Return to Video

Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon

  • 0:11 - 0:13
    Je vous propose tout de suite
  • 0:13 - 0:17
    de commencer avec un tout
    petit film qui présente Wild-touch,
  • 0:17 - 0:19
    l'association dont
    je vais parler aujourd'hui.
  • 0:19 - 0:21
    Je laisse la place aux images
    et je reviens vous voir.
  • 0:22 - 0:25
    (Musique douce)
  • 0:37 - 0:40
    Créer des liens
    entre l'Homme et la Nature
  • 0:55 - 0:57
    par l'image, le son, la musique, les mots
  • 1:30 - 1:33
    émerveiller, émouvoir,
  • 1:39 - 1:43
    sensibiliser, s'adresser
    au plus grand nombre
  • 1:50 - 1:53
    on protège mieux ce que l'on aime
  • 1:59 - 2:01
    Rejoignez-nous @
    World Wide Theater
  • 2:02 - 2:04
    En 2006, quand après
    une aventure extraordinaire
  • 2:05 - 2:07
    avec le tournage de
    « La Marche de l'Empereur »,
  • 2:07 - 2:11
    on a la chance, je dis on parce
    qu'un film, c'est toujours une équipe,
  • 2:11 - 2:14
    on a la chance de recevoir
    l'Oscar à Hollywood
  • 2:14 - 2:18
    quand je rentre, je me dis :
    « Finalement le succès, ça sert à quoi ? »
  • 2:18 - 2:20
    Ça sert à quoi quand on aime la nature ?
  • 2:20 - 2:22
    Ça sert à quoi
    quand on vit dans la nature ?
  • 2:22 - 2:26
    Ça sert à quoi quand on est passionné,
    animé de cette espèce de désir,
  • 2:26 - 2:29
    de médiation entre l'homme et la nature ?
  • 2:29 - 2:31
    Ça sert à quoi quand on sait
    qu'aujourd'hui
  • 2:31 - 2:33
    la nature ne va pas très bien ?
  • 2:33 - 2:36
    Quand au fur et à mesure des voyages
    que je peux faire sur la planète,
  • 2:36 - 2:40
    je vois finalement les espaces naturels
    se réduire comme une peau de chagrin.
  • 2:41 - 2:43
    Je cherchais finalement
  • 2:43 - 2:46
    à transformer ce succès
    en quelque chose qui soit positif,
  • 2:46 - 2:49
    et surtout quelque chose
    qui soit dans le registre de l'action
  • 2:49 - 2:51
    plutôt que dans le registre de la parole.
  • 2:51 - 2:53
    Et, je me suis dit mais finalement,
  • 2:53 - 2:57
    quoi de plus efficace que d'agir
    avec ce qu'on sait faire.
  • 2:57 - 3:01
    Pour ce qui me concerne,
    c'est effectivement le cinéma, l'image,
  • 3:01 - 3:05
    mais aussi les talents que j'ai eu
    la chance de rencontrer autour de moi.
  • 3:05 - 3:06
    Pourquoi je dis les talents ?
  • 3:07 - 3:10
    Je le disais, on ne fait
    jamais un film tout seul.
  • 3:10 - 3:14
    Je me suis aperçu qu'en mettant ensemble
    des gens pour travailler sur un sujet,
  • 3:14 - 3:18
    en provoquant des choses,
    des désirs d'action,
  • 3:19 - 3:23
    il se passait parfois des choses
    étonnantes, extraordinairement positives.
  • 3:23 - 3:25
    C'est comme ça qu'il y a
    plus d'un an maintenant,
  • 3:25 - 3:27
    pas très loin d'ici, dans l'Ain,
  • 3:29 - 3:31
    nous avons décidé, mon épouse,
    des amis et moi,
  • 3:31 - 3:34
    de monter une association
    qui s'appelle Wild-touch
  • 3:34 - 3:36
    pour essayer de proposer
  • 3:37 - 3:41
    peut-être une manière nouvelle de faire
    du cinéma pour parler de la nature
  • 3:41 - 3:44
    et de s'engager davantage
    dans la conservation de la nature.
