Return to Video

Votre cerveau et la communication

  • 0:01 - 0:03
    Imaginez que l'on invente un appareil
  • 0:03 - 0:05
    qui puisse préserver mes souvenirs,
  • 0:05 - 0:07
    mes rêves et mes idées,
  • 0:07 - 0:08
    et les transmettre à votre cerveau.
  • 0:09 - 0:12
    Ne serait-ce pas
    une technologie révolutionnaire ?
  • 0:12 - 0:15
    En fait, nous possédons
    déjà cet « appareil ».
  • 0:15 - 0:18
    Ça s'appelle
    le système de communication humaine
  • 0:18 - 0:19
    et de narration efficace.
  • 0:20 - 0:22
    Pour comprendre comment
    fonctionne cet « appareil »,
  • 0:22 - 0:25
    nous devons aller
    à l'intérieur de nos cerveaux
  • 0:25 - 0:28
    et formuler la question
    de façon différente.
  • 0:28 - 0:30
    Nous devons nous demander
  • 0:30 - 0:33
    comment les réseaux de neurones
    dans mon cerveau,
  • 0:33 - 0:36
    associés à mes souvenirs et idées,
  • 0:36 - 0:39
    sont transmis à vos cerveaux.
  • 0:40 - 0:43
    On pense qu'il y a deux choses
    qui nous permettent de communiquer.
  • 0:43 - 0:47
    En premier lieu, votre cerveau est
    physiquement connecté à l'onde acoustique
  • 0:47 - 0:50
    que je suis en train de lui transmettre.
  • 0:50 - 0:53
    En second lieu, nous avons développé
    un protocole neuronal commun
  • 0:53 - 0:55
    qui nous permet de communiquer.
  • 0:55 - 0:57
    Comment savons-nous ceci ?
  • 0:57 - 0:59
    Dans mon laboratoire à Princeton,
  • 0:59 - 1:03
    nous scannons le cerveau des gens
    dans une machine IRMf
  • 1:03 - 1:07
    pendant qu'ils racontent
    ou écoutent des histoires vraies.
  • 1:07 - 1:09
    Pour vous donner une idée
    du stimulus qu'on utilise,
  • 1:09 - 1:13
    laissez-moi vous passer 20 secondes
    d'une de ces histoires,
  • 1:13 - 1:16
    racontée par un conteur très talentueux,
  • 1:16 - 1:17
    Jim O'Grady.
  • 1:18 - 1:22
    (Audio) Jim O'Grady : « Je me lance
    dans mon histoire, c'est super,
  • 1:22 - 1:24
    puis je décide de l'améliorer --
  • 1:24 - 1:26
    (Rires)
  • 1:26 - 1:29
    en l’embellissant.
  • 1:30 - 1:33
    Les journalistes appellent ça
    « inventer des conneries ».
  • 1:33 - 1:35
    (Rires)
  • 1:36 - 1:39
    Et ils conseillent de ne pas le faire.
  • 1:40 - 1:45
    Mais je venais de voir la ligne franchie
    entre un doyen de renom
  • 1:45 - 1:46
    et une attaque par pâtisserie,
  • 1:46 - 1:48
    et j'ai plutôt aimé ça. »
  • 1:48 - 1:50
    UH : Regardons à l'intérieur
    de votre cerveau
  • 1:50 - 1:53
    pour voir ce qu'il se passe quand
    on écoute ce genre d'histoire.
  • 1:53 - 1:57
    Commençons simple, avec un seul
    auditeur et une seule région cérébrale,
  • 1:58 - 2:01
    le cortex auditif qui contrôle
    les sons en provenance de l'oreille.
  • 2:01 - 2:03
    Comme vous pouvez le voir,
    dans cette région,
  • 2:04 - 2:07
    les réactions montent
    et descendent au fil du récit.
  • 2:07 - 2:09
    Prenons ces réactions
  • 2:09 - 2:11
    et comparons-les à celles
    des autres auditeurs
  • 2:11 - 2:13
    dans la même région cérébrale.
  • 2:13 - 2:14
    On peut se demander :
  • 2:14 - 2:17
    « À quel point leurs réactions
    sont-elles similaires ? »
  • 2:18 - 2:20
    Ici, vous pouvez voir cinq auditeurs.
