L'art délicat de la première impression dans le graphisme et la vie
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0:04 - 0:06Blablablablabla.
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0:06 - 0:08Blablablabla,
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0:08 - 0:11blablablaaa blablablabla bla.
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0:11 - 0:14Blablablabla.
-
0:15 - 0:17Mais c'est quoi, ce charabia ?
-
0:17 - 0:21Eh bien, vous ne savez pas
parce que vous ne pouviez pas comprendre. -
0:21 - 0:24Ce n’était pas clair.
-
0:25 - 0:28Mais j'espère l'avoir prononcé
avec assez de conviction -
0:28 - 0:31pour vous convaincre de son côté
mystérieux et séduisant. -
0:33 - 0:36Clarté ou mystère ?
-
0:36 - 0:40Je pèse ces deux éléments
quotidiennement, -
0:40 - 0:46en tant que graphiste,
et comme citoyen de New-York. -
0:47 - 0:51Il y a deux éléments
qui me fascinent profondément. -
0:51 - 0:53Voici un exemple.
-
0:53 - 0:57Qui d'entre vous sait ce que c'est ?
-
1:00 - 1:05D'accord. Maintenant, qu'en dites-vous ?
-
1:05 - 1:12Okay. Grâce à deux coups de pattes
du génie Charles M. Shulz, -
1:12 - 1:15on a sept traits habiles,
-
1:15 - 1:19qui, seuls, créent une vie
émotionnelle complète. -
1:19 - 1:22Une vie émotive qui captive
des centaines de millions de fans -
1:22 - 1:24depuis plus de 50 ans.
-
1:24 - 1:26Ce dessin est en fait
la couverture que j'ai conçue -
1:26 - 1:30pour un livre sur le travail
de Schultz et de son art, -
1:30 - 1:32qui va sortir cet automne.
-
1:32 - 1:34Voici la couverture dans son intégralité.
-
1:34 - 1:36Il n'y a aucune autre information
-
1:36 - 1:39typographique ou visuelle
sur la première de couverture. -
1:39 - 1:43Le titre est : « Rien que le nécessaire. »
-
1:43 - 1:47Ceci est assez symbolique des décisions
-
1:47 - 1:55que je dois faire au quotidien
sur le design que je croise ou crée. -
1:56 - 1:57Commençons par la clarté.
-
1:57 - 1:59La clarté va droit au but.
-
1:59 - 2:03C’est direct, honnête et sincère.
-
2:04 - 2:07Nous nous demandons ça :
[ Quand doit-on être clair ? ] -
2:07 - 2:13Un truc comme ça,
qu'on puisse le lire ou non, -
2:13 - 2:16doit être très, très, clair.
-
2:16 - 2:18Est-ce le cas ?
-
2:21 - 2:27Voici un exemple assez récent
de la clarté urbaine comme je les aime. -
2:27 - 2:32Surtout parce que je suis toujours
en retard et pressé. -
2:33 - 2:39Quand ces compteurs ont commencé à fleurir
au coins des rues, il y a quelques années, -
2:39 - 2:43j’étais ravi parce que je savais enfin
combien de secondes il me restait -
2:43 - 2:48pour traverser la rue,
avant de me faire écraser par une voiture. -
2:49 - 2:51Six ? Je peux le faire.
-
2:51 - 2:52(Rires)
-
2:53 - 2:57Regardons à présent le yin
de la clarté, notre yang. -
2:57 - 3:01Le yin de la clarté, c’est le mystère.
-
3:01 - 3:06Par définition, le mystère
est beaucoup plus compliqué. -
3:06 - 3:10Le mystère exige d’être décodé,
-
3:10 - 3:13et quand c'est bien ficelé,
nous en avons vraiment envie. -
3:13 - 3:15[ « Quand doit-on être mystérieux ? » ]
-
3:15 - 3:20Pendant la Seconde Guerre mondiale,
les Allemands voulaient décoder ça, -
3:20 - 3:23mais ils n'y arrivaient pas,
en dépit de leurs efforts. -
3:23 - 3:26Voici un exemple d’un graphisme
que j’ai réalisé récemment -
3:26 - 3:28pour la couverture d'un roman
de Haruki Murakami. -
3:28 - 3:31Je fais du graphisme pour lui
depuis plus de 20 ans. -
3:31 - 3:37C'est un roman dont le héros
est un jeune homme qui a quatre bons amis. -
3:37 - 3:41Tout d'un coup,
après leur première année à la fac, -
3:41 - 3:44ses amis l'excluent de leur groupe
sans aucune explication. -
3:44 - 3:46Ce qui anéantit notre héros.
