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Comment l'Afrique peut continuer à croître

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    Le récit d'une Afrique en croissance
    est en train d'être remis en question.
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    Il y a 10 ans,
    j'ai parlé d'une Afrique,
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    d'une Afrique d'espoir et d'opportunités,
  • 0:12 - 0:13
    d'une Afrique d'entrepreneurs,
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    d'une Afrique très différente
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    de celle dont vous entendez
    le plus souvent parler
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    de mort, de pauvreté et de maladie.
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    Et ce dont j'ai parlé
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    est devenu partie intégrante du récit
    d'une Afrique en croissance.
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    Je veux vous raconter deux histoires
    sur cette Afrique en croissance.
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    La première est à propos du Rwanda,
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    un pays qui a connu
    beaucoup de hauts et de bas.
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    Le Rwanda a décidé de devenir le centre,
    ou un centre de technologies
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    sur le continent.
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    Il s'agit d'un pays montagneux,
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    un peu comme ici,
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    donc c'est très difficile
    de fournir des services à la population.
  • 0:49 - 0:51
    Que va donc faire le Rwanda ?
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    Dans le but de sauver des vies,
    ils vont essayer d'utiliser des drones
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    pour livrer des médicaments vitaux,
    des vaccins et du sang
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    dans des endroits difficiles d'accès,
  • 1:00 - 1:02
    en partenariat avec une entreprise
    appelée Zipline,
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    avec UPS, et aussi avec Gavi,
    l'Alliance du vaccin.
  • 1:07 - 1:09
    Ce faisant, ils sauveront des vies.
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    Voilà le type d'innovation
  • 1:12 - 1:15
    que nous voulons voir
    dans cette Afrique en croissance.
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    La seconde histoire est en rapport
    avec quelque chose
  • 1:17 - 1:20
    que vous avez tous déjà vu
    ou dont vous vous souvenez.
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    Très souvent, les pays africains
    souffrent de sécheresses et d'inondations,
  • 1:24 - 1:28
    et cela devient de plus en plus fréquent
    à cause du changement climatique.
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    Quand ça arrive, ils attendent normalement
    les appels aux dons internationaux.
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    Vous voyez des enfants
    avec des mouches sur le visage,
  • 1:37 - 1:40
    des carcasses d'animaux morts, etc.
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    Mais ces pays, 32, se sont réunis
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    sous l'égide de l'Union Africaine
  • 1:45 - 1:47
    pour former un organisme appelé
  • 1:47 - 1:50
    la Mutuelle panafricaine
    de gestion des risques.
  • 1:50 - 1:51
    Quel en est le rôle ?
  • 1:51 - 1:54
    Il s'agit d'une assurance basée
    sur la météo :
  • 1:54 - 1:58
    tous les pays cotisent tous les ans
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    à hauteur de 3 millions de dollars
    sur leurs fonds propres,
  • 2:01 - 2:06
    et en cas de sécheresse ou d'inondations,
  • 2:06 - 2:08
    ils reçoivent cet argent,
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    qu'ils peuvent utiliser
    pour s'occuper de leurs citoyens
  • 2:11 - 2:14
    au lieu d'attendre que l'aide arrive.
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    Cette mutuelle a payé
    l'an dernier 26 millions de dollars
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    à la Mauritanie, au Sénégal et au Niger.
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    Cela leur a permis d'aider les 1,3 million
    de personnes touchées par la sécheresse.
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    Ils ont pu rétablir
    les moyens de subsistance,
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    d'acheter du fourrage pour le bétail,
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    de nourrir les enfants à l'école
  • 2:32 - 2:37
    et en bref, de garder les populations
    dans leurs régions au lieu de les évacuer.
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    Il s'agit de ce genre d'histoires
  • 2:39 - 2:43
    d'une Afrique prête à s'assumer,
  • 2:43 - 2:46
    et à chercher des solutions
    par elle-même.
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    Mais ce récit est aujourd'hui
    remis en question
  • 2:48 - 2:53
    car le continent ne se porte pas bien
    depuis deux ans.
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    L'Afrique était en croissance de 5% par an
  • 2:56 - 2:58
    pendant les 15 dernières années,
  • 2:58 - 3:01
    mais les projections de cette année
    sont de 3%. Pourquoi ?
  • 3:01 - 3:05
    Dans un contexte mondial incertain,
    les prix des produits de base ont chuté.
