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Quel pays est le « plus bon » ?

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    Récemment, j'ai beaucoup
    pensé au monde
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    et aux changements des
    20, 30, 40 dernières années.
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    Il y a 20 ou 30 ans,
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    si un poulet attrapait froid,
    éternuait et mourait
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    dans un petit village d'Extrême-Orient,
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    c'était tragique pour le poulet
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    et ses proches,
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    mais c'était peu probable
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    qu'on ait peur d'une pandémie mondiale
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    et de la mort de millions de personnes.
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    Il y a 20 ou 30 ans,
    si une banque américaine
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    prêtait trop d'argent
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    à des clients non solvables
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    et que la banque faisait faillite,
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    c'était néfaste au créditeur
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    et à l'emprunteur,
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    mais nous ne pensions pas que ça amènerait
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    un effondrement du système économique
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    pendant presque dix ans.
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    Voilà ce qu'est la mondialisation.
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    C'est le miracle qui nous a permis
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    de transporter
    nos corps, nos esprits,
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    nos mots,
    nos photos, nos idées,
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    nos enseignements et notre apprentissage
    aux quatre coins du globe
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    de plus en plus vite et
    de moins en moins cher.
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    Elle a amené des aspects négatifs,
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    comme ce dont je viens de parler,
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    mais aussi plein d'aspects positifs.
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    Peu d'entre nous savent
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    le succès extraordinaire qu'ont eus
    les objectifs du millénaire,
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    dont beaucoup furent atteints
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    bien avant l'échéance.
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    Cela prouve que l'espèce humaine
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    peut arriver à
    d'extraordinaires progrès
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    en se montrant unie et persévérante.
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    Mais en ce moment,
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    j'ai l'impression que
    la mondialisation
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    nous a pris par surprise,
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    et que nous y avons réagi lentement.
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    Si l'on regarde ses inconvénients
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    C'est vrai que ça peut
    sembler accablant.
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    Tous les problèmes auxquels
    nous faisons face,
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    comme le réchauffement planétaire,
    les droits de l'Homme,
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    la surpopulation, le terrorisme,
    les épidémies,
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    le trafic de drogue, l'esclavage,
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    la disparition des espèces,
    et plus encore ;
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    nous ne progressons pas beaucoup
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    sur beaucoup de ces problèmes.
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    En bref, c'est le problème
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    qui se pose à nous tous
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    en cette période-clé de l'histoire.
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    C'est ce que nous devons faire.
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    Il faut que nous arrivions
    à nous reprendre
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    et trouver comment améliorer
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    la mondialisation des solutions
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    pour éviter de devenir une espèce
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    victime de la mondialisation
    des problèmes.
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    Mais, alors, pourquoi
    notre progrès est-il si lent ?
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    Quelle en est la raison ?
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    Bien sûr, il y a plusieurs raisons,
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    mais c'est peut-être surtout
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    parce que notre espèce est
    toujours organisée
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    de la même façon
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    qu'il y a 200 ou 300 ans.
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    Il y a une superpuissance sur Terre :
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    les sept milliards que nous sommes,
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    qui créent tous ces problèmes,
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    les mêmes, d'ailleurs,
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    qui les régleront tous.
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    Mais comment ces sept milliards
    sont-ils organisés ?
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    Ils sont toujours organisés en
    environ 200 États-nations,
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    et les nations ont des gouvernements
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    qui créent des lois
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    et nous font nous comporter
    d'une certaine façon.
  • 3:02 - 3:04
    Et c'est un système assez efficace,
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    sauf que la façon
    de créer ces lois
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    et la façon de penser
    des gouvernements
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    ne permettent pas de résoudre
    des problèmes globaux,
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    parce qu'elles se
    centrent sur leur nation.
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    Les politiciens élus,
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    et ceux non élus, en général,
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    regardent dans un microscope.
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    Pas dans un télescope.
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    Ils se concentrent sur eux-mêmes.
    Ils prétendent, se comportent,
  • 3:26 - 3:30
    comme s'ils pensaient que
    chaque pays était une île
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    qui vivait heureuse et indépendante
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    de toutes les autres
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    sur sa petite planète à elle
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    dans son petit système solaire.
