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Comment empêcher les villes à croissance rapide d'échouer

  • 0:01 - 0:02
    Nous pouvons réduire
  • 0:02 - 0:06
    les morts violentes dans le monde
  • 0:06 - 0:10
    de 50 %
    dans les trois prochaines décennies.
  • 0:10 - 0:12
    Tout ce que nous avons à faire,
  • 0:12 - 0:15
    c'est réduire les meurtres
    de 2,3 % par an,
  • 0:15 - 0:17
    et nous atteindrons cet objectif.
  • 0:17 - 0:19
    Vous ne me croyez pas ?
  • 0:19 - 0:22
    Les plus grands épidémiologistes
    et criminologistes du monde
  • 0:22 - 0:25
    pensent que c'est possible,
    et je le pense également,
  • 0:25 - 0:27
    mais seulement si nous
    nous concentrons sur nos villes,
  • 0:27 - 0:31
    et surtout les villes les plus fragiles.
  • 0:31 - 0:34
    J'y ai énormément réfléchi.
  • 0:34 - 0:36
    Ces 20 dernières années,
  • 0:36 - 0:40
    j'ai travaillé dans des pays
    et des villes déchirés par des conflits,
  • 0:40 - 0:44
    de la violence, du terrorisme
    ou une insidieuse combinaison des trois.
  • 0:44 - 0:47
    J'ai traqué des trafiquants d'armes
    de la Russie à la Somalie,
  • 0:47 - 0:50
    j'ai travaillé avec des chefs de guerre
    en Afghanistan et au Congo,
  • 0:50 - 0:53
    j'ai compté des cadavres en Colombie,
  • 0:53 - 0:56
    à Haïti, au Sri Lanka,
    en Papouasie Nouvelle Guinée.
  • 0:56 - 1:00
    Pas besoin d'être en première ligne pour
    voir que notre planète part en vrille,
  • 1:00 - 1:02
    pas vrai ?
  • 1:02 - 1:03
    Il y a ce sentiment
  • 1:03 - 1:06
    que l'instabilité internationale
    est la nouvelle normalité.
  • 1:06 - 1:08
    Mais je veux que vous
    regardiez de plus près,
  • 1:08 - 1:12
    et vous verrez que la géographie
    de la violence est en train de changer
  • 1:12 - 1:16
    car ce ne sont pas tant nos pays qui
    sont pris dans les conflits et crimes,
  • 1:16 - 1:23
    mais plutôt nos villes : Alep, Caracas,
    Bamako, Erbil, Mossoul, Tripoli, Salvador,
  • 1:23 - 1:26
    la violence migre vers les métropoles,
  • 1:26 - 1:29
    et peut-être est-ce logique,
  • 1:29 - 1:33
    après tout, la plupart des gens aujourd'hui
    vivent en ville, et non à la campagne.
  • 1:33 - 1:39
    Seulement 600 villes, dont 30 mégapoles,
    représentent les deux tiers du PIB global.
  • 1:39 - 1:40
    Mais quand on parle de villes,
  • 1:40 - 1:43
    la conversation est dominée par le Nord,
  • 1:43 - 1:45
    soit l'Amérique du Nord,
    l’Europe occidentale,
  • 1:45 - 1:46
    l'Australie et le Japon,
  • 1:46 - 1:50
    où la violence atteint en fait
    des records historiquement bas.
  • 1:50 - 1:54
    En résulte que les pro-villes
    parlent du triomphe de la ville,
  • 1:54 - 1:58
    des classes créatives
    et de maires qui dirigeront le monde.
  • 1:58 - 2:02
    J'espère que les maires
    dirigeront le monde un jour,
  • 2:02 - 2:04
    mais vous savez, le fait est
  • 2:04 - 2:08
    que nous n'entendons aucune conversation
    sur ce qu'il se passe dans le Sud,
  • 2:08 - 2:09
    et par Sud, j'entends :
  • 2:09 - 2:13
    l'Amérique Latine, l'Afrique, l'Asie
  • 2:13 - 2:15
    où la violence dans certains cas augmente,
  • 2:15 - 2:18
    où les infrastructures sont surchargées,
  • 2:18 - 2:22
    où la gouvernance est parfois
    un rêve, et non une réalité.
  • 2:22 - 2:27
    Certains diplomates, experts
    en développement, spécialistes,
  • 2:27 - 2:29
    parlent de 40 à 50 états fragiles
  • 2:29 - 2:33
    qui détermineront
    la sécurité au 21ème siècle.
  • 2:33 - 2:38
    Je pense que ce sont les villes fragiles
    qui définiront l'ordre et le désordre.
  • 2:38 - 2:41
    Parce que les conflits
    et actions humanitaires
  • 2:41 - 2:43
    vont être concentrés dans nos villes,
  • 2:43 - 2:45
    et le combat pour le développement,
  • 2:45 - 2:48
    que vous le définissiez par
    l'éradication de la pauvreté,
  • 2:48 - 2:51
    un système de soins universel,
    vaincre changement climatique,
  • 2:51 - 2:56
    sera gagné ou perdu dans les bidonvilles
    et les quartiers pauvres de nos villes.
  • 2:56 - 2:59
    Je veux vous parler de 4 méga-risques
  • 2:59 - 3:02
    qui, je pense, définiront
    la fragilité de notre époque,
  • 3:02 - 3:04
    et si nous arrivons à les traiter,
  • 3:04 - 3:07
    je pense que nous pouvons remédier
    à ce problème de violence meurtrière.
  • 3:07 - 3:09
    Donc je vais commencer
    par les bonnes nouvelles.
  • 3:09 - 3:10
    Le fait est que :
  • 3:10 - 3:15
    nous vivons la période la plus paisible
    de l'histoire de l'humanité.
  • 3:15 - 3:19
    Steven Pinker et d'autres ont montré
    qu'intensité et fréquence des conflits
  • 3:19 - 3:22
    sont en fait plus basses que jamais.
  • 3:22 - 3:25
    Gaza, la Syrie, le Soudan, l'Ukraine,
  • 3:25 - 3:29
    aussi affreux que soient ces conflits
    - et ils sont épouvantables -
  • 3:29 - 3:32
    ils représentent un léger pic de hausse
  • 3:32 - 3:35
    dans la baisse constante
    des 50 dernières années.
  • 3:35 - 3:39
    De plus, on observe une radicale
    réduction du nombre d'homicides.
  • 3:39 - 3:42
    Manuel Eisner et d'autres
    ont montré que, depuis des siècles,
  • 3:42 - 3:45
    on assiste à un incroyable
    fléchissement du meurtre.
  • 3:45 - 3:47
    surtout en Occident.
  • 3:47 - 3:53
    La plupart des villes du Nord sont
    100 fois plus sûres qu'il y a 100 ans.
  • 3:53 - 3:56
    Ces deux données : Le déclin des
    conflits armés et le déclin du meurtre,
  • 3:56 - 4:00
    font partie des accomplissements
    les plus incroyables et les plus méconnus
  • 4:00 - 4:01
    de l'histoire de l'humanité.
  • 4:01 - 4:04
    Nous devrions trouver ça
    très encourageant, n'est-ce pas ?
  • 4:04 - 4:06
    Eh bien oui nous devrions.
  • 4:06 - 4:10
    Il y a juste un problème :
    ces deux fléaux existent toujours.
  • 4:10 - 4:16
    525 000 personnes, hommes,
    femmes, garçons et filles,
  • 4:16 - 4:19
    meurent violemment chaque année.
  • 4:19 - 4:22
    Des recherches que j'ai faites avec
    l'aide de Keith Krause et d'autres
  • 4:22 - 4:27
    ont montré que 50 ou 60 000 d'entre eux
    meurent violemment en zones de guerre.
  • 4:27 - 4:32
    Le reste, presque 500 000 personnes,
    meurent en dehors des zones de conflit.
  • 4:32 - 4:38
    En d'autres termes, 10 fois plus de monde
    meurt en dehors que dans les guerres.
  • 4:38 - 4:41
    De plus, la violence déménage vers le Sud,
  • 4:41 - 4:44
    en Amérique Latine, et aux Caraïbes,
  • 4:44 - 4:47
    à certains endroits d'Afrique Centrale
    et d'Afrique du Sud,
  • 4:47 - 4:49
    et d'autres au Moyen Orient
    et en Asie Centrale.
  • 4:49 - 4:52
    40 des 50 villes
    les plus dangereuses du monde
  • 4:52 - 4:54
    se trouvent ici, en Amérique Latine,
  • 4:54 - 4:56
    13 au Brésil,
  • 4:56 - 4:59
    et la plus dangereuse de toutes
    est San Pedro Sula,
  • 4:59 - 5:01
    deuxième plus grande ville du Honduras,
  • 5:01 - 5:06
    avec le taux d'homicide stupéfiant
    de 187 meurtres pour 100 000 personnes.
  • 5:06 - 5:09
    C'est 23 fois la moyenne mondiale.
  • 5:09 - 5:11
    Donc, si la violence
    se concentre géographiquement,
  • 5:11 - 5:15
    elle se reconfigure aussi en fonction
    de la nouvelle topographie mondiale,
  • 5:15 - 5:17
    car quand on parle de ville,
    le monde n'est pas plat
  • 5:17 - 5:19
    comme aime le dire Thomas Friedman.
  • 5:19 - 5:20
    C'est bosselé.
  • 5:20 - 5:24
    La dominance de la ville en tant que
    premier mode de vie urbain
  • 5:24 - 5:29
    est l'un des plus extraordinaires
    renversements démographiques de l'histoire
  • 5:29 - 5:32
    et ça s'est passé si vite.
  • 5:32 - 5:33
    Vous connaissez tous les chiffres,
  • 5:33 - 5:35
    on est 7,3 milliards
    dans le monde aujourd'hui
  • 5:35 - 5:38
    et on sera 9,6 milliards en 2050
  • 5:38 - 5:40
    mais pensez à ceci :
  • 5:40 - 5:43
    au 19ème siècle, une personne
    sur 30 vivait en ville,
  • 5:43 - 5:46
    aujourd'hui c'est une sur deux.
  • 5:46 - 5:49
    Et demain, virtuellement
    ce sera tout le monde.
  • 5:49 - 5:53
    Et cette expansion de l'urbanisation
    ne sera ni bien répartie ni équitable,
  • 5:53 - 5:55
    La grande majorité, 90%,
  • 5:55 - 5:59
    se passera dans le Sud,
    dans les villes du Sud.
  • 5:59 - 6:02
    Les géographes et démographes urbains
  • 6:02 - 6:06
    nous disent que ce n'est pas
    la taille ni la densité d'un ville
  • 6:06 - 6:08
    qui y déterminent la violence.
  • 6:08 - 6:11
    Tokyo est avec ses 35 millions d'habitants
  • 6:11 - 6:15
    l'une des plus grandes villes du monde,
    et selon certains l'une des plus sûres.
  • 6:15 - 6:19
    Non, c'est la vitesse d'urbanisation
    qui compte.
  • 6:19 - 6:25
    J'appelle ça la turbo-urbanisation, l'un
    des déclencheurs majeurs de la fragilité.
  • 6:25 - 6:30
    Si vous réfléchissez à l'incroyable
    expansion des villes,
  • 6:30 - 6:33
    et à la turbo-urbanisation,
    penchez-vous sur Karachi.
  • 6:33 - 6:39
    Environ 500 000 d'habitants en 1947,
    une ville active et animée.
  • 6:39 - 6:43
    et 21 millions d'habitants aujourd'hui.
  • 6:43 - 6:47
    En dehors du fait que la ville
    représente 75% du PIB du Pakistan,
  • 6:47 - 6:50
    c'est aussi la ville la plus violente
    en Asie du Sud.
  • 6:50 - 6:53
    Dhaka, Lagos, Kinshasa,
  • 6:53 - 6:57
    ces villes sont maintenant 40 plus grandes
    qu'elles ne l'étaient dans les années 50.
  • 6:57 - 6:59
    Voyons maintenant New York.
  • 6:59 - 7:05
    La Grosse Pomme, il a fallu 150 ans
    pour arriver à 8 millions d'habitants.
  • 7:05 - 7:10
    Il en a fallu 15 à São Paulo et Mexico
    pour en arriver au même nombre.
  • 7:10 - 7:14
    Quelles sont les caractéristiques
    de ces villes plus ou moins gigantesques ?
  • 7:14 - 7:15
    Quel est leur profil ?
  • 7:15 - 7:17
    Eh bien, déjà, elles sont jeunes.
  • 7:17 - 7:21
    Nous voyons dans beaucoup d'entre elles
    ce renflement de la jeunesse.
  • 7:21 - 7:23
    C'est en fait une bonne nouvelle,
  • 7:23 - 7:26
    cela vient de la réduction
    du taux de mortalité infantile.
  • 7:26 - 7:28
    Mais ce renflement devrait être surveillé.
  • 7:28 - 7:29
    Cela veut dire en gros
  • 7:29 - 7:32
    que la proportion de jeunes
    vivant dans ces villes fragiles
  • 7:32 - 7:36
    est bien plus élevée qu'elle ne l'est
    dans nos villes les plus prospères.
  • 7:36 - 7:37
    Dans certaines villes fragiles,
  • 7:37 - 7:41
    75% de la population
    est âgée de moins de 30 ans.
  • 7:41 - 7:45
    Imaginez : 3 personnes sur 4
    ont moins de 30 ans.
  • 7:45 - 7:48
    C'est Palo Alto sous stéroïdes.
  • 7:48 - 7:51
    Maintenant, si vous prenez
    Mogadiscio par exemple,
  • 7:51 - 7:55
    l'âge moyen y est de 16 ans.
  • 7:55 - 7:58
    Même chose pour Dhaka, Dili et Kaboul.
  • 7:58 - 8:01
    Et à Tokyo ? 46 ans.
  • 8:01 - 8:04
    Et même chose pour la plupart
    des villes occidentales.
  • 8:04 - 8:07
    Ceci dit, ce n'est pas forcément
    la jeunesse qui entraîne la violence.
  • 8:07 - 8:09
    C'est un facteur parmi beaucoup d'autres.
  • 8:09 - 8:13
    Mais combinée avec le chômage,
    le manque d'éducation,
  • 8:13 - 8:17
    et le fait d'être un homme,
    est une caractéristique dangereuse.
  • 8:17 - 8:20
    Ces facteurs sont statistiquement
    corrélés avec la jeunesse,
  • 8:20 - 8:24
    et ils semblent être en relation
    avec les hauts taux de violence.
  • 8:24 - 8:27
    Pour ceux d'entre vous
    qui sont parents d'adolescents,
  • 8:27 - 8:29
    vous savez de quoi je parle,
    n'est-ce pas ?
  • 8:29 - 8:32
    Imaginez une seconde votre garçon,
    sans aucune structure,
  • 8:32 - 8:36
    avec ses amis turbulents,
    lâchés dans la nature,
  • 8:36 - 8:38
    maintenant enlevez leurs parents,
  • 8:38 - 8:42
    enlevez leur éducation,
    limitez leurs possibilités d'éducation,
  • 8:42 - 8:46
    ajoutez une pincée de drogues,
    d'alcool et d'armes,
  • 8:46 - 8:49
    asseyez-vous pour voir le feu d'artifice,
  • 8:49 - 8:51
    les implications sont déroutantes.
  • 8:51 - 8:52
    Ici au Brésil,
  • 8:52 - 8:55
    l'espérance de vie est de 73,6 ans.
  • 8:55 - 8:58
    Si vous vivez à Rio, je suis désolé,
    vous pouvez retirer 2 ans.
  • 8:58 - 9:00
    Mais si vous êtes jeune, sans éducation,
  • 9:00 - 9:03
    sans travail, vous êtes noir et masculin,
  • 9:03 - 9:06
    votre espérance de vie descend à 60 ans.
  • 9:06 - 9:10
    Il y a une raison pour que la jeunesse
    et la violence soient les premiers
  • 9:10 - 9:13
    tueurs dans ce pays.
  • 9:13 - 9:17
    Ok, mais il n'y a pas que
    du mauvais dans nos villes.
  • 9:17 - 9:19
    Après tout, elles sont
    les noyaux de l'innovation,
  • 9:19 - 9:23
    du dynamisme, de la prospérité,
    de l'engouement et de la connectivité.
  • 9:23 - 9:25
    C'est là où les intellectuels
    se réunissent.
  • 9:25 - 9:27
    Et ces jeunes que je viens de mentionner,
  • 9:27 - 9:30
    ils sont plus à l'aise avec la technologie
    qu'ils ne l'ont jamais été.
  • 9:30 - 9:34
    Et cette explosion : internet
    et la technologie mobile,
  • 9:34 - 9:38
    montre que la fracture numérique,
    séparant le Nord et le Sud,
  • 9:38 - 9:39
    entre les pays et à l'intérieur,
  • 9:39 - 9:41
    rétrécit.
  • 9:41 - 9:43
    Mais comme on l'entend souvent,
  • 9:43 - 9:45
    ces technologies sont
    à double tranchant, n'est-ce pas ?
  • 9:45 - 9:48
    L'application de la loi par exemple.
  • 9:48 - 9:50
    Les polices du monde se mettent
    à la télédétection et utilisent
  • 9:50 - 9:53
    le big data pour anticiper
    les actes criminels.
  • 9:53 - 9:57
    Certains policiers peuvent prédire
    l'acte criminel avant qu'il ne se passe.
  • 9:57 - 10:01
    La prédiction des crimes futurs,
    c'est maintenant.
  • 10:01 - 10:02
    Nous devons être prudents,
  • 10:02 - 10:04
    et nous occuper de la sécurité publique,
  • 10:04 - 10:07
    tout en préservant l'intimité de tous.
  • 10:07 - 10:09
    Mais la police n'est pas seule à innover.
  • 10:09 - 10:12
    Il y a d’extraordinaires groupes
    de la société civile
  • 10:12 - 10:15
    qui engagent des actions collectives
    locales ou globales,
  • 10:15 - 10:20
    et cela amène à l'activisme digital
    et une révolution concrète.
  • 10:20 - 10:23
    Mais ce qui est inquiétant,
    ce sont les organisations criminelles
  • 10:23 - 10:26
    qui vont sur internet
    et colonisent le cyberespace.
  • 10:26 - 10:29
    A Ciudad Juárez au Mexique,
    où j'ai travaillé,
  • 10:29 - 10:32
    des groupes comme les Zetas
    et le cartel de Sinoala
  • 10:32 - 10:33
    détournent les média sociaux.
  • 10:33 - 10:36
    Ils l'utilisent pour recruter,
    pour vendre des produits,
  • 10:36 - 10:38
    pour contraindre, intimider et tuer.
  • 10:38 - 10:41
    La violence se met au virtuel.
  • 10:41 - 10:43
    Et ceci n'est qu'un aperçu
  • 10:43 - 10:46
    de situations en mouvement,
    dynamiques et complexes.
  • 10:46 - 10:48
    Beaucoup d'autres problèmes
  • 10:48 - 10:50
    définiront la fragilité de notre temps,
  • 10:50 - 10:53
    Non des moindres :
    l'inégalité, la pauvreté
  • 10:53 - 10:56
    le changement climatique, l'impunité.
  • 10:56 - 10:58
    Mais nous faisons face
    à un dilemme difficile
  • 10:58 - 11:02
    où certaines villes vont prospérer
    et diriger le progrès
  • 11:02 - 11:05
    et d'autres vont chanceler
    et le faire reculer.
  • 11:05 - 11:08
    Si on veut changer de direction,
    il faut démarrer une conversation.
  • 11:08 - 11:12
    On ne peut pas se concentrer
    seulement sur les villes qui fonctionnent,
  • 11:12 - 11:14
    Singapour, Kuala Lumpur,
  • 11:14 - 11:16
    Dubaï, Shanghai.
  • 11:16 - 11:20
    Il faut inviter ces villes fragiles
    dans la conversation.
  • 11:20 - 11:22
    Une façon de faire ça est de
    mettre en place des jumelages.
  • 11:22 - 11:25
    Nos villes les plus fragiles
    avec les plus prospères,
  • 11:25 - 11:28
    Démarrer rapidement un procédé
    d'apprentissage et de collaboration
  • 11:28 - 11:32
    et de partage des méthodes,
    de ce qui marche et ce qui ne marche pas.
  • 11:32 - 11:36
    Un magnifique exemple nous vient
    d'El Salvador et de Los Angeles,
  • 11:36 - 11:40
    où les maires des deux villes collaborent
  • 11:40 - 11:44
    pour faire travailler d'anciens membres
    de gangs avec des membres de gangs
  • 11:44 - 11:46
    leur offrant donc une éducation,
  • 11:46 - 11:50
    et dans le même temps aident à faire mûrir
    des cessez-le-feu et des trêves,
  • 11:50 - 11:52
    et on a vu le taux d'homicide
    chuter à San Salvador,
  • 11:52 - 11:55
    autrefois la ville la plus violente
    du monde, de 50%.
  • 11:55 - 11:59
    On peut prioriser les villes à risques
    mais aussi les endroits à risques.
  • 11:59 - 12:03
    La localisation est fondamentale
    pour diminuer la violence de nos villes.
  • 12:03 - 12:06
    Savez-vous qu'entre 1 et 2% des rues
  • 12:06 - 12:08
    dans les villes fragiles
  • 12:08 - 12:11
    abritent jusqu'à 99% des crimes violents ?
  • 12:11 - 12:14
    Prenez São Paulo par exemple,
    où j'ai travaillé.
  • 12:14 - 12:17
    Passée d'une des villes les plus violentes
    du Brésil à une des plus sûres,
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    et ceci en doublant la collection d'infos,
  • 12:19 - 12:23
    localisation et réformes policières,
  • 12:23 - 12:27
    diminuant le taux d'homicide
    de 70% en 10 ans.
  • 12:27 - 12:30
    Nous devons également
    nous focaliser sur les personnes à risque.
  • 12:30 - 12:34
    C'est tragique mais être jeune,
    sans travail ni éducation, masculin,
  • 12:34 - 12:38
    augmente les risquesd'être tué ou de tuer.
  • 12:38 - 12:41
    Nous devons briser
    le cercle de la violence
  • 12:41 - 12:44
    et agir sur nos enfants
    dès le plus jeune âge,
  • 12:44 - 12:47
    et les valoriser, pas les stigmatiser.
  • 12:47 - 12:51
    Il y a des projets magnifiques
    auxquels j'ai participé à Kingston,
  • 12:51 - 12:52
    en Jamaïque et ici à Rio,
  • 12:52 - 12:56
    qui rendent possible l'éducation,
    l'emploi et les loisirs
  • 12:56 - 12:58
    pour ces groupes à haut risques,
  • 12:58 - 13:01
    et en résultat on voit la violence
    diminuer dans leurs communautés.
  • 13:01 - 13:05
    Il faut aussi rendre les villes
    plus sûres, réhabilitatives et agréables.
  • 13:05 - 13:09
    Le fait est que
    la cohésion sociale compte,
  • 13:09 - 13:12
    la mobilité sociale compte,
    dans nos villes.
  • 13:12 - 13:15
    Il faut laisser de côté ce modèle
    de ségrégation, d'exclusion,
  • 13:15 - 13:16
    et de villes avec des murs.
  • 13:16 - 13:18
    Mon exemple préféré de solution
    vient de Medellín.
  • 13:18 - 13:21
    Quand j'ai vécu en Colombie
    à la fin des années 90,
  • 13:21 - 13:25
    c'était la capitale mondiale du meurtre,
    mais elle a changé de direction,
  • 13:25 - 13:29
    investissant délibérément dans ses zones
    les moins rentables et les plus violentes
  • 13:29 - 13:31
    et les intégrant avec les zones
    de classes moyennes
  • 13:31 - 13:33
    à travers un réseau de funiculaires,
  • 13:33 - 13:36
    transports publics,
    et infrastructures de premier ordre,
  • 13:36 - 13:40
    et ce faisant, le taux d'homicide
    a chuté de 79% en moins de 20 ans.
  • 13:40 - 13:43
    Et enfin, il y a la technologie.
  • 13:43 - 13:46
    La technologie promet énormément
    mais est également dangereuse.
  • 13:46 - 13:48
    On a vu des exemples
    d'innovations extraordinaires,
  • 13:48 - 13:50
    et beaucoup venant de cette salle,
  • 13:50 - 13:52
    la police se met aux
    prédications analytiques,
  • 13:52 - 13:55
    les citoyens trouvent
    de nouvelles solutions de crowdsourcing,
  • 13:55 - 13:58
    mon propre groupe participe
    au développement d'applications
  • 13:58 - 14:02
    pour contrôler les actions policières
    et augmenter la sécurité des citoyens.
  • 14:02 - 14:05
    Mais on doit être prudents.
  • 14:05 - 14:09
    Si j'ai un message à faire passer
    c'est bien celui-ci :
  • 14:09 - 14:13
    la violence meurtrière
    n'a rien d'inévitable,
  • 14:13 - 14:17
    et nous pouvons
    rendre nos villes plus sûres.
  • 14:17 - 14:23
    Nous avons une occasion unique
    de faire baisser le taux d'homicides
  • 14:23 - 14:26
    de moitié avant la fin de nos vies.
  • 14:26 - 14:28
    Donc, je n'ai qu'une question :
  • 14:28 - 14:29
    Qu'attendons-nous ?
  • 14:29 - 14:30
    Merci.
  • 14:30 - 14:35
    (Applaudissements)
Title:
Comment empêcher les villes à croissance rapide d'échouer
Speaker:
Robert Muggah
Description:

A l'échelle mondiale, la violence décline. Cependant dans les villes les plus peuplées du Sud (villes comme Alep, Bamako ou Caracas), la violence augmente, alimentée par les trafics de drogue, le manque d'emplois et l'instabilité civile. Le chercheur en sécurité Robert Muggah attire notre attention sur ces « villes fragiles », à croissance très rapide où l'infrastructure est bancale et le gouvernement souvent inefficace. Il nous montre les quatre grands risques auxquels nous faisons face, et nous offre une façon de les éviter.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:48

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