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Pour les parents, faire des enfants heureux : c'est placer la barre très haut.

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    Quand je suis née,
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    il n'y avait qu'un seul livre
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    sur la façon d'élever vos enfants,
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    et il était écrit par Professeur Spock.
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    (Rires)
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    Merci de m'accorder ce plaisir.
    J'ai toujours voulu faire ça.
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    Non, c'était Benjamin Spock,
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    son livre s'intitulait
    « Comment soigner et éduquer son enfant »
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    vendu à plus de 50 millions
    d'exemplaires à la mort de l'auteur.
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    Récemment, en tant que mère
    d'une fille de six ans,
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    je me suis rendue dans une librairie
    Barnes and Noble pour voir ceci.
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    La diversité qu'on peut trouver
    sur ces étagères m'a stupéfaite.
  • 0:41 - 0:45
    Il y a des guides pour élever ses enfants
    respectueux de l'environnement,
  • 0:45 - 0:47
    sans gluten,
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    sans maladies,
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    ce qui, si vous voulez mon avis,
    est un peu dérangeant.
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    Il y a des guides pour élever
    des enfants bilingues
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    même si vous parlez
    une seule langue à la maison.
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    Il y a des guides pour élever
    des enfants calés sur la finance
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    et en sciences
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    ou pour avoir un pro du yoga.
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    A part pour enseigner à votre bambin
    comment désamorcer
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    une bombe nucléaire,
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    il y a un guide pour quasiment tout.
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    Tous ces livres sont pleins
    de bonnes intentions.
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    Je suis sûre que beaucoup
    sont fantastiques.
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    Mais dans l'ensemble,
    je suis désolée,
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    je ne vois aucune aide
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    en regardant cette étagère.
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    Je vois de l'angoisse.
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    Je vois un monument
    géant étincelant
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    de notre panique collective,
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    ça me pousse à vouloir comprendre
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    pourquoi élever nos enfants
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    est associé à tant d'angoisse
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    et tant de confusion ?
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    Pourquoi est-on désemparé
  • 1:57 - 2:00
    face à ce que les être humains
    ont fait avec succès
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    pendant des millénaires,
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    longtemps avant l'arrivée de tous
    ces forums et ces études
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    sur la façon d'élever ses enfants.
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    Pourquoi est-ce que
    tant de mères et de pères
