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Violence contre les femme : c'est une histoire d'homme | Jackson Katz | TEDxFiDiWomen

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    Avant de commencer ma présentation,
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    sachez que je suis honoré de
    faire partie de ce projet
  • 0:18 - 0:20
    en compagnie de femmes aussi remarquables.
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    Je souhaite également
    remercier les organisateurs
  • 0:22 - 0:24
    qui m’ont invité à y participer.
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    Il est important que les hommes parlent
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    du travail qu’ils font quand ils le font,
  • 0:28 - 0:31
    surtout quand on parle de
    prévention de violences sexistes,
  • 0:31 - 0:33
    question que je souhaite
    aborder avec vous ce matin.
  • 0:33 - 0:36
    Il est important d'admettre que le
    mouvement croissant d'hommes
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    aux Etats-Unis,
    multiculturellement parlant,
  • 0:39 - 0:41
    et dans le monde,
    internationalement parlant,
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    ce mouvement croissant d'hommes
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    qui s’affirment et dénoncent la violence
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    des hommes envers les femmes,
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    et qui abordent les aspects
    de la culture masculine
  • 0:48 - 0:51
    qui sont traditionnellement
    indifférents ou
  • 0:51 - 0:54
    ouvertement hostiles aux efforts
    des femmes pour les engager,
  • 0:54 - 0:56
    ce mouvement d'hommes
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    est redevable au leadership des femmes
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    sur le plan personnel,
  • 0:59 - 1:00
    professionnel,
  • 1:00 - 1:01
    politique,
  • 1:01 - 1:02
    intellectuel,
  • 1:02 - 1:03
    et tous les plans.
  • 1:03 - 1:05
    Les femmes ont fondé ces mouvements
  • 1:05 - 1:07
    et ce sont eux qui nous affectent tous
  • 1:07 - 1:08
    de façon positive.
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    Non seulement les femmes et les filles
  • 1:10 - 1:12
    mais aussi les hommes et les garçons.
  • 1:12 - 1:13
    Bien souvent, des hommes tels que moi
  • 1:13 - 1:17
    s’attirent du crédit et
    sont plébiscités pour quelque chose
  • 1:17 - 1:19
    que les femmes font depuis bien longtemps.
  • 1:19 - 1:21
    On peut donc profiter des projecteurs
  • 1:21 - 1:23
    pour remercier les femmes
    et honorer leur leadership,
  • 1:23 - 1:28
    en avançant dès aujourd’hui et
    demain, vers l’avenir.
  • 1:29 - 1:33
    (Applaudissements)
  • 1:33 - 1:34
    Cela étant dit,
  • 1:34 - 1:38
    je vais partager avec vous un exemple
    qui modifie notre vision des
  • 1:38 - 1:40
    problèmes de la violence sexiste :
  • 1:40 - 1:42
    agression sexuelle, violence
    domestique, harcèlement,
  • 1:42 - 1:45
    pédophilie, cet éventail de problèmes
  • 1:45 - 1:49
    auxquels je ferai référence
    en parlant de violences sexistes.
  • 1:49 - 1:52
    Des problèmes « de femmes » auxquels
    des hommes bien apportent leur aide.
  • 1:52 - 1:55
    J’ai du mal avec cette question et
    je ne l’accepte pas.
  • 1:55 - 1:57
    Je ne les vois pas comme
    des problèmes de femmes
  • 1:57 - 1:59
    auxquels des hommes bien
    apportent leur aide.
  • 1:59 - 2:03
    En fait, je pense qu’il s’agit en
    premier lieu de problèmes d’hommes.
  • 2:03 - 2:06
    (Applaudissements)
  • 2:06 - 2:09
    Bien sûr, je sais que ce sont aussi
    des problèmes de femmes,
  • 2:09 - 2:12
    mais considérer la violence sexiste
    comme un problème de femmes
  • 2:12 - 2:15
    contribue au problème pour un
    certain nombre de raisons.
  • 2:15 - 2:16
    Cela donne une excuse aux hommes
  • 2:16 - 2:18
    de ne pas être attentifs, non ?
  • 2:18 - 2:20
    Beaucoup entendent « problèmes de femmes »
  • 2:20 - 2:21
    et se déconnectent en se disant :
  • 2:21 - 2:24
    « Hé, je suis un mec, c’est pour
    les femmes ça ».
  • 2:24 - 2:28
    En fait, de nombreux hommes ne
    vont pas au-delà de la première phrase.
  • 2:28 - 2:31
    Comme si une puce s'activait dans
    notre cerveau,
  • 2:31 - 2:33
    et les connexions nerveuses
    détournaient notre attention
  • 2:33 - 2:35
    quand on entend « problèmes de femmes ».
  • 2:35 - 2:37
    C’est aussi vrai pour le terme « genre »
  • 2:37 - 2:40
    parce que beaucoup de gens pensent,
    après l’avoir entendu,
  • 2:40 - 2:42
    que ce terme rime avec « femmes ».
  • 2:42 - 2:45
    « Problèmes de genre » riment avec
    « problèmes de femmes ».
  • 2:45 - 2:47
    Le terme « genre » est une notion
    souvent confuse,
  • 2:47 - 2:50
    laissez-moi donc l’illustrer par une
    analogie.
