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La transition énergétique : challenge de notre génération | Edouard RAFFIN | TEDxEMLYON

  • 0:15 - 0:18
    Est-ce que vous avez des écologistes
    dans votre entourage ?
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    Ils ne courent pas les rues.
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    Mais il y en a de plus en plus.
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    Dans mon entourage
    je suis le seul.
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    Je vous rassure, je le vis très bien.
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    Je n'ai pas réussi
    à les convaincre sur le tofu,
  • 0:27 - 0:30
    je ne comprends vraiment pas pourquoi.
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    La transition énergétique,
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    si vous avez rencontré un écologiste,
  • 0:35 - 0:36
    ces derniers mois,
  • 0:36 - 0:39
    vous avez forcément entendu
    parler de cette expression.
  • 0:39 - 0:43
    Malgré sa popularité et
    le tapage médiatique qu'on en a fait,
  • 0:43 - 0:46
    l'expression du changement climatique,
    de la transition énergétique
  • 0:46 - 0:48
    est assez méconnue voire trompeuse.
  • 0:48 - 0:51
    Et c'est ce qu'on va essayer
    d'éclaircir ce soir.
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    L'expérience humaine nous enseigne
    que tout travail requiert de la force.
  • 0:57 - 1:01
    Or pour démultiplier cette force,
    l'Homme a eu recours à des énergies.
  • 1:01 - 1:04
    Et l'approvisionnement en énergie est donc
    devenu une préoccupation majeure.
  • 1:04 - 1:07
    L'Homme a d'abord eu recours
    à sa propre force,
  • 1:07 - 1:10
    puis à celle des esclaves,
    des animaux, de la nature,
  • 1:10 - 1:12
    et après, il a eu recours
    aux énergies fossiles,
  • 1:12 - 1:17
    qui ont fourni une quantité de travail
    croissante avec l'emploi de machines.
  • 1:17 - 1:19
    C'était la révolution industrielle.
  • 1:19 - 1:24
    D'ailleurs à ce propos, savez-vous
    que nous avons changé d'âge géologique ?
  • 1:25 - 1:28
    Nous sommes entrés dans
    ce qu'on appelle « l'anthropocène »,
  • 1:28 - 1:32
    un concept partagé par une petite partie
    de la communauté scientifique maintenant.
  • 1:32 - 1:36
    L'anthropocène présuppose
    que toutes les activités humaines :
  • 1:36 - 1:39
    l'industrie, l'agriculture,
    la déforestation, la pollution,
  • 1:39 - 1:40
    la recherche d'énergie,
  • 1:40 - 1:44
    toutes ces activités humaines
    mises ensemble constituent en fait
  • 1:44 - 1:47
    une véritable
    force géophysique prédominante
  • 1:47 - 1:51
    capable de bouleverser
    les équilibres naturels.
  • 1:51 - 1:53
    Et je crois qu'il faut réellement
    prendre conscience
  • 1:53 - 1:56
    de cet impact écologique,
    de cette empreinte écologique.
  • 1:56 - 2:01
    En seulement quelques générations, ces
    activités humaines nous ont permis certes
  • 2:01 - 2:03
    d'accéder à un super niveau de vie,
  • 2:03 - 2:05
    mais elles nous ont mis dans le rouge.
  • 2:05 - 2:08
    Alors imaginez juste une seconde :
  • 2:08 - 2:11
    si tous, nous avions le niveau de vie
    d'un Américain moyen.
  • 2:11 - 2:15
    Il nous faudrait 5 planètes
    pour survivre avec toutes les ressources.
  • 2:15 - 2:16
    C'est impossible.
  • 2:16 - 2:20
    Sauf, bien sûr, partir à la conquête
    d'autres planètes dans l'univers.
  • 2:20 - 2:22
    Je sais que le thème
    est « nouvelles perspectives »,
  • 2:22 - 2:23
    mais on va laisser tout
  • 2:23 - 2:25
    ce qui est Guerre des Etoiles de côté.