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    vivent le fait d'être parents
    comme une sorte de crise ?
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    Le mot « crise » semble être fort,
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    mais il y a des données qui montrent
    qu'il ne l'est probablement pas.
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    Il y a eu, en fait, un papier
    du même nom :
  • 2:24 - 2:28
    « Les parents en crise, »
    publié en 1957,
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    et pendant les 50 années qui suivirent,
  • 2:31 - 2:33
    il y a eu plein de débats et d'études
  • 2:33 - 2:35
    documentant un schéma évident
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    d'angoisse parentale.
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    Les parents sont plus sujets au stress
    que les personnes qui n'ont pas d'enfants.
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    Leur satisfaction maritale
    est plus basse.
  • 2:44 - 2:46
    Il y a eu plusieurs études
    sur la façon dont les parents
  • 2:46 - 2:49
    se sentent lorsqu'ils passent du temps
    avec leurs enfants,
  • 2:49 - 2:53
    et la réponse est souvent :
    pas si bien.
  • 2:53 - 2:56
    L'année dernière, j'ai discuté avec
    le chercheur Matthew Killingsworth
  • 2:56 - 3:00
    qui effectue un projet très imaginatif
  • 3:00 - 3:02
    qui suit le bonheur des gens,
  • 3:02 - 3:05
    et voici les résultats
    dont il m'a fait part :
  • 3:05 - 3:07
    « Interagir avec ses amis
  • 3:07 - 3:10
    est mieux qu'interagir
    avec son époux ou épouse,
  • 3:10 - 3:13
    qui est mieux qu'interagir
    avec ses autres membres de la famille,
  • 3:13 - 3:17
    qui est mieux qu'interagir
    avec des connaissances,
  • 3:17 - 3:20
    qui est mieux qu'interagir
    avec ses parents,
  • 3:20 - 3:23
    qui est mieux qu'interagir
    avec des enfants,
  • 3:23 - 3:26
    qui sont à pied d'égalité
    avec les étrangers. »
  • 3:26 - 3:30
    (Rires)
  • 3:30 - 3:32
    Mais voilà le truc.
  • 3:32 - 3:35
    J'ai regardé ce qu'il y a
    derrière ces données
  • 3:35 - 3:37
    pendant 3 ans,
  • 3:37 - 3:40
    les enfants ne sont pas le problème.
  • 3:40 - 3:44
    C'est l'éducation des enfants,
  • 3:44 - 3:47
    qui est le problème aujourd'hui.
  • 3:47 - 3:50
    En particulier, je ne pense pas
    qu'on sache
  • 3:50 - 3:52
    ce qu'est censé être
    « avoir des enfants ».
  • 3:52 - 3:55
    Le mot « parent » en anglais,
    utilisé en tant que verbe,
  • 3:55 - 3:59
    n'est entré dans le langage courant
    qu'en 1970.
  • 3:59 - 4:02
    Nos rôles en tant que mères et pères
    ont changé.
  • 4:02 - 4:05
    Les rôles de nos enfants ont changé.
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    Nous improvisons à tout-va
    une manière
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    de traverser des situations
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    pour lesquelles il n'y a pas de script,
  • 4:13 - 4:17
    si vous êtes un musicien de jazz
    extraordinaire, l'impro, c'est cool,
  • 4:17 - 4:20
    mais pour le reste d'entre nous,
  • 4:20 - 4:23
    ça peut se ressentir
    comme une crise.
  • 4:23 - 4:26
    Alors, comment en est-on arrivé là ?
  • 4:26 - 4:28
    Comment navigue-t-on
    dans un univers
  • 4:28 - 4:30
    sur l’éducation des enfants
  • 4:30 - 4:32
    sans norme pour nous guider ?
  • 4:32 - 4:35
    Eh bien, pour commencer,
  • 4:35 - 4:36
    il y a eu un changement historique majeur.
  • 4:36 - 4:39
    Jusqu'à très récemment,
  • 4:39 - 4:42
    les enfants travaillaient,
    dans nos fermes principalement,
  • 4:42 - 4:45
    mais aussi dans les usines,
    les moulins, les mines.
  • 4:45 - 4:48
    Ils ont été considérés
    comme des atouts économiques.
  • 4:48 - 4:50
    A un moment pendant l'ère progressiste,
  • 4:50 - 4:52
    on a mis fin à cet arrangement.
  • 4:52 - 4:54
    On a reconnu que les enfants
    ont des droits,
  • 4:54 - 4:58
    on a banni le travail des enfants,
