Return to Video

Le petit détail, étonnamment dangereux, que la police collecte sur vous

  • 0:01 - 0:06
    L'intervention policière contre
    des manifestants à Ferguson, Missouri,
  • 0:06 - 0:09
    après que Michael Brown
    ait été abattu par la police,
  • 0:09 - 0:13
    prouve la mesure dans laquelle les armes
    et l'équipement militaires de pointe,
  • 0:13 - 0:15
    destinés aux champs de bataille,
  • 0:15 - 0:16
    cheminent jusqu'au
  • 0:16 - 0:20
    unités de police de
    petites villes aux États-Unis.
  • 0:21 - 0:22
    Bien que plus difficile à constater,
  • 0:22 - 0:26
    on observe le même phénomène
    avec l'équipement de surveillance.
  • 0:26 - 0:29
    Des outils de surveillance
    digne de l'Agence de sécurité américaine
  • 0:29 - 0:32
    permettent à des corps policiers locaux
    de recueillir une multitude
  • 0:32 - 0:35
    de renseignements de nature délicate
    sur chacun d'entre nous,
  • 0:35 - 0:39
    et ce, d'une façon qui n'avait jamais
    été possible par le passé.
  • 0:39 - 0:43
    Savoir où les gens se trouvent
    peut en révéler beaucoup.
  • 0:43 - 0:45
    Si vous conduisez aux États-Unis,
  • 0:45 - 0:47
    peut-être est-ce pour
    voir un thérapeute,
  • 0:47 - 0:50
    participer à une réunion
    des Alcooliques Anonymes,
  • 0:50 - 0:53
    aller à l'église,
    ou ne pas y aller.
  • 0:53 - 0:54
    Et lorsque cette information
  • 0:54 - 0:58
    s'ajoute à celle de tous
    les autres résidents,
  • 0:58 - 1:00
    le gouvernement peut
    brosser un portrait détaillé
  • 1:00 - 1:03
    des interactions
    de ses habitants.
  • 1:03 - 1:06
    Avant, ces informations
    étaient confidentielles.
  • 1:06 - 1:07
    Mais la technologie moderne permet
  • 1:07 - 1:12
    au gouvernement d'en savoir beaucoup trop
    sur notre vie privée.
  • 1:12 - 1:16
    Ainsi, les policiers supposent des
    choses sur nous
  • 1:16 - 1:19
    en se fondant sur ces informations.
  • 1:19 - 1:24
    La géocalisation de masse s'effectue
    principalement grâce à
  • 1:24 - 1:27
    la lecture automatique
    des plaques d'immatriculation.
  • 1:27 - 1:28
    Si vous ne savez pas
    ce que c'est,
  • 1:28 - 1:32
    c'est probablement que vous ne savez
    pas quoi chercher.
  • 1:32 - 1:33
    Ça se fait partout.
  • 1:33 - 1:36
    En bordure des routes
    et dans les voitures de police,
  • 1:36 - 1:41
    les lecteurs prennent des photos
    de toutes les voitures qui passent
  • 1:41 - 1:44
    pour rendre le numéro de plaque
    compréhensible par une machine.
  • 1:44 - 1:48
    On peut ainsi repérer une voiture
    qui figurerait sur une liste noire
  • 1:48 - 1:51
    de conducteurs potentiellement
    recherchés pour méfaits.
  • 1:51 - 1:53
    En plus,
    de plus en plus souvent,
  • 1:53 - 1:55
    les unités de police tiennent des dossiers
  • 1:55 - 1:58
    sur des gens qui ne sont pas
    toujours recherchés pour méfaits,
  • 1:58 - 2:01
    mais plutôt de toutes les plaques
    qui passent.
  • 2:01 - 2:05
    Ils ont donc
    une énorme quantité de données
  • 2:05 - 2:07
    sur les va-et-vient des Américains.
  • 2:07 - 2:09
    Vous étiez au courant?
  • 2:10 - 2:13
    Mike Katz-Lacabe a demandé à
    son unité de police locale d'obtenir
  • 2:13 - 2:17
    les informations qu'elle avait
    concernant sa plaque d'immatriculation.
  • 2:17 - 2:18
    Voici ce qu'elle avait :
  • 2:18 - 2:21
    en plus du jour, de l'heure et
    du lieu de ses déplacements,
  • 2:21 - 2:25
    la police possédait des photos montrant
  • 2:25 - 2:28
    où il allait et souvent avec qui.
  • 2:28 - 2:32
    La deuxième photo à partir du haut,
    c'est Mike et ses deux filles,
  • 2:32 - 2:36
    sortant de la voiture,
    dans leur propre entrée.
  • 2:36 - 2:38
    Le gouvernement en a des centaines
    de photos comme ça
  • 2:38 - 2:41
    sur la vie de Mike.
  • 2:41 - 2:43
    Et si vous conduisez aux États-Unis,
  • 2:43 - 2:46
    je serais prêt à parier
    qu'ils ont des photos
  • 2:46 - 2:49
    de vous et de votre vie.
  • 2:49 - 2:51
    Mike n'a rien fait de mal.
  • 2:51 - 2:55
    Pourquoi autoriserait-il le gouvernement
    à garder toutes ces informations?
  • 2:55 - 2:57
    Comment en sommes nous arrivés là?
  • 2:57 - 3:00
    Entreposer des données est
    plus abordable que jamais.
