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Le changement de posture, ça marche | Karine Warneck | TEDxGrenoble

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    Si je me présente à vous, aujourd'hui,
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    moi, Karine, femme de 42 ans,
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    c'est pour partager avec vous
    une expérience humaine.
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    Non, je n'ai pas inventé l'ampoule,
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    encore moins le fil à couper le beurre,
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    et d'ailleurs j'en serais bien incapable.
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    Si je suis devant vous,
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    alors que mes jambes, mes mains
    tremblent comme jamais,
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    que mes viscères sont à cet instant
    passées à l'état liquide,
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    (Rires)
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    c'est pour vous parler
    de notre capacité à tous,
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    j'en suis persuadée,
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    de transformer chaque épreuve,
    aussi douloureuse soit-elle,
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    d'en faire une nourriture positive
    pour soi d'abord
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    et pour les autres aussi.
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    Je suis là devant vous
    mais je devrais être morte.
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    Pas de maladie, non,
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    pas comme conséquence d'un accident grave,
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    non, rien de tout ça, mais j'y reviendrai.
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    Il fut un temps où j'avais tout,
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    un travail passionnant,
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    mon âme sœur pour mari
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    et un enfant, une fille.
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    Mon existence suivait
    un chemin parfaitement paisible.
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    Nous faisions tous les deux carrière,
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    nous changions régulièrement de voiture,
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    nous partions en vacances,
    nous étions propriétaires d'un appartement
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    et d'ailleurs, nous commencions
    à rêver d'une maison, une belle maison.
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    Monsieur aurait dessiné les plans,
    j'aurais pensé à la déco,
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    il y aurait eu un jardin pour les enfants,
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    oui, on s'était décidé
    à en faire d'autres,
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    et pour le chat aussi.
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    Bref, tout était parfait,
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    confortablement banal.
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    Et puis tout a basculé :
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    pendant 3 ans, les événements violents
    se sont enchaînés dans ma vie
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    avec une régularité implacable.
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    Ma vie professionnelle, d'abord,
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    a fait les frais
    d'une procédure aux prud'hommes.
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    C'est moi qui l'ai engagée.
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    Harcèlement moral.
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    D'abord, j'ai gagné,
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    et puis sans trop d'explication,
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    la justice m'a enlevé d'une main
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    tout ce qu'elle m'avait accordé
    de l'autre.
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    Faut dire, c'est tellement subtil
    le harcèlement moral.
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    J'ai perdu de l'argent beaucoup,
    de l'estime personnelle surtout.
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    Au milieu de tout ça,
    j'étais enceinte de ma 2ème,
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    oui, une fille encore,
    bah, nous en étions heureux.
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    Je l'ai perdue elle aussi,
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    à la naissance.
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    Elle est morte dans mon ventre,
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    j'ai dû la mettre au monde,
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    accepter de ne jamais l'entendre pleurer.
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    Accepter qu'elle me quitte pour toujours.
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    Elle était si belle, si parfaite.