  • 3:05 - 3:08
    Beaucoup de ces économies
    dépendent des produits de base,
  • 3:08 - 3:11
    et par conséquent,
    leurs performances ont baissé.
  • 3:11 - 3:15
    Et maintenant le Brexit
    ne facilite pas les choses.
  • 3:15 - 3:19
    Je n'aurais jamais imaginé
    que le Brexit puisse avoir lieu
  • 3:19 - 3:23
    et que ça fasse partie des choses
    qui entraîneraient de l'instabilité
  • 3:23 - 3:25
    à l'échelle mondiale aujourd'hui.
  • 3:25 - 3:27
    Voilà donc la situation actuelle,
  • 3:27 - 3:30
    et il est temps de faire un bilan
  • 3:30 - 3:35
    et de rappeler les choses que
    les pays africains ont bien fait, non ?
  • 3:35 - 3:36
    Qu'ont-ils mal fait ?
  • 3:37 - 3:39
    Comment mettre à profit
    ce que nous avons appris
  • 3:39 - 3:42
    pour que nous maintenions la croissance ?
  • 3:43 - 3:46
    Laissez-moi vous énumérer les six choses
    que je pense nous avions de bien.
  • 3:47 - 3:50
    La première chose est
    une meilleure gestion de notre économie.
  • 3:50 - 3:54
    Les années 80 et 90 sont des décennies
    perdues, l'Afrique allait mal,
  • 3:54 - 3:58
    certains d'entre vous se souviennent
    la couverture de « The Economist »
  • 3:58 - 4:00
    qui titrait : « Le Continent Perdu ».
  • 4:00 - 4:04
    Mais dans les années 2000,
    les responsables politiques ont compris
  • 4:04 - 4:08
    qu'ils devaient mieux gérer
    le contexte macroéconomique,
  • 4:08 - 4:10
    pour assurer la stabilité,
  • 4:10 - 4:13
    maintenir le taux d'inflation
    à un chiffre,
  • 4:13 - 4:18
    garder leurs déficits fiscaux bas,
    à moins de 3% du PIB,
  • 4:18 - 4:22
    et donner aux investisseurs
    locaux et internationaux
  • 4:22 - 4:26
    un peu de stabilité pour leur donner
    confiance pour investir dans l'économie.
  • 4:26 - 4:27
    C'était la première chose.
  • 4:27 - 4:29
    En deuxième, la dette.
  • 4:29 - 4:35
    En 1994, le ratio dette/PIB des pays
    était de 130%,
  • 4:35 - 4:37
    et ils n'avaient pas de marge fiscale.
  • 4:37 - 4:40
    Ils ne pouvaient pas investir
    leurs ressources pour se développer
  • 4:40 - 4:42
    parce qu'ils payaient les dettes.
  • 4:42 - 4:45
    Certains d'entre vous ont peut-être œuvré
  • 4:45 - 4:47
    à un allègement de la dette de ces pays.
  • 4:47 - 4:51
    Les créanciers privés, les banques
    multilatérales et bilatérales
  • 4:51 - 4:53
    ont décidé ensemble de créer
  • 4:53 - 4:56
    l'initiative relative aux pays pauvres
    fortement endettés
  • 4:56 - 4:57
    et d'alléger la dette.
  • 4:57 - 4:59
    Cet allègement de la dette en 2005
  • 4:59 - 5:03
    a réduit le ration dette-PIB à 30%,
  • 5:03 - 5:07
    et il y avait assez de ressources
    pour essayer de réinvestir.
  • 5:07 - 5:09
    La 3ème chose, ce sont
    les entreprises déficitaires.
  • 5:09 - 5:11
    Les gouvernements étaient impliqués
  • 5:11 - 5:14
    là où ils ne devaient pas l'être.
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    Ils dirigeaient des entreprises,
    et ils réalisaient des pertes.
  • 5:17 - 5:20
    Quelques-unes de ces entreprises
    ont été restructurées,
  • 5:20 - 5:22
    commercialisées, privatisées ou fermées,
  • 5:22 - 5:25
    et pesèrent ainsi moins
    sur le gouvernement.
  • 5:26 - 5:28
    La quatrième chose est très intéressante.
  • 5:29 - 5:31
    La révolution des télécommunications
    est arrivée,
  • 5:31 - 5:34
    et les pays africains
    ont sauté dessus.
  • 5:34 - 5:37
    En 2000, nous avions 11 millions
    de lignes téléphoniques.
