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Les principes de la Communication Non Violente (CNV)
avec Marshall B. Rosenberg, PhD
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La présentation suivante provient d'un
séminaire d'introduction d'un jour donné à
San Francisco, USA, en avril 2000.
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Partie 1 : Le but de la CNV et
Exprimer des observations et des sentiments
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... mais laissez-moi commencer en
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expliquant le but de
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la Communication Non Violente.
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Son but est de vous aider à faire
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ce que vous savez déjà faire.
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Pourquoi apprendre aujourd'hui quelque chose
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que vous savez déjà faire ?
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Parce que nous oublions parfois de le faire.
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Nous l'oublions, parce que
nous avons été éduqués à l'oublier.
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De quoi suis-je en train de parler ?
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Qu'est-ce que nous savons déjà faire ?
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Le but de ce processus est de nous aider
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à entrer en relation d'une manière
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qui rend le don naturel possible.
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Le don naturel possible.
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Qu'est-ce que je veux dire par "don naturel" ?
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Je vais vous chanter une chanson pour rendre plus clair
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ce que j'entends par "don naturel".
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Je n'ai jamais autant l'impression
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de recevoir
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que quand tu prends ce que je te donne.
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Quand tu comprends la joie que je ressens
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à prendre soin de toi.
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Et tu sais que je ne te donne pas
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pour que tu me doives quelque chose
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mais parce que je veux vivre
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l'amour
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que je ressens pour toi.
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Recevoir avec grâce
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est peut-être le meilleur don.
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Je ne peux en aucune façon
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séparer ces deux choses.
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Quand tu me donnes, je te donne le fait de recevoir
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et quand tu prends ce que je te donne,
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j'ai le sentiment que c'est moi qui reçois.
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Vous connaissez tous ce type de don.
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Vous savez comment le mettre en pratique.
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Et c'est cela qui m'intéresse :
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nous souvenir de demeurer avec cette qualité de don,
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un instant après l'autre, dans toutes nos relations.
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Mais nous savons aussi tous combien
il est facile de le perdre,
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combien il est facile de perdre ce type de relation.
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Et donc au lieu
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de jouir de cette qualité de don,
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ce qui est possible à tout moment,
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dans tous les contacts que nous avons,
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en dépit de combien cela est précieux, nous oublions.
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Au lieu de jouer au jeu dont parle cette chanson,
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que j'appelle "Rendre la vie merveilleuse",
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le jeu le plus fantastique que je connaisse,
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au lieu de jouer à ça, la plupart du temps
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nous jouons à un autre jeu,
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qui s'appelle "Qui a raison ?"
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Vous avez déjà joué à ce jeu ?
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[Rires]
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C'est un jeu où tout le monde est perdant.
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N'est-ce pas incroyable,
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que nous connaissions tous cette qualité de don
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dont parle la chanson ?
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Elle est possible à tout moment,
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nous trouvons
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que c'est la meilleure chose à faire,
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et nous passons presque toute notre vie
à jouer à "Qui a raison ?"
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Le jeu de "Qui a raison"
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implique les deux choses
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les plus sournoises que les humains ont
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découvert : la première, c'est la punition.
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Car si tu as tort
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dans le jeu de "Qui a raison?",
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tu mérites de souffrir.
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Pouvez-vous imaginer un concept plus diabolique
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pour éduquer les personnes ?
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Donc... si vous ne vous abstenez pas encore de punir,
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je suis sûr qu'à la fin de la journée,
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cela ne fera plus partie de votre conscience.
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Fini, les punitions.
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Vous ne le ferez plus dans vos familles,
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nous arrêterons de le faire avec les criminels, cela n'ayant pas d'autre effet que d'augmenter la violence,
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nous trouverons d'autres manières de gérer
nos relations avec d'autres pays,
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à part la punition.
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Fini, la punition.
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Plus de récompenses non plus,
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c'est le même jeu.
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Ca fait partie du jeu "Qui a raison ?"
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Si tu as raison, tu es récompensé.
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Si tu as tort, tu es puni.
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Fini. Fini.
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Ca a créé assez de violence sur la planète.
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Plus d'induction de culpabilité. Vous voyez ?
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Plus de honte.
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Plus de concepts de devoir et d'obligation.
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Juste ce dont parle la chanson : le don naturel.
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Comment nous sommes-nous éloignés de cet objectif ?
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Selon ce que dit Walter Wink,
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théologien,
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dans son ouvrage "The Powers That Be",
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nous nous sommes éloignés de cet objectif
il y a environ 5000 ans.
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Nous avons perdu...
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Nous nous sommes éloignés de cet objectif, parce que
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nous avons commencé à penser sauvagement.
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A penser sauvagement que
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les êtres humains sont intrinsèquement mauvais.
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Quand on croit que les humains
sont intrinsèquement mauvais,
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si les choses ne vont pas comme on le voudrait,
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quel est le remède ?
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Le remède, c'est la pénitence. Vous comprenez ?
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Si les gens sont mauvais, on pense que
pour changer les choses
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quand les gens se comportent
d'une manière qui vous déplaît,
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il faut faire en sorte qu'ils se détestent
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à cause de ce qu'ils font.
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Donc, pour ces raisons politiques
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et théologiques,
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nous avons commencé à développer un langage
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que j'appelle le langage chacal. C'est une...
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langue qui nous coupe de la vie
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et... euh,
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qui nous rend très facilement violents.
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Très facilement violents. En effet,
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dans le livre que j'ai mentionné,
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Wink dit que dans les cultures de la domination...
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une des choses dont on dispose pour éduquer les gens
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c'est que la violence devienne un plaisir. Vous comprenez ?
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Et on a très bien réussi.
Dans notre culture, nous rendons la violence plaisante.
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Deux heures chaque soir, de 19 à 21 heures, quand
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la plupart des enfants regardent la télévision,
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dans 75% des programmes qu'ils regardent,
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le héro tue quelqu'un
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ou le frappe. Vous voyez ?
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Et quand est-ce que cela se passe ?
A l'apogée du programme.
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Nous avons été éduqués depuis longtemps
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à rendre la violence plaisante.