  • 2:25 - 2:27
    On va se concentrer
    sur notre Terre,
  • 2:27 - 2:30
    celle qui nous nourrit et nous héberge.
  • 2:30 - 2:32
    C'est la Mère Nature.
  • 2:33 - 2:43
    En 2050, la population du monde
    va atteindre 9 milliards d'individus.
  • 2:44 - 2:46
    Les besoins énergétiques vont exploser.
  • 2:46 - 2:48
    Du coup, comment on va faire
  • 2:48 - 2:52
    pour offrir un niveau de développement
    sûr à chaque population ?
  • 2:52 - 2:54
    Il y en a qui répondent directement
    à cette question par :
  • 2:54 - 2:56
    « On a qu'à réduire
    la démographie mondiale ! »
  • 2:56 - 3:00
    Moi je suis pas contre encourager
    des politiques de natalité,
  • 3:00 - 3:02
    mais pour moi,
    à ce niveau-là,
  • 3:02 - 3:05
    la démographie,
    c'est pas le problème, ni la solution.
  • 3:05 - 3:08
    Le problème fondamental, c'est
    le modèle de développement qu'on choisit.
  • 3:08 - 3:12
    Or le modèle de développement
    repose sur un système énergétique.
  • 3:12 - 3:17
    Et on tire notre énergie de la nature,
    donc, de notre choix énergétique,
  • 3:17 - 3:21
    on choisit de conserver ou
    de saccager la planète.
  • 3:21 - 3:23
    Je prends un exemple très simple,
    pour illustrer
  • 3:23 - 3:27
    l'impact des activités humaines
    sur les écosystèmes :
  • 3:27 - 3:28
    le changement climatique.
  • 3:28 - 3:31
    Vous savez, ce que c'est
    le changement climatique,
  • 3:31 - 3:32
    avec l'effet de serre.
  • 3:32 - 3:33
    Très bien.
  • 3:33 - 3:37
    Le changement climatique, selon les
    endroits du globe, a différents effets.
  • 3:37 - 3:40
    La fonte des glaciers,
    l'élévation du niveau des mers,
  • 3:40 - 3:43
    des sécheresses ici,
    des inondations là-bas,
  • 3:43 - 3:46
    et puis il y a l'augmentation
    de la fréquence de ce qu'on appelle
  • 3:46 - 3:47
    les phénomènes climatiques extrêmes.
  • 3:47 - 3:51
    Je prends un exemple
    tout à fait au hasard : les typhons.
  • 3:52 - 3:54
    Les Philippines connaissent
    bien les typhons,
  • 3:54 - 3:57
    ils viennent d'en subir deux
    en l'espace d'un an.
  • 3:57 - 4:00
    Ce qui a poussé d'ailleurs
    le délégué philippin
  • 4:00 - 4:02
    aux Nations Unies en charge du climat,
  • 4:02 - 4:05
    lundi de cette semaine,
    à dire cette phrase :
  • 4:05 - 4:07
    « Le changement climatique
    implique un futur
  • 4:07 - 4:10
    où les supers typhons ne
    seront plus un événement
  • 4:10 - 4:12
    qui se produit une fois par siècle. »
  • 4:12 - 4:14
    C'est ça, le changement climatique.
  • 4:14 - 4:17
    C'est d'abord une réalité,
    et ensuite des risques,
  • 4:17 - 4:19
    des risques économiques,
    qui se comptent en milliards,
  • 4:19 - 4:21
    et ensuite des coûts humains.
  • 4:21 - 4:24
    Le changement climatique va
    nous faire prendre conscience
  • 4:24 - 4:26
    que l'heure n'est plus
    à la réflexion mais à l'action.
  • 4:26 - 4:28
    Et là on retombe sur nos pattes :
  • 4:28 - 4:31
    pour agir, on implique directement
    le système énergétique.