  • 5:37 - 5:42
    Aujourd'hui, nous avons 687 millions
    de lignes mobiles sur le continent.
  • 5:42 - 5:44
    Ça nous a permis
  • 5:44 - 5:47
    d'avancer avec une partie de
    la technologie mobile
  • 5:47 - 5:49
    où l'Afrique est en fait leader.
  • 5:49 - 5:52
    Au Kenya, le développement
    du paiement par mobile,
  • 5:52 - 5:55
    M-Pesa, dont vous avez tous
    entendu parler,
  • 5:55 - 5:58
    ça a pris du temps au monde pour
    se rendre compte que l'Afrique
  • 5:58 - 6:00
    était leader sur ce type de technologie
  • 6:00 - 6:03
    et que le paiement par mobile
    mettait à disposition une structure
  • 6:03 - 6:05
    pour l'accès aux énergies alternatives.
  • 6:05 - 6:09
    Vous savez, les gens peuvent payer
    pour l'énergie solaire
  • 6:09 - 6:13
    de la même façon qu'ils paient
    pour les cartes téléphoniques.
  • 6:13 - 6:18
    Ça a été une très bonne avancée,
    quelque chose qui a bien tourné.
  • 6:18 - 6:23
    Nous avons aussi investi plus dans
    l'éducation et la santé, pas assez,
  • 6:23 - 6:24
    mais ça s'est un peu amélioré.
  • 6:24 - 6:30
    250 millions d'enfants ont été immunisés
    depuis les quinze dernières années.
  • 6:31 - 6:34
    Une autre chose, c'est que les conflits
    ont diminué.
  • 6:34 - 6:36
    Il y a eu beaucoup de conflits
    sur le continent.
  • 6:36 - 6:38
    Vous êtes nombreux à le savoir.
  • 6:38 - 6:42
    Mais ça s'est calmé, et nos dirigeants
    ont même réussi à éviter des putschs.
  • 6:42 - 6:46
    De nouveaux types de conflits ont émergé,
    j'en parlerai après.
  • 6:46 - 6:48
    Donc en prenant en compte tout cela,
  • 6:48 - 6:51
    il faut reconnaître une différenciation
    sur le continent,
  • 6:51 - 6:54
    parce que même si tout n'est pas rose,
  • 6:54 - 6:58
    il y a quelques pays --
    la Côte d'Ivoire, le Kenya, l'Éthiopie,
  • 6:58 - 7:02
    la Tanzanie et le Sénégal se portent
    plutôt bien en ce moment.
  • 7:03 - 7:05
    Mais qu'avons-nous mal fait ?
  • 7:05 - 7:07
    Je vais soulever huit points.
  • 7:07 - 7:09
    Il en faut plus que les points positifs.
  • 7:09 - 7:10
    (Rires)
  • 7:10 - 7:13
    Nous avons mal fait huit choses.
  • 7:13 - 7:15
    Numéro 1 :
    alors même que nous croissions,
  • 7:15 - 7:17
    nous n'avons pas créé assez d'emplois.
  • 7:17 - 7:19
    Nous n'avons pas créé d'emplois
    pour nos jeunes.
  • 7:19 - 7:22
    Le chômage des jeunes sur le continent
    est d'environ 15%,
  • 7:22 - 7:25
    et le sous-emploi
    est un véritable problème.
  • 7:25 - 7:31
    La deuxième chose, c'est que la qualité
    de la croissance n'était pas suffisante.
  • 7:31 - 7:34
    Même les emplois créés étaient
    à faible rendement,
  • 7:34 - 7:38
    donc nous avons déplacé les gens
    de l'agriculture à faible rendement
  • 7:38 - 7:42
    au commerce à faible rendement
    et au travail dans des secteurs informels
  • 7:42 - 7:44
    dans les zones urbaines.
  • 7:44 - 7:48
    La troisième chose, c'est que
    l'inégalité a augmenté.
  • 7:49 - 7:54
    Nous avons créé plus de milliardaires.
  • 7:54 - 7:56
    50 milliardaires qui valent
    96 milliards de dollars
  • 7:56 - 8:01
    possèdent plus que les 75 millions
    de gens les plus pauvres du continent.
  • 8:02 - 8:03
    La pauvreté,
  • 8:03 - 8:06
    la proportion de gens
    dans la pauvreté --
  • 8:06 - 8:08
    c'est la 4e chose -- a bien diminué,
  • 8:08 - 8:12
    mais les chiffres absolus n'ont pas bougé
    à cause de la croissance démographique.