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Donc, même si je pense que ce que dit cette chanson
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est en fait beaucoup plus proche de notre nature,
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ce don naturel,
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nous avons été éduqués à rendre la violence plaisante,
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et éduqués d'une manière à pouvoir
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même être violents avec nos enfants.
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Donc, à quoi ressemble le langage chacal ?
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Vous voyez, le langage chacal, comme je l'ai dit,
est un langage de
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jugements moraux,
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où l'on pense en termes de "qui a raison", "qui a tort",
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"qui est gentil", "qui est méchant",
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et quand vous mentionnez un changement,
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oui, nous désirons parfois des changements,
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comment obtient-on un changement
dans le système chacal ?
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Regardez comment les parents
tentent de faire changer les enfants.
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Il s'agit d'un parent qui enseigne à un jeune enfant
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un des mots les plus importants en langage chacal.
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"Dis que tu regrettes".
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"Ze regrette".
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"Tu ne regrettes pas vraiment. Je le vois.
Tu ne regrettes pas vraiment".
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[En pleurant]
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"Ze regrette".
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"Ok, je te pardonne".
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Vous imaginez un jeu comme ça ?
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Vous imaginez un parent
qui répond comme ça à son enfant ?
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Et si un parent fait ça à un enfant, à sa propre famille,
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qu'est-ce qu'il fera
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à des gens d'autres cultures qui se comportent
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d'une manière qui ne lui plaît pas ?
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Donc, évidemment, il y a de la violence partout
où on a ce type de pensée.
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Dans les cultures qui ne pensent pas comme ça,
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il n'y a pas de violence, vous comprenez ?
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Donc... c'est comme ça que
nous nous sommes éloignés de l'objectif.
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Même si nous pourrions jouer au jeu
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"Rendre la vie merveilleuse" à tout moment,
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nous avons été éduqués depuis longtemps
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à jouer à un autre jeu, celui de "Qui a raison?"
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Quelles sont donc les parties du jeu "Qui a raison ?"
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Je viens d'en mentionner une.
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Une partie, c'est les jugements moraux...
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apprendre comment devenir cérébral
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et penser en termes de juste et de faux,
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de bon et de mauvais,
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de normal et anormal.
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J'ai très bien appris ce jeu.
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Je parle plusieurs dialectes de chacal.
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[Rires]
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J'ai grandi à Detroit.
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Nous parlions un dialecte de chacal plutôt lourd.
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On pourrait l'appeler "chacal de Detroit".
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Par exemple, quand je conduis
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et que quelqu'un conduit d'une manière qui me déplaît
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et que, là aussi, je veux le faire changer, vous voyez ?
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je baisse la vitre et je dis "Idiot !"
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[Rires]
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En théorie, la personne est sensée se repentir.
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Vous voyez ? [Rires]
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"Je confesse que j'avais tord, monsieur.
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Je vais corriger ma manière de faire".
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C'est une théorie fantastique. Ca n'a pas marché.
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J'ai essayé plusieurs fois. Ca ne marche pas.
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Alors j'ai pensé que c'était
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ce dialecte-là du chacal.
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J'ai décidé d'apprendre une version plus cultivée du chacal,
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j'ai été à l'université et j'ai obtenu un doctorat
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en chacal professionnel.
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[Rires]
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Maintenant, quand quelqu'un conduit
d'une manière que je n'aime pas
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je baisse la vitre et je lui dis "Psychopathe !"
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[Rires]
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Ca ne marche pas non plus !
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Vous voyez ?
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Il y a une autre partie du langage chacal.
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"Amtssprache"
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Amtssprache. C'est très important, vous voyez ?
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Une langue qui nie le choix,
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qui nie la responsabilité de nos actes.
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J'utilise le mot "Amtssprache" pour cette partie,
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car j'ai lu une interview du criminel de guerre nazi
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Adolf Eichmann.
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Dans son procès pour crimes de guerre à Jérusalem,
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on a demandé à Eichmann :
"Est-ce que c'était difficile d'envoyer
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des milliers de personnes à la mort ?"
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et Eichmann a répondu avec candeur
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"En vérité, c'était facile.
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Notre langage l'a rendu facile".
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Cette réponse a choqué
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la personne qui l'interrogeait,
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qui lui a demandé "Quel langage ?"
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Eichmann a répondu "En fait, mes collègues nazi et moi,
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avions un nom pour notre langage.
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Nous l'appelions "Amtssprache".
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"Amt", en allemand, signifie "bureau", et "Sprache", langue.
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On pourrait dire "langage bureaucratique".
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On lui a demandé quelques exemples.
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Eichmann a répondu : "C'est un langage
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dans lequel on nie la responsabilité de ses actes".
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Donc si quelqu'un vous demande pourquoi vous l'avez fait, vous répondez "J'étais obligé",
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comme ça, ça fait moins mal.
Si vous DEVEZ faire quelque chose,
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vous voyez, vous n'êtes pas responsable.
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"Mais pourquoi DEVIEZ-vous le faire, chacal ?"
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"Ordre des supérieurs",
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"politique de la compagnie",
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"ils m'y ont contraint",
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"je ne pouvais pas faire autrement".
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L'Amtsprache est une langue très dangereuse.
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Très dangereuse.
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Nous avons des écoles girafes.
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J'utilise le mot "girafe" comme
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symbole de la non violence.
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Nous allons voir aujourd'hui
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que la langue que nous allons
étudier est la langue du cœur.
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C'est pour ça que j'utilise la langue girafe,
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parce que les girafes sont les animaux terrestres
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qui ont le cœur le plus grand, donc....
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pour parler la langue girafe...
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il faut toujours être conscients des choix. Vous comprenez ?
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Nous ne faisons jamais rien
que nous n'avons pas choisi de faire.
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Mais j'enseignais la langue girafe
à un groupe de parents
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et d'enseignants dans une communauté,
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nous avons des écoles girafe dans le monde entier.
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5 en Israël, 4 en Palestine,
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quelques unes en Serbie, etc.
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Et dans les écoles girafes, naturellement,
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nous essayons de faire en sorte
que les enseignants et les parents
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n'utilisent jamais l'Amtssprache.
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Une des langues les plus dangereuses au monde,
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d'enseigner à un enfant qu'il "doit" faire quelque chose.
