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200 dollars et 300 cerveaux pour diffuser la science dans le monde arabe | Mouhannad Malek | TEDxRoma

  • 0:27 - 0:28
    Bonjour,
  • 0:28 - 0:36
    Entre 1 et 3% du contenu internet
    mondial est en langue arabe.
  • 0:37 - 0:41
    C'est peu, n'est-ce pas ?
    Pire encore,
  • 0:41 - 0:48
    au niveau mondial sur les 10 millions
    de sites web les plus importants,
  • 0:48 - 0:54
    vous ne trouverez que
    0,8% de sites en arabe.
  • 0:54 - 0:59
    La proportion se réduit,
    et je n'ai pas fini.
  • 0:59 - 1:04
    Nous, les Arabes, avons le même classement
    que la République Tchèque, le point rouge.
  • 1:04 - 1:08
    Mais il faut savoir qu'en
    République Tchèque,
  • 1:08 - 1:11
    il n'y a que 10 millions d'habitants.
  • 1:12 - 1:18
    Alors que nous sommes 422 millions
    de locuteurs natifs arabes
  • 1:18 - 1:20
    répartis dans le monde entier.
  • 1:20 - 1:24
    Pourquoi est-ce important,
  • 1:24 - 1:30
    Et quelles sont les conséquences
    sur notre vie ?
  • 1:30 - 1:34
    Nous devrions peut-être
    être un peu plus vigilants.
  • 1:35 - 1:39
    Je vais vous dire pourquoi en vous
    racontant une anecdote.
  • 1:39 - 1:42
    J'ai quitté la Syrie en 2001.
  • 1:42 - 1:46
    Je suis venu en France pour étudier
    la biologie à l'Université de Lyon,
  • 1:46 - 1:51
    et là, j'ai passé 10 années
    à étudier,
  • 1:51 - 1:55
    avant d'obtenir mon doctorat en 2010.
  • 1:55 - 2:00
    Après 10 ans en France, je suis
    allé à l'université de Cambridge
  • 2:00 - 2:05
    où je travaille depuis quatre ans
    comme chercheur à l'institut Babraham.
  • 2:05 - 2:10
    Je cumule donc 14 années
    d'études et de travail
  • 2:10 - 2:13
    dans le domaine scientifique.
  • 2:13 - 2:19
    En 14 ans, j'ai dû rencontrer à peine 10
    interlocuteurs de langue maternelle arabe,
  • 2:19 - 2:22
    étudiant ou travaillant dans ce domaine.
  • 2:22 - 2:24
    Et c'est un problème.
  • 2:24 - 2:28
    Et cela a déclenché ce dont
    je vais vous parler aujourd'hui.
  • 2:28 - 2:32
    Honnêtement, c'est vraiment
    notre problème.
  • 2:32 - 2:38
    En tant que scientifiques, notre devoir
    est de montrer aux populations arabes
  • 2:38 - 2:43
    la valeur de la science, de la recherche,
    de la recherche scientifique.
  • 2:43 - 2:46
    Et nous devons motiver
    les populations, les étudiants,
  • 2:46 - 2:48
    à s'impliquer dans
    la recherche scientifique.
  • 2:48 - 2:50
    Nous devons les pousser,
    les motiver
  • 2:50 - 2:54
    à entreprendre des carrières
    basées sur la recherche scientifique.
  • 2:54 - 2:57
    Ce que je dis peut vous paraître
    une exagération,
  • 2:57 - 3:01
    mais croyez-moi, ce n'est pas le cas.
  • 3:01 - 3:02
    Ce que j'essaye de dire,
  • 3:02 - 3:08
    c'est que le manque d’intérêt
    pour la recherche scientifique
  • 3:08 - 3:11
    qui est largement dû
  • 3:11 - 3:15
    au manque de contenu internet
    de qualité en langue arabe
  • 3:15 - 3:21
    est la raison d'une grande partie
    de nos problèmes.
  • 3:21 - 3:23
    De presque tous nos problèmes.
  • 3:23 - 3:27
    Culturels, économiques, sociaux,
    quels qu'ils soient.
  • 3:27 - 3:32
    Quelle est notre responsabilité
    d'adultes éduqués ?
  • 3:34 - 3:38
    De faire de la science une priorité
    dans le monde arabe.
  • 3:38 - 3:43
    De quelle façon pouvons-nous
    montrer aux populations arabes
  • 3:43 - 3:48
    comment poser les bonnes questions
    et comment y répondre à chaque fois,
  • 3:48 - 3:54
    comment peut-on expliquer ce que serait
    la vie sans recherche scientifique ?
  • 3:54 - 3:59
    Elle serait ennuyeuse, banale,
    et certainement vide de sens.
  • 4:00 - 4:03
    De quoi avons-nous besoin ?
    Comment y arriver ?
