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Pythonneries - Making Of 8

  • 0:06 - 0:06
    Bonjour,
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    Je pense que l’exemple de la fin de la vidéo
    précédente avec les ensembles où j’alternais
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    formes et images illustre assez bien ma philosophie:
    j’aime ce qui ne se voit pas. Personne n’a
  • 0:18 - 0:21
    jamais fait sur Youtube la moindre remarque
    sur ma manière d’utiliser Powerpoint, et
  • 0:21 - 0:25
    je crois que peu de gens réalisent que ce
    que je fais en amphi ou en séminaire c’est
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    exactement la même chose – d’ailleurs,
    des extraits de mes cours ou séminaires se
  • 0:28 - 0:33
    retrouvent sur Youtube et réciproquement.
    Quand il s’agit de donner un peu de vie
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    à ses présentations, la clef est de considérer
    le mouvement comme une partie intégrale du
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    narratif, et pas comme un “truc” pour
    essayer d’insuffler un peu de vie là où
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    il n’y en a pas. La manière de le démontrer
    est peut-être par un contre-exemple.
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    J’ai assisté il y a longtemps en Californie
    à une présentation informatique par un conférencier
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    jeune et enthousiaste, qui avait de l’humour,
    et connaissait très bien son sujet. Il a
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    juste commis une faute, mais majeure: il avait
    choisi d’enchaîner ses slides avec des
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    transitions aléatoires, et cela a donné
    à peu près ceci. Lui-même semblait surpris.
  • 1:06 - 1:12
    Cela aurait dû être une des bonnes présentations
    de la conférence, et tout ce que j’ai retenu
  • 1:12 - 1:18
    c’est cette erreur des transitions aléatoires.
    On ne voyait que cela. En fait j’en suis
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    resté traumatisé, au point que par la suite,
    pendant de nombreuses années, je n’ai jamais
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    employé une transition.
    Mon point de vue a changé un jour où je
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    voulais parler réseaux, et expliquer que
    dans un réseau informatique, au moins avec
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    le protocole TCP/IP, tout est envoyé par
    petits paquets, à peu près deux par page
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    de texte, et quand on veut envoyer quelque
    chose de gros, c’est découpé à un bout
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    et réassemblé à l’autre.
    Pour représenter le réseau, une forme de
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    cylindre, que j’ai basculée et colorée
    avec un dégradé pour avoir davantage le
  • 1:46 - 1:51
    côté “tuyau”. Quelque chose de gros?
    N’ayons pas peur des clichés, j’ai trouvé
  • 1:51 - 1:58
    un clipart sympa d’éléphant, cela fait
    l’affaire. Mon but, c’était donc de remettre
  • 1:58 - 2:02
    l’éléphant à l’autre bout, et d’avoir
    une animation “sortie” pour l’éléphant
  • 2:02 - 2:07
    de gauche et une animation “entrée” simultanée
    de même type pour l’éléphant de droite,
  • 2:07 - 2:10
    qui ferait passer l’idée démontage/remontage.
  • 2:10 - 2:17
    Et là je me suis retrouvé sec. Le fondu?
    Cela ne fonctionne pas, le message ne part
  • 2:17 - 2:21
    pas en vapeur.
    La dissolution, cela ne fonctionne pas non
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    plus, cela fait poudre de perlimpinpin. L’échiquier
    était un peu mieux, mais cela n’a pas le
  • 2:27 - 2:29
    côté un peu aléatoire que je cherchais,
    comme les paquets n’arrivent pas forcément
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    dans le bon ordre.
    Je ne me rappelle pas pourquoi j’ai fait
  • 2:32 - 2:38
    des essais avec des transitions, mais je vais
    vous montrer avec deux autoportraits de Rembrandt,
  • 2:38 - 2:43
    réalisés à 40 ans d’intervalle, ce sur
    quoi je suis tombé: la transition “dissolution”
  • 2:43 - 2:46
    n’avait rien à voir avec l’animation
    “dissolution”.
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    Et je me suis dit: “mais qu’est-ce que
    ça donne si au lieu de mettre mes deux éléphants
  • 2:51 - 2:56
    sur la même slide je les mets sur deux slides
    différentes avec la deuxième slide arrivant
  • 2:56 - 3:00
    en dissolution?”.
    Et bien je vais vous le montrer. Voilà ce
  • 3:00 - 3:03
    que cela donne, et c’est exactement l’effet
    que je cherchais.
  • 3:03 - 3:09
    Ce qui m’a sur le moment surpris, c’est
    que le tuyau ne semble absolument pas affecté.
  • 3:09 - 3:13
    En fait, la transition n’est visible que
    sur ce qui n’est pas commun aux deux slides.
  • 3:13 - 3:18
    Cela n’a rien d’étonnant avec l’absence
    de transition ou le fondu; mais j’ai brusquement
  • 3:18 - 3:21
    compris qu’il y avait d’autres transitions
    qui pouvaient ne pas se voir comme le passage
  • 3:21 - 3:27
    d’une slide à l’autre, mais comme une
    animation particulière. Leur caractéristique,
  • 3:27 - 3:30
    c’est que si j’ai deux slides qui se suivent
    avec des éléments communs et si je définis
  • 3:30 - 3:34
    cette transition pour la deuxième slide,
    l’enchaînement n’affectera pas ce qui
  • 3:34 - 3:41
    est commun. En fait, si j’avais deux slides
    successives strictement identiques, je ne
  • 3:41 - 3:42
    verrais rien.
  • 3:42 - 3:44
    Je ne savais pas comment nommer ces transitions,
    et ce que je vous propose c’est d’employer
  • 3:44 - 3:48
    un adjectif emprunté aux mathématiques et
    de les appeler des transitions idempotentes.
  • 3:48 - 3:53
    En math, un élément idempotent est un élément
    qui ne change rien pour une opération donnée,
  • 3:53 - 3:58
    comme 0 pour l’addition ou 1 pour la multiplication.
    Une transition idempotente est une transition
  • 3:58 - 4:01
    invisible entre deux slides identiques.
  • 4:01 - 4:06
    Les transitions idempotentes permettent dans
    un certain nombre de cas d’utiliser indifféremment
  • 4:06 - 4:09
    animation ou transition, et les implications
    pratiques sont nombreuses.
  • 4:09 - 4:14
    Par exemple, supposons, une fois n’est pas
    coutume, que l’on ait à mentionner trois
  • 4:14 - 4:18
    points. Cela peut-être l’annonce du plan
    de la présentation, ou un rappel de ce que
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    l’on a vu d’important. Evidemment, principe
    fondamental, on ne va pas balancer la slide
  • 4:24 - 4:28
    et laisser tout le monde lire avant que l’on
    ait eu la chance d’en placer une. Le réflexe
  • 4:28 - 4:33
    normal, c’est d’utiliser les animations.
    On va donc sélectionner le texte, et dans
  • 4:33 - 4:38
    le menu des animations aller choisir “apparaître”.
    On pourrait aussi bien choisir le fondu. Sauf
  • 4:38 - 4:41
    que bien sûr tout voir apparaître en même
    temps n’est pas ce que l’on veut. On va
  • 4:41 - 4:46
    donc aller sur ce qui s’appelle chez moi
    “reorder”, sélectionner l’effet et,
  • 4:46 - 4:50
    dans les options d’animation de texte, dire
    que l’on ne veut pas voir tout surgir d’un
  • 4:50 - 4:56
    coup mais par paragraphe. Cette fois, chaque
    clic fera surgir un paragraphe que l’on
  • 4:56 - 5:01
    pourra commenter. Il y a une option qui est
    encore mieux, qui permet de mettre l’accent
  • 5:01 - 5:06
    sur le paragraphe courant. Dans les options
    d’effet, je vais dire d’atténuer après
  • 5:06 - 5:10
    l’animation, ce qui se dit “to dim”
    en anglais. Je peux choisir une couleur, de
  • 5:10 - 5:14
    manière à ce que le texte passé soit toujours
    là mais se fonde davantage dans la slide.
  • 5:14 - 5:20
    Voilà ce que cela donne, et il y a deux problèmes,
    certes pas insolubles, mais qui compliquent
  • 5:20 - 5:23
    les choses: d’une part, par défaut l’option
    d’atténuation s’applique à tout, et
  • 5:23 - 5:28
    je me sens un peu idiot quand tout est atténué.
    Je ne veux pas atténuer le dernier paragraphe,
  • 5:28 - 5:33
    après lui je dois passer directement à la
    slide suivante. Et l’autre problème, c’est
  • 5:33 - 5:36
    comment faire si par exemple on veut faire
    apparaître une image différente à côté
  • 5:36 - 5:40
    du paragraphe dont on parle?
    Tout ceci peut se résoudre beaucoup plus
  • 5:40 - 5:44
    facilement avec des animations idempotentes.
    Comment vais-je faire?
  • 5:44 - 5:49
    Je prends ma slide, sans la moindre animation,
    et je la copie autant de fois que j’ai de
  • 5:49 - 5:52
    paragraphes. Sur la dernière slide, je mets
    tous les paragraphes sauf le dernier dans
  • 5:52 - 5:57
    la couleur d’atténuation, et sur les précédentes
    je supprime ce qui suit le paragraphe courant,
  • 5:57 - 6:04
    et mets les précédents dans la couleur d’atténuation.
    Pour enjoliver un peu, une image différente
  • 6:04 - 6:09
    chaque fois. A chaque slide sauf la première
    j’associe une transition idempotente. Très
  • 6:09 - 6:13
    facile à faire, bien plus facile que l’animation,
    et quand je mets en action le résultat est
  • 6:13 - 6:14
    irréprochable.
  • 6:14 - 6:20
    Pour toute la série de transitions qui sont
    disponibles, oubliez les qualificatifs “subtile”,
  • 6:20 - 6:25
    “excitante” (personnellement il m’en
    faut plus pour m’exciter) ou “dynamique”.
  • 6:25 - 6:30
    Le vrai qualificatif, c’est idempotente
    ou pas – est-ce que la transition va se
  • 6:30 - 6:36
    fondre dans mon narratif et être dans la
    continuité, ou va-t-elle marquer une rupture.
  • 6:36 - 6:41
    J’ai testé tout ce qui était disponible
    dans ma version de Powerpoint; dans les logos,
  • 6:41 - 6:47
    B représente la slide courante et A la slide
    qui la précède. J’ai marqué en vert tout
  • 6:47 - 6:52
    ce qui est idempotent, et en rouge tout ce
    qui ne l’est pas. Mention spéciale pour
  • 6:52 - 6:56
    le “push”, qui n’est pas vraiment idempotent
    mais qui est assez particulier et dont je
  • 6:56 - 7:01
    vais parler tout de suite. Aucune des dernières
    transitions, que je n’emploie pour la plupart
  • 7:01 - 7:04
    jamais, n’est idempotente.
  • 7:04 - 7:10
    Il est évident que quand on regarde les transitions
    sous cet angle, le concept de “slide”
  • 7:10 - 7:13
    n’a plus beaucoup de sens, et je préfère
    le remplacer par un concept de séquence,
  • 7:13 - 7:18
    une suite de slides en nombre indéfini qui
    s’enchaînent avec des transitions idempotentes.
  • 7:18 - 7:23
    J’avais déjà abordé le sujet dans la
    3ème vidéo de cette série, grâce à l’idempotence
  • 7:23 - 7:27
    on peut maintenir une continuité et donc
    rester dans le narratif. Pour moi, le fameux
  • 7:27 - 7:31
    concept “une slide, une idée” ne rime
    à rien et je crois que ce qui est intéressant
  • 7:31 - 7:35
    c’est “une séquence, une idée”, sachant
    que l’on peut avoir plusieurs illustrations
  • 7:35 - 7:38
    de l’idée, ou points de vue sur elle, dans
    la séquence.
  • 7:38 - 7:45
    Et les transitions qui ne sont pas idempotentes?
    Beaucoup ne me semblent pas vraiment indispensables,
  • 7:45 - 7:48
    mais certaines ont leur place pour marquer
    les grandes ruptures si plusieurs sujets assez
  • 7:48 - 7:52
    différents sont abordés, ou si vous faites
    une parenthèse. Pour les plus petites ruptures,
  • 7:52 - 7:56
    une transition idempotente (et de préférence
    l’absence de transition) fera parfaitement
  • 7:56 - 8:00
    l’affaire si les éléments sur la slide
    changent tous.
  • 8:00 - 8:05
    La grande rupture typique c’est pour moi,
    quand je donne un séminaire sur une demi-journée
  • 8:05 - 8:11
    ou plus, la pause que je dois ménager au
    bout de 60 à 90 minutes. Si l’organisateur
  • 8:11 - 8:14
    du séminaire a bien préparé la chose, c’est
    café et petits gâteaux, sinon c’est la
  • 8:14 - 8:19
    machine à café ...
    En général, j’utilise les transitions
  • 8:19 - 8:22
    très visibles par paire, avec des mouvements
    inversés.
  • 8:22 - 8:28
    J’ai mentionné précédemment que j’élaborerais
    sur la transition “push”, qui est assez
  • 8:28 - 8:35
    spéciale. Nancy Duarte aime beaucoup le “push”,
    et je vais essayer d’illustrer comment elle
  • 8:35 - 8:39
    l’utilise. Tout d’abord, commençons par
    le drapeau suédois. Pourquoi le drapeau suédois?
