Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon
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0:11 - 0:13Je vous propose tout de suite
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0:13 - 0:17de commencer avec un tout
petit film qui présente Wild-touch, -
0:17 - 0:19l'association dont
je vais parler aujourd'hui. -
0:19 - 0:21Je laisse la place aux images
et je reviens vous voir. -
0:22 - 0:25(Musique douce)
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0:37 - 0:40Créer des liens
entre l'Homme et la Nature -
0:55 - 0:57par l'image, le son, la musique, les mots
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1:30 - 1:33émerveiller, émouvoir,
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1:39 - 1:43sensibiliser, s'adresser
au plus grand nombre -
1:50 - 1:53on protège mieux ce que l'on aime
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1:59 - 2:01Rejoignez-nous @
World Wide Theater -
2:02 - 2:04En 2006, quand après
une aventure extraordinaire -
2:05 - 2:07avec le tournage de
« La Marche de l'Empereur », -
2:07 - 2:11on a la chance, je dis on parce
qu'un film, c'est toujours une équipe, -
2:11 - 2:14on a la chance de recevoir
l'Oscar à Hollywood -
2:14 - 2:18quand je rentre, je me dis :
« Finalement le succès, ça sert à quoi ? » -
2:18 - 2:20Ça sert à quoi quand on aime la nature ?
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2:20 - 2:22Ça sert à quoi
quand on vit dans la nature ? -
2:22 - 2:26Ça sert à quoi quand on est passionné,
animé de cette espèce de désir, -
2:26 - 2:29de médiation entre l'homme et la nature ?
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2:29 - 2:31Ça sert à quoi quand on sait
qu'aujourd'hui -
2:31 - 2:33la nature ne va pas très bien ?
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2:33 - 2:36Quand au fur et à mesure des voyages
que je peux faire sur la planète, -
2:36 - 2:40je vois finalement les espaces naturels
se réduire comme une peau de chagrin. -
2:41 - 2:43Je cherchais finalement
-
2:43 - 2:46à transformer ce succès
en quelque chose qui soit positif, -
2:46 - 2:49et surtout quelque chose
qui soit dans le registre de l'action -
2:49 - 2:51plutôt que dans le registre de la parole.
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2:51 - 2:53Et, je me suis dit mais finalement,
-
2:53 - 2:57quoi de plus efficace que d'agir
avec ce qu'on sait faire. -
2:57 - 3:01Pour ce qui me concerne,
c'est effectivement le cinéma, l'image, -
3:01 - 3:05mais aussi les talents que j'ai eu
la chance de rencontrer autour de moi. -
3:05 - 3:06Pourquoi je dis les talents ?
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3:07 - 3:10Je le disais, on ne fait
jamais un film tout seul. -
3:10 - 3:14Je me suis aperçu qu'en mettant ensemble
des gens pour travailler sur un sujet, -
3:14 - 3:18en provoquant des choses,
des désirs d'action, -
3:19 - 3:23il se passait parfois des choses
étonnantes, extraordinairement positives. -
3:23 - 3:25C'est comme ça qu'il y a
plus d'un an maintenant, -
3:25 - 3:27pas très loin d'ici, dans l'Ain,
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3:29 - 3:31nous avons décidé, mon épouse,
des amis et moi, -
3:31 - 3:34de monter une association
qui s'appelle Wild-touch -
3:34 - 3:36pour essayer de proposer
-
3:37 - 3:41peut-être une manière nouvelle de faire
du cinéma pour parler de la nature -
3:41 - 3:44et de s'engager davantage
dans la conservation de la nature. -
3:44 - 3:46L'autre opportunité,
c'est qu'après le film, -
3:46 - 3:4950 pays, 25 millions
de spectateurs dans le monde, -
3:49 - 3:53énormément de scientifiques et de porteurs
de projets de conservation de la nature -
3:53 - 3:55sont venus me voir
en me disant en substance : -
3:55 - 4:00« Aidez-moi, avec un film pour parler
de ce que je fais tous les jours, -
4:00 - 4:03des efforts que je fais, de l'énergie
que je déploie moi ou mes équipes, -
