Les guerres des tragédies grecques - Melanie Sirof

Leçon complète : http://ed.ted.com/lessons/the-battle-of-the-greek-tragedies-melanie-sirof

Le théâtre moderne trouve ses racines dans les tragédies de la Grèce Antique. Dès le Vème siècle avant J-C, des acteurs et des pièces distrayaient les foules avec leurs curieuses histoires. Mélanie Sirof lève le voile sur les évolutions du théâtre qui ont pavé l'histoire jusqu'à Broadway.

Leçon de Mélanie Sirof, animation d'Andrew Foerster.

Mesdames et messieurs, bonjour !

Bienvenue pour cette dernière journée de
terribles joutes entre grands tragédiens.

L'été bat son plein en Grèce Antique.

Près de 17 000 spectateurs
remplissent l’amphithéâtre de Dionysos

pour assister à des joutes
entre dramaturges, y compris

celle des favoris Eschyle
et Sophocle

qui déterminera quel héros est le plus
tragique,

quelle histoire est la plus terrible.

Eh bien Seacrestopolis,

la semaine dernière durant la bataille
des chœurs,

tous les 50 membres des chœurs de chaque
tragédien ont fait le tour de la scène,

chantant strophes et antistrophes,
narrant de sombres histoires de malheurs.

Aujourd'hui le premier chœur fait son
entrée par le parados,

prenant place dans l'orchestre,
au pied de la scène.

Mario Lopedokia, rien de surprenant.

Chaque membre du chœur chante
de tout son cœur.

Quoi, qu'est-ce donc ?

Je n'ai jamais vu ça, Seacrestopolis.

Un acteur s'avance au devant du chœur,

ayant ainsi un rôle unique dans la pièce.

Pouvez-vous trouver qui a fait ça ?

On dirait Thespis.

Il semble changer de masque,

prenant ainsi le rôle
d'un autre personnage.

Incroyable ! A coup sûr, Thespis restera
dans l'Histoire comme le premier acteur.

Il a changé le visage du théâtre à jamais.

Et cela n'était que l'acte
d'échauffement.

Regardons maintenant l'acte principal.

Eschyle débutera sur scène.

Regardons ce qu'il va produire.

Nous en attendons beaucoup.

A la dernière édition,
Sophocle l'avait battu de justesse,

bien qu'Eschyle soit toujours considéré
comme le père de la tragédie.

Maintenant, Eschyle concourt souvent
dans ce festival, à Dionysia.

Bien que ses pièces soient violentes,

le sang n'apparaît jamais
sur scène,

ce qui permet de maintenir une certaine
tension sur scène.

Voyons ce qu'il fera pour
récupérer son titre.

Maintenant vient le tour
du chœur d'Eschyle,

mais il semble manquer du monde.

Que se passe-t-il ?

Non seulement il manque du monde,

mais il y a deux acteurs
au centre de la scène.

Ceci est une parfaite nouveauté !

Il a utilisé l'idée de Thespis
et ajouté un second acteur à l'acte.

Eschyle utilise ces deux acteurs
pour narrer son histoire.

Le dialogue, optionnel dans les pièces
tragiques, a pris le pas sur le chœur.

Pas étonnant qu'il ait diminué en taille.

Ces applaudissements
sont amplement mérités !

Le public s'est tu !

Les acteurs et le chœur
de Sophocle

prennent place pour la pièce :
« Œdipe Roi »

Comme de coutume, le chœur
s'installe dans l'orchestre.

Qu'est-ce que c'est ?

Sophocle a ajouté un troisième acteur.

Cet incrémentation de personne
ne s'arrêtera donc jamais ?

Trois acteurs,

changeant de masque pour jouer plusieurs
rôles,

tout en récitant l'histoire d’Œdipe,

une bonne âme qui a tué son père
et épousé sa mère.

Tuer son père et épouser sa mère,

ceci me semble bien tragique.

Rien n'est plus terrible, Mario Lopedokia.

Traitez-moi de fou, mais je suis prêt à
parier que les générations futures

citerons cette pièce comme
le parfait exemple de la tragédie.

Pardon, Saecrestopolis.

Œdipe a quitté la scène après s'être
rendu compte que sa femme était sa mère.

Où est-il passé ?

Aucune idée.

Attendez. Le messager est monté sur scène

et nous raconte les grands faits du roi.

Il dit qu'Œdipe, après avoir trouvé
sa mère/femme, quoi qu'il en soit, Jocaste

s'étant ôté la vie dans leur
chambre, nid de l'inceste,

a pris les broches de sa robe et
s'est percé les yeux à maintes reprises.

On ne peut pas lui en vouloir,
n'est-ce pas ?

Dormir avec sa mère, tuer son père, être
le père et le frère de ses enfants.

J'en ferais autant.

Mon ami, je crois que nous avons tout vu.

Je crois aussi.

Il n'est rien de pire qu’Œdipe.

Et à coup sûr, les juges qui ont été
choisis par tous à travers la Grèce

sont prêts à donner leur verdict.

Surprenant ! Ceci restera à coup sûr
dans l'Histoire !

La pièce du cheval noir, de Philocles,
est arrivée à la première place.

Quelle bouleversement ! Quelle tragédie.

Quelle nuit mes amis.

Nous avons assisté à la création des bases
du théâtre moderne

et à de grandes innovations :

la réduction du chœur,

l'ajout de trois acteurs,

et à une surprenante catharsis.

Une belle tragédie ne vous fait pas vous
sentir léger et purgé ?

Certainement,
mais nous allons être à court de temps.

Je suis Saecrestopolis,

et je suis Mario Lopedokia.

Paix, amour et catharsis !