  • 3:44 - 3:46
    L'autre opportunité,
    c'est qu'après le film,
  • 3:46 - 3:49
    50 pays, 25 millions
    de spectateurs dans le monde,
  • 3:49 - 3:53
    énormément de scientifiques et de porteurs
    de projets de conservation de la nature
  • 3:53 - 3:55
    sont venus me voir
    en me disant en substance :
  • 3:55 - 4:00
    « Aidez-moi, avec un film pour parler
    de ce que je fais tous les jours,
  • 4:00 - 4:03
    des efforts que je fais, de l'énergie
    que je déploie moi ou mes équipes,
  • 4:03 - 4:06
    pour essayer de sensibiliser
    le grand public. »
  • 4:06 - 4:11
    Ils avaient compris, comme moi
    je l'avais découvert à ma grande surprise,
  • 4:11 - 4:16
    qu'un grand film, porteur d'émotions,
    porteur de valeurs universelles,
  • 4:16 - 4:19
    basé sur un système de narration
    relativement simple,
  • 4:19 - 4:23
    simple au sens du conte, plutôt
    que quelque chose de plus complexe,
  • 4:23 - 4:25
    qu'un tel film, ça pouvait
    terriblement aider.
  • 4:25 - 4:29
    Probablement davantage
    que de marteler des sentences,
  • 4:29 - 4:34
    des morales, des messages d'injonction
    à la protection de la nature.
  • 4:35 - 4:38
    Je me suis aperçu aussi en discutant
    avec des amis scientifiques,
  • 4:39 - 4:41
    qu'on dépensait
    des milliards de dollars, d'euros,
  • 4:41 - 4:44
    des quantités d'énergie effroyables
  • 4:44 - 4:48
    pour essayer de faire de sorte
    que la nature se porte mieux,
  • 4:48 - 4:51
    se porte moins mal
    et que ça n'avançait pas.
  • 4:51 - 4:54
    Malgré l'énergie et les talents
    qui étaient dépensés,
  • 4:54 - 4:58
    on voyait encore une fois la nature,
    les espèces, la biodiversité
  • 4:58 - 5:01
    la qualité de l'air, j'en passe,
    se réduire comme une peau de chagrin.
  • 5:02 - 5:05
    Tous ces éléments-là
    ont fait que finalement
  • 5:05 - 5:09
    nous nous sommes dit qu'il fallait
    peut-être revenir au point de départ
  • 5:09 - 5:13
    et repartir de l'émotion, du plaisir,
    de voir, de ressentir.
  • 5:13 - 5:16
    d'émouvoir, d'émerveiller,
    de faire comprendre
  • 5:16 - 5:18
    et que peut-être que si on en revenait là,
  • 5:18 - 5:21
    on allait toucher les gens
    dans ce qu'ils ont de plus sensible :
  • 5:21 - 5:23
    leur émotion,
    leur âme d'enfant quelque part
  • 5:24 - 5:28
    et que ayant rapproché finalement
    l'homme à la nature d'où il vient...
  • 5:28 - 5:31
    La nature est notre berceau,
    il ne faut pas l'oublier.
  • 5:32 - 5:35
    Nous sommes des enfants de la nature
    depuis des millions d'années
  • 5:35 - 5:38
    et des enfants de la ville
    depuis seulement quelques générations,
  • 5:38 - 5:42
    et parce que la plupart d'entre nous
    sommes devenus des enfants de la ville,
  • 5:42 - 5:46
    nous avons oublié ce lien qui nous unis
    de manière extraordinairement forte
  • 5:46 - 5:49
    et vitale à la nature,
    peut-être qu'il fallait revenir à la base.
  • 5:49 - 5:52
    De manière très naïve,
    sur cette proposition en nous disant,
  • 5:52 - 5:54
    on va vous émouvoir
    avec des grandes choses
  • 5:54 - 5:58
    parce que la nature recèle
    des trésors d'histoire, de stratégie,
  • 5:58 - 6:00
    de beauté, d'esthétique,
  • 6:00 - 6:04
    et de bien-être qu'on a peut-être
    oubliés en vivant dans les villes.
