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Êtes-vous un citoyen du monde ?

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    Je voudrais vous présenter
    une femme extraordinaire.
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    Elle s'appelle Davinia.
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    Davinia est née à la Jamaïque,
    a émigré aux États-Unis à 18 ans
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    et habite aujourd'hui
    en périphérie de Washington.
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    Ce n'est pas
    une puissante attachée politique,
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    ni une lobbyiste.
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    Elle vous dirait probablement
    qu'elle est tout à fait ordinaire,
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    mais son action
    a un impact remarquable.
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    Ce qui la rend incroyable,
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    c'est que chaque semaine de sa vie,
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    elle offre son temps à des gens
    qui n'ont rien à voir avec elle :
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    des gens qui n'habitent pas son quartier,
    ni son État, ni même son pays,
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    des gens qu'elle pourrait
    ne jamais rencontrer.
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    L'action de Davinia a commencé
    il y a quelques années
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    quand elle a demandé
    à tous ses amis sur Facebook
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    de lui faire don de leurs centimes
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    pour pouvoir financer la scolarité
    de filles qui en avaient besoin.
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    Elle n'attendait pas une
    énorme réponse
  • 0:50 - 0:52
    mais 700 000 centimes plus tard,
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    elle a déjà envoyé 120 filles à l'école.
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    La semaine dernière,
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    elle m'a dit qu'on la regardait
    un peu de travers à la banque locale
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    à chaque fois qu'elle y entrait
    avec son gros sac plein de centimes.
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    Davinia n'est pas seule.
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    Loin de là.
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    Elle fait partie d'un mouvement
    de plus en plus grand.
  • 1:12 - 1:15
    Et il y a un nom
    pour les gens comme elle :
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    les citoyens du monde.
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    Un citoyen du monde
    est quelqu'un qui se définit
  • 1:21 - 1:25
    non comme membre d'un État,
    d'une tribu ou d'une nation,
  • 1:25 - 1:27
    mais comme membre du genre humain,
  • 1:27 - 1:29
    comme quelqu'un qui est prêt ...
  • 1:29 - 1:30
    (Applaudissement) Merci
  • 1:30 - 1:33
    comme quelqu'un prêt à agir
    au regard de cette conviction,
  • 1:33 - 1:36
    pour faire face aux plus grands
    défis de notre monde.
  • 1:36 - 1:37
    Notre travail est axé sur la recherche,
  • 1:37 - 1:41
    le soutien et l'activation
    des citoyens du monde.
  • 1:41 - 1:42
    Ils existent dans tous les pays
  • 1:42 - 1:45
    et dans toutes
    les catégories de population.
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    Ce que je veux
    vous expliquer aujourd'hui,
  • 1:47 - 1:50
    c'est que le futur de notre monde
    dépend de ces citoyens globaux.
  • 1:50 - 1:54
    Je suis convaincu que si nous avions
    plus de citoyens globaux actifs,
  • 1:54 - 1:57
    tous les principaux défis
    auxquels nous sommes confrontés :
  • 1:57 - 2:01
    la pauvreté, le changement climatique,
    les inégalités entre les sexes,
  • 2:01 - 2:03
    tous ces problèmes
    trouveraient des solutions.
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    En définitive
    ce sont des problèmes globaux
  • 2:05 - 2:08
    qui ne peuvent être résolus
    que par des citoyens globaux
  • 2:08 - 2:12
    qui exigent de leurs dirigeants
    des solutions globales.
  • 2:13 - 2:15
    Certains parmi vous
    penseront peut-être que cette idée
  • 2:15 - 2:19
    est un peu utopique, voire dangereuse.
  • 2:19 - 2:23
    Voilà pourquoi je voudrais aujourd'hui
    vous raconter mon histoire,
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    comment je suis arrivé ici,
  • 2:25 - 2:26
    quel est le lien avec Davinia,
  • 2:26 - 2:28
    et, je l'espère, avec vous.
  • 2:28 - 2:30
    J'ai grandi à Melbourne, en Australie,
  • 2:30 - 2:33
    j'étais le prototype
    de l'enfant irritant
  • 2:33 - 2:35
    qui demande sans arrêt :
    « Pourquoi ? »
  • 2:35 - 2:37
    Vous avez peut-être aussi été comme ça.