  • 8:12 - 8:15
    La croissance démographique est un sujet
  • 8:15 - 8:18
    dont nous ne parlons pas assez
    sur le continent.
  • 8:18 - 8:21
    Je pense que nous devons mieux la gérer,
  • 8:21 - 8:24
    surtout dans notre façon
    d'éduquer nos filles.
  • 8:24 - 8:29
    C'est ça la meilleure voie
    pour ce type de problématique.
  • 8:30 - 8:37
    La 5ème chose, c'est que nous n'avons pas
    assez investi dans l'infrastructure.
  • 8:37 - 8:39
    Nous avons eu des investissements
    de Chine.
  • 8:39 - 8:42
    Ça a aidé quelques pays,
    mais ce n'est pas assez.
  • 8:42 - 8:45
    La consommation d'électricité
    sur le continent africain,
  • 8:45 - 8:49
    dans l'Afrique sub-saharienne
    est équivalente à celle de l'Espagne.
  • 8:49 - 8:52
    La consommation totale
    est équivalente à celle de l'Espagne.
  • 8:52 - 8:55
    Beaucoup de personnes vivent dans le noir,
  • 8:55 - 8:57
    et comme l'a dit le président
  • 8:57 - 8:59
    de la Banque Africaine de Développement,
  • 8:59 - 9:02
    l'Afrique ne peut pas se développer
    dans le noir.
  • 9:02 - 9:04
    L'autre chose que nous n'avons pas faite,
  • 9:04 - 9:10
    c'est que nos économies ont toujours
    la même structure
  • 9:10 - 9:11
    depuis des décennies.
  • 9:11 - 9:13
    Même si nous sommes en croissance,
  • 9:13 - 9:16
    la structure de nos économies
    n'a pas beaucoup changé.
  • 9:16 - 9:18
    Nous exportons toujours des commodités,
  • 9:18 - 9:22
    et l'export des commodités, c'est quoi ?
    C'est exporter l'emploi.
  • 9:22 - 9:26
    Notre valeur ajoutée manufacturière
    est de 11% uniquement.
  • 9:26 - 9:30
    Nous ne créons pas assez
    d'emplois décents pour nos jeunes,
  • 9:30 - 9:33
    et le commerce interne est trop bas.
  • 9:33 - 9:36
    Seulement 12% du commerce
    se fait entre nous.
  • 9:36 - 9:39
    Donc c'est un autre problème sérieux.
  • 9:39 - 9:41
    Puis vient la gouvernance.
  • 9:41 - 9:44
    La gouvernance est un gros problème.
  • 9:44 - 9:46
    Nos institutions sont faibles,
  • 9:46 - 9:51
    et parfois inexistantes,
    et ça laisse de la place à la corruption.
  • 9:51 - 9:56
    La corruption est un problème
    que nous contrôlons à peine,
  • 9:56 - 9:59
    et nous devons
    nous battre bec et ongles
  • 9:59 - 10:02
    pour une meilleure transparence
    dans la gestion de nos économies
  • 10:02 - 10:05
    et la gestion de nos finances.
  • 10:05 - 10:10
    Nous devons aussi faire attention
    aux nouveaux conflits,
  • 10:10 - 10:11
    aux nouveaux types de conflits,
  • 10:11 - 10:15
    comme celui avec Boko Haram,
    dans mon pays, le Nigeria,
  • 10:15 - 10:17
    et avec Al-Shabaab, au Kenya.
  • 10:17 - 10:20
    Nous devons nous allier
    aux partenaires internationaux,
  • 10:20 - 10:23
    aux pays industrialisés,
    pour combattre cela ensemble.
  • 10:23 - 10:25
    Sinon nous créons une nouvelle réalité
  • 10:25 - 10:28
    qui n'est pas celle que nous voulons
    pour une Afrique en croissance.
  • 10:28 - 10:32
    Et finalement, le problème de l'éducation.
  • 10:32 - 10:35
    Nos systèmes éducatifs
    dans de nombreux pays ne fonctionnent pas.
  • 10:35 - 10:40
    Nous n'enseignons pas
    les compétences nécessaires pour demain.
  • 10:40 - 10:42
    Nous devons trouver
    un meilleur moyen d'éduquer.