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Donc cette fois-là, à St. Louis, Missouri,
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je parlais à un groupe de parents et d'enseignants
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et une mère n'était pas d'accord du tout. Elle disait :
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"Mais il y a des choses qu'on est obligés de faire,
qu'on le veuille ou non.
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C'est notre travail, en tant que parents,
d'enseigner à nos enfants ce qu'ils doivent faire.
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Il y a des choses que je fais tous les jours et que je déteste,
-
mais il y a des choses qu'on doit faire".
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Je lui répondis : "Vous pouvez me donner un exemple ?"
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Elle dit : "Facile, il y en a tellement. Laissez-moi réfléchir.
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Ah, par exemple, quand je m'en irai d'ici ce soir,
-
je devrai rentrer à la maison pour cuisiner.
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Je déteste cuisiner.
-
Vraiment, je déteste ça, mais je l'ai fait
tous les jours, depuis 20 ans,
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même quand j'étais malade".
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[Rires]
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Je répondis : "Eh bien, je serai heureux aujourd'hui
-
de vous montrer une autre manière de penser,
-
une autre langue qui, je l'espère,
vous permettra d'être plus heureuse".
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Je suis heureux de vous dire qu'elle a appris très rapidement la langue girafe.
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Elle est rentrée chez elle ce soir-là
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et a annoncé à sa famille qu'elle ne voulait plus cuisiner.
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[Rires]
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Sa famille m'a fait quelques commentaires.
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[Rires]
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Après deux semaines, quand je
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suis repassé par cette ville
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pour y donner un atelier un soir,
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les deux fils aînés sont venus, elle en avait quatre.
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Ils sont venus vers moi au début pour se présenter et
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je leur ai dit "Ah, je suis content que vous soyez venus.
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Je suis très curieux de savoir
ce qui se passe dans votre famille.
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Votre mère m'a appelé régulièrement
-
pour me parler des changements
-
qu'elle a fait dans sa vie depuis la formation.
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Par exemple, que s'est-il passé
ce soir-là, quand elle est rentrée
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et vous a annoncé qu'elle ne voulait plus cuisiner ?"
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Le fils aîné m'a dit :
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"Marshall, je me suis dit "Dieu merci!"
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[Rires]
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J'ai demandé : "Aide-moi à comprendre stp".
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Il répondit : "Je me suis dit,
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peut-être que maintenant elle arrêtera
de se plaindre à chaque repas".
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Vous voyez, le don naturel,
ce dont je parlais dans ma chanson,
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tout ce que nous faisons dans notre vie
qui ne vient pas de cette énergie-là
-
nous le payons, de même que
tous ceux qui nous entourent.
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Tout ce que nous faisons parce que
nous avons peur d'être punis si nous ne le faisons pas,
-
tout le monde le paye.
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Tout ce que nous faisons pour une récompense,
tout le monde le paie.
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Tout ce que nous faisons
pour que les autres soient comme nous,
-
tout le monde le paie.
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Tout ce que nous faisons à cause
de la culpabilité, de la honte,
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du devoir, des obligations, tout le monde le paie.
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Ce n'est pas ce pour quoi nous avons été conçus.
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Nous avons été conçus pour avoir du plaisir à donner,
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pour donner avec le cœur.
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"Marshall ?"
-
"Oui".
"Je suis ici".
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"Mon fils m'a amené à un de vos séminaires,
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et je vous ai rencontré il y a 10 ans environ".
"Oui"
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"A Oakland".
"Oui".
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"Maintenant j'essaie de récupérer mon fils.
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Je suis ici et
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hier soir quand je lui ai dis que je venais ici,
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il a dit : "Pourquoi tu n'y vas pas ?
J'ai des rendez-vous,
-
tu pourras peut-être m'apprendre quelque chose".
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Alors je me suis dit que j'allais venir
pour apprendre quelque chose.
-
Peut-être que je pourrais la lui enseigner ensuite.
-
Mais j'aimerais lui enseigner des choses
et je ne sais pas comment faire.
-
J'aimerais lui apprendre
-
à me donner au moins le temps, dans la journée,
-
de communiquer avec lui. Il ne le fait pas volontairement.
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Et quand j'essaie de le lui imposer,
-
c'est encore pire".
"Oui".
-
"Alors, comment faire ?"
-
"Ce serait une bonne situation
sur laquelle travailler aujourd'hui,
-
car je demanderai à chacun de nous
-
de penser maintenant à une situation où
-
quelqu'un se comporte d'une manière qui nous déplaît.
-
Dans ce cas, c'est votre fils, qui dit "non"
-
quand vous lui demandez de communiquer.
-
La première chose que je veux vous dire,
c'est qu'on ne peut rien enseigner à personne.
-
C'est vrai.
-
Et avoir cela pour objectif, c'est déjà un problème.
-
Donc, changeons d'objectif.
-
N'essayons jamais d'enseigner une chose à quelqu'un
ou de changer quelqu'un.
-
Si c'est notre objectif,
-
cela créera de la résistance.
-
Donc ce serait ma première suggestion aujourd'hui.
-
N'essayez jamais d'enseigner quoi que ce soit à quelqu'un
ou de changer quelqu'un.
-
Est-ce que c'est clair ?
"Oui".
-
"Ok".
-
"Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Renoncer ?"
"Oh, non, non, non.
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C'est ce type de pensée qui nous a formés
comme des chacals, vous voyez ?
-
Le jeu de "Qui a raison", gagner ou perdre.
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Donc si on ne peut pas changer l'autre
-
et gagner, on pense que l'autre possibilité
-
c'est d'être un raté et de perdre. Vous voyez ?
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Nous avons été éduqués à penser de ces deux manières,
gagner ou perdre,
-
juste ou faux.
-
Non, je vais vous montrer une autre manière,
-
une autre possibilité.
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Ok. Allons-y. Vous allez pouvoir vous exercer.
-
Certains d'entre vous ont déjà pensé à des situations,
-
par exemple quand vous avez très envie de communiquer avec une personne qui ne veut pas.