  • 2:37 - 2:40
    Je posais à ma mère les
    questions les plus agaçantes.
  • 2:41 - 2:42
    Comme par exemple :
  • 2:42 - 2:44
    « Pourquoi est-ce que
    je ne peux pas me déguiser
  • 2:44 - 2:46
    et jouer aux marionnettes
    toute la journée ? »
  • 2:46 - 2:48
    « Pourquoi veux-tu des frites ? »
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    « Qu'est-ce qu'une crevette ?
  • 2:50 - 2:52
    et pourquoi doit-on
    en mettre sur la Barbie ? »
  • 2:52 - 2:54
    (Rires)
    (Barbie = barbecue en Australie)
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    « Maman, cette coupe de cheveux,
  • 2:55 - 2:56
    pourquoi ? »
  • 2:56 - 2:57
    (Rires)
  • 2:58 - 3:01
    La pire des coupes de cheveux !
  • 3:01 - 3:02
    Toujours aussi horrible !
  • 3:02 - 3:06
    Comme tous les enfants « pourquoi »
    je pensais pouvoir changer le monde,
  • 3:06 - 3:08
    et personne ne pouvait
    me convaincre du contraire.
  • 3:08 - 3:10
    À 12 ans,
    en première année de collège,
  • 3:10 - 3:12
    j'ai commencé à récolter des fonds
  • 3:12 - 3:15
    pour des communautés
    dans des pays en développement.
  • 3:15 - 3:16
    Nous étions si enthousiastes
  • 3:16 - 3:19
    que nous avons été l'école australienne
    qui a récolté le plus d'argent.
  • 3:19 - 3:23
    Grâce à cela, j'ai eu l'occasion
    d'aller aux Philippines, pour apprendre.
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    C'était en 1998.
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    On nous a conduits dans un bidonville
    de la banlieue de Manille.
  • 3:29 - 3:32
    C'est là que je suis devenu ami
    avec Sonny Boy,
  • 3:32 - 3:36
    qui vivait sur ce qui était littéralement
    un tas d'ordures fumantes
  • 3:36 - 3:39
    communément appelé la
    « montagne fumante »,
  • 3:39 - 3:42
    mais ne vous laissez pas tromper
    par le côté romantique de ce nom,
  • 3:42 - 3:44
    ce n'est rien d'autre
    qu'une décharge répugnante,
  • 3:44 - 3:48
    dans laquelle les enfants comme Sonny Boy
    passent la journée à fouiller
  • 3:48 - 3:51
    pour y trouver quelque chose
    qui ait de la valeur.
  • 3:51 - 3:55
    La nuit chez Sonny Boy et sa famille
    a changé ma vie,
  • 3:55 - 3:56
    parce que, à l'heure de se coucher,
  • 3:56 - 3:59
    nous nous sommes tous étendus
    sur ce sol dur
  • 3:59 - 4:01
    de la taille de la moitié de ma chambre,
  • 4:01 - 4:03
    moi, Sonny Boy et le reste de sa famille,
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    sept personnes alignées,
  • 4:05 - 4:07
    enveloppés par l'odeur des ordures
  • 4:07 - 4:10
    et les cafards qui rampaient
    tout autour.
  • 4:10 - 4:12
    Je n'ai pas fermé l’œil de la nuit,
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    je suis resté éveillé et cogitant :
  • 4:13 - 4:16
    « Pourquoi y a-t-il des gens
    qui vivent comme ça,
  • 4:16 - 4:17
    alors que moi j'ai tant de choses ? »
  • 4:17 - 4:20
    « Pourquoi faut-il
    que la possibilité de Sonny Boy
  • 4:20 - 4:21
    de réaliser ses rêves
  • 4:21 - 4:22
    dépende de l'endroit où il est né ? »
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    Ce que Warren Buffett a appelé
    « la loterie ovarienne » ?
  • 4:25 - 4:27
    Je ne pouvais pas le comprendre,
  • 4:27 - 4:29
    et je voulais le comprendre.