  • 4:32 - 4:35
    Parce que pour réduire
    les émissions de gaz à effet de serre,
  • 4:35 - 4:39
    il faut qu'on bannisse rapidement
    l'utilisation des énergies fossiles
  • 4:39 - 4:42
    qui sont responsables
    de l'émission de ces gaz.
  • 4:42 - 4:44
    Pourquoi je dis rapidement ?
  • 4:44 - 4:48
    Rapidement parce que le système climatique
    est à un tel point de bascule aujourd'hui,
  • 4:48 - 4:50
    qu'il nous reste
    moins de 10 ans pour agir.
  • 4:50 - 4:52
    C'est la communauté
    scientifique qui le dit.
  • 4:52 - 4:55
    Moins de 10 ans pour agir,
    pour changer la trajectoire.
  • 4:55 - 4:57
    Je sais, ça sonne
    un petit peu catastrophiste,
  • 4:57 - 4:59
    mais je vous rassure
    tout de suite :
  • 4:59 - 5:02
    moi je pratique
    le catastrophisme éclairé.
  • 5:03 - 5:07
    Et le catastrophisme éclairé,
    vous pouvez perdre votre naïveté,
  • 5:07 - 5:09
    mais ça ne vous empêche pas
    de rester optimiste,
  • 5:09 - 5:12
    et c'est d'ailleurs bien
    l'objet de mon discours.
  • 5:13 - 5:15
    Donc pour résumer le constat :
  • 5:15 - 5:20
    considérant que les besoins
    énergétiques vont exploser,
  • 5:21 - 5:24
    vous avez les pays émergents,
    avec leurs millions
  • 5:24 - 5:27
    de personnes des classes moyennes
    qui sortent de la pauvreté,
  • 5:27 - 5:30
    qui arrivent au grand galop
    pour doper leurs conditions de vie.
  • 5:30 - 5:32
    Vous avez nous,
    les pays riches et développés
  • 5:32 - 5:35
    qui allons essayer
    de garder notre niveau de vie,
  • 5:35 - 5:38
    et puis derrière, vous avez
    deux milliards de personnes,
  • 5:38 - 5:41
    qui aspirent légitimement à accéder
    à un service énergétique moderne.
  • 5:41 - 5:43
    Donc les besoins vont exploser.
  • 5:43 - 5:48
    Considérant en outre,
    notre boulimie pour les énergies fossiles,
  • 5:48 - 5:50
    et considérant enfin
    que ces énergies fossiles
  • 5:50 - 5:52
    bouleversent les équilibres naturels,
  • 5:52 - 5:56
    il faut changer de modèle énergétique,
    c'est une nécessité absolue.
  • 5:56 - 5:59
    Voilà pourquoi on parle
    de transition énergétique.
  • 5:59 - 6:04
    Alors la transition énergétique,
    en fait elle n'a pas commencé.
  • 6:05 - 6:09
    Il n'y a aucune énergie qui s'est
    substituée à une autre pour l'instant.
  • 6:09 - 6:12
    On a développé
    des énergies nouvelles, renouvelables,
  • 6:12 - 6:15
    mais elles se sont superposées
    aux anciennes polluantes.
  • 6:15 - 6:16
    On est d'accord.
  • 6:16 - 6:18
    Alors justement,
    faisons un petit tour
  • 6:18 - 6:22
    par le mix énergétique,
    notre mix énergétique du futur.
  • 6:22 - 6:24
    Et commençons par les énergies fossiles.
  • 6:26 - 6:27
    Le pétrole, tout d'abord.
  • 6:27 - 6:30
    Le pétrole, c'est facile :
    les gisements s'épuisent,
  • 6:30 - 6:32
    c'est le fameux pic pétrolier :
    dans moins de 50 ans,
  • 6:32 - 6:35
    il ne devrait plus rester
    de pétrole sur Terre.
  • 6:36 - 6:38
    Le charbon.
  • 6:38 - 6:41
    Le charbon connaît actuellement
    un fort développement.