-
Pensez à une personne qui, en ce moment, se comporte
-
d'une manière qui ne vous rend pas la vie merveilleuse,
-
et vous aimeriez arriver à ce dont parle la chanson,
-
où les besoins de chacun sont satisfaits,
-
et où les gens se donnent les uns aux autres
de tout cœur, volontairement,
-
pas par obligation. Vous voyez ?
-
Voyons si je peux vous montrer
comment y arriver dans cette situation.
-
Que les besoins de chacun soient satisfaits
-
et que les gens donnent volontairement, pas par obligation.
-
Vous vivez peut-être à la maison...
-
peut-être que vous choisissez de travailler aujourd'hui
sur un enfant avec lequel vous vivez à la maison,
-
qui dit de choses terribles, des choses chacal, comme
-
"Non".
-
[Rires]
-
Oh, vous rigolez. Mais essayez de vivre avec un enfant comme ça pendant quelque temps.
-
"S'il te plaît, lave-toi les dents". "Non".
-
Peut-être que vous vivez avec
un partenaire qui parle chacal,
-
qui dit des choses terribles de chacal, comme
-
"Ça me blesse quand tu me dis ça".
-
Nous allons voir aujourd'hui que c'est un acte violent
-
de dire que quelqu'un vous fait
vous sentir comme ci ou comme ça. Par exemple,
-
d'impliquer que les autres
nous font sentir blessés ou fâchés.
-
Peut-être qu'au travail, quelqu'un se comporte d'une manière qui vous déplaît, arrive en retard.
-
Ne produit pas autant que vous l'aimeriez.
-
Peut-être que votre voisin a
agressé sexuellement des enfants.
-
Choisissez qui vous voulez, quelqu'un qui se comporte
d'une manière qui vous déplaît.
-
Et pour lequel vous aimeriez voir
-
comment arriver à l'objectif de créer la qualité de relation
-
dans laquelle les besoins de chacun sont satisfaits
-
à travers le don naturel. C'est là notre objectif.
-
Ok ? Maintenant, ouvrez vos dossiers à...
-
la dernière page.
-
L'avant-dernière page. Lisez en haut :
-
"Exprimer comment nous nous sentons
et ce que nous aimerions".
-
Et dessous, "A. Penser à quelqu'un
-
qui fait quelque chose qui
vous rend la vie moins merveilleuse",
-
donc, cette personne à laquelle je vous demande de penser
-
qui se comporte actuellement
d'une manière qui ne vous enthousiasme pas
-
et j'aimerais vous demander de répondre à cette question.
-
Ecrivez ici une chose que fait
cette personne et qui vous déplaît.
-
Nous allons travailler sur un acte spécifique
-
que fait cette personne et que vous n'aimez pas,
-
pour vous familiariser avec le processus aujourd'hui.
-
Peut-être qu'il y a plusieurs choses qui vous déplaisent, mais nous allons vous montrer comment ça fonctionne
-
en vous montrant comment communiquer avec la personne
à propos d'une chose spécifique qu'elle fait.
-
Donc, sous "A.", écrivez une chose que
cette personne fait et qui vous déplaît.
-
Quand j'étais ici, à San Francisco,
-
pour travailler avec le système scolaire dans les années '70,
-
le surintendant des écoles m'a demandé
d'aller dans une école primaire.
-
Il a dit que les parents se plaignaient
de la qualité des relations entre les enseignants
-
et l'administrateur. Ils disaient qu'il y avait tellement
-
de tension dans l'école que les
parents voulaient en retirer leurs enfants.
-
Il m'a demandé si je pouvais y aller pour voir si j'arrivais
à établir une meilleure communication entre le personnel
-
et l'administrateur.
-
L'idée, c'était que je rencontrerais d'abord les enseignants,
-
puis que les enseignants et l'administrateur se seraient vus.
-
Alors quand j'ai rencontré les enseignants,
j'ai commencé par leur poser la question
-
que je viens de vous poser.
J'ai dit aux enseignants :
-
"Pouvez-vous me dire une chose que fait l'administrateur
-
qui rend votre collaboration avec lui si difficile ?"
-
Je leur demandais une observation.
-
Un comportement concret.
-
"Que fait-il ?"
-
Le premier enseignant à répondre m'a dit :
-
"Il a une grande gueule".
-
Vous voyez la différence entre la question que j'ai posée
et la réponse qu'on m'a donnée ?
-
Je n'ai pas demandé
"Quelle est la taille de la bouche du directeur ?"
-
[Rires]
-
Donc cet enseignant me donnait une évaluation,
-
une analyse impliquant un tort. Vous voyez ?
-
Nous avons été tellement habitués
à penser de cette manière
-
que parfois nous ne réussissons pas
à distinguer les faits des opinions.
-
Nous voyons uniquement l'image de notre ennemi.
-
Qu'il s'agisse d'un individu ou d'une nation,
-
nous avons été habitués à penser
-
à des images d'ennemis et de torts.
-
Cela obscurcit la réalité.
Nous ne voyons pas le comportement.
-
Nous voyons seulement l'image de notre ennemi.
-
Dans son livre "Out of Weakness",
-
Andrew Schmookler dit que quand on enseigne,
dans des cultures, à penser de cette manière,
-
à ne pas voir simplement la personne,
-
mais une image, un jugement qu'elle a porté,
-
les bombes ne sont jamais très loin. Vous voyez ?
-
J'ai donc souligné cela à ce monsieur,
-
que ce n'était pas la réponse à ma question.
-
Je demandais une chose que faisait le directeur.
-
Cet homme était bloqué.
Il ne comprenait tout simplement pas.
-
La femme assise à côté de lui essaya de l'aider. Elle dit :
-
"Je sais ce qu'il veut dire".
-
Je lui répondis : "Alors aidez-le,
-
dites-moi une chose que fait le directeur".
-
"Il parle trop".
-
Non, "trop", c'est un jugement.
-
J'ai demandé une observation, pas un jugement.
-
Vous voyez, c'est comme ça que pensent
les gens qui parlent chacal.
-
Ils ont vraiment été élevés en pensant qu'il existe
-
quelque chose comme la juste quantité de tout,
-
et trop ou pas assez,
-
et qu'elles savent combien c'est. Vous voyez ?
-
Elles pensent de cette manière.
