Les véritables cités englouties - Peter Campbell

Leçon entière : http://ed.ted.com/lessons/real-life-sunken-cities-peter-campbell

Bien que nous soyons plus familiers avec la cité d'Atlantis décrite par Platon, de nombreuses cités englouties existent bel et bien. Peter Campbell explique comment l'étude de ces cités englouties par les scientifiques nous permet de mieux comprendre la vie de nos ancêtres, la dynamique structurelle de notre planète, et l'influence de l'une sur l'autre.

Leçon par Peter Campbell, animation de TED-Ed.

Pendant leur visite, en Égypte,
des restes de l'ancienne Alexandrie,

il y a certaines choses que les
explorateurs modernes devraient chercher.

Tout d'abord, en passant par
le Grand Port,

gardez l’œil ouvert à la recherche
de grandes colonnes et statues.

À gauche dans la baie se trouve l'île
sur laquelle se dressait le Grand Phare.

Et pendant que vous parcourez
les palais du quartier royal

et atteignez la zone où se dressait
autrefois la Libraire d'Alexandrie,

faites attention aux requins.

Car si vous visitez
ce quartier d'Alexandrie,

vous serez 5 mètres sous la Méditerranée.

Bien que nous soyons plus familiers avec
la cité d'Atlantis décrite par Platon,

il existe bel et bien
de nombreuses cités englouties.

Des lieux comme Alexandrie,

Port Royal en Jamaïque,

et Pavlopetri en Grèce.

Les cités englouties sont étudiées
par les scientifiques

pour essayer de comprendre
la vie de nos ancêtres,

la dynamique de notre planète,

et l'influence de l'une sur l'autre.

L'eau est essentielle à la vie,
la production de nourriture, le transport,

et énormément de villes ont été fondées
le long de la côte ou sur des berges.

Cependant, ces avantages
ne sont pas sans risques

car des forces naturelles capables de
couler une ville sont au pas de sa porte.

Par exemple, un tremblement de terre.

Le 7 juin 1692 semblait être une journée
normale à Port Royal, en Jamaïque,

à ce moment l'un des
plus riches ports du monde,

mais il y eut
un énorme tremblement de terre,

et les deux tiers de la ville
furent rasés.

Aujourd'hui, de nombreux bâtiments,
et objects quotidiens

gisent très bien conservés sur
le plancher marin, gelés dans le temps.

Cela inclut une montre-gousset de 300 ans
qui s'est arrêtée à 11h43,

l'heure à laquelle Port Royal fut
engloutie dans la mer des Caraïbes.

Et durant l'hiver de 373 avant J.C.,

la cité grecque de Helike fut frappée
par un tremblement de terre si puissant

qu'il liquéfia le sol meuble
sur lequel était bâtie la ville.

Quelques minutes après,
un tsunami frappa la ville

et Helike et ses habitants
sombrèrent dans la Méditerranée.

Des siècles plus tard, les touristes
naviguent sur le lagon ainsi formé

et se penchent sur les ruines de la ville.

Les tremblements de terre sont soudains,
imprévisibles,

et ont englouti des villes
en quelques secondes.

Toutefois, par chance,
au travers de l'Histoire,

la plupart des cités englouties ne l'ont
pas été par un cataclysme unique,

mais par une combinaison de
processus plus lents.

Par exemple, Pavlopetri,
la plus vieille cité engloutie,

a été bâtie sur la côte sud de la Grèce
il y a 5 000 ans.

C'est un exemple de cité engloutie

par ce que nous appelons le
changement isostatique du niveau des mers.

Il y a 18 000 ans,
à la fin de l'ère glaciaire,

les glaciers commencèrent à fondre et
sur 13 000 ans le niveau des mers monta.

Le changement isostatique du niveau des
mers n'est pas dû à la fonte des glaces,

mais plutôt par la croûte terrestre
qui remonte lentement

du fait du poids en moins des glaciers,

ce qui fait que certaines zones s'élèvent,
et d'autres sombrent.

La zone autour de Pavlopetri
continue de sombrer

à la vitesse moyenne
d'un millimètre par an.

Mais les anciens habitants purent
progressivement rentrer dans les terres

sur plusieurs générations

avant d'abandonner finalement la ville
il y a de ça 3 000 ans.

Aujourd'hui, les plongeurs
nagent dans les rues de Pavlopetri

et franchissent d'anciennes portes

pour rentrer dans les maisons
et les bâtiments publics.

Ils en apprennent sur les habitants
en observant ce qu'ils ont laissé.

Les événements géologiques, comme
les tremblements de terre ou les tsunamis,

continueront à modeler nos continents,

de la même manière que
depuis des millions d'années.

Le réchauffement global fait fondre
nos calottes polaires à un rythme accéléré

et le niveau des mers augmente,

et nous serons forcés de nous adapter,

tout comme les habitants de Pavlopetri.

À coup sûr, dans les prochains siècles,

certaines zones côtières
où nous vivons aujourd'hui

finiront elles aussi par
être avalées par les eaux,

des villes comme Venise,

la Nouvelle-Orléans,

Amsterdam,

Miami,

Tokyo.

Imaginez ce que les civilisations futures
apprendront sur nous

lors de leurs plongées dans les ruines
des villes où nous vivons aujourd'hui.