  • 6:41 - 6:46
    C'est un vieux roi qui va redevenir
    dès 2017 certainement
  • 6:46 - 6:49
    l'énergie la plus utilisée sur Terre
    devant le pétrole.
  • 6:49 - 6:53
    Or le charbon, c'est une roche
    sédimentaire, composée de carbone,
  • 6:53 - 6:57
    et son extraction, son utilisation
    relâchent des tonnes et des tonnes de CO2.
  • 6:57 - 7:01
    Donc dans la lutte pour le
    changement climatique, le charbon : exit.
  • 7:03 - 7:04
    Le gaz : le gaz naturel tout d'abord.
  • 7:04 - 7:07
    Il émet lui aussi du CO2 et du méthane.
  • 7:07 - 7:10
    Mais vraisemblablement,
    dans le mix énergétique de demain,
  • 7:10 - 7:13
    le gaz va conserver un rôle important.
  • 7:13 - 7:16
    Par contre à l'inverse,
    les gaz non-conventionnels,
  • 7:16 - 7:18
    ça c'est l'actualité,
    c'est les gaz de schiste.
  • 7:18 - 7:20
    Sur les gaz de schiste,
    il n'y a pas de débat :
  • 7:20 - 7:24
    c'est aussi émissif que le charbon,
    et ça pollue les nappes phréatiques.
  • 7:24 - 7:27
    Donc les gaz de schiste, pas question.
  • 7:28 - 7:31
    Après vient l'épineux sujet du nucléaire.
  • 7:31 - 7:35
    Le nucléaire, il y a la fission nucléaire,
    et la fusion nucléaire.
  • 7:37 - 7:39
    On est d'accord que le nucléaire
    n'émet pas de carbone.
  • 7:39 - 7:43
    Mais il a d'autres inconvénients...
    beaucoup trop d'inconvénients.
  • 7:45 - 7:48
    Tout d'abord, c'est l'inflation
    des coûts de sécurité
  • 7:48 - 7:50
    qui vont faire grimper
    le prix du kilowatt-heure.
  • 7:50 - 7:52
    Ensuite vous avez
    tout un tas d'accidents,
  • 7:52 - 7:54
    de risques d'accidents,
    comme Fukushima,
  • 7:54 - 7:58
    et enfin, vous avez les tonnes
    de déchets radioactifs qu'on laisse,
  • 7:58 - 8:00
    et c'est dire
    aux générations futures
  • 8:00 - 8:02
    « Débrouillez-vous avec ça ! »
  • 8:02 - 8:06
    Donc avec ces trois arguments,
    on doit sortir du nucléaire.
  • 8:06 - 8:09
    Après, il reste donc le projet
    de fusion nucléaire.
  • 8:09 - 8:15
    Mais le programme ITER connaît
    des difficultés colossales techniquement,
  • 8:15 - 8:19
    et ce qui est dénoncé surtout,
    c'est son coût pharaonique : 20 milliards.
  • 8:19 - 8:22
    Moi je veux bien qu'on donne 20 milliards
    à un budget public
  • 8:22 - 8:27
    pour au contraire développer la recherche
    des énergies renouvelables.
  • 8:27 - 8:30
    Donc la fusion nucléaire
    pour l'instant est hors de portée.
  • 8:30 - 8:34
    Alors les énergies renouvelables,
    vont-elles ou pas,
  • 8:34 - 8:37
    nous permettre de vivre durablement ?
  • 8:37 - 8:40
    Tout d'abord, on a
    les panneaux solaires thermiques
  • 8:40 - 8:43
    et les cellules photovoltaïques.
  • 8:43 - 8:45
    Dans le futur en 2030,
    ce sera banal, y'en aura partout.
  • 8:45 - 8:48
    Après il y a peut-être une limite
    qui sera atteinte,
  • 8:48 - 8:50
    puisque que les cellules photovoltaïques
  • 8:50 - 8:54
    sont fabriquées à base de silicium,
    et le silicium provient
  • 8:54 - 8:57
    des terres rares en Chine
    qui devraient manquer dans le futur.