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    Et puis, c'est mon mari qui m'a quittée,
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    4 mois après la naissance
    de notre 3ème enfant.
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    J'étais pourtant fermement décidée
    à remonter la pente de mes échecs,
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    mais je l'ai perdu, lui aussi.
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    Là, ça a été le coup de grâce.
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    Voilà comment je me suis retrouvée alors,
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    perdue, seule au monde,
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    seule dans mon monde
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    qui avait pris les traits
    d'un véritable cauchemar.
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    Permanent, le cauchemar !
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    Peuplé de souffrance, de chagrin,
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    de peur, de vide.
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    J'étais sans mari, sans emploi,
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    sans argent,
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    avec deux jeunes enfants à charge
    et des tonnes de deuils à faire.
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    Tous mes rêves étaient partis en fumée.
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    Me relever ?
    Je pensais la mission impossible.
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    D'ailleurs, chaque tentative
    pour m'extirper de cette situation
  • 3:58 - 4:00
    par la seule force mentale
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    se soldait par un échec.
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    Recherche d'emploi : échec !
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    Rencontre amoureuse, dans mon état,
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    échec !
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    Ah celui-là quand il nous tient !
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    Oui, à ce moment-là,
    j'ai bien failli sauter.
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    C'était du haut de mon balcon,
    perchée au 5ème étage,
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    un soir de juillet il y a bientôt 5 ans.
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    Je ne l'ai pas fait,
    mais, remarquez, vu ma situation,
  • 4:30 - 4:31
    comme l'idée était plutôt tentante.
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    Non, ce jour-là, j'ai fait le choix
    difficile de rester en vie.
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    Je dis difficile, parce qu'à cet instant,
    mourir aurait presque été un soulagement.
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    Mais j'ai fait le choix de rester en vie,
    en apparence du moins.
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    Pendant plusieurs mois,
    je n'ai pas pu bouger,
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    j'ai juste survécu,
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    le cœur vide,
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    l'estomac plein de mes épreuves
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    lourdes et compactes, indigestes.
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    Plus le temps passait,
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    plus je commençais par m'enfermer
    dans ma peau de victime
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    qui finissait par m'aller à merveille :
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    j'étais passée maître
    dans l'art de la négativité.
  • 5:16 - 5:20
    Je suis trop nulle, je n'arriverai à rien.
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    Pourquoi le sort s'acharne comme ça ?
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    Qu'est-ce que j'ai fait
    pour mériter tout ça ?
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    Quand est-ce que la roue
    va enfin tourner ?
  • 5:31 - 5:34
    Savez-vous ce qui se passe
    quand vous n'avez plus rien à perdre ?
  • 5:34 - 5:36
    Parce que là, je dois vous le dire,
    je n'avais plus rien à perdre.
  • 5:36 - 5:39
    Quand vous en êtes là,
    vous voulez que ça cesse, que ça change.
  • 5:39 - 5:40
    Quitte à vivre,
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    j'étais prête à tout essayer
    pourvu que mon état change.
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    Tout ou presque,
    je restais vigilante, attentive.
  • 5:48 - 5:50
    Mon instinct de survie
    fonctionnait toujours, finalement.
  • 5:51 - 5:54
    Il n'empêche qu'il s'est produit
    quelque chose d'étrange.
  • 5:55 - 5:58
    J'ai lâché
    mes dernières résistances mentales.
  • 5:58 - 6:01
    J'ai lâché le contrôle,
  • 6:01 - 6:03
    et tout s'est ouvert,
  • 6:03 - 6:05
    tout est devenu possible.
  • 6:06 - 6:09
    J'ai rencontré une personne d'abord,
    puis une autre et une autre encore.
  • 6:09 - 6:13
    Des personnes nouvelles,
    inconnues pour certaines,
  • 6:13 - 6:16
    c'est comme si nous devions
    être mises sur le même chemin
  • 6:16 - 6:19
    pas pour rien, pas par hasard.
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    C'est comme si nous devions
    nous rencontrer, nous parler,
  • 6:22 - 6:25
    tout cela sonnait très juste.
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    Ces personnes m'ont,
    avec simplicité et bienveillance,
  • 6:29 - 6:32
    montré une tout autre manière
    de voir les choses
  • 6:32 - 6:34
    avec un tel bon sens.
  • 6:35 - 6:38
    Elles m'ont appris
    le changement de posture,
  • 6:38 - 6:41
    et ce que j'espérais s'est enfin produit.
  • 6:41 - 6:42
    Ça a tout changé.
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    Une partie de moi a décidé
    de se relever alors.
  • 6:45 - 6:48
    Une partie de moi s'est décidée
    à regarder les choses en face,
  • 6:48 - 6:50
    m'a poussée à me regarder en face.
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    Moi, enfermée dans la victimisation,
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    j'ai enfin pu prendre un peu de hauteur,
    de recul,
  • 6:56 - 6:58
    de distance vis-à-vis des événements.
  • 6:58 - 7:00
    Regardez, c'est comme au cinéma,
  • 7:00 - 7:02
    si vous fixez l’œil de la caméra
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    sur un élément du décor
    particulièrement terrifiant
  • 7:07 - 7:10
    puis dé-zoomez
    encore, encore et encore,
  • 7:10 - 7:13
    remettez cet élément
    dans son contexte global,
  • 7:13 - 7:17
    à sa place, il devient tout de suite
    beaucoup moins effrayant.
  • 7:18 - 7:19
    J'ai enfin pu mettre du champ
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    sur les événements tragiques
    de mon existence.
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    J'ai enfin pu voir la place
    qui restait pour le reste.
  • 7:26 - 7:30
    Et puisque j'étais en vie,
    la place était immense.
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    Le changement de posture
    m'a aussi permis de revoir l'histoire
  • 7:36 - 7:39
    en tenant compte de
    ma part de responsabilité.
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    Si, si, nous avons tous
    une part de responsabilité
  • 7:42 - 7:45
    dans toutes les choses
    qui nous arrivent dans la vie.
  • 7:45 - 7:47
    Et dire cela
    ne consiste pas à s'auto-flageller,
  • 7:47 - 7:49
    bien au contraire.
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    Il y a notre part,
  • 7:50 - 7:54
    celle sur laquelle on peut agir,
    comprendre, intégrer,
  • 7:54 - 7:56
    ingérer, guérir si besoin,
  • 7:56 - 8:00
    pour changer notre manière d'être,
    ne plus reproduire.
  • 8:00 - 8:03
    Et il y a la part de responsabilité
    des autres.
  • 8:03 - 8:05
    Celle qu'il faut leur laisser.
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    Celle sur laquelle
    il est impossible d'intercéder.
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    Celle sur laquelle il faut lâcher prise,
    accepter d'être impuissant.
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    Quelle arrogance, si l'on y songe,
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    de croire
    que l'on est en capacité d'intervenir
  • 8:18 - 8:20
    sur la part de responsabilité des autres.
  • 8:21 - 8:23
    Quel épuisement surtout.
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    Je veux que la justice soit juste.
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    Je veux que ma fille vive.
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    Je veux que mon mari reste.
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    Sur tout ça, j'ai lâché prise
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    et je me suis sentie déjà
    beaucoup plus légère.
  • 8:48 - 8:50
    Bon je dois vous l'avouer,
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    le changement de posture
    ne s'est pas fait en un jour. Non.
  • 8:53 - 8:56
    Évidemment,
    j'ai procédé à quelques allers-retours
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    entre là et là.
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    Et évidemment, la victime
    s'est rappelée à moi à quelques occasions
  • 9:01 - 9:03
    et d'ailleurs
    il lui arrive encore de le faire.
  • 9:04 - 9:08
    Mais je la vois venir maintenant,
    et je lui fais face, tout de suite.
  • 9:08 - 9:10
    C'est devenu un réflexe.
  • 9:11 - 9:14
    Imaginez comme le changement
    de posture est magique,
  • 9:14 - 9:15
    comme il change tout.
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    Notre regard sur nous, sur les autres,
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    sur la vie en général.
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    Il permet même l'humour.
  • 9:22 - 9:26
    Il ouvre des portes,
    des horizons, des possibilités
  • 9:26 - 9:27
    et parfois même,
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    il révèle des trésors cachés
    ici, là, à l'intérieur,
  • 9:31 - 9:33
    et que l'on n'imaginait pas.
  • 9:33 - 9:36
    À l'intérieur de moi, il y avait l'envie
    d'écrire cachée là depuis l'enfance.
  • 9:37 - 9:39
    Je le faisais, finalement,
    c'était mon métier,
  • 9:39 - 9:41
    mais j'ai décidé de le faire autrement,
  • 9:41 - 9:43
    pour le plaisir.
  • 9:43 - 9:46
    Alors, j'ai écrit un texte,
  • 9:46 - 9:47
    des textes chargés d'humour,
  • 9:47 - 9:49
    bourrés d'ironie
  • 9:49 - 9:51
    pour parler de mes expériences,
  • 9:51 - 9:56
    des femmes, des gosses, des hommes,
  • 9:56 - 9:59
    des femmes avec des gosses
    qui cherchent des hommes
  • 9:59 - 10:01
    et de la société en général.
  • 10:01 - 10:04
    J'en ai écrit un, puis deux, puis treize,
  • 10:04 - 10:07
    puis j'ai ouvert une page Facebook
    pour les partager,
  • 10:07 - 10:08
    et ça a pris.
  • 10:09 - 10:10
    « Bravo,
  • 10:10 - 10:12
    on dirait ma vie »,
    disaient les commentaires.
  • 10:14 - 10:16
    Un jour, je les ai compilés,
  • 10:16 - 10:19
    puis je les ai envoyés à un éditeur
    trouvé par hasard sur le net.
  • 10:19 - 10:22
    Il lui fallait 40 pages à l'éditeur,
    j'en avais 40 pile.
  • 10:24 - 10:26
    Je me souviens encore
    du jour de la réponse,
  • 10:26 - 10:28
    de ce « oui »,
  • 10:28 - 10:30
    de cette phrase pleine de compliments
  • 10:30 - 10:33
    qui parlait d'unanimité
    du comité de lecture.
  • 10:34 - 10:37
    La joie appelle la joie,
  • 10:37 - 10:40
    elle appelle l'effort,
    l'envie d'aller de l'avant,
  • 10:40 - 10:42
    de laisser le passé derrière soi,
  • 10:43 - 10:45
    sans le négliger, oh que non,
  • 10:45 - 10:47
    mais en le transformant.
  • 10:49 - 10:54
    Transformer la nourriture indigeste
    en nourriture positive.
  • 10:55 - 10:59
    Transformer l'épreuve
    en expérience pour la suite.
  • 11:01 - 11:03
    Et puis je me suis mise à mon compte.
  • 11:03 - 11:04
    Je n'avais pas d'emploi,
  • 11:04 - 11:07
    j'ai créé un travail à ma taille,
    à ma mesure, fait pour moi.
  • 11:08 - 11:12
    Écrire pour les autres,
    des articles, des plaquettes, d'accord,
  • 11:12 - 11:16
    mais aussi des portraits,
    des story-telling,
  • 11:16 - 11:18
    raconter des histoires.
  • 11:18 - 11:22
    Raconter ceux qui font
    et ce qui les motive à faire,
  • 11:22 - 11:23
    en profondeur.
  • 11:24 - 11:27
    Trouver leur intention
    et la mettre en lumière.
  • 11:27 - 11:30
    Je ne sais vraiment pas
    ce que la vie me réserve
  • 11:30 - 11:32
    mais je n'ai plus peur.
  • 11:32 - 11:34
    J'aime ma vie dans ses moindres détails,
  • 11:34 - 11:36
    et si c'était à refaire,
  • 11:36 - 11:38
    je ne changerais rien.
  • 11:38 - 11:41
    Parce que je sais que les épreuves
    que j'ai traversées
  • 11:41 - 11:44
    ont contribué à faire de moi
    la femme que je suis aujourd'hui.
  • 11:44 - 11:46
    Quel cadeau !
  • 11:49 - 11:50
    J'écris encore,
  • 11:50 - 11:53
    il y a un nouveau manuscrit
    qui circule sur le bureau des éditeurs.
  • 11:54 - 11:57
    Parce qu'à travers mon histoire,
    j'ai l'intention de témoigner
  • 11:57 - 12:01
    de cette force, la nôtre,
    à changer de posture
  • 12:01 - 12:04
    pour tout dépasser, tout transformer.
  • 12:05 - 12:10
    L'épreuve en expérience,
    l'expérience en force de vie,
  • 12:11 - 12:13
    Oui, j'ai l'intention de témoigner,
  • 12:13 - 12:15
    parce que je sais que les épreuves,
  • 12:15 - 12:17
    petites ou grandes,
  • 12:17 - 12:18
    peuvent toucher chacun d'entre nous.
  • 12:19 - 12:23
    Elles n'ont ni race,
    ni culture, ni frontière.
  • 12:25 - 12:28
    Dans mon environnement proche
    en ce moment,
  • 12:28 - 12:32
    il y a une femme dont le mari
    est en train de mourir d'un cancer,
  • 12:32 - 12:37
    et pour enfoncer le clou, leur fils unique
    est atteint d'une maladie dégénérative
  • 12:37 - 12:40
    qui ne lui laissera peut-être pas
    le temps de vieillir.
  • 12:43 - 12:45
    Je sais ce que cette femme va traverser.
  • 12:46 - 12:49
    Peut-être se retrouvera-t-elle
    là à son tour.
  • 12:49 - 12:52
    Peut-être se croira-t-elle
    incapable de se relever.
  • 12:53 - 12:56
    Alors si mon témoignage
    pouvait l'aider un peu...
  • 12:58 - 13:00
    Mais au delà des situations tragiques,
    je dois vous le dire,
  • 13:00 - 13:02
    le changement de posture
    marche tout le temps.
  • 13:02 - 13:05
    Si, si, il y a plein de situations
    dans la vie quotidienne
  • 13:05 - 13:08
    qui peuvent vous projeter là, ici,
    sur l'îlot flottant de la victime.
  • 13:09 - 13:11
    Imaginez,
  • 13:12 - 13:16
    votre petit dernier choisit le jour,
  • 13:16 - 13:20
    du rendez-vous professionnel
    incontournable,
  • 13:20 - 13:23
    pour se lever le matin avec 40 de fièvre.
  • 13:23 - 13:27
    « Fait chier ce gosse,
    pas possible, il y en a marre ! »
  • 13:30 - 13:33
    Vous allumez la dernière bougie,
    le repas est fin prêt,
  • 13:33 - 13:37
    votre tenue spéciale soirée en amoureux
    l'est aussi d'ailleurs.
  • 13:37 - 13:42
    Le téléphone sonne, c'est votre homme,
    il a l'air embarrassé,
  • 13:42 - 13:46
    « Oui, chérie, c'est moi,
    je t'appelle là vite fait, je suis désolé,
  • 13:47 - 13:50
    ce soir je vais rentrer tard,
    j'ai une réunion. »
  • 13:51 - 13:53
    « Ce mec, y en a marre ! »
  • 13:56 - 14:00
    Votre boss vous demande
    gentiment mais fermement
  • 14:01 - 14:03
    de décaler votre départ en vacances,
  • 14:03 - 14:06
    alors que les valises sont déjà bouclées
  • 14:06 - 14:09
    qu'elles sont dans le coffre
    de la voiture, la famille attend,
  • 14:09 - 14:12
    l'avion décolle dans 2 heures...
  • 14:13 - 14:16
    Y en a marre de ce boulot, fait chier.
  • 14:19 - 14:21
    Dernier cas, une vieille dame,
  • 14:22 - 14:25
    parfaitement mal élevée mais sûre d'elle
  • 14:25 - 14:28
    vous grille la priorité
    non sans vous bousculer,
  • 14:28 - 14:31