-
Ça ne simplifie pas la résolution des conflits,
-
quand les gens pensent savoir qu'il y a un juste
-
et un trop et un pas assez et qu'ils savent combien c'est.
-
Spécialement quand ils le mélangent avec une observation.
-
Je demandais seulement "Que fait la personne ?"
-
et de nouveau, pour la deuxième fois,
cette personne ne distinguait pas
-
le comportement du jugement.
-
Une troisième personne a essayé de les aider.
-
"Je sais de quoi ils parlent".
"Ok, de quoi ?"
-
"Il pense qu'il est le seul qui a
quelque chose d'intéressant à dire".
-
Non. Si vous me dites ce que vous pensez qu'il pense,
-
c'est une évaluation que vous faites
de ce que vous pensez qu'il se passe dans sa tête.
-
Ma question était "Que fait-il ?"
-
Une quatrième femme dit :
-
"Il veut toujours être au centre de l'attention".
-
Je dis : "Maintenant, vous me donnez un jugement
ou un diagnostic de ses motifs.
-
Même si c'est juste, c'est un diagnostic de ses motifs,
pas un comportement observable.
-
Ma question était : "Que fait-il ?"
-
Toute la faculté était là, assise, en silence.
-
Personne ne savait répondre à la question.
-
Et une des femmes me dit :
"Dis donc, Marshall, c'est difficile à faire, ça".
-
Oui. En effet, le philosophe Krishnamurti a dit :
-
"Observer sans évaluer est la plus haute forme d'intelligence humaine".
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Donc, ceux d'entre nous auxquels on a enseigné à penser
avec ces images de l'ennemi,
-
pensent immédiatement "juste-faux", "bon-mauvais", "normal-anormal", "approprié-inapproprié",
-
trop ci, trop ça...
-
Nous ne voyons pas la réalité. Nous voyons seulement
les images de notre ennemi.
-
Avec beaucoup d'aide, avec beaucoup d'efforts de ma part,
-
j'ai finalement réussi à leur faire supprimer les images
-
et à répondre à cette question simple : "Que fait-il ?"
-
C'était beaucoup de choses, mais celle
sur laquelle ils souhaitaient particulièrement
-
commencer à travailler, c'était le fait
-
que pendant leurs réunions hebdomadaires de faculté,
-
quoi qu'il y ait à l'ordre du jour,
-
il le liait à une expérience de guerre ou de son enfance
-
et les réunions duraient en moyenne
20 minutes de plus que prévu.
-
Ok. Cela répondait à ma question.
-
Il parlait d'expériences de guerre ou de son enfance
-
plutôt que de respecter l'ordre du jour.
-
Je dis : "Est-ce que vous le lui avez fait remarquer ?"
-
Ils dirent : "Nous voyons maintenant
que quand nous essayons de lui en parler,
-
ces autres jugements s'en mêlent et il est sur la défensive".
-
Donc ils ont pensé que ce serait bien de lui en parler,
-
mais ils m'ont demandé d'être présent, au cas où...
-
J'ai donc assisté à leur réunion suivante,
-
et j'ai vu assez rapidement de quoi ils parlaient,
-
car dès qu'un problème surgissait, le directeur disait :
-
"Ah, ça me rappelle quand..."
-
et il commençait à raconter une histoire.
-
J'attendais que quelqu'un lui en parle, en girafe,
-
mais au lieu de ça, il y avait
beaucoup de langage chacal non verbal.
-
Les gens faisaient ça, levaient les yeux au ciel,
-
poussaient le coude de la personne à côté,
-
bâillaient,
-
regardaient leur montre,
-
approchaient leur montre de leur oreille.
-
[Rires]
-
J'ai regardé ce scénario pendant un moment,
puis j'ai dit : "Hum, excusez-moi, mais...
-
personne n'a quelque chose à dire ?"
-
Le silence se fait et l'homme qui avait
-
parlé lors de notre première rencontre,
je le vois prendre son courage à deux mains,
-
regarder le directeur et lui dire : "Ed,
-
t'as une grande gueule".
-
[Rires]
-
Alors, voyons si ce que vous avez écrit
répond à la question que j'ai posée.
-
Est-ce un comportement observable ou
y avez-vous mélangé une évaluation ?
-
Et mes deux amis m'aideront à faire cette évaluation.
-
Cet animal a été dressé,
-
un peu comme un chien policier qui sent les narcotiques,
-
s'il y a du chacal dans la phrase, il hurle comme un loup,
-
et si vous avez répondu à la question,
cet animal dansera.
-
Alors, monsieur, qu'avez-vous écrit ?
-
"Mon père reproche à ma femme..."
-
[Hurlement de loup]
-
"les choix que j'ai fait".
-
"Qu'est-ce qu'il fait ?"
-
"Mon père reproche à ma femme les choix que j'ai fait".
-
Oui. "Reproche", c'est un jugement. Vous voyez ?
-
Il y a déjà une évaluation, là.
-
Papa, tu trouves que tu lui fais des reproches ?
-
"Non. J'attire simplement votre attention sur des faits".
-
Vous voyez ? Papa ne voit pas cela comme des reproches.
-
"Non, je l'éduque".
Merci Papa. Oui. Ok.
-
Alors comment faire pour le dire ?
Il faut une citation directe.
-
Pour en faire un comportement
observable, il faut dire
-
"Mon père dit..." quoi ?
-
"Tous ses problèmes..."
-
"Tu es responsable de tous ses problèmes".
-
Il dit cela à la femme :
"Tu es responsable de tous ses problèmes".
-
"C'est ça".
Oui. Ok. C'est une citation directe. C'est ce qu'il dit.
-
C'est du langage girafe.
Vous l'avez cité directement. Ok ?
-
Vous voyez ? Dès qu'il y a le mot "reproche"
dans votre conscience,
-
cela change toute l'énergie avec laquelle
-
vous abordez la personne,
parce que vous êtes en fait
-
en train de la juger en disant qu'elle "reproche",
-
ce qui ne marche pas,
comme nous le savons tous, vous voyez ?
-
"Oui ?"
"J'ai le micro...
-
Ces derniers temps, mon fils
ne fait pas ses devoirs d'histoire".
-
"Ok".
-
"Mon père le juge... sévèrement et
fait des remarques blessantes".