  • 2:21 - 2:24
    Nous commençons à scanner leurs cerveaux
    avant que ne débute l'histoire,
  • 2:24 - 2:28
    quand ils sont allongés dans le noir
    et attendent que ça commence.
  • 2:28 - 2:29
    Vous pouvez constater
  • 2:29 - 2:32
    que la région cérébrale
    monte et descend,
  • 2:32 - 2:34
    mais les réactions sont différentes,
  • 2:34 - 2:35
    non synchrones.
  • 2:35 - 2:38
    Cependant, dès que le récit commence,
  • 2:38 - 2:41
    il se passe quelque chose de curieux.
  • 2:41 - 2:44
    (Audio) JO : « Je me lance
    dans mon histoire, c'est super,
  • 2:44 - 2:45
    puis je décide de... »
  • 2:45 - 2:49
    Tout de suite, la réaction
    de tous les participants
  • 2:49 - 2:50
    se fixe sur l'histoire
  • 2:50 - 2:53
    et ça monte et descend
    d'une façon très similaire
  • 2:53 - 2:55
    parmi tous les auditeurs.
  • 2:55 - 2:58
    En fait, c'est exactement
    ce qu'il se passe dans vos cerveaux
  • 2:58 - 3:01
    quand vous m'écoutez.
  • 3:01 - 3:04
    C'est la « synchronisation
    des ondes cérébrales ».
  • 3:04 - 3:07
    Pour vous expliquer ce que c'est,
  • 3:07 - 3:09
    j'expliquerai d'abord
    la synchronisation physique.
  • 3:10 - 3:13
    Regardez ces cinq métronomes.
  • 3:13 - 3:16
    Imaginez qu'ils sont cinq cerveaux.
  • 3:16 - 3:19
    Tout comme les auditeurs
    avant que ne débute l'histoire,
  • 3:19 - 3:20
    ceux-ci vont produire des « clics »
  • 3:20 - 3:23
    mais d'une manière non synchronisée.
  • 3:23 - 3:27
    (Clics)
  • 3:27 - 3:30
    Observez maintenant
    ce qu'il se passe quand je les connecte
  • 3:31 - 3:33
    en les plaçant sur ces deux cylindres.
  • 3:34 - 3:37
    (Clics)
  • 3:37 - 3:40
    Maintenant les cylindres
    commencent à tourner.
  • 3:40 - 3:43
    La vibration de ce mouvement
    passe à travers le bois
  • 3:43 - 3:46
    pour relier les métronomes
    les uns aux autres.
  • 3:46 - 3:48
    Écoutez les clics.
  • 3:48 - 3:52
    (Clics synchronisés)
  • 3:58 - 4:00
    Voici ce que l'on appelle
    la synchronisation physique.
  • 4:00 - 4:03
    Retournons au cerveau
    et demandons-nous
  • 4:03 - 4:05
    ce qui cause la synchronisation des ondes.
  • 4:05 - 4:08
    Est-ce seulement les sons
    que produit l'interlocuteur ?
  • 4:08 - 4:09
    Ou peut-être ses mots ?
  • 4:09 - 4:13
    Ou le message qu'il essaie
    de transmettre ?
  • 4:13 - 4:16
    On a réalisé l'expérience
    suivante pour tester ceci.
  • 4:16 - 4:19
    Tout d'abord, on a joué
    l'histoire dans le sens inverse.
  • 4:19 - 4:22
    Bien que ses sons aient été préservés,
  • 4:22 - 4:24
    ça lui a ôté tout sens.
  • 4:24 - 4:26
    Ça a donné ceci.
  • 4:26 - 4:31
    (Audio) JO : (Incompréhensible)
  • 4:31 - 4:34
    Puis, on a émis des couleurs
    dans les cerveaux
  • 4:34 - 4:38
    pour repérer les aires qui réagissent
    de la même manière chez tout le monde.
  • 4:38 - 4:39
    Vous pouvez constater
  • 4:39 - 4:43
    que l'onde reçue
    a induit la synchronisation
  • 4:43 - 4:45
    de tous les cortex auditifs
    qui traitent les sons,
  • 4:45 - 4:48
    mais ça ne s'est pas répandu
    plus profondément.
  • 4:48 - 4:51
    Prenons ces sons
    et construisons des mots avec.
  • 4:51 - 4:54
    En mélangeant les mots
    de Jim O'Grady,
  • 4:54 - 4:55
    on arrive à une liste.