  • 2:50 - 2:52
    Prenons l'exemple de la race.
  • 2:52 - 2:53
    Aux Etats-Unis, le mot « race »,
  • 2:53 - 2:56
    se réfère pour beaucoup,
    aux Afro-américains,
  • 2:56 - 2:59
    aux Latinos, aux Amérindiens,
    aux Américains originaires d'Asie
  • 2:59 - 3:01
    des pays d'Asie du Sud, du Pacifique, etc.
  • 3:01 - 3:04
    Lorsqu'ils entendent
    « orientation sexuelle »,
  • 3:04 - 3:07
    beaucoup pensent à « gay »,
    « lesbienne », « bisexuel ».
  • 3:07 - 3:10
    Et d'autres, lorsqu’ils entendent le mot
    « genre »,
  • 3:10 - 3:11
    l'associent aux femmes.
  • 3:11 - 3:12
    Dans tous les cas,
  • 3:12 - 3:14
    le groupe dominant n’attire pas
    l’attention.
  • 3:14 - 3:17
    Comme si les blancs n’avaient
    ni identité raciale,
  • 3:17 - 3:20
    ni appartenance à une catégorie
    ou à une construction raciale,
  • 3:20 - 3:23
    comme si les hétérosexuels n’avaient pas
    d’orientation sexuelle,
  • 3:23 - 3:26
    comme si les hommes n’avaient pas de
    genre.
  • 3:26 - 3:28
    C'est une façon,
    pour les systèmes dominants,
  • 3:28 - 3:29
    de subsister,
    de se reproduire,
  • 3:29 - 3:30
    c’est-à-dire,
  • 3:30 - 3:33
    que ce groupe est rarement mis au défi
    d’envisager cette dominance
  • 3:33 - 3:36
    et c’est là une des caractéristiques clés
    du pouvoir et du privilège :
  • 3:36 - 3:40
    la capacité à passer incognito,
    l'absence d'introspection,
  • 3:40 - 3:44
    autrement dit, se rendre largement
    invisible dans les discours
  • 3:44 - 3:47
    sur les enjeux qui nous concernent
    principalement.
  • 3:47 - 3:49
    Et c’est incroyablement efficace
  • 3:49 - 3:51
    pour la violence domestique et sexuelle.
  • 3:51 - 3:52
    Les hommes ont été effacés
  • 3:52 - 3:54
    de la plupart des conversations
  • 3:54 - 3:57
    sur un sujet qui concerne
    essentiellement les hommes.
  • 3:57 - 3:59
    Et je vais illustrer mes propos
  • 3:59 - 4:01
    grâce à une vieille technique.
  • 4:01 - 4:03
    Je suis vieux jeu sur certains respects
    fondamentaux.
  • 4:03 - 4:06
    Je fais des films, travaille avec le
    high-tech,
  • 4:06 - 4:09
    mais je suis encore vieux jeu en
    tant qu’éducateur.
  • 4:09 - 4:12
    Et je veux partager avec vous cet
    exercice
  • 4:12 - 4:14
    qui illustre sur le plan syntaxique
  • 4:14 - 4:16
    dans quelle mesure notre façon de penser,
  • 4:16 - 4:18
    et d'utiliser la langue,
  • 4:18 - 4:21
    détourne notre attention des hommes.
  • 4:21 - 4:23
    Il s’agit surtout de la violence
    domestique
  • 4:23 - 4:27
    mais on peut y associer d’autres
    analogues.
  • 4:27 - 4:30
    Cela nous vient de la linguiste féministe
    Julia Penelope.
  • 4:30 - 4:32
    Ça commence avec une phrase très simple
  • 4:32 - 4:37
    « John frappait Mary », c'est un bon
    exemple,
  • 4:37 - 4:39
    John est le sujet, frappait le verbe et
    Mary le COD.
  • 4:39 - 4:40
    La phrase est correcte.
  • 4:40 - 4:42
    Passons maintenant à la deuxième phrase
  • 4:42 - 4:45
    qui dit la même chose mais à la voix
    passive :
  • 4:45 - 4:51
    « Mary était frappée par John ».
  • 4:51 - 4:54
    Il y a beaucoup d'informations en
    une seule phrase.
  • 4:54 - 4:57
    On part de « John frappait Mary » pour
    arriver à
  • 4:57 - 4:58
    « Mary était frappée par John ».
  • 4:58 - 5:02
    Notre attention passe,
    en une phrase, de John à Mary.
  • 5:02 - 5:05
    Et comme vous pouvez le voir, John se
    situe en fin de phrase et
  • 5:05 - 5:07
    pourrait se trouver éjecté de
    notre appareil psychique.
  • 5:07 - 5:10
    Troisième phrase, on laisse tomber John
    ce qui donne,
  • 5:10 - 5:14
    « Mary a été frappée ». Il s’agit
    alors uniquement de Mary.
  • 5:14 - 5:17
    John a disparu et nous sommes
    complètement concentrés sur Mary.
  • 5:17 - 5:18
    Depuis une génération,
  • 5:18 - 5:21
    nous utilisons le terme « battue »
    pour dire « frappée ».