  • 4:30 - 4:32
    Je n'ai compris que plus tard
  • 4:32 - 4:35
    que cette pauvreté que j'avais
    vue aux Philippines
  • 4:35 - 4:39
    était le résultat de décisions,
    prises ou omises, par l'homme,
  • 4:39 - 4:42
    par une succession de pouvoirs coloniaux
    et de gouvernements corrompus
  • 4:42 - 4:46
    pour lesquels Sonny Boy
    n'avait aucune importance.
  • 4:46 - 4:48
    Ils n'ont peut-être pas directement créé
    la montagne fumante,
  • 4:48 - 4:50
    mais ça aurait pu être le cas.
  • 4:50 - 4:52
    On n'aidera pas des enfants
    comme Sonny Boy,
  • 4:52 - 4:54
    simplement en envoyant
    quelques dollars,
  • 4:54 - 4:57
    ni en nettoyant la décharge,
  • 4:58 - 5:00
    parce que le cœur du problème
    est ailleurs.
  • 5:00 - 5:04
    C'est en travaillant pour des projets
    de développement des communautés,
  • 5:04 - 5:06
    en aidant à construire des écoles,
  • 5:06 - 5:09
    en formant des enseignants
    ou en luttant contre le SIDA,
  • 5:09 - 5:10
    que j'ai compris
  • 5:10 - 5:11
    que le développement des communautés
  • 5:11 - 5:14
    doit être mené
    par les communautés elles-mêmes.
  • 5:14 - 5:16
    Les actions de bienfaisance
    sont nécessaires,
  • 5:16 - 5:18
    mais pas suffisantes.
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    Nous devons affronter ces défis
  • 5:20 - 5:22
    à l'échelle mondiale
    et d'une façon systémique.
  • 5:22 - 5:24
    J'ai donc essayé
  • 5:24 - 5:26
    de mobiliser un grand groupe de citoyens,
  • 5:26 - 5:27
    dès mon retour,
  • 5:27 - 5:29
    afin d'inciter nos leaders
  • 5:29 - 5:31
    à s'engager dans ce changement systémique.
  • 5:31 - 5:34
    Voilà pourquoi, quelques années plus tard,
  • 5:34 - 5:36
    avec d'anciens amis d'université,
  • 5:36 - 5:39
    nous avons lancé la campagne
    « Make Poverty History » en Australie.
  • 5:39 - 5:43
    Nous rêvions d'organiser
    un petit concert
  • 5:43 - 5:47
    au moment du G20
    avec des artistes australiens.
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    Mais un jour ça a explosé :
  • 5:49 - 5:52
    nous avons reçu des appels
    de Bono, The Edge, Pearl Jam,
  • 5:52 - 5:55
    qui étaient tous d'accord d'être
    têtes d'affiche du concert.
  • 5:55 - 5:58
    J'étais légèrement en émoi ce jour-là,
    comme vous pouvez le voir.
  • 5:58 - 6:00
    (Rires)
  • 6:00 - 6:01
    Mais à notre grande surprise,
  • 6:01 - 6:05
    le gouvernement australien
    a entendu nos voix
  • 6:05 - 6:09
    et a décidé de doubler le budget accordé
    à la santé et au développement :
  • 6:09 - 6:11
    6,2 milliards de dollars de plus !
  • 6:11 - 6:13
    Je me suis senti...
  • 6:13 - 6:14
    (Applaudissements)
  • 6:17 - 6:20
    J'ai pris ça comme une validation
    de notre travail.
  • 6:20 - 6:21
    En ralliant des citoyens,
  • 6:21 - 6:24
    nous avions contribué
    à convaincre notre gouvernement
  • 6:24 - 6:25
    de faire l'impensable,
  • 6:25 - 6:29
    et d'agir pour résoudre un problème
    en dehors de nos frontières.
  • 6:29 - 6:31
    Mais le problème
  • 6:31 - 6:33
    c'est que ça n'a pas duré.
  • 6:33 - 6:35
    Changement de gouvernement,
  • 6:35 - 6:38
    et six ans plus tard, tout cet argent
  • 6:38 - 6:39
    avait disparu.