  • 4:55 - 4:58
    (Audio) JO : « un animal...
    divers faits...
  • 4:58 - 5:01
    et droit sur... homme à tarte...
    peut-être... mes histoires. »
  • 5:01 - 5:04
    Vous voyez que ces mots
    induisent la synchronisation
  • 5:04 - 5:06
    des premières aires du langage,
    mais rien de plus.
  • 5:06 - 5:10
    Prenons maintenant ces mots
    et faisons-en des phrases.
  • 5:12 - 5:15
    (Audio) JO : « Et ils conseillent
    de ne pas le faire.
  • 5:16 - 5:20
    Il dit : « Cher Jim,
    belle histoire, jolis détails.
  • 5:20 - 5:23
    Ne le connaissait-elle
    pas grâce à moi ? »
  • 5:23 - 5:26
    UH : Voyez que les réactions
    dans toutes les régions du langage
  • 5:26 - 5:27
    qui analysent les phrases reçues
  • 5:27 - 5:30
    sont devenues exactement pareilles.
  • 5:30 - 5:35
    C'est seulement quand
    on se sert du récit intégral et cohérent
  • 5:35 - 5:37
    que les réactions
    se répandent profondément
  • 5:37 - 5:39
    dans les aires supérieures,
  • 5:39 - 5:42
    qui comprennent le cortex frontal
    et le cortex pariétal,
  • 5:42 - 5:44
    et les font réagir
    de façon très similaire.
  • 5:44 - 5:48
    On pense que ces réactions
    dans les aires supérieures sont induites
  • 5:48 - 5:50
    ou se synchronisent entre auditeurs
  • 5:50 - 5:53
    à cause du sens porté par l'orateur,
  • 5:53 - 5:54
    et non des mots ou des sons.
  • 5:55 - 5:57
    Si nous avons raison,
    la prédiction puissante serait
  • 5:57 - 6:00
    que, si vous véhiculez les mêmes idées
  • 6:00 - 6:02
    en utilisant des groupes
    de mots différents,
  • 6:02 - 6:05
    les réactions cérébrales
    seront toujours les mêmes.
  • 6:05 - 6:09
    Pour tester ceci, on a réalisé
    l'expérience suivante au labo.
  • 6:09 - 6:11
    On a pris une histoire en anglais
  • 6:11 - 6:13
    pour la traduire en russe.
  • 6:13 - 6:17
    On a donc deux systèmes
    linguistiques et sonores différents
  • 6:17 - 6:20
    véhiculant le même message.
  • 6:20 - 6:23
    On a joué la version anglaise
    aux anglophones
  • 6:23 - 6:26
    et la version russe aux russophones.
  • 6:26 - 6:29
    Puis, on a comparé les réactions
    des deux groupes.
  • 6:29 - 6:32
    On n'a pas constaté de similarités
  • 6:32 - 6:35
    dans leurs cortex auditifs
  • 6:35 - 6:37
    car ces langues et ces sons
    sont très différents.
  • 6:37 - 6:40
    Cependant, les réactions
    dans les aires supérieures
  • 6:40 - 6:42
    étaient semblables
    à travers les deux groupes.
  • 6:43 - 6:47
    On pense que c'est parce qu'ils ont
    compris l'histoire très similairement,
  • 6:47 - 6:51
    comme l'a confirmé l'analyse
    après la fin du récit.
  • 6:52 - 6:56
    Et nous pensons que cette synchronisation
    est cruciale pour la communication.
  • 6:56 - 6:59
    Comme vous pouvez bien le deviner,
  • 6:59 - 7:01
    l'anglais n'est pas ma langue maternelle.
  • 7:01 - 7:03
    J'ai grandi avec une autre langue.
  • 7:03 - 7:05
    Et c'est peut-être le cas
    pour beaucoup d'entre vous.
  • 7:05 - 7:07
    Malgré cela, nous arrivons à communiquer.
  • 7:07 - 7:08
    Comment ?
  • 7:09 - 7:12
    Parce que nous sommes
    en possession d'un code commun
  • 7:12 - 7:13
    qui est porteur de sens.
  • 7:14 - 7:17
    Jusqu'ici, nous avons parlé
    seulement du cerveau de l'auditeur,
  • 7:17 - 7:20
    le vôtre, quand vous m'écoutez.
