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La résolution de la violence généralisée par l'action locale.

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    J'ai envie de vous parler
    d'un conflit oublié.
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    Un conflit qui fait rarement
    la une des journaux.
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    Ça se passe ici-même,
    en République Démocratique du Congo.
  • 0:12 - 0:17
    Mais peu de personnes hors de l'Afrique
    connaissent la guerre au Congo,
  • 0:17 - 0:20
    alors laissez-moi vous donner quelques
    éléments-clefs.
  • 0:20 - 0:25
    Le conflit congolais est le plus mortel
    depuis la Seconde Guerre Mondiale
  • 0:25 - 0:29
    Il est à l'origine de presque
    4 millions de morts.
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    Il déstabilise la majeure partie
    d'Afrique Centrale depuis 18 ans.
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    C'est la plus importante crise
    humanitaire dans le monde.
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    C'est pour cela que je suis allée au Congo
    en 2001.
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    J'étais une jeune envoyée humanitaire,
    et j'ai rencontré cette femme de mon âge.
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    Elle s'appelait Isabelle.
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    Des milices locales ont
    attaqué le village d'Isabelle.
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    Ils ont tué beaucoup d'hommes,
    violé beaucoup de femmes.
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    Ils ont tout pris.
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    Puis ils ont voulu prendre Isabelle,
  • 1:02 - 1:03
    Son mari s'est interposé,
  • 1:03 - 1:06
    disant : « Non, s'il vous plaît,
    ne prenez pas Isabelle.
  • 1:06 - 1:09
    Prenez-moi à sa place. »
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    Il est donc parti dans la forêt
    avec les miliciens,
  • 1:13 - 1:16
    et Isabelle ne l'a jamais revu.
  • 1:16 - 1:21
    Eh bien, c'est pour des gens
    comme Isabelle et son mari
  • 1:21 - 1:24
    que j'ai voué ma carrière
    à étudier ce conflit
  • 1:24 - 1:27
    dont nous savons si peu.
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    Il y a cependant une histoire
    que vous avez dû entendre sur le Congo.
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    Sur la terre et le viol.
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    Les rapports de police et les media
  • 1:38 - 1:43
    se concentrent généralement sur
    la première cause de violence au Congo :
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    l'exploitation illégale et le trafic
    des ressources naturelles,
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    et sur la principale conséquence :
  • 1:50 - 1:55
    le viol des femmes et fillettes
    comme arme de guerre.
  • 1:55 - 2:01
    Bien que ces problèmes soient
    très graves,
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    je veux vous raconter une
    autre histoire aujourd'hui.
  • 2:06 - 2:10
    Je veux vous parler d'une histoire
    pointant un problème au cœur
  • 2:10 - 2:12
    du conflit actuel.
  • 2:12 - 2:19
    La violence au Congo est largement
    due à des conflits d'intérêt locaux
  • 2:19 - 2:24
    que les forces de paix internationales
    n'ont pu résoudre.
  • 2:25 - 2:30
    L'histoire commence avec le fait que
    le Congo est connu non seulement
  • 2:30 - 2:35
    pour être le théâtre de la pire
    catastrophe humanitaire en cours,
  • 2:35 - 2:38
    mais aussi
    pour être le sujet de certains
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    des plus importants efforts de paix
    au niveau mondial.
