Return to Video

Le Big Data pour mieux nous comprendre

  • 0:01 - 0:04
    Quelle est la tarte préférée
    des Américains ?
  • 0:04 - 0:08
    Public : La tarte à la pomme !
    K. Cukier : En effet !
  • 0:08 - 0:10
    Comment le sait-on ?
  • 0:10 - 0:12
    Grâce aux données.
  • 0:13 - 0:14
    Les ventes de supermarchés.
  • 0:14 - 0:18
    Parmi les ventes en supermarché
    de tartes surgelées de 30 cm,
  • 0:18 - 0:21
    la tarte à la pomme était n°1,
    haut la main.
  • 0:21 - 0:24
    La majorité des ventes se fait
    sur les tartes à la pomme.
  • 0:27 - 0:29
    Puis les supermarchés se sont mis à vendre
  • 0:29 - 0:32
    des tartes plus petites, de 11 cm.
  • 0:32 - 0:36
    Et d'un coup, la pomme a chuté
    à la 4ème ou 5ème place
  • 0:36 - 0:38
    Pourquoi ? Que s'est-il passé ?
  • 0:39 - 0:41
    Réfléchissez !
  • 0:42 - 0:46
    Quand vous achetez une grande tarte,
  • 0:46 - 0:48
    il faut que toute la famille
    soit d'accord,
  • 0:48 - 0:52
    Or la pomme est le deuxième choix de tous.
  • 0:52 - 0:53
    (Rires)
  • 0:53 - 0:58
    Mais si vous achetez
    une petite tartelette,
  • 0:58 - 1:01
    vous pouvez acheter
    celle que vous préférez.
  • 1:01 - 1:04
    Vous pouvez avoir votre premier choix.
  • 1:05 - 1:07
    Vous avez plus de données.
  • 1:07 - 1:09
    On découvre quelque chose
    qui nous aurait échappé
  • 1:09 - 1:12
    avec moins de données.
  • 1:13 - 1:18
    Mais plus de données ne nous donnent
    pas seulement plus d'informations,
  • 1:18 - 1:20
    plus d'informations sur la même chose.
  • 1:20 - 1:24
    Plus de données nous permettent
    de voir de nouvelles choses,
  • 1:24 - 1:27
    d'y voir plus clair,
  • 1:27 - 1:30
    de voir sous un nouvel angle.
  • 1:30 - 1:33
    Dans ce cas, ça nous a permis de savoir
  • 1:33 - 1:36
    quelle tarte les Américains préfèrent :
  • 1:36 - 1:38
    ce n'est pas la pomme.
  • 1:39 - 1:42
    Vous avez déjà probablement entendu
    le terme « Big Data ».
  • 1:42 - 1:46
    En fait, vous en avez probablement
    plein les oreilles des Big Data.
  • 1:46 - 1:50
    C'est vrai
    qu'il y a beaucoup de bruit autour de ça
  • 1:50 - 1:52
    et c'est bien regrettable,
  • 1:52 - 1:55
    parce c'est un outil extrêmement important
  • 1:55 - 1:58
    qui va faire progresser notre société.
  • 1:59 - 2:02
    Jusqu'ici, on n'utilisait que
    de petites quantités de données,
  • 2:02 - 2:04
    on cherchait à les interpréter
  • 2:04 - 2:05
    afin de comprendre le monde.
  • 2:05 - 2:07
    On a à présent infiniment plus de données,
  • 2:07 - 2:11
    plus de données que jamais auparavant.
  • 2:11 - 2:13
    Et quand on a une telle
    quantité de données,
  • 2:13 - 2:15
    on peut accomplir des choses
  • 2:15 - 2:18
    inimaginables avec de petites quantités.
  • 2:18 - 2:21
    Les Big Data sont à la fois
    nouvelles et importantes.
  • 2:21 - 2:22
    Si on y réfléchit,
  • 2:22 - 2:26
    le seul moyen qu'on aura
    pour faire face aux enjeux mondiaux :
  • 2:26 - 2:28
    nourrir l'humanité,
  • 2:28 - 2:30
    l'approvisionner en médicaments,
  • 2:30 - 2:33
    en énergie, en électricité,
  • 2:33 - 2:36
    et éviter d'être rôti
    par le réchauffement climatique,
  • 2:36 - 2:40
    ce sera grâce
    à une utilisation efficace des données.
  • 2:40 - 2:44
    Qu'y a-t-il de nouveau dans les Big Data ?
    Pourquoi tout le monde en parle ?