  • 6:04 - 6:07
    C'est comme ça
    qu'on a monté Wild-touch,
  • 6:07 - 6:10
    en se disant aussi que finalement,
  • 6:10 - 6:13
    plutôt que de traiter un film
    et de passer à autre chose,
  • 6:13 - 6:17
    on allait s'emparer d'un grand sujet
    et qu'autour de ce sujet-là,
  • 6:17 - 6:21
    on allait mobiliser des gens
    qui ont envie de s'impliquer.
  • 6:21 - 6:23
    Qui sont ces gens-là ?
  • 6:23 - 6:25
    Ça peut être des chefs d'entreprise,
    des mécènes,
  • 6:25 - 6:29
    mais ça peut être aussi des talents,
    on a des amis ici qui font de la BD.
  • 6:29 - 6:32
    Ça peut être des gens qui savent
    s'exprimer avec une image,
  • 6:32 - 6:37
    sachant que notre décision
    c'est qu'on rentre dans Wild-touch
  • 6:37 - 6:40
    et dans les projets qu'on soutient
    avec son savoir-faire et son envie.
  • 6:40 - 6:43
    Qu'en brisant les cloisons
    entre les métiers et les gens,
  • 6:43 - 6:46
    on créé des énergies positives
    absolument considérables.
  • 6:46 - 6:49
    Quels sont les champs
    de travail aujourd'hui ?
  • 6:49 - 6:52
    Ils tournent autour de trois rencontres,
    trois grandes rencontres :
  • 6:52 - 6:56
    première rencontre avec Francis Hallé,
    botaniste inventeur du Radeau des cimes.
  • 6:56 - 6:57
    Cet espèce de botaniste de génie
  • 6:57 - 7:01
    qui est pour moi,
    d'un point de vue moral en tout cas,
  • 7:01 - 7:04
    à mi-chemin entre le végétal et l'animal.
  • 7:04 - 7:08
    Francis Hallé a ce talent absolument
    invraisemblable de faire de la médiation
  • 7:08 - 7:11
    en nous disant : « Regardez les arbres.
    Regardez les plantes.
  • 7:11 - 7:14
    Regardez-les vivre,
    elles ont des choses à nous dire. »
  • 7:14 - 7:16
    Et Francis Allé vient me voir
    un jour en disant :
  • 7:16 - 7:21
    « Ça fait 50 ans que je travaille,
    sur les forêts primaires,
  • 7:21 - 7:23
    je ne pouvais pas imaginer
    un seul moment, qu'un jour
  • 7:23 - 7:26
    ces forêts seraient en danger. »
  • 7:26 - 7:29
    Quand je parle de forêts primaires,
    je parle de ces forêts tropicales,
  • 7:29 - 7:33
    qui ceinturent tout l'espace
    équatorial de la planète
  • 7:33 - 7:35
    qui sont ces grandes forêts,
    sources de biodiversité,
  • 7:35 - 7:38
    ces forêts d'où vient notre propre espèce.
  • 7:38 - 7:41
    Nous venons de ces grandes forêts-là.
  • 7:41 - 7:42
    Francis Allé me dit :
  • 7:42 - 7:46
    « Dans 10 ans, ces forêts primaires
    auront probablement disparu.
  • 7:47 - 7:49
    Je ne peux plus rien faire,
    j'ai tout essayé.
  • 7:49 - 7:53
    J'ai essayé de le dire,
    d'attirer l'attention
  • 7:53 - 7:56
    mais je ne voudrais pas finalement
    quitter ma carrière scientifique
  • 7:56 - 7:58
    sans laisser une trace,
  • 7:58 - 8:00
    sans retenter encore une fois,
  • 8:00 - 8:04
    oser ce geste inutile finalement
    et peut-être pas si inutile que ça :
  • 8:04 - 8:08
    oser attirer l'attention, montrer,
  • 8:08 - 8:10
    expliquer ce que sont
    ces forêts primaires. »
  • 8:10 - 8:12
    C'est comme ça qu'on est
    partis dans un grand projet.