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    La plus importante et la plus
    coûteuse des missions
  • 2:45 - 2:50
    de paix des Nations Unies est au Congo.
  • 2:50 - 2:54
    C'était aussi le théâtre de la première
    mission européenne de paix
  • 2:54 - 2:59
    et pour ses premiers procès,
    la Cour Pénale Internationale
  • 2:59 - 3:03
    a choisi de poursuivre
    des seigneurs de guerre congolais.
  • 3:03 - 3:10
    En 2006, lorsque le Congo organisait ses
    premières élections nationales libres,
  • 3:10 - 3:16
    de nombreux observateurs crurent que cela
    mettrait fin à la violence dans la région.
  • 3:16 - 3:22
    La communauté internationale loua
    le succès de l'organisation des élections
  • 3:22 - 3:27
    comme un exemple de la réussite
    de l'intervention internationale
  • 3:27 - 3:29
    dans un état à feu et à sang.
  • 3:29 - 3:31
    Mais les provinces de l'Est
  • 3:31 - 3:34
    ont continué à vivre
    d'importants déplacements de population
  • 3:34 - 3:38
    et d'horribles violations
    des Droits de l'Homme.
  • 3:38 - 3:40
    Peu avant mon séjour là-bas
    l'été dernier,
  • 3:40 - 3:45
    il a eu un terrible massacre
    dans la province du Sud-Kivu.
  • 3:45 - 3:47
    Trente-trois personnes furent tuées.
  • 3:47 - 3:50
    En majorité des femmes et des enfants,
  • 3:50 - 3:53
    et nombreux furent battus à mort.
  • 3:54 - 3:56
    Durant les huit dernières années,
  • 3:56 - 4:00
    les combats dans les provinces de l'Est
    ont souvent redéclenché
  • 4:00 - 4:03
    des guerres civiles et internationales
    de grande ampleur.
  • 4:03 - 4:08
    Pour faire simple, dès que nous pensons
    arriver à une situation de paix,
  • 4:08 - 4:11
    le conflit s'embrase.
  • 4:11 - 4:13
    Pourquoi ?
  • 4:13 - 4:16
    Pourquoi l'énorme effort international
  • 4:16 - 4:22
    n'a-t-il pas réussi à établir au Congo
    une paix et une sécurité durables ?
  • 4:22 - 4:29
    Eh bien, ma réponse tourne
    autour de deux constats.
  • 4:29 - 4:35
    Premièrement, l'une des causes principales
    de la perpétuelle violence au Congo
  • 4:35 - 4:38
    est principalement locale.
  • 4:38 - 4:39
    Et lorsque je dis local,
  • 4:39 - 4:43
    je parle vraiment au niveau de l'individu,
    de la famille,
  • 4:43 - 4:47
    le clan, la municipalité,
    la communauté, le district,
  • 4:47 - 4:50
    et parfois le groupe ethnique.
  • 4:50 - 4:54
    Par exemple, vous vous souvenez
    de l'histoire d'Isabelle.
  • 4:54 - 4:59
    La raison pour laquelle les milices
    ont attaqué le village d'Isabelle
  • 4:59 - 5:02
    est qu'ils voulaient s'emparer de la terre
  • 5:02 - 5:06
    dont les villageois avaient besoin pour
    leurs cultures et leur survie.
  • 5:06 - 5:11
    Le second constat est que
    les efforts de paix internationaux
  • 5:11 - 5:15
    n'ont pas réussi à régler les
    problèmes locaux
  • 5:15 - 5:20
    à cause de la présence d'une
    culture dominante de la paix.
  • 5:20 - 5:24
    Ce que je veux dire, c'est que
  • 5:24 - 5:26
    les diplomates occidentaux et africains,
  • 5:26 - 5:29
    les forces des Nations Unies,
    les donateurs,
  • 5:29 - 5:32
    le personnel de la plupart des ONG
  • 5:32 - 5:34
    qui œuvrent à la résolution du conflit,
  • 5:34 - 5:39
    partagent tous une même vision
    du monde.
  • 5:39 - 5:43
    Et j'étais une de ces personnes,
    je partageais cette vision,
  • 5:43 - 5:47
    alors je connais bien son influence.
  • 5:47 - 5:51
    À travers le monde,
    à travers les zones de conflits,
  • 5:51 - 5:55
    cette même vision incite
    les acteurs pour la paix
  • 5:55 - 5:58
    à interpréter les causes des conflits
  • 5:58 - 6:03
    plutôt aux niveaux
    nationaux et internationaux.
  • 6:04 - 6:08
    Elle façonne notre vision
    du chemin vers la paix
  • 6:08 - 6:12
