.
  • 32:53 - 32:57
    Et après 10 minutes environ, elle a commencé à crier,
    selon sa définition,
  • 32:57 - 32:59
    j'ai vu la différence, vous savez ?
  • 33:00 - 33:04
    Donc, il hausse la voix, quand il te demande
    de te préparer pour l'école. Ok.
  • 33:05 - 33:07
    "Ou il se fâche un peu avec moi..."
  • 33:07 - 33:10
    "Se fâche... c'est peut-être vrai, mais c'est un diagnostic.
  • 33:10 - 33:15
    Nous ne savons pas s'il est fâche. Il a peut-être peur,
    tu sais, que vous manquiez l'école.
  • 33:15 - 33:18
    Peut-être qu'il te semble fâché.
    C'est peut-être ça. Mais peut-être pas. Par contre,
  • 33:18 - 33:20
    "hausse la voix",
  • 33:20 - 33:23
    "a de la fumée qui lui sort des oreilles..."
  • 33:23 - 33:27
    Ca, tu peux le voir. C'est observable.
  • 33:27 - 33:28
    Ok ?
  • 33:28 - 33:32
    "Mon fils Jesse refuse de faire son travail".
  • 33:32 - 33:36
    [Hurlement de loup]
    "Refuse", c'est un diagnostic.
  • 33:39 - 33:43
    Peut-être un diagnostic exact,
    mais cela ne me dit pas ce qu'il fait.
  • 33:44 - 33:47
    "Il dit "Non, je ne veux pas le faire".
    "Dit "Non, je ne veux pas le faire".
  • 33:47 - 33:49
    Ca, c'est le comportement.
  • 33:56 - 34:00
    "Mon mari ne me dit pas des choses qui me font mal".
  • 34:01 - 34:05
    "Ok. C'est le premier mari chacal
    dont j'ai jamais entendu parler.
  • 34:06 - 34:07
    [Rires]
  • 34:08 - 34:12
    C'est une nouvelle expérience pour moi".
  • 34:14 - 34:17
    "Un étudiant de ma classe parle constamment fort
  • 34:18 - 34:20
    refuse de rester assis et gesticule".
  • 34:20 - 34:22
    "J'entends environ 3 jugements ici.
  • 34:22 - 34:25
    Passons-les lentement en revue,
    car j'entends 3 diagnostics.
  • 34:25 - 34:28
    Dites-le à nouveau afin que j'entende les 3 diagnostics.
  • 34:28 - 34:30
    "Parle constamment fort..."
  • 34:31 - 34:34
    "Fort", c'est votre interprétation.
    "Plus fort que vous ne le souhaiteriez".
  • 34:34 - 34:37
    Si vous voulez le dire, dites-le comme ça.
    "Plus fort que je ne le souhaite".
  • 34:37 - 34:38
    "Refuse de rester assis".
  • 34:38 - 34:43
    "Refuse", c'est un diagnostic.
    "Il ne reste pas assis alors que je lui ai demandé de le faire".
  • 34:43 - 34:48
    Peut-être qu'il le fera à l'avenir. Nous ne savons pas s'il le fera ou non, c'est donc un diagnostic.
  • 34:48 - 34:52
    Maintenant, il ne le fait pas.
    Il ne reste pas assis quand je lui demande de le faire.
  • 34:52 - 34:54
    "Et gesticule".
  • 34:54 - 34:58
    "Et gesticule" [Hm-hm]
  • 34:58 - 35:03
    "Ok. Depuis que je suis venue à la présentation mardi soir,
  • 35:03 - 35:07
    j'ai été très consciente que j'entendais des évaluations.
  • 35:07 - 35:10
    "Oui".
    "En moi-même et surtout chez les autres.
  • 35:10 - 35:14
    Alors j'ai commencé à me demander s'il s'agissait
    toujours de communications violentes,
  • 35:14 - 35:18
    ou s'il y aurait moyen que certaines d'entre elles soient,
  • 35:18 - 35:20
    selon ce modèle, non violentes".