  • 4:03 - 4:06
    Trois choses.
  • 4:06 - 4:12
    D'abord nous devons vulgariser
    les derniers articles scientifiques,
  • 4:12 - 4:17
    publiés récemment,
    la semaine dernière ou hier.
  • 4:17 - 4:22
    Et nous devons montrer
    l'importance de ces articles
  • 4:22 - 4:25
    et leur impact sur nos vies.
  • 4:25 - 4:31
    Ensuite nous devons expliquer
    qu'il est essentiel
  • 4:31 - 4:35
    de toujours faire référence aux sources
    de toutes informations.
  • 4:35 - 4:38
    Il ne faut pas lire n'importe quoi,
  • 4:38 - 4:41
    être crédule, répandre des informations
    et en discuter à tout va.
  • 4:41 - 4:44
    C'est le problème dans le monde arabe.
  • 4:44 - 4:46
    C'est une véritable plaie.
  • 4:46 - 4:49
    Et enfin, nous devons commencer
    à parler aux gens.
  • 4:49 - 4:51
    Pour parler de science,
  • 4:51 - 4:55
    nous devons communiquer dans un
    arabe simple et facile à comprendre.
  • 4:55 - 4:59
    Pas celui utilisé par les médias
  • 4:59 - 5:04
    qui recourent à un vocabulaire
    coincé et approximatif.
  • 5:04 - 5:07
    En résumé, motivons notre public.
  • 5:07 - 5:11
    Qu'il s'intéresse quand
    on lui parle de science !
  • 5:11 - 5:16
    Il y a trois ans, j'ai créé
    une simple page Facebook.
  • 5:16 - 5:18
    Oui, une page toute simple.
  • 5:18 - 5:22
    Et je l'ai appelée The Syrian Researchers.
  • 5:22 - 5:25
    Le but étant de faire exactement
    ce dont je vous parle aujourd'hui.
  • 5:25 - 5:30
    Au début, j'ai vraiment eu du mal
    à intéresser d'autres personnes au projet.
  • 5:30 - 5:33
    Personne n'était intéréssé,
    on ne comprenait pas le but.
  • 5:33 - 5:37
    Mais au bout d'un moment,
    quelques-uns m'ont rejoint.
  • 5:37 - 5:41
    Des scientifiques, des médecins,
    des architectes, des artistes,
  • 5:41 - 5:43
    et même des étudiants.
  • 5:43 - 5:46
    Tous se sont joints au mouvement.
  • 5:46 - 5:50
    Tous ont cru en ce projet,
    en son importance, en son utilité.
  • 5:50 - 5:53
    Alors nous avons créé une équipe,
  • 5:53 - 5:57
    et nous avons réorganisé
    la structure de ce projet.
  • 5:57 - 5:59
    On a monté des équipes spécialisées,
  • 5:59 - 6:05
    implanté des objectifs, un programme,
    des règles, avec les chefs de projets.
  • 6:05 - 6:11
    Nous sommes devenus plus visibles,
    et d'autres nous ont rejoints.
  • 6:11 - 6:15
    Aujourd'hui le projet Syrian Researchers
  • 6:15 - 6:20
    compte près de 300 personnes
    travaillant ensemble.
  • 6:20 - 6:22
    Nous sommes tous ensemble.
  • 6:22 - 6:26
    Beaucoup viennent de Syrie, d'autres
    d'Irak, de Palestine,
  • 6:26 - 6:29
    du Liban, d’Égypte et d'Algérie.
  • 6:29 - 6:32
    Nous vivons dans le monde entier,
    du Japon au Brésil
  • 6:32 - 6:35
    en passant par l'Europe
    et le Moyen-Orient.
  • 6:37 - 6:40
    Malgré toutes nos différences.
    C'est fantastique.
  • 6:40 - 6:43
    Malgré toutes nos différences :
  • 6:43 - 6:47
    culturelles, sociales, religieuses,
  • 6:47 - 6:51
    politiques, de pays, bref tout,
  • 6:51 - 6:53
    nous sommes tous unis
  • 6:53 - 6:57
    pour réécrire la science en arabe
  • 6:57 - 7:00
    comme nos 500 étudiants.
  • 7:02 - 7:06
    Ensuite nous sommes devenus une source
  • 7:06 - 7:09
    d'information scientifique de qualité.
  • 7:09 - 7:12
    Tout le monde a commencé
    à parler de nous au Moyen-Orient.
  • 7:12 - 7:17
    Si vous avez n'importe quelle question,
    allez demander à Syrian Researchers.
  • 7:17 - 7:21
    On reçoit plus de 100 messages par jour.
  • 7:21 - 7:26
    Pas besoin d'être diplômé pour
    nous comprendre.
  • 7:26 - 7:29
    Nos lecteurs et abonnés sont issus
  • 7:29 - 7:33
    de tous les milieux sociaux,
    de tous les âges, de tous les pays.