  • 8:12 - 8:14
    qui s'appelle aujourd'hui
    La forêt des pluies.
  • 8:14 - 8:18
    Un grand projet avec
    un grand film de cinéma,
  • 8:18 - 8:21
    qu'on part repérer
    dans trois semaines au Gabon.
  • 8:22 - 8:25
    Mais aussi tout un traitement internet.
  • 8:25 - 8:28
    Je crois beaucoup aujourd'hui
    à la puissance créative,
  • 8:28 - 8:29
    à la liberté que nous offre Internet,
  • 8:29 - 8:32
    et à sa puissance
    de connexion de réseaux.
  • 8:32 - 8:33
    Je me suis dit que finalement Internet
  • 8:33 - 8:36
    pouvait nous permettre de raconter
    cette aventure différemment.
  • 8:36 - 8:39
    On a décidé que cette aventure
    du grand film,
  • 8:39 - 8:41
    c'était un peu comme une métaphore,
  • 8:41 - 8:43
    la métaphore de ces bateaux
    qui au 18e siècle
  • 8:43 - 8:46
    embarquaient des savants,
    des scientifiques, des artistes
  • 8:46 - 8:48
    et partaient à la découverte du monde,
  • 8:48 - 8:51
    collectaient des échantillons
    et des récits,
  • 8:51 - 8:54
    revenaient dans les pays européens
    en disant :
  • 8:54 - 8:58
    « Voilà ce qu'on a vu et c'est
    merveilleux, c'est extraordinaire. »
  • 8:58 - 9:00
    Pour moi, l'aventure du film sur la forêt,
  • 9:00 - 9:04
    des films dont je vous parlerai,
    c'est un peu cette métaphore-là.
  • 9:04 - 9:07
    On repart métaphoriquement
    avec des scientifiques, des artistes,
  • 9:07 - 9:10
    pour aller revisiter ces grands
    espaces de nature sauvage,
  • 9:10 - 9:15
    pour ramener des récits, des images,
    rapporter des rencontres.
  • 9:15 - 9:18
    Aujourd'hui, Internet a ce pouvoir-là
  • 9:18 - 9:21
    de nous permettre de faire vivre
    cette aventure en direct.
  • 9:21 - 9:25
    Les grands aventuriers du 18e siècle
    mettaient parfois trois ans à revenir.
  • 9:25 - 9:27
    Il fallait écrire les récits, les publier.
  • 9:27 - 9:32
    Aujourd'hui je crois qu'on a le pouvoir
    de faire vivre ça presque en direct.
  • 9:32 - 9:34
    L'idée c'est que
    sur le site de Wild-touch,
  • 9:34 - 9:38
    dès le début de ces aventures-là,
    les spectateurs pourront nous rejoindre
  • 9:38 - 9:41
    tous les jours sur 2 minutes
    et partager notre aventure.
  • 9:41 - 9:43
    Aujourd'hui on a vu ça.
  • 9:43 - 9:47
    Un pygmée Bagra est sorti de la forêt
    et nous a montré un grand arbre Moabi
  • 9:47 - 9:51
    et il nous a parlé de toute la relation
    de cet arbre à son peuple.
  • 9:51 - 9:55
    Ou, aujourd'hui l'équipe
    est totalement démoralisée.
  • 9:55 - 9:58
    On s'est enlisé, le matériel est tombé
    dans la boue, etc. etc.
  • 9:58 - 10:02
    L'idée est d'aller chercher
    notre audience, notre auditoire,
  • 10:02 - 10:06
    non pas seulement pour avoir
    le plaisir d'aligner des chiffres
  • 10:06 - 10:08
    de box-office derrière un film,
  • 10:08 - 10:11
    mais surtout d'aller chercher
    de l'adhésion à une cause.