    on s'est concentré sur l'éducation,
  • 4:58 - 5:02
    et l'école est devenue
    leur nouveau travail.
  • 5:02 - 5:03
    On en est bien content.
  • 5:03 - 5:07
    Ça a rendu le rôle des parents
    plus confus d'une certaine manière.
  • 5:07 - 5:09
    L'ancien système n'était pas
  • 5:09 - 5:12
    très particulièrement éthique,
    mais réciproque.
  • 5:12 - 5:14
    On fournissait de la nourriture,
    des habits,
  • 5:14 - 5:17
    un toit et l'éducation morale
    à nos enfants,
  • 5:17 - 5:22
    en échange, ils apportaient un revenu.
  • 5:22 - 5:24
    Une fois qu'ils ont arrêté de travailler,
  • 5:24 - 5:27
    l'économie de l'éducation a changé.
  • 5:27 - 5:30
    Les enfants sont devenus,
    en utilisant
  • 5:30 - 5:33
    les termes d'un sociologue
    sans pitié,
  • 5:33 - 5:38
    « économiquement inutiles,
    mais émotionnellement inestimables. »
  • 5:38 - 5:41
    Au lieu de travailler pour nous,
  • 5:41 - 5:43
    on a commencé à travailler pour eux.
  • 5:43 - 5:44
    En seulement quelques décennies,
  • 5:44 - 5:46
    il est devenu évident que
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    si on voulait que
    nos enfants réussissent,
  • 5:48 - 5:51
    l'école n'était pas suffisante.
  • 5:51 - 5:56
    Les activités extra-scolaires composent
    le nouveau travail des enfants,
  • 5:56 - 5:58
    c'est aussi du travail pour nous,
  • 5:58 - 6:01
    car c'est nous qui les conduisons
    à l'entraînement de foot.
  • 6:01 - 6:04
    Les tonnes de devoirs composent
    le nouveau travail de nos enfants
  • 6:04 - 6:05
    et aussi le nôtre,
  • 6:05 - 6:07
    parce qu'on doit les vérifier.
  • 6:07 - 6:10
    Il y a 3 ans, une femme du Texas
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    m'a dit quelque chose
  • 6:11 - 6:15
    qui m'a brisé le cœur.
  • 6:15 - 6:18
    Elle a dit avec désinvolture :
  • 6:18 - 6:23
    « Les devoirs, c'est le nouveau dîner. »
  • 6:23 - 6:25
    La classe moyenne consacre
    tout son temps,
  • 6:25 - 6:29
    son énergie et ses ressources
    à ses enfants,
  • 6:29 - 6:30
    même si la classe moyenne
  • 6:30 - 6:34
    a de moins en moins à offrir.
  • 6:34 - 6:37
    Aujourd'hui, les mères passent
    plus de temps avec leurs enfants
  • 6:37 - 6:40
    qu'en 1965, quand la plupart des femmes
  • 6:40 - 6:45
    ne faisaient pas partie
    de la population active.
  • 6:45 - 6:47
    Ça serait plus facile
    pour les parents
  • 6:47 - 6:48
    de remplir leur nouveaux rôles
  • 6:48 - 6:52
    s'ils savaient ce à quoi
    ils préparent leur enfants.
  • 6:52 - 6:56
    C'est un autre facteur qui rend
    l'éducation des enfants si déconcertante.
  • 6:56 - 7:00
    On ne sait pas vraiment
    quelle part de notre savoir,
  • 7:00 - 7:02
    est utile à nos enfants.
  • 7:02 - 7:03
    Le monde change si vite
  • 7:03 - 7:05
    que c'est impossible de le savoir.
  • 7:05 - 7:07
    C'était déjà vrai quand j'étais jeune.
  • 7:07 - 7:10
    Quand j'étais enfant,
    au lycée en particulier,
  • 7:10 - 7:12
    on me disait que je serais perdue
  • 7:12 - 7:14
    dans la nouvelle économie mondiale
  • 7:14 - 7:19
    si je ne parlais pas japonais.
  • 7:19 - 7:21
    Avec tout le respect que j'ai
    pour les Japonais,
  • 7:21 - 7:24
    ça ne s'est pas passé comme ça.
  • 7:24 - 7:26
    Maintenant, il y a
    des familles aisées
  • 7:26 - 7:29
    obsédées par l'enseignement
    du mandarin à leurs enfants,
  • 7:29 - 7:31
    il se peut qu'ils aient raison,
  • 7:31 - 7:34
    mais on ne peut pas en être certain.
  • 7:34 - 7:37
    Donc, à défaut de pouvoir
    anticiper le futur,
  • 7:37 - 7:39
    ce qu'on fait tous,
    en tant que bons parents,
  • 7:39 - 7:41
    c'est de préparer nos enfants
  • 7:41 - 7:44
    à toutes éventualités
    pour le futur,
  • 7:44 - 7:48
    en espérant qu'au moins
    un de nos efforts portera ses fruits.
  • 7:48 - 7:50
    On leur enseigne les échecs
  • 7:50 - 7:53
    en se disant qu'ils auront besoin
    de capacités analytiques.
  • 7:53 - 7:55
    On les inscrit à des sports d'équipe,
    en pensant
  • 7:55 - 7:59
    qu'ils auront besoin