  • 7:20 - 7:22
    Que se passe-t-il
    dans le cerveau de l'orateur, le mien,
  • 7:22 - 7:24
    quand je m'adresse à vous ?
  • 7:24 - 7:26
    Pour examiner le cerveau de l'orateur,
  • 7:26 - 7:29
    nous lui avons demandé de se faire scanner
  • 7:29 - 7:31
    pour pouvoir l'étudier
  • 7:31 - 7:35
    et comparer ses réactions
    à celles des auditeurs
  • 7:35 - 7:37
    qui ont écouté son histoire.
  • 7:37 - 7:41
    Comprenez bien que la production
    et la compréhension de la parole
  • 7:41 - 7:43
    sont deux procédés bien distincts.
  • 7:43 - 7:45
    On se demandait à quel point
    ils étaient similaires.
  • 7:46 - 7:48
    À notre grande surprise,
  • 7:48 - 7:52
    nous avons vu que ces schémas complexes
    dans le cerveau des auditeurs
  • 7:52 - 7:55
    provenaient en fait
    du cerveau de l'orateur.
  • 7:55 - 7:59
    Alors, la parole et la compréhension
    reposent sur des processus similaires.
  • 7:59 - 8:01
    On a aussi constaté
  • 8:01 - 8:04
    que plus le cerveau de l'auditeur
  • 8:04 - 8:06
    ressemble à celui de l'orateur,
  • 8:06 - 8:08
    meilleure sera la communication.
  • 8:08 - 8:12
    Si tout cela porte à confusion,
  • 8:12 - 8:14
    j'espère que ce n'est pas le cas,
  • 8:14 - 8:16
    vos réactions cérébrales
    diffèrent des miennes.
  • 8:16 - 8:19
    Mais si vous me comprenez bien,
  • 8:19 - 8:22
    alors votre cerveau...
    votre cerveau... et votre cerveau
  • 8:22 - 8:24
    sont très similaires au mien.
  • 8:26 - 8:29
    Synthétisons toutes ces données
    et demandons-nous :
  • 8:29 - 8:32
    comment s'en servir
    pour transmettre mes souvenirs
  • 8:32 - 8:34
    de mon cerveau aux vôtres ?
  • 8:35 - 8:37
    On a réalisé l'expérience suivante :
  • 8:38 - 8:40
    on a montré à des gens
    pour la première fois
  • 8:40 - 8:44
    un épisode de la série « Sherlock »
    de la BBC pendant qu'on les scannait.
  • 8:44 - 8:47
    Puis on leur a demandé
    de retourner au scanner
  • 8:47 - 8:51
    et de relater l'épisode à quelqu'un
    qui ne l'a jamais vu.
  • 8:51 - 8:53
    Soyons précis.
  • 8:53 - 8:55
    Imaginez la scène exacte
  • 8:55 - 8:57
    où Sherlock entre dans un taxi londonien
  • 8:58 - 9:00
    conduit par le meurtrier qu'il traque.
  • 9:00 - 9:03
    En tant que téléspectateur,
  • 9:03 - 9:06
    il se produit un schéma particulier
    dans mon cerveau quand je le visionne.
  • 9:07 - 9:11
    Je réactive ce même schéma
  • 9:11 - 9:15
    quand je raconte au monde :
    « Sherlock, Londres, meurtrier ».
  • 9:15 - 9:18
    Quand je transmets ces mots
    à vos cerveaux, ici et maintenant,
  • 9:19 - 9:21
    vous devez les reconstituer
    dans vos têtes.
  • 9:21 - 9:26
    En effet, on voit se reproduire
    ces schémas dans vos cerveaux.
  • 9:26 - 9:28
    C'était une grande surprise de voir
  • 9:28 - 9:30
    que les schémas actuellement
    dans vos cerveaux
  • 9:30 - 9:32
    quand je vous décris ces scènes
  • 9:32 - 9:36
    sont les mêmes que ceux de mon cerveau
    quand je regardais le film
  • 9:36 - 9:38
    il y a quelques mois dans le scanner.
  • 9:38 - 9:40
    Ceci vous en dit long sur le mécanisme
  • 9:40 - 9:43
    de « transmission »
    d'histoires et d'information.