  • 10:11 - 10:15
    Pour compléter ça, nous avons eu
    envie de nous entourer d'artistes,
  • 10:16 - 10:19
    divers, avec des talents différents,
  • 10:19 - 10:21
    pour venir témoigner
    différemment de cette forêt.
  • 10:21 - 10:23
    Je vais parler de la forêt
    comme je la sens,
  • 10:23 - 10:24
    comme Francis me l'explique,
  • 10:24 - 10:29
    mais j'ai eu aussi envie aussi d'inviter
    Cyril Pedrosa, auteur de B.D.
  • 10:29 - 10:30
    qui va raconter à sa manière.
  • 10:30 - 10:36
    J'ai eu envie d'inviter Charles Bell,
    grand peintre des plantes et des arbres,
  • 10:36 - 10:37
    venir témoigner à sa manière.
  • 10:37 - 10:39
    J'ai eu envie d'inviter Sylvain Tesson,
  • 10:39 - 10:43
    qui est sous les feux de la rampe
    aujourd'hui avec le prix Médicis.
  • 10:43 - 10:46
    J'ai dit à Sylvain : « Deviens
    le chroniqueur de notre aventure ! »
  • 10:46 - 10:49
    Parce que peut-être
    qu'en multipliant les talents,
  • 10:49 - 10:51
    qu'en donnant envie
    de manière un peu différente,
  • 10:51 - 10:55
    on va arriver à toucher les gens
    par ce qu'ils ont de plus sensibles.
  • 10:55 - 10:59
    Je crois qu'une fois qu'on est concerné
    d'un point de vue sensible,
  • 10:59 - 11:01
    vous avez vu ce slogan
    que j'aime beaucoup :
  • 11:01 - 11:03
    "On protège bien que ce qu'on aime",
  • 11:03 - 11:05
    peut-être qu'on fera véritablement
    avancer les choses
  • 11:05 - 11:09
    et peut-être davantage que si on était
    dans une position d'injonction
  • 11:09 - 11:13
    qui me paraît très
    difficilement supportable.
  • 11:13 - 11:16
    Je vous ai parlé de trois films,
    le deuxième, c'est également une rencontre
  • 11:16 - 11:19
    avec quelqu'un qui ne vit pas loin d'ici,
    à Grenoble,
  • 11:19 - 11:22
    un très grand scientifique français
    qui s'appelle Claude Lorius.
  • 11:22 - 11:24
    Qui est Claure Lorius ?
  • 11:24 - 11:28
    C'est le premier qui, dans les années 60,
  • 11:28 - 11:30
    a compris que quand on forait
    les glaces de l'Antarctique,
  • 11:30 - 11:32
    on remontait dans l'histoire du climat.
  • 11:33 - 11:36
    Quelle a été l'intuition
    géniale de Claude ?
  • 11:36 - 11:41
    Il raconte ça de manière merveilleuse
    dans une anecdote assez sublime,
  • 11:41 - 11:44
    c'est en mettant un morceau
    d'iceberg dans un verre de whisky
  • 11:44 - 11:47
    qu'il a vu les bulles d'air se dégager,
  • 11:47 - 11:49
    Il s'est dit, j'ai trouvé ! Eurêka !
  • 11:49 - 11:52
    Dans ces bulles de glace,
    il y a des échantillons de l'air
  • 11:52 - 11:55
    tel qu'il était il y a plusieurs
    centaines de milliers d'années.
  • 11:55 - 11:59
    Claude a fait tout un travail, comme ça,
    avec ses équipes de Grenoble.
  • 11:59 - 12:04
    Claude a été le premier à documenter
    cette relation intime, si j'ose dire,
  • 12:04 - 12:07
    entre le dioxyde de carbone
    et le réchauffement climatique.
  • 12:07 - 12:11
    Claude a eu une carrière exemplaire,
    il a eu de nombreux prix.
  • 12:11 - 12:12
    C'est un des scientifiques
    français les plus primés.