  • 2:44 - 2:47
    Pour y répondre, il faut se rappeler
  • 2:47 - 2:51
    à quoi ressemblait physiquement
    une information dans le passé.
  • 2:52 - 2:55
    En 1908, sur l'île de Crète,
  • 2:55 - 3:00
    des archéologues ont découvert
    un disque en argile.
  • 3:00 - 3:04
    Ils l'ont daté de 2 000 ans av. J-C.,
    soit vieux de 4 000 ans.
  • 3:04 - 3:07
    Il y a des inscriptions
    mais personne n'arrive à les déchiffrer.
  • 3:07 - 3:09
    Le mystère reste entier.
    Mais c'est à cela
  • 3:09 - 3:13
    que ressemblait l'information
    il y a 4 000 ans.
  • 3:13 - 3:16
    C'est ainsi que la société stockait
  • 3:16 - 3:19
    et transmettait l'information.
  • 3:19 - 3:24
    La société n'a pas tant évolué que ça.
  • 3:24 - 3:27
    On stocke toujours
    l'information sur des disques,
  • 3:27 - 3:31
    mais en quantité plus grande,
    infiniment plus grande.
  • 3:31 - 3:34
    Les informations sont
    plus faciles à chercher,
  • 3:34 - 3:36
    plus faciles à copier, à partager,
  • 3:36 - 3:38
    plus faciles à traiter.
  • 3:38 - 3:40
    On peut aussi réutiliser ces informations
  • 3:40 - 3:43
    à des fins auxquelles
    on n'avait pas du tout pensé
  • 3:43 - 3:45
    au moment où on les a collectées.
  • 3:45 - 3:48
    On peut dire que les données sont passées
  • 3:48 - 3:52
    d'un stock à un flux,
  • 3:52 - 3:56
    de statique et immobile,
  • 3:56 - 3:59
    à fluide et dynamique.
  • 3:59 - 4:03
    On peut dire que l'information
    est devenue liquide.
  • 4:04 - 4:07
    Ce disque découvert en Crète
  • 4:07 - 4:10
    et vieux de 4 000 ans, il est lourd,
  • 4:10 - 4:12
    il ne contient pas beaucoup d'information,
  • 4:12 - 4:15
    et cette information
    n'est pas modifiable.
  • 4:15 - 4:18
    En revanche,
  • 4:18 - 4:19
    tous les fichiers
  • 4:19 - 4:24
    qu'Edward Snowden a pris
    à la NSA aux États-Unis
  • 4:24 - 4:26
    tiennent sur une clé USB
  • 4:26 - 4:29
    pas plus grande qu'une
    pièce de 50 centimes,
  • 4:29 - 4:33
    et ils peuvent être partagés
    à la vitesse de la lumière.
  • 4:34 - 4:38
    Plus de données. Plus.
  • 4:39 - 4:42
    Une raison pour laquelle nous avons
    tant de données aujourd'hui,
  • 4:42 - 4:44
    c'est qu'on étudie des choses
  • 4:44 - 4:46
    sur lesquelles
    on a toujours collecté de l'information.
  • 4:46 - 4:49
    Une autre raison, c'est qu'on utilise
  • 4:49 - 4:51
    des choses qui ont toujours
    été informationnelles
  • 4:51 - 4:54
    et qui n'ont jamais été transformées
    en données
  • 4:54 - 4:56
    et nous les mettons maintenant
    en données.
  • 4:56 - 5:00
    Prenez l'exemple
    des données de localisation.
  • 5:00 - 5:02
    Pensez par exemple à Martin Luther.
  • 5:02 - 5:06
    Si on avait voulu savoir au 16ème siècle
    où Martin Luther se trouvait,
  • 5:06 - 5:08
    on aurait dû le suivre tout le temps,
  • 5:08 - 5:12
    sans doute avec une plume et un encrier
    pour noter ses différentes positions.
  • 5:12 - 5:14
    Regardez à quoi ça ressemble aujourd'hui !
  • 5:14 - 5:16
    Vous savez que quelque part,
  • 5:16 - 5:19
    probablement dans la base de données
    de votre opérateur,
  • 5:19 - 5:22
    il y a un tableau
    ou une entrée dans une base de données
  • 5:22 - 5:26
    qui enregistre les informations
    sur votre localisation, à chaque instant.
  • 5:26 - 5:28
    Si vous avez un téléphone portable,
  • 5:28 - 5:30
    que ce dernier soit muni d'un GPS ou non,
  • 5:30 - 5:33
    il stocke vos informations.