  • 35:20 - 35:22
    "Je dirais que n'importe quelle
  • 35:22 - 35:26
    évaluation d'autrui qui sous-entend
    que la personne fait quelque chose d'erroné
  • 35:27 - 35:30
    est l'expression tragique d'un besoin non satisfait.
  • 35:32 - 35:36
    "Tragique" pour deux raisons. Premièrement,
  • 35:36 - 35:40
    cela réduit la probabilité d'obtenir
    ce que nous désirons.
  • 35:40 - 35:43
    Même si nous ne le disons pas haut et fort,
    même si nous le pensons,
  • 35:43 - 35:47
    si nous pensons simplement que ce que fait
    une autre personne est erroné,
  • 35:47 - 35:51
    cela réduit la probabilité
    que nous obtenions ce que nous voulons.
  • 35:53 - 35:55
    Deuxièmement, cela augmente la probabilité de violence.
  • 35:55 - 35:58
    Quoi de plus tragique
  • 35:58 - 36:03
    que de nous exprimer de manière qui nous empêche
    d'obtenir ce que nous désirons
  • 36:03 - 36:05
    et qui augmente la violence ?
  • 36:06 - 36:08
    Ce que je veux dire, c'est que tout ce que nous disons
  • 36:08 - 36:11
    qui implique que l'autre personne
    fait quelque chose d'erroné
  • 36:11 - 36:15
    est l'expression tragique et suicidaire
    d'un besoin non satisfait.
  • 36:15 - 36:17
    Parlez du besoin.
  • 36:18 - 36:22
    Apprenez la conscience des besoins.
    C'est ce que nous allons voir maintenant.
  • 36:22 - 36:26
    En communication non violente,
    c'est comme ça que nous évaluons.
  • 36:26 - 36:29
    Nous évaluons avec le cœur.
  • 36:29 - 36:34
    Nous faisons des jugements,
    mais ce sont des jugements qui desservent les besoins.
  • 36:34 - 36:39
    Nous jugeons si ce que font les gens
    répondent ou non à des besoins.
  • 36:39 - 36:42
    Nous ne jugeons pas moralement la personne
    pour ce qu'elle a fait.
  • 36:43 - 36:45
    Nous jugeons si cela sert ou non à la vie,
  • 36:45 - 36:48
    car nos besoins sont notre lien direct avec la vie.
  • 36:48 - 36:50
    Ils sont la vie qui se déroule...
  • 36:50 - 36:54
    les besoins sont l'expression qui recherche la vie en nous.
  • 36:55 - 36:58
    Donc nous évaluons en nous référant à cela,
  • 36:58 - 37:01
    et cela demande deux types de connaissances :
  • 37:01 - 37:03
    les sentiments et les besoins.
  • 37:04 - 37:08
    Donc assurons-nous que nous parlons tous la même langue
    quand nous utilisons les termes
  • 37:08 - 37:10
    sentiments et besoins.
  • 37:11 - 37:13
    Sous la lettre "B", il est dit :
  • 37:13 - 37:17
    "Imaginez que vous parlez directement à la personne
  • 37:18 - 37:23
    et exprimez comment vous vous sentez lorsque la personne
    agit de la manière décrite ci-dessus,
  • 37:24 - 37:28
    et écrivez-le sur ce formulaire.
    Là aussi, nous parlons à l'autre personne,
  • 37:28 - 37:32
    nous lui disons ce qu'elle a fait et nous lui disons
    "Quand tu fais ceci,
  • 37:32 - 37:37
    je me sens..."
    Comment ? Comment vous sentez-vous
  • 37:37 - 37:41
    quand la personne fait
    ce que vous avez écrit sous la lettre "A" ?
  • 37:41 - 37:43
    Ecrivez-le.
  • 37:48 - 37:51
    "Quand tu fais cela, je me sens fâché".