    d'aptitudes à travailler en équipe
  • 7:59 - 8:01
    lorsqu'ils iront en école de commerce
    à Harvard.
  • 8:01 - 8:04
    On essaye de leur apprendre
    à être doué en finance,
  • 8:04 - 8:08
    à avoir un esprit scientifique,
    à être respectueux de l'environnement
  • 8:08 - 8:11
    et à vivre sans gluten.
  • 8:11 - 8:13
    Il est sans doute temps
    de vous dire
  • 8:13 - 8:18
    que je n'étais pas écolo
    et sans gluten quand j'étais enfant.
  • 8:18 - 8:23
    Je mangeais des boîtes
    de macaroni et de bœuf.
  • 8:23 - 8:25
    Et vous savez quoi ?
    Je me porte bien.
  • 8:25 - 8:28
    Je paie mes impôts.
  • 8:28 - 8:31
    J'ai un boulot stable.
  • 8:31 - 8:35
    J'ai même été invitée à TED.
  • 8:35 - 8:37
    On a l'idée maintenant que
  • 8:37 - 8:40
    ce qui a marché pour moi,
    et mes camarades du même coup,
  • 8:40 - 8:42
    n'est plus assez bon.
  • 8:42 - 8:45
    Alors, on se précipite tous
    sur cette étagère,
  • 8:45 - 8:49
    avec l'impression
    que si on n'a pas tout essayé,
  • 8:49 - 8:51
    on n'a rien fait,
  • 8:51 - 8:56
    qu'on manque à nos obligations
    envers nos enfants.
  • 8:56 - 8:59
    C'est assez dur de s'y retrouver
    dans ces nouveaux rôles
  • 8:59 - 9:00
    en tant que mères et pères.
  • 9:00 - 9:03
    Ajoutez à ce problème
    encore une chose :
  • 9:03 - 9:05
    on gère aussi de nouveaux rôles
  • 9:05 - 9:06
    en tant que mari et femme
  • 9:06 - 9:10
    car la plupart des femmes maintenant
    font partie de la population active.
  • 9:10 - 9:11
    Une autre raison
  • 9:11 - 9:14
    qui fait de l'éducation
    des enfants une crise :
  • 9:14 - 9:16
    on n'a pas de règles,
    de scénario, de normes
  • 9:16 - 9:19
    sur ce qu'on doit faire
    quand un enfant arrive
  • 9:19 - 9:22
    et les parents ont
    tous les deux un gagne-pain.
  • 9:22 - 9:26
    L'écrivain Michael Lewis l'a
    très très bien exprimé.
  • 9:26 - 9:29
    Il a dit que le meilleur moyen
    pour un couple
  • 9:29 - 9:30
    de commencer une dispute,
  • 9:30 - 9:33
    c'est d'aller manger
    avec un autre couple
  • 9:33 - 9:35
    dont le partage du travail
  • 9:35 - 9:38
    serait peu différent du leur,
  • 9:38 - 9:42
    lorsqu'ils rentreront chez eux
  • 9:42 - 9:45
    leur discussion donnerait :
  • 9:45 - 9:49
    « Alors, t'as vu que c'est Dave
  • 9:49 - 9:53
    qui les amène à l'école
    tous les matins ? »
  • 9:53 - 9:58
    (Rires)
  • 9:58 - 10:00
    Sans script pour nous dicter
    ce qu'on doit faire
  • 10:00 - 10:03
    dans ce nouveau monde,
    les couples se disputent,
  • 10:03 - 10:07
    et mère et père ont tous les deux
  • 10:07 - 10:08
    leurs raisons d'être en colère.
  • 10:08 - 10:10
    Les mères ont tendance à faire
  • 10:10 - 10:12
    plusieurs choses en même temps
    à la maison ;
  • 10:12 - 10:15
    alors que les pères sont beaucoup
  • 10:15 - 10:18
    plus enclins à faire
    une seule chose à la fois.
  • 10:18 - 10:20
    Prenez un homme à la maison,
    et je vous parie
  • 10:20 - 10:24
    qu'il fera une seule chose à la fois.
  • 10:24 - 10:27
    L'Université de Californie (UCLA)
    a mené une étude
  • 10:27 - 10:32
    investiguant les configurations
    les plus courantes de familles aisées.
  • 10:32 - 10:34
    Devinez ce que ça a donné ?
  • 10:34 - 10:37
    Le père est dans une pièce, seul.
  • 10:37 - 10:39
    D'après l'enquête American Time Use,
  • 10:39 - 10:43
    les mères passent 2 fois plus de temps
    que les pères à s'occuper des enfants,
  • 10:43 - 10:46
    ce qui est mieux qu'à l'époque
    d'Erma Bombeck [humoriste, années 60-90]
  • 10:46 - 10:49
    mais je pense que ce qu'elle a écrit
  • 10:49 - 10:51
    est très pertinent :
  • 10:51 - 10:55
    « Je n'ai pas été seule dans la salle
    de bain depuis octobre. »
  • 10:55 - 10:59
    (Rires)
  • 10:59 - 11:04
    Mais voilà le truc :
    les hommes font beaucoup de choses.
  • 11:04 - 11:09
    Ils passent plus de temps avec
    leurs enfants que leur père avec eux.
  • 11:09 - 11:13
    Ils passent plus d'heures au travail,