  • 5:33 - 5:36
    C'est ainsi que la localisation
    a été mise en données.
  • 5:37 - 5:41
    Prenons maintenant l'exemple
    de votre posture,
  • 5:41 - 5:43
    la manière dont vous êtes tous
    assis en ce moment
  • 5:43 - 5:45
    votre manière de vous asseoir à vous,
  • 5:45 - 5:47
    votre posture à vous,
    la vôtre.
  • 5:47 - 5:49
    Elles sont toutes différentes
  • 5:49 - 5:52
    en fonction de la longueur de vos jambes
    et des contours de votre dos
  • 5:52 - 5:54
    Et si je posais, disons, 100 capteurs
  • 5:54 - 5:56
    sur chacun de vos sièges,
  • 5:56 - 5:59
    je pourrais créer
    un index unique qui vous serait propre,
  • 5:59 - 6:03
    comme une empreinte unique,
    autre qu'une empreinte digitale.
  • 6:04 - 6:07
    Mais à quoi ça pourrait bien servir ?
  • 6:07 - 6:09
    Des chercheurs à Tokyo utilisent ça
  • 6:09 - 6:13
    comme un possible système antivol
    dans les voitures.
  • 6:14 - 6:17
    Si un voleur s'assied derrière le volant
    et tente de démarrer,
  • 6:17 - 6:20
    la voiture reconnaît
    qu'un conducteur non-approuvé
  • 6:20 - 6:23
    est derrière le volant
    et stoppe simplement le moteur,
  • 6:23 - 6:25
    sauf si vous entrez un mot de passe
  • 6:25 - 6:29
    qui dit que vous avez l'autorisation
    de conduire la voiture.
  • 6:31 - 6:33
    Imaginons que chaque voiture en Europe
  • 6:33 - 6:35
    soit munie de cette technologie.
  • 6:35 - 6:38
    Quelles perspectives
    cela nous ouvre-t-il ?
  • 6:38 - 6:40
    En rassemblant ces données,
  • 6:40 - 6:43
    on pourrait peut-être identifier
  • 6:43 - 6:46
    des signes révélateurs
    qui prédisent au mieux
  • 6:46 - 6:49
    qu'un accident va se produire
  • 6:49 - 6:53
    dans les 5 prochaines secondes.
  • 6:53 - 6:55
    C'est ainsi qu'on sera parvenu
    à mettre en données
  • 6:55 - 6:57
    la fatigue du conducteur.
  • 6:57 - 6:59
    Un nouveau service serait que,
  • 6:59 - 7:03
    quand la voiture sent qu'une personne
    s'affale dans cette position,
  • 7:03 - 7:05
    elle comprend automatiquement
  • 7:05 - 7:08
    et réagit en faisant vibrer le volant,
    en klaxonnant à l'intérieur
  • 7:08 - 7:13
    comme pour dire :
    « Debout, concentre-toi sur la route ! »
  • 7:13 - 7:15
    C'est le genre de choses
    qui deviennent possibles
  • 7:15 - 7:18
    quand on met en données
    certains aspects du quotidien.
  • 7:18 - 7:21
    Que valent alors donc les Big Data ?
  • 7:21 - 7:23
    Pensez-y !
  • 7:23 - 7:25
    On a plus d'information.
  • 7:25 - 7:29
    On peut faire des nouvelles choses
    qui étaient impossibles auparavant.
  • 7:29 - 7:33
    Une des applications
    les plus impressionnantes des Big Data
  • 7:33 - 7:36
    concerne le domaine
    de l'apprentissage automatique.
  • 7:36 - 7:39
    Il s'agit d'une branche
    de l'intelligence artificielle,
  • 7:39 - 7:42
    elle-même branche de l'informatique.
  • 7:42 - 7:43
    L'idée générale c'est que,
  • 7:43 - 7:46
    plutôt que de dire à l'ordinateur
    ce qu'il a à faire,
  • 7:46 - 7:49
    on va juste donner plein d'informations
    à l'ordinateur
  • 7:49 - 7:51
    et lui dire de se débrouiller avec.
  • 7:51 - 7:53
    Pour vous aider à comprendre,
  • 7:53 - 7:57
    retournons aux origines de
    l'apprentissage automatique.
  • 7:57 - 8:01
    En 1950, un informaticien de chez IBM,
    Arthur Samuel,
  • 8:01 - 8:03
    était amateur du jeu de Dames.
  • 8:03 - 8:07
    Il a donc créé un programme informatique
    afin de jouer contre l'ordinateur.