  • 7:33 - 7:35
    De partout.
  • 7:35 - 7:39
    Et vous savez tous ce que nos pays
    traversent en ce moment.
  • 7:40 - 7:44
    Malgré la situation politique
    que nous vivons,
  • 7:44 - 7:48
    malgré les forts sentiments
    d'appartenance,
  • 7:51 - 7:54
    je suis fier de dire que nous avons pu
    créer un des rares endroits
  • 7:54 - 7:59
    où tout le monde peut échanger sur tout
    sans se préoccuper des différences.
  • 7:59 - 8:03
    Et c'est parce que nous avons
    mis en place une règle très simple.
  • 8:03 - 8:07
    Dans le groupe Syrian Researchers on parle
    de tout ce qui touche à la connaissance
  • 8:07 - 8:12
    hormis ce qui traite
    de la religion et de la politique.
  • 8:12 - 8:14
    Et vous savez quoi ? Ça marche !
  • 8:16 - 8:21
    Après la page Facebook,
    on a créé un site web.
  • 8:21 - 8:25
    On a commencé avec 200 dollars
  • 8:25 - 8:29
    et nous avons construit le site web
    de Syrian Researchers
  • 8:29 - 8:34
    qui est le premier site web scientifique
    en langue arabe au niveau mondial
  • 8:36 - 8:38
    en termes de visiteurs,
    et en termes de contenus.
  • 8:38 - 8:41
    Plus d'un million de visiteurs par mois !
  • 8:41 - 8:48
    Et nous avons publié plus de
    5 600 articles couvrant 20 disciplines
  • 8:48 - 8:51
    dont la médecine, la biologie,
    et plein d'autres sujets,
  • 8:51 - 8:54
    incluant même la musique et les arts.
  • 8:55 - 8:58
    Notre équipe travaille dur, jour et nuit,
  • 8:58 - 9:03
    afin de trouver, préparer et traduire
    les meilleurs articles scientifiques
  • 9:05 - 9:09
    pour permettre d'accroître le savoir dont
    nous avons besoin dans le monde arabe.
  • 9:09 - 9:11
    Et nous avons de plus en plus d'influence.
  • 9:13 - 9:18
    Aujourd'hui nous avons plus de
    700 000 abonnés sur notre page Facebook
  • 9:18 - 9:22
    et plus de 400 000 sur Twitter.
  • 9:22 - 9:24
    Et nous avons de nouveaux projets.
  • 9:24 - 9:30
    Nous finalisons la première plateforme
    arabe pour la recherche scientifique.
  • 9:30 - 9:32
    Elle s'appelle « Menares ».
  • 9:32 - 9:38
    Cette plateforme pour les scientifiques
    du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord,
  • 9:38 - 9:41
    va permettre le partage de connaissances
    et de compétences
  • 9:41 - 9:44
    de façon simple et efficace.
  • 9:46 - 9:52
    On dirait que tout est merveilleux, beau,
    et que le monde est tout rose.
  • 9:52 - 9:54
    Que tout a été simple.
  • 9:55 - 9:57
    Qu'une fois lancé,
    tout a coulé de source.
  • 9:57 - 10:00
    Ça n'a pas été le cas.
    J'avais espéré autrement.
  • 10:00 - 10:04
    Or, je dois vous dire que nous ne sommes
    pas là juste pour la science,
  • 10:04 - 10:10
    et pour faire découvrir des innovations
    ou des faits scientifiques.
  • 10:10 - 10:12
    Non. Ce que nous essayons de faire,
  • 10:12 - 10:16
    c'est d'apporter une nouvelle manière
    de penser dans le monde arabe.
  • 10:16 - 10:21
    Une façon scientifique d'aborder
    les choses qui nous libérerait
  • 10:21 - 10:24
    de la pensée non objective,
  • 10:24 - 10:29
    et des pseudo-sciences qui nuisent
    et contaminent notre société.
  • 10:31 - 10:35
    Vous comprenez donc
    notre sentiment d'échec
  • 10:35 - 10:40
    lorsque ceux qui s'opposent à
    ce changement, contre-attaquent.
  • 10:41 - 10:46
    Heureusement, nous gérons bien
    ce que nous faisons aujourd'hui
  • 10:46 - 10:50
    et nos ennemis du passé
    sont nos amis du présent.
  • 10:50 - 10:55
    Certains de nos anciens ennemis
  • 10:55 - 10:58
    se sont ralliés à notre cause.
  • 10:58 - 11:01
    Certains nous envoient des messages :
    « Puis-je me joindre à vous ? »
  • 11:01 - 11:04
    Certains font ce que nous faisons.
  • 11:04 - 11:09
    Ils suivent notre exemple pour répandre le
    savoir et la science dans le monde arabe.