  • 8:57 - 8:59
    Après on a les éoliennes.
  • 8:59 - 9:03
    Les éoliennes, il y en aura partout,
    comme des moulins tournants
  • 9:03 - 9:05
    et battant la cadence du monde,
  • 9:05 - 9:10
    de la petite éolienne au fond du jardin,
    jusqu'à l'aérogénérateur géant
  • 9:10 - 9:14
    dont les pâles dépasseront
    50 mètres, il y en aura partout.
  • 9:14 - 9:17
    Partout là où le vent
    sera fort et régulier.
  • 9:17 - 9:23
    Les éoliennes, comme le solaire,
    sont des énergies intermittentes.
  • 9:23 - 9:26
    Le vent ne souffle pas tout le temps,
    le soleil ne brille pas tout le temps.
  • 9:26 - 9:28
    Il faut pouvoir stocker leur énergie.
  • 9:28 - 9:31
    Pour l'instant, on ne sait pas bien
    faire encore ce stockage-là.
  • 9:31 - 9:35
    Donc on utilise des systèmes D :
    il y a la méthanisation
  • 9:35 - 9:39
    mais il y a d'autres procédés
    comme les systèmes STEP,
  • 9:39 - 9:42
    les Système de Transfert
    d'Énergie par Pompage.
  • 9:42 - 9:46
    C'est très simple, et ça marche,
    vous prenez de l'eau en aval,
  • 9:46 - 9:48
    et vous créez
    un bassin artificiel en amont.
  • 9:48 - 9:51
    En période de fort vent,
    vous utilisez les surplus d'énergie
  • 9:51 - 9:54
    pour pomper l'eau aval jusqu'en amont,
  • 9:54 - 9:57
    et en période de forte demande,
    quand il n'y a plus de vent,
  • 9:57 - 10:01
    vous relâchez cette eau qui à travers
    des turbines hydrauliques classiques,
  • 10:01 - 10:03
    va pouvoir compenser.
  • 10:05 - 10:08
    Après, on a tout un tas d'énergies,
  • 10:08 - 10:12
    comme l'hydroélectricité qui est déjà
    fort développée, la géothermie également,
  • 10:12 - 10:15
    et puis il y a un tas d'énergies
    plus expérimentales,
  • 10:15 - 10:18
    comme l'énergie de la houle, de la marée,
    ou les hydroliennes immergées.
  • 10:18 - 10:22
    Mais dans le futur,
    elles seront exploitées a minima.
  • 10:22 - 10:25
    Donc en fait vous le voyez,
    les énergies renouvelables offrent
  • 10:25 - 10:26
    des tas de possibilités.
  • 10:26 - 10:29
    Dans le futur, elles seront déployées
    au maximum, partout,
  • 10:29 - 10:32
    en fonction de leurs spécificités.
  • 10:32 - 10:36
    Mais les énergies renouvelables
    ne répondent pas à cette question :
  • 10:36 - 10:38
    « Si nos besoins énergétiques
    augmentent sans cesse,
  • 10:39 - 10:44
    suffiront-elles à compenser la
    mise à l'écart des énergies fossiles ? »
  • 10:44 - 10:49
    Si on veut bannir ces énergies polluantes
    de notre mix énergétique futur,
  • 10:49 - 10:54
    il faut deux choses : se concentrer
    sur les économies d'énergie,
  • 10:54 - 10:57
    et sur la non-consommation.
  • 10:59 - 11:04
    Efficacité, sobriété, ça c'est les
    deux clés de la transition énergétique.
  • 11:04 - 11:06
    Au niveau de l'efficacité énergétique,
  • 11:06 - 11:09
    les gains d'efficacité, on peut
    en faire dans tous les secteurs,
  • 11:09 - 11:13
    industrie, sidérurgie, agriculture,
    transport, électroménager,
  • 11:13 - 11:14
    façon de travailler, habitat,
  • 11:14 - 11:16
    on peut en faire dans tous les secteurs.