  • 9:44 - 9:46
    Parce que, par exemple,
  • 9:46 - 9:49
    maintenant que vous vous efforcez
    de comprendre ce que je dis,
  • 9:49 - 9:51
    je sais que ce n'est pas facile,
  • 9:51 - 9:55
    mais j'espère qu'à un moment donné,
    le déclic s'est fait entre nous.
  • 9:55 - 9:59
    Et je pense que, dans quelques heures,
    quelques jours ou quelques mois,
  • 9:59 - 10:01
    vous allez croiser quelqu'un à une fête
  • 10:01 - 10:04
    et allez lui parler de cette conférence.
  • 10:04 - 10:08
    Et soudain, ce serait
    comme s'il était ici parmi nous.
  • 10:08 - 10:11
    Vous voyez donc comment on peut
    se servir de ce mécanisme
  • 10:11 - 10:15
    pour faire circuler des connaissances
    et des souvenirs parmi les gens,
  • 10:15 - 10:17
    ce qui est merveilleux, n'est-ce pas ?
  • 10:17 - 10:20
    Mais notre capacité à
    communiquer dépend
  • 10:20 - 10:23
    aussi de notre capacité
    d'avoir un terrain d'entente.
  • 10:23 - 10:24
    Parce que, par exemple,
  • 10:24 - 10:28
    si j'utilise le mot britannique
  • 10:28 - 10:30
    « hackney carriage »
    au lieu de « cab » (taxi),
  • 10:30 - 10:34
    je ne serai pas sur la même longueur
    d'onde que la majorité d'entre vous.
  • 10:35 - 10:37
    Ça n'a pas seulement à faire
    avec la capacité
  • 10:37 - 10:39
    de comprendre le concept de base,
  • 10:39 - 10:44
    il faut aussi tenir compte
    du terrain d'entente
  • 10:44 - 10:46
    et du système de croyance partagé.
  • 10:46 - 10:47
    Nous savons que, dans de nombreux cas,
  • 10:47 - 10:52
    les gens comprennent la même histoire
    de façons très différentes.
  • 10:52 - 10:56
    Pour tester ceci au labo,
    on a réalisé l'expérience suivante.
  • 10:56 - 10:59
    On a pris une nouvelle de J.D. Salinger
  • 10:59 - 11:03
    dans laquelle un homme
    perd sa femme dans une fête
  • 11:03 - 11:07
    et téléphone à son ami pour lui demander :
    « As-tu vu ma femme ? »
  • 11:08 - 11:09
    A la moitié de nos sujets,
  • 11:09 - 11:13
    nous avions dit en avance que la femme
    entretenait une liaison avec l'ami,
  • 11:13 - 11:14
    et à l'autre moitié,
  • 11:14 - 11:20
    on a dit que la femme était fidèle,
    mais que le mari était très jaloux.
  • 11:20 - 11:23
    Cette seule déclaration
    avant que ne débute l'histoire
  • 11:23 - 11:25
    était assez pour rendre
    les réponses cérébrales
  • 11:25 - 11:28
    de la moitié qui croyait
    à l'infidélité de la femme
  • 11:28 - 11:31
    très similaires dans ces aires supérieures
  • 11:31 - 11:33
    et différentes de celles
    de l'autre moitié.
  • 11:33 - 11:37
    Si une déclaration est assez
    pour rendre votre cerveau similaire
  • 11:37 - 11:38
    à ceux qui pensent comme vous
  • 11:38 - 11:41
    et très différent de ceux
    qui pensent autrement,
  • 11:41 - 11:45
    imaginez à quel point cet effet
    est amplifié dans la vie réelle
  • 11:45 - 11:48
    quand on écoute tous
    le même fait d'actualité
  • 11:48 - 11:51
    après avoir été exposés, jour après jour,
  • 11:51 - 11:55
    à différents médias,
    comme Fox News ou le New York Times,
  • 11:55 - 11:58
    qui nous offrent des perspectives
    très différentes de la réalité.
  • 12:00 - 12:01
    Pour résumer le tout,
  • 12:02 - 12:04
    si tout s'est passé comme prévu ce soir,
  • 12:04 - 12:08
    j'ai émis des sons
    qui se sont connectés à vos cerveaux.
  • 12:08 - 12:09
    À travers cette connexion
  • 12:09 - 12:13
    se sont transmis des schémas cérébraux
    qui sont associés à mes souvenirs
  • 12:13 - 12:15
    et idées à vos cerveaux.