  • 37:52 - 37:56
    "Ok. Etre fâché, c'est un sentiment
  • 37:56 - 37:59
    créé par une pensée non naturelle.
    Nous en parlerons après.
  • 38:00 - 38:01
    [Rires]
  • 38:03 - 38:09
    "Quand tu n'es pas prêt à partir au moment prévu,
    je me sens anxieux et impatient.
  • 38:11 - 38:14
    "Quand tu parles aussi fort,
    je me sens menacée".
  • 38:15 - 38:16
    [Hurlement de loup]
  • 38:16 - 38:20
    "Menacée" est un diagnostic.
    Faites attention aux mots qui sont
  • 38:20 - 38:26
    plus des descriptions des autres... de ce que vous pensez
    qu'ils vous font, comme de vous menacer.
  • 38:26 - 38:30
    Donc, écrivez que ces mots ne sont pas des sentiments.
  • 38:30 - 38:33
    Ne les confondez pas avec des sentiments.
  • 38:33 - 38:38
    Je me sens incompris. Je me sens utilisé.
  • 38:38 - 38:41
    Je me sens manipulé. Je me sens jugé.
  • 38:42 - 38:45
    Je me sens critiqué. Je me sens ignoré.
  • 38:47 - 38:50
    Par exemple, n'y a-t-il pas des fois où vous pensez
    que quelqu'un vous ignore
  • 38:50 - 38:53
    et où vous vous sentez soulagé ?
  • 38:53 - 38:55
    [Rires]
  • 38:56 - 38:58
    Et d'autres fois vous vous sentez fâché ?
  • 38:58 - 39:02
    Donc ce genre de mots ne dit vraiment pas grand chose
    sur ce qu'il y a de vivant en vous.
  • 39:03 - 39:05
    Ils disent beaucoup plus comment vous interprétez
  • 39:06 - 39:07
    le comportement de l'autre,
  • 39:07 - 39:10
    et surtout, ne confondez jamais le mot
    "rejeté" avec un sentiment.
  • 39:10 - 39:12
    Je me sens rejeté. Non.
  • 39:12 - 39:16
    Ce n'est pas un sentiment.
    C'est une interprétation suicidaire.
  • 39:16 - 39:19
    Ok, qui a le micro. Le voilà.
  • 39:19 - 39:22
    "Blessé, déçu, découragé".
  • 39:23 - 39:25
    Oui.
  • 39:31 - 39:33
    "Je me sens fâché et trahi".
  • 39:33 - 39:36
    "Fâché", oui. "Trahi" [Hurlement de loup].
  • 39:36 - 39:40
    "Trahi" est un de ces mots comme menacé, ignoré, incompris,
  • 39:40 - 39:42
    utilisé, manipulé.
  • 39:42 - 39:46
    C'est plus un diagnostic de l'autre personne
    qu'un sentiment.
  • 39:46 - 39:49
    Et "contracté" ?
  • 39:49 - 39:50
    "Contracté ?"
  • 39:52 - 39:55
    Si vous voulez dire "tendu" ou quelque chose comme ça,
    c'est d'accord, si c'est ça.
  • 39:58 - 40:04
    "Quand tu m'appelles et, en parlant fort, me dis que
    tu vas me couper les ponts,
  • 40:04 - 40:06
    je me sens fâchée et effrayée."
  • 40:08 - 40:10
    "Hm-hm".
  • 40:11 - 40:14
    "Quand tu laisses la vaisselle sale dans l'évier, je me sens
  • 40:14 - 40:19
    impuissant sur mon environnement et mon temps,
    ce qui est frustrant et effrayant.
  • 40:21 - 40:25
    "Quand tu commences à parler fort au milieu de ma phrase,
  • 40:25 - 40:29
    je me sens blessé parce que je pense
    que tu ne m'écoutes pas".
  • 40:30 - 40:31
    "Oui, le sentiment est parfait, mais
  • 40:31 - 40:36
    ça ne va pas aller, car vous dites "parce que je pense"
    après avoir dit "je sens".
  • 40:36 - 40:41
    Chaque fois que vous pensez, vos probabilités
    d'obtenir ce dont vous avez besoin sont fortement réduites.
  • 40:42 - 40:43
    [Rires]
  • 40:44 - 40:47
    Surtout quand vous faites suivre le mot
    "penser" par le mot "tu".
  • 40:47 - 40:54
    Je pense non seulement que vous ne serez pas entendu,
    mais je prévois une réaction défensive et agressive.
  • 40:54 - 40:58
    Donc ce sera difficile pour la personne
    d'entendre vos sentiments
  • 40:58 - 41:02
    quand vous les faites suivre par un diagnostic
    qui sous-entend une attitude erronée.
  • 41:02 - 41:07
    Mais nous y arriverons après, car nous verrons
    ensuite que nous...
  • 41:07 - 41:11
    Après les sentiments, il y a deux endroits où
    il ne faut pas aller.
  • 41:11 - 41:13
    Un des deux, c'est dans notre tête.
  • 41:13 - 41:17
    Vous voyez, nous restons dans le cœur,
    avec les sentiments. Nous n'allons pas dans la tête.
  • 41:17 - 41:20
    Nous restons dans le cœur et
    nous nous connectons aux besoins.
  • 41:20 - 41:21
    Mais nous le verrons après.
  • 41:22 - 41:25
    Si nous voulons utiliser la communication non violente,
  • 41:25 - 41:29
    il faut nous assurer que nous n'utilisons pas le sentiment
  • 41:29 - 41:31
    de manière violente.
  • 41:31 - 41:35
    Parce que les sentiments peuvent soit nous connecter
    au niveau du cœur,
  • 41:35 - 41:37
    soit contribuer à
  • 41:37 - 41:40
    encore plus de division et de violence.
  • 41:40 - 41:46
    Donc nous ne souhaitons vraiment jamais exprimer
    nos sentiments de cette manière :
  • 41:47 - 41:50
    "Je me sens comme ça parce que tu..."
  • 41:51 - 41:55
    Ok ? Nous n'exprimons jamais nos sentiments
    de cette manière.
  • 41:55 - 41:57
    "Tu me fais me sentir..."
  • 41:59 - 42:03
    Ce sera difficile de nous défaire de cette habitude, car
  • 42:03 - 42:05
    dans une culture chacal,
  • 42:05 - 42:11
    les sentiments sont très utilisés pour faire sentir de la culpabilité afin de manipuler les gens.
  • 42:11 - 42:15
    On manipule les gens en les convaincant
  • 42:15 - 42:19
    qu'ils vous font sentir comme vous vous sentez,
    et qu'ils doivent donc se sentir coupables et changer.
  • 42:20 - 42:24
    Vous voyez ? C'est une autre forme du même jeu violent.
  • 42:24 - 42:28
    Donc, par exemple, si vous êtes un parent et souhaitez
    utiliser les sentiments de manière violente
  • 42:28 - 42:33
    plutôt que de manière qui vous connecte,
    vous pouvez les exprimer comme ça.
  • 42:33 - 42:37
    "Cela me blesse beaucoup quand
    tu ne ranges pas ta chambre".
  • 42:37 - 42:39
    [Rires]
  • 42:40 - 42:41
    Ok ?
  • 42:42 - 42:45
    Ou "Cela me fâche quand tu me dis ça".
  • 42:49 - 42:54
    Pendant la pause, j'ai raconté une de mes journées
    les plus heureuses en tant que parent,
  • 42:54 - 42:59
    quand mon fils aîné est allé
    à une école chacal pour la première fois.
  • 43:01 - 43:05
    Il avait fréquenté pendant 6 ans une école girafe que
    j'avais aidé à créer
  • 43:05 - 43:12
    mais ensuite, j'ai voulu qu'il apprenne comment
    jouir des chacals aussi.
  • 43:12 - 43:16
    Dans les écoles girafe, nous devons aussi être conscients
  • 43:16 - 43:19
    que les enfants ne seront pas toujours
    dans un environnement de ce genre,
  • 43:19 - 43:22
    donc nous voulons qu'ils apprennent à demeurer
    avec leurs propres valeurs
  • 43:23 - 43:26
    quelle que soit la structure dans laquelle ils se trouvent.
    Vous comprenez ?
  • 43:26 - 43:31
    Donc, il revient du premier jour d'école et
    a l'air un peu malheureux. Je lui dis :
  • 43:32 - 43:34
    "Comment ça a été à la nouvelle école, Rick ?"
  • 43:34 - 43:39
    Et il dit : "Ca va, Papa, mais... oh là là,
    certains de ces profs, Papa..."
  • 43:39 - 43:41
    "Qu'est-ce qui s'est passé ?"
  • 43:41 - 43:43
    Il dit : "Papa, je n'étais même pas encore entré, en fait,
  • 43:44 - 43:45
    j'étais en train d'entrer
  • 43:45 - 43:48
    et un prof court vers moi et me dit :
  • 43:48 - 43:51
    "Mais voyez un peu cette petite fille".
  • 43:53 - 43:56
    Vous devinez à quoi le prof réagissait ?
  • 43:56 - 43:59
    Oui, les cheveux de mon fils lui arrivaient aux épaules.
  • 43:59 - 44:03
    Vous voyez, dans une école chacal, comme nous le
    savons tous, l'autorité sait ce qui est juste.
  • 44:03 - 44:07
    Vous voyez ? Il y a une longueur juste de cheveux pour un garçon, et une manière erronée.
  • 44:07 - 44:11
    Une manière juste de tout faire. Et qui le sait ? Le prof.
  • 44:11 - 44:16
    Et qu'est-ce qu'on fait si quelqu'un ne fait pas comme ça ?
    On utilise la honte, la culpabilité, etc.
  • 44:16 - 44:21
    On utilise le mot "fille" comme si c'était une insulte.
    Bienvenue au pays des chacals.
  • 44:21 - 44:27
    Donc, je suis en train de m'échauffer, prêt à aller donner
    quelques coups de poing au prof,
  • 44:27 - 44:29
    [Rires]
  • 44:29 - 44:32
    en oubliant tout de mes enseignements,
  • 44:33 - 44:35
    et je dis à mon fils
    "Comment tu t'en es tiré ?"
  • 44:36 - 44:40
    et il dit : "Je me suis souvenu, Papa, de ce que
    tu avais dit, que quand on est dans
  • 44:40 - 44:45
    ce type d'environnement, il ne faut jamais leur donner
    le pouvoir de nous faire nous soumettre ou nous rebeller".
  • 44:46 - 44:48
    Une des choses que nous enseignons très tôt aux enfants,
  • 44:49 - 44:51
    quelle que soit la structure dans laquelle ils se trouvent,
  • 44:52 - 44:56
    c'est à ne jamais oublier qu'on est libre de choisir quoi faire.
  • 44:56 - 45:00
    Ne jamais laisser les institutions
    déterminer ce que vous faites.
  • 45:01 - 45:03
    J'ai dit : "Wow, dis-donc, si tu t'es souvenu de ça, c'est vraiment fantastique.
  • 45:03 - 45:07
    Je suis vraiment content que tu t'en sois souvenu
    dans ces conditions.
  • 45:07 - 45:09
    Et qu'est-ce que tu as fait ?"
  • 45:09 - 45:14
    "J'ai mis mes oreilles de girafe, Papa, j'ai essayé
    d'entendre ce qu'il ressentait et de quoi il avait besoin".
  • 45:14 - 45:17
    J'ai dit : "Tu t'es souvenu de faire ça ?