-
"Oh, mon Dieu. Vous avez tué mon pauvre chacal".
-
[Rires]]
-
"Il aurait pu supporter le "sévèrement",
qui était un jugement, mais
-
"blessantes", "sévèrement et blessantes"...
-
vous savez, ce sont deux jugements,
-
"Mais il utilise des mots blessants".
-
"Non, ça n'existe pas.
Après cette journée, en fait,
-
je suis sérieux, après 16h30 cet après-midi,
-
vous n'entendrez plus jamais de choses blessantes.
Elles n'existeront plus.
-
Je vais vous montrer comment utiliser une technologie
-
qui élimine complètement les choses blessantes
et les critiques de l'atmosphère.
-
[Rires]
-
Comme ça, quoi que dise votre père,
-
vous n'y entendrez plus jamais quelque chose de dur
-
ou de blessant, car je vais vous montrer comment
utiliser cette technologie.
-
[Rires]
-
Et avec cette technologie,
-
il vous sera impossible d'entendre une critique,
-
des remarques blessantes, des insultes...
-
Avec ces oreilles,
-
la seule chose que vous entendrez, ce sont
des êtres humains qui ne font rien d'autre que dire
-
"s'il te plaît" et "merci".
-
C'est tout... Nous allons vous montrer aujourd'hui
-
que tout ce qui vous semblait une critique,
des jugements, des reproches,
-
ne sont que l'expression tragique
et suicidaire d'un "s'il te plaît".
-
"Mon frère crie pour que j'entre dans la voiture
pour aller à l'école,
-
et ensuite il me fait arriver en retard à l'école".
-
"Qui crie ?"
-
"Lui".
-
"Mais tu vois... "crier", c'est un peu une évaluation.
-
Il parle avec un certain ton de la voix".
-
"Oui".
"Ok. C'est le ton de la voix".
-
On m'a demandé à la Lincoln High School,
oui c'est bien ça, à San Francisco.
-
Il y a des années, on m'a demandé de travailler là-bas
avec la faculté. Il y avait beaucoup de
-
tension dans la faculté,
pour des questions de race, ethniques.
-
Il y avait beaucoup de tension et le surintendant
m'a demandé d'y travailler.
-
J'ai commencé la journée en demandant :
-
"Dites-moi une chose que quelqu'un de la faculté fait
et qui vous déplaît".
-
Un homme se tourne vers la femme à côté de lui et dit :
-
"Je n'aime pas quand vous criez
pendant nos réunions de faculté".
-
Elle répondit : "Moi, crier ??"
-
[Rires]
-
Elle venait d'une autre culture que cet homme.
-
Dans sa culture, crier, c'était autre chose.
-
Et après 10 minutes environ, elle a commencé à crier,
selon sa définition,
-
j'ai vu la différence, vous savez ?
-
Donc, il hausse la voix, quand il te demande
de te préparer pour l'école. Ok.
-
"Ou il se fâche un peu avec moi..."
-
"Se fâche... c'est peut-être vrai, mais c'est un diagnostic.
-
Nous ne savons pas s'il est fâche. Il a peut-être peur,
tu sais, que vous manquiez l'école.
-
Peut-être qu'il te semble fâché.
C'est peut-être ça. Mais peut-être pas. Par contre,
-
"hausse la voix",
-
"a de la fumée qui lui sort des oreilles..."
-
Ca, tu peux le voir. C'est observable.
-
Ok ?
-
"Mon fils Jesse refuse de faire son travail".
-
[Hurlement de loup]
"Refuse", c'est un diagnostic.
-
Peut-être un diagnostic exact,
mais cela ne me dit pas ce qu'il fait.
-
"Il dit "Non, je ne veux pas le faire".
"Dit "Non, je ne veux pas le faire".
-
Ca, c'est le comportement.
-
"Mon mari ne me dit pas des choses qui me font mal".
-
"Ok. C'est le premier mari chacal
dont j'ai jamais entendu parler.
-
[Rires]
-
C'est une nouvelle expérience pour moi".
-
"Un étudiant de ma classe parle constamment fort
-
refuse de rester assis et gesticule".
-
"J'entends environ 3 jugements ici.
-
Passons-les lentement en revue,
car j'entends 3 diagnostics.
-
Dites-le à nouveau afin que j'entende les 3 diagnostics.
-
"Parle constamment fort..."
-
"Fort", c'est votre interprétation.
"Plus fort que vous ne le souhaiteriez".
-
Si vous voulez le dire, dites-le comme ça.
"Plus fort que je ne le souhaite".
-
"Refuse de rester assis".
-
"Refuse", c'est un diagnostic.
"Il ne reste pas assis alors que je lui ai demandé de le faire".
-
Peut-être qu'il le fera à l'avenir. Nous ne savons pas s'il le fera ou non, c'est donc un diagnostic.
-
Maintenant, il ne le fait pas.
Il ne reste pas assis quand je lui demande de le faire.
-
"Et gesticule".
-
"Et gesticule" [Hm-hm]
-
"Ok. Depuis que je suis venue à la présentation mardi soir,
-
j'ai été très consciente que j'entendais des évaluations.
-
"Oui".
"En moi-même et surtout chez les autres.
-
Alors j'ai commencé à me demander s'il s'agissait
toujours de communications violentes,
-
ou s'il y aurait moyen que certaines d'entre elles soient,
-
selon ce modèle, non violentes".
-
"Je dirais que n'importe quelle
-
évaluation d'autrui qui sous-entend
que la personne fait quelque chose d'erroné
-
est l'expression tragique d'un besoin non satisfait.
-
"Tragique" pour deux raisons. Premièrement,
-
cela réduit la probabilité d'obtenir
ce que nous désirons.
-
Même si nous ne le disons pas haut et fort,
même si nous le pensons,
-
si nous pensons simplement que ce que fait
une autre personne est erroné,
-
cela réduit la probabilité
que nous obtenions ce que nous voulons.
-
Deuxièmement, cela augmente la probabilité de violence.
-
Quoi de plus tragique
-
que de nous exprimer de manière qui nous empêche
d'obtenir ce que nous désirons
-
et qui augmente la violence ?