  • 12:12 - 12:16
    Il a eu le prix Blue Planet au Japon
    qui est l'équivalent du Nobel en écologie.
  • 12:16 - 12:18
    Claude vient d'écrire un livre magnifique
  • 12:18 - 12:20
    qui s'appelle Voyage dans l’anthropocène
  • 12:20 - 12:24
    et Claude m'a dit :
    « J'aimerais que tu témoignes.
  • 12:24 - 12:27
    J'aimerais que tu m'aides
    à passer ce message.
  • 12:27 - 12:29
    Le réchauffement climatique,
    c'est pas du cinéma.
  • 12:29 - 12:32
    Ça existe, c'est prouvé.
    On a des éléments scientifiques.
  • 12:32 - 12:34
    Claude se rend bien compte qu'aujourd'hui
  • 12:34 - 12:37
    il y a encore des gens
    qui peinent à le croire.
  • 12:37 - 12:40
    J'ai envie, et grâce à Wild-touch
    et grâce à tous nos partenaires,
  • 12:40 - 12:43
    de faire un grand film
    sur la vie de Claude Lorius,
  • 12:43 - 12:47
    parce que sa vie se confond
    avec un changement de paradigme.
  • 12:47 - 12:49
    Avec la vie de Claude Lorius,
  • 12:49 - 12:52
    on s'aperçoit d'un changement
    majeur de l'humanité
  • 12:52 - 12:55
    qui il y a 50 ans considère
    que sa planète est résiliente,
  • 12:55 - 12:57
    quasiment infinie,
    qu'on peut y faire n'importe quoi,
  • 12:57 - 13:00
    à une planète aujourd'hui
    dont nous sommes en charge finalement,
  • 13:00 - 13:03
    qui s'aperçoit qu'on ne peut plus
    faire n'importe quoi.
  • 13:03 - 13:07
    Il va falloir qu'on fasse un peu
    machine arrière dans le développement,
  • 13:07 - 13:09
    parce que sinon
    on va s'étouffer tout seul.
  • 13:09 - 13:12
    Dernier grand projet sur lequel
    on est en train de travailler,
  • 13:12 - 13:14
    une rencontre avec Laurent Ballesta.
  • 13:14 - 13:18
    Laurent Ballesta, il repousse les limites
    de la plongée autonome tous les jours,
  • 13:18 - 13:20
    qui va aller très profond sous la mer
  • 13:20 - 13:24
    pour nous montrer des mondes
    que personne n'a encore découverts.
  • 13:24 - 13:28
    Avec Laurent Ballesta,
    on va faire un grand film
  • 13:28 - 13:31
    sur le corail qui est finalement
    le symétrique, le pendant,
  • 13:31 - 13:34
    de la forêt primaire tant d'un point
    de vue de son importance biologique
  • 13:34 - 13:40
    mais aussi des enjeux qui tournent
    autour de ce milieu immense,
  • 13:40 - 13:41
    qui est un milieu fondateur
  • 13:41 - 13:44
    sous bien des aspects
    pour toute la faune océanique
  • 13:44 - 13:48
    Nous allons avec Laurent,
    à horizon 2013-2014
  • 13:49 - 13:52
    lancer un grand film sur le corail.
  • 13:53 - 13:55
    Dernier élément et j'en terminerai là.
  • 13:56 - 13:58
    Je pense qu'il faut
    aussi aller aujourd'hui
  • 13:58 - 13:59
    un peu plus loin que le cinéma.
  • 14:00 - 14:03
    Nous sommes en train de développer
    avec un ami scénographe
  • 14:03 - 14:05
    des objets qui s'appellent les ariums
  • 14:05 - 14:08
    qui seront finalement
    des objets itinérants,
  • 14:08 - 14:11
    qui seront des lieux
    qui permettront à chacun
  • 14:11 - 14:13
    d'aller où il ne pourra jamais aller.
  • 14:13 - 14:15
    Aller là où on ne pourra
    jamais aller, c'est quoi ?