  • 6:39 - 6:41
    Qu'avait-on appris ?
  • 6:42 - 6:44
    Nous avons appris
    que les actions ponctuelles
  • 6:44 - 6:45
    sont insuffisantes.
  • 6:45 - 6:48
    Nous avions besoin
    d'un mouvement durable,
  • 6:48 - 6:52
    résistant aux changements d'humeur
    d'un politicien,
  • 6:52 - 6:54
    ou au signal d'un
    ralentissement économique.
  • 6:54 - 6:56
    Il fallait aussi
    que ce mouvement soit mondial,
  • 6:56 - 7:00
    afin que les gouvernements
    n'aient pas l'excuse
  • 7:00 - 7:04
    de ne pas pouvoir assumer seuls
    le poids d'une action mondiale.
  • 7:05 - 7:08
    Et c'est ce dans quoi
    nous nous sommes lancés.
  • 7:08 - 7:11
    En assumant ce défi,
    nous nous sommes demandés :
  • 7:11 - 7:13
    comment avoir suffisamment de poids
  • 7:13 - 7:15
    et rassembler une armée assez forte
  • 7:15 - 7:17
    pour gagner ces batailles
    sur le long terme ?
  • 7:18 - 7:20
    La seule possibilité
  • 7:20 - 7:23
    était de transformer
    l'émotion passagère
  • 7:23 - 7:26
    des gens impliqués dans la campagne
    « Make Poverty History »
  • 7:26 - 7:28
    en une passion à long terme.
  • 7:28 - 7:30
    Cela devait faire partie
    de leur identité.
  • 7:31 - 7:36
    En 2012, nous avons donc fondé
    une organisation dans cet objectif.
  • 7:36 - 7:38
    Et il n'y avait qu'un seul nom possible :
  • 7:38 - 7:40
    « Global Citizen »
  • 7:40 - 7:43
    Mais il ne faut pas voir ça
    comme le projet de quelqu'un,
  • 7:43 - 7:46
    il s'agit vraiment de citoyens en action.
  • 7:46 - 7:48
    Des recherches nous montrent
  • 7:48 - 7:52
    que parmi toutes les personnes
    qui s'intéressent aux problèmes mondiaux,
  • 7:52 - 7:56
    seuls 18% ont fait quelque chose
    pour y remédier.
  • 7:56 - 7:59
    Ce n'est pas que les gens
    ne veulent pas agir,
  • 7:59 - 8:01
    mais plutôt qu'ils ne savent pas
    comment passer à l'action,
  • 8:01 - 8:04
    ou qu'ils pensent que leur action
    ne servira à rien.
  • 8:04 - 8:08
    Nous devions donc recruter et activer
    des millions de citoyens
  • 8:08 - 8:09
    dans des dizaines de pays
  • 8:09 - 8:13
    pour qu'ils poussent leurs décideurs
    à agir de façon altruiste.
  • 8:13 - 8:16
    C'est là que nous avons découvert
    quelque chose de passionnant :
  • 8:16 - 8:19
    lorsque la citoyenneté mondiale
    devient votre mission,
  • 8:19 - 8:22
    vous vous retrouvez soudain
    avec des alliés extraordinaires.
  • 8:23 - 8:26
    L'extrême pauvreté n'est pas
    le seul problème mondial,
  • 8:26 - 8:28
    il y a aussi le changement climatique,
  • 8:28 - 8:30
    les Droits de l'Homme,
  • 8:30 - 8:31
    l'égalité entre les sexes,
  • 8:31 - 8:33
    y compris les conflits armés.
  • 8:33 - 8:35
    Nous nous sommes retrouvés
    côte à côte
  • 8:35 - 8:36
    avec des gens qui luttent
  • 8:36 - 8:39
    contre tous ces problèmes
    interdépendants.
  • 8:39 - 8:41
    Mais comment avons-nous fait
  • 8:41 - 8:44
    pour recruter et éveiller
    ces citoyens du monde ?
  • 8:44 - 8:46
    Nous avons utilisé le langage universel :
  • 8:47 - 8:48
    la musique !