4:03 - 4:06pour essayer de sensibiliser
le grand public. » -
4:06 - 4:11Ils avaient compris, comme moi
je l'avais découvert à ma grande surprise, -
4:11 - 4:16qu'un grand film, porteur d'émotions,
porteur de valeurs universelles, -
4:16 - 4:19basé sur un système de narration
relativement simple, -
4:19 - 4:23simple au sens du conte, plutôt
que quelque chose de plus complexe, -
4:23 - 4:25qu'un tel film, ça pouvait
terriblement aider. -
4:25 - 4:29Probablement davantage
que de marteler des sentences, -
4:29 - 4:34des morales, des messages d'injonction
à la protection de la nature. -
4:35 - 4:38Je me suis aperçu aussi en discutant
avec des amis scientifiques, -
4:39 - 4:41qu'on dépensait
des milliards de dollars, d'euros, -
4:41 - 4:44des quantités d'énergie effroyables
-
4:44 - 4:48pour essayer de faire de sorte
que la nature se porte mieux, -
4:48 - 4:51se porte moins mal
et que ça n'avançait pas. -
4:51 - 4:54Malgré l'énergie et les talents
qui étaient dépensés, -
4:54 - 4:58on voyait encore une fois la nature,
les espèces, la biodiversité -
4:58 - 5:01la qualité de l'air, j'en passe,
se réduire comme une peau de chagrin. -
5:02 - 5:05Tous ces éléments-là
ont fait que finalement -
5:05 - 5:09nous nous sommes dit qu'il fallait
peut-être revenir au point de départ -
5:09 - 5:13et repartir de l'émotion, du plaisir,
de voir, de ressentir. -
5:13 - 5:16d'émouvoir, d'émerveiller,
de faire comprendre -
5:16 - 5:18et que peut-être que si on en revenait là,
-
5:18 - 5:21on allait toucher les gens
dans ce qu'ils ont de plus sensible : -
5:21 - 5:23leur émotion,
leur âme d'enfant quelque part -
5:24 - 5:28et que ayant rapproché finalement
l'homme à la nature d'où il vient... -
5:28 - 5:31La nature est notre berceau,
il ne faut pas l'oublier. -
5:32 - 5:35Nous sommes des enfants de la nature
depuis des millions d'années -
5:35 - 5:38et des enfants de la ville
depuis seulement quelques générations, -
5:38 - 5:42et parce que la plupart d'entre nous
sommes devenus des enfants de la ville, -
5:42 - 5:46nous avons oublié ce lien qui nous unis
de manière extraordinairement forte -
5:46 - 5:49et vitale à la nature,
peut-être qu'il fallait revenir à la base. -
5:49 - 5:52De manière très naïve,
sur cette proposition en nous disant, -
5:52 - 5:54on va vous émouvoir
avec des grandes choses -
5:54 - 5:58parce que la nature recèle
des trésors d'histoire, de stratégie, -
5:58 - 6:00de beauté, d'esthétique,
-
6:00 - 6:04et de bien-être qu'on a peut-être
oubliés en vivant dans les villes. -
6:04 - 6:07C'est comme ça
qu'on a monté Wild-touch, -
6:07 - 6:10en se disant aussi que finalement,
-
6:10 - 6:13plutôt que de traiter un film
et de passer à autre chose, -
6:13 - 6:17on allait s'emparer d'un grand sujet
et qu'autour de ce sujet-là, -
6:17 - 6:21on allait mobiliser des gens
qui ont envie de s'impliquer. -
6:21 - 6:23Qui sont ces gens-là ?
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6:23 - 6:25Ça peut être des chefs d'entreprise,
des mécènes, -
6:25 - 6:29mais ça peut être aussi des talents,
on a des amis ici qui font de la BD. -
6:29 - 6:32Ça peut être des gens qui savent
s'exprimer avec une image, -
6:32 - 6:37sachant que notre décision
c'est qu'on rentre dans Wild-touch -
6:37 - 6:40et dans les projets qu'on soutient
avec son savoir-faire et son envie. -
6:40 - 6:43Qu'en brisant les cloisons
entre les métiers et les gens, -
6:43 - 6:46on créé des énergies positives
absolument considérables. -
6:46 - 6:49Quels sont les champs
de travail aujourd'hui ? -
6:49 - 6:52Ils tournent autour de trois rencontres,
trois grandes rencontres : -
6:52 - 6:56première rencontre avec Francis Hallé,
botaniste inventeur du Radeau des cimes. -
6:56 - 6:57Cet espèce de botaniste de génie
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6:57 - 7:01qui est pour moi,
d'un point de vue moral en tout cas, -
7:01 - 7:04à mi-chemin entre le végétal et l'animal.