  • 11:09 - 11:11
    Donc ça a finalement marché.
  • 11:13 - 11:14
    Que reste-t-il à faire ?
  • 11:15 - 11:17
    Améliorer la qualité du contenu
    internet scientifique
  • 11:17 - 11:20
    en langue arabe,
  • 11:20 - 11:23
    Et nous devons continuer à former
    nos populations
  • 11:23 - 11:25
    à la méthode scientifique.
  • 11:25 - 11:31
    Elle encourage la pensée critique
    au sein des sociétés,
  • 11:31 - 11:35
    leur permettant de mieux
    accepter les différences.
  • 11:35 - 11:41
    Sur le long terme, nous souhaitons
    toucher un public plus large
  • 11:41 - 11:46
    en lançant une chaîne arabe scientifique
    pour motiver
  • 11:46 - 11:49
    les populations
    à s'intéresser à la science
  • 11:49 - 11:51
    et édifier un contexte économique
  • 11:51 - 11:55
    pour les aider, les guider
    à étudier les sciences.
  • 11:55 - 11:59
    Ceci en créant des aides
    et des bourses.
  • 11:59 - 12:03
    Avec Syrian Researchers, nous
    sommes au début d'un long parcours.
  • 12:03 - 12:07
    Nous devons mener un combat
    contre l'ignorance.
  • 12:07 - 12:10
    Nous ne prétendons
    pas tout connaître.
  • 12:10 - 12:13
    Par définition, un scientifique
    ne comprend pas
  • 12:13 - 12:17
    ce qu'il cherche à comprendre.
  • 12:17 - 12:21
    Nous partageons avec nos semblables
  • 12:21 - 12:25
    ce que nous avons appris
    de vous, de vos universités,
  • 12:25 - 12:28
    ici, en Italie, en Europe,
    dans le monde entier.
  • 12:28 - 12:33
    Nous essayons de donner à nos étudiants
    des exemples à suivre.
  • 12:34 - 12:37
    Charles de Gaulle, fondateur
    de la [Vème] République Française,
  • 12:37 - 12:41
    a dit une fois en temps de crise :
  • 12:41 - 12:46
    « En France, nous n'avons pas de pétrole,
    mais nous avons des idées. »
  • 12:46 - 12:51
    Et là je dois reprendre cette phrase.
    Nous sommes intelligents.
  • 12:51 - 12:53
    Nous sommes vraiment intelligents.
  • 12:53 - 12:56
    Et nous avons autre chose
    que du pétrole.
  • 12:56 - 13:01
    Nous avons aussi l'ambition
    de poursuivre nos idées.
  • 13:01 - 13:04
    Imaginez tout ce qu'on pourrait faire.
  • 13:07 - 13:12
    Derrière moi, vous voyez
    les photos de mes collègues.
  • 13:12 - 13:15
    Pas de tous, malheureusement.
  • 13:15 - 13:21
    J'aimerais vous prendre cinq secondes,
    juste cinq secondes,
  • 13:21 - 13:24
    de chacun de vous,
  • 13:24 - 13:28
    qui regardez cette vidéo, cinq secondes
    pour que vous imaginiez
  • 13:28 - 13:30
    ce qu'ils font.
  • 13:30 - 13:35
    Certains vivent dans de bonnes conditions.
  • 13:35 - 13:38
    D'autres n'ont pas l'électricité,
  • 13:38 - 13:43
    et ont un accès très limité à internet.
  • 13:44 - 13:47
    Mais parce qu'ils croient que le monde
  • 13:47 - 13:51
    d'aujourd'hui est le fruit
  • 13:51 - 13:55
    d'un manque de savoir, de l'ignorance,
  • 13:57 - 13:59
    ils ont tous décidé de mener
  • 14:02 - 14:04
    un nouveau type de combat.
  • 14:05 - 14:09
    C'est un combat où nous pouvons montrer
  • 14:09 - 14:12
    une nouvelle image positive de nos pays,
  • 14:13 - 14:16
    différente de celle que vous connaissez,
  • 14:17 - 14:21
    une image dont nous pouvons être fiers.
  • 14:21 - 14:25
    Une image de la connaissance
    et non pas de l'ignorance.
  • 14:26 - 14:28
    Je vous remercie. Merci encore.
  • 14:28 - 14:30
    (Applaudissements)
Title:
200 dollars et 300 cerveaux pour diffuser la science dans le monde arabe | Mouhannad Malek | TEDxRoma
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Avec l'association Syrian Researchers, Mouhannad Malek partage non seulement des faits et des informations scientifiques mais introduit aussi le raisonnement scientifique dans le monde arabe. L'association Syrian Researchers cherche à donner une meilleure image des pays arabes, montrer leur véritable nature, basées sur le savoir et non sur l'ignorance.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
14:40

French subtitles

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