-
3:46 - 3:51Les noms de famille des amis incluent
une couleur, en japonais. -
3:51 - 3:56Il y a Messieurs Rouge et Bleu,
et les filles : Blanche, et Noire. -
3:57 - 4:00Le nom de Tsukuru Tazaki
ne correspond pas à une couleur. -
4:00 - 4:05Il est donc « Incolore ».
Quand il repense à leur amitié, -
4:05 - 4:08il se rappelle qu'ils étaient
comme les doigts de la main. -
4:08 - 4:12Alors j’ai créé une représentation
abstraite de cette idée. -
4:12 - 4:16En fait, beaucoup de choses se passent
sous la surface de l'histoire. -
4:16 - 4:21Il y a donc beaucoup de sens cachés
sur la jaquette : -
4:21 - 4:24les quatre doigts ressemblent aussi
-
4:24 - 4:28à quatre lignes du réseau
de métro de Tokyo, -
4:28 - 4:30qui tient un rôle important
dans l'histoire. -
4:31 - 4:34Il y a enfin la ligne de métro incolore
-
4:34 - 4:36qui croise chacune des autres couleurs.
-
4:36 - 4:39C'est au fond une allégorie
de l'histoire du héros. -
4:39 - 4:41Il retrouve chaque personne
-
4:41 - 4:44pour savoir pourquoi ils l'ont traité
de cette manière. -
4:44 - 4:49Voici le produit fini, tridimensionnel.
-
4:49 - 4:51Là, il est posé sur mon bureau.
-
4:51 - 4:55J'espérais, en vous le présentant,
-
4:55 - 4:59que le mystère qui en émane
vous séduirait, -
4:59 - 5:02et que ça susciterait chez vous
l'envie de lire le roman, -
5:02 - 5:07et découvrir la raison
du choix de ce graphisme. -
5:08 - 5:10[ « Le jargon visuel. » ]
-
5:10 - 5:14Voici une façon d'utiliser
un genre mystérieux plus familier. -
5:14 - 5:16Qu'est-ce que ca signifie ?
-
5:16 - 5:19Voici ce que ça signifie :
[ « Déguiser et travestir. » ] -
5:19 - 5:23Le jargon visuel est une façon
habituelle de voir une certaine chose -
5:23 - 5:28appliquée à autre chose,
pour percevoir celle-ci d’une façon neuve. -
5:28 - 5:31C'est une approche que j'ai choisie
pour illustrer un livre d’essais -
5:31 - 5:34de David Sedaris qui lui avait
d'abord donné ce titre. -
5:34 - 5:36[ « Toute la beauté
dont on n'aura jamais besoin »] -
5:36 - 5:39Tout le défi réside dans le fait
que ce titre ne veut rien dire. -
5:39 - 5:43Il n'y a aucun lien avec les essais
compilés dans le livre. -
5:43 - 5:47C'est le compagnon de l'auteur
qui a rêvé du titre. -
5:48 - 5:51Je cache ma joie...
(Rires) -
5:51 - 5:54D'habitude, je crée une illustration
-
5:54 - 5:56qui a un lien ou l’autre avec le texte.
-
5:56 - 5:58Mais dans ce cas précis, il n'y a rien.
-
5:58 - 6:02On a juste ce titre mystérieux
qui ne signifie rien. -
6:02 - 6:05Le point de départ
de ma réflexion est le suivant : -
6:05 - 6:09où pourrais-je trouver un bout de texte
mystérieux qui semble faire sens, -
6:09 - 6:11mais qui, en fait, ne signifie rien ?
-
6:11 - 6:16Et bien sûr, peu de temps après,
un soir, après un repas chinois, -
6:17 - 6:22j'ai eu mon illumination :
« Ah, enfin, un idégasme ! » -
6:22 - 6:23(Rires)
-
6:23 - 6:26J’affectionne beaucoup
les maximes mystérieuses et désopilantes -
6:26 - 6:29qu'on trouve dans les biscuits chinois.
-
6:29 - 6:32Ça semble très profond,
-
6:32 - 6:36mais quand on y réfléchit bien,
ça ne veut rien dire. -
6:36 - 6:42Celui-ci : « Peu de personnes connaissent
le bénéfice d'ignorer l'avenir. » -
6:43 - 6:45C'est formidable !