  • 8:48 - 8:51
    Nous avons lancé le
    « Global Citizen Festival »
  • 8:51 - 8:53
    au cœur de New York,
    à Central Park,
  • 8:53 - 8:56
    et nous avons convaincu
    certains des plus grands artistes
  • 8:56 - 8:57
    d'y participer.
  • 8:57 - 8:59
    Nous avons fait coïncider ces festivals
  • 8:59 - 9:02
    avec la session annuelle
    de l'Assemblée générale de l'ONU
  • 9:02 - 9:06
    afin que les leaders
    ne puissent pas ignorer nos voix.
  • 9:07 - 9:08
    Mais il y avait un truc :
  • 9:09 - 9:11
    vous ne pouviez pas acheter votre ticket,
  • 9:11 - 9:12
    vous deviez le gagner.
  • 9:12 - 9:15
    Vous deviez agir
    en faveur d'une cause globale,
  • 9:15 - 9:19
    et cela vous permettait
    de gagner assez de points pour entrer.
  • 9:19 - 9:22
    L'activisme est la monnaie !
  • 9:22 - 9:25
    Être citoyen du monde
    juste pour avoir bonne conscience
  • 9:25 - 9:26
    n'a aucun sens.
  • 9:26 - 9:29
    Être un citoyen du monde
    signifie agir,
  • 9:29 - 9:31
    et c'est ce que nous avons exigé.
  • 9:31 - 9:33
    Et étonnamment, cela a marché.
  • 9:33 - 9:36
    L'année passée,
    plus de 155 000 citoyens
  • 9:36 - 9:38
    de la seule région new-yorkaise,
  • 9:38 - 9:40
    ont gagné assez de points
    pour participer.
  • 9:40 - 9:43
    Globalement,
    des citoyens de plus de 150 pays
  • 9:43 - 9:44
    sont maintenant inscrits.
  • 9:44 - 9:46
    L'année passée, nous avons enregistré
  • 9:46 - 9:47
    plus de 100 000 nouveaux membres,
  • 9:47 - 9:50
    chaque semaine de l'année !
  • 9:50 - 9:54
    Il n'est pas nécessaire d'inventer
    des citoyens du monde,
  • 9:54 - 9:56
    nous sommes déjà partout.
  • 9:56 - 9:58
    Nous devons juste nous organiser
  • 9:58 - 10:00
    et être prêts à agir.
  • 10:00 - 10:03
    Et c'est là que nous avons beaucoup
    à apprendre de Davinia
  • 10:03 - 10:07
    qui a commencé son action
    de citoyenne du monde en 2012.
  • 10:08 - 10:09
    Et voici ce qu'elle a fait :
  • 10:09 - 10:11
    ce n'était pas sorcier,
  • 10:11 - 10:14
    elle a commencé à écrire des lettres,
  • 10:14 - 10:16
    les a envoyées par e-mail aux politiciens.
  • 10:16 - 10:19
    Elle a travaillé bénévolement
    pour sa communauté locale
  • 10:19 - 10:22
    Puis elle a commencé
    à utiliser les réseaux sociaux
  • 10:22 - 10:24
    pour rassembler des centimes,
  • 10:24 - 10:26
    beaucoup de centimes.
  • 10:27 - 10:30
    Ça ne vous paraît peut-être
    pas très utile.
  • 10:30 - 10:32
    Comment cela pourrait
    changer quelque chose ?
  • 10:32 - 10:33
    Eh bien oui,
  • 10:33 - 10:36
    ça a changé quelque chose
    parce qu'elle n'était pas seule.
  • 10:36 - 10:37
    Grâce à son action,
  • 10:37 - 10:41
    et à celle de 142 000 autres
    citoyens du monde,
  • 10:41 - 10:43
    a poussé le gouvernement américain
    à doubler son budget
  • 10:43 - 10:46
    pour le partenariat mondial
    pour l'éducation.
  • 10:46 - 10:47
    Et voici le Dr Raj Shah,
  • 10:47 - 10:49
    chef de USAID, annonçant cela.