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7:04 - 7:08Francis Hallé a ce talent absolument
invraisemblable de faire de la médiation -
7:08 - 7:11en nous disant : « Regardez les arbres.
Regardez les plantes. -
7:11 - 7:14Regardez-les vivre,
elles ont des choses à nous dire. » -
7:14 - 7:16Et Francis Allé vient me voir
un jour en disant : -
7:16 - 7:21« Ça fait 50 ans que je travaille,
sur les forêts primaires, -
7:21 - 7:23je ne pouvais pas imaginer
un seul moment, qu'un jour -
7:23 - 7:26ces forêts seraient en danger. »
-
7:26 - 7:29Quand je parle de forêts primaires,
je parle de ces forêts tropicales, -
7:29 - 7:33qui ceinturent tout l'espace
équatorial de la planète -
7:33 - 7:35qui sont ces grandes forêts,
sources de biodiversité, -
7:35 - 7:38ces forêts d'où vient notre propre espèce.
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7:38 - 7:41Nous venons de ces grandes forêts-là.
-
7:41 - 7:42Francis Allé me dit :
-
7:42 - 7:46« Dans 10 ans, ces forêts primaires
auront probablement disparu. -
7:47 - 7:49Je ne peux plus rien faire,
j'ai tout essayé. -
7:49 - 7:53J'ai essayé de le dire,
d'attirer l'attention -
7:53 - 7:56mais je ne voudrais pas finalement
quitter ma carrière scientifique -
7:56 - 7:58sans laisser une trace,
-
7:58 - 8:00sans retenter encore une fois,
-
8:00 - 8:04oser ce geste inutile finalement
et peut-être pas si inutile que ça : -
8:04 - 8:08oser attirer l'attention, montrer,
-
8:08 - 8:10expliquer ce que sont
ces forêts primaires. » -
8:10 - 8:12C'est comme ça qu'on est
partis dans un grand projet. -
8:12 - 8:14qui s'appelle aujourd'hui
La forêt des pluies. -
8:14 - 8:18Un grand projet avec
un grand film de cinéma, -
8:18 - 8:21qu'on part repérer
dans trois semaines au Gabon. -
8:22 - 8:25Mais aussi tout un traitement internet.
-
8:25 - 8:28Je crois beaucoup aujourd'hui
à la puissance créative, -
8:28 - 8:29à la liberté que nous offre Internet,
-
8:29 - 8:32et à sa puissance
de connexion de réseaux. -
8:32 - 8:33Je me suis dit que finalement Internet
-
8:33 - 8:36pouvait nous permettre de raconter
cette aventure différemment. -
8:36 - 8:39On a décidé que cette aventure
du grand film, -
8:39 - 8:41c'était un peu comme une métaphore,
-
8:41 - 8:43la métaphore de ces bateaux
qui au 18e siècle -
8:43 - 8:46embarquaient des savants,
des scientifiques, des artistes -
8:46 - 8:48et partaient à la découverte du monde,
-
8:48 - 8:51collectaient des échantillons
et des récits, -
8:51 - 8:54revenaient dans les pays européens
en disant : -
8:54 - 8:58« Voilà ce qu'on a vu et c'est
merveilleux, c'est extraordinaire. » -
8:58 - 9:00Pour moi, l'aventure du film sur la forêt,
-
9:00 - 9:04des films dont je vous parlerai,
c'est un peu cette métaphore-là. -
9:04 - 9:07On repart métaphoriquement
avec des scientifiques, des artistes, -
9:07 - 9:10pour aller revisiter ces grands
espaces de nature sauvage, -
9:10 - 9:15pour ramener des récits, des images,
rapporter des rencontres. -
9:15 - 9:18Aujourd'hui, Internet a ce pouvoir-là
-
9:18 - 9:21de nous permettre de faire vivre
cette aventure en direct. -
9:21 - 9:25Les grands aventuriers du 18e siècle
mettaient parfois trois ans à revenir. -
9:25 - 9:27Il fallait écrire les récits, les publier.