  • 11:16 - 11:18
    Au niveau de l'habitat,
    c'est un bon exemple.
  • 11:18 - 11:21
    Vous connaissez tous
    les bâtiments à basse consommation.
  • 11:21 - 11:23
    Les bâtiments à basse consommation
    c'est très simple,
  • 11:23 - 11:27
    ils utilisent ce qu'on appelle
    des conceptions bio-climatiques,
  • 11:27 - 11:30
    vous construisez votre bâtiment en
    fonction de l'orientation de la lumière,
  • 11:30 - 11:35
    ou vous favorisez l'isolation maximale,
    des façades, des murs, du sol, du plafond.
  • 11:35 - 11:39
    C'est très simple, et avec ces bâtiments,
    vous réalisez 80% d'économies d'énergie,
  • 11:39 - 11:41
    ce n'est pas rien.
  • 11:41 - 11:45
    80% d'énergie par rapport
    aux bâtiments réglementaires normaux.
  • 11:45 - 11:48
    Il y a d'autres choses,
    les bâtiments à énergie positive,
  • 11:48 - 11:50
    ça, ce sont de véritables
    petits bijoux de technologie,
  • 11:50 - 11:53
    et comme leur nom l'indique,
    ils produisent plus d'électricité
  • 11:53 - 11:55
    qu'ils n'en consomment.
  • 11:55 - 11:59
    Après il y a d'autres exemples,
    comme les réseaux intelligents :
  • 11:59 - 12:00
    les smart grids.
  • 12:00 - 12:02
    Vous connaissez tous
    cette expression, c'est super,
  • 12:02 - 12:04
    ça a des gains d'efficacité énormes.
  • 12:04 - 12:07
    Les smart grids n'existent pas,
    ils sont en développement,
  • 12:07 - 12:13
    mais ce sont des réseaux d'électricité qui
    grâce à l'utilisation intelligente
  • 12:13 - 12:16
    des nouvelles technologies informatiques,
  • 12:16 - 12:18
    vont pouvoir gérer en direct,
    de manière équilibrée,
  • 12:18 - 12:21
    la production, la distribution,
    la consommation.
  • 12:21 - 12:23
    Vous avez des smart grids
    à échelle locale,
  • 12:23 - 12:25
    vous avez même
    des super smart grids,
  • 12:25 - 12:27
    à échelle européenne, par exemple,
  • 12:27 - 12:29
    où vous allez connecter
    dans un maillage très fin
  • 12:29 - 12:34
    les énergies hydroélectriques de Norvège,
    la biomasse en Allemagne,
  • 12:34 - 12:38
    avec les éoliennes en France,
    et les panneaux solaires en Italie.
  • 12:38 - 12:41
    Tout ça connecté pour équilibrer
    les mix énergétiques.
  • 12:43 - 12:49
    Mais les gains d'efficacité en fait
    ne mènent nulle part tout seuls.
  • 12:49 - 12:52
    Je prends un exemple :
    un jour je me souviens,
  • 12:52 - 12:55
    un membre de ma famille
    était venu me voir, en me disant :
  • 12:55 - 12:57
    « J'ai acheté une nouvelle voiture. »
  • 12:57 - 13:00
    Vous savez ces nouvelles voitures,
    ces voitures hybrides.
  • 13:00 - 13:04
    Et il pensait avoir fait
    un pas colossal pour la planète.
  • 13:04 - 13:06
    Non, non.
  • 13:06 - 13:08
    Les énergies aujourd'hui
    avec les voitures,
  • 13:08 - 13:10
    oui on fait des gains
    de consommation,
  • 13:10 - 13:12
    mais elles sont plus lourdes,
    plus puissantes.
  • 13:12 - 13:14
    Si vous les utilisez
    plus souvent,
  • 13:14 - 13:16
    en fait vous amputez
    tous ces gains.