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    Voilà le problème :
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    des pays en compétition,
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    des pays en guerre.
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    Cette semaine, comme toujours,
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    vous verrez des gens essayer de
    s'entretuer d'un pays à l'autre,
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    et même quand ce n'est pas le cas,
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    les pays sont en compétition,
  • 3:52 - 3:55
    chacun essayant de rouler l'autre.
  • 3:55 - 3:57
    Ce n'est pas une bonne situation.
  • 3:57 - 3:59
    Elle ne peut pas durer.
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    Nous devons trouver des façons
  • 4:01 - 4:03
    d'encourager les pays à collaborer
  • 4:03 - 4:05
    d'une meilleure façon.
  • 4:05 - 4:07
    Et pourquoi ne le font-ils pas?
  • 4:07 - 4:11
    Pourquoi nos dirigeants persistent-ils
    dans cette approche égocentriste ?
  • 4:11 - 4:13
    Tout d'abord, évidemment,
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    c'est que nous le leur demandons.
  • 4:15 - 4:17
    C'est notre message.
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    En élisant un gouvernement
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    ou en tolérant un
    gouvernement illégitime,
  • 4:21 - 4:23
    nous leur disons
    que ce que nous voulons,
  • 4:23 - 4:26
    c'est qu'ils arrivent
    à certaines choses
  • 4:26 - 4:28
    dans notre pays.
  • 4:28 - 4:31
    Nous voulons qu'ils
    assurent la prospérité,
  • 4:31 - 4:35
    la croissance, la compétitivité,
    la transparence, la justice,
  • 4:35 - 4:37
    etc.
  • 4:37 - 4:39
    Si l'on ne demande pas
    à nos gouvernements
  • 4:39 - 4:42
    de changer un peu d'approche,
  • 4:42 - 4:44
    de réfléchir aux problèmes
    qui nous tueront tous
  • 4:44 - 4:46
    si nous ne les
    réglons pas rapidement,
  • 4:46 - 4:48
    alors on ne peut pas
    vraiment leur reprocher
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    de continuer à se centrer
    sur eux-mêmes,
  • 4:51 - 4:53
    à regarder dans un microscope
  • 4:53 - 4:55
    plutôt que dans un télescope.
  • 4:55 - 4:58
    C'est la première raison
    du peu de changements.
  • 4:58 - 5:01
    La deuxième,
    c'est que ces gouvernements,
  • 5:01 - 5:03
    tout comme nous tous,
  • 5:03 - 5:05
    sont des psychopathes culturels.
  • 5:05 - 5:07
    Ne le prenez pas mal,
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    mais vous le savez.
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    Un psychopathe est quelqu'un qui,
  • 5:10 - 5:11
    malheureusement,
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    n'a pas la capacité de compatir
  • 5:13 - 5:15
    avec d'autres êtres humains.
  • 5:15 - 5:16
    Autour d'eux,
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    ils ne voient pas des semblables,
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    avec des vies remplies,
    à trois dimensions,
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    des buts
    et des ambitions.
  • 5:22 - 5:25
    Ils voient des personnages en carton,
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    ils se sentent tristes et seuls,
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    et heureusement, c'est très rare.
  • 5:31 - 5:34
    Mais, en fait, ne sommes-nous pas,
    pour la plupart,
  • 5:34 - 5:36
    pas très bons pour l'empathie?
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    Si, bien sûr,
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    quand il s'agit de personnes
  • 5:39 - 5:40
    qui nous ressemblent,
  • 5:40 - 5:43
    marchent, parlent, mangent, prient
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    et s'habillent comme nous,
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    mais pour les autres personnes,
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    qui s'habillent différemment,
  • 5:48 - 5:50
    prient différemment,
  • 5:50 - 5:52
    et parlent différemment,
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    n'avons-nous pas la même tendance
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    à les voir comme des
    personnages en carton ?
  • 5:57 - 5:59
    Il faut se poser
    cette question.
  • 5:59 - 6:02
    Je pense qu'il faut
    sans cesse se demander
  • 6:02 - 6:05
    si nous ne sommes pas,
    d'une certaine façon,
  • 6:05 - 6:06
    des psychopathes culturels.
  • 6:06 - 6:09
    Troisièmement, c'est bête,
  • 6:09 - 6:10
    c'est ridicule,
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    mais nos dirigeants pensent
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    que l'agenda national
  • 6:14 - 6:15
    et l'agenda international
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    sont incompatibles et le resteront.
  • 6:18 - 6:20
    C'est du grand n'importe quoi.
  • 6:20 - 6:21
    Je suis conseiller politique.
  • 6:21 - 6:24
    J'ai passé les 15 dernières années
  • 6:24 - 6:26
    à conseiller divers gouvernements,
  • 6:26 - 6:29
    et, pendant ces années,
    jamais je n'ai vu
  • 6:29 - 6:31
    un seul problème national
  • 6:31 - 6:34
    qui ne pouvait être résolu
    de façon plus inventive,
  • 6:34 - 6:36
    plus efficace et plus rapide
  • 6:36 - 6:39
    qu'en le traitant comme
    un problème international,
  • 6:39 - 6:41
    en se tournant vers l'international,
  • 6:41 - 6:42
    en regardant ce que les autres font,
  • 6:42 - 6:45
    en se tournant vers l'extérieur
  • 6:45 - 6:49
    plutôt que vers l'intérieur.
  • 6:49 - 6:52
    Vous allez me dire,
    eh bien alors,
  • 6:52 - 6:54
    pourquoi ça ne marche pas ?
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    Pourquoi nos politiciens
    ne changent-ils pas ?
  • 6:56 - 6:58
    Comment les y obliger ?
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    Comme tout le monde, je passe
    beaucoup de temps à dire
  • 7:01 - 7:03
    qu'il est difficile de faire
    changer quelqu'un,
  • 7:03 - 7:05
    et nous ne devrions pas
    nous en plaindre.
  • 7:05 - 7:07
    Nous devrions accepter
  • 7:07 - 7:10
    d'être une espèce
    conservatrice par nature.
  • 7:10 - 7:11
    Nous n'aimons pas le changement.
  • 7:11 - 7:14
    C'est la conséquence logique
    de notre évolution.
  • 7:14 - 7:17
    Nous n'existerions
    sûrement plus aujourd'hui
  • 7:17 - 7:19
    si nous n'étions pas si anti-changement.
  • 7:19 - 7:22
    C'est tout simple : il y a
    des milliers d'années,
  • 7:22 - 7:24
    nous avons découvert qu'en continuant
  • 7:24 - 7:26
    à faire les mêmes choses,
    nous pourrions survivre,
  • 7:26 - 7:28
    car ce que nous avons fait par le passé
  • 7:28 - 7:30
    ne nous a bien sûr pas tués,
  • 7:30 - 7:32
    et donc en continuant à faire de même,
  • 7:32 - 7:33
    tout ira bien,
  • 7:33 - 7:35
    et refuser le changement est logique
  • 7:35 - 7:37
    puisqu'il pourrait nous tuer.
  • 7:37 - 7:39
    Mais, bien sûr, il existe des exceptions,
  • 7:39 - 7:42
    sinon, on n'avancerait jamais.
  • 7:42 - 7:44
    Et on est dans un cas exceptionnel
  • 7:44 - 7:45
    quand on arrive à montrer
  • 7:45 - 7:48
    qu'il pourrait y avoir un
    intérêt personnel
  • 7:48 - 7:49
    à faire ce saut dans le vide
  • 7:49 - 7:52
    et à changer un peu les choses.
  • 7:52 - 7:54
    J'ai donc passé ces 15 dernières années
  • 7:54 - 7:57
    à chercher quel pourrait être
    cet intérêt personnel
  • 7:57 - 7:59
    qui n'encouragerait
    pas que les politiciens
  • 7:59 - 8:02
    mais aussi les entreprises et le public,
  • 8:02 - 8:05
    nous tous, à penser
    un peu plus vers l'extérieur,
  • 8:05 - 8:07
    à voir les choses d'un peu plus loin,
  • 8:07 - 8:11
    de ne pas regarder uniquement vers soi,
    mais aussi vers les autres.
  • 8:11 - 8:13
    Et c'est là que j'ai fait une découverte
  • 8:13 - 8:15
    assez importante.
  • 8:15 - 8:19
    En 2005, j'ai lancé une étude,
  • 8:19 - 8:21
    l'indice des marques nationales.
  • 8:21 - 8:24
    C'est une étude à grande échelle
    qui pose des questions
  • 8:24 - 8:26
    à un grand échantillon de la population,
  • 8:26 - 8:28
    un échantillon représentant
    environ 70%
  • 8:28 - 8:32
    de la population mondiale,
  • 8:32 - 8:34
    et j'ai décidé de leur poser des questions
  • 8:34 - 8:37
    sur leurs perceptions des autres pays.
  • 8:37 - 8:38
    Et l'indice des marques nationales
  • 8:38 - 8:41
    est alors devenu une immense
    base de données.
  • 8:41 - 8:43
    On a récolté environ
    200 milliards de données
  • 8:43 - 8:46
    reflétant ce que les gens ordinaires
    pensent des autres pays
  • 8:46 - 8:48
    et pourquoi.
  • 8:48 - 8:50
    À quoi bon ? Parce que les
    gouvernements que je conseille
  • 8:50 - 8:52
    veulent vraiment savoir
  • 8:52 - 8:53
    comment ils sont perçus.
  • 8:53 - 8:55
    Ils savent, notamment parce que
  • 8:55 - 8:57
    je les ai incités à le comprendre,
  • 8:57 - 8:58
    que les pays dépendent
  • 8:58 - 9:00
    énormément de leurs réputations
  • 9:00 - 9:03
    afin de survivre et
    de prospérer dans le monde.
  • 9:03 - 9:05
    Si un pays jouit d'une bonne image,
  • 9:05 - 9:08
    comme l'Allemagne,
    la Suède ou la Suisse,
  • 9:08 - 9:10
    tout est facile et rien n'est cher.
  • 9:10 - 9:12
    Il y a plus de touristes.
    Plus d'investisseurs.
  • 9:12 - 9:14
    Vous vendez vos produits plus chers.
  • 9:14 - 9:16
    Par contre, si vous avez un pays
  • 9:16 - 9:18
    avec une image très faible ou négative,
  • 9:18 - 9:20
    tout est difficile et tout est cher.
  • 9:20 - 9:22
    Les gouvernements s'inquiètent donc
  • 9:22 - 9:23
    de l'image de leur pays,
  • 9:23 - 9:26
    car elle influence directement
  • 9:26 - 9:27
    leurs rentrées d'argent,
  • 9:27 - 9:29
    et c'est ce qu'ils se sont engagés
  • 9:29 - 9:31
    à fournir à leur peuple.
  • 9:31 - 9:33
    Il y a deux ans, j'ai décidé de faire
  • 9:33 - 9:36
    une pause et de m'adresser
    à cette immense base de données
  • 9:36 - 9:39
    et de lui demander
  • 9:39 - 9:41
    pourquoi certains préfèrent un pays
  • 9:41 - 9:42
    à un autre.
  • 9:42 - 9:44
    La réponse de la base de données
  • 9:44 - 9:46
    m'a complètement sidéré.
  • 9:46 - 9:48
    C'était 6,8.
  • 9:48 - 9:50
    Je n'ai pas le temps
    d'expliquer en détail.
  • 9:50 - 9:52
    En gros, ce qu'elle m'a dit, c'était...
  • 9:52 - 9:56
    (Rires) (Applaudissements)
  • 9:56 - 10:01
    les pays que nous préférons
    sont les bons pays.
  • 10:01 - 10:04
    Nous n'admirons pas un pays
    parce qu'il est riche,
  • 10:04 - 10:06
    puissant, ou qu'il a du succès,
  • 10:06 - 10:09
    parce qu'il est moderne,
    à la pointe de la technologie,
  • 10:09 - 10:12
    nous admirons surtout
    un pays parce qu'il est bon.
  • 10:12 - 10:13
    Ça veut dire quoi ?
  • 10:13 - 10:15
    Ça veut dire ceux qui contribuent
  • 10:15 - 10:17
    au monde dans lequel nous vivons,
  • 10:17 - 10:20
    les pays qui rendent le monde plus sûr,
  • 10:20 - 10:22
    meilleur, plus riche ou plus juste.
  • 10:22 - 10:24
    Voilà ceux que nous aimons.
  • 10:24 - 10:26
    Cette découverte est capitale,
  • 10:26 - 10:28
    vous voyez où je veux en venir,
  • 10:28 - 10:30
    parce que ça règle le problème.
  • 10:30 - 10:33
    Je dis désormais aux gouvernements
  • 10:33 - 10:35
    « pour réussir, vous
    devez faire le bien. »
  • 10:35 - 10:37
    Si vous voulez vendre plus,
  • 10:37 - 10:38
    obtenir plus d'investissement,
  • 10:38 - 10:41
    si vous voulez devenir plus compétitif,
  • 10:41 - 10:43
    vous devez bien vous comporter.
  • 10:43 - 10:45
    Ainsi, vous gagnerez le respect,
  • 10:45 - 10:47
    et on voudra faire des affaires avec vous.
  • 10:47 - 10:50
    Donc, plus vous collaborez,
  • 10:50 - 10:53
    plus vous devenez compétitif.
  • 10:53 - 10:55
    C'est une découverte assez importante,
  • 10:55 - 10:56
    et dès lors,
  • 10:56 - 10:58
    j'ai senti qu'il fallait un autre indice.
  • 10:58 - 11:00
    Plus je vieillis
    et plus mes idées sont simples
  • 11:00 - 11:02
    et enfantines, apparemment.
  • 11:02 - 11:05
    Celui-ci s'appelle
    « l'indice des bons pays »,
  • 11:05 - 11:10
    et tout est dit dans le titre.
  • 11:10 - 11:12
    Il mesure,
    ou du moins essaie de mesurer,
  • 11:12 - 11:15
    la contribution exacte de chaque pays,
  • 11:15 - 11:18
    pas à ses propres habitants,
    mais au reste de l'humanité.
  • 11:18 - 11:19
    Étrangement, personne
  • 11:19 - 11:21
    n'avait pensé à le mesurer avant.
  • 11:21 - 11:23
    Mon collègue Robert Govers et moi-même
  • 11:23 - 11:25
    avons donc passé ces deux années,
  • 11:25 - 11:28
    avec l'aide de nombreuses personnes
    très sérieuses et intelligentes,
  • 11:28 - 11:31
    à rassembler toutes les
    données fiables nous indiquant
  • 11:31 - 11:34
    ce que les différents pays offrent
  • 11:34 - 11:35
    au monde.
  • 11:35 - 11:37
    Et vous voulez que je vous dise
    lequel se démarque.
  • 11:37 - 11:39
    Et je vais vous le dire,
  • 11:39 - 11:41
    mais d'abord je veux expliquer
  • 11:41 - 11:43
    ce que j'entends exactement
  • 11:43 - 11:46
    par « bon pays ».
  • 11:46 - 11:48
    Je ne parle pas de bien moral.
  • 11:48 - 11:50
    Si je dis que tel ou tel pays
  • 11:50 - 11:52
    est le « plus bon » pays au monde,
  • 11:52 - 11:53
    et pas le « meilleur »,
  • 11:53 - 11:54
    « meilleur », c'est différent.
  • 11:54 - 11:56
    En parlant d'un bon pays,
  • 11:56 - 11:58
    il y a « bon »,
    « plus bon » et « le plus bon ».
  • 11:58 - 12:01
    Ce n'est pas « bien »,
    « mieux » et « meilleur ».
  • 12:01 - 12:04
    C'est un pays qui,
    tout simplement, donne plus
  • 12:04 - 12:06
    à l'humanité que tous les autres pays.
  • 12:06 - 12:08
    Pas ce qu'ils font chez eux,
  • 12:08 - 12:10
    ça c'est mesuré par d'autres indices.
  • 12:10 - 12:12
    Et le grand gagnant est...
  • 12:12 - 12:14
    L'Irlande.
  • 12:14 - 12:20
    (Applaudissements)
  • 12:20 - 12:22
    Selon les données que j'ai ici,
  • 12:22 - 12:25
    aucun pays dans le monde,
    que ce soit par habitant,
  • 12:25 - 12:28
    ou par dollar de PIB,
    ne contribue plus
  • 12:28 - 12:29
    à notre monde que l'Irlande.
  • 12:29 - 12:30
    Ça veut dire quoi ?
  • 12:30 - 12:33
    Ça veut dire qu'avant de s'endormir,
  • 12:33 - 12:36
    quelques secondes avant de sombrer,
  • 12:36 - 12:38
    on devrait tous se dire :
  • 12:38 - 12:40
    « Mince, heureusement
    qu'il y a l'Irlande. »
  • 12:40 - 12:42
    (Rires)
  • 12:42 - 12:49
    Et ça... (Applaudissements)
  • 12:49 - 12:52
    Alors que nous traversons
    une grave récession économique,
  • 12:52 - 12:55
    je pense qu'il y a vraiment
    une leçon à en tirer :
  • 12:55 - 12:57
    arriver à honorer
    ses devoirs internationaux
  • 12:57 - 12:59
    tout en reconstruisant
    sa propre économie
  • 12:59 - 13:00
    ça force l'admiration.
  • 13:00 - 13:02
    La Finlande est très proche.
  • 13:02 - 13:03
    Elle est derrière l'Irlande
  • 13:03 - 13:06
    parce que son plus bas score
    est inférieur à celui de l'Irlande.
  • 13:06 - 13:08
    Une autre chose
    à propos de ce top 10 :
  • 13:08 - 13:11
    tous ces pays,
    sauf la Nouvelle-Zélande,
  • 13:11 - 13:12
    sont des pays d'Europe occidentale.
  • 13:12 - 13:14
    Ils sont également tous riches.
  • 13:14 - 13:16
    Ça m'a déçu,
  • 13:16 - 13:17
    parce que je redoutais notamment
  • 13:17 - 13:19
    de découvrir avec cet indice
  • 13:19 - 13:21
    que seuls les pays riches
    peuvent aider
  • 13:21 - 13:22
    les pays pauvres.
  • 13:22 - 13:24
    Ce n'est pas le cas.
  • 13:24 - 13:26
    Et d'ailleurs, un peu plus bas,
  • 13:26 - 13:28
    je n'ai pas la diapo sur moi,
    vous verrez
  • 13:28 - 13:30
    quelque chose
    qui m'a vraiment réjoui,
  • 13:30 - 13:33
    c'est que le Kenya est dans le top 30,
  • 13:33 - 13:36
    et ça prouve une chose
    très, très importante :
  • 13:36 - 13:38
    ce n'est pas l'argent qui compte.
  • 13:38 - 13:39
    C'est l'attitude.
  • 13:39 - 13:41
    C'est la culture.
  • 13:41 - 13:44
    C'est un gouvernement et un peuple
    qui veulent contribuer
  • 13:44 - 13:45
    au reste du monde
  • 13:45 - 13:47
    et qui ont de l'imagination
    et le courage
  • 13:47 - 13:50
    de se tourner vers les autres,
    plutôt que de ne penser qu'à eux.
  • 13:50 - 13:52
    Je vais vite passer les autres diapos
  • 13:52 - 13:55
    pour vous montrer
    les pays moins bien classés.
  • 13:55 - 13:58
    On a l'Allemagne en 13e place,
    les États-Unis à la 21e place,
  • 13:58 - 14:00
    le Mexique à la 66e place,
  • 14:00 - 14:02
    et là on a des pays
    en voie de développement
  • 14:02 - 14:05
    comme la Russie à la 95e place,
    ou la Chine à la 107e place.
  • 14:05 - 14:08
    Pour les pays comme la Chine,
    la Russie ou l'Inde,
  • 14:08 - 14:11
    qui se trouve
    à peu près au même niveau,
  • 14:11 - 14:13
    en quelque sorte, ça ne m'étonne pas.
  • 14:13 - 14:15
    Ils ont passé beaucoup de temps
  • 14:15 - 14:17
    récemment, à construire
    leur propre économie,
  • 14:17 - 14:20
    leur propre société
    et leur propre constitution.
  • 14:20 - 14:21
    Mais on peut espérer
  • 14:21 - 14:23
    que leur croissance
  • 14:23 - 14:25
    se tournera ensuite plus vers l'extérieur
  • 14:25 - 14:27
    que ça a été le cas jusqu'à présent.
