Return to Video

La migration fait partie de la vie, au lieu d'en avoir peur, organisons-la | Zrinka Bralo | TEDxThessaloniki

  • 0:14 - 0:16
    Vous êtes vous déjà demandé
  • 0:16 - 0:19
    si notre peur des migrants
    et des réfugiés
  • 0:19 - 0:21
    est basée sur des faits ?
  • 0:21 - 0:24
    Ou a-t-elle été créée par les médias ?
  • 0:24 - 0:27
    Je vais partager avec vous quelques
    expériences personnelles
  • 0:27 - 0:31
    sur les médias, la migration, et la peur.
  • 0:31 - 0:33
    Lorsque j'étais adolescente, mes parents
    ont déménagé,
  • 0:33 - 0:35
    et cela ne m'a pas plu.
  • 0:35 - 0:39
    Je me suis renfermée sur moi-même,
    je restais chez moi et lisais.
  • 0:40 - 0:43
    Mes parents m'ont poussée à participer
    à une audition pour un poste
  • 0:43 - 0:46
    en tant que présentatrice radio.
  • 0:47 - 0:51
    Je l'ai fait, je l'ai eu,
    et mes parents l'ont regretté
  • 0:52 - 0:54
    car je n'ai jamais cessé de parler depuis.
  • 0:54 - 0:56
    (Rires)
  • 0:56 - 1:00
    Faire du direct à l'âge de 18 ans
  • 1:00 - 1:02
    était terrifiant.
  • 1:02 - 1:06
    J'ai dû faire énormément d'erreurs
    en public.
  • 1:07 - 1:11
    Cela permet de se forger une personnalité,
    et c'est très stimulant.
  • 1:11 - 1:15
    Je me suis fait de bons amis
    et j'ai beaucoup appris.
  • 1:15 - 1:19
    Mon rédacteur m'a appris
    l'importance de l'intégrité,
  • 1:19 - 1:24
    pas seulement en tant que journaliste,
    mais en tant qu'être humain.
  • 1:24 - 1:27
    J'ai aimé être journaliste radio.
  • 1:28 - 1:34
    Environ cinq ans plus tard,
    par une belle journée d'avril,
  • 1:34 - 1:39
    le tir d'un sniper isolé devint
    rapidement une fusillade,
  • 1:40 - 1:44
    qui devint très vite un bombardement.
  • 1:44 - 1:48
    En quelques jours, on ne pouvait
    ni sortir, ni entrer à Sarajevo.
  • 1:49 - 1:54
    Le siège dura 1425 jours.
  • 1:54 - 1:59
    C'est le plus long de son genre,
    dans l'histoire de la guerre moderne.
  • 2:01 - 2:07
    11 541 de mes compatriotes sarajéviens
  • 2:07 - 2:10
    ont péri durant cette période.
  • 2:11 - 2:13
    Ma vie était sans valeur
  • 2:13 - 2:16
    pour les nationalistes serbes,
    qui, depuis la montagne,
  • 2:16 - 2:19
    détruisaient ma ville.
  • 2:20 - 2:24
    Pour eux, j'étais devenue
    une menace imaginaire,
  • 2:25 - 2:32
    et ils ont décidé, pour le bien
    de leur nationalisme dérangé,
  • 2:33 - 2:37
    que ma ville et moi
  • 2:37 - 2:40
    ne devaient plus exister.
  • 2:40 - 2:45
    C'est très dur pour moi de vous décrire
  • 2:45 - 2:48
    la peur d'une vie pendant le siège,
  • 2:50 - 2:54
    parmi les tirs incessants des snipers
    et des puissants bombardements,
  • 2:54 - 2:58
    sans nourriture, ni eau, ni électricité.
  • 2:58 - 3:03
    Les journées passaient,
    et je devenais, de moins en moins humaine
  • 3:03 - 3:07
    pour les gens avec qui
    j'étais allée à l'école,
  • 3:08 - 3:12
    avec qui j'ai travaillé,
    et que j'ai aimés.
  • 3:13 - 3:17
    La peur que j'ai ressentie
    était très différente
  • 3:17 - 3:20
    car il n'y avait pas de lieu sûr.
  • 3:20 - 3:24
    Et lorsque vous n'avez pas peur
    pour vous-même,
  • 3:24 - 3:29
    vous avez peur pour vos amis
    et votre famille.