  • 13:16 - 13:19
    Tout ça pour dire, que l'efficacité
    énergétique ne mène nulle part
  • 13:19 - 13:22
    si dans le même temps,
    on ne réduit pas notre consommation.
  • 13:22 - 13:24
    Et c'est ça en fait la clé.
  • 13:24 - 13:27
    La clé c'est la sobriété :
    éviter de consommer.
  • 13:27 - 13:30
    La meilleure énergie,
    c'est celle qu'on ne consomme pas.
  • 13:30 - 13:33
    La meilleure énergie,
    c'est celle dont on n'a pas besoin.
  • 13:33 - 13:38
    Ça implique des changements radicaux,
    on en a bien conscience.
  • 13:38 - 13:41
    Faut changer toutes vos petites
    habitudes de consommation.
  • 13:41 - 13:45
    Mais avec l'éducation, avec les échanges,
    il faut convaincre, éduquer, initier
  • 13:45 - 13:47
    tout le monde peut le faire.
  • 13:47 - 13:50
    On peut tous réduire
    massivement notre consommation.
  • 13:50 - 13:53
    La ville de demain,
    si on imaginait,
  • 13:53 - 13:54
    car les villes
    sont en première ligne
  • 13:54 - 13:56
    pour la transition énergétique,
  • 13:56 - 13:59
    le côté délocalisé de la transition
    est très important.
  • 13:59 - 14:02
    Si on imaginait la ville de demain,
    ça dépend où on se situe dans le monde,
  • 14:02 - 14:04
    mais nous on est en Europe,
  • 14:04 - 14:07
    donc on imagine une ville
    classique européenne moyenne.
  • 14:07 - 14:12
    Demain en 2030-2050,
    tous les centres urbains seront piétons.
  • 14:12 - 14:15
    On va favoriser
    les transports en communs, le vélo.
  • 14:15 - 14:18
    Au niveau de vos
    déplacements logement-travail,
  • 14:18 - 14:20
    il n'y aura plus à faire tout ça,
  • 14:20 - 14:23
    grâce aux nouvelles technologies
    de la communication on pourra
  • 14:23 - 14:27
    favoriser le co-working,
    on pourra travailler depuis chez soi,
  • 14:27 - 14:30
    et utiliser tous ces outils
    pour rester efficace.
  • 14:30 - 14:32
    Il y aura autour des villes
    des ceintures agricoles,
  • 14:32 - 14:35
    de consommation locale.
  • 14:35 - 14:40
    On aura également tous
    des vélos, on consommera local.
  • 14:41 - 14:44
    Ces réductions, on peut tous les faire.
  • 14:44 - 14:48
    Et il y a un exemple qui illustre
    très bien ça, c'est la ville de Totnes.
  • 14:48 - 14:51
    C'est assez connu,
    c'est dans le sud de l'Angleterre,
  • 14:51 - 14:52
    vous connaissez tous.
  • 14:52 - 14:55
    Peut-être que les fans de musique
    connaissent puisque Metronomy
  • 14:55 - 14:57
    vient de Totnes,
  • 14:57 - 14:59
    mais à part leur rock-électro et les pubs,
  • 14:59 - 15:02
    Totnes est la pionnière du mouvement
    des villes en transition.
  • 15:02 - 15:05
    Un exemple qui a fait beaucoup d'enfants,
  • 15:05 - 15:08
    puisque maintenant vous avez
    des centaines de localités dans le monde
  • 15:08 - 15:11
    qui ont adopté des plans de transition.
  • 15:11 - 15:16
    Vous avez Portland, Vancouver,
    Malmö, Copenhague,
  • 15:16 - 15:20
    en France il y a Nantes, même en France,
    on fait la transition énergétique
  • 15:20 - 15:22
    à l'échelle des villes.
  • 15:22 - 15:24
    Au niveau du Nord-Pas-de-Calais,
    je sais pas si vous savez
  • 15:24 - 15:26
    le Nord-Pas-de-Calais
    met en place
  • 15:26 - 15:29
    un grand plan pluriannuel de transition.
