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Shekhar Kapur: Nous sommes les histoires que nous nous racontons à nous-même

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    Alors, on venait de me demander d'aller tourner le film "Elizabeth".
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    Et nous étions tous en train de parler de cette grande icône anglaise, et nous disions
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    "C'est une femme formidable. Elle fait tout.
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    Comment allons-nous la présenter ?"
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    Alors nous nous sommes mis autour d'une table avec le studio, les producteur et l'auteur,
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    et ils sont venus me demander "Shekhar, qu'en penses-tu ?"
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    Et j'ai dit "Je pense qu'elle danse."
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    Et je voyais tout le monde me regarder,
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    quelqu'un a dit "Bollywood."
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    L'autre a dit "Combien on le paye lui ?"
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    Et le troisième a dit "Trouvons un autre réalisateur."
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    Je me suis dit qu'il valait mieux que je change.
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    Alors nous avons beaucoup discuté de la manière de présenter Elizabeth,
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    et j'ai dit, Ok, peut-être que je suis trop "Bollywood".
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    Peut-être qu'Elizabeth, cette grande icône, en train de danser...
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    De quoi vous parlez ?
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    Alors j'ai repensé toute l'affaire,
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    puis nous sommes tous arrivés à un consensus.
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    Et voilà quelle serait la présentation de cette
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    grands icône britannique appelée "Elizabeth."
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    Leicester : Puis-je me joindre à vous, Madame ?
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    Elizabeth : S'il vous sied, Monsieur.
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    (Musique)
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    Shekhar Kapur: Et donc elle dansait.
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    Alors combien de gens qui ont vu le film n'ont pas compris
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    que c'était là une femme amoureuse,
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    qu'elle était complètement chaste
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    et voyait une grande joie dans sa vie, et qu'elle était jeune ?
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    Et combien d'entre vous n'ont pas saisi cela ?
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    C'est la force de la narration visuelle.
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    C'est la force de la danse. C'est la force de la musique.
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    La force de ne pas savoir.
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    Quand je sors pour aller réaliser un film,
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    chaque jour nous nous préparons trop, nous pensons trop.
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    La connaissance finit par peser sur la sagesse.
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    Voyez, les mots simples perdus
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    dans les sables mouvants de l'expérience.
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    Alors j'arrive et je dis
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    "Qu'est-ce que je vais faire aujourd'hui?" Je ne vais pas faire ce que j'avais prévu
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    et je me mets dans une panique absolue.
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    C'est un de mes moyens de me débarrasser de mon esprit,
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    me débarrasser de cet esprit qui dit
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    "Hé, tu sais ce que tu fais. Tu sais exactement ce que tu fais.
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    Tu es un réalisateur, tu fais ça depuis des années."
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    Alors je dois y aller
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    et être en totale panique.
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    Ca passe par un geste symbolique. Je déchire le script.
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    Je pars et je me panique. Je me fais peur.
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    Je le fais en ce moment. Vous pouvez me regarder. Je deviens nerveux.
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    Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas ce que je fais. Je ne veux pas y aller.
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    Pendant que je vais sur place, évidemment, mon assistant dit
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    "Vous savez ce que vous allez faire, Monsieur". Je réponds "Oui, bien sûr."
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    Et les responsables du studio ils diraient,
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    "Hé, regardez Shekhar. Il est fin prêt."
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    Et à l'intérieur je n'ai fait qu'écouter Nusrat Fateh Ali Khan
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    parce qu'il est chaotique.
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    Je m'autorise à aller dans le chaos
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    parce que du chaos, j'ai l'espoir que des moments de vérité vont sortir.
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    Toute préparation est une préparation.
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    Je ne sais même pas si c'est honnête.
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    Je ne sais même pas si c'est véridique.
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    La vérité de tout ça, vient sur le moment, de façon organique,
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    et si vous obtenez cinq grands moments
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    de belle matière organique
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    dans votre narration, dans votre film,
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    les spectateurs le comprendront.