    comme nécessitant une intervention
    à haut niveau
  • 6:12 - 6:15
    pour régler les tensions nationales
    et internationales.
  • 6:16 - 6:19
    Et elle façonne notre opinion
    sur le rôle des acteurs étrangers
  • 6:19 - 6:24
    sur les processus de paix
    nationaux et internationaux.
  • 6:25 - 6:29
    Et plus important encore,
    le partage de cette vision
  • 6:29 - 6:35
    incite les acteurs de paix internationaux
    à ignorer les tensions au niveau local
  • 6:35 - 6:41
    qui souvent déstabilisent
    les institutions de plus grande taille.
  • 6:41 - 6:43
    Ainsi, au Congo,
  • 6:43 - 6:46
    de par leur culture et leur formation,
  • 6:46 - 6:49
    les officiels onusiens,
    donateurs, diplomates,
  • 6:49 - 6:53
    le personnel de la plupart des ONG
  • 6:53 - 6:59
    voient les constants conflits et
    massacres comme un problème structurel.
  • 6:59 - 7:02
    Pour eux, la violence à laquelle
    ils assistent
  • 7:02 - 7:06
    découle de tensions entre
    le président Kabila
  • 7:06 - 7:09
    et plusieurs opposants nationaux,
  • 7:09 - 7:13
    et des tensions entre le Congo,
    le Rwanda et l'Ouganda.
  • 7:15 - 7:20
    De plus, les acteurs internationaux
    pour la paix voient les conflits locaux
  • 7:20 - 7:26
    comme le simple résultat
    de tensions nationales et internationales,
  • 7:26 - 7:28
    d'un manque d'autorité du gouvernement,
  • 7:28 - 7:35
    et de ce qu'ils appellent l'attirance
    congolaise naturelle pour la violence.
  • 7:35 - 7:39
    Cette vision générale fait voir
    l'intervention
  • 7:39 - 7:42
    aux niveaux national et international
  • 7:42 - 7:46
    comme la seule logique
    et légitime mission
  • 7:46 - 7:49
    des envoyés des Nations Unies
    et des diplomates.
  • 7:49 - 7:53
    Et elle place
    la tenue d'élections nationales,
  • 7:53 - 7:56
    qui aujourd'hui jouent
    le rôle de remède miracle,
  • 7:56 - 8:00
    au centre du procédé de reconstruction,
  • 8:00 - 8:02
    au lieu d'approches de
    construction étatique plus efficaces.
  • 8:02 - 8:05
    Et ceci n'arrive pas qu'au Congo,
  • 8:05 - 8:08
    mais dans beaucoup d'autres
    zones de conflit.
  • 8:09 - 8:11
    Mais approfondissons
  • 8:11 - 8:15
    les autres causes de violence.
  • 8:15 - 8:19
    Au Congo, la perpétuelle violence
    est alimentée non seulement
  • 8:19 - 8:22
    par des considérations
    nationales et internationales,
  • 8:22 - 8:27
    mais aussi par de vieilles intrigues
    issues de la base de la société
  • 8:27 - 8:31
    dont les instigateurs sont des villageois,
    des chefs spirituels,
  • 8:31 - 8:34
    des chefs de tribus ou d'ethnies.
  • 8:34 - 8:37
    Beaucoup de conflits tournent autour
  • 8:37 - 8:43
    d'enjeux politiques, sociaux et
    économiques de dimension purement locale.
  • 8:43 - 8:46
    Par exemple,
    il y a beaucoup de concurrence
  • 8:46 - 8:48
    dans les villages ou districts
  • 8:48 - 8:52
    pour l'élection du chef du village
    ou chef du territoire
  • 8:52 - 8:55
    selon les traditions,
  • 8:55 - 8:58
    et qui gère la distribution des terres
  • 8:58 - 9:01
    et l'exploitation
    des sites miniers locaux.
  • 9:01 - 9:05
    Cette compétition entraîne souvent
    des conflits localisés,
  • 9:05 - 9:09
    par exemple dans un village
    ou un territoire,
  • 9:09 - 9:13
    qui bien souvent
    se transforment en conflits généralisés,
  • 9:13 - 9:15
    touchant toute une province,
  • 9:15 - 9:17
    et parfois même
    contaminant les pays voisins.
  • 9:18 - 9:23
    Prenons le conflit entre les
    Congolais d'origine rwandaise
  • 9:23 - 9:28
    et les communautés dites
    autochtones du Kivu.
  • 9:29 - 9:34
    Le conflit commença dans les années 30,
    pendant l'ère coloniale belge,
  • 9:34 - 9:36
    lorsque ces deux communautés
