Trouvez le travail de vos rêves sans regarder votre CV | Laura Berman Fortgang | TEDxBocaRaton

Le bonheur au travail ne vient pas vraiment de ce que vous faites, dit Laura Berman Fortgang, auteure et formatrice en matière de carrière. Avec des histoires saisissantes sur les personnes qu'elle a aidées, Fortgang vous apprend ce qu'il faut rechercher dans votre carrière sans même regarder votre CV.

Cette conférence a eu lieu à un évènement TEDx avec le format TED mais qui a été organisée indépendamment par une communauté locale. Apprenez-en plus en suivant ce lien : http://ted.com/tedx

Tout le monde connaît quelqu'un
qui déteste son travail.

Peut-être même qu'il s'agit de vous.

En fait, la moitié des gens
travaillant aux États-Unis

choisirait un autre métier
si l'occasion se présentait.

C'est un fléau.

Je sais, c'est difficile de changer,

c'est difficile d'aller vers l'inconnu.

Renoncer à un salaire
et à des avantages sociaux -

ça ne suit pas la sagesse populaire,
et faire quelque chose qui a du sens -

je veux dire, qui veut gagner moins ?

Mais quand je pense à ce sujet,
je pense à mon grand-père,

mon grand-père immigrant qui a quitté
la Pologne, seul, sur un bateau, à 17 ans,

pour aller à New York.

Qu'aurait-il pensé de nous
qui parlons d'être heureux au travail ?

« Heureux ? » aurait-il dit.

« Heureux au travail ?

Heureux, c'est nourrir sa famille.

De quoi parlez-vous, heureux ? »

Mon père, première génération américaine,

a été le premier à aller à l'université,

le premier à avoir un « bon travail ».

c'était la version des années 60
d'être heureux au travail.

Mais il ne l'était vraiment pas.

Les recherches montrent que

pour être heureux au travail,
les gens veulent s'impliquer.

Ils veulent être en charge de leur sujet.

Ils veulent savoir

que ce qu'ils font
a plus d'importance que leur salaire.

Donc, en sachant cela,

pourquoi 50% d'entre nous
ne savent pas quoi faire dans la vie ?

Je pense que c'est parce que lorsque
nous doutons, nous regardons notre CV.

On regarde nos certifications,
nos qualifications.

Ce pour quoi nous sommes qualifiés
n'est pas ce à quoi nous sommes destinés.

Ce n'est pas forcément
ce qui nous satisfera.

Pensez à un œuf.

Depuis l'œuf de colibri
à l'œuf d'autruche,

tous ont une coquille arrondie.

Pour les gens, cette coquille
représente nos qualifications,

nos réalisations et notre CV.

Nombre d'entre nous
s'attachent à cette coquille,

elle devient notre identité

et c'est donc difficile de changer.

Mais pour obtenir le bon,
il faut briser la coquille.

Car à l'intérieur se trouve
le jaune, le cœur doré.

C'est là qu'est l'ADN.

C'est ce qui rend chaque œuf unique.

Pour les gens, j'appelle ce jaune
leur « schéma de vie ».

Tout ce qui peut vous être enlevé
est la coquille.

Statut, identité,
ce que les gens pensent de vous,

avantages et salaires.

Ce qui ne peut vous être
enlevé, c'est le jaune.

C'est là que la découverte
de la satisfaction au travail

peut se produire.

Ce qu'il est important de comprendre

c'est que la satisfaction au travail
ne vient pas de ce que vous faites.

Elle vient de qui vous pouvez être
quand vous faites ce travail.

Qui vous pouvez être,

c'est de là que vient le bonheur.

La coquille est donc ce que vous faites.

Et le jaune est qui ;

qui vous pouvez être.

Quand j'avais la vingtaine,

je voulais plus que tout
être une star de Broadway.

J'ai eu d'assez bons résultats ;
j'ai eu ma carte syndicale,

j'ai travaillé dans des théâtres réputés
et je me suis donné 5 ans pour percer :

après 8 ans, j'étais toujours serveuse.

J'ai commencé à être très découragée.

J'étais presque sucidaire à la pensée

d'avoir échoué à la seule chose
que j'avais jamais souhaitée.

Pourquoi ce rêve ne s'est-il pas réalisé ?

J'y ai travaillé dur, je me suis investie.