  • 3:00 - 3:03
    La police décide donc de
    tout simplement les garder,
  • 3:03 - 3:06
    au cas où elles pourraient
    être utiles un jour.
  • 3:06 - 3:09
    Le problème? Il n'y a pas
    qu'un seul corp policier
  • 3:09 - 3:11
    qui recueille ces données,
  • 3:11 - 3:14
    mais plutôt un grand nombre
    de corps de police.
  • 3:14 - 3:17
    En plus, le gouvernement fédéral
  • 3:17 - 3:20
    recueille toutes ces données,
  • 3:20 - 3:24
    et les rassemble en
    une grande base de données
  • 3:24 - 3:25
    de centaines de
    millions d'info
  • 3:25 - 3:27
    montrant où les Américains ont voyagé.
  • 3:28 - 3:31
    Ce document de la
    Federal Drug Enforcement Administration,
  • 3:31 - 3:34
    un des organismes
    s'intéressant à ces données,
  • 3:34 - 3:38
    est l'un parmi tant d'autres qui prouve
    que ces bases de données existent.
  • 3:38 - 3:41
    Pendant ce temps-là, à New York,
  • 3:41 - 3:45
    la police conduit avec
    des lecteurs automatiques
  • 3:45 - 3:49
    près des mosquées pour voir
    les gens qui s'y rendent.
  • 3:49 - 3:53
    Mais ce n'est pas qu'aux États-Unis
    qu'on les utilise et qu'on en abuse.
  • 3:53 - 3:56
    En Angleterre, la police
  • 3:56 - 4:00
    a inscrit John Kat, conducteur de 80 ans,
    sur une liste de surveillance,
  • 4:00 - 4:04
    après qu'il ait participé à des dizaines
    de manifestations politiques légales
  • 4:04 - 4:09
    où il aimait s'asseoir sur un banc et
    faire un croquis des participants.
  • 4:09 - 4:12
    Ces lecteurs ne sont pas
    la seule technologie de localisation
  • 4:12 - 4:14
    que peuvent utiliser
    les agents de la paix.
  • 4:14 - 4:17
    Grâce à une tour de relais
    de station cellulaire,
  • 4:17 - 4:21
    les policiers peuvent voir qui utilisait
  • 4:21 - 4:23
    une ou des stations de base
    à un moment donné.
  • 4:23 - 4:25
    C'est une technique
    qui a révélé
  • 4:25 - 4:29
    l'emplacement de dizaines,
    voir de centaines, de milliers de gens.
  • 4:29 - 4:33
    Aussi, en utilisant un appareil,
    le StingRay,
  • 4:33 - 4:35
    les policiers envoient
    des signaux de localisation
  • 4:35 - 4:40
    à l'intérieur d'une maison
    pour voir les cellulaires s'y trouvant.
  • 4:40 - 4:42
    Et s'ils ne savent pas
    quelle maison cibler,
  • 4:42 - 4:44
    ils utilisent cette technologie
  • 4:44 - 4:47
    à travers un quartier complet.
  • 4:47 - 4:52
    La police de Ferguson a des armes
    et de l'équipements militaires avancés,
  • 4:52 - 4:55
    tout comme les corps policiers
    partout aux États-Unis
  • 4:55 - 4:57
    possèdent de l'équipement
    de surveillance avancé.
  • 4:57 - 4:59
    Parce qu'on ne le voit pas
  • 4:59 - 5:02
    ne veut pas dire que ce n'est pas là.
  • 5:02 - 5:04
    Alors, que devrait-on faire?
  • 5:04 - 5:08
    Je crois qu'il s'agit d'une entrave
    sérieuse de nos libertés civiles.
  • 5:08 - 5:12
    Le passé prouve que lorsque la police
    a une énorme quantité de données,
  • 5:12 - 5:14
    qu'elle épie les mouvements
    d'innocents,
  • 5:14 - 5:18
    elle finit par en abuser, avec du chantage,
    pour tirer un avantage politique,
  • 5:18 - 5:21
    ou par pur voyeurisme.
  • 5:21 - 5:23
    Au moins, on peut prendre
    certaines mesures.
  • 5:23 - 5:27
    Les corps policiers sont parfois
    dirigés par le conseil municipal
  • 5:27 - 5:30
    qui peut passer des lois
    obligeant la police
  • 5:30 - 5:33
    à détruire les données
    sur les personnes innocentes,
  • 5:33 - 5:36
    tout en permettant l'utilisation légale
    de cette technologie.
  • 5:36 - 5:37
    Merci.
  • 5:37 - 5:41
    (Applaudissements)
Title:
Le petit détail, étonnamment dangereux, que la police collecte sur vous
Speaker:
Catherine Crump
Description:

Une technologie banale permet aux policiers de savoir où vous allez, avec qui et quand : le lecteur de plaques d’immatriculation. Ces caméras sont placées discrètement partout dans les petites villes pour attraper des criminels. Mais comme l’avocate — TED Fellow — Catherine Crump nous le montre: les données recueillies et regroupées peuvent avoir des conséquences désastreuses pour tous autour du monde.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
05:54

French (Canada) subtitles

Revisions Compare revisions