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On cache tous quelque chose. Trouvons le courage de nous ouvrir

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    Ce soir, je vais vous parler
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    de sortir du placard
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    pas juste au sens usuel,
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    pas juste du placard gay.
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    Je pense qu'on a tous des placards.
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    Votre placard peut être dire à quelqu'un
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    que vous l'aimez pour la première fois,
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    ou que vous êtes enceinte,
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    ou que vous avez un cancer,
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    ou toute autre conversation difficile
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    qu'on a au cours de nos vies.
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    Un placard,
    c'est juste une conversation difficile,
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    et bien que les sujets varient énormément,
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    l'expérience d'être dans
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    et de sortir du placard est universelle.
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    Ça fait peur, et on déteste ça,
    et il faut le faire.
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    Il y a quelques années,
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    je travaillais au Café Walnut,
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    un petit restaurant en ville,
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    pendant cette période,
    je traversais des phases
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    de lesbienne militante en puissance :
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    ne rasant plus mes aisselles,
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    citant les chansons d'Ani DiFranco
    comme parole d'évangile
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    et selon l'ampleur de mes shorts cargo
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    et la façon dont je me suis rasée
    la tête récemment,
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    la question me revenait souvent,
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    en général par un jeune enfant :
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    « Hum, êtes-vous un garçon ou une fille ? »
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    Il y avait un silence gênant à la table.
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    Je serrais ma mâchoire un peu plus fort,
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    tenais ma cafetière
    avec un peu plus d'intensité.
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    Le père remuait maladroitement son journal
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    et la mère lançait
    un regard froid à son enfant.
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    Mais je ne disais rien,
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    et je bouillais à l'intérieur.
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    A un point où dès que j'arrivais
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    à une table avec un enfant âgé entre
    3 et 10 ans, j'étais prête à me battre.
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    (Rires)
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    Et c'était un sentiment horrible.
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    Alors je me suis promis que,
    la prochaine fois, je dirais quelque chose.
  • 1:43 - 1:45
    J'aurais cette conversation difficile.
  • 1:45 - 1:48
    Dans les semaines suivantes,
    c'est arrivé de nouveau.
  • 1:48 - 1:51
    « Êtes-vous un garçon ou une fille ? »
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    Même silence,
    mais cette fois j'étais prête,
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    je vais leur faire la leçon
    « Études des Femmes pour Débutant »
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    à cette table. (Rires)
  • 2:00 - 2:03
    J'ai mes citations de Betty Friedan.
  • 2:03 - 2:05
    J'ai mes citations de Gloria Steinem.
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    J'ai même un peu de « Monologues du Vagin »
    que je vais leur citer.
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    Alors je prends une grande respiration
    et regarde vers le bas
  • 2:11 - 2:16
    et une petite fille de 4 ans
    dans une robe rose me fixe,
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    pas un défi pour un débat féministe,
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    juste une enfant avec une question :
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    « Êtes-vous un garçon ou une fille ? »
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    Je prends une autre respiration,
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    m'accroupis à côté d'elle,
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    et dis : « Hey, je sais c'est un peu déroutant.
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    J'ai les cheveux à la garçonne,
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    j'ai des habits de garçon,
    mais je suis une fille.
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    Tu sais des fois tu mets une robe rose,
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    des fois tu mets ton pyjama confortable ?
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    Eh bien,
    je suis une fille du genre pyjama. »
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    Et l'enfant me regarde dans les yeux,
  • 2:42 - 2:44
    et dit du tac au tac :
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    « Mon pyjama préféré est
    violet avec des poissons.
  • 2:46 - 2:48
    Je peux avoir un pancake, svp ? »
  • 2:48 - 2:50
    (Rires)
  • 2:50 - 2:54
    Et c'était tout. « Oh ok. Tu es une fille.
  • 2:54 - 2:56
    Et donc ce pancake ? »
  • 2:56 - 2:58
    C'est la conversation difficile
  • 2:58 - 3:01
    la plus facile que j'ai jamais eue.