  • 3:31 - 3:35
    Des centaines de milliers de personnes
    ont péri pendant la guerre de Bosnie.
  • 3:35 - 3:42
    Beaucoup d'autres furent blessées,
    violées, torturées.
  • 3:43 - 3:49
    Et la moitié de mon pays a fini
    par s’exiler ou par être déplacée.
  • 3:52 - 3:55
    Peu après le début de la guerre,
  • 3:55 - 3:57
    comme j'étais journaliste
    et parlais anglais,
  • 3:57 - 4:02
    j'ai commencé à travailler en tant que
    correspondante de guerre internationale.
  • 4:02 - 4:06
    Je pensais vraiment
    que si je couvrais notre guerre,
  • 4:06 - 4:09
    cela mènerait à sa fin.
  • 4:10 - 4:13
    Après 18 mois dans cet enfer,
  • 4:13 - 4:16
    on m'a aidée à m'échapper de Sarajevo.
  • 4:16 - 4:19
    Et je me suis retrouvée à Londres.
  • 4:20 - 4:22
    Dès lors, j'étais une réfugiée.
  • 4:24 - 4:26
    Et j'ai survécu.
  • 4:27 - 4:32
    Mais on m'a volé mon histoire
    et mon identité.
  • 4:33 - 4:37
    J'ai commencé à me refaire une vie,
    et je m'en suis remise.
  • 4:38 - 4:44
    Bien que j'étais dans la grande métropole
    de Londres,
  • 4:44 - 4:47
    on me disait que
    je ne ressemblais pas à une réfugiée,
  • 4:47 - 4:49
    des gens vraiment bien.
  • 4:50 - 4:54
    Je leur demandais alors, poliment :
    « À quoi ressemble un réfugié ? »
  • 4:54 - 4:59
    Ils étaient un peu embarrassés de me dire
    qu'ils n'en savaient rien.
  • 4:59 - 5:03
    À quoi ressemble un réfugié ?
  • 5:03 - 5:07
    Peut-on réellement définir cela ?
  • 5:07 - 5:11
    Si vous avez déjà rencontré un réfugié
    ou un migrant en personne,
  • 5:11 - 5:14
    c'est une expérience qui va vous éclairer.
  • 5:14 - 5:17
    Cela peut être une bonne expérience,
    comme une mauvaise.
  • 5:17 - 5:21
    En effet, pas tous les migrants
    sont des gens bien,
  • 5:21 - 5:24
    ce n'est pas une compétition de caractère.
  • 5:24 - 5:31
    Cependant, si vous n'en avez
    jamais rencontré en vrai,
  • 5:31 - 5:35
    et que vous vous fiez à la télévision,
  • 5:35 - 5:39
    voici ce à quoi vous vous exposez.
  • 5:41 - 5:47
    Chaque jour, nous visionnons énormément
    d'images négatives publiées par les médias
  • 5:47 - 5:50
    de petites histoires exagérées,
  • 5:50 - 5:54
    de réfugiés et de migrants
    qui viennent voler nos emplois,
  • 5:54 - 5:57
    nous prendre nos lits d'hôpital.
  • 5:57 - 6:00
    Mon Dieu ! Nos frontières
    sont hors de contrôle !
  • 6:00 - 6:02
    Ils nous envahissent !
  • 6:03 - 6:06
    Et ce n'est pas un phénomène nouveau.
  • 6:07 - 6:13
    L'Observatoire des Migrations d'Oxford
    a analysé 58 000 articles de journaux,
  • 6:13 - 6:15
    publiés sur deux années.
  • 6:15 - 6:17
    Cela représente 43 millions de mots.
  • 6:17 - 6:19
    Ils se sont rendu compte
  • 6:19 - 6:24
    que le mot le plus souvent associé
    au terme « immigrant »,
  • 6:24 - 6:26
    est « illégal ».
  • 6:27 - 6:30
    En 2003, ceci était
    à la une des journaux :
  • 6:32 - 6:36
    « Les demandeurs d'asiles ont
    mangé des cygnes ».
  • 6:36 - 6:39
    Il n'y avait pourtant aucun témoin
    de cette histoire,
  • 6:39 - 6:41
    aucun rapport de police,
  • 6:41 - 6:46
    c'était vraiment déroutant
    de lire une telle histoire.
  • 6:47 - 6:51
    Cependant, comme la presse
    est si mal réglementée,
  • 6:51 - 6:56
    se plaindre de tels mensonges
    ne changera rien.
  • 6:56 - 6:59
    Après un long processus de réclamations,
  • 6:59 - 7:02
    le journal n'a pas eu à s'excuser,
  • 7:02 - 7:05
    mais ils ont dû rédiger une correction
  • 7:05 - 7:10
    dans un petit coin de la page 41.
  • 7:11 - 7:13
    Cette histoire de cygnes est très connue.
  • 7:13 - 7:16
    On en entend parler presque chaque année.
  • 7:16 - 7:20
    En 2010, le terme « demandeur d'asile »
    a été remplacé par
  • 7:20 - 7:24
    « migrant d'Europe de l'Est ».
  • 7:24 - 7:28
    Ce genre de stéréotype négatif
  • 7:28 - 7:32
    est présent dans nos vies tous les jours,
  • 7:32 - 7:34
    sans soulever de contestation,
  • 7:34 - 7:39
    et les voix des réfugiés et des migrants
    sont très peu entendues,
  • 7:40 - 7:44
    cela crée une atmosphère de peur,
  • 7:44 - 7:51
    et des récits qui accusent les immigrants
    pour chacun de nos problèmes quotidiens.
  • 7:52 - 7:55
    Il n'y a pas de doute que le public
    a peur de l'immigration.
  • 7:55 - 7:59
    Plusieurs sondages
    montrent que les Britanniques
  • 7:59 - 8:07
    surestiment le nombre et l'impact
    que l'immigration a sur notre société.
  • 8:08 - 8:12
    Évidemment, les politiciens doivent réagir
  • 8:13 - 8:17
    face à cette peur
    à laquelle la population fait face.
  • 8:17 - 8:23
    Malheureusement, ils n'apportent au public
  • 8:23 - 8:26
    ni réconfort, ni faits.
  • 8:26 - 8:33
    En revanche, leurs réponses
    et leur actions renforcent cette peur.
  • 8:33 - 8:37
    Ils évoquent le contrôle des frontières,
  • 8:37 - 8:40
    la baisse du nombre d'immigrants,
  • 8:40 - 8:44
    ils prennent des décisions qui réduisent
    les Droits de l'Homme,
  • 8:44 - 8:49
    et restreignent l'accès
    aux services publics.
  • 8:49 - 8:50
    Et cela engendre
  • 8:50 - 8:55
    un renforcement de la peur
    qui devient de plus en plus grande.
  • 8:55 - 8:59
    La conséquence de tout cela
  • 8:59 - 9:05
    est parfaitement résumée par les mots
    de mon Maître Jedi favori, Yoda :
  • 9:07 - 9:10
    « La peur est le chemin
    vers le côté obscur.
  • 9:10 - 9:14
    La peur mène à la colère.
    La colère mène à la haine.
  • 9:14 - 9:17
    La haine mène à la souffrance ».
  • 9:18 - 9:20
    Maintenant, cela m'inquiète.
  • 9:21 - 9:26
    Et cela me fait me sentir
    un peu moins humaine, à nouveau.
  • 9:26 - 9:30
    Cela m'inquiète de voir des militants
    et des avocats,
  • 9:30 - 9:32
    comme moi,
  • 9:32 - 9:35
    quand on essaie de parler de la réalité
  • 9:35 - 9:40
    et de montrer les raisons pour lesquelles
    les populations migrent,
  • 9:41 - 9:48
    nous sommes considérés comme politiquement
    corrects, naïfs et émotifs.
  • 9:49 - 9:55
    Et de façon spontanée, on nous dit souvent
  • 9:55 - 9:59
    que ce n'est pas raciste
    de parler de l'immigration.
  • 9:59 - 10:01
    Pour une fois, je suis d'accord.
  • 10:01 - 10:04
    Ce n'est pas raciste
    de parler d'immigration.
  • 10:04 - 10:06
    J'en parle tout le temps.
  • 10:07 - 10:11
    C'est la façon dont nous parlons
    des réfugiés et des migrants
  • 10:11 - 10:14
    qui fait toute la différence.
  • 10:14 - 10:22
    En avril de l'année dernière, juste après
    les noyades massives aux côtes italiennes,
  • 10:23 - 10:28
    le chroniqueur de The Sun,
    outre d'autres remarques désobligeantes,
  • 10:28 - 10:33
    a comparé l'être humain aux cafards.
  • 10:35 - 10:39
    Pourquoi ce genre de discours
    devrait nous inquiéter ?
  • 10:40 - 10:44
    N'est-ce pas cela
    la liberté d'expression ?
  • 10:44 - 10:48
    Permettre l'expression
    de points de vue en tout genre ?
  • 10:49 - 10:52
    Moi ça m'inquiète,
    parce que la déshumanisation,
  • 10:52 - 10:56
    c'est l'étape 3 sur les 8 étapes
    menant au génocide,
  • 10:56 - 11:02
    énoncées par le professeur Gregory
    Stanton, le fondateur de Genocide Watch.
  • 11:03 - 11:06
    L'étape 1 est la classification :
  • 11:06 - 11:11
    on se sépare par des « nous »
    et des « eux ».
  • 11:11 - 11:15
    L'étape 2 est la symbolisation :
  • 11:15 - 11:18
    on attribue des noms et des symboles
    à différents groupes.
  • 11:18 - 11:25
    On différencie Juifs et Allemands,
    Tutsis et Hutus, Serbes et Bosniaques.
  • 11:25 - 11:31
    La classification et la symbolisation
    ne mènent pas forcément au génocide,
  • 11:32 - 11:38
    sauf s'ils mènent à la déshumanisation.
  • 11:39 - 11:43
    Qu'est-ce que ce message alarmiste
    signifie,
  • 11:43 - 11:45
    pas seulement pour les réfugiés
    et les migrants,
  • 11:45 - 11:47
    mais pour nous tous ?
  • 11:48 - 11:51
    Quels sont les points
    que nous n'abordons pas,
  • 11:51 - 11:55
    pendant que l'on se préoccupe
    de ces peurs imaginaires ?
  • 11:56 - 12:00
    Quelles sont les conséquences
    de ces silences pour notre démocratie ?
  • 12:02 - 12:05
    Je n'ai pas beaucoup parlé
    de ces fameux faits,
  • 12:05 - 12:08
    alors s'il vous plaît, permettez-moi.
  • 12:08 - 12:09
    Intéressons-nous à quelques faits
  • 12:09 - 12:12
    qui sont facilement
    accessibles pour nous,
  • 12:12 - 12:15
    ainsi que pour les journalistes,
    sur nos téléphones.
  • 12:16 - 12:22
    Le fait est qu'en 2015,
    244 millions de personnes,
  • 12:22 - 12:26
    ou seulement 3,3 %
    de la population mondiale,
  • 12:26 - 12:29
    vivaient hors de leur pays d'origine.
  • 12:29 - 12:34
    C'est une augmentation de 2,6 %
    depuis 1995.
  • 12:35 - 12:41
    Le fait est qu'aucun pays n'est envahi,
    ou n'a perdu le contrôle de l'immigration,
  • 12:41 - 12:47
    y compris le Qatar, où aujourd'hui
    88% de sa population sont des immigrants.
  • 12:47 - 12:50
    Le fait est qu'il y a 60 millions
    de personnes déplacées
  • 12:50 - 12:52
    dans le monde actuellement
  • 12:52 - 12:56
    et ce sont ceux vivant
    dans la peur pour leur vie.
  • 12:56 - 12:58
    Le fait est que les pays en développement
  • 12:58 - 13:03
    accueillent 86% des réfugiés
    à l'échelle mondiale.
  • 13:03 - 13:09
    Et le fait est que plus de la moitié
    ont moins de 18 ans.
  • 13:09 - 13:18
    Le fait est que deux tiers d'entre eux
    ont vécu plus de 5 ans en exil,
  • 13:18 - 13:21
    avec aucune perspective de retour.
  • 13:21 - 13:28
    Malheureusement, un fait important est que
    les faits sont ennuyeux,
  • 13:30 - 13:32
    surtout pour les médias :
  • 13:32 - 13:36
    il n'y a pas de drame, et les récits
    positifs ne font pas vendre.
  • 13:37 - 13:40
    Laissez-moi revenir à nouveau
    journaliste pour quelques secondes.
  • 13:40 - 13:43
    Peut-on en vouloir aux médias ?
  • 13:43 - 13:46
    Nos récents récits sont pleins d'exemples
  • 13:46 - 13:50
    où la haine, l'exclusion
    et la déshumanisation
  • 13:50 - 13:54
    engendrent les pires atrocités
    que l'on puisse imaginer :
  • 13:54 - 14:00
    l'Holocauste.
    Les génocides en Bosnie et au Rwanda.
  • 14:01 - 14:04
    Pour remonter encore plus loin
    dans le passé,
  • 14:04 - 14:07
    un exemple intéressant
  • 14:07 - 14:10
    est quelque chose qui s'est révélé être
  • 14:10 - 14:15
    un des très rares documents
  • 14:15 - 14:17
    parmi les manuscrits de Shakespeare.
  • 14:17 - 14:21
    Et cela a été exposé récemment à Londres.
  • 14:21 - 14:24
    Shakespeare a rédigé un discours
    dans une pièce,
  • 14:24 - 14:27
    dans lequel il fait
    un passionnant plaidoyer
  • 14:27 - 14:30
    pour le traitement humain
    des demandeurs d'asile
  • 14:30 - 14:34
    qui ont été accusés de voler
    les emplois des Londoniens.
  • 14:35 - 14:39
    C'était quand les Huguenots français
  • 14:39 - 14:42
    venaient chercher une protection
    dans la capitale.
  • 14:42 - 14:44
    1600.
  • 14:45 - 14:47
    Ce qui m'a beaucoup étonnée
    dans cette histoire,
  • 14:47 - 14:51
    mis à part le talent de Shakespeare,
  • 14:51 - 14:54
    et le fait qu'il soit de mon côté,
  • 14:54 - 14:58
    c'est le fait que la pièce
    ne fut pas jouée à l'époque,
  • 14:58 - 15:02
    à cause de la peur
    que cela aurait pu engendrer.
  • 15:03 - 15:09
    Plus récemment, en Allemagne,
    « Der Spiege » a été très critiqué
  • 15:09 - 15:12
    car certains de ses lecteurs,
  • 15:12 - 15:16
    basés sur aucune preuve,
    les ont accusés de fabriquer
  • 15:16 - 15:19
    toutes ces histoires positives
    sur les réfugiés.
  • 15:19 - 15:25
    Les sondages ont montré
    que seulement un quart des Allemands
  • 15:25 - 15:29
    croient que les médias
    indiquent de façon correcte
  • 15:29 - 15:32
    le niveau d'éducation
    et le nombre de femmes et d'enfants
  • 15:32 - 15:35
    parmi les réfugiés qui arrivent.
  • 15:35 - 15:39
    Alors, sommes-nous passés du côté obscur ?
  • 15:41 - 15:43
    Que pouvons-nous faire ?
  • 15:43 - 15:46
    Moi je fais ce que je fais
    car j'ai de l'espoir,
  • 15:46 - 15:51
    et la source de mon espoir n'est pas
    une confiance aveugle en l'humanité.
  • 15:51 - 15:55
    Mon espoir, ce sont ces gens formidables
    que je rencontre chaque jour,
  • 15:55 - 15:57
    les réfugiés et migrants,
    autant que les citoyens,
  • 15:57 - 16:00
    qui par de petits gestes de bonté
  • 16:00 - 16:04
    font une énorme différence pour ces gens.
  • 16:05 - 16:07
    D'un côté, je ne pouvais pas convaincre
  • 16:07 - 16:10
    les médias de changer
    leur façon de travailler,
  • 16:10 - 16:12
    de l'autre, je ne pouvais plus supporter
  • 16:12 - 16:15
    le fait que les faits, ça ne marche pas.
  • 16:15 - 16:18
    Et j'ai tenté quelque chose de différent :
  • 16:18 - 16:24
    avec mes collègues, j'ai fondé
    « Women on the Move Awards ».
  • 16:24 - 16:27
    Et chaque année au Royal Festival Hall,
  • 16:27 - 16:32
    nous récompensons de fabuleuses femmes
    migrantes et réfugiées,
  • 16:32 - 16:35
    on a créé cet événement pour qu'elles
    puissent raconter leur histoire
  • 16:35 - 16:40
    et être récompensées et reconnues
    pour leur contribution.
  • 16:41 - 16:46
    Nous invitons d'autres femmes puissantes
    à partager leur force, à les supporter
  • 16:46 - 16:48
    et à amplifier leurs voix.