  • 10:49 - 10:53
    Lorque des milliers de citoyens du monde
    s'inspirent les uns des autres,
  • 10:53 - 10:55
    ils détiennent un pouvoir collectif
    incroyable.
  • 10:55 - 10:59
    Les citoyens du monde comme Davinia
    ont incité la Banque Mondiale
  • 10:59 - 11:02
    à augmenter ses investissements
    en eau et assainissement.
  • 11:02 - 11:04
    Voici son président,
    M. Jim Kim,
  • 11:04 - 11:06
    annonçant un budget
    de 15 milliards de dollars
  • 11:06 - 11:08
    sur la scène de « Global Citizen »
  • 11:08 - 11:11
    et le Premier Ministre de l'Inde
    qui s'est engagé
  • 11:11 - 11:13
    à ce que toutes les maisons
    et écoles en Inde
  • 11:13 - 11:16
    soient pourvues de toilettes d'ici à 2019.
  • 11:16 - 11:17
    Des citoyens du monde,
  • 11:17 - 11:20
    encouragés par le présentateur
    de télévision Stephen Colbert,
  • 11:20 - 11:23
    ont lancé une invasion de « Tweets »
    sur la Norvège.
  • 11:24 - 11:27
    Erna Solberg, la Premier Ministre,
    a reçu le message
  • 11:27 - 11:30
    et s'est engagée à doubler le budget
    destiné à l'éducation des filles.
  • 11:30 - 11:33
    Des citoyens du monde,
    avec des membres du Rotary,
  • 11:33 - 11:36
    ont demandé aux gouvernements
    canadien, anglais et australien,
  • 11:36 - 11:39
    d'investir davantage dans
    la lutte pour l'éradication de la polio.
  • 11:39 - 11:43
    Ils se sont réunis et ont promis
    665 millions de dollars.
  • 11:44 - 11:46
    Mais en dépit de tout ce dynamisme,
  • 11:47 - 11:49
    nous sommes confrontés
    à d'énormes défis.
  • 11:50 - 11:52
    Vous vous demandez peut-être,
  • 11:52 - 11:54
    comment peut-on convaincre
    les leaders mondiaux
  • 11:54 - 11:57
    de ne pas se détourner
    des problèmes mondiaux ?
  • 11:58 - 12:02
    En effet, l'homme politique américain
    Tip O'Neill a dit une fois :
  • 12:02 - 12:05
    « La politique est toujours locale. »
  • 12:06 - 12:08
    Car les politiciens sont élus ainsi :
  • 12:08 - 12:11
    en recherchant, en obtenant
    et en gardant le pouvoir
  • 12:11 - 12:15
    sur la base d'intérêts locaux,
    ou, tout au plus, nationaux.
  • 12:16 - 12:19
    J'en ai fait l'expérience
    pour la première fois
  • 12:19 - 12:21
    quand j'avais 21 ans.
  • 12:21 - 12:23
    J'ai eu une réunion
  • 12:23 - 12:25
    avec le ministre australien
    des Affaires étrangères
  • 12:25 - 12:27
    - que son nom soit oublié à jamais -
  • 12:28 - 12:30
    [Alexander Downer]
  • 12:30 - 12:31
    (Rires)
  • 12:32 - 12:33
    Et à huis clos,
  • 12:33 - 12:34
    je lui ai transmis ma passion
  • 12:34 - 12:36
    pour la lutte
    contre l'extrême pauvreté.
  • 12:36 - 12:40
    Je lui ai dit : « M. le Ministre,
    l'Australie a l'opportunité unique
  • 12:40 - 12:43
    d'aider à réaliser
    les Objectifs du Millénaire.
  • 12:43 - 12:44
    C'est jouable ! »
  • 12:44 - 12:45
    Il a réfléchi,
  • 12:45 - 12:48
    m'a regardé avec des yeux
    froids et dédaigneux,
  • 12:48 - 12:50
    et m'a répondu : « Hugh,
  • 12:50 - 12:53
    personne n'en a rien à faire
    de l'aide au développement. »
  • 12:53 - 12:55
    Pas exactement en ces termes,
    mais c'est ce qu'il a dit.