  • 14:27 - 14:29
    On peut aussi se pencher sur chaque pays
  • 14:29 - 14:33
    pour voir toutes ses données en détail.
  • 14:33 - 14:34
    Vous y aurez accès
  • 14:34 - 14:36
    à partir de ce soir, minuit,
    sur goodcountry.org,
  • 14:36 - 14:37
    pour consulter les détails.
  • 14:37 - 14:41
    Vous pouvez même voir le niveau
    de chaque donnée individuelle.
  • 14:41 - 14:43
    Donc ça, c'est l'indice des bons pays.
  • 14:43 - 14:45
    Ça sert à quoi ?
  • 14:45 - 14:47
    Eh bien, il existe car je veux essayer
  • 14:47 - 14:50
    d'injecter le mot « bon »,
  • 14:50 - 14:54
    ou de le réinjecter,
    dans la conversation.
  • 14:54 - 14:56
    J'en ai assez d'entendre
    parler de compétitivité.
  • 14:56 - 14:58
    J'en ai assez d'entendre parler
  • 14:58 - 15:02
    de prospérité, de richesse,
    de croissance rapide.
  • 15:02 - 15:05
    J'en ai assez d'entendre
    parler de pays heureux
  • 15:05 - 15:07
    parce que ça reste quand même égoïste.
  • 15:07 - 15:08
    Nous restons tournés vers nous-mêmes,
  • 15:08 - 15:10
    et si on continue comme ça,
  • 15:10 - 15:13
    nous aurons de gros, gros problèmes.
  • 15:13 - 15:15
    Je crois qu'on sait tous
  • 15:15 - 15:16
    ce qu'on veut entendre.
  • 15:16 - 15:19
    On veut entendre parler de bons pays,
  • 15:19 - 15:22
    et je vais d'ailleurs
    vous demander un petit service.
  • 15:22 - 15:24
    C'est pas grand chose.
  • 15:24 - 15:26
    Ce sera peut-être facile à faire,
  • 15:26 - 15:27
    peut-être même agréable
  • 15:27 - 15:29
    ou même utile :
  • 15:29 - 15:32
    c'est de commencer
    à employer le mot « bon »
  • 15:32 - 15:33
    dans ce contexte.
  • 15:33 - 15:36
    Quand vous pensez à votre propre pays,
  • 15:36 - 15:38
    quand vous pensez aux pays des autres,
  • 15:38 - 15:40
    quand vous pensez à des sociétés,
  • 15:40 - 15:42
    quand vous parlez du monde d'aujourd'hui,
  • 15:42 - 15:44
    mettez-vous à employer ce mot
  • 15:44 - 15:46
    de la façon dont j'en ai parlé ce soir.
  • 15:46 - 15:48
    Pas « bon », le contraire de « mauvais »,
  • 15:48 - 15:51
    parce que c'est trop subjectif.
  • 15:51 - 15:53
    Mais « bon », le contraire d' « égoïste »,
  • 15:53 - 15:56
    pour qualifier un pays
    qui s'intéresse aux intérêts de tous.
  • 15:56 - 15:58
    J'aimerais que vous essayiez,
  • 15:58 - 15:59
    que ce mot devienne le bâton
  • 15:59 - 16:02
    qui s'abattrait sur nos politiciens.
  • 16:02 - 16:04
    Quand vous élisez, que vous les réélisez,
  • 16:04 - 16:05
    que vous votez pour eux,
  • 16:05 - 16:08
    que vous écoutez
    ce qu'ils vous proposent,
  • 16:08 - 16:10
    employez ce mot, « bon »,
  • 16:10 - 16:11
    et posez-vous la question :
  • 16:11 - 16:13
    « Est-ce qu'un bon pays ferait ça ? »
  • 16:13 - 16:16
    Et si la réponse est non, méfiez-vous.
  • 16:16 - 16:19
    Posez-vous la question :
    « C'est ça, le comportement
  • 16:19 - 16:20
    de mon pays ? »
  • 16:20 - 16:22
    « Est-ce que je veux venir d'un pays
  • 16:22 - 16:24
    où le gouvernement, en mon nom,
  • 16:24 - 16:26
    fait de telles choses ?
  • 16:26 - 16:28
    Ou est-ce que je préfère plutôt
  • 16:28 - 16:29
    voyager aux quatre coins du monde
  • 16:29 - 16:31
    la tête haute, en me disant
  • 16:31 - 16:34
    que je suis fier
    d'être originaire d'un bon pays ? »
  • 16:34 - 16:36
    Et tout le monde vous accueillera.
  • 16:36 - 16:37
    Et tout le monde, avant de dormir,
  • 16:37 - 16:40
    quelques secondes
    avant de sombrer, se dira :
  • 16:40 - 16:43
    « Mince, heureusement
    qu'il y a ce pays. »
  • 16:43 - 16:45
    Je pense que c'est ça,
    au bout du compte,
  • 16:45 - 16:47
    qui fera changer les choses.
  • 16:47 - 16:49
    Ce mot, « bon »,
  • 16:49 - 16:50
    et le nombre 6,8
  • 16:50 - 16:53
    ainsi que la découverte
    qui se cache derrière
  • 16:53 - 16:54
    ont changé ma vie.
  • 16:54 - 16:56
    Ils peuvent changer votre vie,
  • 16:56 - 16:58
    et ils peuvent nous permettre de changer
  • 16:58 - 17:00
    le comportement
    des politiciens et des sociétés,
  • 17:00 - 17:04
    et ainsi, nous pourrons
    changer le monde.
  • 17:04 - 17:06
    La façon dont je vois mon pays
  • 17:06 - 17:09
    a changé depuis que
    je pense à ces choses-là.
  • 17:09 - 17:11
    Avant, je voulais vivre
    dans un pays riche,
  • 17:11 - 17:13
    et puis j'ai voulu vivre
    dans un pays heureux,
  • 17:13 - 17:16
    mais j'ai ensuite compris
    que ça ne suffisait pas.
  • 17:16 - 17:18
    Je ne veux pas vivre dans un pays riche.
  • 17:18 - 17:20
    Je ne veux pas vivre dans un pays
  • 17:20 - 17:22
    en forte croissance,
    ou dans un pays compétitif.
  • 17:22 - 17:25
    Je veux vivre dans un bon pays.
  • 17:25 - 17:29
    Et j'espère vraiment que vous aussi.
  • 17:29 - 17:31
    Merci.
  • 17:31 - 17:35
    (Applaudissements)
Title:
Quel pays est le « plus bon » ?
Speaker:
Simon Anholt
Description:

C'est un des effets secondaires de la mondialisation : les problèmes qui seraient autrefois restés locaux (une banque faisant faillite, par exemple) ont désormais des conséquences dans le monde entier. Et pourtant, les pays continuent à fonctionner de façon indépendante, comme s'ils étaient seuls sur terre.

Simon Anholt, un conseiller politique, a conçu un outil de comparaison unique afin d'encourager les gouvernements à penser aux autres : l'indice des bons pays. Dans cette présentation drôle et fascinante, il répond à la question « Quel pays est le « plus bon » ? »

La réponse vous surprendra peut-être (surtout si vous habitez aux États-Unis ou en Chine).

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:54
  • Pas d'espace avant « ? »
    Nation Brands Index n'a pas d'équivalent officiel français.
    individus lambda = familier
    Dr. = reservé aux médecins.
    Assez = moins familier que marre

  • Pas tout à fait d'accord avec ces corrections (cf message envoyé dans votre boîte privée).

    J'avais oublié, "Docteur" est réservé à toute personne titulaire d'un doctorat.

  • Je viens de regarder les révisions faites. Beaucoup de fautes d'orthographe apportées...

    CF : "qu'on ai peur". "qu'on craigne" était beaucoup plus correct, et en plus sans faute.

    CF : "ça aménerai". Pourquoi avoir changé ma première version, qui ne comportait pas de faute ?

    Etc, etc.

  • J’ai reçu avec intérêt vos commentaires, c’est intéressant de voir les différences entre les usages européens et américains (québécois...) On oublie parfois qu’il y en a.

French subtitles

Revisions