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media.april.org/.../TEDxBordeaux-Frederic-Couchet-C-est-juste-une-question-humaine.ogv

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    Hello everybody, I'm pleased to be here today to spend some time with you
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    to speak about something very interesting
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    Bon, normalement il devait y avoir une vidéo en anglais
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    mais rassurez-vous je ne vais pas parler en anglais
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    parce que comme vous le voyez je suis très mauvais en anglais.
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    Et pendant longtemps j'ai pensé que cette très grosse faiblesse
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    allait m'empêcher de mettre en œuvre un de mes rêves les plus chers :
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    changer le monde.
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    C'est un beau projet, changer le monde ! D'ailleurs j'ai une question.
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    qui ici parmi vous a eu envie un jour de changer le monde ?
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    Ou de faire simplement évoluer un petit peu la société.
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    Si c'est le cas vous levez la main.
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    Génial ! Je vois que nous sommes nombreux
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    et nous sommes à TEDx c'est normal.
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    Alors je vais vous raconter comment moi aussi
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    j'ai essayé un petit peu de changer le monde à mon niveau.
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    Depuis que je suis tout petit j'ai toujours voulu faire de la politique,
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    pour avoir un impact sur la société
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    Et donc mon bac en poche,
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    j'envisage de « candidater » à Sciences Po.
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    Mais à Sciences Po, il y a une note éliminatoire, en anglais
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    et avec un minimum de 7
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    que j'étais absolument sûr de ne pas pouvoir avoir
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    je pouvais faire une croix sur Sciences Po
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    et donc peut-être mon envie de faire de la politique.
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    Et pourtant 20 ans plus tard, je ne regrette absolument rien
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    Je me suis donc inscrit par hasard dans une fac d'informatique, à Paris 8.
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    Alors Paris 8 comme ça, ça sonne bien
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    mais 8 c'est pas le 8ème arrondissement de Paris.
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    Si je vous dis Paris 8 c'est à Saint Denis dans le 9-3,
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    tout d'un coup c'est beaucoup moins sexy,
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    on se dit comment changer le monde à partir de là ?
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    Et pourtant c'est là, à Paris 8 que j'ai rencontré pour la première fois
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    des gens qui ont changé le cours de ma vie et qui m'ont expliqué
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    qu'on pouvait avoir un impact sur la société à travers l'informatique.
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    Mais Paris 8 c'est une fac pauvre.
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    Par pauvre, j'entends peu de moyens, donc très peu d'ordinateurs disponibles.
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    Alors plutôt que de venir le matin pour essayer de réserver une machine
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    et je vous assure avec des amis on a essayé
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    mais c'était vraiment trop tôt pour nous
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    qu'est ce qu'on fait ? On décide d'y passer des nuits
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    pour travailler sur nos projets et aussi pour ceux des autres.
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    Je me souviens très bien de la première soirée, c'était un jeudi de novembre.
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    Alors je suis désolé,
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    c'était un soir de Beaulojais nouveau que l'aventure a commencé pour nous.
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    Alors imaginez, une dizaine d'informaticiens, de geeks,
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    autour d'une table dans une salle,
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    chacun travaillant sur ses projets mais également sur ceux des autres.
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    Dès que l'un de nous trouvait une chose intéressante, il la partageait.
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    Ça pouvait être par exemple une jolie façon par exemple de corriger un bug,
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    une erreur de programmation ou de rajouter une fonctionnalité.
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    Donc nous étions dans une réelle dynamique de partage.
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    Mais Paris 8 c'est une fac un peu particulière,
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    il n'y a pas que les étudiants qui passaient leur nuit.
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    Il y avait aussi des enseignants, des chargés de cours.
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    Alors je sais bien que dans l'imaginaire du grand public,
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    le geek, il est scotché sur son ordinateur toute la journée
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    ou dans notre cas toute la nuit.
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    Et pourtant, non, je vous assure
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    de temps en temps nous faisions des pauses
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    et notamment avec un enseignant dont je me souviendrais toujours
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    Son nom : Marc Detienne.
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    Il a radicalement changé ma vie et nos vies, celle de mes amis.
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    C'est le premier qui nous a expliqué
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    que les pratiques que nous avions à Paris 8 n'étaient pas du tout naturelles
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    Les logiciels que nous téléchargions à l'époque, c'était il y a 20 ans,
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    c'était des logiciels libres d'utilisation,
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    mais ce n'était pas du tout un processus naturel.
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    Nous avions également le code source du logiciel,
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    c'est à dire la recette de cuisine,
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    nous pouvions donc étudier son fonctionnement,
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    éventuellement rajouter des fonctionnalités ou corriger des erreurs.
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    Mais cette pratique n'était pas dominante, à l'époque
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    et d'ailleurs aujourd'hui encore la pratique dominante de l'informatique
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    c'est plutôt le logiciel propriétaire, ou également appelé privateur.
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    C'est-à-dire des logiciels dont on ne connaît pas le mode de fonctionnement,
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    dont on n'a pas la recette de cuisine, et que seul l'éditeur peut contrôler.
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    Nous, nos logiciels étaient et sont encore aujourd'hui des logiciels libres.
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    C'est lui aussi qui nous a expliqué que
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    parmi les gens qui dédiaient leur vie aux logiciels libres,
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    il y avait un informaticien américain, nommé Richard Stallman,
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    qui concevait des logiciels libres,
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    et qui avait créé aussi une fondation dédiée à leur promotion.
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    Et un jour, Stallman va à Paris 8.
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    Alors imaginez pour nous étudiants en informatique, Stallman c'est une icône.
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    L'un des meilleurs développeurs de logiciels libres dans le monde,
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    l'un de ceux qui développaient les logiciels que nous utilisions à l'époque.
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    Je pourrais peut-être dire en gros que c'était un peu le Zinedine Zidane ou le Mozart du Logiciel Libre,
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    à Paris 8, à Saint Denis.
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    Donc qu'est-ce qu'on fait, bien sûr on va voir sa conférence.
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    Il y a plein de monde.
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    On s'attend à ce que Stallman nous parle de technique, mais en fait pas du tout.
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    Il nous parle de société, de partage, de coopération.
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    Il nous parle très peu d'informatique.
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    Ou plutôt il nous explique comment le Logiciel Libre
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    peut avoir un impact sur la société.
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    Pour lui le Logiciel Libre
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    c'est l'incarnation informatique de notre devise républicaine
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    « Liberté, Egalité, Fraternité »
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    Liberté parce qu'on a le droit d'utiliser le logiciel,
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    on a le droit d'étudier son fonctionnement,
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    on a le droit de le modifier,
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    et on a le droit de le redistribuer.
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    Egalité parce que tout le monde a le même droit, quelque soit son statut.
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    Et fraternité parce que le libre favorise le partage et la coopération.
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    Accordons-nous juste une petite pause pour expliquer
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    l'importance de l'informatique aujourd'hui.
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    Vous serez d'accord avec moi
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    que les ordinateurs sont omniprésents dans notre quotidien:
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    réseaux sociaux, services bancaires, services publics...
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    il est donc essentiel que nous gardions le contrôle sur nos outils.
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    Le Logiciel Libre n'est pas simplement
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    une alternative technique au logiciel propriétaire.
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    C'est avant tout un socle pour nos libertés.
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    Et c'est une philosophie basée sur le partage et l'ouverture.
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    Tout à l'heure on a parlé d'Internet.
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    Logiciel Libre et Internet se sont développés de concert, en harmonie.
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    L'architecture logicielle d'Internet, c'est des logiciels libres.
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    Et Internet a favorisé le développement du Logiciel Libre.
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    Si vous pensez dans la salle n'avoir jamais utilisé de logiciels libres,
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    sachez qu'à chaque fois que vous vous baladez sur Internet,
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    des logiciels libres accompagnent votre voyage.
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    Sans logiciels libres, il n'y aurait pas d'Internet,
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    tel que nous le connaissons.
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    Et Internet qui est un outil avant tout de contact
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    et de mise en relation de milliards d'êtres humains
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    a favorisé les pratiques de partage.
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    Et la première est celle du Logiciel Libre.
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    Mais d'autres ont suivis.
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    Pouvions-nous ne serait-ce imaginer qu'il y a dix ans,
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    que la principale encyclopédie en ligne Wikipédia,
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    serait une encyclopédie libre d'accès et libre de modifications.
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    Revenons à Stallman et à sa conférence.
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    Pour nous et après les nuits passées avec Marc Detienne,
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    c'est une sorte de révélation.
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    La révélation d'un enjeu fondamental de société
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    dans lequel il faudrait s'investir,
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    et qui nous tendait les bras.
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    Le fait de se rendre compte qu'à notre niveau d'informaticien,
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    ne serait-ce qu'en utilisant et en diffusant des logiciels libres
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    on pouvait avoir un impact sur la société.
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    A la fin des années, je crois que c'est 96, à la fin de nos études
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    avec quelques amis, on se posait la question de ce qu'on va faire.
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    On se dit :
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    « Bien écoutez naturellement on a appris l'informatique à base de logiciels libres,
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    qu'est-ce qu'on va faire, on va faire du Logiciel Libre ».
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    Et on se dit qu'on va le faire connaître en France.
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    Un peu comme ce que fait Stallman aux États-Unis.
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    Donc on crée une association,
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    dont l'objectif est tout simple, celle de promouvoir le Logiciel Libre.
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    Alors on se lance dans l'aventure comme ça,
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    sans feuille de route pré-établie, sans business model.
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    On invite des gens à nous rejoindre,
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    on crée un site Internet
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    rappelez-vous c'était quand même il y a une quinzaine d'années,
  • 7:04 - 7:06
    pour faire connaître nos activités,
  • 7:06 - 7:08
    et pendant des années on va mener des actions,
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    visant à promouvoir et défendre le Logiciel Libre,
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    qui va petit à petit changer un peu la société et nous changer aussi.
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    Nous changer parce qu'on va apprendre des tas de choses nouvelles
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    on va devoir sortir de notre zone de confort,
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    ... (excusez-moi, je suis … oui, complètement, … ah oui, excusez-moi).
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    Donc on va apprendre des tas de choses nouvelles,
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    on va devoir sortir de notre zone de confort.
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    Ensemble, on va apprendre à défendre un projet, une cause.
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    Alors par exemple, on a parlé d'Hadopi,
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    ben, on a appris à étudier des projets de loi.
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    Pour nous à priori informaticiens, on étudie du code, du code informatique,
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    mais finalement un projet de loi, c'est un code écrit dans un langage différent,
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    qu'on peut étudier, qu'on peut déchiffrer,
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    qu'on peut éventuellement corriger, proposer des améliorations,
  • 8:06 - 8:08
    ce qu'on appelle des "patchs" dans notre langage d'informaticien.
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    Évidemment, il faut aller voir aussi des politiques pour défendre notre cause,
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    donc on est allé les voir.
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    On a appris à parler leur langage
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    et on peut espérer que peut-être au fur et à mesure des années,
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    ils ont appris à parler notre langage.
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    Nous avons étudié, agi sur ces projets de lois,
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    parce que ces projets de lois ont un impact sur la société,
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    alors pour nous c'était essentiel de pouvoir agir sur ces projets.
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    Et fondamentalement, au delà de toutes ces activités,
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    pourquoi cette cause du Logiciel Libre me fait-elle vibrer ?
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    Pourquoi je viens vous en parler aujourd'hui ?
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    Parce que fondamentalement et par essence,
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    c'est une cause que l'on ne peut pas mener seul.
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    Il y a plein de causes qu'on peut mener seul,
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    que des gens exceptionnels peuvent mener seuls.
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    La cause du Logiciel Libre, on la mène ensemble.
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    Les logiciels libres sont écrits par des gens ensemble,
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    nous à notre niveau
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    on essaye de faire connaître les logiciels libres ensemble.
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    Au fur et à mesure des années, on a mûri, on s'est developpé,
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    on a obtenu des résultats, des amendements votés dans des projets de lois,
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    la participation au rejet d'une directive européenne sur les brevets logiciels,
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    mais plus que ça,
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    on a construit une micro-société associative
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    dans laquelle les gens peuvent agir.
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    Seul et avec même la plus grande volonté du monde,
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    on n'aurait pas eu les mêmes résultats.
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    Si chacun dans notre coin on avait agi, on n'aurait pas eu le même impact.
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    Mais ensemble on a pu maîtriser à la fois les processus législatifs,
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    les documents de communication, la présence, la visibilité.
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    En 96 nous étions 5
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    5 informaticiens, 5 geeks.
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    Aujourd'hui nous sommes des milliers, plus de 5 000
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    et la plupart ne sont pas informaticiens.
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    La plupart c'est des gens du grand public
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    qui utilisent quelques logiciels libres
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    mais qui ont compris l'importance du logiciel libre.
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    Notre action est aujourd'hui reconnue par la presse, relayée par la presse,
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    reconnue par les pouvoirs publics.
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    On a réussi, simplement parce que on a réussi
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    à construire, à réunir des énergies.
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    Ce qu'on a construit avant tout c'est un cadre,
  • 10:09 - 10:11
    dans lequel les gens qui ont envie de créer et de partager
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    peuvent se sentir bien et peuvent venir apporter leur pierre à l'édifice.
  • 10:15 - 10:18
    Dans cette aventure aussi personnellement, j'ai appris beaucoup,
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    j'ai beaucoup évolué.
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    Un exemple, j'ai appris qu'il fallait faire confiance aux gens.
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    Déléguer des objectifs mais pas une façon de faire,
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    demander un document de communication, mais pas une façon de le réaliser.
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    C'est fondamental quand on travaille ensemble d'apprendre à être tolérant.
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    d'accepter que les gens sont différents.
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    Il faut laisser la place à l'initiative,
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    pour permettre aux gens de s'investir et de s'améliorer.
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    Quand vous travaillez ensemble,
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    avoir confiance dans la capacité des autres est fondamental
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    et valoriser aussi leur travail.
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    Parmi les gens qui constituent aujourd'hui l'association,
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    il y a à la fois des jeunes, des retraités,
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    des juristes, des traducteurs, des graphistes,
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    et il y a même des gens qui comme une de mes collègues
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    dans un cadre bienveillant et dans un cadre où leur action est valorisée.
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    viennent de Sciences-Po.
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    Voyez, tout le monde se retrouve dans ce combat.
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    Aujourd'hui, on pense souvent que ce qui motive les gens,
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    ce qui va leur permettre de vraiment les faire avancer,
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    c'est l'argent.
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    C'est un défaut de conception de notre société actuelle de considérer
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    que la meilleure façon de valoriser les gens c'est de leur donner plus d'argent.
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    Alors bien sûr, les gens ont besoin d'argent pour vivre.
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    Mais ce qu'ils ont avant tout besoin pour être motivés, pour être valorisés,
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    c'est de savoir qu'ils peuvent être utiles à quelque chose.
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    Qu'ils peuvent participer à un projet plus global.
  • 11:33 - 11:37
    Et ça aujourd'hui, c'est peut-être le plus extraordinaire
  • 11:37 - 11:39
    dans l'aventure que j'ai vécue à travers ce monde associatif,
  • 11:39 - 11:40
    c'est qu'à la fois à travers le Logiciel libre
  • 11:40 - 11:43
    on contribue à changer un petit peu la société,
  • 11:43 - 11:46
    mais on permet aussi à des gens à travers l'association,
  • 11:46 - 11:48
    on permet à chaque personne, chaque adhérent, chaque bénévole
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    ou même chaque personne simplement qui veut participer,
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    de pouvoir apporter sa pierre à l'édifice,
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    sa petite contribution qui s'intègre dans un tout plus global.
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    Les personnes peuvent exprimer leurs talents, leurs envies,
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    dans un cadre bienveillant
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    Dans le cadre associatif, ce qui est fondamental,
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    c'est qu'il n'y a aucune obligation.
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    Les gens viennent là parce qu'ils ont envie de contribuer.
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    L'idée que je veux faire passer par là, sans trop déborder,
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    pour reprendre les propos d'Eben Moglen,
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    qui est une autre figure importante du Logiciel Libre,
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    c'est que le Logiciel Libre c'est juste une aventure humaine.
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    L'homme qui joue rencontre l'homme qui fabrique.
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    C'est un jeu parce qu'effectivement on s'amuse, c'est fun
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    mais on fabrique aussi quelque chose.
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    A travers le Logiciel Libre, on a un impact sur la société,
  • 12:37 - 12:40
    et à travers le Logiciel Libre on permet à des gens d'exprimer leur créativité.
  • 12:40 - 12:44
    Et quand on donne un cadre aux gens pour exprimer leur créativité, ils le font.
  • 12:44 - 12:48
    Il me reste même pas 30 secondes pour vous faire passer un dernier message.
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    Si je voulais résumer mon parcours en quelques mots, je dirais :
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    « J'ai participé à créer une communauté,
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    j'ai appris à travailler avec cette communauté,
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    nous avons mené des actions, des combats
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    et tout ça parce que j'ai trouvé, il y a quelques années,
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    la cause qui m'anime.
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    Celle qui me fait lever le matin, de façon enthousiaste,
  • 13:09 - 13:11
    celle qui permet à ma femme et mes enfants de supporter mes
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    longues heures derrière un clavier ou d'absence.
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    Ce que les japonais appellent leur ikigaï, leur raison d'être.
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    Ma raison d'être est simple,
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    avoir un impact sur la société,
  • 13:21 - 13:24
    être utile aux autres, agir avec les autres.
  • 13:24 - 13:26
    A travers le Logiciel Libre, j'ai le sentiment d'enrichir la société,
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    et j'agis avec les autres et pour les autres.
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    Et ce que je veux vous souhaiter à tous aujourd'hui, à chacun d'entre vous,
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    c'est de trouver si ce n'est déjà fait, votre ikigaï.
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    Je vous remercie.
Title:
Video Language:
French
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