  • 10:43 - 10:46
    Ce sont les choses que nous faisons mal.
  • 10:46 - 10:49
    Bon, que pouvons-nous faire maintenant ?
  • 10:49 - 10:54
    Je crois que la meilleure chose à faire
    est d'apprendre à gérer le succès.
  • 10:54 - 10:58
    Très souvent, quand les gens,
    ou les pays, réussissent,
  • 10:58 - 11:00
    ils oublient ce qui a fait leur succès.
  • 11:01 - 11:03
    Savoir ce dans quoi vous excellez,
  • 11:03 - 11:06
    y exceller et ne pas s'arrêter
    est important pour nous.
  • 11:06 - 11:08
    Toutes ces choses
    que nous avons bien faites,
  • 11:08 - 11:12
    nous devons apprendre à les reproduire,
    et à bien les reproduire.
  • 11:12 - 11:15
    Gérer l'économie tout en créant
    la stabilité est vital,
  • 11:15 - 11:19
    redresser les prix,
    et avoir une cohérence politique.
  • 11:19 - 11:21
    Très souvent,
    nous ne sommes pas cohérents.
  • 11:21 - 11:24
    Un régime s'en va, un autre arrive
  • 11:24 - 11:27
    et il jette même les politiques
    qui fonctionnaient.
  • 11:27 - 11:28
    Quel en est le résultat ?
  • 11:28 - 11:31
    Ça crée de l'incertitude pour les gens,
    pour les ménages,
  • 11:31 - 11:32
    pour les entreprises.
  • 11:32 - 11:35
    Ils ne savent pas comment
    ni s'il faut investir.
  • 11:35 - 11:39
    Nous devons garder ce qui marche
    pour réduire notre dette,
  • 11:39 - 11:42
    mais maintenant les pays
    recommencent à emprunter,
  • 11:42 - 11:45
    et nous voyons notre ratio dette-PIB
    recommencer à grimper,
  • 11:45 - 11:47
    et dans certains pays,
  • 11:47 - 11:49
    la dette devient un problème,
    ce qu'il faut éviter.
  • 11:49 - 11:51
    Donc bien gérer le succès.
  • 11:51 - 11:53
    Autre chose, c'est de se concentrer
  • 11:53 - 11:55
    sur ce que nous avons mal fait.
  • 11:55 - 11:57
    En tout premier lieu :
    l'infrastructure.
  • 11:57 - 12:01
    Oui, la plupart des pays reconnaissent
    qu'il faut investir dedans,
  • 12:01 - 12:03
    et ils essaient du mieux qu'ils peuvent.
  • 12:03 - 12:04
    C'est un devoir.
  • 12:04 - 12:07
    La production énergétique est la clef
    du développement,
  • 12:07 - 12:09
    qui ne peut avoir lieu dans le noir.
  • 12:09 - 12:11
    Puis la gouvernance et la corruption :
  • 12:11 - 12:12
    nous devons nous battre.
  • 12:12 - 12:15
    Nous devons rendre nos pays transparents.
  • 12:15 - 12:19
    Et surtout, nous devons
    impliquer nos jeunes.
  • 12:19 - 12:21
    Nos jeunes ont du génie.
  • 12:21 - 12:22
    Je le vois tous les jours.
  • 12:22 - 12:26
    C'est ce qui me pousse
    à me lever tous les matins.
  • 12:26 - 12:28
    Nous devons débrider
    le génie de nos jeunes,
  • 12:28 - 12:31
    les laisser faire,
    les aider à créer et à innover,
  • 12:31 - 12:32
    à montrer la voie.
  • 12:32 - 12:35
    Je sais qu'ils nous mèneront
    dans la bonne direction.
  • 12:35 - 12:37
    Et nos femmes et nos filles :
  • 12:37 - 12:41
    nous devons reconnaître que les femmes
    et les filles sont une bénédiction.
  • 12:41 - 12:42
    Elles ont la force,
  • 12:42 - 12:44
    et nous devons libérer cette force
  • 12:44 - 12:47
    pour qu'elles puissent contribuer
    au continent.
  • 12:47 - 12:51
    Je crois fermement que
    lorsque nous ferons tout cela,
  • 12:51 - 12:54
    nous verrons que le récit
    d'une Afrique en croissance
  • 12:54 - 12:56
    n'est pas bidon.
  • 12:56 - 12:57
    C'est une tendance.