  • 15:29 - 15:31
    Et même la Chine,
    c'est quand même pour dire,
  • 15:31 - 15:36
    même la Chine met en place des plans
    de villes à basse consommation de carbone.
  • 15:37 - 15:39
    Des initiatives, il y en a partout.
  • 15:39 - 15:42
    Voyagez, allez à la rencontre des acteurs,
  • 15:42 - 15:46
    vous ressortirez
    avec mille possibilités inspirantes.
  • 15:47 - 15:50
    Si je devais résumer ce soir,
  • 15:51 - 15:55
    si on devait conclure,
    je dirais que le 20ème siècle,
  • 15:55 - 15:58
    son modèle et son opulence
    sont à l'agonie.
  • 15:59 - 16:02
    Il faut se révolter contre ce
    vieux modèle, pour en créer un autre.
  • 16:02 - 16:04
    Le changement sera radical
    pour notre génération.
  • 16:04 - 16:06
    Mais moi personnellement,
    je suis très excité
  • 16:06 - 16:08
    par l'idée de vivre
    ces changements,
  • 16:08 - 16:09
    et d'en être les acteurs.
  • 16:09 - 16:12
    Il y a des centaines de pionniers
    qui ont tracé les lignes,
  • 16:12 - 16:16
    qui ont déjà fait un travail énorme
    de prospective, maintenant, action.
  • 16:16 - 16:19
    Mobilisons notre intelligence
    personnelle et collective.
  • 16:19 - 16:22
    Mobilisons notre énergie,
    notre vision, notre savoir-faire.
  • 16:22 - 16:26
    Dans tous les secteurs, à tous les postes,
    on peut faire cette transition-là.
  • 16:28 - 16:30
    Et peut-être que
    comme disait tout à l'heure
  • 16:30 - 16:32
    le premier intervenant,
  • 16:32 - 16:35
    peut-être qu'on redonnerait du sens
    au mot « progrès ».
  • 16:35 - 16:39
    Si on arrivait effectivement à
    construire une transition,
  • 16:39 - 16:41
    avec toujours
    ce catastrophisme éclairé,
  • 16:41 - 16:44
    et plein de créativité,
    qui nous permettrait au 21ème siècle
  • 16:44 - 16:48
    de pouvoir faire survivre
    plus de 6 milliards d'êtres humains.
  • 16:48 - 16:50
    Et c'est ça, le challenge
    de notre génération :
  • 16:50 - 16:52
    arriver à bâtir cette transition,
  • 16:53 - 16:57
    mettre en œuvre, ensemble,
    le futur qui s'amorce.
  • 16:58 - 17:00
    Merci.
Title:
La transition énergétique : challenge de notre génération | Edouard RAFFIN | TEDxEMLYON
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Futur avocat au barreau de Lyon, Édouard a commencé à explorer des idées de développement durable et de justice sociale en étudiant le droit à l'université. Ses premiers pas ont consisté à soulever l'intérêt des autres étudiants du campus. Par la suite, il est devenu Vice-Président du RÉseau Français des Étudiants pour le Développement Durable (REFEDD) où il a poursuivi son exploration d'idées de transition énergétique et a travaillé avec des organisations non-gouvernementales, des ministres, et des étudiants de milieux différents. En parallèle, Édouard a étudié la gestion du développement durable et de la transition énergétique à la Business School de Toulouse. Il a assisté en 2012 à la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement de Rio, où il a agrandi son réseau et appris plus concernant les problèmes internationaux d'environnement. Édouard se concentre à présent sur la conférence des Nations Unies sur le climat qui aura lieu en décembre 2015 au Bourget. Il tente de mobiliser les jeunes Français à s'unir à l'occasion du forum des Nations Unies et de répandre le plus possible ce mouvement de transition auprès des jeunes.

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:07

French subtitles

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