    en moyenne, que leur femme,
  • 11:13 - 11:16
    et ils veulent vraiment faire
    les choses bien et être un père impliqué.
  • 11:16 - 11:20
    Aujourd'hui, ce sont les pères,
    et non les mères,
  • 11:20 - 11:24
    qui signalent le plus de conflits
    entre le travail et vie privée.
  • 11:24 - 11:26
    De toute manière, si vous pensez que
  • 11:26 - 11:28
    c'est difficile
    pour les familles traditionnelles
  • 11:28 - 11:30
    d'établir ces nouveaux rôles,
  • 11:30 - 11:32
    imaginez donc ce que c'est maintenant
  • 11:32 - 11:34
    pour les familles non traditionnelles :
  • 11:34 - 11:36
    les familles avec deux pères,
    deux mères,
  • 11:36 - 11:38
    les familles mono-parentales.
  • 11:38 - 11:42
    Ils improvisent vraiment
    au fur et à mesure.
  • 11:42 - 11:46
    Aujourd'hui, dans un pays
    plus progressiste,
  • 11:46 - 11:49
    pardonnez-moi d'avoir recours
    à des clichés
  • 11:49 - 11:52
    en invoquant, tout à fait, la Suède,
  • 11:52 - 11:55
    les parents peuvent compter
    sur l’État
  • 11:55 - 11:57
    pour les soutenir.
  • 11:57 - 11:59
    Il y a des pays qui reconnaissent
  • 11:59 - 12:01
    l'angoisse et ces changements
  • 12:01 - 12:03
    de rôles des pères et mères.
  • 12:03 - 12:06
    Malheureusement, les États-Unis
    n'en font pas partie,
  • 12:06 - 12:08
    donc si vous vous demandez
  • 12:08 - 12:13
    ce qu'on a en commun avec la
    Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Liberia
  • 12:13 - 12:17
    c'est ça :
  • 12:17 - 12:20
    Aucun n'a de congés maternité payés.
  • 12:20 - 12:25
    Les États-Unis sont un des huit pays
    à ne pas en avoir.
  • 12:28 - 12:31
    A cette époque de confusion profonde,
  • 12:31 - 12:35
    il y a seulement un but sur lequel
  • 12:35 - 12:37
    tous les parents peuvent s'accorder :
  • 12:37 - 12:38
    que ce soient
  • 12:38 - 12:43
    des mères tigres ou hippies,
    celles qui dirigent ou instruisent,
  • 12:43 - 12:47
    le bonheur de nos enfants
    est primordial.
  • 12:47 - 12:49
    C'est ce que ça veut dire
  • 12:49 - 12:51
    d'élever des enfants à une époque
  • 12:51 - 12:53
    où ils sont économiquement inutiles
  • 12:53 - 12:55
    mais émotionnellement inestimables.
  • 12:55 - 12:59
    Nous sommes les garants
    de leur amour-propre.
  • 12:59 - 13:03
    Le seul mantra qu'aucun parent
    ne mettra en question, c'est :
  • 13:03 - 13:07
    « Tout ce que je souhaite pour mes
    enfants, c'est qu'ils soient heureux. »
  • 13:08 - 13:10
    Comprenez-moi bien,
  • 13:10 - 13:15
    je pense que le bonheur est un objectif
    merveilleux pour un enfant.
  • 13:15 - 13:19
    Mais c'est tellement difficile
    à atteindre.
  • 13:19 - 13:23
    Enseigner le bonheur
    et la confiance en soi,
  • 13:23 - 13:25
    ce n'est pas comme leur apprendre
  • 13:25 - 13:26
    à labourer un champ.
  • 13:26 - 13:29
    Ce n'est pas comme leur apprendre
    à faire du vélo.
  • 13:29 - 13:31
    Il n'y a pas de programme scolaire
    pour ça.
  • 13:31 - 13:35
    Le bonheur et la confiance en soi peuvent
    être des sous-produits d'autres choses,
  • 13:35 - 13:38
    mais ils ne peuvent pas être
    des objectifs en soi.
  • 13:38 - 13:40
    Le bonheur d'un enfant
  • 13:40 - 13:44
    est un fardeau injuste mis
    sur le dos des parents.
  • 13:44 - 13:46
    Le bonheur est un fardeau
    encore plus lourd
  • 13:46 - 13:49
    sur les épaules d'un enfant.
  • 13:49 - 13:51
    Je dois vous dire,
  • 13:51 - 13:55
    je pense que ça mène
    à des excès très étranges.
  • 13:55 - 13:58
    On est maintenant tellement inquiets
  • 13:58 - 14:01
    de protéger nos enfants
    des horreurs du monde
  • 14:01 - 14:06
    qu'on les empêche de regarder
    « Rue Sésame ».
  • 14:06 - 14:08
    J'aimerais vous dire
    que je blague
  • 14:08 - 14:10
    mais si vous allez acheter
  • 14:10 - 14:13
    les premiers épisodes
    de « Rue Sésame » en DVD,
  • 14:13 - 14:16
    comme je l'ai fait par nostalgie,
  • 14:16 - 14:20
    vous trouverez un avertissement
    au début
  • 14:20 - 14:22
    indiquant que le contenu