10 ans après avoir quitté le monde
du spectacle, j'ai eu une révélation.

Je me suis rappelée d'une bourse
que j'avais demandée,

pour des cours de théâtre
où l'on m'a demandé :

« Qu'est-ce qui se passerait
si vous étiez une artiste à succès ? »

La réponse m'est venue en un éclair.

Je sentais que c'était la bonne réponse,
celle du concours Miss Amérique,

la réponse de l'aîné,

la réponse qui me ferait
obtenir cette bourse.

Je me suis approchée du micro pour dire :

« Si j'étais une artiste à succès,

le public me verrait sur scène et aimerait
changer une chose dans sa vie. »

J'ai eu la bourse avec cette réponse.

Mais ce n'est que 10 ans plus tard que
j'ai réalisé ce que j'avais vraiment dit :

l'artiste était la coquille
entraînant le changement depuis la scène,

c'était le jaune.

C'était moi.

Je n'avais donc pas échoué ;

j'avais juste mal interprété mon rêve.

Je devais laisser mon rêve se transformer.

C'est le problème de nombre d'entre nous,

ce que l'on ne comprend pas.

On ne sait pas mettre nos rêves de côté

pour comprendre leur vraie signification.

On nous dit que l'on peut devenir
qui l'on veut en grandissant.

Mais à l'heure de choisir
notre spécialité,

la question : « Que veux-tu faire
quand tu seras grand ? »

devient « Comment vas-tu gagner ta vie ? »

On ne nous a pas appris

ce que les rêves et l'imagination
signifient vraiment dans notre carrière.

John m'avait entendu parler de ce concept

et était très sceptique.

Il m'a dit : « Laura, j'ai accompli
tous mes objectifs.

Tous mes rêves de carrière
se sont réalisés.

Donc je ne pense pas que cela compte. »

Mais il ne savait pas
ce qu'il voulait faire ensuite.

Il se débattait avec cela.

Je vais vous dire un petit secret :

je ne crois pas ceux qui disent
ne pas savoir ce qu'ils veulent faire.

Je pense qu'ils savent ;
ils ont juste trop peur de le dire

parce qu'ensuite ils devront agir.

Revenons à John.

Pour creuser, je lui ai dit :

« Dis-moi quels rêves
de carrière as-tu réalisés ? »

Il me dit : « Enfant,
je voulais être magicien.

Jeune adulte, je voulais être architecte,

ensuite j'ai voulu changer
pour la publicité et le marketing

et gérer des panneaux
d'affichage à New York.

Et là je veux faire quelque chose
de ma passion du plein air,

peut-être devenir un guide de randonnée. »

Mais il n'arrivait pas à concilier
cela avec le reste de sa vie.

Mais je pouvais le voir.

C'est là que j'ai besoin de vous.

Si vous sortez -

Si vous sortez et que vous voyez
un formidable tour de magie,

de ceux qui coupent le souffle,
quelle est votre réaction ?

Montrez-moi votre réaction
sur votre visage.

Le public : Ouah !

Laura : Ouah !

Si vous visitez une ville
pour la première fois

et que vous observez l'architecture,

quelle tête faites-vous ?

Si vous êtes déjà allé à New York
et avez vu ces publicités si grandes

qu'un nombril de femme fait
la taille d'un paquebot,

quelle tête faites-vous ?

Ouah.

Vous voyez.

Tout ce que John a fait
suscite une réponse universelle.

Quelle que soit la culture, la langue,
l'âge : « Ooh, aah, ouah ».

Ces emplois étaient ce qu'il faisait

mais qui il était, c'était une personne
qui inspirait l'admiration.

Si vous sortez dans la nature,
vous serez en admiration.

C'était son schéma directeur
de devenir quelqu'un

qui travaille en plein air et guide
les autres à venir admirer la nature.

Il a maintenant sa propre société

qui conçoit et fabrique des équipements
pour les amateurs de plein air.

Il a trouvé sa voie.

Donc la formule semble être :

quelque chose du passé
qui soit devenu réalité ou non,

réexaminé pour sa véritable signification,

conjugué à vos compétences actuelles,

crée un nouveau chapitre satisfaisant.