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    Alors je recherche ces moments, et je suis là,
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    à me dire "je ne sais pas quoi dire."
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    Alors, finalement, tout le monde vous regarde,
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    200 personnes à 7h du matin
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    qui sont venus à 7h moins le quart, et vous êtes arrivé à 7h,
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    et tout le monde dit,
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    "Salut. On commence par quoi ? Qu'est-ce qui va se passer ?"
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    Et vous vous mettez dans un état de panique
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    où vous ne savez pas, et donc vous ne savez pas.
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    Et alors, parce que vous ne savez pas,
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    vous priez l'univers parce que vous priez l'univers
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    pour que quelque chose -- je vais essayer d'accéder à l'univers
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    de la manière dont Einstein -- dire une prière --
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    accédait à ses équations --
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    la même source -- je recherche la même source
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    car la créativité vient exactement de la même source
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    quand vous méditez quelque part hors de vous-même,
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    hors de l'univers.
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    Vous cherchez quelque chose qui vienne vous frapper.
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    Avant d'être frappé, vous ne tirerez pas le premier.
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    Alors que faites-vous ?
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    Kate dit comme ça, "Shekhar, que voulez-vous que je fasse ?"
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    Et je dis "Kate, que voulez-vous que je fasse ?" (Rire)
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    "Vous êtes une grande actrice, et j'aime donner à mes acteurs.
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    Pourquoi ne pas me montrer ce que vous voulez faire, vous."
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    (Rire)
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    Qu'est-ce que je fais ? J'essaye de gagner du temps.
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    J'essaye de gagner du temps.
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    La première chose que j'ai apprise au sujet de raconter des histoires,
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    et que je suis tout le temps, c'est la panique.
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    La panique est le grand accès à la créativité
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    parce que c'est la seule manière de se débarrasser de son esprit.
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    Débarrassez-vous de votre esprit.
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    Sortez-en. Sortez-le.
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    Et allez vers l'univers car
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    il y a quelque chose là-bas qui est plus
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    véridique que votre esprit,
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    qui est plus véridique que votre univers.
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    [peu clair], vous avez dit ça hier. Je ne fais que le répéter
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    parce que c'est ce que je suis constamment
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    pour trouver le shunyata quelque part, le vide.
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    Du vide surgit un moment de créativité.
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    Donc c'est ce que je fais.
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    Quand j'étais enfant - j'avais environ huit ans.
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    Vous vous rappelez comment était l'Inde. Il n'y avait aucune pollution.
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    A Delhi, nous vivions -- on appelait ça un chata ou le khota.
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    Khota est devenu un gros mot. ça veut dire leur terrasse --
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    et on dormait dehors la nuit.
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    A l'école on ne m'apprenait que la physique
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    et on me disait que
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    si quelque chose existe,
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    alors c'est mesurable.
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    Si ce n'est pas mesurable,
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    ça n'existe pas.
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    Et la nuit je me couchais dehors sous le ciel pur
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    comme Delhi était à cette époque, quand j'étais petit,
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    et j'avais l'habitude de scruter l'univers et de dire,
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    "Jusqu'où s'étend cet univers ?"
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    Mon père était docteur.
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    Et je disais "Papa, jusqu'où s'étend l'univers ?"
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    Et il disait "Mon fils, il s'étend à l'infini."
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    Alors je disais "S'il te plait, mesure combien fait toujours
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    car à l'école ils m'apprennent
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    que si tu ne peux pas le mesurer, ça n'existe pas.
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    ça n'entre pas dans mon cadre de référence."
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    Alors, jusqu'où va l'éternité ?
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    Que signifie pour toujours?
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    Et je restais allongé là, à pleurer, la nuit
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    parce que mon imagination ne pouvait pas toucher la créativité.
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    Alors qu'est-ce que j'ai fait?
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    A cette époque, à l'âge tendre de sept ans,
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    j'ai créé une histoire.
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    Quelle était mon histoire ?