  • 14:15 - 14:18
    C'est l'Antarctique,
    très peu de privilégiés ont pu y aller.
  • 14:18 - 14:21
    Ça peut être aller
    dans des endroits qui ont disparu :
  • 14:21 - 14:23
    aller dans des endroits
    qui sont trop éloignés
  • 14:23 - 14:26
    dans l'espace ou dans le temps,
    qui sont passés ou qui sont futurs.
  • 14:26 - 14:31
    On va créer des lieux d'immersion
    où à la fois avec l'image,
  • 14:31 - 14:33
    les nouvelles technologies, l'innovation,
  • 14:33 - 14:35
    mais aussi les éléments naturels,
  • 14:35 - 14:37
    on va permettre à chacun de vivre
  • 14:37 - 14:42
    ce qu'il n'aurait peut-être pas
    l'occasion de vivre par lui-même.
  • 14:42 - 14:46
    Le premier élément que vous allez avoir
    l'occasion de découvrir
  • 14:46 - 14:49
    j'espère dès 2015
    et probablement dans la région
  • 14:50 - 14:52
    s'appelle le Tempêtarium de Glace 2048®
  • 14:52 - 14:54
    qui est en fait une métaphore de l'iceberg
  • 14:54 - 14:57
    dans laquelle le public acteur
    va pouvoir revivre
  • 14:57 - 15:02
    l'aventure de La Marche de l'Empereur
    avec de la vraie glace, avec du vrai vent.
  • 15:02 - 15:05
    La proposition qu'on fait
    à travers cet objet, cet Arium,
  • 15:05 - 15:08
    c'est d'affronter une tempête antarctique.
  • 15:08 - 15:12
    Finalement se confronter
    à ce que ce climat a de plus extrême
  • 15:12 - 15:15
    pour éprouver
    tout comme les manchots empereurs,
  • 15:15 - 15:16
    en faisant comme eux,
  • 15:16 - 15:18
    en imitant ce comportement de tortue
  • 15:18 - 15:20
    qui leur permet
    de résister à l’irrésistible
  • 15:20 - 15:24
    peut-être d'éprouver ce qu'évoque
    et ce que provoque le bonheur
  • 15:24 - 15:27
    que d'avoir de la solidarité ensemble.
  • 15:27 - 15:32
    J'espère à travers ces images,
    ces films, ces objets,
  • 15:32 - 15:34
    ces documents, ces témoignages,
  • 15:34 - 15:36
    tout simplement faire avancer
    un tout petit peu les choses.
  • 15:36 - 15:39
    Je me dis toujours
    que dans l'histoire de l'humanité,
  • 15:39 - 15:41
    il y a des gens qui ont écrit
    des dizaines de livres.
  • 15:41 - 15:43
    On a écrit des millions de livres,
  • 15:43 - 15:46
    peut-être que ces livres
    n'ont servi à rien.
  • 15:46 - 15:49
    Mais peut-être que certains
    de ces livres ont fait basculer
  • 15:49 - 15:51
    l'humanité vers un monde meilleur.
  • 15:51 - 15:54
    Je crois que si on ne prend pas
    le risque de faire ce petit pas,
  • 15:54 - 15:56
    de tenter quelque chose,
  • 15:56 - 15:57
    on est sûr qu'il ne se passera rien.
  • 15:58 - 16:00
    Moi, j'ai eu envie de faire ce petit pas.
  • 16:00 - 16:01
    Merci de votre attention.
  • 16:01 - 16:04
    (Applaudissements)
Title:
Re-créer des liens avec la nature | Luc Jacquet | TEDxLyon
Description:

Luc Jacquet, réalisateur oscarisé de « La Marche de l'Empereur » et « Le Renard et l'Enfant » nous révèle ses projets et partage avec nous sa vision.

Filmé le 10/11/2011 au Pôle Pixel, Villeurbanne, France. Pour plus d'infos : http://www.tedxlyon.com
Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

more » « less
Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:09

French subtitles

Revisions