-
9:27 - 9:32Aujourd'hui je crois qu'on a le pouvoir
de faire vivre ça presque en direct. -
9:32 - 9:34L'idée c'est que
sur le site de Wild-touch, -
9:34 - 9:38dès le début de ces aventures-là,
les spectateurs pourront nous rejoindre -
9:38 - 9:41tous les jours sur 2 minutes
et partager notre aventure. -
9:41 - 9:43Aujourd'hui on a vu ça.
-
9:43 - 9:47Un pygmée Bagra est sorti de la forêt
et nous a montré un grand arbre Moabi -
9:47 - 9:51et il nous a parlé de toute la relation
de cet arbre à son peuple. -
9:51 - 9:55Ou, aujourd'hui l'équipe
est totalement démoralisée. -
9:55 - 9:58On s'est enlisé, le matériel est tombé
dans la boue, etc. etc. -
9:58 - 10:02L'idée est d'aller chercher
notre audience, notre auditoire, -
10:02 - 10:06non pas seulement pour avoir
le plaisir d'aligner des chiffres -
10:06 - 10:08de box-office derrière un film,
-
10:08 - 10:11mais surtout d'aller chercher
de l'adhésion à une cause. -
10:11 - 10:15Pour compléter ça, nous avons eu
envie de nous entourer d'artistes, -
10:16 - 10:19divers, avec des talents différents,
-
10:19 - 10:21pour venir témoigner
différemment de cette forêt. -
10:21 - 10:23Je vais parler de la forêt
comme je la sens, -
10:23 - 10:24comme Francis me l'explique,
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10:24 - 10:29mais j'ai eu aussi envie aussi d'inviter
Cyril Pedrosa, auteur de B.D. -
10:29 - 10:30qui va raconter à sa manière.
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10:30 - 10:36J'ai eu envie d'inviter Charles Bell,
grand peintre des plantes et des arbres, -
10:36 - 10:37venir témoigner à sa manière.
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10:37 - 10:39J'ai eu envie d'inviter Sylvain Tesson,
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10:39 - 10:43qui est sous les feux de la rampe
aujourd'hui avec le prix Médicis. -
10:43 - 10:46J'ai dit à Sylvain : « Deviens
le chroniqueur de notre aventure ! » -
10:46 - 10:49Parce que peut-être
qu'en multipliant les talents, -
10:49 - 10:51qu'en donnant envie
de manière un peu différente, -
10:51 - 10:55on va arriver à toucher les gens
par ce qu'ils ont de plus sensibles. -
10:55 - 10:59Je crois qu'une fois qu'on est concerné
d'un point de vue sensible, -
10:59 - 11:01vous avez vu ce slogan
que j'aime beaucoup : -
11:01 - 11:03"On protège bien que ce qu'on aime",
-
11:03 - 11:05peut-être qu'on fera véritablement
avancer les choses -
11:05 - 11:09et peut-être davantage que si on était
dans une position d'injonction -
11:09 - 11:13qui me paraît très
difficilement supportable. -
11:13 - 11:16Je vous ai parlé de trois films,
le deuxième, c'est également une rencontre -
11:16 - 11:19avec quelqu'un qui ne vit pas loin d'ici,
à Grenoble, -
11:19 - 11:22un très grand scientifique français
qui s'appelle Claude Lorius. -
11:22 - 11:24Qui est Claure Lorius ?
-
11:24 - 11:28C'est le premier qui, dans les années 60,
-
11:28 - 11:30a compris que quand on forait
les glaces de l'Antarctique, -
11:30 - 11:32on remontait dans l'histoire du climat.