  • 3:01 - 3:04
    Pourquoi ? Parce que Pancake Girl et moi,
  • 3:04 - 3:07
    étions toutes deux honnêtes avec l'autre.
  • 3:07 - 3:09
    Donc comme beaucoup d'entre nous,
  • 3:09 - 3:11
    j'ai vécu
    dans quelques placards dans ma vie,
  • 3:11 - 3:14
    le plus souvent,
    mes murs étaient des arcs-en-ciel.
  • 3:14 - 3:16
    Mais à l'intérieur, dans le noir,
  • 3:16 - 3:18
    on ne peut pas voir la couleur des murs.
  • 3:18 - 3:21
    Vous savez juste ce que c'est
    que de vivre dans un placard.
  • 3:21 - 3:25
    Donc vraiment,
    mon placard n'est pas différent du vôtre
  • 3:25 - 3:28
    ou du vôtre, ou du vôtre.
  • 3:28 - 3:30
    Oui, je vous donnerai 100 raisons
  • 3:30 - 3:32
    pourquoi le mien était
    plus dur que le vôtre,
  • 3:32 - 3:34
    mais voilà : Dur n'est pas relatif.
  • 3:34 - 3:36
    Dur c'est dur.
  • 3:36 - 3:40
    Qui peut dire qu'expliquer à
    quelqu'un que vous déclarez faillite
  • 3:40 - 3:42
    est plus dur qu'avouer
    que vous avez été infidèle ?
  • 3:42 - 3:45
    Qui peut dire que son coming out
  • 3:45 - 3:48
    est plus dur que dire à votre enfant
    que vous divorcez ?
  • 3:48 - 3:51
    Il n'y a pas plus dur, il y a juste dur.
  • 3:51 - 3:55
    On doit arrêter de classer nos difficultés
    avec celles des autres
  • 3:55 - 3:57
    et se sentir mieux ou pas
    au sujet de nos secrets
  • 3:57 - 4:01
    et juste s'accorder sur le fait
    qu'on a tous des moments durs.
  • 4:01 - 4:05
    On vit tous, à un moment, dans un placard,
  • 4:05 - 4:07
    On s'y sent en sûreté,
  • 4:07 - 4:09
    du moins plus que
    de l'autre côté de la porte.
  • 4:09 - 4:11
    Mais je suis ici pour vous dire,
  • 4:11 - 4:13
    peu importe de quoi vos murs sont faits,
  • 4:13 - 4:18
    un placard n'est pas un endroit
    où l'on peut vivre.
  • 4:18 - 4:20
    Merci. (Applaudissements)
  • 4:20 - 4:24
    Donc imaginez-vous il y a 20 ans.
  • 4:24 - 4:29
    Moi, j'avais une queue de cheval,
    une robe sans bretelle
  • 4:29 - 4:31
    et des chaussures à talon.
  • 4:31 - 4:33
    Je n'étais pas une lesbienne militante
  • 4:33 - 4:37
    prête à me battre avec n'importe quel enfant
    qui entrait dans le restaurant.
  • 4:37 - 4:41
    J'étais figée par la peur,
    blottie dans un coin
  • 4:41 - 4:43
    de mon sombre placard
  • 4:43 - 4:45
    agrippée à ma grenade gay,
  • 4:45 - 4:49
    et bouger le moindre muscle
    est la chose la plus effrayante
  • 4:49 - 4:51
    que j'ai jamais faite.
  • 4:51 - 4:53
    Ma famille, mes amis, des étrangers,
  • 4:53 - 4:55
    j'avais passé ma vie entière
  • 4:55 - 4:56
    à essayer de ne décevoir personne,
  • 4:56 - 5:00
    et maintenant je chamboulais mon monde
  • 5:00 - 5:02
    exprès.