    n'est pas approprié
  • 14:22 - 14:24
    aux enfants.
  • 14:24 - 14:26
    (Rires)
  • 14:26 - 14:27
    Je peux répéter ça ?
  • 14:27 - 14:30
    Le contenu de « Rue Sésame »
  • 14:30 - 14:33
    n'est pas approprié pour les enfants.
  • 14:33 - 14:37
    Lorsque le New York Times a enquêté
    sur ce sujet,
  • 14:37 - 14:40
    une réalisatrice de la série a donné
    une variété d'explications.
  • 14:40 - 14:43
    L'une était que Macaron le Glouton
    fumait une pipe
  • 14:43 - 14:45
    dans un sketch, puis l'avalait.
  • 14:45 - 14:46
    Mauvais exemple, je ne sais pas.
  • 14:46 - 14:51
    Mais ce qui m'a frappée,
    c'est qu'elle a dit
  • 14:51 - 14:56
    qu'elle ne savait pas si Oscar
    pourrait être créé aujourd'hui
  • 14:56 - 15:00
    parce qu'il était trop dépressif.
  • 15:00 - 15:04
    Je ne peux pas vous dire à quel point
    ça m'a affligée.
  • 15:04 - 15:05
    (Rires)
  • 15:05 - 15:07
    Vous avez devant vous
    une femme qui a
  • 15:07 - 15:11
    une classification périodique des Muppets
  • 15:11 - 15:13
    accrochée à son poste de travail.
  • 15:13 - 15:18
    La marionnette incriminée est juste là.
  • 15:18 - 15:22
    Voici mon fils le jour où il est né.
  • 15:22 - 15:26
    J'étais aussi excitée qu'une puce
    dopée à la morphine.
  • 15:26 - 15:30
    J'avais eu une césarienne non prévue.
  • 15:30 - 15:32
    Mais même dans mon flou opiacé,
  • 15:32 - 15:36
    j'ai réussi à avoir un moment de lucidité
    la première fois
  • 15:36 - 15:38
    que je l'ai tenu dans mes bras.
  • 15:38 - 15:41
    Je lui ai murmuré à l'oreille :
  • 15:41 - 15:49
    « Je vais faire de mon mieux
    pour ne pas te faire du mal. »
  • 15:49 - 15:51
    C'était le serment d'Hippocrate,
  • 15:51 - 15:54
    je ne savais même pas
    que je le prononçais.
  • 15:54 - 15:56
    Mais je me rends compte maintenant
  • 15:56 - 15:58
    que le serment d'Hippocrate
  • 15:58 - 16:03
    est un but beaucoup plus réaliste
    que le bonheur.
  • 16:03 - 16:07
    En fait, comme vous le dira
    n'importe quel parent,
  • 16:07 - 16:09
    c'est extrêmement difficile.
  • 16:09 - 16:14
    Nous avons tous dit ou fait
    des choses blessantes
  • 16:14 - 16:20
    qu'on aimerait tant pouvoir retirer.
  • 16:20 - 16:23
    Je pense qu'à une autre époque,
  • 16:23 - 16:28
    on n'attendait pas tant
    de nous-mêmes,
  • 16:28 - 16:31
    il est important
    qu'on garde ça à l'esprit
  • 16:31 - 16:35
    la prochaine fois qu'on regardera
    ces étagères
  • 16:35 - 16:38
    avec le cœur qui s'emballe.
  • 16:40 - 16:44
    Je ne sais pas comment créer
    de nouvelles normes
  • 16:44 - 16:46
    pour ce monde,
  • 16:46 - 16:48
    mais je pense que
  • 16:48 - 16:51
    dans notre quête désespérée de
    créer des enfants heureux,
  • 16:51 - 16:54
    on endosserait
    le mauvais fardeau moral.
  • 16:54 - 16:56
    Ça me paraît être un meilleur objectif,
  • 16:56 - 16:58
    si j'ose dire, un but plus vertueux,
  • 16:58 - 17:01
    de se consacrer à une éducation
  • 17:01 - 17:02
    productive et morale,
  • 17:02 - 17:05
    et simplement espérer
    que le bonheur
  • 17:05 - 17:08
    leur viendra par la vertu
    du bien qu'ils font
  • 17:08 - 17:10
    de leur talent
  • 17:10 - 17:13
    et de l'amour
    qu'ils reçoivent de nous.
  • 17:13 - 17:18
    C'est, en tout cas, une solution
    au fait de ne pas avoir de scénario.
  • 17:18 - 17:22
    A défaut de ne pas avoir
    de nouveaux scenarii,
  • 17:22 - 17:26
    on suit simplement
    les plus vieux dans le livre :
  • 17:26 - 17:31
    décence, déontologie, amour.
  • 17:31 - 17:36
    Laissons le bonheur et l'amour-propre
    prendre soin d'eux-mêmes.
  • 17:36 - 17:39
    Je pense que si nous faisions tout ça,
  • 17:39 - 17:44
    les enfants se porteraient toujours bien,
    leurs parents aussi,
  • 17:44 - 17:47
    peut-être encore mieux
    dans les deux cas.
  • 17:47 - 17:49
    Merci.
  • 17:49 - 17:53
    (Applaudissements)
Title:
Pour les parents, faire des enfants heureux : c'est placer la barre très haut.
Speaker:
Jennifer Senior
Description:

La section sur l'éducation des enfants dans les librairies est écrasante -- Jennifer Senior la décrit comme un « monument géant et étincelant représentatif de notre panique collective ». Pourquoi l'éducation des enfants est-elle source d'angoisse ? Parce que le but des familles de la classe moyenne (d'élever des enfants heureux) est très évasif. Dans ce discours franc, Jennifer propose des objectifs plus doux et plus réalisables.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
18:11
  • Bonjour,

    J'aime bien votre traduction.

    Juste faites attention à des règles suivantes:

    -la règle de 42 caractères par lignes de sous-titres.

    - le remplacement remplacer les " par « et ».

    Cordialement,
    Như

  • Bonjour,

    Je regarde seulement les modifications qui ont été apportées aux sous titres. Il y a quelque passages sur lesquels je ne suis pas vraiment d'accord avec vos modifs:

    2.44-2.49 "ressentent du temps avec leurs enfants " DU temps?
    0.35 "je me suis rendue dans une librairie Barnes and Noble pour le voir. " = il s'agit pas du livre en question, mais de la photo qu'elle montre = cette étagère pleine de livres. Il faut regarder la vidéo pour s'en rendre compte je pense
    5.46 "si on voulait nos enfants réussir, " C'est pas grammatical !
    10.08 Les mères ont tendance de faire -- tendance à faire ...
    12.26 +15.17 pourquoi effacer le soupire? Cela fait parti de son discourt
    13.25 apprendre à labourer (le à manque)

    J'espère qu'on peut encore faire des modifs ...

    à+

    John

  • Bonjour,

    Je regarde seulement les modifications qui ont été apportées aux sous titres. Il y a quelque passages sur lesquels je ne suis pas vraiment d'accord avec vos modifs:

    2.44-2.49 "ressentent du temps avec leurs enfants " DU temps?
    0.35 "je me suis rendue dans une librairie Barnes and Noble pour le voir. " = il s'agit pas du livre en question, mais de la photo qu'elle montre = cette étagère pleine de livres. Il faut regarder la vidéo pour s'en rendre compte je pense
    5.46 "si on voulait nos enfants réussir, " C'est pas grammatical !
    10.08 Les mères ont tendance de faire -- tendance à faire ...
    12.26 +15.17 pourquoi effacer le soupire? Cela fait parti de son discourt
    13.25 apprendre à labourer (le à manque)

    J'espère qu'on peut encore faire des modifs ...

    à+

    John

  • Bonjour,

    je vous renvoie cette traduction car l'orthographe n'a pas été vérifiée.

    Il faut également traduire le titre des livres.

    Bonne journée
    Eric

French subtitles

Revisions