Return to Video

Ce que les médecins ignorent sur les médicaments qu'ils prescrivent. - Ben Goldacre

  • 0:01 - 0:03
    Salut ! Ce gars-là,
  • 0:03 - 0:06
    il pense qu'il peut prédire l'avenir.
  • 0:06 - 0:08
    C'est Nostradamus,
    mais le journal The Sun
  • 0:08 - 0:11
    lui a plutôt donné
    des airs de Sean Connery. (Rires)
  • 0:11 - 0:14
    Et comme la plupart d'entre vous,
    je présume, je ne crois pas
  • 0:14 - 0:15
    que les gens puissent
    vraiment prédire l'avenir.
  • 0:15 - 0:18
    Je ne crois pas à la clairvoyance.
    Et de temps en temps,
  • 0:18 - 0:21
    on entend parler de quelqu'un
    qui a réussi à prédire un événement futur,
  • 0:21 - 0:24
    et c'est sans doute qu'il s'agissait
    d'un coup de chance.
  • 0:24 - 0:27
    On n'entend parler que
    des coups de chance et des hurluberlus.
  • 0:27 - 0:31
    On n'entend pas parler de toutes
    les fois où des gens se sont trompés.
  • 0:31 - 0:33
    On s'attend à ça
    pour ces histoires stupides
  • 0:33 - 0:36
    de prémonitions,
    mais le hic, c'est qu'on a
  • 0:36 - 0:40
    exactement le même problème
    dans le monde universitaire
  • 0:40 - 0:44
    et en médecine. Dans ce contexte,
    ça coûte des vies.
  • 0:44 - 0:48
    Premièrement, en ce qui a trait
    aux prédictions, il s'avère que
  • 0:48 - 0:50
    l'an dernier, un chercheur
    nommé Daryl Bem
  • 0:50 - 0:52
    a réalisé une recherche
    qui démontrait l'existence
  • 0:52 - 0:56
    de facultés de prédiction
    chez les étudiants de premier cycle.
  • 0:56 - 0:58
    Ça a été publié dans une revue
    universitaire examinée par des pairs.
  • 0:58 - 1:00
    La plupart de ceux qui l'ont lue
    ont dit: « Bon, d'accord,
  • 1:00 - 1:03
    mais il s'agit d'un coup de chance,
    car je sais que
  • 1:03 - 1:05
    si je faisais une étude où
    je ne trouvais aucune preuve
  • 1:05 - 1:08
    de facultés de prédiction
    chez ces étudiants,
  • 1:08 - 1:11
    elle ne serait sans doute pas
    publiée dans une revue.
  • 1:11 - 1:14
    En fait, on sait que
    c'est la vérité, parce que
  • 1:14 - 1:17
    plusieurs groupes
    de chercheurs ont tenté
  • 1:17 - 1:20
    de reproduire les résultats de
    cette étude sur la faculté de prédiction
  • 1:20 - 1:23
    et quand ils ont soumis
    leurs résultats à la même revue,
  • 1:23 - 1:26
    celle-ci a répondu: « Non, publier
    des copies ne nous intéresse pas.
  • 1:26 - 1:31
    Vos résultats négatifs
    ne nous intéressent pas. »
  • 1:31 - 1:33
    Voilà déjà une preuve du fait que dans
    l'univers des publications universitaires,
  • 1:33 - 1:38
    on ne voit qu'un échantillon
    subjectif de la réalité
  • 1:38 - 1:42
    de toutes les études scientifiques
    qui ont été réalisées.
  • 1:42 - 1:46
    Mais ça n'arrive pas uniquement dans
    le domaine universitaire aride de la psychologie.
  • 1:46 - 1:51
    Ça arrive aussi, par exemple, en cancérologie.
  • 1:51 - 1:55
    En mars 2012, il y a tout juste un mois,
    des chercheurs ont rapporté
  • 1:55 - 1:58
    dans la revue Nature
    qu'ils avaient tenté de reproduire
  • 1:58 - 2:01
    53 recherches scientifiques
    élémentaires différentes,
  • 2:01 - 2:05
    visant des cibles potentielles
    de traitement du cancer.
  • 2:05 - 2:08
    Sur ces 53 études, ils n'ont réussi
  • 2:08 - 2:11
    à en reproduire que six.
  • 2:11 - 2:15
    47 de ces 53 études
    étaient impossibles à reproduire.
  • 2:15 - 2:19
    Ils expliquent ça dans leur discussion
    par le fait qu'il est fort probable
  • 2:19 - 2:22
    que ce soient les anomalies
    qui ait été publiées.
  • 2:22 - 2:24
    Les gens font des tas d'études différentes,
  • 2:24 - 2:26
    et quand elles sont concluantes,
    on les publie,
  • 2:26 - 2:27
    et quand elles ne le sont pas,
    on ne les publie pas.
  • 2:27 - 2:31
    Et leur recommandation première
    pour régler ce problème,
  • 2:31 - 2:35
    car il s'agit d'un réel problème
    qui nous entraîne dans des impasses,
  • 2:35 - 2:36
    leur recommandation première
    pour régler le problème
  • 2:36 - 2:40
    est de faciliter la publication
    de résultats non-concluants en science,
  • 2:40 - 2:43
    et de changer les motivations
    afin que les scientifiques
  • 2:43 - 2:47
    soient encouragés à publier davantage
    leurs résultats négatifs.
  • 2:47 - 2:51
    Mais ceci n'arrive pas
    que dans le monde très aride
  • 2:51 - 2:55
    de la recherche élémentaire
    préclinique en cancérologie.
  • 2:55 - 2:58
    Ça se passe aussi
    dans la médecine universitaire
  • 2:58 - 3:02
    bien réelle. En 1980,
  • 3:02 - 3:05
    des chercheurs ont fait une étude
    d'un médicament appelé lorcaïnide,
  • 3:05 - 3:07
    un antiarythmique,
  • 3:07 - 3:10
    un médicament qui supprime
    les rythmes cardiaques anormaux,
  • 3:10 - 3:12
    et l'idée était que les gens,
    après avoir subi une crise cardiaque,
  • 3:12 - 3:13
    sont susceptibles d'avoir
    des rythmes cardiaques anormaux,
  • 3:13 - 3:16
    donc si on leur donne un médicament
    qui supprime les rythmes cardiaques anormaux,
  • 3:16 - 3:19
    ça augmentera leurs chances de survie.
  • 3:19 - 3:22
    Très tôt dans son développement,
    un petit essai a été réalisé
  • 3:22 - 3:24
    sur un peu moins de cent patients.
  • 3:24 - 3:28
    50 patients ont reçu de la lorcaïnide,
    et parmi eux, 10 sont morts.
  • 3:28 - 3:31
    50 autres patients ont reçu un placebo
  • 3:31 - 3:34
    ne contenant pas d'ingrédient actif,
    et un seul d'entre eux est mort.
  • 3:34 - 3:36
    On a donc, à juste titre, conclu
    que le médicament était un échec,
  • 3:36 - 3:39
    et son développement commercial
    a été arrêté,
  • 3:39 - 3:44
    et parce que son développement commercial
    a été arrêté, cet essai n'a jamais été publié.
  • 3:44 - 3:49
    Malheureusement, au cours
    des 5 à 10 années suivantes,
  • 3:49 - 3:53
    d'autres compagnies ont eu la même idée :
    que des médicaments
  • 3:53 - 3:55
    empêcheraient les arythmies
    chez des gens ayant eu des crises cardiaques.
  • 3:55 - 3:57
    Ces médicaments ont été mis sur le marché.
    Ils ont été prescrits
  • 3:57 - 4:01
    très largement, parce que
    les crises cardiaques sont très courantes,
  • 4:01 - 4:04
    et ils nous a fallu si longtemps
    pour découvrir que ces médicaments
  • 4:04 - 4:07
    étaient la cause d'une augmentation
    du taux de mortalité
  • 4:07 - 4:10
    qu'avant que nous détections ce signal de sécurité,
  • 4:10 - 4:16
    plus de 100 000 personnes étaient déjà mortes
    inutilement en Amérique
  • 4:16 - 4:20
    suite à la prescription de médicaments
    antiarythmiques.
  • 4:20 - 4:23
    En fait, en 1993,
  • 4:23 - 4:27
    les chercheurs qui avaient fait
    cette étude en 1980, cette première étude,
  • 4:27 - 4:31
    ont publié un mea culpa,
    des excuses à la communauté scientifique,
  • 4:31 - 4:34
    où ils disaient : « Quand nous avons fait
    notre étude en 1980,
  • 4:34 - 4:36
    nous pensions que l'augmentation
    du taux de décès qui survenaient
  • 4:36 - 4:39
    dans le groupe de la lorcaÏnide
    était un effet du hasard.
  • 4:39 - 4:41
    Le développement de la lorcaïnide a été
    abandonné pour des raisons commerciales,
  • 4:41 - 4:43
    et cette étude n'a jamais été publiée ;
  • 4:43 - 4:45
    c'est désormais un bon exemple
    d'un parti pris de publication.
  • 4:45 - 4:47
    C'est le terme technique
    pour le phénomène où
  • 4:47 - 4:51
    des données peu flatteuses
    sont perdues, ne sont pas publiées,
  • 4:51 - 4:55
    sont portées disparues et
    ils disent que les résultats décrits ici
  • 4:55 - 4:59
    « auraient pu fournir un premier
    avertissement de problèmes à venir. »
  • 4:59 - 5:03
    Ce sont des anecdotes
    de science élémentaire.
  • 5:03 - 5:07
    Ce sont des anecdotes
    d'il y a 20 ou 30 ans.
  • 5:07 - 5:11
    Le milieu des publications universitaires
    est très différent maintenant.
  • 5:11 - 5:14
    Il existe des revues universitaires
    comme Trials, la revue en accès libre,
  • 5:14 - 5:17
    qui publie tout essai
    conduit sur des humains
  • 5:17 - 5:20
    que son résultat soit positif ou négatif.
  • 5:20 - 5:24
    Mais ce problème de
    résultats négatifs qui disparaissent
  • 5:24 - 5:28
    prévaut toujours. En fait il prévaut tellement
  • 5:28 - 5:34
    qu'il touche au coeur de la médecine factuelle.
  • 5:34 - 5:37
    Voici donc un médicament appelé
    réboxétine, et c'est un médicament
  • 5:37 - 5:39
    que j'ai moi-même prescrit.
    C'est un antidépresseur.
  • 5:39 - 5:42
    Je suis un médecin très impliqué,
    alors j'ai lu toutes les études
  • 5:42 - 5:45
    que je pouvais sur ce médicament.
    J'ai lu l'étude qui a été publiée
  • 5:45 - 5:48
    et qui montrait que la réboxétine
    faisait mieux que le placebo,
  • 5:48 - 5:50
    et j'ai lu les trois autres études
    qui ont été publiées
  • 5:50 - 5:53
    et qui montraient que la réboxétine était
    aussi valable que n'importe quel anti-dépresseur.
  • 5:53 - 5:56
    Parce que ce patient-là avait
    mal réagit aux autres antidépresseurs,
  • 5:56 - 5:58
    j'ai pensé que la réboxétine irait
    aussi bien. Qu'il fallait l'essayer.
  • 5:58 - 6:01
    Mais la suite m'a donné tort. En fait,
  • 6:01 - 6:04
    sept essais ont été menés,
    ils comparaient la réboxétine
  • 6:04 - 6:07
    à un placebo. L'une d'elles
  • 6:07 - 6:09
    était positive et a été publiée,
    mais les six autres
  • 6:09 - 6:13
    étaient négatives et ne l'ont pas été.
  • 6:13 - 6:15
    3 essais ont été publiés,
    ils comparaient la réboxétine
  • 6:15 - 6:17
    à d'autres antidépresseurs, et
    la réboxétine y faisait tout aussi bien.
  • 6:17 - 6:19
    Ils ont été publiés,
  • 6:19 - 6:23
    mais trois fois plus de données
    de patients ont été recueillies
  • 6:23 - 6:25
    montrant que la réboxétine était pire que
  • 6:25 - 6:30
    ces autres traitements,
    Ces essais là n'ont pas été publiés.
  • 6:30 - 6:33
    J'avais été induit en erreur.
  • 6:33 - 6:36
    Vous pourriez dire,
    c'est un exemple extrême,
  • 6:36 - 6:38
    et je ne voudrais pas
    être coupable du même genre
  • 6:38 - 6:41
    de sélection arbitraire
    et de référencement sélectif
  • 6:41 - 6:42
    dont j'accuse les autres.
  • 6:42 - 6:44
    Mais il s'avère que ce phénomène
    de parti-pris de publication
  • 6:44 - 6:46
    a en fait été très étudié.
  • 6:46 - 6:49
    Voici donc un exemple
    de la façon de l'aborder.
  • 6:49 - 6:51
    Le modèle classique est
    de prendre un tas d'études
  • 6:51 - 6:53
    dont vous savez qu'elles ont été
    conduites à leur terme,
  • 6:53 - 6:55
    et de voir si elles ont été
    publiées quelque part
  • 6:55 - 6:58
    dans les revues académiques.
    Il a donc fallu prendre tous les essais
  • 6:58 - 7:00
    jamais fait sur les antidépresseurs
  • 7:00 - 7:04
    et approuvés par la FDA
    sur une période de 15 ans.
  • 7:04 - 7:08
    Ils ont pris tous les essais soumis à la FDA
    comme partie intégrante du processus d'approbation.
  • 7:08 - 7:11
    Il n'y a donc pas tous les essais
    déjà réalisés sur ces médicaments,
  • 7:11 - 7:13
    parce qu'on ne peut jamais savoir si on les a,
  • 7:13 - 7:17
    mais ce sont ceux qui ont été menées
    afin d'obtenir l'autorisation de commercialisation.
  • 7:17 - 7:19
    Ils sont ensuite allés voir
    si ces essais avaient été publiés
  • 7:19 - 7:22
    dans les revues scientifiques revues
    par des pairs. Voilà ce qu'ils ont trouvé.
  • 7:22 - 7:25
    C'est à peu près une répartition 50-50.
    En fait, la moitié de ces essais
  • 7:25 - 7:28
    étaient positifs,
    la moitié étaient négatifs.
  • 7:28 - 7:33
    Mais quand ils sont allés chercher ces essais
    dans les revues scientifiques revues par des pairs,
  • 7:33 - 7:35
    ils ont trouvé une image très différente.
  • 7:35 - 7:40
    Seuls trois des essais négatifs
    ont été publiés,
  • 7:40 - 7:44
    mais tous les essais positifs
    ont été publiés, sauf un.
  • 7:44 - 7:48
    Si nous comparons ces deux illustrations,
    en passant rapidement de l'une à l'autre,
  • 7:48 - 7:51
    vous pouvez voir
    quelle différence énorme il y avait
  • 7:51 - 7:54
    entre la réalité et
    ce que les médecins, patients,
  • 7:54 - 7:57
    commissaires des services de santé
    et des universitaires
  • 7:57 - 8:00
    ont pu voir dans les revues scientifiques
    revues par des pairs
  • 8:00 - 8:05
    On nous a induit en erreur,
    et il s'agit d'une erreur systématique
  • 8:05 - 8:08
    au coeur de la médecine.
  • 8:08 - 8:11
    En fait, il y eu tant d'études réalisées sur
  • 8:11 - 8:14
    le parti-pris des publications maintenant,
    plus d'une centaine, qu'elles ont été
  • 8:14 - 8:17
    recueillies dans une révision systématique,
    publiée en 2010,
  • 8:17 - 8:20
    qui a pris toutes les études
    sur le parti-pris des publications
  • 8:20 - 8:21
    qu'on pouvait trouver.
  • 8:21 - 8:24
    Le parti-pris des publications affecte
    tous les domaines de la médecine.
  • 8:24 - 8:28
    Environ la moitié de tous les essais,
    en moyenne, sont portés disparus au combat,
  • 8:28 - 8:31
    et nous savons que les résultats positifs
    sont près de deux fois plus susceptibles
  • 8:31 - 8:34
    d'être publiés que les résultats négatifs.
  • 8:34 - 8:39
    Il s'agit d'un cancer
    au cœur de la médecine factuelle.
  • 8:39 - 8:42
    Si j'ai tiré à pile ou face
    une pièce 100 fois mais ensuite
  • 8:42 - 8:46
    je vous ai caché les résultats
    de la moitié de ces lancers,
  • 8:46 - 8:49
    je pourrais donner l'impression d'avoir
    une pièce qui tombe toujours sur pile.
  • 8:49 - 8:51
    Mais ça ne signifierait pas que j'avais
    une pièce avec deux piles.
  • 8:51 - 8:53
    Ça voudrait dire que je suis un arnaqueur
  • 8:53 - 8:56
    et que vous êtes idiot
    de me laisser m'en tirer. (Rires)
  • 8:56 - 8:59
    Mais c'est exactement
    ce que nous tolérons aveuglément
  • 8:59 - 9:03
    de toute la médecine factuelle.
  • 9:03 - 9:08
    Et pour moi, c'est une faute
    délibérée de recherche.
  • 9:08 - 9:10
    Si j'ai mené une étude et j'ai caché
  • 9:10 - 9:13
    la moitié des points
    de données de cette étude,
  • 9:13 - 9:18
    vous pourriez à juste titre m'accuser, en gros,
    de fraude de recherche.
  • 9:18 - 9:21
    Et pourtant, pour une raison quelconque,
    si quelqu'un effectue
  • 9:21 - 9:25
    10 études mais ne publie que les cinq
    qui donnent le résultat qu'ils veulent,
  • 9:25 - 9:28
    nous ne considérons pas qu'il s'agit
    d'une faute délibérée de recherche.
  • 9:28 - 9:31
    Et lorsque cette responsabilité
    est diffusée entre
  • 9:31 - 9:34
    tout un réseau de chercheurs,
    d'universitaires,
  • 9:34 - 9:37
    de commanditaires de l'industrie, de rédacteurs
    en chef de revues, pour une raison quelconque
  • 9:37 - 9:39
    nous estimons que c'est plus acceptable,
  • 9:39 - 9:42
    mais l'effet sur les patients est accablant.
  • 9:42 - 9:48
    Et ça se passe maintenant, aujourd'hui.
  • 9:48 - 9:50
    Il s'agit d'un médicament appelé Tamiflu.
    Le Tamiflu est un médicament
  • 9:50 - 9:53
    pour lequel les gouvernements du monde
    entier ont dépensé des milliards
  • 9:53 - 9:55
    et des milliards de dollars
    pour en faire des stocks,
  • 9:55 - 9:59
    et nous avons stocké
    le Tamiflu dans la panique,
  • 9:59 - 10:02
    dans l'espoir qu'il permettra de réduire
    le taux de complications de la grippe.
  • 10:02 - 10:05
    Complications est un euphémisme médical
    pour une pneumonie
  • 10:05 - 10:10
    et la mort. (Rires)
  • 10:10 - 10:13
    Mais lorsque les examinateurs
    systématiques de Cochrane
  • 10:13 - 10:16
    tentaient de rassembler toutes
    les données, de tous les essais
  • 10:16 - 10:19
    qui avaient déjà été menés pour savoir
    si le Tamiflu le faisait vraiment ou pas,
  • 10:19 - 10:22
    ils ont constaté que plusieurs de
    ces essais n'étaient pas été publiés.
  • 10:22 - 10:24
    Les résultats n'étaient pas disponibles pour eux.
  • 10:24 - 10:28
    Et quand ils ont commencé à obtenir
    les critiques de ces essais par divers moyens,
  • 10:28 - 10:30
    par des demandes selon
    la loi de la liberté d'information,
  • 10:30 - 10:35
    en harcelant divers organismes,
    ce qu'ils ont trouvé était incohérent.
  • 10:35 - 10:37
    Et quand ils ont essayé de mettre la main
    sur les rapports des études cliniques,
  • 10:37 - 10:40
    des documents de 10 000 pages qui avaient
  • 10:40 - 10:44
    le meilleur rendu possible de l'information,
  • 10:44 - 10:47
    on leur a dit qu'ils n'avaient pas
    l'autorisation de les avoir.
  • 10:47 - 10:49
    Et si vous voulez lire
    la correspondance complète,
  • 10:49 - 10:53
    les excuses et les explications fournies
    par l'industrie pharmaceutique,
  • 10:53 - 10:55
    vous pouvez voir ça dans
    l'édition de cette semaine
  • 10:55 - 11:00
    de PLOS Medicine.
  • 11:00 - 11:04
    La chose la plus incroyable
    dans tout ça, selon moi,
  • 11:04 - 11:07
    est que non seulement c'est un problème,
    non seulement nous reconnaissons
  • 11:07 - 11:11
    qu'il s'agit d'un problème, mais nous avons eu
    à supporter des corrections bidons.
  • 11:11 - 11:14
    Nous avons eu des gens qui ont prétendu
    qu'il s'agit d'un problème résolu.