  • 16:48 - 16:51
    Nous récompensons les journalistes
    qui font leur boulot avec intégrité,
  • 16:51 - 16:55
    relatant des histoires humaines
    et des faits.
  • 16:55 - 16:59
    Et nous récompensons également les héros,
    les gens remarquables,
  • 16:59 - 17:04
    qui par de petits gestes attentionnés
    rassemblent les gens chaque jour.
  • 17:04 - 17:08
    Et ces héros, cette année,
    ont monté un challenge.
  • 17:09 - 17:14
    Ils ont décidé qu'ils pouvaient
    penser d'une façon différente
  • 17:14 - 17:18
    leurs devoirs et leurs responsabilités
    d'accueillir les réfugiés.
  • 17:18 - 17:23
    Ils ont décidé qu'en fait,
    ils ont le pouvoir de protéger,
  • 17:23 - 17:27
    et qu'ils ont le droit
    d'accueillir ces gens.
  • 17:28 - 17:33
    Maintenant, ils collectent des fonds
    partout dans le pays
  • 17:33 - 17:38
    afin de parrainer et acheminer
    les réfugiés en toute sécurité.
  • 17:38 - 17:43
    Je repose alors ma première question :
  • 17:43 - 17:46
    pensez-vous que notre compréhension
  • 17:46 - 17:50
    des migrants et des réfugiés
    soit basée sur des faits ?
  • 17:51 - 17:55
    Ce que je vous demande, ce n'est pas
    uniquement de voir les faits réels,
  • 17:55 - 18:01
    mais de voir les réfugiés et les migrants
    comme des êtres humains, en mouvement,
  • 18:01 - 18:06
    comme des survivants tenaces,
    et bientôt citoyens.
  • 18:06 - 18:09
    Ce que je vous demande,
    c'est que vous vous rendiez compte
  • 18:09 - 18:12
    que vous êtes des citoyens
    ayant le pouvoir de les protéger,
  • 18:12 - 18:15
    et ayant le droit de les accueillir.
  • 18:15 - 18:22
    Quand nous faisons cela, quand nous voyons
    la migration comme un fait de la vie,
  • 18:22 - 18:24
    vous n'en n'aurez plus peur
  • 18:24 - 18:28
    et vous pourrez alors
    l'organiser avec confiance.
  • 18:28 - 18:30
    Merci.
  • 18:30 - 18:32
    (Applaudissements)
Title:
La migration fait partie de la vie, au lieu d'en avoir peur, organisons-la | Zrinka Bralo | TEDxThessaloniki
Description:

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Zrinka Bralo nous partage une expérience touchante : ce que l'on ressent dans un pays en guerre, ce qu'est d'être réfugié dans un pays étranger, mais aussi, comment aider les autres réfugiés qui arrivent dans son pays d'accueil. Dans sa présentation, elle montre comment les médias contribuent à donner une image négative des réfugiés et présente comment elle aide les femmes immigrées. Elle nous demande de prendre conscience du fait que nous sommes des citoyens ayant la possibilité d'accepter et de protéger les réfugiés, car c'est le seul moyen de ne plus avoir peur d'eux.

Zrinka Bralo est présidente de « Migrants Organise », une fondation organisant une plateforme pour l'arrivé des migrants et des réfugiés. Elle est elle-même une réfugiée venant de Sarajevo, où elle était journaliste et travaillait avec des correspondants de guerre pendant le siège des années 1990. Zrinka est fondatrice du prix « Women on the Move Awards ». En 2011, elle remporte le « Prix des Voix du Courage » par la Commission des Femmes Réfugiées (WRC) à New York et rejoint son comité en 2012. Elle a brillamment milité pour arrêter la détention des enfants immigrés, et milite désormais pour l'arrêt total de détentions indéterminées des immigrés. En septembre 2015, elle fonde la « National Refugee Welcome Board ». Elle est aussi la mère fondatrice de « Trustee of the Bridge of Peace », une œuvre de charité qui soutient les jeunes militants pour la paix au nord de la Bosnie, dans ces villages où des camps de concentration tristement célèbres ont été découverts pendant la guerre des années 1990. Zrinka est titulaire d'un Master en Médias et Communications de l'École d'Économie de Londres, et est un « Churchill Fellow » 2014.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:36

French subtitles

Revisions