  • 9:36 - 9:39
    se disputaient l'accès et le contrôle
    du territoire et du pouvoir local.
  • 9:39 - 9:42
    L'indépendance du Congo déclarée, en 1960,
  • 9:42 - 9:48
    le conflit dégénéra, car chaque parti
    voulaient des représentants nationaux,
  • 9:48 - 9:52
    dans le but d'atteindre leurs objectifs
    personnels.
  • 9:52 - 9:57
    Ainsi, lors du génocide de 1994 au Rwanda,
  • 9:57 - 10:02
    ils se sont alliés aux groupes armés
    congolais et rwandais,
  • 10:02 - 10:08
    toujours pour obtenir ce qu'ils voulaient
    pour les provinces du Kivu.
  • 10:08 - 10:14
    Depuis lors, ces désaccords locaux
    sur la terre et le pouvoir
  • 10:14 - 10:16
    ont nourri le besoin de violence,
  • 10:16 - 10:18
    mettant régulièrement en péril
  • 10:18 - 10:22
    les accords nationaux et internationaux.
  • 10:23 - 10:27
    Nous pouvons donc nous interroger comment,
    dans ces circonstances,
  • 10:27 - 10:31
    les acteurs de paix internationaux
    n'ont pas réalisé le besoin
  • 10:31 - 10:35
    d'inciter à mettre en place des
    programmes de paix au niveau local.
  • 10:35 - 10:40
    Et la réponse est que
    les émissaires internationaux
  • 10:40 - 10:43
    ont jugé la tâche de résoudre
    des conflits à un niveau local
  • 10:43 - 10:49
    comme inutile, illogique
    et ne relevant pas de leur responsabilité.
  • 10:50 - 10:54
    La simple idée de se mêler de
    problèmes locaux
  • 10:54 - 10:58
    s'oppose totalement
    avec les principes de cette vision,
  • 10:58 - 11:02
    et elle va à l'encontre des intérêts
    des institutions majeures.
  • 11:02 - 11:06
    Par exemple, l'identité même
    des Nations Unies
  • 11:06 - 11:10
    comme organisation
    à dimension internationale
  • 11:10 - 11:16
    serait remise en cause si elle venait
    à se concentrer sur des conflits locaux.
  • 11:17 - 11:21
    Et le fait est que
    ni l'opposition interne
  • 11:21 - 11:24
    à la manière traditionnelle de travailler,
  • 11:24 - 11:26
    ni les électrochocs externes
  • 11:26 - 11:31
    n'ont réussi à convaincre
    les acteurs internationaux de revoir
  • 11:31 - 11:35
    leur vision de la violence
    et de la manière d'intervenir.
  • 11:35 - 11:39
    Jusque là, il y a eu
    très peu d'exceptions.
  • 11:39 - 11:43
    Il y en a eu,
    mais très peu,
  • 11:43 - 11:45
    à cette méthode générale.
  • 11:46 - 11:49
    Donc pour résumer, l'histoire
    que je viens de vous raconter
  • 11:49 - 11:54
    porte sur la manière dont une vision
    communément partagée du processus de paix
  • 11:54 - 11:59
    modèle la compréhension qu'ont les acteurs
    des origines de la violence,
  • 11:59 - 12:01
    de comment la paix est obtenue,
  • 12:01 - 12:03
    et que seront les objectifs
    d'une intervention.
  • 12:04 - 12:08
    Ces préjugés permettent
    aux acteurs de paix internationaux
  • 12:08 - 12:11
    d'ignorer les constituants de la base
  • 12:11 - 12:16
    qui sont si nécessaires
    au maintien de la paix.
  • 12:16 - 12:20
    L'insouciance face aux conflits localisés
    entraîne la mise en place
  • 12:20 - 12:23
    d'un processus de paix
    inadapté sur le court terme
  • 12:23 - 12:27
    et d'importantes chances
    de reprise des conflits sur le long terme.
  • 12:27 - 12:30
    Et le fascinant ici est
    que cette analyse
  • 12:30 - 12:35
    nous aide à mieux comprendre
    pourquoi certains conflits s'éternisent et
  • 12:35 - 12:39
    l'échec de l'intervention internationale,
    en Afrique et ailleurs.
  • 12:39 - 12:41
    Les conflits locaux alimentent la violence
  • 12:41 - 12:45
    dans la plupart des guerres et
    après-guerres,
  • 12:45 - 12:49
    de l'Afghanistan au Soudan,
    en passant par le Timor Oriental,
  • 12:49 - 12:52
    et dans de rares cas, il y a eu
    mise en place d'un processus de paix