-
11:33 - 11:36Quelle a été l'intuition
géniale de Claude ? -
11:36 - 11:41Il raconte ça de manière merveilleuse
dans une anecdote assez sublime, -
11:41 - 11:44c'est en mettant un morceau
d'iceberg dans un verre de whisky -
11:44 - 11:47qu'il a vu les bulles d'air se dégager,
-
11:47 - 11:49Il s'est dit, j'ai trouvé ! Eurêka !
-
11:49 - 11:52Dans ces bulles de glace,
il y a des échantillons de l'air -
11:52 - 11:55tel qu'il était il y a plusieurs
centaines de milliers d'années. -
11:55 - 11:59Claude a fait tout un travail, comme ça,
avec ses équipes de Grenoble. -
11:59 - 12:04Claude a été le premier à documenter
cette relation intime, si j'ose dire, -
12:04 - 12:07entre le dioxyde de carbone
et le réchauffement climatique. -
12:07 - 12:11Claude a eu une carrière exemplaire,
il a eu de nombreux prix. -
12:11 - 12:12C'est un des scientifiques
français les plus primés. -
12:12 - 12:16Il a eu le prix Blue Planet au Japon
qui est l'équivalent du Nobel en écologie. -
12:16 - 12:18Claude vient d'écrire un livre magnifique
-
12:18 - 12:20qui s'appelle Voyage dans l’anthropocène
-
12:20 - 12:24et Claude m'a dit :
« J'aimerais que tu témoignes. -
12:24 - 12:27J'aimerais que tu m'aides
à passer ce message. -
12:27 - 12:29Le réchauffement climatique,
c'est pas du cinéma. -
12:29 - 12:32Ça existe, c'est prouvé.
On a des éléments scientifiques. -
12:32 - 12:34Claude se rend bien compte qu'aujourd'hui
-
12:34 - 12:37il y a encore des gens
qui peinent à le croire. -
12:37 - 12:40J'ai envie, et grâce à Wild-touch
et grâce à tous nos partenaires, -
12:40 - 12:43de faire un grand film
sur la vie de Claude Lorius, -
12:43 - 12:47parce que sa vie se confond
avec un changement de paradigme. -
12:47 - 12:49Avec la vie de Claude Lorius,
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12:49 - 12:52on s'aperçoit d'un changement
majeur de l'humanité -
12:52 - 12:55qui il y a 50 ans considère
que sa planète est résiliente, -
12:55 - 12:57quasiment infinie,
qu'on peut y faire n'importe quoi, -
12:57 - 13:00à une planète aujourd'hui
dont nous sommes en charge finalement, -
13:00 - 13:03qui s'aperçoit qu'on ne peut plus
faire n'importe quoi. -
13:03 - 13:07Il va falloir qu'on fasse un peu
machine arrière dans le développement, -
13:07 - 13:09parce que sinon
on va s'étouffer tout seul. -
13:09 - 13:12Dernier grand projet sur lequel
on est en train de travailler, -
13:12 - 13:14une rencontre avec Laurent Ballesta.
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13:14 - 13:18Laurent Ballesta, il repousse les limites
de la plongée autonome tous les jours, -
13:18 - 13:20qui va aller très profond sous la mer
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13:20 - 13:24pour nous montrer des mondes
que personne n'a encore découverts. -
13:24 - 13:28Avec Laurent Ballesta,
on va faire un grand film -
13:28 - 13:31sur le corail qui est finalement
le symétrique, le pendant, -
13:31 - 13:34de la forêt primaire tant d'un point
de vue de son importance biologique -
13:34 - 13:40mais aussi des enjeux qui tournent
autour de ce milieu immense, -
13:40 - 13:41qui est un milieu fondateur
-
13:41 - 13:44sous bien des aspects
pour toute la faune océanique -
13:44 - 13:48Nous allons avec Laurent,
à horizon 2013-2014 -
13:49 - 13:52lancer un grand film sur le corail.
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13:53 - 13:55Dernier élément et j'en terminerai là.
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13:56 - 13:58Je pense qu'il faut
aussi aller aujourd'hui -
13:58 - 13:59un peu plus loin que le cinéma.
