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Payez d'avance : Nipun Mehta @ TEDxGoldenGateED

  • 0:02 - 0:03
    Merci.
  • 0:03 - 0:06
    Aujourd'hui j'aimerais vous parler de
    trois stades de générosité
  • 0:06 - 0:09
    que j'ai appris au cours de ma vie.
  • 0:09 - 0:12
    Le premier est évident : « Donner ».
  • 0:12 - 0:15
    De nombreuses recherches ont montré que
    nous sommes prédisposés à l'altruisme.
  • 0:15 - 0:16
    Ce n'est pas nouveau.
  • 0:17 - 0:18
    Et la recherche n'est
    probablement pas nécessaire,
  • 0:18 - 0:21
    on a tous eu des moments comme ça.
  • 0:21 - 0:25
    Je veux vous raconter une histoire vraie :
    au Mexique, le jour de Noël,
  • 0:25 - 0:28
    un père et son fils
    sont assis près du sapin.
  • 0:28 - 0:31
    Un enfant des bidonvilles
    passe près d'eux.
  • 0:31 - 0:35
    Le père se tourne vers son fils et dit :
    « Donne-lui un de tes jouets ».
  • 0:35 - 0:37
    Le fils est réticent, bien entendu,
  • 0:37 - 0:39
    mais quand il voit
    que son père est sérieux
  • 0:39 - 0:41
    il prend un de ses jouets,
  • 0:41 - 0:43
    celui qu'il aime le moins.
  • 0:43 - 0:45
    Il est sur le point d'aller vers l'enfant
  • 0:45 - 0:50
    mais son père lui dit :
    « Donne-lui ton jouet préféré ».
  • 0:50 - 0:53
    Le fils y va, bien sûr d'abord avec rétience,
  • 0:53 - 0:55
    mais il va vers l'enfant
    et lui donne le jouet.
  • 0:55 - 0:58
    Quand il revient, le père pense
    qu'il devra montrer son appréciation
  • 0:58 - 1:00
    et reconnaître l'action de son fils.
  • 1:00 - 1:01
    Le sacrifice avait été grand.
  • 1:01 - 1:06
    Mais à sa grande surprise,
    son fils revient vers lui plein de joie.
  • 1:06 - 1:08
    Il regarde son père,
    lève les yeux, et il dit :
  • 1:08 - 1:14
    « Papa, c'était fantastique.
    Je peux le refaire ? »
  • 1:14 - 1:15
    On a tous eu des moments comme ça.
  • 1:15 - 1:17
    Certains d'entre nous,
    un peu tard dans la vie.
  • 1:17 - 1:22
    Quand j'avais un peu plus de 20 ans, quelques
    personnes et moi nous sommes réunis et on a dit :
  • 1:22 - 1:25
    « Nous avons juste envie de donner,
    sans conditions. Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? »
  • 1:25 - 1:28
    À Silicon Valley, nous sommes allés
    dans un foyer pour les sans abri
  • 1:28 - 1:30
    et nous avons fini par créer un site web.
  • 1:30 - 1:33
    La sensation était merveilleuse.
    On l'a dit à nos amis, on est revenus,
  • 1:33 - 1:35
    et c'est devenu le principe organisateur
  • 1:35 - 1:38
    de cette organisation que nous
    avons appelée CharityFocus.
  • 1:38 - 1:42
    Au fil du temps, nous avons redécouvert
    quelque chose de très intéressant,
  • 1:42 - 1:46
    c'est que la compassion
    est contagieuse.
  • 1:46 - 1:48
    Quand on lance une organisation, on dit :
  • 1:48 - 1:50
    « Je veux la faire grandir » et
    on se concentre là-dessus.
  • 1:50 - 1:52
    Mais avec la compassion, ça ne
    fonctionne pas de la même manière.
  • 1:52 - 1:55
    Il faut en fait nourrir tout l'éco-système.
  • 1:55 - 1:57
    Donc d'un côté, nous faisions
    un travail technologique,
  • 1:57 - 1:58
    mais pendant le week-end,
  • 1:58 - 2:01
    on allait partager les repas
    avec les sans abri
  • 2:01 - 2:04
    et on apprenait
    comment ils voyaient la vie.
  • 2:04 - 2:07
    Le mercredi, on se réunissait
    chez les gens et on méditait,
  • 2:07 - 2:09
    c'est surtout ça qui compte.
  • 2:09 - 2:12
    On sortait et on faisait des actes
    de gentillesse. Notre carte disait SMILE.
  • 2:12 - 2:15
    Elle vous disait de sortir et de faire
    quelque chose de gentil pour quelqu'un.
  • 2:15 - 2:19
    Et vous le faisiez de manière anonyme, de sorte
    que la personne qui recevait cet acte disait :
  • 2:19 - 2:21
    « Qui dois-je remercier ? »
  • 2:21 - 2:23
    On ne peut pas rembourser une gentillesse,
    mais on peut en faire l'avance.
  • 2:23 - 2:25
    C'est une manière de s'en souvenir.
  • 2:25 - 2:26
    Une très belle manière.
  • 2:26 - 2:30
    C'est somme ça qu'on a réalisé
    que la compassion est très contagieuse.
  • 2:31 - 2:33
    Et pour aller plus loin...
  • 2:33 - 2:37
    Le deuxième stade de la générosité
    consiste à « recevoir ».
  • 2:37 - 2:39
    Voici Arthur, il adore serrer
    les gens dans ses bras.
  • 2:39 - 2:41
    Tous ceux qui ont déjà serré quelqu'un
    dans leurs bras, c'est-à-dire tout le monde,
  • 2:41 - 2:45
    savent qu'il n'est pas possible de serrer quelqu'un
    dans ses bras sans y être serré à son tour.
  • 2:45 - 2:48
    C'est évident, mais là où le bas blesse,
  • 2:48 - 2:53
    c'est que très souvent, quand on donne,
    on s'attend à recevoir de la même manière.
  • 2:53 - 2:56
    Et cette attente nous rend aveugles
    à de nouvelles formes de valeurs.
  • 2:56 - 3:00
    Chez CharityFocus, nous avons
    trois principes organisateurs :
  • 3:00 - 3:02
    l'un d'eux est que nous
    ne faisons pas de collecte de fonds.
  • 3:02 - 3:05
    Nous l'avons fait en partie
    pour rester humbles
  • 3:05 - 3:07
    et être vrais, nous voulions commencer
    avec ce que nous avions.
  • 3:07 - 3:10
    Si on a beaucoup, super,
    si on n'a pas beaucoup, super.
  • 3:10 - 3:11
    On peut quand même
    faire quelque chose.
  • 3:11 - 3:14
    C'était notre principe organisateur et nous n'avons
    jamais pensé que nous aurions beaucoup,
  • 3:14 - 3:19
    mais, surprise, nous avons en fait
    commencé à découvrir l'abondance.
  • 3:19 - 3:21
    Nous nous sommes demandés :
    « Qu'est-ce qui se passe ? »
  • 3:21 - 3:23
    Le premier type d'abondance
    que nous avons découvert,
  • 3:23 - 3:26
    c'était le Capital social, Simpsonsville.
  • 3:26 - 3:28
    Énormément de gens, non ?
  • 3:28 - 3:30
    Et c'est dû en partie à Internet,
  • 3:30 - 3:32
    qui a rendu l'organisation très facile.
  • 3:32 - 3:35
    Les coûts de transaction ont diminué
  • 3:35 - 3:37
    et de nombreux mouvements
    sont nés sans avoir un centre.
  • 3:37 - 3:39
    Maintenant nous avons
    beaucoup de Capital social.
  • 3:39 - 3:40
    À chacun de nos événements,
  • 3:40 - 3:43
    il y avait des centaines de personnes
    avec lesquelles on interragisssait hors ligne.
  • 3:43 - 3:46
    Il y avait des dizaines de milliers de personnes
    en ligne, qui se mêlaient les unes aux autres,
  • 3:46 - 3:48
    et créaient de nombreux mouvements.
  • 3:48 - 3:49
    C'était fantastique.
  • 3:49 - 3:54
    Ensuite nous sommes passés a
    u second stade, le Capital synergique.
  • 3:54 - 3:55
    Internet vous permet de créer
    des liens distants,
  • 3:55 - 3:58
    mais qu'en est-il des liens profonds ?
    Quand on connaît vraiment une personne,
  • 3:58 - 4:01
    on peut la regarder dans les yeux
    et partager quelque chose de profond.
  • 4:01 - 4:05
    Quand on commence à pouvoir créer
    ces liens profonds, la confiance augmente
  • 4:05 - 4:07
    et quand la confiance augmente,
    la productivité s'accroît
  • 4:07 - 4:09
    et toutes ces choses merveilleuses
    se produisent.
  • 4:09 - 4:12
    Mais surtout, la synergie
    commence à advenir.
  • 4:12 - 4:15
    La synergie, c'est quand 1+1
    ne fait plus 2,
  • 4:15 - 4:19
    mais bien plus que 2.
    C'est un domaine de valeur très différent.
  • 4:19 - 4:21
    Nous avons commencé à le découvrir.
  • 4:22 - 4:25
    Et la dernière chose,
    c'était le « Capital subtil ».