  • 8:39 - 8:43
    A cause de la “croix nordique” que l’on
    retrouve sur tous les drapeaux scandinaves
  • 8:43 - 8:47
    et qui va de bord à bord, vous allez tout
    de suite voir ce qui m’a plu en elle, et
  • 8:47 - 8:50
    parce que contrairement à la Norvège ou
    à l’Islande il n’y a que deux couleurs,
  • 8:50 - 8:53
    donc c’est plus simple, et ces deux couleurs
    se prêtent mieux à une présentation Powerpoint
  • 8:53 - 8:59
    que celle de la Finlande ou du Danemark. Si
    l’on est en Suède et que l’on va vers
  • 8:59 - 9:05
    le nord, loin, loin, on arrive au pôle. Redescendons
    au sud, et poussons à l’ouest, et nous
  • 9:05 - 9:09
    tombons sur les vikings norvégiens. La Suède
    a eu ses vikings, mais contrairement aux Danois
  • 9:09 - 9:12
    et aux Norvégiens ils poussaient davantage
    vers la Russie et Byzance que vers la Grande-Bretagne
  • 9:12 - 9:15
    et la France.
    Qu’avez vous eu l’impression de voir?
  • 9:15 - 9:19
    Quelque chose de beaucoup plus grand que le
    champ de vision de la présentation, sur lequel
  • 9:19 - 9:24
    on a promené une fenêtre.
    Qu’avez vous vu en réalité? Quatre slides
  • 9:24 - 9:30
    différentes, deux d’entre elles dupliquées,
    pour lesquelles je suis passé de l’une
  • 9:30 - 9:33
    à l’autre avec des transitions de type
    “push”, d’abord d’en haut, puis d’en
  • 9:33 - 9:39
    bas (qui est la valeur par défaut), et enfin
    depuis la gauche. On a une grande impression
  • 9:39 - 9:43
    de continuité, renforcée par la continuité
    graphique de la croix scandinave. L’effet
  • 9:43 - 9:46
    n’aurait pas été aussi bon avec le drapeau
    suisse, par exemple.
  • 9:46 - 9:51
    Tant que je suis à parler de drapeaux, j’aimerais
    souligner que si, au lieu d’avoir pour fond
  • 9:51 - 9:55
    le drapeau suédois, j’avais utilisé un
    drapeau français, belge ou italien, pousser
  • 9:55 - 10:00
    vers le haut ou le bas serait devenu une transformation
    idempotente. Et pousser vers la droite ou
  • 10:00 - 10:05
    la gauche aurait été une transformation
    idempotente avec un drapeau allemand, néerlandais
  • 10:05 - 10:08
    ou polonais par exemple.
    La méthode du “poussé” est une manière
  • 10:08 - 10:11
    très élégante de présenter une quantité
    conséquente d’information par morceaux
  • 10:11 - 10:17
    cohérents tout en ayant quelque chose qui
    reste lisible. Pour présenter du code informatique,
  • 10:17 - 10:21
    une démonstration mathématique ou un processus
    industriel complexe, c’est une excellente
  • 10:21 - 10:26
    solution. D’ailleurs, je ne sais pas si
    vous vous en êtes rendu compte, mais je viens
  • 10:26 - 10:31
    juste de l’utiliser pour expliquer la réalisation
    de la séquence suédoise. J’avais une séquence
  • 10:31 - 10:35
    de 6 slides. La représentation des 6 slides
    sur une seule slide, c’était trop petit,
  • 10:35 - 10:40
    et cela semblait trop tassé à gauche. J’ai
    donc montré le début de la séquence sur
  • 10:40 - 10:44
    une slide, poussée vers le haut, et fin de
    la séquence.
  • 10:44 - 10:48
    Un dernier point, juste pour vous rappeler
    que tout se tient: si vous adoptez un fond
  • 10:48 - 10:55
    un peu fantaisie, pousser ne fonctionnera
    pas. Et si votre fond est un dégradé linéaire,
  • 10:55 - 10:58
    pousser dans la direction du dégradé ne
    fonctionnera pas; en revanche, l’effet sera
  • 10:58 - 11:03
    celui désiré si vous poussez perpendiculairement
    au dégradé. Une raison de plus en faveur
  • 11:03 - 11:08
    des fonds unis, qui permettent tout.
    La prochaine fois, je discuterai des animations
  • 11:08 - 11:09
    à proprement parler.
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Pythonneries - Making Of 8
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