  • 5:02 - 5:04
    Je brûlais les pages du script
  • 5:04 - 5:06
    qu'on suivait tous depuis bien longtemps,
  • 5:06 - 5:10
    mais si vous ne jetez pas cette grenade,
    elle vous tuera.
  • 5:10 - 5:11
    Mon lancer de grenade le plus mémorable
  • 5:11 - 5:14
    était au mariage de ma sœur.
  • 5:14 - 5:16
    (Rires)
  • 5:16 - 5:18
    C'était la première fois
    qu'un bon nombre de personnes
  • 5:18 - 5:21
    savaient que j'étais gay.
    Tenant mon rôle de demoiselle d'honneur,
  • 5:21 - 5:24
    dans ma robe noire et en talons,
  • 5:24 - 5:25
    j'allais de table en table
  • 5:25 - 5:28
    et arrive à la table d'amis de mes parents,
  • 5:28 - 5:31
    personnes qui me connaissent
    depuis des années.
  • 5:31 - 5:34
    Après avoir fait la causette,
    une des femmes s'écrie :
  • 5:34 - 5:36
    « J'adore Nathan Lane ! »
  • 5:36 - 5:39
    Et la bataille de référence gay
    avait commencé.
  • 5:39 - 5:41
    « Ash, es-tu déjà allée au Castro ? »
  • 5:41 - 5:44
    « Eh bien, oui, en fait,
    on a des amis à San Francisco. »
  • 5:44 - 5:46
    « On y est jamais allé
    mais on dit que c'est génial. »
  • 5:46 - 5:48
    « Ash, tu connais mon coiffeur Antonio ?
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    Il est vraiment doué et n'a jamais
    parlé d'une petite amie. »
  • 5:51 - 5:53
    « Ash, quelle est ta série préférée ?
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    Notre série préférée ? Will & Grace.
  • 5:55 - 5:57
    Et tu sais qui on aime ? Jack.
  • 5:57 - 5:59
    Jack est notre préféré. »
  • 5:59 - 6:01
    Puis une femme, déconcertée
  • 6:01 - 6:04
    mais voulant désespérément
    me montrer son soutien,
  • 6:04 - 6:06
    me faire savoir qu'elle était avec moi,
  • 6:06 - 6:08
    a finalement lâché :
  • 6:08 - 6:11
    « Tiens, des fois mon mari
    porte des chemises roses. »
  • 6:11 - 6:14
    (Rires)
  • 6:14 - 6:16
    Et j'ai eu un choix à ce moment,
  • 6:16 - 6:18
    comme tout lanceur de grenade.
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    Je pouvais retourner avec ma petite amie
    et mon aimante table gay
  • 6:21 - 6:23
    et me moquer de leurs réponses,
  • 6:23 - 6:26
    punir leur naïveté et leur incapacité
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    à relever le défi politiquement
    correct gay que j'étais,
  • 6:28 - 6:31
    ou je pouvais compatir avec eux
  • 6:31 - 6:35
    et voir que c'était une des choses
    les plus dures qu'ils aient jamais faites,
  • 6:35 - 6:38
    que commencer et avoir cette conversation
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    était pour eux sortir de leur placard.
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    C'est sûr, ça aurait été facile
    de pointer leur maladresse.
  • 6:44 - 6:46
    C'est bien plus dur de dépasser ces impairs
  • 6:46 - 6:49
    et reconnaître le fait qu'ils essayent.
  • 6:49 - 6:54
    Et qu'est-ce que vous pouvez
    demander d'autre qu'essayer ?
  • 6:54 - 6:56
    Si vous voulez être honnête avec quelqu'un,
  • 6:56 - 6:59
    vous devez être prêt à
    de l'honnêteté en retour.
  • 6:59 - 7:03
    Alors les conversations difficiles
    ne sont pas mon point fort.
  • 7:03 - 7:05
    Demandez à n'importe quelle de mes ex.
  • 7:05 - 7:08
    Mais je m'améliore,
    et je suis ce que j'appelle
  • 7:08 - 7:09
    les 3 principes de la Pancake Girl.