    Qu'est-ce que tu as entendu ?"
  • 45:17 - 45:22
    "Assez évident, Papa.
    Il avait l'air irrité et voulait que je me coupe les cheveux".
  • 45:23 - 45:27
    "Ben dis-donc, je suis vraiment content que tu te sois souvenu de ça. Comment tu t'es senti ?"
  • 45:27 - 45:33
    Il dit : "Papa, je me suis senti triste pour lui. Il était chauve et avait l'air d'avoir un problème avec les cheveux".
  • 45:34 - 45:35
    [Rires]
  • 45:45 - 45:48
    Donc nous enseignons aux enfants la même chose que
    ce que nous enseignons aux adultes.
  • 45:49 - 45:52
    Les institutions ne peuvent rien vous faire faire.
  • 45:53 - 45:56
    Les autres gens ne peuvent rien vous faire faire.
  • 45:56 - 46:00
    Aucun être humain n'a jamais fait quelque chose qu'il
    n'avait pas choisi de faire.
  • 46:01 - 46:03
    Une fois, un Palestinien dans le village de Hebron n'était
    pas d'accord avec moi.
  • 46:04 - 46:07
    Il m'a dit : "Je ne suis pas d'accord avec toi, Marshall, qu'on choisit toujours ce qu'on fait.
  • 46:07 - 46:09
    Quel choix j'avais, il y a deux jours ?
  • 46:09 - 46:12
    Un soldat m'a mis un fusil à la tempe et m'a dit :
    "Enlève tes habits ou je tire".
  • 46:12 - 46:15
    Quel choix j'avais ?"
  • 46:15 - 46:18
    J'ai répondu : "Ca me semble assez évident.
  • 46:18 - 46:21
    Tu pouvais choisir d'enlever tes vêtements ou non".
  • 46:21 - 46:24
    Il rit et dit : "Ok, je vois ce que tu veux dire.
  • 46:24 - 46:26
    J'ai choisi de ne pas les enlever.
  • 46:27 - 46:32
    Ce soldat savait que je n'étais pas armé.
    Il faisait ça pour me déshonorer.
  • 46:32 - 46:35
    J'ai choisi de risquer ma vie pour protéger mon honneur". Ok, donc...
  • 46:35 - 46:38
    je ne dis pas que nous aimons toujours
    les choix à disposition, mais
  • 46:38 - 46:42
    personne ne peut nous faire faire quelque chose si nous
    ne choisissons pas de le faire.
  • 46:42 - 46:46
    Donc j'ai dit : "Apparemment, le soldat
    a aussi choisi de ne pas tirer.
  • 46:46 - 46:49
    Ou alors, il visait vraiment très mal".
  • 46:49 - 46:51
    [Rires]
  • 46:51 - 46:54
    C'est mes enfants qui m'ont enseigné ça, que personne
    ne fait jamais quelque chose qu'il n'a pas choisi de faire.
  • 46:54 - 46:57
    Depuis l'âge de deux ans, ils m'ont enseigné
  • 46:58 - 47:01
    que je ne pouvais pas leur faire faire quoi que ce soit.
  • 47:01 - 47:03
    Tout ce que je pouvais faire, c'était leur
    faire regretter de ne pas l'avoir fait.
  • 47:04 - 47:05
    [Rires]
  • 47:05 - 47:08
    Et ensuite ils m'ont enseigné une autre leçon.
    Que chaque fois que je faisais ça,
  • 47:09 - 47:13
    ils me feraient regretter de leur avoir fait regretter
    de ne pas l'avoir fait.
  • 47:13 - 47:17
    Ils m'ont enseigné que la violence génère la violence.
    Vous voyez ?
Title:
Les principes de la Communication Non Violente (CNV) DVD 1 Partie 1 : Le but de la CNV et Exprimer des observations et des sentiments
Description:

Atelier avec Marshall B. Rosenberg, PhD

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Video Language:
English
Duration:
47:19

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