  • 11:14 - 11:16
    Tout d'abord, nous avons eu les registres
    des essais et tout le monde a dit :
  • 11:16 - 11:20
    Oh, c'est bon. Nous demanderons à tout le monde
    d'enregistrer leurs essais, ils posteront le protocole,
  • 11:20 - 11:22
    ils diront ce qu'ils vont faire
    avant qu'ils ne le fassent,
  • 11:22 - 11:24
    et puis après nous pourrons vérifier
    et voir si tous les essais qui
  • 11:24 - 11:26
    ont été réalisées et terminées
    ont été publiés.
  • 11:26 - 11:29
    Mais les gens ne s'embêtent pas
    à tenir ces registres.
  • 11:29 - 11:31
    Et donc, l'International Committee
    of Medical Journal Editors est venu,
  • 11:31 - 11:33
    et ils ont dit : oh, Eh bien,
    nous n'abandonnerons pas.
  • 11:33 - 11:35
    Nous ne publierons aucune revue,
    nous ne publierons aucun essai,
  • 11:35 - 11:38
    à moins qu'ils n'aient été enregistrés
    avant d'être commencé.
  • 11:38 - 11:42
    Mais ils n'ont pas résisté.
    En 2008, une étude a été réalisée
  • 11:42 - 11:45
    qui montrait que la moitié de tous
    les essais publiés par des revues
  • 11:45 - 11:47
    édités par les membres de l'ICMJE
  • 11:47 - 11:52
    n'étaient pas été correctement enregistrés, et
    un quart d'entre eux n'étaient pas enregistrés du tout.
  • 11:52 - 11:55
    Et puis enfin, le FDA Amendment Act
    a été adopté
  • 11:55 - 11:57
    il y a 2 ans, et il dit que quiconque effectue
  • 11:57 - 12:01
    un essai doit publier les résultats
    de cet essai dans l'année.
  • 12:01 - 12:05
    Et dans le BMJ, dans la première
    édition de janvier 2012,
  • 12:05 - 12:08
    vous pouvez voir une étude
    qui cherche à voir si les gens
  • 12:08 - 12:11
    respectent cette décision, et il s'avère
    que seulement un sur cinq
  • 12:11 - 12:14
    l'ont fait.
  • 12:14 - 12:17
    C'est un désastre.
  • 12:17 - 12:21
    Nous ne pouvons pas connaître
    les effets réels des médicaments
  • 12:21 - 12:24
    que nous prescrivons
    si nous n'avons pas accès
  • 12:24 - 12:27
    à toutes les informations.
  • 12:27 - 12:31
    Ce n'est pas un problème
    difficile à résoudre.
  • 12:31 - 12:36
    Nous devons forcer les gens
    à publier tous les essais
  • 12:36 - 12:39
    menés chez l'homme, y compris
    les essais plus anciens,
  • 12:39 - 12:43
    parce que le FDA Amendment Act demande
    seulement de publier les essais réalisés après 2008,
  • 12:43 - 12:46
    et je ne sais pas dans quel monde
    nous ne pratiquons la médecine
  • 12:46 - 12:50
    que sur la base d'essais terminés
    au cours des deux dernières années.
  • 12:50 - 12:53
    Nous devons publier
    tous les essais chez l'homme,
  • 12:53 - 12:56
    y compris les essais plus anciens,
    pour tous les médicaments actuellement utilisés,
  • 12:56 - 12:59
    et vous devez dire
    à tous ceux que vous connaissez
  • 12:59 - 13:02
    qu'il s'agit d'un problème
    et qu'il n'a pas été corrigé.
  • 13:02 - 13:05
    Merci beaucoup. (Applaudissements)
  • 13:05 - 13:08
    (Applaudissements)
Title:
Ce que les médecins ignorent sur les médicaments qu'ils prescrivent. - Ben Goldacre
Speaker:
Ben Goldacre
Description:

Quand on teste un nouveau médicament, les résultats des essais devraient être publiés pour le reste du monde médical -- sauf que la plupart du temps, les résultats négatifs ou peu probants ne sont pas rapportés, ce qui laisse les médecins et les chercheurs dans le noir. Dans cette conférence passionnée, Ben Goldacre explique pourquoi ces données négatives non rapportées sont particulièrement trompeuses et dangereuses.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
13:29

French subtitles

Revisions Compare revisions