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    Je ne sais pas pourquoi, je me souviens de l'histoire.
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    Il y avait un bûcheron
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    qui va prendre sa hache et couper un morceau de bois,
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    et toute la galaxie est un atome de cette hache.
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    Et quand la hache touche le morceau de bois,
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    c'est le moment où tout va être détruit
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    et le big bang va recommencer.
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    Mais bien avant ça il y avait un bûcheron.
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    Et quand je séchais sur mon histoire,
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    j'imaginais que l'univers de ce bûcheron
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    était un atome de la hache d'un autre bucheron.
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    Et à chaque fois, je pouvais recommencer mon histoire encore et encore
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    et dépasser ce problème,
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    et donc je l'ai dépassé.
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    Comment j'ai fait ? J'ai dit une histoire.
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    Alors qu'est-ce qu'une histoire ?
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    Une histoire est la nôtre -- à nous tous.
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    Nous sommes les histoires que nous nous racontons.
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    Dans l'univers, et dans cette existence,
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    où nous vivons avec la dualité
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    de ce qui existe ou pas,
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    et de qui nous sommes
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    les histoires que nous nous racontons sont les histoires
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    qui définissent les possibilités
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    de notre existence.
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    Nous sommes les histoires que nous nous racontons.
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    C'est donc aussi vaste que notre regard sur ces histoires.
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    Une histoire est une relation
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    qu'on développe entre ce qu'on est,
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    ou ce qu'on pourrait être,
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    et le monde infini, et c'est notre mythologie.
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    Nous racontons nos histoires,
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    et une personne sans histoire n'existe pas.
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    Alors Einstein a raconté une histoire
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    et suivi ses histoires, et a inventé des théories
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    et a inventé des théories et au final a inventé ses équations.
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    Alexandre avait une histoire que sa mère lui racontait,
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    et il est parti conquérir le monde.
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    Nous tous, chacun, avons une histoire que nous suivons.
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    Nous nous racontons des histoires.
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    Alors, je vais aller plus loin, et dire,
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    je raconte une histoire, et donc j'existe.
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    J'existe parce qu'il y a des histoires,
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    et s'il n'y a pas d'histoire, nous n'existons pas.
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    Nous créons des histoires pour définir notre existence.
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    Si nous ne créons pas d'histoires,
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    nous devenons probablement fous.
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    Je n'en suis pas sûr. Je ne suis pas sûr, mais c'est ce que j'ai toujours fait.
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    Maintenant, un film.
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    Un film raconte une histoire.
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    Je me demande souvent quand je fais un film -- je pense à faire un film du Bouddha -
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    et je me demande souvent : si Bouddha avait tous les éléments
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    qui sont donnés à un réalisateur,
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    s'il avait la musique, s'il avait les images, s'il avait une caméra,
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    est-ce qu'on comprendrait mieux le Bouddhisme ?
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    Mais ça me met une sorte de poids sur les épaules.
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    Je dois raconter une histoire
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    d'une manière bien plus élaborée,
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    mais j'ai le potentiel.
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    ça s'appelle le sous-texte.
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    La première fois que je suis allé à Hollywood, ils m'ont dit --
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    je parlais du sous-texte, et mon agent est venu me voir,
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    "Voudrais-tu avoir la gentillesse de ne pas parler du sous-texte ?"
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    Et j'ai dit "Pourquoi ?" Il a dit "parce que personne ne va te donner un film
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    si tu parles du sous-texte.
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    Contente-toi de parler d'intrigue
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    et dit de quelle merveilleuse manière tu vas tourner le film,
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    et ce que seront les images."
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    Alors quand je regarde le film,
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    voilà ce qu'on cherche,
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    on cherche une histoire sur le plan de l'intrigue,
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    et ensuite
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    sur le plan psychologique,
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    et ensuite on cherche une histoire sur le plan politique
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    ensuite on regarde une histoire
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    sur le plan mythologique.
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    Et je cherche des histoires sur chaque plan.
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    Maintenant, il n'est pas nécessaire
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    que ces histoires soient en accord les unes avec les autres.
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    Ce qui est merveilleux c'est que,
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    souvent, ces histoires vont se contredire les unes les autres.
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    Alors quand je travaille avec Rahman qui est un grand musicien,
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    je lui dis souvent "Ne suis pas ce que le scenario dit déjà.
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    Trouve ce qui n'y est pas encore.
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    Trouve ta propre vérité,
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    et quand tu trouves ta propre vérité,
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    il y aura une vérité dedans, et elle peut contredire l'intrigue,
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    mais ne t'en fais pas pour ça."
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    Alors, la suite de "Elizabeth", "L'Age d'or".
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    Quand j'ai fait la suite de "Elizabeth", voici l'histoire que
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    racontait l'auteur.
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    Une femme qui était menacée
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    par Philippe II
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    et partait à la guerre,
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    est tombée amoureuse de Walter Raleigh.
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    Comme elle est tombée amoureuse de Walter Raleigh,
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    elle abandonnait les raisons pour lesquelles elle était reine.
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    Et alors Walter Raleigh
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    tombait amoureux de sa dame d'honneur,
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    et il fallait qu'elle décide si elle était une reine qui partait à la guerre
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    ou elle voulait...
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    Voilà l'histoire que je racontais.
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    Les dieux là-haut.
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    Il y avait deux personnes.
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    Il y avait Philippe II, qui était divin,
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    parce qu'il priait tout le temps,
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    et il y avait Elizabeth, qui était divine,
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    mais pas si divine que ça, parce qu'elle pensait l'être,
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    mais le sang d'un être humain coulait dans ses veines.
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    Mais le divin des deux était injuste,
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    alors les dieux ont dit,
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    "Ok. Ce qu'il faut que nous fassions
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    c'est aider la juste."
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    Alors ils ont aidé la juste.
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    Et ce qu'ils ont fait, ils ont fait descendre Walter Raleigh
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    pour séparer physiquement son être mortel
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    de son être spirituel.
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    Et l'être mortel était la fille
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    que Walter Raleigh avait envoyé,
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    et progressivement il l'a séparée
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    de manière à ce qu'elle soit libre d'être divine.
  • 11:34 - 11:36
    Et les deux personnes divines ont combattu,
  • 11:36 - 11:38
    et les dieux étaient du côté de la divinité.
  • 11:38 - 11:41
    Bien sûr, toute la presse britannique a été offusquée.
  • 11:42 - 11:45
    Ils ont dit "Nous avons gagné l'Armada."
  • 11:45 - 11:47
    Mais j'ai dit "C'est la tempête qui a gagné l'Armada.
  • 11:47 - 11:49
    Les dieux ont envoyé la tempête."
  • 11:49 - 11:51
    Alors qu'est-ce que je faisais là ?
  • 11:51 - 11:53
    J'essayais de trouver une raison mythique
  • 11:53 - 11:55
    pour faire un film.
  • 11:55 - 11:58
    Evidemment, quand j'ai demandé à Kate Blanchett, "De quoi parle le film?"
  • 11:58 - 12:00
    Ellle a répondu "Le film parle d'une femme
  • 12:00 - 12:03
    qui accepte de vieillir."
  • 12:03 - 12:05
    Psychologique.
  • 12:05 - 12:08
    L'auteur dit que c'est à propose de l'histoire, de l'intrigue.
  • 12:08 - 12:10
    Je dis que ça parle de mythologie,
  • 12:10 - 12:12
    les dieux.
  • 12:12 - 12:14
    Laissez-moi vous montrer un film --
  • 12:14 - 12:16
    un bout de ce film --
  • 12:16 - 12:18
    et comment une caméra, aussi --
  • 12:18 - 12:20
    donc voici une scène, où dans mon esprit,
  • 12:20 - 12:23
    elle touchait le fond de la mortalité.
  • 12:23 - 12:26
    Elle découvrait ce que la mortalité implique vraiment,
  • 12:26 - 12:29
    et si elle est au fond de la mortalité,
  • 12:29 - 12:31
    ce qui se passe vraiment.
  • 12:31 - 12:33
    Et elle reconnaît les dangers de la mortalité
  • 12:33 - 12:36
    et pourquoi elle devrait s'éloigner de la mortalité.
  • 12:36 - 12:38
    Rappelez-vous, dans le film, pour moi,
  • 12:38 - 12:40
    elle et sa dame d'honneur
  • 12:40 - 12:42
    appartenaient au même corps,
  • 12:42 - 12:44
    l'une l'être mortel
  • 12:44 - 12:47
    l'autre, l'être spirituel.
  • 12:47 - 12:49
    Alors pouvons-nous voir cet instant ?
  • 12:49 - 12:51
    (Musique)
  • 12:51 - 12:53
    Elizabeth: Bess?
  • 12:55 - 12:57
    Bess?
  • 12:58 - 13:00
    Bess Throckmorton?
  • 13:05 - 13:07
    Bess: Ici, Madame.
  • 13:07 - 13:09
    Elizabeth: Dites-moi, est-ce vrai ?
  • 13:09 - 13:12
    Etes-vous enceinte ?
  • 13:13 - 13:15
    Etes-vous enceinte ?
  • 13:15 - 13:17
    Bess : Oui, Madame.
  • 13:17 - 13:20
    Elizabeth : Traîtresse !
  • 13:20 - 13:22
    Vous osez avoir des secrets pour moi ?
  • 13:22 - 13:25
    Vous demandez la permission avant de [peu clair]
  • 13:25 - 13:27
    avant de respirer.
  • 13:27 - 13:29
    Mes chiennes portent mes colliers.
  • 13:29 - 13:31
    Vous m'entendez ? Vous m'entendez ?
  • 13:31 - 13:34
    Walsingham: Majesté. S'il vous plait, de la dignité. Du pardon.
  • 13:34 - 13:37
    Elizabeth: Il n'est pas l'heure du pardon, Walsingham.
  • 13:37 - 13:40
    Allez voir votre traître de frère et laissez-moi faire ce que j'ai à faire.
  • 13:40 - 13:42
    Est-ce le sien ?
  • 13:42 - 13:45
    Dites-moi. Dites-le. Est-ce son enfant ? Est-ce le sien ?
  • 13:45 - 13:47
    Bess : Oui.
  • 13:47 - 13:49
    Madame,
  • 13:49 - 13:52
    c'est l'enfant de mon mari.
  • 13:54 - 13:57
    Elizabeth : Chienne ! (Pleurs)
  • 13:57 - 13:59
    Raleigh : Majesté.
  • 13:59 - 14:02
    Ce n'est pas la reine que j'aime et que je sers.
  • 14:07 - 14:10
    Elizabeth : Cet homme a séduit une pupille de la reine,
  • 14:10 - 14:13
    et elle s'est mariée sans le consentement royal.
  • 14:14 - 14:17
    Ces délits sont punis par la loi. Arrêtez-le.
  • 14:18 - 14:20
    Allez-y.
  • 14:24 - 14:27
    Nous n'avez plus la protection de la reine.
  • 14:28 - 14:31
    Bess : Comme il vous sied, Majesté.
  • 14:31 - 14:34
    Elizabeth : Sortez! Sortez! Sortez !
  • 14:38 - 14:40
    Sortez.
  • 14:40 - 14:43
    (Musique)
  • 15:01 - 15:04
    Shekhar Kapur: Alors, qu'est-ce que j'essaye de faire ici ?
  • 15:05 - 15:07
    Elizabeth a réalisé,
  • 15:07 - 15:09
    et elle arrive face à face
  • 15:09 - 15:11
    avec son propre sens de la jalousie,
  • 15:11 - 15:13
    son propre sens de la mortalité.
  • 15:13 - 15:16
    Qu'est-ce que je fais avec l'architecture ?
  • 15:16 - 15:18
    L'architecture raconte une histoire.
  • 15:18 - 15:20
    L'architecture raconte une histoire
  • 15:20 - 15:22
    sur comment, même si elle est la femme la plus puissante
  • 15:22 - 15:24
    du monde à ce moment-là,
  • 15:24 - 15:27
    il y a l'autre, l'architecture est plus grande.
  • 15:28 - 15:30
    La pierre est plus grande qu'elle parce que la pierre n'est pas organique.
  • 15:30 - 15:32
    Elle lui survivra.
  • 15:32 - 15:35
    Donc cela vous dit, je pense, que la pierre est une partie de sa destinée.
  • 15:36 - 15:39
    Pas seulement ça, pourquoi la caméra est tournée vers le bas ?
  • 15:39 - 15:42
    La caméra est tournée vers le bas, vers elle, parce qu'elle est dans le puits.
  • 15:42 - 15:44
    Elle est vraiment au fond
  • 15:44 - 15:47
    de son propre sens de la mortalité.
  • 15:47 - 15:50
    C'est pour cela qu'elle doit s'extraire
  • 15:50 - 15:52
    des profondeurs de la mortalité,
  • 15:52 - 15:54
    entrer, libérer son esprit.
  • 15:54 - 15:56
    Et c'est le moment où, à mon sens,
  • 15:56 - 15:59
    Elizabeth et Bess sont la même personne.
  • 15:59 - 16:01
    Mais c'est le moment
  • 16:01 - 16:04
    où elle s'extrait de cela d'une manière chirurgicale.
  • 16:04 - 16:06
    Donc le film joue sur
  • 16:06 - 16:08
    beaucoup beaucoup de niveaux dans cette scène.
  • 16:08 - 16:10
    Et notre façon de raconter les histoires
  • 16:10 - 16:13
    visuellement, avec la musique, avec les acteurs,
  • 16:13 - 16:15
    et à chaque niveau c'est un sens différent
  • 16:15 - 16:18
    et parfois ils sont en contradiction les uns avec les autres.
  • 16:19 - 16:24
    Alors comment je commence tout ça?
  • 16:24 - 16:27
    Quel est le processus pour raconter une histoire ?
  • 16:27 - 16:29
    Il y a environ dix ans,
  • 16:29 - 16:32
    j'ai entendu cette petite chose d'un politicien,
  • 16:32 - 16:35
    pas un politicien très respecté en Inde.
  • 16:35 - 16:38
    Il a dit que ces gens dans les villes,
  • 16:38 - 16:42
    en tirant la chasse une fois, utilisent plus d'eau
  • 16:42 - 16:44
    que vous, gens des campagnes
  • 16:44 - 16:47
    n'en avez en deux jours.
  • 16:47 - 16:50
    Ca a fait tilt, et j'ai dit "C'est vrai."
  • 16:50 - 16:52
    Je suis allé voir un ami à moi
  • 16:52 - 16:54
    et il m'a fait patienter
  • 16:54 - 16:56
    dans son appartement à Malabar Hill
  • 16:56 - 16:58
    au vingtième étage,
  • 16:58 - 17:00
    qui est vraiment, vraiment dans le meilleur quartier de Bombay.
  • 17:00 - 17:02
    Et il a pris une douche pendant 20 minutes.
  • 17:02 - 17:04
    Je m'ennuyais et je suis parti, et alors que je partais en voiture,
  • 17:04 - 17:06
    j'ai roulé le long des bidonvilles de Bombay,
  • 17:06 - 17:08
    comme on fait toujours,
  • 17:08 - 17:10
    et j'ai vu des lignes et des lignes, sous le soleil brûlant de midi,
  • 17:10 - 17:13
    de femmes et d'enfants avec des seaux
  • 17:13 - 17:15
    en train d'attendre que le camion-citerne
  • 17:15 - 17:17
    vienne leur donner de l'eau.
  • 17:17 - 17:19
    Et une idée a commencé à germer.
  • 17:19 - 17:21
    Alors comment ça devient une histoire ?
  • 17:21 - 17:24
    J'ai soudain réalisé que nous nous dirigeons vers un désastre.
  • 17:24 - 17:26
    Et mon prochain film s'appelle "Paani"
  • 17:26 - 17:28
    qui veut dire "eau".
  • 17:28 - 17:30
    Et maintenant, à partir de la mythologie de ça,
  • 17:30 - 17:32
    je commence à créer un monde.
  • 17:32 - 17:34
    Quel genre de monde je crée,
  • 17:34 - 17:37
    et d'où vient l'idée, le plan de tout ça ?
  • 17:37 - 17:39
    Alors dans mon esprit, dans le futur,
  • 17:39 - 17:42
    ils commencent à construire des ponts aériens.
  • 17:42 - 17:44
    Vous comprenez "ponts aériens" ? Oui ?
  • 17:44 - 17:46
    Ils ont commencé à construire des ponts aériens
  • 17:46 - 17:48
    pour aller plus vite du point A au point B,
  • 17:48 - 17:51
    mais en fait ils sont allés d'une zone assez riche
  • 17:51 - 17:53
    à une autre zone assez riche.
  • 17:53 - 17:55
    Et ce qu'ils ont fait ensuite,
  • 17:55 - 17:57
    c'est créer une ville au-dessus des ponts aériens.
  • 17:57 - 18:00
    Et les gens riches ont déménagé dans la ville au-dessus
  • 18:00 - 18:03
    et laissé les gens les plus pauvres dans les villes les plus basses,
  • 18:03 - 18:06
    environ 10 à 12 pourcent des gens
  • 18:06 - 18:08
    avaient déménagé dans la ville au-dessus.
  • 18:08 - 18:10
    Alors, d'où viennent la ville supérieure et la ville inférieure ?
  • 18:10 - 18:12
    Il y a un mythe en Inde au sujet --
  • 18:12 - 18:15
    où on dit, et je vais le dire en Hindi,
  • 18:15 - 18:19
    [Hindi]
  • 18:19 - 18:21
    Voilà. Qu'est-ce que ça veut dire ?
  • 18:21 - 18:24
    Ca dit, les riches sont toujours assis sur les épaules
  • 18:24 - 18:26
    des pauvres et survivent sur leur dos.
  • 18:26 - 18:28
    Alors, de ce mythe, viennent la ville supérieure et la ville inférieure.
  • 18:28 - 18:31
    Donc la conception a une histoire.
  • 18:31 - 18:34
    Et alors, ce qui se passe c'est que les gens de la cité supérieure
  • 18:34 - 18:36
    ils aspirent toute l'eau.
  • 18:36 - 18:38
    Rappelez-vous le mot que j'ai employé, aspirer.
  • 18:38 - 18:40
    Ils aspirent toute l'eau, la gardent pour eux,
  • 18:40 - 18:42
    et ensuite nourrissent au goutte à goutte la ville inférieure.
  • 18:42 - 18:44
    S'il y a la moindre révolution, ils coupent l'eau.
  • 18:44 - 18:47
    Et comme la démocratie existe toujours,
  • 18:47 - 18:50
    il y a une façon démocratique de dire
  • 18:50 - 18:53
    bien, si vous nous donnez ce que nous voulons, nous vous donnerons de l'eau.
  • 18:53 - 18:55
    Bon, j'arrive à la fin de mon temps.
  • 18:55 - 18:57
    Mais je pourrais continuer à vous raconter
  • 18:57 - 18:59
    comment nous faisons évoluer les histoires,
  • 18:59 - 19:02
    et comment les histoires sont vraiment ce que nous sommes
  • 19:02 - 19:04
    et comme elles se traduisent dans cette discipline particulière
  • 19:04 - 19:06
    qui est la mienne, à savoir le film.
  • 19:06 - 19:09
    Mais finalement, qu'est-ce qu'une histoire ? C'est une contradiction.
  • 19:09 - 19:11
    Tout est contradiction.
  • 19:11 - 19:13
    L'univers est contradiction.
  • 19:13 - 19:15
    Et nous cherchons tous en permanence l'harmonie.
  • 19:15 - 19:17
    Quand vous vous levez, le jour et la nuit sont une contradiction.
  • 19:17 - 19:19
    Mais vous vous levez à 4 heure du matin.
  • 19:19 - 19:21
    Le premier rougissement de bleu c'est quand la nuit et le jour
  • 19:21 - 19:24
    essayent de trouver l'harmonie ensemble.
  • 19:24 - 19:27
    L'harmonie, ce sont les notes que Mozart ne vous a pas données,
  • 19:27 - 19:29
    mais pourtant la contradiction dans ses notes la suggère.
  • 19:29 - 19:33
    Toutes les contradictions de ses notes suggèrent l'harmonie.
  • 19:33 - 19:35
    C'est l'effet de regarder l'harmonie
  • 19:35 - 19:38
    dans la contradiction qui existe dans l'esprit d'un poète,
  • 19:38 - 19:41
    une contradiction qui existe dans l'esprit d'un narrateur.
  • 19:41 - 19:44
    Dans l'esprit d'un narrateur il y a une contradiction d'éthique.
  • 19:44 - 19:46
    Dans l'esprit d'un poète, il y a un conflit de mots.
  • 19:46 - 19:49
    Dans l'esprit de l'univers, entre le jour et la nuit.
  • 19:49 - 19:51
    Dans l'esprit d'un homme et d'une femme,
  • 19:51 - 19:53
    nous regardons constamment
  • 19:53 - 19:55
    la contradiction entre mâle et femelle.
  • 19:55 - 19:57
    Nous recherchons l'harmonie avec l'autre.
  • 19:57 - 20:00
    Toute l'idée de la contradiction,
  • 20:00 - 20:03
    mais l'acceptation de la contradiction
  • 20:03 - 20:05
    est dans la narration de l'histoire, pas la résolution.
  • 20:05 - 20:07
    Le problème avec beaucoup d'histoires à Hollywood
  • 20:07 - 20:10
    et beaucoup de films, et comme [peu clair] le disait dans le sien,
  • 20:10 - 20:13
    c'est que nous essayons de résoudre la contradiction.
  • 20:13 - 20:15
    L'harmonie n'est pas la résolution.
  • 20:15 - 20:17
    L'harmonie suggère quelque chose
  • 20:17 - 20:19
    de bien plus large que la résolution.
  • 20:19 - 20:21
    L'harmonie suggère quelque chose
  • 20:21 - 20:24
    qui embrasse et est universel
  • 20:24 - 20:26
    et éternel et dans le moment.
  • 20:26 - 20:30
    La résolution est quelque chose de bien plus limité.
  • 20:30 - 20:33
    Elle est finie. L'harmonie est infinie.
  • 20:33 - 20:36
    Alors cette façon de raconter, comme toutes les autres contradictions de l'univers,
  • 20:36 - 20:39
    recherche l'harmonie et l'infini
  • 20:39 - 20:42
    dans des résolutions morales, résolvant l'une, laissant l'autre,
  • 20:42 - 20:46
    en laissant encore une autre et créant une question qui est vraiment importante.
  • 20:46 - 20:48
    Merci beaucoup.
  • 20:48 - 20:51
    Applaudissements.
Title:
Shekhar Kapur: Nous sommes les histoires que nous nous racontons à nous-même
Speaker:
Shekhar Kapur
Description:

D'où jaillit l'inspiration créative ? A TEDIndia, le réalisateur Hollywood-Bollywoodien Shekhar Kapur ("Elizabeth," "Mr. India") met le doigt sur sa source de créativité : une pure et totale panique. Il partage un moyen puissant de débrider votre conteur intérieur.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
20:56
Karine AUBRY added a translation

French subtitles

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