    dans la queue de la caisse
    du supermarché
  • 14:32 - 14:35
    Vieille bique !
    Îlot flottant de la victime.
  • 14:36 - 14:38
    Changez de posture, tout de suite !
  • 14:42 - 14:46
    Quelle est votre part de responsabilité
    dans ce qui vous arrive ?
  • 14:47 - 14:49
    Qu'est-ce qui vous fait tant souffrir ?
  • 14:49 - 14:52
    Qu'aviez-vous projeté ?
  • 14:52 - 14:54
    De quoi êtes-vous victime ?
  • 14:54 - 14:57
    Et puis d'ailleurs, êtes-vous victime ?
  • 14:58 - 15:01
    Et puis, laissez la part
    de responsabilité aux autres.
  • 15:01 - 15:06
    Enfin, ouvrez ici, là.
    Laissez la créativité venir.
  • 15:07 - 15:12
    Inventez, imaginez, riez, transformez !
  • 15:16 - 15:19
    Cela fera bientôt 5 ans
    que je devrais être morte.
  • 15:20 - 15:25
    Si on m'avait dit que je serais là,
    ici, maintenant,
  • 15:25 - 15:28
    à partager cette expérience humaine
    avec vous...
  • 15:31 - 15:34
    Le changement de posture m'a sauvée
  • 15:34 - 15:37
    et d'ailleurs il me sauve encore
    tous les jours.
  • 15:37 - 15:40
    Parce qu'il me permet d'être vivante,
  • 15:40 - 15:43
    tellement vivante, et heureuse de l'être.
  • 15:43 - 15:44
    Merci.
  • 15:45 - 15:50
    (Applaudissements)
Title:
Le changement de posture, ça marche | Karine Warneck | TEDxGrenoble
Description:

Karine Warneck nous parle de sa descente aux enfers et du changement de posture qui lui a permis de renaître à la vie. Un témoignage basé sur une expérience humaine, dont elle aimerait qu’il serve à ceux, à celles, qui un jour seront amenés à penser que tout est perdu…

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:53
  • Le prénom n'est pas correctement orthographié : c'est Karine.

  • Bonjour,

    je vous renvoie cette transcription, car la synchro est décalée très souvent d'une seconde, ce qui est perturbant à l'écoute.

    Amicalement,
    Eric

  • Bonjour,

    Avez-vous une idée de la cause de cette désynchronisation ? Est-ce qu'elle n'est pas temporaire ? Pour ma part, la synchronisation était correcte dans l'interface en ligne, je n'y ai pas travaillé hors ligne.

French subtitles

Revisions