  • 4:25 - 4:26
    Je ne sais pas comment
    le décrire autrement.
  • 4:26 - 4:30
    Quand vous donnez,
    une transformation se produit en vous.
  • 4:30 - 4:33
    Cette transformation intérieure
    apaise l'esprit
  • 4:33 - 4:37
    et cet apaisement
    est un atout incroyable.
  • 4:37 - 4:40
    Quand beaucoup de gens s'engagent
    à cultiver cet apaisement,
  • 4:40 - 4:43
    ça donne vraiment lieu
    à de nouveaux types de valeur
  • 4:43 - 4:46
    très inattendus,
    magnifiques et étonnants.
  • 4:46 - 4:50
    C'est ainsi que nous avons
    découvert l'abondance.
  • 4:50 - 4:53
    Et maintenant le troisième stade,
    la danse.
  • 4:53 - 4:55
    Non, je ne vais pas danser.
    Ou peut-être que si...
  • 4:55 - 4:56
    (Rires)
  • 4:57 - 5:01
    Quand on donne et qu'on reçoit,
    on a tendance à compter.
  • 5:01 - 5:04
    Même si on ne le fait pas de manière
    manifeste, subconsciemment on pense :
  • 5:04 - 5:06
    « Bon, combien j'ai donné
    et combien j'ai reçu ? »
  • 5:06 - 5:10
    Nous faisons ce calcul.
    Mais quand on lâche prise là-dessus,
  • 5:10 - 5:13
    on commence à danser
    et ça devient très dynamique.
  • 5:13 - 5:15
    Vous voyez un groupe
    de danseurs là-bas,
  • 5:15 - 5:17
    ils se massent le dos mutuellement.
  • 5:17 - 5:22
    Mais ce qu'on remarque,
    c'est que personne ne pense à qui fait quoi.
  • 5:22 - 5:26
    Chacun fait un massage
    à une personne qui se trouve devant lui
  • 5:26 - 5:29
    et tout le monde se sent mieux.
  • 5:29 - 5:32
    Quand on commence à danser
    dans cet esprit, sans faire de calculs...
  • 5:32 - 5:33
    Cet homme pourrait dire
  • 5:33 - 5:37
    « La personne derrière moi me donne
    une pression de 15 joules sur le dos,
  • 5:37 - 5:39
    donc je vais donner seulement 12 joules ».
  • 5:39 - 5:41
    Si vous le faites, ça ne marche pas.
  • 5:41 - 5:44
    Mais si vous lâchez prise là-dessus,
    tout d'un coup, vous avez le cercle,
  • 5:44 - 5:46
    qui fonctionne
    d'une manière très différente.
  • 5:46 - 5:50
    Bon, ça marche pour les massages sur le dos,
    mais s'il s'agit de quelque chose de pratique ?
  • 5:50 - 5:53
    Nous avons donc décidé
    de faire une petite expérience,
  • 5:53 - 5:55
    que nous avons appelée
    « Karma Kitchen ».
  • 5:55 - 5:57
    Le dimanche, nous prenons
    possession d'un restaurant.
  • 5:57 - 6:00
    Nous entrons dans ce restaurant,
    un lieu tout à fait normal,
  • 6:00 - 6:05
    mais géré par des bénévoles,
    et à la fin du repas,
  • 6:05 - 6:07
    l'addition est de zéro.
  • 6:07 - 6:11
    Zéro, parce que quelqu'un
    a payé le repas avant vous.
  • 6:11 - 6:15
    Et vous pouvez payer à l'avance
    pour quelqu'un qui viendra après vous.
  • 6:15 - 6:16
    Les gens ne comprennent
    jamais très bien.
  • 6:16 - 6:19
    « Ça veut dire que c'est un repas gratuit ? »
    Non, ce n'est pas un repas gratuit.
  • 6:19 - 6:21
    Quand on va à
    une soupe populaire, qui paie ?
  • 6:21 - 6:25
    Quelqu'un d'extérieur,
    qui a une autre raison de le faire.
  • 6:25 - 6:27
    Ici, c'est littéralement
    la personne avant vous,
  • 6:28 - 6:29
    la personne qui était là
    la semaine précédente
  • 6:29 - 6:32
    qui paie pour cette semaine.
    Cette semaine, c'est pour la prochaine.
  • 6:32 - 6:36
    Et quand on compte ainsi
    sur la générosité des gens,
  • 6:36 - 6:38
    combien de temps cette chaîne
    peut-elle durer ?
  • 6:38 - 6:40
    Elle dure depuis trois ans.
  • 6:40 - 6:42
    Ensuite ça a commencé
    dans le District de Columbia.
  • 6:42 - 6:45
    Avec le surplus obtenu là-bas,
    ça a commencé à Chicago.