(Rires) -
6:45 - 6:51Mais on peut récupérer cette œuvre
visuelle et l'appliquer à M. Sedaris. -
6:51 - 6:57On sait si bien à quoi ressemblent
ces billets dans les biscuits, -
6:57 - 6:59qu'on n’a même plus besoin
des miettes du biscuit. -
6:59 - 7:02On voit cette chose étrange,
-
7:02 - 7:04on sait aussi qu'on adore David Sedaris.
-
7:04 - 7:07On se met donc à anticiper
un moment de pur bonheur. -
7:07 - 7:09[ « Imposteur » Essais par David Rakoff ]
-
7:09 - 7:12David Rakoff était un écrivain incroyable.
-
7:12 - 7:15Il a nommé son premier roman « Imposteur »
[ Imposteur ] -
7:15 - 7:18parce qu’on l'envoyait toujours
en mission pour des magazines -
7:18 - 7:21pour accomplir des choses
qu’il était incapable de faire. -
7:21 - 7:23Il était du genre maigrichon urbain,
-
7:23 - 7:27mais le magazine GQ l'envoyait
faire une descente en rafting -
7:27 - 7:30sur le fleuve Colorado
pour voir s’il en survivrait. -
7:31 - 7:35Il devait ensuite écrire sur le sujet.
Il se sentait comme un imposteur. -
7:35 - 7:37Il pensait donner
une image fausse de lui-même. -
7:37 - 7:42J'ai voulu que la couverture de son livre
soit trompeuse -
7:42 - 7:47et ressemble au résultat
d'un lecteur qui réagit à l'imposture. -
7:47 - 7:50Ça m’a conduit aux graffitis.
-
7:50 - 7:52Les graffitis me fascinent.
-
7:52 - 7:55Je pense que toute personne
qui habite en ville -
7:55 - 7:59croise des graffitis tout le temps.
Il y a plein de styles différents. -
7:59 - 8:03Voici une photo que j’ai prise
dans le Lower East Side. -
8:03 - 8:05C'est une cabine électrique
sur le trottoir. -
8:05 - 8:07Elle est taguée à mort.
-
8:07 - 8:13Vous pouvez envisager ça comme étant
une appropriation urbaine charmante, -
8:13 - 8:17ou comme une dégradation illégale
de bien public. -
8:17 - 8:22Cependant, nous nous rejoignons
sur un point : c'est illisible. -
8:23 - 8:26On est bien d'accord ?
Il n'y a pas de message clair. -
8:26 - 8:32Il y a un autre type de graffitis
que je trouve beaucoup plus intéressants, -
8:32 - 8:35et que j’appelle
les graffitis rédactionnels. -
8:35 - 8:39Voici une photo
que j’ai prise récemment dans le métro. -
8:39 - 8:43On voit parfois beaucoup de trucs
lubriques et stupides, -
8:43 - 8:45mais celui-ci est, à mon avis,
intéressant. -
8:45 - 8:50C’est une affiche
qui nous baratine sur Airbnb. -
8:50 - 8:53Quelqu'un a pris un gros marqueur
-
8:53 - 8:56pour exprimer son opinion rédactionnelle.
-
8:56 - 8:59Ça a attiré mon attention.
-
8:59 - 9:03Ça m'a fait réfléchir
comment appliquer ça à mon bouquin. -
9:03 - 9:08J'imagine recevoir un bouquin.
Je commence à le lire et je pense : -
9:08 - 9:13« Ce mec n'est pas ce qu'il dit être ;
c'est un imposteur. » -
9:13 - 9:17Je m'arme aussitôt de mon marqueur rouge,
-
9:17 - 9:20et de frustration,
je gribouille ça sur la couverture. -
9:20 - 9:21[ Imposteur ]
-
9:21 - 9:23Mission accomplie.
-
9:23 - 9:25(Rires)
-
9:26 - 9:28Ils ont adoré !
-
9:28 - 9:29(Rires)
-
9:30 - 9:32L’auteur a adoré. L’éditeur a adoré.
-
9:32 - 9:35Voilà comment le livre est paru
partout dans le monde. -
9:35 - 9:40C'était vraiment amusant de voir
les gens lire ça dans le métro, -
9:40 - 9:42ou se promener le bouquin en main.
-
9:42 - 9:45Ils avaient tous l’air un peu fou.
-
9:45 - 9:46(Rires)
-
9:48 - 9:50[ « Perfidia » un roman de James Ellroy ]
-
9:50 - 9:53James Ellroy est un auteur
de polars incroyable. -
9:53 - 9:55C'est aussi un bon ami.
Je travaille avec lui depuis des années. -
9:55 - 9:57Il est mieux connu
pour ses autres romans : -
9:57 - 10:00« Le dahlia noir »
et « L.A. Confidential ». -
10:00 - 10:05Voici le titre de son nouveau roman.
C'est un titre très mystérieux. -
10:05 - 10:07Beaucoup savent ce que ça signifie,
-
10:07 - 10:09mais beaucoup d'autres, sans doute pas.
-
10:09 - 10:13C'est l'histoire d'un inspecteur
américain d'origine japonaise, -
10:13 - 10:16dans le Los Angeles de 1941.
-
10:16 - 10:18Il enquête sur un meurtre.
-
10:18 - 10:20Pearl Harbor arrive,
-
10:20 - 10:23et comme si sa vie
n'était pas déjà assez difficile, -
10:23 - 10:28les tensions raciales s'accentuent,
-
10:28 - 10:33on crée les camps d'internement
pour les Américains d'origine japonaise. -
10:33 - 10:35La société est en agitation totale,
-
10:35 - 10:39des tas de choses horribles se passent,
et lui, il essaie de résoudre ce meurtre. -
10:39 - 10:45Dans un premier temps,
j’ai réfléchi très littéralement : -
10:45 - 10:49d'un côté Pearl Harbor,
de l'autre, Los Angeles. -
10:49 - 10:55Entre les deux, une aube apocalyptique,
qui menace l'horizon de la ville. -
10:56 - 11:02J'ai donc greffé une photo
de Pearl Harbor sur Los Angeles. -
11:02 - 11:05Mon rédacteur en chef a dit :
« Je trouve ça intéressant, certes, -
11:05 - 11:10mais je pense que tu peux faire mieux.
Tu pourrais simplifier les choses. » -
11:10 - 11:14Je suis retourné à ma planche à dessin,
comme je le fais souvent. -
11:15 - 11:19Je suis très observateur
et mon environnement m’inspire souvent. -
11:19 - 11:23Je travaille dans un gratte-ciel
dans Midtown. -
11:23 - 11:26Chaque nuit, avant de quitter le bureau,
-
11:26 - 11:29je dois appuyer sur ce bouton pour sortir.
-
11:29 - 11:32Il actionne les grandes portes de verre
et je peux entrer dans l'ascenseur. -
11:32 - 11:36Et un soir, j’ai eu une illumination
en le regardant. -
11:36 - 11:41Il m’est apparu différemment.
-
11:42 - 11:44Un grand cercle rouge. Attention danger !
-
11:44 - 11:47Je trouvais mon idée si évidente
-
11:47 - 11:50qu’elle devait faire l’objet
de millions de publications. -
11:50 - 11:54J’ai donc fait une recherche
d'illustrations sur Google, -
11:54 - 11:57sans trouver aucune autre
couverture semblable. -
11:57 - 11:59Ce gros bouton a vraiment
résolu mon problème. -
11:59 - 12:02Graphiquement, c'est plus intéressant.
-
12:02 - 12:05Il y a une tension forte
-
12:05 - 12:11entre un certain lever du soleil
et celui sur L.A. et l’Amérique. -
12:11 - 12:14[ « Gulp ! - Une odyssée à travers
le canal alimentaire » Mary Roach ] -
12:14 - 12:17Mary Roach est un auteur incroyable
-
12:17 - 12:20qui traite de sujets scientifiques
potentiellement ordinaires, -
12:20 - 12:24et les rend extraordinaires,
et même très amusants. -
12:24 - 12:25Donc, dans ce cas-ci,
-
12:25 - 12:28il s'agit du tube digestif humain.
-
12:28 - 12:33Je dois imaginer une première
de couverture appropriée pour ce bouquin. -
12:34 - 12:37Ceci est un auto-portrait.
-
12:37 - 12:38(Rires)
-
12:38 - 12:44Chaque matin, je me scrute
dans le miroir de l’armoire à pharmacie. -
12:44 - 12:47Je vérifie que ma langue n’est pas noire.
-
12:47 - 12:49Si elle n’est pas,
je suis bon pour la route. -
12:49 - 12:50(Rires)
-
12:55 - 12:58C'est une bonne habitude
que je vous recommande. -
12:58 - 13:02Ça m’a fait réfléchir au sujet :
voici notre ouverture. -
13:02 - 13:05Exact, non ?
L’ouverture vers le tube digestif. -
13:06 - 13:08On est tous bien d’accord
-
13:08 - 13:12que des photos réalistes
de nos cavités buccales -
13:12 - 13:15sont peu appétissantes.
-
13:15 - 13:16(Rires)
-
13:16 - 13:20Alors pour la première de couverture,
j’ai réalisé cette illustration -
13:20 - 13:22qui est littéralement plus savoureuse
-
13:22 - 13:27et qui nous rappelle qu’il est préférable
d’aborder le tube digestif -
13:27 - 13:29par ce côté-ci.
-
13:29 - 13:31(Rires)
-
13:32 - 13:35Visiblement, vous me suivez bien
sur ce coup-là. -
13:36 - 13:37[ « Mystère superflu » ]
-
13:37 - 13:41Que se passe-t-il quand la clarté
et le mystère sont confondus ? -
13:42 - 13:43Ça arrive tout le temps.
-
13:43 - 13:46Voici ce que j’appelle
un mystère superflu. -
13:46 - 13:49Je descends dans le métro,
je prends souvent le métro, -
13:49 - 13:53et je remarque ce morceau de papier
scotché à un pilier. -
13:55 - 13:58Hum. Ça m’afflige de voir ça.
-
13:58 - 13:59Le métro arrive.
-
13:59 - 14:02Et moi, je suis là en train
d'essayer de déchiffrer. -
14:02 - 14:05Merci beaucoup.
-
14:05 - 14:09Une partie du problème est relatif
au cloisonnement des informations. -
14:09 - 14:12C’est censé faciliter la compréhension.
Franchement, c’est tout le contraire. -
14:12 - 14:16Voici donc un mystère
dont nous n'avons pas besoin. -
14:16 - 14:21On a besoin de clarté salutaire.
Du coup, je l'ai re-liftée, -
14:21 - 14:23juste pour le fun.
-
14:23 - 14:26Avec exactement les mêmes éléments.
-
14:26 - 14:28(Applaudissements)
-
14:30 - 14:33Merci. J’attends toujours un appel
de la part du MTA. -
14:33 - 14:34(Rires)
-
14:34 - 14:38Je n’utilise même pas
davantage de couleurs qu'eux. -
14:38 - 14:41Ils n’ont même pas pris la peine
de faire le 4 et le 5 en vert. -
14:41 - 14:43Quels abrutis !
-
14:43 - 14:44(Rires)
-
14:45 - 14:48La première chose qui saute aux yeux :
un changement de service. -
14:48 - 14:52Ensuite, deux phrases complètes,
avec un début, un milieu et une fin, -
14:52 - 14:56nous disent de quel changement il s’agit,
et ses conséquences. -
14:56 - 14:59Suis-je vraiment tordu ?
-
14:59 - 15:00(Rires)
-
15:02 - 15:04[ « Un mystère utile » ]
Bon. -
15:04 - 15:10Voici une part de mystère que j’adore :
-
15:10 - 15:11les emballages.
-
15:11 - 15:16Turner Duckworth a réalisé ce lifting
des canettes de Coca Cola Light. -
15:16 - 15:20C'est pour moi une véritable œuvre d'art.
-
15:20 - 15:23C'est de l'art.
Absolument magnifique. -
15:24 - 15:27En tant que designer, ce qui m'attire
dans ce graphisme, -
15:27 - 15:31c'est qu'il a adopté
la visuelle propre au Coca Light : -
15:31 - 15:35la police, les couleurs,
le fond argenté, -
15:35 - 15:40pour réduire ces éléments à leur essence.
-
15:40 - 15:43C'est comme le visage de Charlie Brown.
-
15:43 - 15:47Tout l’art réside à fournir suffisamment
d’indices pour être reconnu, -
15:47 - 15:52mais pas trop, afin de ne pas injurier
l’intelligence des consommateurs. -
15:52 - 15:56Le look est génial. Imaginez
que vous entrez dans une épicerie, -
15:56 - 16:01et survoliez du regard cet objet
dans un rayon. C’est magnifique. -
16:01 - 16:03Ça rend aussi ceci :
-
16:03 - 16:07[ « La clarté superflue » ]
d'autant plus démoralisante, -
16:07 - 16:09au moins pour moi.