  • 8:07 - 8:10
    Il a joué. Il a gagné.
  • 8:10 - 8:12
    Il a joué. Il a gagné.
  • 8:12 - 8:15
    Il a joué. Il a gagné,
  • 8:15 - 8:19
    parce que l'ordinateur ne connaissait
    rien d'autre que les coups légaux.
  • 8:19 - 8:21
    Arthur Samuel en savait plus.
  • 8:21 - 8:26
    Arthur Samuel avait
    des notions de stratégie.
  • 8:26 - 8:29
    Il a alors écrit un sous-programme à côté.
    Il opérait en arrière-plan
  • 8:29 - 8:32
    et tout ce qu'il faisait,
    c'est qu'après chacun des coups,
  • 8:32 - 8:35
    il comptait les probabilités
    de chacune des configurations du damier
  • 8:35 - 8:40
    de mener à la victoire ou à la défaite.
  • 8:40 - 8:43
    Il joue contre l'ordinateur. Il gagne.
  • 8:43 - 8:46
    Il joue contre l'ordinateur. Il gagne.
  • 8:46 - 8:49
    Il joue contre l'ordinateur. Il gagne.
  • 8:49 - 8:54
    Puis Arthur Samuel a laissé l'ordinateur
    jouer contre lui-même.
  • 8:54 - 8:57
    Plus il joue contre lui-même,
    plus il collecte de données.
  • 8:57 - 8:58
    Plus il collecte de données,
  • 8:58 - 9:01
    plus il augmente
    la précision de ses prédictions.
  • 9:01 - 9:04
    Et quand Samuel
    a rejoué contre l'ordinateur,
  • 9:04 - 9:06
    il joue et il perd.
  • 9:06 - 9:08
    Il joue et il perd.
  • 9:08 - 9:10
    Il joue et il perd.
  • 9:10 - 9:13
    C'est ainsi qu'Arthur Samuel
    a créé une machine
  • 9:13 - 9:19
    capable de le surpasser
    dans une discipline qu'il lui a enseignée.
  • 9:19 - 9:23
    Et cette idée d'apprentissage automatique
    est partout autour de nous.
  • 9:25 - 9:29
    Comment croyez-vous que des voitures
    roulent toutes seules ?
  • 9:29 - 9:31
    Notre société est-elle meilleure
  • 9:31 - 9:35
    depuis que le code de la route
    a été traduit dans un logiciel ? Non.
  • 9:35 - 9:37
    Le stockage est-il moins cher ? Non.
  • 9:37 - 9:40
    Les algorithmes plus rapides ? Non.
    Les processeurs plus puissants ? Non.
  • 9:40 - 9:43
    Toutes ces choses sont importantes,
    mais pas décisives.
  • 9:43 - 9:46
    C'est parce que nous avons
    changé la nature du problème.
  • 9:46 - 9:51
    Avant, on essayait d'expliquer
    clairement et ouvertement à l'ordinateur
  • 9:51 - 9:53
    comment il devait conduire.
  • 9:53 - 9:54
    Aujourd'hui, on lui dit :
  • 9:54 - 9:56
    « Voici tout plein de
    données sur le véhicule,
  • 9:56 - 9:57
    débrouille-toi !
  • 9:57 - 10:00
    Débrouille-toi à comprendre
    que ceci est un feu de signalisation
  • 10:00 - 10:02
    que le feu est rouge et non vert,
  • 10:02 - 10:06
    que cela veut dire que tu dois t'arrêter,
    et non pas continuer. »
  • 10:06 - 10:10
    L'apprentissage automatique est à la base
    de nombreux outils en ligne :
  • 10:10 - 10:12
    les moteurs de recherche,
  • 10:12 - 10:16
    l'algorithme de personnalisation d'Amazon,
  • 10:16 - 10:18
    la traduction par ordinateur,
  • 10:18 - 10:21
    ou encore la reconnaissance vocale.
  • 10:22 - 10:25
    Les chercheurs se sont récemment penchés
  • 10:25 - 10:28
    sur la question des biopsies,
  • 10:28 - 10:31
    des biopsies de cellules cancéreuses.
  • 10:31 - 10:33
    Ils ont demandé à des ordinateurs
  • 10:33 - 10:36
    d'analyser les données
    et le taux de survie
  • 10:36 - 10:43
    pour déterminer quelles cellules
    sont réellement cancéreuses.
  • 10:43 - 10:45
    Sans surprise,
    en fournissant assez de données
  • 10:45 - 10:47
    à l'algorithme
    d'apprentissage automatique,
  • 10:47 - 10:49
    l'ordinateur était capable d'identifier
  • 10:49 - 10:51
    les 12 signes caractéristiques
    qui prédisent au mieux
  • 10:51 - 10:55
    que cette biopsie
    de cellules tumorales mammaires
  • 10:55 - 10:57
    sont en effet cancéreuses.
  • 10:57 - 10:59
    Le truc,
  • 10:59 - 11:03
    c'est que les médecins
    n'en connaissaient que 9.
  • 11:03 - 11:06
    Trois des signes ont été
    identifiés par l'ordinateur
  • 11:06 - 11:11
    sans que quelqu'un n'ait besoin
    de faire de recherche dessus.
  • 11:14 - 11:19
    Mais il y a aussi
    une face sombre des Big Data.
  • 11:19 - 11:20
    Cela va améliorer nos vies,
  • 11:20 - 11:24
    mais il y a aussi des problèmes
    dont il faut être conscient.
  • 11:24 - 11:29
    Le premier, c'est l'idée que l'on puisse
    être puni à cause de prédictions,
  • 11:29 - 11:35
    que la police utilise les Big Data
    un peu comme dans « Minority Report ».
  • 11:35 - 11:40
    On appelle ça la prévision policière
    ou la criminologie algorithmique.
  • 11:40 - 11:42
    L'idée est que, si on prend
    beaucoup de données
  • 11:42 - 11:44
    par exemple où des crimes ont été commis,
  • 11:44 - 11:47
    on sait où envoyer les patrouilles.
  • 11:47 - 11:49
    C'est logique.
    Mais le problème,
  • 11:49 - 11:54
    c'est qu'on ne s'arrêtera pas
    aux données de localisation,
  • 11:54 - 11:56
    on va aller jusqu'au niveau de l'individu.
  • 11:56 - 12:01
    Pourquoi ne pas utiliser les données
    fournies par vos bulletins scolaires ?
  • 12:01 - 12:03
    Peut-être devrions-nous
    utiliser le fait
  • 12:03 - 12:05
    que les gens ont un emploi ou non,
    leur solvabilité,
  • 12:05 - 12:08
    leur comportement sur Internet,
    s'ils sont debout tard dans la nuit.
  • 12:08 - 12:10
    Leur FitBit, quand c'est possible,
  • 12:10 - 12:14
    pour identifier les réactions biochimiques
    qui produisent des pensées agressives.
  • 12:15 - 12:17
    On peut avoir des algorithmes
  • 12:17 - 12:20
    qui pourraient prédire
    ce que nous sommes sur le point de faire,
  • 12:20 - 12:23
    nous pourrions être tenus responsables
    de ce que l'on n'a pas encore fait.
  • 12:23 - 12:28
    La vie privée était le défi principal
    lorsqu'on avait peu de données.
  • 12:28 - 12:29
    Avec les Big Data,
  • 12:29 - 12:35
    le défi sera
    de préserver le libre-arbitre,
  • 12:35 - 12:38
    les choix moraux, le consentement
  • 12:38 - 12:41
    et la capacité d'agir de l'homme.
  • 12:43 - 12:45
    Et il y a un autre problème :
  • 12:45 - 12:48
    les Big Data vont
    nous voler notre travail.
  • 12:48 - 12:52
    A l'aide des algorithmes,
    elles vont entrer en concurrence
  • 12:52 - 12:55
    avec les cols blancs,
    avec les travailleurs intellectuels
  • 12:55 - 12:57
    du 21ème siècle,
  • 12:57 - 13:01
    de la même manière que
    l'automatisation des lignes de montage
  • 13:01 - 13:04
    a concurrencé le travail des cols bleus,
    au 20ème siècle.
  • 13:04 - 13:08
    Imaginez un technicien de laboratoire
    qui examine à l'aide d'un microscope
  • 13:08 - 13:12
    la biopsie d'une tumeur
    pour déterminer si elle est cancéreuse.
  • 13:12 - 13:14
    Cette personne a fait des études.
  • 13:14 - 13:16
    Cette personne est propriétaire.
  • 13:16 - 13:17
    Il ou elle vote.
  • 13:17 - 13:21
    Il ou elle est acteur à part entière
    de notre société.
  • 13:21 - 13:22
    Et pourtant cette personne,
  • 13:22 - 13:26
    ainsi qu'un pan entier
    de professionnels similaires,
  • 13:26 - 13:29
    va voir son travail
    radicalement transformé,
  • 13:29 - 13:32
    voire carrément éliminé.