  • 6:45 - 6:47
    Mais la chose la plus incroyable à ce sujet,
  • 6:48 - 6:51
    c'est que ça crée un contexte différent
    pour un genre de valeurs très différentes.
  • 6:51 - 6:57
    Par exemple, il y avait un doctorant
    en informatique de UC Berkeley
  • 6:57 - 6:59
    qui est venu et nous a dit :
    « Je veux faire du bénévolat ».
  • 6:59 - 7:02
    Donc un dimanche,
    il fait du bénévolat.
  • 7:02 - 7:04
    Il sert à une table et l'hôte lui dit :
  • 7:04 - 7:08
    « Mais comment ça marche ? Vous me
    faire confiance pour payer ce que je veux ? "
  • 7:08 - 7:11
    Il dit : « Oui, c'est une chaîne,
    et vous en faites partie ».
  • 7:11 - 7:13
    En fait, nous faisons tous
    partie de cette chaîne,
  • 7:13 - 7:16
    depuis nos ancêtres jusqu'à aujourd'hui.
  • 7:16 - 7:23
    Alors il dit : « D'accord », il sort son portefeuille,
    lui donne un billet de cent dollars et dit :
  • 7:23 - 7:27
    « D'accord, alors je vous fais confiance, vous pouvez me ramener la monnaie que vous voulez ».
  • 7:27 - 7:28
    (Rires)
  • 7:28 - 7:31
    Le bénévole s'en va
    et se gratte la tête.
  • 7:31 - 7:34
    « On ne m'a pas dit ça pendant
    la formation pour les bénévoles ».
  • 7:34 - 7:35
    (Rires)
  • 7:35 - 7:36
    Que faire ?
  • 7:36 - 7:38
    Il réfléchit.
  • 7:38 - 7:42
    Et finalement, il décide de chercher
    en lui-même comment réagir.
  • 7:42 - 7:45
    On ne le lui avait pas appris,
    il a trouvé lui-même.
  • 7:45 - 7:47
    Il va vers l'hôte
    et lui rend son billet de cent,
  • 7:47 - 7:50
    sort un billet de vingt de son portefeuille,
    l'ajoute au billet de cent
  • 7:50 - 7:52
    et l'hôte est complètement époustouflé.
  • 7:52 - 7:54
    (Rires)
  • 7:54 - 7:58
    Comme il est époustouflé,
  • 7:58 - 8:00
    un homme époustouflé,
    vous savez les répercussions que ça a.
  • 8:00 - 8:03
    Tout le monde est enthousiaste.
  • 8:03 - 8:05
    Vous pouvez regarder
    cette transaction et dire :
  • 8:05 - 8:07
    « Il y avait le coût de la nourriture,
    il y avait le billet de vingt ».
  • 8:07 - 8:09
    Mais la valeur qui a été générée
    à cette occasion...
  • 8:09 - 8:11
    Je vous garantis que
    cet homme est rentré chez lui
  • 8:12 - 8:14
    et qu'il raconte cette histoire
    à tous les gens qu'il rencontre.
  • 8:14 - 8:18
    Et les gens se demandent :
    « Quel restaurant ? C'est où que ça se passe ?
  • 8:18 - 8:20
    À quel endroit de la planète ?
    Donne-moi l'adresse ».
  • 8:20 - 8:25
    C'est le genre de choses où il y a
    une nouvelle dimension de ce qu'est la valeur.
  • 8:25 - 8:28
    Et s'il n'y a pas de contexte où les gens
    peuvent pratiquer ce genre de choses,
  • 8:28 - 8:30
    nous la perdons complètement.
  • 8:30 - 8:32
    Je veux donc juste terminer en disant :
  • 8:32 - 8:34
    donnez, recevez, dansez.
  • 8:34 - 8:37
    Quand on donne, on s'aperçoit
    que la compassion est contagieuse
  • 8:37 - 8:39
    et on commence
    à créer une communauté.
  • 8:39 - 8:41
    Quand on reçoit et
    qu'on apprend vraiment à recevoir,
  • 8:41 - 8:44
    on commence à découvrir l'abondance.
  • 8:44 - 8:48
    Et quand on danse, on ne crée pas seulement
    des économies de micro-cadeaux,
  • 8:48 - 8:51
    mais on commence à semer
    une culture du don.
  • 8:51 - 8:51
    Merci.
  • 8:51 - 8:54
    (Applaudissements)
Title:
Payez d'avance : Nipun Mehta @ TEDxGoldenGateED
Description:

Nipun Mehta tente de nous persuader à nous engager et à créer des économies et une culture de micro-dons.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
08:55

French subtitles

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