-
16:09 - 16:12Retournant dans le métro,
-
16:12 - 16:14après la sortie du relooking du coca.
-
16:14 - 16:16Voici les photos que j’ai prises.
-
16:16 - 16:19Coca-Cola a acheté la totalité
de l'espace publicitaire -
16:19 - 16:24de la station de métro de Times Square.
Jusque là, tout va bien. -
16:24 - 16:27Certains d'entre vous savent sans doute
où je veux en venir. -
16:29 - 16:30Hum.
-
16:30 - 16:33« Tu as déménagé à New York,
comme seul bagage tes fringues sur le dos, -
16:33 - 16:36du fric en poche,
le regard fixé sur l’objectif. -
16:36 - 16:38Tu es sur de bons rails [de Coke]. »
-
16:38 - 16:39(Rires)
-
16:45 - 16:48« Tu as déménagé à New York
un MBA en poche, un costume propre, -
16:48 - 16:50et la poignée de main extrêmement ferme.
-
16:50 - 16:53Tu es sur de bons rails [de Coke]. »
-
16:53 - 16:54(Rires)
-
16:54 - 16:55C'est véridique !
-
16:55 - 16:57(Rires)
-
16:58 - 17:02Aucun support ne nous a été épargné.
-
17:02 - 17:06Sur les pilliers,
ils sont passés en mode Yoda. (Rires) -
17:08 - 17:10« Sur de bons rails, tu es ».
-
17:10 - 17:11(Rires)
-
17:11 - 17:14[ « Pardon, je suis sur quoi ? » ]
-
17:14 - 17:18Cette campagne fut
un faux-pas gargantuesque. -
17:18 - 17:20Elle a été retirée presque immédiatement,
-
17:20 - 17:22suite au retour de flamme
des consommateurs, -
17:22 - 17:26et aux parodies peu flatteuses sur le web.
-
17:26 - 17:28(Rires)
-
17:29 - 17:33J’allais oublier : ce point
à côté du texte, -
17:33 - 17:35ce n’est pas un point,
c'est le symbole de marque déposée. -
17:35 - 17:37Merci pour la précision.
-
17:37 - 17:40Ça me paraissait si étrange
-
17:40 - 17:46de pouvoir créer un emballage parfait,
nimbé de la beauté du mystère, -
17:46 - 17:51et de se planter si lamentablement
sur l’accroche publicitaire. -
17:51 - 17:54C’était juste incroyable.
-
17:54 - 18:00J’espère que j’ai pu partager avec vous
certaines de mes idées -
18:00 - 18:04au sujet de la clarté et du mystère
indispensables dans mon travail. -
18:04 - 18:09Maintenant, vous pouvez choisir
d’être plus clair dans votre vie, -
18:09 - 18:13ou de cultiver un peu de mystère,
-
18:13 - 18:16de ne plus trop partager tous vos secrets.
-
18:16 - 18:17(Rires)
-
18:19 - 18:24Si vous devez retenir une seule chose
de ma présentation, -
18:24 - 18:26j’espère que ce sera ceci :
-
18:26 - 18:29Blablablabla. Blablablabla.
[« Évaluez ça, Chip Kidd » ] -
18:29 - 18:32Blablablablabla.
Blablabla. -
18:32 - 18:34Blabla.
-
18:34 - 18:36(Applaudissements)
- Title:
- L'art délicat de la première impression dans le graphisme et la vie
- Speaker:
- Chip Kidd
- Description:
-
Chip Kidd, graphiste et maquettiste, est bien placé pour savoir que nous jugeons souvent les choses sur notre première impression. Dans son style bien trempé, Chip nous dévoile de façon hilarante les deux techniques clefs de la communication instantanée : la clarté et le mystère. Il nous en explique les rouages et le fonctionnement. Chip nous montre des œuvres graphiques utiles et d'autres plus maladroites. Il partage avec nous les coulisses de la création de couvertures cultes de romans.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 18:57
eric vautier approved French subtitles for The art of first impressions -- in design and life | ||
eric vautier edited French subtitles for The art of first impressions -- in design and life | ||
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eric vautier edited French subtitles for The art of first impressions -- in design and life | ||
Claire Ghyselen accepted French subtitles for The art of first impressions -- in design and life | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for The art of first impressions -- in design and life | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for The art of first impressions -- in design and life | ||
Claire Ghyselen edited French subtitles for The art of first impressions -- in design and life |