  • 12:56 - 12:56
    Il a continué,
  • 12:56 - 13:00
    et a dit qu'il fallait s’occuper
    avant tout de notre propre jardin.
  • 13:00 - 13:01
    Cette attitude est à mon avis,
  • 13:01 - 13:04
    totalement obsolète
    et même dangereuse.
  • 13:04 - 13:06
    Ou, comme le dirait
    mon défunt grand-père,
  • 13:06 - 13:08
    une énorme connerie.
  • 13:08 - 13:11
    Le provincialisme pose un faux dilemme :
  • 13:11 - 13:15
    l'aide aux pauvres d'un pays
    au détriment des pauvres d'un autre pays.
  • 13:15 - 13:19
    Il prétend que nous pouvons
    nous tenir à l'écart les uns des autres.
  • 13:19 - 13:21
    Mais le monde est notre jardin à tous,
  • 13:21 - 13:23
    et nous l'ignorons à nos dépens.
  • 13:23 - 13:25
    Voyez ce qui c'est passé
    quand on a ignoré le Rwanda,
  • 13:25 - 13:26
    la Syrie,
  • 13:26 - 13:28
    le réchauffement climatique.
  • 13:28 - 13:32
    Les leaders politiques feraient mieux
    « d'en avoir quelque chose à faire »,
  • 13:32 - 13:34
    car l'impact du changement climatique
    et de l'extrême pauvreté
  • 13:34 - 13:35
    frappe à notre porte.
  • 13:35 - 13:37
    Les citoyens du monde
    comprennent ça.
  • 13:37 - 13:41
    Nous vivons une époque
    qui leur donne raison,
  • 13:41 - 13:44
    une ère où chaque individu
    peut être entendu.
  • 13:44 - 13:45
    Rappelez-vous,
  • 13:45 - 13:47
    lorsque les Objectifs du Millénaire
  • 13:47 - 13:49
    ont été approuvés en l'an 2000,
  • 13:49 - 13:50
    tout ce qu'on pouvait faire
    à l'époque
  • 13:50 - 13:52
    c'était envoyer une lettre
  • 13:52 - 13:54
    et attendre les prochaines élections.
  • 13:54 - 13:56
    Il n'y avait pas de réseaux sociaux.
  • 13:56 - 13:59
    Aujourd'hui des milliards de citoyens
    sont mieux équipés,
  • 13:59 - 14:01
    mieux informés,
  • 14:01 - 14:04
    et ils ont un pouvoir d'influence
    plus fort que jamais.
  • 14:04 - 14:07
    Tant les problèmes,
    que les outils pour les résoudre,
  • 14:07 - 14:08
    sont à portée de main.
  • 14:08 - 14:10
    Le monde a changé,
  • 14:10 - 14:13
    et ceux qui regardent au-delà
    de nos frontières
  • 14:13 - 14:15
    vont dans le sens de l'Histoire.
  • 14:16 - 14:17
    Mais où en sommes-nous ?
  • 14:18 - 14:20
    Donc nous avons organisé
    ce festival incroyable,
  • 14:20 - 14:23
    nous avons gagné quelques
    grandes victoires
  • 14:23 - 14:26
    et des citoyens du monde entier
    se joignent à nous.
  • 14:26 - 14:28
    Mais avons-nous vraiment
    rempli notre mission ?
  • 14:29 - 14:30
    Non.
  • 14:30 - 14:32
    Il y a encore un long chemin.
  • 14:33 - 14:36
    Mais nous avons là une opportunité.
  • 14:36 - 14:39
    Le concept de citoyens mondiaux,
  • 14:40 - 14:42
    d'une logique évidente
  • 14:42 - 14:45
    mais impraticable
    jusqu'à maintenant,
  • 14:45 - 14:48
    coïncide aujourd'hui
    avec une époque particulière,
  • 14:48 - 14:50
    que nous avons la chance de vivre.
  • 14:50 - 14:52
    Nous, citoyens du monde,
  • 14:52 - 14:54
    avons aujourd'hui
    l'opportunité unique
  • 14:54 - 14:56
    d'accélérer des améliorations
    à grande échelle
  • 14:56 - 14:57
    dans le monde entier.