  • 12:15 - 12:19
    C'est ainsi que je commence
    à dévoiler le mécanisme neuronal
  • 12:19 - 12:21
    qui nous permet de communiquer.
  • 12:21 - 12:24
    Nous savons qu'à l'avenir,
    ça nous aidera à améliorer
  • 12:24 - 12:26
    et faciliter notre communication.
  • 12:26 - 12:28
    Mais ces études démontrent aussi
  • 12:29 - 12:32
    que la communication se fonde
    sur une base commune.
  • 12:32 - 12:34
    Nous devons nous inquiéter
    si notre société
  • 12:34 - 12:38
    perd cette base commune
    et cette capacité à parler à des gens
  • 12:38 - 12:41
    qui sont un peu différents de nous
  • 12:41 - 12:44
    parce que nous laissons
    quelques médias puissants
  • 12:44 - 12:45
    prendre le contrôle du micro
  • 12:46 - 12:49
    pour manipuler la façon dont nous pensons.
  • 12:49 - 12:52
    En tant que scientifique,
    je ne sais pas comment résoudre ceci.
  • 12:52 - 12:55
    Peut-être qu'une façon de le faire
  • 12:55 - 12:57
    serait de revenir à la communication
    la plus naturelle,
  • 12:57 - 12:59
    c'est-à-dire le dialogue,
  • 12:59 - 13:02
    une situation où ce n'est pas
    seulement moi qui parle,
  • 13:02 - 13:04
    mais une façon plus normale de parler,
  • 13:04 - 13:08
    où j'écoute autant que je parle
  • 13:08 - 13:12
    et, ensemble, nous essayons de trouver
    un terrain d'entente, de nouvelles idées.
  • 13:12 - 13:13
    Parce qu'après tout,
  • 13:13 - 13:17
    les gens avec lesquels nous sommes
    connectés forment notre identité.
  • 13:17 - 13:20
    Ce désir d'être connecté
    à un autre cerveau
  • 13:20 - 13:24
    est fondamental et se manifeste
    dès le plus jeune âge.
  • 13:24 - 13:28
    Laissez-moi terminer
    avec un exemple tiré de ma propre vie.
  • 13:29 - 13:33
    C'est un bon exemple de comment
    l'acte de se connecter aux autres
  • 13:33 - 13:36
    a un impact primordial
    sur qui nous devenons.
  • 13:36 - 13:39
    Voici mon fils Jonathan
    quand il était très petit.
  • 13:39 - 13:44
    Voyez comment il a élaboré
    un jeu vocal avec ma femme
  • 13:44 - 13:49
    hors du simple désir et de la joie
    d'être connecté à un autre humain.
  • 13:50 - 13:54
    (Vocalises)
  • 14:03 - 14:05
    (Rires)
  • 14:05 - 14:09
    Imaginez comment
    la capacité de mon fils
  • 14:09 - 14:12
    à être connecté à nous
    et aux autres personnes dans sa vie
  • 14:12 - 14:15
    va façonner l'homme
    qu'il deviendra un jour.
  • 14:15 - 14:17
    Imaginez comment
    vous changez de jour en jour
  • 14:17 - 14:22
    en étant en interaction et en connexion
    avec les gens dans votre vie.
  • 14:23 - 14:25
    Continuez à vous connecter aux autres.
  • 14:25 - 14:27
    Continuez à diffuser vos idées
  • 14:27 - 14:30
    parce que l'ensemble
    de ce que nous transmettons importe plus
  • 14:30 - 14:32
    que nos parties isolées.
  • 14:32 - 14:33
    Merci.
  • 14:33 - 14:38
    (Applaudissements)
Title:
Votre cerveau et la communication
Speaker:
Uri Hasson
Description:

Le neuroscientifique Uri Hasson effectue des recherches sur les bases de la communication humaine. Ses expériences en laboratoire démontrent que, même d'une langue à une autre, nos cerveaux révèlent les mêmes types d'activités, ou se « synchronisent », quand nous entendons la même idée ou histoire. Cet étonnant mécanisme neuronal nous laisse transmettre des schémas cérébraux et ainsi partager des souvenirs et de la connaissance. « Nous pouvons communiquer parce que nous sommes en possession d'un code commun qui est porteur de sens, dit Hasson. »

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:51

French subtitles

Revisions