  • 12:52 - 12:55
    soucieux des problèmes locaux,
  • 12:55 - 13:01
    permettant l'installation avec succès
    d'une paix durable.
  • 13:01 - 13:04
    L'un des meilleurs exemples
    est le contraste
  • 13:04 - 13:08
    entre la relative paix au Somaliland,
  • 13:08 - 13:13
    qui a profité d'importantes initiatives
    d'instauration de paix au niveau local,
  • 13:13 - 13:17
    et l'omniprésente violence
    dans le reste de la Somalie,
  • 13:17 - 13:21
    où les efforts de paix se concentraient
    surtout sur les institutions étatiques.
  • 13:21 - 13:23
    Et il y a plusieurs autres cas
  • 13:23 - 13:27
    où la résolution de conflits locaux
  • 13:27 - 13:29
    a eu un impact décisif.
  • 13:30 - 13:34
    Donc si nous voulons que les efforts
    de paix internationaux soient effectifs,
  • 13:34 - 13:37
    en parallèle à n'importe quelle
    intervention au niveau étatique,
  • 13:37 - 13:41
    les conflits doivent être réglés
    depuis la base de la structure du pays.
  • 13:41 - 13:45
    De nouveau, ce n'est pas dire que les
    tensions internationales et nationales
  • 13:45 - 13:48
    ne sont pas importantes.
    Elles le sont.
  • 13:48 - 13:49
    Et il ne s'agit pas de dire que
  • 13:49 - 13:52
    les efforts de paix nationaux
    et internationaux sont inutiles.
  • 13:52 - 13:54
    Ils sont utiles.
  • 13:54 - 13:56
    Mais il s'agit de dire que
  • 13:56 - 14:01
    les processus de paix ont besoin d'actions
    au niveau du pays et au niveau local
  • 14:01 - 14:04
    pour faire perdurer la paix,
  • 14:04 - 14:06
    et que les ONG locales,
  • 14:06 - 14:09
    les autorités locales et
    les représentants de la société civile
  • 14:09 - 14:14
    doivent être les principaux acteurs
    de ces actions à la base.
  • 14:14 - 14:16
    Bien sûr, il y a des obstacles.
  • 14:16 - 14:23
    Les acteurs locaux manquent souvent
    de fonds et parfois des moyens techniques
  • 14:23 - 14:27
    pour mener localement
    des programmes de paix efficaces.
  • 14:27 - 14:32
    Ainsi les acteurs internationaux devraient
    augmenter leur investissement et soutien
  • 14:32 - 14:34
    à la résolution des conflits locaux.
  • 14:36 - 14:38
    Et pour le Congo, que pouvons-nous faire ?
  • 14:38 - 14:43
    Après deux décennies de tensions
    et des millions de morts,
  • 14:43 - 14:46
    il est évident que nous avons besoin
    de changer notre approche.
  • 14:46 - 14:48
    En me basant sur les recherches
    dans mon domaine,
  • 14:48 - 14:51
    je pense que les acteurs
    internationaux et congolais
  • 14:51 - 14:55
    devraient se concentrer plus
    sur la résolution des conflits locaux
  • 14:55 - 14:59
    et sur la promotion
    de la réconciliation entre communautés.
  • 14:59 - 15:02
    Par exemple,
    dans la province du Kivu,
  • 15:02 - 15:06
    le Life and Peace Institute
    et ses partenaires congolais
  • 15:06 - 15:09
    ont mis en place des forums
    inter-communautaires
  • 15:09 - 15:13
    pour discuter de chaque
    désaccord sur la terre,
  • 15:13 - 15:18
    et ces forums ont trouvé des solutions
    pour réduire les effusions de sang.
  • 15:18 - 15:22
    C'est ce type de programme
    dont on a si désespérément besoin
  • 15:22 - 15:25
    dans tout l'Est du Congo.
  • 15:25 - 15:27
    C'est avec de tels programmes
  • 15:27 - 15:32
    que nous pourrons aider des personnes
    comme Isabelle et son mari.
  • 15:32 - 15:34
    Il ne s'agit pas
    d'un coup de baguette magique,
  • 15:34 - 15:40
    mais parce qu'ils prennent en compte
    les origines profondes de la violence,
  • 15:40 - 15:43
    ils pourraient vraiment inverser
    la tendance.
  • 15:43 - 15:44
    Merci.
  • 15:44 - 15:49
    (Applaudissements)
Title:
La résolution de la violence généralisée par l'action locale.
Speaker:
Severine Autesserre
Description:

Severine Autesserre étudie la République Démocratique du Congo, au centre du conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre Mondiale, considéré comme la « plus grave crise humanitaire en cours dans le monde ».

La résolution du conflit semble sans espoir en raison de la taille du problème.

Mais le constat de Severine, basé sur des décennies de rencontres et d'expériences, est la suivante : les conflits sont souvent localisés. Au lieu de se focaliser sur des solutions d'ampleur nationale, les dirigeants et les groupes de soutien devraient peut-être s'attacher plus à la résolution des crises locales avant que celles-ci ne dégénèrent.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:01
  • Bonjour,

    J'ai commencé à lire votre révision de ma traduction.
    Pardon pour les petites coquilles et les répétitions.

    J'ai quelques remarques néanmoins :

    2:42 2:45
    La plus importante et coûteuse
    des missions

    Le maintien de coûteuse et non de couteuse évitera de donner l'impression d'une erreur, bien que couteuse soit une orthographe nouvellement acceptée.( bien que la révision date de 1990 )

    2:59 3:03
    a choisi de poursuivre
    des seigneurs de guerre congolais.

    4:16 4:22
    n'a-t-il pas réussi à aider le Congo
    à établir une paix et une sécurité durable?

    Modification première ligne : "n'a-t-il" au lieu de "n'a". Passant ainsi à établir en seconde ligne. A voir avec l'apperçu dans la vidéo.

    Un "s" en trop dans chefs de guerre ; et je propose de remplacer "chefs" par "seigneurs"

    5:02 5:06
    dont les villageois avaient besoin pour
    leurs cultures et leur survie.

    Je propose un ajout : "leur" avant survie.

    6:16 6:19
    Et elle façonne notre opinion
    sur le rôle des acteurs étrangers

    Je pense que c'est bien "ers" et non "és" à la fin de "étrangers". Le terme "étrangé" existe, mais il porte sur des personnes, individus ou êtres déplacés. Exemple ( voir http://littre.reverso.net/dictionnaire-francais/definition/%C3%A9trang%C3%A9,_%C3%A9e/29604 )

    6:43 6:46
    par leur socialisation
    et leur formation,

    Si j'approuve le " formation" ( il manque un "leur" je trouve ), je suis gêné par le "socialisation", qui s'il possède bien le même sens que "socialization", peut préter à confusion. Peut-être que "culture" serait plus transparent. mais sinon nous gardons le terme.

    6:59 7:02
    Pour eux, la violence qu'ils témoignent
    Issu de " To them, the violence they see "
    Je propose de reprendre ma traduction, plus proche et plus riche de sens dans la phrase. Les acteurs ne sont pas la preuve de cette violence, mais sont uniquement spectateurs.

    "Pour eux, la violence à laquelle
    ils assistent"

    Je n'ai relu que la partie que vous avez modifiée et je reste à votre disponibilité.

    Bonne révision,
    Gabriel.

  • Bonjour,

    Merci pour la révision, pertinente.

    Juste une chose :

    12:01 - 12:03
    et que seront les objectifs
    d'une intervention.

    "Quels" ne serait-il pas plus adéquat que "que" ?
    Un détail.

    Merci!

French subtitles

Revisions