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    Maintenant, vous voyez cela
    avec les yeux d'une personne gay
  • 7:13 - 7:16
    mais sachez que sortir
    de n'importe quel placard
  • 7:16 - 7:18
    demande essentiellement la même chose.
  • 7:18 - 7:21
    Un : Être authentique.
  • 7:21 - 7:23
    Retirer son armure. Être soi-même.
  • 7:23 - 7:25
    La fille au café n'avait pas d'armure,
  • 7:25 - 7:27
    mais j'étais prête pour la bataille.
  • 7:27 - 7:29
    Si vous voulez que quelqu'un
    soit honnête avec vous,
  • 7:29 - 7:32
    ils ont besoin de savoir
    que vous saignez aussi.
  • 7:32 - 7:35
    Deux : Soyez direct. Dites-le.
    Retirez le pansement d'un coup.
  • 7:35 - 7:38
    Si savez que vous êtes gay,
    dites-le.
  • 7:38 - 7:40
    Dire peut-être à vos parents,
  • 7:40 - 7:42
    fera garder espoir que ça change.
  • 7:42 - 7:45
    Ne leur donnez pas de faux espoirs.
  • 7:45 - 7:46
    (Rires)
  • 7:46 - 7:51
    Et trois, et le plus important --
  • 7:51 - 7:53
    (Rires)
  • 7:53 - 7:57
    Ne vous excusez pas.
  • 7:57 - 7:59
    Vous dites votre vérité.
  • 7:59 - 8:03
    Ne vous excusez jamais pour ça.
  • 8:03 - 8:06
    Certains sont peut-être blessés au passage,
  • 8:06 - 8:08
    alors oui,
    excusez de ce que vous avez fait,
  • 8:08 - 8:12
    mais ne vous excusez jamais
    pour qui vous êtes.
  • 8:12 - 8:15
    Et oui, certains seront déçus,
  • 8:15 - 8:17
    mais ça les concerne, pas vous.
  • 8:17 - 8:20
    Ce sont leurs attentes
    sur vous, pas les vôtres.
  • 8:20 - 8:24
    C'est leur histoire, pas la vôtre.
  • 8:24 - 8:26
    La seule histoire qui compte
  • 8:26 - 8:29
    est celle que vous voulez écrire.
  • 8:29 - 8:30
    Alors la prochaine fois que vous êtes
  • 8:30 - 8:33
    dans un placard agrippé à votre grenade,
  • 8:33 - 8:36
    sachez que nous sommes
    tous passés par là.
  • 8:36 - 8:39
    Et vous vous sentirez surement seul,
    mais vous ne l'êtes pas.
  • 8:39 - 8:43
    Et on sait que c'est dur,
    mais on a besoin de vous ici,
  • 8:43 - 8:46
    peu importe de quoi vos murs sont faits,
  • 8:46 - 8:47
    parce que je vous assure que d'autres
  • 8:47 - 8:50
    regardent à travers leur serrure
  • 8:50 - 8:54
    cherchant l'âme vaillante qui ose ouvrir
    sa porte, alors soyez cette personne
  • 8:54 - 8:57
    et montrez au monde que
    nous sommes plus forts que nos placards
  • 8:57 - 9:00
    et qu'un placard n'est pas un endroit
  • 9:00 - 9:02
    où l'on peut vraiment vivre.
  • 9:02 - 9:05
    Merci, Boulder. Profitez de votre soirée. (Applaudissements)
Title:
On cache tous quelque chose. Trouvons le courage de nous ouvrir
Speaker:
Ash Beckham
Description:

Dans cette conférence touchante, Ash Beckham nous offre une nouvelle approche de l'empathie et de l'ouverture. Ça commence par la compréhension que chacun d'entre nous, à un moment de notre vie, a connu des difficultés.

La seule solution, explique Beckham, est d'ouvrir la porte et sortir de son placard.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
09:22

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