Il y a des gens qui m'ont dit
au cours des années

qu'ils n'ont jamais eu de rêves,

qu'ils n'ont jamais été attirés
par quelque chose,

ils ne se souviennent pas
de ce qu'ils voulaient faire étant petits.

Au fil des années, ce que j'ai repéré
comme point commun entre ces gens,

c'est qu'ils ont tous eu
une enfance difficile.

Ils avaient grandi
dans un foyer dysfonctionnel

avec des disputes ou de l'alcoolisme,

ou peut-être étaient-ils préoccupés

par un proche, un frère
ou une sœur malade,

ignorant s'ils allaient rester ou partir.

Tout enfant qui ne peut pas
baisser sa garde,

et ne se sent pas en sécurité
ne peut pas rêver.

Si vous vous reconnaissez, pas de panique,
il y a une solution pour une autre fois.

J'ai aussi rencontré des gens
qui avaient réussi dans leur carrière,

mais cela était basé
sur une réaction à leur passé.

Donc ils ont réussi,

mais ne savaient plus quoi faire
car ils n'avaient pas de critères.

Donc si l'un de vous a déjà fait
un vœu dans le passé,

si vous avez dit :
« Je ne serai pas comme ma mère »,

« Je ne serai pas mon père »,

« Je serai riche »,
« Je vais leur montrer », c'est un vœu.

Si vous avez fait ça,

c'est une réaction
aux circonstances de votre vie

et ça vous a sans doute bien servi.

Beaucoup de gens
ont beaucoup d'ambition

basée sur ce qu'ils ne veulent pas
dans leur vie.

Mais il y a un moment

où cette motivation
n'est plus utile pour vous

car vous l'avez dépassée.

Et donc, que faire ?

J'ai rencontré Karen dans cette situation.

Elle était une excellente vendeuse,
gagnant toutes les voitures, les voyages,

mais elle commençait à se sentir anxieuse

car elle sentait
qu'elle perdait sa motivation.

Elle ne savait pas
si elle pouvait garder ce rythme

et elle ne savait pas
comment se discipliner

pour être aussi ambitieuse qu'avant.

Je pensais que quelque chose
dans son passé pourrait nous éclairer.

Et donc à 17 ans, elle était sur le point
d'accepter une bourse d'études

pour jouer au basket à l'université

et elle apprit qu'elle était enceinte.

Elle a abandonné la bourse,
a eu son bébé et s'est promis :

« Je ne serai pas une statistique. »

Elle eut ce bébé et un autre
avec le même homme,

elle l'a épousé, est allée à l'école,
a obtenu ce bon poste, a très bien réussi,

et maintenant ne sait plus
pourquoi elle a réussi cela.

Elle n'était plus une adolescente

et elle avait bien prouvé
qu'elle n'était pas une statistique.

Quand elle a pris conscience

qu'il suffisait de redéfinir
pourquoi elle travaillait,

sa motivation à travailler,
elle repartit sur un nouveau chemin.

Vous voyez, votre CV
n'est qu'une partie de l'équation.

Tout ce qu'il s'est passé,
qui a construit votre CV,

ce qui a fait votre histoire,
ça révèle votre schéma directeur,

cela révèle les thèmes et l'empreinte

de votre propre jaune.

J'aimerais un monde où les gens
cessent la rivalité au travail,

en réalisant qu'ils sont si uniques

qu'il n'y a personne à concurrencer.

Nous sommes uniques,
nous n'avons pas à rivaliser.

J'aimerais un monde
où l'on ne torture pas les adolescents

pour qu'ils sachent ce qu'ils veulent
faire de leur vie à 17 ans,

parce qu'on leur a appris

que les rêves ont beaucoup
de façon de se réaliser.

J'aimerais un monde
où personne ne souffre de son emploi

car nous saurons que nous ne sommes pas
réduits à notre coquille

et que nous pouvons évoluer
à partir de notre jaune.

Je vous ai dit auparavant que
la moitié des gens aux États-Unis

choisirait un autre métier
s'ils le pouvaient.

La moitié !

C'est un fléau.

Mais un fléau qui a un remède.

Le remède est de comprendre

que le bonheur au travail
ne vient pas de ce que vous faites.

Elle vient de qui vous pouvez être
quand vous le faites.

Ce qui est beau, c'est que cette personne
que vous pouvez être est le vrai vous.

Merci.

(Acclamations) (Applaudissements)