  • 13:32 - 13:33
    On aime pourtant se dire
  • 13:33 - 13:36
    que sur le long terme,
    la technologie crée des emplois,
  • 13:36 - 13:39
    après une courte période temporaire
    de destruction d'emplois.
  • 13:39 - 13:42
    C'est vrai pour la période de référence
    dans laquelle nous vivons,
  • 13:42 - 13:46
    la Révolution Industrielle,
    car c'est précisément ce qui s'est passé.
  • 13:46 - 13:48
    Mais on oublie un élément
    dans cette analyse.
  • 13:48 - 13:50
    Il y a des catégories d'emplois
  • 13:50 - 13:53
    qui sont simplement éliminées
    et ne sont pas remplacées.
  • 13:53 - 13:59
    La Révolution Industrielle
    n'a pas été bonne pour les chevaux.
  • 13:59 - 14:02
    Il va donc falloir être prudent,
  • 14:02 - 14:05
    prendre les Big Data
    et les ajuster à nos besoins,
  • 14:05 - 14:08
    nos besoins humains fondamentaux.
  • 14:08 - 14:10
    Nous devons maîtriser cette technologie
  • 14:10 - 14:12
    et non devenir ses esclaves.
  • 14:12 - 14:15
    L'ère des Big Data vient tout juste de commencer
  • 14:15 - 14:18
    et honnêtement,
    nous ne sommes pas très bons
  • 14:18 - 14:22
    pour manipuler toutes ces données
    que nous collectons.
  • 14:22 - 14:25
    Ce n'est pas juste un problème pour la NSA.
  • 14:25 - 14:29
    Les entreprises collectent aussi beaucoup
    de données, et elles en abusent aussi.
  • 14:29 - 14:32
    Il va falloir faire mieux,
    et cela va prendre du temps.
  • 14:32 - 14:34
    C'est un peu comme le défi
  • 14:34 - 14:36
    de l'homme préhistorique
    quand il a inventé le feu.
  • 14:36 - 14:38
    C'est un outil,
    mais c'est un outil qui,
  • 14:38 - 14:42
    si nous ne sommes pas prudents,
    va nous brûler.
  • 14:44 - 14:47
    Les Big Data vont transformer
    nos modes de vie,
  • 14:47 - 14:50
    de travail et de pensée.
  • 14:50 - 14:52
    Elles nous aideront à gérer nos carrières,
  • 14:52 - 14:55
    à mener une vie faite de satisfaction,
    d'espoir,
  • 14:55 - 14:58
    de bonheur et de santé.
  • 14:58 - 15:02
    Mais, par le passé, on a souvent
    regardé les technologies de l'information
  • 15:02 - 15:04
    et nos yeux n'ont vu que le T,
  • 15:04 - 15:06
    la Technologie, l'ordinateur,
  • 15:06 - 15:08
    parce que c'est
    matériel et palpable.
  • 15:08 - 15:11
    Il faut à présent
    tourner notre regard vers le I,
  • 15:11 - 15:14
    l'Information,
    qui est moins visible,
  • 15:14 - 15:18
    mais d'une certaine manière
    bien plus importante.
  • 15:18 - 15:24
    L'humanité peut enfin apprendre
    des informations qu'elle collecte
  • 15:24 - 15:26
    dans le cadre de sa quête
  • 15:26 - 15:29
    pour comprendre le monde
    et la place de l'homme en son sein.
  • 15:29 - 15:34
    Voilà pourquoi
    les Big Data sont si importantes.
  • 15:34 - 15:39
    (Applaudissements)
Title:
Le Big Data pour mieux nous comprendre
Speaker:
Kenneth Cukier
Description:

Les voitures sans chauffeurs ne sont qu'un début. Quel impact le Big Data aura-t-il sur les innovations technologiques à venir ? Dans cet exposé passionnant, Kenneth Cukier dresse le portrait de l'apprentissage automatique de demain et... de l'intelligence humaine.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
15:51
eric vautier edited French subtitles for Big data is better data
eric vautier edited French subtitles for Big data is better data
eric vautier edited French subtitles for Big data is better data
eric vautier approved French subtitles for Big data is better data
Beatriz V L accepted French subtitles for Big data is better data
Beatriz V L edited French subtitles for Big data is better data
Beatriz V L edited French subtitles for Big data is better data
Meryl Ducray edited French subtitles for Big data is better data
Show all

French subtitles

Revisions