  • 5:21 - 5:24
    Nous avons donc, « Mary était battue »,
  • 5:25 - 5:27
    et la phrase finale,
  • 5:27 - 5:29
    qui découle des autres,
  • 5:29 - 5:32
    dit « Mary est une femme battue ».
  • 5:32 - 5:34
    Donc maintenant, l’identité de Mary
    comme étant
  • 5:34 - 5:37
    « Mary la femme battue »,
  • 5:39 - 5:42
    lui est attribuée suite aux agissements
    de John mais
  • 5:42 - 5:43
    nous avons vu que John a
  • 5:43 - 5:45
    depuis longtemps quitté la conversation.
  • 5:45 - 5:48
    Les spécialistes de la violence
    domestique et sexuelle savent
  • 5:48 - 5:50
    que blâmer la victime est monnaie
    courante,
  • 5:50 - 5:53
    c’est-à-dire, blâmer la personne
    qui a subi quelque chose,
  • 5:53 - 5:54
    plutôt que l'auteur des faits.
  • 5:54 - 5:57
    Et on se demande :
    Pourquoi sortent-elles avec ces hommes ?
  • 5:57 - 6:00
    Qu'est-ce qui les attire ?
    Pourquoi reviennent-elles ?
  • 6:00 - 6:02
    Que portait-elle à cette soirée ?
    C'est stupide.
  • 6:02 - 6:05
    Pourquoi buvait-elle avec ces types
    dans cette chambre d’hôtel ?
  • 6:05 - 6:07
    C'est ça, blâmer une victime.
  • 6:07 - 6:09
    Il a de nombreuses raisons à cela,
  • 6:09 - 6:11
    l'une d'entre elles étant
    une structure cognitive programmée
  • 6:11 - 6:13
    pour blâmer les victimes.
  • 6:13 - 6:14
    C'est totalement inconscient.
  • 6:14 - 6:18
    Cette structure est faite pour remettre
    en question les femmes et leurs choix,
  • 6:18 - 6:20
    ce qu’elles font, pensent et portent.
  • 6:20 - 6:22
    Je veux faire taire les gens qui
    pensent de cette façon
  • 6:22 - 6:24
    et c'est légitime.
  • 6:24 - 6:25
    Mais soyons clairs.
  • 6:25 - 6:28
    S'interroger sur Mary
    ne nous avancera à rien en termes de
  • 6:28 - 6:29
    prévention de la violence.
  • 6:29 - 6:31
    Nous devons nous poser d'autres questions
  • 6:31 - 6:33
    et vous voyez où je veux en venir.
  • 6:33 - 6:36
    Il ne s’agit pas de Mary mais de John.
  • 6:36 - 6:37
    Des questions comme :
  • 6:37 - 6:38
    Pourquoi John bat Mary ?
  • 6:38 - 6:42
    Pourquoi la violence domestique est-elle
    aussi problématique aux USA ?
  • 6:42 - 6:44
    Et partout dans le monde ?
    Que se passe-t-il ?
  • 6:44 - 6:46
    Pourquoi autant d'hommes abusent-ils
  • 6:46 - 6:48
    physiquement, émotionnellement,
    verbalement ou autrement
  • 6:48 - 6:51
    des femmes, des filles,
    ou des hommes, des garçons
  • 6:51 - 6:52
    qu’ils prétendent aimer ?
  • 6:52 - 6:53
    Que leur arrive-t-il ?
  • 6:53 - 6:56
    Pourquoi est-ce qu’autant d'hommes
    abusent de jeunes enfants ?
  • 6:56 - 6:59
    Pourquoi est-ce un problème si répandu
    de nos jours, dans le monde ?
  • 6:59 - 7:01
    Pourquoi y a-t-il sans arrêt
  • 7:01 - 7:05
    de nouveaux scandales
    au sein d'institutions
  • 7:05 - 7:08
    telles que l’Eglise Catholique, le Penn
    State Football Program
  • 7:08 - 7:11
    ou les Boy Scouts ? Encore et encore !
  • 7:11 - 7:14
    Dans les communautés locales et
    un peu partout dans le monde.
  • 7:14 - 7:17
    On entend sans arrêt parler d'abus
    sexuels sur des enfants.
  • 7:17 - 7:18
    Que se passe-t-il ?
  • 7:18 - 7:21
    Pourquoi autant de femmes sont-elles
    violées par des hommes
  • 7:21 - 7:22
    partout dans le monde ?
  • 7:22 - 7:25
    Pourquoi autant d'hommes sont-ils
    violés par d'autres hommes ?
  • 7:25 - 7:26
    Que se passe-t-il ?
  • 7:26 - 7:27
    Et puis...
  • 7:27 - 7:31
    Quel est le rôle des différentes
    institutions qui contribuent
  • 7:31 - 7:33
    à élever les abus des hommes à un
    niveau pandémique ?
  • 7:33 - 7:35
    Parce qu’il ne s’agit pas d'auteurs
    individuels.
  • 7:35 - 7:37
    C’est une façon naïve de comprendre
  • 7:37 - 7:41
    un problème social beaucoup plus grave
    qu’on ne le croit.
  • 7:41 - 7:43
    Les coupables ne sont pas ces monstres
  • 7:43 - 7:45
    qui rampent hors des marais pour
    accomplir
  • 7:45 - 7:47
    leur sale besogne en ville
  • 7:47 - 7:49
    et ensuite repartir dans l’ombre.
  • 7:49 - 7:50
    C'est un concept un peu naïf, non ?
  • 7:50 - 7:54
    En fait ils sont normaux et ordinaires.
  • 7:54 - 7:55
    Donc la question est :
  • 7:55 - 7:58
    Qu'est-ce qu'on fait là, dans notre
    société
  • 7:58 - 7:59
    et dans le monde ?
  • 7:59 - 8:01
    En quoi les institutions contribuent-elles
  • 8:01 - 8:03
    à créer des hommes violents ?
  • 8:03 - 8:05
    Quel est le rôle des croyances
    religieuses,
  • 8:05 - 8:07
    de la culture du sport, de la
    pornographie,
  • 8:07 - 8:09
    du cadre familial et de l’économie ?
  • 8:09 - 8:10
    Comment ça se recoupe ?
  • 8:10 - 8:13
    Et la race, l’ethnie ?
    Comment ça se recoupe ?
  • 8:13 - 8:14
    Comment ça marche ?
  • 8:14 - 8:17
    Et puis, quand on commence à faire
    ce genre de connexions
  • 8:17 - 8:19
    et à se poser ces grandes questions, alors
  • 8:19 - 8:22
    on peut parler de la façon dont on peut
    changer les choses.
  • 8:22 - 8:24
    Comment on peut agir différemment
  • 8:24 - 8:26
    et changer les pratiques
  • 8:26 - 8:28
    comment changer la socialisation des
    garçons
  • 8:28 - 8:30
    et le concept de la masculinité
  • 8:30 - 8:31
    qui mènent à ces conclusions.
  • 8:31 - 8:33
    C'est le genre de questions
  • 8:33 - 8:34
    que nous devons nous poser
  • 8:34 - 8:37
    et ce sur quoi nous devons travailler.
  • 8:37 - 8:38
    Si l'on s'obstine à scruter
  • 8:38 - 8:40
    ce que les femmes font et pensent
  • 8:40 - 8:42
    dans leurs relations ou ailleurs,
  • 8:42 - 8:44
    on n’ira pas bien loin.
  • 8:44 - 8:45
    Je sais enfin pourquoi
  • 8:45 - 8:48
    bon nombre de femmes qui tentent
    d'évoquer ces problèmes
  • 8:48 - 8:51
    depuis des années et des années,
  • 8:51 - 8:53
    sont souvent blâmées pour leurs efforts.
  • 8:53 - 8:54
    Elles se font par exemple traiter
  • 8:54 - 8:55
    d’« émasculatrices »,
  • 8:55 - 8:57
    d’« androphobes »,
  • 8:57 - 9:01
    et de « feminazi », terme
    particulièrement insultant.
  • 9:03 - 9:04
    Non ?
  • 9:04 - 9:06
    Vous savez comment ça s'appelle ?
  • 9:06 - 9:08
    Ça s'appelle « tuer le messager ».
  • 9:08 - 9:10
    C'est parce qu'on dit
    aux femmes qui se dressent
  • 9:10 - 9:12
    et parlent au nom de tous
  • 9:12 - 9:14
    femmes, hommes, garçons.
  • 9:14 - 9:16
    On leur dit « Reste assise et tais-toi ».
  • 9:16 - 9:18
    « On garde ce système
  • 9:18 - 9:20
    parce qu'on n'apprécie pas
    ceux qui le critiquent.
  • 9:20 - 9:23
    On n'aime pas ceux qui
    remettent en cause le pouvoir ».
  • 9:23 - 9:25
    On leur dit « reste assis et tais-toi ».
  • 9:25 - 9:27
    Et, par chance, les femmes
    n'ont pas obéi !
  • 9:27 - 9:28
    Par chance, nous vivons dans un monde
  • 9:28 - 9:30
    où le leadership des femmes est tel
  • 9:30 - 9:31
    qu'on peut refuser cela.
  • 9:31 - 9:34
    Et les hommes peuvent jouer un rôle majeur
    dans cette oeuvre :
  • 9:34 - 9:37
    nous pouvons dire des choses que les
    femmes ne peuvent pas dire.
  • 9:37 - 9:38
    Ou mieux !
  • 9:38 - 9:39
    Nous pouvons être entendus
  • 9:39 - 9:41
    quand les femmes ne le sont pas.
  • 9:41 - 9:45
    Je comprends que ce soit un problème,
    que ce soit sexiste, mais c'est la vérité.
  • 9:45 - 9:49
    Et ce que mes collègues et moi
    disons toujours, c'est qu'il faudrait
  • 9:49 - 9:51
    plus d'hommes avec le courage
  • 9:51 - 9:52
    et la force de se lever
  • 9:52 - 9:54
    et de dire ces choses-là.
  • 9:54 - 9:57
    Qui soient du côté des femmes et
    non contre elles.
  • 9:57 - 9:59
    en raison d'une prétendue guerre des sexes
  • 9:59 - 10:00
    et d'autres absurdités de ce genre.
  • 10:00 - 10:02
    Nous vivons tous ensemble.
  • 10:02 - 10:04
    Et l'une des choses qui m'énervent le plus
  • 10:04 - 10:06
    dans le discours qui critique
    le féminisme
  • 10:06 - 10:10
    et les autres mouvements de défense
    des femmes battues dans le monde,
  • 10:10 - 10:12
    c'est qu'on les accuse,
    comme je le disais,
  • 10:12 - 10:14
    d'être « anti-hommes ».
  • 10:14 - 10:16
    Quid des garçons
    qui sont profondément affectés
  • 10:16 - 10:19
    par ce que certains hommes adultes
    infligent à leur mère,
  • 10:19 - 10:20
    leur sœur ou à eux-mêmes ?
  • 10:20 - 10:22
    Quid de tous ces garçons ?
  • 10:22 - 10:25
    Quid de tous les garçons
    et de tous les jeunes hommes
  • 10:25 - 10:28
    qui ont été traumatisés
    par la violence des hommes adultes ?
  • 10:28 - 10:30
    Ce système qui engendre
    des hommes qui abusent des femmes
  • 10:30 - 10:32
    engendre des hommes
    qui abusent d'autres hommes.
  • 10:32 - 10:35
    Parlons un peu des victimes masculines.
  • 10:35 - 10:36
    La plupart d'entre elles
  • 10:36 - 10:39
    sont victimes de la violence
    d'autres hommes.
  • 10:39 - 10:39
    Hommes et femmes
  • 10:39 - 10:41
    partagent donc ce point commun :
  • 10:41 - 10:43
    nous sommes tous victimes
    de la violence masculine.
  • 10:43 - 10:45
    Nous sommes donc directement concernés,
  • 10:45 - 10:48
    sans oublier que la plupart
    des hommes que je connais
  • 10:48 - 10:50
    ont des femmes
    et des filles qu'ils chérissent.
  • 10:50 - 10:52
    Dans nos familles,
    dans nos cercles d'amis,
  • 10:52 - 10:54
    et partout ailleurs !
  • 10:54 - 10:56
    Les hommes ont donc
    des milliers de raisons de s'exprimer.
  • 10:56 - 11:00
    Ça paraît évident, dit comme ça, non ?
  • 11:01 - 11:03
    Avec mes collègues,
    nous travaillons dans des domaines
  • 11:03 - 11:06
    tels que le sport, l'armée, les écoles.
  • 11:06 - 11:08
    Nous sommes les pionniers
    de cette approche
  • 11:08 - 11:10
    appelée « approche de spectateur »
  • 11:10 - 11:12
    pour prévenir les violences sexistes.
  • 11:12 - 11:13
    Je voudrais juste vous donner
  • 11:13 - 11:15
    les contours de cette approche
  • 11:15 - 11:17
    parce que c'est une sorte de
    grand demi-tour thématique,
  • 11:17 - 11:19
    même s'il y a de nombreux
    cas particuliers.
  • 11:19 - 11:20
    Voici l'essentiel :
  • 11:20 - 11:23
    Plutôt que de voir les hommes comme
    les criminels
  • 11:23 - 11:24
    et les femmes comme les victimes,
  • 11:24 - 11:27
    ou l'inverse,
  • 11:27 - 11:29
    ou n'importe quelle autre combinaison.
  • 11:29 - 11:31
    J'utilise la conception binaire du genre.
  • 11:31 - 11:33
    Je sais qu'il y a plus qu'homme et femme,
  • 11:33 - 11:34
    que masculin et féminin.
  • 11:34 - 11:36
    Certaines femmes sont les criminelles
  • 11:36 - 11:38
    et, bien sûr, les hommes
    peuvent être des victimes,
  • 11:38 - 11:40
    les possibilités sont multiples.
  • 11:40 - 11:42
    Mais plutôt que d'avoir
    une vision binaire,
  • 11:42 - 11:45
    nous nous concentrons sur
    chacun d'entre nous, les spectateurs.
  • 11:45 - 11:46
    Un spectateur est quelqu'un
  • 11:46 - 11:50
    qui n'est ni le criminel, ni la victime,
    dans une situation donnée.
  • 11:50 - 11:51
    En d'autres termes,
  • 11:51 - 11:54
    des amis, des collègues, des proches,
    celles et ceux
  • 11:54 - 11:57
    qui ne sont pas directement
    impliqués dans une dyade d'abus.
  • 11:57 - 11:59
    Mais nous prenons part à des relations
  • 11:59 - 12:02
    sociales, familiales, professionnelles,
    scolaires, et autres
  • 12:02 - 12:05
    avec des individus qui pourraient
    se trouver dans cette situation.
  • 12:05 - 12:07
    Que fait-on ?
    Comment nous exprimer ?
  • 12:07 - 12:09
    Comment interpeller nos amis ?
    Comment les soutenir ?
  • 12:09 - 12:12
    Comment ne pas rester silencieux
    face à l'abus ?
  • 12:12 - 12:14
    En ce qui concerne les hommes
    et la culture masculine,
  • 12:14 - 12:17
    l'objectif est d'inviter les hommes
    qui ne sont pas violents
  • 12:17 - 12:19
    à interpeller ceux qui le sont.
  • 12:19 - 12:20
    Et quand je dis violent,
  • 12:20 - 12:22
    je ne pense pas seulement
    aux hommes battant les femmes
  • 12:22 - 12:24
    Nous ne disons pas qu'un homme
  • 12:24 - 12:26
    dont l'ami abuse de sa copine
  • 12:26 - 12:29
    doit l'arrêter au moment de l'agression.
  • 12:29 - 12:33
    C'est une façon naïve d'opérer
    des changements sociaux.
  • 12:33 - 12:35
    C'est un effort sur le long terme.
  • 12:35 - 12:38
    Nous tentons d'amener les hommes
    à s'interrompre mutuellement.
  • 12:38 - 12:39
    Ainsi, si vous êtes un homme,
  • 12:39 - 12:41
    et que vous êtes avec d'autres hommes,
  • 12:41 - 12:44
    vous jouez au poker, vous discutez,
    il n'y a aucune femme,
  • 12:44 - 12:49
    et que l'un dit quelque chose de sexiste
    ou de dégradant sur les femmes,
  • 12:50 - 12:53
    au lieu de rire ou
    de prétendre n'avoir rien entendu,
  • 12:53 - 12:54
    nous avons besoin d'hommes qui disent :
  • 12:54 - 12:56
    « Hé, c'est pas drôle ! »
  • 12:56 - 12:58
    « Tu pourrais être en train de parler
    de ma sœur.
  • 12:58 - 13:00
    Tu pourrais rire d'autre chose ? »
  • 13:00 - 13:02
    ou « Je n'aime pas cette discussion. »
  • 13:02 - 13:03
    Imaginez que vous êtes blanc
  • 13:03 - 13:05
    et qu'un autre blanc fait
    un commentaire raciste
  • 13:05 - 13:08
    vous espérez, en tout cas j'espère,
  • 13:08 - 13:10
    que les blancs mettent fin
    à cet élan raciste
  • 13:10 - 13:12
    de la part d'un autre blanc.
  • 13:12 - 13:13
    C'est pareil pour l'hétérosexualité :
  • 13:13 - 13:15
    si vous êtes hétérosexuel,
  • 13:15 - 13:18
    et que vous n'adoptez
    aucun comportement menaçant ou violent
  • 13:18 - 13:21
    envers des individus ayant
    des orientations sexuelles différentes.
  • 13:21 - 13:24
    Si vous ne répliquez pas
    quand d'autres hétérosexuels le font,
  • 13:24 - 13:27
    ce silence ne constitue-t-il pas une forme
    de consentement ?
  • 13:27 - 13:28
    L'approche du spectateur
  • 13:28 - 13:31
    tente d'apporter des solutions
    pour mettre fin à ce phénomène
  • 13:31 - 13:32
    et pour s'exprimer
  • 13:32 - 13:34
    afin de créer un climat homogène
  • 13:34 - 13:35
    dans lequel un comportement violent
  • 13:35 - 13:37
    sera considéré comme inacceptable,
  • 13:37 - 13:39
    pas seulement parce c'est illégal,
  • 13:39 - 13:41
    mais parce que c'est inacceptable
    dans la culture des pairs.
  • 13:41 - 13:43
    Et si nous parvenons à créer une société
  • 13:43 - 13:45
    où les hommes qui agissent
    de façon sexiste
  • 13:45 - 13:46
    perdent leur statut,
  • 13:46 - 13:49
    où les garçons et les jeunes hommes
    qui agissent ainsi
  • 13:49 - 13:50
    envers les filles et les femmes,
  • 13:50 - 13:53
    mais aussi envers
    des garçons et d'autres hommes
  • 13:53 - 13:55
    perdaient leur statut pour ça,
    devinez quoi ?
  • 13:55 - 13:57
    Nous assisterions à une forte diminution
    des abus
  • 13:57 - 14:00
    parce que le criminel standard n'est
    ni malade ni dérangé,
  • 14:00 - 14:02
    c'est monsieur tout-le-monde, non ?
  • 14:03 - 14:05
    Parmi toutes les belles choses
  • 14:05 - 14:08
    qu'a dites M. Luther King
    dans sa courte vie, il y a cette phrase :
  • 14:08 - 14:11
    « Ce qui nous blesse le plus,
    ce ne sont pas les mots de nos ennemis,
  • 14:11 - 14:13
    mais le silence de nos amis ».
  • 14:13 - 14:16
    « Ce qui nous blesse le plus,
    ce ne sont pas les mots de nos ennemis,
  • 14:16 - 14:18
    mais le silence de nos amis ».
  • 14:18 - 14:20
    La culture masculine est restée
    trop silencieuse au sujet
  • 14:20 - 14:22
    du drame quotidien que constitue
  • 14:22 - 14:25
    la violence des hommes envers
    les femmes et les enfants, non ?
  • 14:25 - 14:27
    Nous sommes restés trop silencieux.
  • 14:27 - 14:28
    Ce que je veux dire,
  • 14:28 - 14:29
    c'est qu'il faut rompre ce silence.
  • 14:29 - 14:31
    Il faut que plus d'hommes
    rompent ce silence.
  • 14:33 - 14:35
    C'est plus facile à dire qu'à faire.
  • 14:35 - 14:37
    Je vous le dis maintenant,
    mais je vous assure
  • 14:37 - 14:38
    que dans la culture masculine,
  • 14:38 - 14:41
    il est difficile pour un homme
    d'en interpeller un autre.
  • 14:41 - 14:43
    C'est l'une des raisons pour lesquelles
  • 14:43 - 14:45
    une partie du changement de paradigme
    qui doit s'opérer
  • 14:45 - 14:49
    n'est pas seulement de comprendre
    que ces problèmes concernent les hommes
  • 14:49 - 14:51
    mais qu'il s'agit
    de problèmes de leadership.
  • 14:51 - 14:54
    La responsabilité de prendre position
    sur ces questions
  • 14:54 - 14:56
    ne devrait pas peser sur les épaules
    des garçons,
  • 14:56 - 14:57
    des lycéens
  • 14:57 - 14:59
    ou des étudiants,
  • 14:59 - 15:01
    mais sur celles des hommes adultes
    au pouvoir.
  • 15:01 - 15:03
    Ce sont eux qu'il faut tenir
    pour responsables
  • 15:03 - 15:05
    parce que ce sont eux qui décident.
  • 15:05 - 15:08
    Parce que, lorsque quelqu'un parle
    dans une culture des pairs,
  • 15:08 - 15:09
    qu'il remet en question et interpelle,
  • 15:09 - 15:12
    c'est un véritable leader, non ?
  • 15:12 - 15:14
    Mais à grande échelle,
  • 15:14 - 15:16
    il faut qu'un nombre croissant
    d'hommes au pouvoir
  • 15:16 - 15:18
    fasse de ces problèmes une priorité
  • 15:18 - 15:20
    et ça n'a pas encore été fait,
    je me trompe ?
  • 15:20 - 15:23
    Il a quelques années, j'étais à un dîner
  • 15:24 - 15:27
    et je travaillais beaucoup avec tous
    les services de l'armée américaine.
  • 15:27 - 15:29
    A ce dîner, une femme m'a dit,
  • 15:30 - 15:33
    je pense qu'elle se trouvait maligne,
    elle m'a dit :
  • 15:33 - 15:37
    « Depuis quand faites-vous de
    la sensibilisation auprès des marines ? »
  • 15:37 - 15:40
    Je lui ai répondu « Sauf votre respect,
  • 15:40 - 15:43
    je ne fais pas de « sensibilisation »
    auprès des marines.
  • 15:43 - 15:46
    Je dirige un programme de leadership
    dans le corps des marines »
  • 15:46 - 15:48
    Ma réponse peut paraître pompeuse,
  • 15:48 - 15:51
    mais c'est un distinction importante
    car je ne crois pas
  • 15:51 - 15:52
    qu'il nous faille une sensibilisation.
  • 15:52 - 15:54
    Il nous faut une formation en leadership.
  • 15:54 - 15:55
    Parce que, par exemple,
  • 15:55 - 15:57
    lorsqu'un coach professionnel,
  • 15:57 - 15:59
    le manager d'une équipe de baseball
    ou de football,
  • 15:59 - 16:02
    - et je travaille beaucoup dans
    ce domaine -
  • 16:02 - 16:03
    fait un commentaire sexiste,
  • 16:03 - 16:05
    une déclaration homophobe
  • 16:05 - 16:06
    ou un commentaire raciste,
  • 16:06 - 16:08
    ça crée une polémique sur les blogs
  • 16:08 - 16:09
    et sur les radios de sport
  • 16:09 - 16:10
    et certains diront :
  • 16:10 - 16:12
    « Il a besoin d'une sensibilisation ».
  • 16:12 - 16:13
    D'autres diront
  • 16:13 - 16:15
    « Épargnez-nous ce politiquement correct »
  • 16:15 - 16:18
    ou « C'était une déclaration stupide,
    tournez la page... »
  • 16:18 - 16:20
    Selon moi, il n'a pas besoin d'une
    « sensibilisation »
  • 16:20 - 16:22
    mais d'une formation en leadership.
  • 16:22 - 16:24
    Parce que c'est un mauvais leader,
  • 16:24 - 16:27
    parce que dans une société où règne la
    diversité des genres et des sexes,
  • 16:27 - 16:28
    (Applaudissements)
  • 16:28 - 16:30
    et la diversité raciale et ethnique,
  • 16:30 - 16:31
    un tel commentaire prouve que
  • 16:31 - 16:32
    vous êtes un mauvais leader.
  • 16:32 - 16:35
    Si nous parvenons à faire comprendre cela
  • 16:35 - 16:38
    aux puissants de notre société,
    à tous les niveaux
  • 16:38 - 16:40
    de l'autorité institutionnelle
    et du pouvoir,
  • 16:40 - 16:42
    les choses changeront.
  • 16:42 - 16:44
    La façon de penser des gens changera.
  • 16:45 - 16:48
    Par exemple, je travaille beaucoup dans
    le milieu du sport académique
  • 16:48 - 16:50
    partout en Amérique du Nord.
  • 16:50 - 16:54
    On sait très bien comment prévenir la
    violence domestique et sexuelle.
  • 16:55 - 16:59
    Les universités n'ont aucune excuse
    pour ne pas avoir de programme
  • 16:59 - 17:01
    de prévention de la violence
    sexuelle et domestique
  • 17:01 - 17:03
    destinés à tous les athlètes,
  • 17:03 - 17:05
    aux coachs et aux administrateurs
  • 17:05 - 17:06
    dans leur cursus.
  • 17:06 - 17:09
    Nous en savons assez pour dire que
    c'est faisable
  • 17:09 - 17:10
    mais vous savez ce qu'il manque ?
  • 17:10 - 17:11
    Le leadership !
  • 17:11 - 17:13
    Pas le leadership des étudiants
  • 17:13 - 17:14
    mais celui du directeur athlétique,
  • 17:14 - 17:16
    du président de l'université,
  • 17:16 - 17:20
    des gens chargés de prendre des décisions
    concernant les ressources et les priorités
  • 17:20 - 17:21
    dans les milieux institutionnels.
  • 17:21 - 17:25
    Cela échoue dans la plupart des
    leaderships masculins.
  • 17:25 - 17:26
    Prenez Penn State.
  • 17:26 - 17:29
    Penn State est la mère
    de tous les enseignements
  • 17:29 - 17:31
    pour l'approche du spectateur.
  • 17:31 - 17:33
    Il existe tellement de situations dans
    lesquelles
  • 17:33 - 17:36
    des hommes en position de force
    ont échoué
  • 17:36 - 17:39
    lorsqu'il a fallu il faut protéger des
    enfants, ici des garçons.
  • 17:39 - 17:42
    C'est incroyable, mais
    quand on s'intéresse à la question,
  • 17:42 - 17:44
    on réalise que les hommes
    sont sous pression,
  • 17:44 - 17:47
    qu'ils ont des contraintes culturelles
  • 17:47 - 17:50
    et c'est pour cette raison
    que nous devons les encourager
  • 17:50 - 17:51
    à s'affranchir de ces pressions.
  • 17:51 - 17:52
    Et c'est possible
  • 17:52 - 17:54
    en disant par exemple
    que de nombreux hommes
  • 17:54 - 17:56
    se soucient grandement de ces problèmes.
  • 17:56 - 17:58
    Je le sais, je travaille avec eux.
  • 17:58 - 18:00
    J'ai travaillé avec des centaines de
    milliers d'hommes
  • 18:00 - 18:01
    pendant des décennies.
  • 18:01 - 18:04
    Ça fait un peu peur quand on pense
    au nombre d'années mais...
  • 18:04 - 18:08
    Il y a tellement d'hommes qui se soucient
    vraiment de ces problèmes,
  • 18:08 - 18:10
    mais s'en soucier ne suffit pas.
  • 18:10 - 18:11
    Il nous faut plus d'hommes
  • 18:11 - 18:14
    qui ont les tripes, le courage et la force
  • 18:14 - 18:16
    mais aussi l'intégrité morale
  • 18:16 - 18:17
    pour rompre ce silence complice,
  • 18:17 - 18:19
    s'interpeller les uns les autres
  • 18:19 - 18:22
    et se battre aux côtés des femmes et
    non l'inverse.
  • 18:22 - 18:24
    Nous le devons aux femmes,
  • 18:24 - 18:25
    c'est incontestable.
  • 18:25 - 18:27
    Mais nous le devons aussi à nos fils
  • 18:27 - 18:28
    et aux jeunes hommes
  • 18:28 - 18:30
    qui grandissent à travers le monde dans
  • 18:30 - 18:32
    des circonstances qu'ils n'ont pas
    choisies pour
  • 18:32 - 18:36
    devenir les hommes d'une culture qui
    leur dit que la virilité, c'est comme ça.
  • 18:36 - 18:38
    Il n'ont pas eu le choix.
  • 18:38 - 18:43
    Nous avons ce choix, une opportunité mais
    également une responsabilité envers eux.
  • 18:43 - 18:45
    J'espère qu'à l'avenir, les hommes et
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    les femmes, en travaillant ensemble,
  • 18:46 - 18:48
    initieront un changement,
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    une transformation pour faire en sorte
  • 18:49 - 18:52
    que les générations futures ne revivent
    pas les tragédies
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    dont nous sommes témoins chaque jour.
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    Nous pouvons le faire.
    Nous pouvons faire mieux.
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    Merci beaucoup.
    (Applaudissements)
Title:
Violence contre les femme : c'est une histoire d'homme | Jackson Katz | TEDxFiDiWomen
Description:

La violence domestique et les abus sexuels sont souvent qualifiés de « problèmes de femme ». Mais dans cette conférence directe et audacieuse, Jackson Kats démontre qu'ils sont en fait des problèmes intrinsèquement masculins, et il nous montre comment des comportements violents sont liés aux définitions de masculinité. C'est un appel adressé à chacun, femmes et hommes, à dénoncer les comportements inacceptables et à être des leaders du changement.

Cette conférence a eu lieu lord d'un événement TEDx, produit indépendamment des Conférences TED.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
19:07

French subtitles

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