-
Ce que je veux dire, c'est que tout ce que nous disons
-
qui implique que l'autre personne
fait quelque chose d'erroné
-
est l'expression tragique et suicidaire
d'un besoin non satisfait.
-
Parlez du besoin.
-
Apprenez la conscience des besoins.
C'est ce que nous allons voir maintenant.
-
En communication non violente,
c'est comme ça que nous évaluons.
-
Nous évaluons avec le cœur.
-
Nous faisons des jugements,
mais ce sont des jugements qui desservent les besoins.
-
Nous jugeons si ce que font les gens
répondent ou non à des besoins.
-
Nous ne jugeons pas moralement la personne
pour ce qu'elle a fait.
-
Nous jugeons si cela sert ou non à la vie,
-
car nos besoins sont notre lien direct avec la vie.
-
Ils sont la vie qui se déroule...
-
les besoins sont l'expression qui recherche la vie en nous.
-
Donc nous évaluons en nous référant à cela,
-
et cela demande deux types de connaissances :
-
les sentiments et les besoins.
-
Donc assurons-nous que nous parlons tous la même langue
quand nous utilisons les termes
-
sentiments et besoins.
-
Sous la lettre "B", il est dit :
-
"Imaginez que vous parlez directement à la personne
-
et exprimez comment vous vous sentez lorsque la personne
agit de la manière décrite ci-dessus,
-
et écrivez-le sur ce formulaire.
Là aussi, nous parlons à l'autre personne,
-
nous lui disons ce qu'elle a fait et nous lui disons
"Quand tu fais ceci,
-
je me sens..."
Comment ? Comment vous sentez-vous
-
quand la personne fait
ce que vous avez écrit sous la lettre "A" ?
-
Ecrivez-le.
-
"Quand tu fais cela, je me sens fâché".
-
"Ok. Etre fâché, c'est un sentiment
-
créé par une pensée non naturelle.
Nous en parlerons après.
-
[Rires]
-
"Quand tu n'es pas prêt à partir au moment prévu,
je me sens anxieux et impatient.
-
"Quand tu parles aussi fort,
je me sens menacée".
-
[Hurlement de loup]
-
"Menacée" est un diagnostic.
Faites attention aux mots qui sont
-
plus des descriptions des autres... de ce que vous pensez
qu'ils vous font, comme de vous menacer.
-
Donc, écrivez que ces mots ne sont pas des sentiments.
-
Ne les confondez pas avec des sentiments.
-
Je me sens incompris. Je me sens utilisé.
-
Je me sens manipulé. Je me sens jugé.
-
Je me sens critiqué. Je me sens ignoré.
-
Par exemple, n'y a-t-il pas des fois où vous pensez
que quelqu'un vous ignore
-
et où vous vous sentez soulagé ?
-
[Rires]
-
Et d'autres fois vous vous sentez fâché ?
-
Donc ce genre de mots ne dit vraiment pas grand chose
sur ce qu'il y a de vivant en vous.
-
Ils disent beaucoup plus comment vous interprétez
-
le comportement de l'autre,
-
et surtout, ne confondez jamais le mot
"rejeté" avec un sentiment.
-
Je me sens rejeté. Non.
-
Ce n'est pas un sentiment.
C'est une interprétation suicidaire.
-
Ok, qui a le micro. Le voilà.
-
"Blessé, déçu, découragé".
-
Oui.
-
"Je me sens fâché et trahi".
-
"Fâché", oui. "Trahi" [Hurlement de loup].
-
"Trahi" est un de ces mots comme menacé, ignoré, incompris,
-
utilisé, manipulé.
-
C'est plus un diagnostic de l'autre personne
qu'un sentiment.
-
Et "contracté" ?
-
"Contracté ?"
-
Si vous voulez dire "tendu" ou quelque chose comme ça,
c'est d'accord, si c'est ça.
-
"Quand tu m'appelles et, en parlant fort, me dis que
tu vas me couper les ponts,
-
je me sens fâchée et effrayée."
-
"Hm-hm".
-
"Quand tu laisses la vaisselle sale dans l'évier, je me sens
-
impuissant sur mon environnement et mon temps,
ce qui est frustrant et effrayant.
-
"Quand tu commences à parler fort au milieu de ma phrase,
-
je me sens blessé parce que je pense
que tu ne m'écoutes pas".
-
"Oui, le sentiment est parfait, mais
-
ça ne va pas aller, car vous dites "parce que je pense"
après avoir dit "je sens".
-
Chaque fois que vous pensez, vos probabilités
d'obtenir ce dont vous avez besoin sont fortement réduites.
-
[Rires]
-
Surtout quand vous faites suivre le mot
"penser" par le mot "tu".
-
Je pense non seulement que vous ne serez pas entendu,
mais je prévois une réaction défensive et agressive.
-
Donc ce sera difficile pour la personne
d'entendre vos sentiments
-
quand vous les faites suivre par un diagnostic
qui sous-entend une attitude erronée.
-
Mais nous y arriverons après, car nous verrons
ensuite que nous...
-
Après les sentiments, il y a deux endroits où
il ne faut pas aller.
-
Un des deux, c'est dans notre tête.
-
Vous voyez, nous restons dans le cœur,
avec les sentiments. Nous n'allons pas dans la tête.
-
Nous restons dans le cœur et
nous nous connectons aux besoins.
-
Mais nous le verrons après.
-
Si nous voulons utiliser la communication non violente,
-
il faut nous assurer que nous n'utilisons pas le sentiment
-
de manière violente.
-
Parce que les sentiments peuvent soit nous connecter
au niveau du cœur,
-
soit contribuer à
-
encore plus de division et de violence.
-
Donc nous ne souhaitons vraiment jamais exprimer
nos sentiments de cette manière :
-
"Je me sens comme ça parce que tu..."
-
Ok ? Nous n'exprimons jamais nos sentiments
de cette manière.
-
"Tu me fais me sentir..."
-
Ce sera difficile de nous défaire de cette habitude, car
-
dans une culture chacal,
-
les sentiments sont très utilisés pour faire sentir de la culpabilité afin de manipuler les gens.
-
On manipule les gens en les convaincant
-
qu'ils vous font sentir comme vous vous sentez,
et qu'ils doivent donc se sentir coupables et changer.