  • 14:58 - 15:00
    Dans les mois et les années à venir,
  • 15:00 - 15:01
    les citoyens du monde
  • 15:01 - 15:03
    demanderont des comptes
    aux leaders mondiaux
  • 15:03 - 15:06
    pour s'assurer que les nouveaux
    objectifs de développement durable
  • 15:06 - 15:08
    soient suivis et mis en œuvre.
  • 15:08 - 15:11
    Les citoyens du monde s'uniront
    aux principales ONGs
  • 15:11 - 15:14
    pour mettre un terme à des maladies
    comme la polio et le paludisme.
  • 15:14 - 15:18
    Les citoyens du monde participeront
    de chaque recoin de cette planète,
  • 15:18 - 15:19
    augmentant ainsi la fréquence,
  • 15:19 - 15:22
    la qualité et l'impact de leurs actions.
  • 15:23 - 15:25
    Ces rêves sont à notre portée.
  • 15:25 - 15:28
    Imaginez une armée
    de millions de personnes,
  • 15:28 - 15:31
    devenant une armée
    de dizaines de millions de personnes,
  • 15:31 - 15:34
    connectés, informés, engagés,
  • 15:35 - 15:38
    n'acceptant pas qu'on leur oppose
    un simple « non ».
  • 15:38 - 15:40
    Pendant toutes ces années,
  • 15:41 - 15:43
    j'ai essayé de recontacter Sonny Boy.
  • 15:45 - 15:47
    Malheureusement je n'ai jamais réussi.
  • 15:49 - 15:52
    Nous nous sommes rencontrés bien avant
    l'existence des médias sociaux,
  • 15:52 - 15:54
    et son logement a été déplacé
    par les autorités,
  • 15:54 - 15:57
    comme cela arrive souvent
    dans les bidonvilles.
  • 15:58 - 16:00
    Je rêverais de m’asseoir avec lui,
  • 16:00 - 16:01
    où qu'il soit,
  • 16:01 - 16:02
    et lui dire
  • 16:02 - 16:05
    à quel point le moment passé
    à la « montagne fumante »
  • 16:05 - 16:06
    m'a inspiré.
  • 16:07 - 16:08
    Grâce à lui et à beaucoup d'autres,
  • 16:08 - 16:10
    j'ai compris l'importance
  • 16:10 - 16:12
    de prendre part à un
    grand mouvement de personnes,
  • 16:13 - 16:15
    de gamins qui veulent
    regarder le monde
  • 16:15 - 16:17
    au-delà de leurs écrans :
  • 16:17 - 16:19
    les citoyens du monde.
  • 16:19 - 16:21
    Des citoyens du monde qui s'unissent,
  • 16:22 - 16:24
    qui demandent : « Pourquoi ? »
  • 16:25 - 16:27
    font reculer les défaitistes,
  • 16:27 - 16:29
    et tirent parti
    des possibilités incroyables
  • 16:29 - 16:31
    offertes par le monde
    que nous partageons.
  • 16:31 - 16:33
    Je suis un citoyen du monde.
  • 16:33 - 16:34
    Et vous ?
  • 16:35 - 16:36
    Merci.
  • 16:36 - 16:39
    (Applaudissements)
Title:
Êtes-vous un citoyen du monde ?
Speaker:
Hugh Evans
Description:

Hugh Evans a créé un mouvement dont l'objectif est de mobiliser les « citoyens du monde », les gens qui se définissent avant tout, non pas comme faisant partie d'un État, d'un pays ou d'une tribu, mais comme faisant partie du genre humain. Dans ce discours édifiant et personnel, vous en saurez plus sur la façon dont cette nouvelle appréhension de notre place dans le monde peut nous motiver à agir contre l'extrême pauvreté, le changement climatique, les inégalités entre les sexes, entre autres. « Ce sont en fin de compte des problèmes mondiaux », dit Evans, « qui ne peuvent être résolus que par des citoyens du monde exigeant de leurs dirigeants des solutions globales. »

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:56

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