  • 12:58 - 13:02
    C'est une tendance, et si nous continuons,
    si nous libérons notre jeunesse,
  • 13:02 - 13:03
    si nous libérons nos femmes,
  • 13:03 - 13:05
    même si parfois nous faisons
    des pas en arrière,
  • 13:05 - 13:07
    ou des pas sur le côté,
  • 13:07 - 13:08
    mais la tendance est claire.
  • 13:08 - 13:11
    L'Afrique continuera à croître.
  • 13:11 - 13:14
    Je m'adresse aux entrepreneurs
    dans la salle,
  • 13:14 - 13:18
    investir dans l'Afrique n'est pas
    pour aujourd'hui, ou pour demain,
  • 13:18 - 13:21
    c'est n'est pas à court terme,
    mais à long terme.
  • 13:21 - 13:23
    Mais si vous n'investissez pas en Afrique,
  • 13:23 - 13:25
    alors vous louperez le coche
  • 13:25 - 13:29
    d'une des meilleures opportunités
    de croissance au monde.
  • 13:29 - 13:30
    Merci.
  • 13:30 - 13:34
    (Applaudissements)
  • 13:39 - 13:42
    Kelly Stoetzel : Vous avez parlé
    de corruption,
  • 13:42 - 13:45
    et vous êtes très connue
    pour militer contre la corruption.
  • 13:45 - 13:48
    Mais cela a eu des conséquences.
  • 13:48 - 13:51
    Certains ont contre-attaqué,
    et votre mère a été kidnappée.
  • 13:51 - 13:53
    Comment gérez-vous tout cela ?
  • 13:53 - 13:55
    Ngozi Okonjo-Iweala :
    Ça a été très difficile.
  • 13:55 - 14:00
    Merci d'aborder le sujet du kidnapping
    de ma mère.
  • 14:00 - 14:02
    C'est un sujet très difficile.
  • 14:02 - 14:06
    Mais ce que cela veut dire, c'est que
    quand vous combattez la corruption,
  • 14:06 - 14:10
    quand vous touchez aux poches
    de ceux qui volent de l'argent,
  • 14:10 - 14:12
    ils ne vous laissent pas en reste.
  • 14:12 - 14:15
    Ils ripostent, et ça devient un problème
    quand ils essaient de vous intimider,
  • 14:15 - 14:19
    est-ce que vous abandonnez,
    ou vous continuez ?
  • 14:19 - 14:22
    Est-ce que vous trouvez un moyen
    de résister et de riposter ?
  • 14:22 - 14:26
    La réponse des équipes
    avec lesquelles je travaille
  • 14:26 - 14:28
    est que nous devons continuer le combat.
  • 14:28 - 14:30
    Nous devons créer ces institutions.
  • 14:30 - 14:33
    Nous devons trouver des façons
    d'arrêter ces gens
  • 14:33 - 14:36
    de voler notre héritage pour le futur.
  • 14:36 - 14:38
    Donc c'est ce que nous avons fait.
  • 14:38 - 14:42
    Même si nous ne sommes plus
    au gouvernement, nous continuons la lutte.
  • 14:42 - 14:46
    Dans nos pays, personne,
    personne ne va combattre la corruption
  • 14:46 - 14:47
    pour nous, sinon nous.
  • 14:47 - 14:50
    Et donc, cela a des conséquences,
  • 14:50 - 14:52
    nous devons faire tout notre possible.
  • 14:52 - 14:55
    Mais je vous remercie, et remercie TED
    de nous donner la parole
  • 14:55 - 14:58
    pour qu'on leur dise
    qu'ils ne gagneront pas,
  • 14:58 - 15:01
    que nous ne serons pas intimidés.
  • 15:01 - 15:02
    Merci.
  • 15:02 - 15:03
    (Applaudissements)
  • 15:03 - 15:07
    KS : Merci pour votre présentation
    et votre important travail.
Title:
Comment l'Afrique peut continuer à croître
Speaker:
Ngozi Okonjo-Iweala
Description:

La croissance africaine est une vraie tendance, et non un coup de bol, affirme Ngozi Okonjo-Iweala, économiste et ex-ministre des finances du Nigeria. Dans cette conférence rafraîchissante par sa franchise, elle décrit les moteurs du progrès au sein du continent et souligne les huit défis auxquels les pays africains doivent faire face afin de créer un meilleur futur.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
15:23
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Gabriel Tallineau accepted French subtitles for How Africa can keep rising
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