-
Vous voyez ? C'est une autre forme du même jeu violent.
-
Donc, par exemple, si vous êtes un parent et souhaitez
utiliser les sentiments de manière violente
-
plutôt que de manière qui vous connecte,
vous pouvez les exprimer comme ça.
-
"Cela me blesse beaucoup quand
tu ne ranges pas ta chambre".
-
[Rires]
-
Ok ?
-
Ou "Cela me fâche quand tu me dis ça".
-
Pendant la pause, j'ai raconté une de mes journées
les plus heureuses en tant que parent,
-
quand mon fils aîné est allé
à une école chacal pour la première fois.
-
Il avait fréquenté pendant 6 ans une école girafe que
j'avais aidé à créer
-
mais ensuite, j'ai voulu qu'il apprenne comment
jouir des chacals aussi.
-
Dans les écoles girafe, nous devons aussi être conscients
-
que les enfants ne seront pas toujours
dans un environnement de ce genre,
-
donc nous voulons qu'ils apprennent à demeurer
avec leurs propres valeurs
-
quelle que soit la structure dans laquelle ils se trouvent.
Vous comprenez ?
-
Donc, il revient du premier jour d'école et
a l'air un peu malheureux. Je lui dis :
-
"Comment ça a été à la nouvelle école, Rick ?"
-
Et il dit : "Ca va, Papa, mais... oh là là,
certains de ces profs, Papa..."
-
"Qu'est-ce qui s'est passé ?"
-
Il dit : "Papa, je n'étais même pas encore entré, en fait,
-
j'étais en train d'entrer
-
et un prof court vers moi et me dit :
-
"Mais voyez un peu cette petite fille".
-
Vous devinez à quoi le prof réagissait ?
-
Oui, les cheveux de mon fils lui arrivaient aux épaules.
-
Vous voyez, dans une école chacal, comme nous le
savons tous, l'autorité sait ce qui est juste.
-
Vous voyez ? Il y a une longueur juste de cheveux pour un garçon, et une manière erronée.
-
Une manière juste de tout faire. Et qui le sait ? Le prof.
-
Et qu'est-ce qu'on fait si quelqu'un ne fait pas comme ça ?
On utilise la honte, la culpabilité, etc.
-
On utilise le mot "fille" comme si c'était une insulte.
Bienvenue au pays des chacals.
-
Donc, je suis en train de m'échauffer, prêt à aller donner
quelques coups de poing au prof,
-
[Rires]
-
en oubliant tout de mes enseignements,
-
et je dis à mon fils
"Comment tu t'en es tiré ?"
-
et il dit : "Je me suis souvenu, Papa, de ce que
tu avais dit, que quand on est dans
-
ce type d'environnement, il ne faut jamais leur donner
le pouvoir de nous faire nous soumettre ou nous rebeller".
-
Une des choses que nous enseignons très tôt aux enfants,
-
quelle que soit la structure dans laquelle ils se trouvent,
-
c'est à ne jamais oublier qu'on est libre de choisir quoi faire.
-
Ne jamais laisser les institutions
déterminer ce que vous faites.
-
J'ai dit : "Wow, dis-donc, si tu t'es souvenu de ça, c'est vraiment fantastique.
-
Je suis vraiment content que tu t'en sois souvenu
dans ces conditions.
-
Et qu'est-ce que tu as fait ?"
-
"J'ai mis mes oreilles de girafe, Papa, j'ai essayé
d'entendre ce qu'il ressentait et de quoi il avait besoin".
-
J'ai dit : "Tu t'es souvenu de faire ça ?
Qu'est-ce que tu as entendu ?"
-
"Assez évident, Papa.
Il avait l'air irrité et voulait que je me coupe les cheveux".
-
"Ben dis-donc, je suis vraiment content que tu te sois souvenu de ça. Comment tu t'es senti ?"
-
Il dit : "Papa, je me suis senti triste pour lui. Il était chauve et avait l'air d'avoir un problème avec les cheveux".
-
[Rires]
-
Donc nous enseignons aux enfants la même chose que
ce que nous enseignons aux adultes.
-
Les institutions ne peuvent rien vous faire faire.
-
Les autres gens ne peuvent rien vous faire faire.
-
Aucun être humain n'a jamais fait quelque chose qu'il
n'avait pas choisi de faire.
-
Une fois, un Palestinien dans le village de Hebron n'était
pas d'accord avec moi.
-
Il m'a dit : "Je ne suis pas d'accord avec toi, Marshall, qu'on choisit toujours ce qu'on fait.
-
Quel choix j'avais, il y a deux jours ?
-
Un soldat m'a mis un fusil à la tempe et m'a dit :
"Enlève tes habits ou je tire".
-
Quel choix j'avais ?"
-
J'ai répondu : "Ca me semble assez évident.
-
Tu pouvais choisir d'enlever tes vêtements ou non".
-
Il rit et dit : "Ok, je vois ce que tu veux dire.
-
J'ai choisi de ne pas les enlever.
-
Ce soldat savait que je n'étais pas armé.
Il faisait ça pour me déshonorer.
-
J'ai choisi de risquer ma vie pour protéger mon honneur". Ok, donc...
-
je ne dis pas que nous aimons toujours
les choix à disposition, mais
-
personne ne peut nous faire faire quelque chose si nous
ne choisissons pas de le faire.
-
Donc j'ai dit : "Apparemment, le soldat
a aussi choisi de ne pas tirer.
-
Ou alors, il visait vraiment très mal".
-
[Rires]
-
C'est mes enfants qui m'ont enseigné ça, que personne
ne fait jamais quelque chose qu'il n'a pas choisi de faire.
-
Depuis l'âge de deux ans, ils m'ont enseigné
-
que je ne pouvais pas leur faire faire quoi que ce soit.
-
Tout ce que je pouvais faire, c'était leur
faire regretter de ne pas l'avoir fait.
-
[Rires]
-
Et ensuite ils m'ont enseigné une autre leçon.
Que chaque fois que je faisais ça,
-
ils me feraient regretter de leur avoir fait regretter
de ne pas l'avoir fait.
-
Ils m'ont enseigné que la violence génère la violence.
Vous voyez ?