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14:00 - 14:03Nous sommes en train de développer
avec un ami scénographe -
14:03 - 14:05des objets qui s'appellent les ariums
-
14:05 - 14:08qui seront finalement
des objets itinérants, -
14:08 - 14:11qui seront des lieux
qui permettront à chacun -
14:11 - 14:13d'aller où il ne pourra jamais aller.
-
14:13 - 14:15Aller là où on ne pourra
jamais aller, c'est quoi ? -
14:15 - 14:18C'est l'Antarctique,
très peu de privilégiés ont pu y aller. -
14:18 - 14:21Ça peut être aller
dans des endroits qui ont disparu : -
14:21 - 14:23aller dans des endroits
qui sont trop éloignés -
14:23 - 14:26dans l'espace ou dans le temps,
qui sont passés ou qui sont futurs. -
14:26 - 14:31On va créer des lieux d'immersion
où à la fois avec l'image, -
14:31 - 14:33les nouvelles technologies, l'innovation,
-
14:33 - 14:35mais aussi les éléments naturels,
-
14:35 - 14:37on va permettre à chacun de vivre
-
14:37 - 14:42ce qu'il n'aurait peut-être pas
l'occasion de vivre par lui-même. -
14:42 - 14:46Le premier élément que vous allez avoir
l'occasion de découvrir -
14:46 - 14:49j'espère dès 2015
et probablement dans la région -
14:50 - 14:52s'appelle le Tempêtarium de Glace 2048®
-
14:52 - 14:54qui est en fait une métaphore de l'iceberg
-
14:54 - 14:57dans laquelle le public acteur
va pouvoir revivre -
14:57 - 15:02l'aventure de La Marche de l'Empereur
avec de la vraie glace, avec du vrai vent. -
15:02 - 15:05La proposition qu'on fait
à travers cet objet, cet Arium, -
15:05 - 15:08c'est d'affronter une tempête antarctique.
-
15:08 - 15:12Finalement se confronter
à ce que ce climat a de plus extrême -
15:12 - 15:15pour éprouver
tout comme les manchots empereurs, -
15:15 - 15:16en faisant comme eux,
-
15:16 - 15:18en imitant ce comportement de tortue
-
15:18 - 15:20qui leur permet
de résister à l’irrésistible -
15:20 - 15:24peut-être d'éprouver ce qu'évoque
et ce que provoque le bonheur -
15:24 - 15:27que d'avoir de la solidarité ensemble.
-
15:27 - 15:32J'espère à travers ces images,
ces films, ces objets, -
15:32 - 15:34ces documents, ces témoignages,
-
15:34 - 15:36tout simplement faire avancer
un tout petit peu les choses. -
15:36 - 15:39Je me dis toujours
que dans l'histoire de l'humanité, -
15:39 - 15:41il y a des gens qui ont écrit
des dizaines de livres. -
15:41 - 15:43On a écrit des millions de livres,
-
15:43 - 15:46peut-être que ces livres
n'ont servi à rien. -
15:46 - 15:49Mais peut-être que certains
de ces livres ont fait basculer -
15:49 - 15:51l'humanité vers un monde meilleur.
-
15:51 - 15:54Je crois que si on ne prend pas
le risque de faire ce petit pas, -
15:54 - 15:56de tenter quelque chose,
-
15:56 - 15:57on est sûr qu'il ne se passera rien.
-
15:58 - 16:00Moi, j'ai eu envie de faire ce petit pas.
-
16:00 - 16:01Merci de votre attention.
-
16:01 - 16:04(Applaudissements)
- Title:
- Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon
- Description:
-
Luc Jacquet, réalisateur oscarisé de « La Marche de l'Empereur » et « Le Renard et l'Enfant » nous révèle ses projets et partage avec nous sa vision.
Filmé le 10/11/2011 au Pôle Pixel, Villeurbanne, France. Pour plus d'infos : http://www.tedxlyon.com
Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED. - Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 16:09
Elisabeth Buffard approved French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
Elisabeth Buffard accepted French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
Elisabeth Buffard edited French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
Elise LECAMP edited French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
Elise LECAMP edited French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
eric vautier edited French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
Elise LECAMP edited French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon | ||
Elise LECAMP edited French subtitles for Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon |