L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon
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0:08 - 0:09Bonsoir.
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0:09 - 0:10Quand j'étais enfant,
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0:10 - 0:13j'avais développé une petite phrase
pour me présenter d'un seul coup, -
0:13 - 0:16et pour répondre d'une seule traite
à toutes les questions -
0:16 - 0:18qu'on me posait toujours régulièrement.
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0:18 - 0:20Et la phrase c'était : « Bonsoir,
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0:20 - 0:24je m'appelle André. Je suis un garçon --
j'avais les cheveux longs à l'époque déjà, -
0:24 - 0:27et on me prenait pour une fille,
ce qui m'amusait beaucoup -- -
0:28 - 0:32« J'ai six ans, je ne mange pas de
bonbons, et je ne vais pas à l'école. » -
0:32 - 0:34Et de nos jours, pour me présenter,
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0:34 - 0:37eh bien je peux me présenter
d'une manière très similaire, -
0:37 - 0:39et c'est ce que je vais
faire ce soir. Bonsoir. -
0:39 - 0:41Je m'appelle toujours André,
je suis toujours un garçon, -
0:41 - 0:45et je ne mange toujours pas de bonbons,
entre autres choses que je ne mange pas, -
0:45 - 0:47et je ne vais toujours pas à l'école.
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0:48 - 0:52Je suis un enfant de 43 ans
qui n'est jamais allé à l'école, -
0:52 - 0:57et ça fait de moi, dans notre
monde, une sorte d'exception, -
0:57 - 1:01et pour moi, c'est toujours assez
surprenant d'être une exception, -
1:01 - 1:06alors que ce que j'ai vécu, est ce
qui peut se vivre de plus naturel. -
1:06 - 1:10Tout enfant, plongé dans des
circonstances semblables, -
1:10 - 1:12vivrait quelque chose
de très ressemblant. -
1:12 - 1:15Et c'est de ça dont je veux
vous parler ce soir. -
1:15 - 1:18Je veux vous parler des dispositions
spontanées de l'enfant, -
1:18 - 1:21qui n'ont jamais été
troublées dans ma vie, -
1:21 - 1:26et qui fait de moi cette exception, alors
que je suis un enfant des plus banals. -
1:26 - 1:31Et c'est cela qui compte pour moi,
je suis ni spécial, ni surdoué. -
1:31 - 1:34Autrement dit, imaginez que nous
trempions un noyau d'avocat, -
1:34 - 1:38c'est arrivé récemment, parce que
mon fils de 4 ans et demi, Antonin, -
1:38 - 1:40que je vous présente
ce soir, a voulu essayer. -
1:40 - 1:42Mettons un noyau d'avocat dans l'eau,
-
1:42 - 1:45au bout de quelques jours, il va
y avoir une tige qui va en sortir -
1:45 - 1:46et quelque racines,
-
1:46 - 1:49et aucun d'entre nous
n'aurait l'idée de dire : -
1:49 - 1:52« C'était un noyau d'avocat surdoué ! »
-
1:53 - 1:56Parce que c'est dans la nature
du noyau d'avocat de pousser, -
1:56 - 1:59et c'est ce qui m'est arrivé, et
c'est ce dont je veux vous parler, -
1:59 - 2:01en rappelant justement,
-
2:01 - 2:04que c'est parce que cela arriverait à
chaque enfant que cela nous intéresse. -
2:04 - 2:07Je voudrais parler des dispositions
spontanées de l'enfant, -
2:07 - 2:10et la toute première
qui me vient à l'esprit, -
2:10 - 2:13ça va être une question [pour] vous :
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2:13 - 2:17quelle est la première chose que fait
l'enfant dès qu'on le laisse tranquille ? -
2:18 - 2:20Il joue.
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2:20 - 2:22Et tous les enfants jouent,
-
2:22 - 2:25quelles que soient les
circonstances qui les entourent, -
2:25 - 2:26quel que soit l’environnement,
-
2:26 - 2:31la guerre, la misère, la peur, le luxe,
je ne sais pas ce qu'il y a de pire. -
2:32 - 2:37Dans tous les cas, l'enfant dès qu'on
lui en donne la possibilité, joue, -
2:37 - 2:42et si nous ne l’interrompions
jamais, il jouerait toujours. -
2:43 - 2:45Or, nous l'interrompons.
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2:45 - 2:47Alors j'ai la chance de travailler
avec un neurobiologiste, -
2:47 - 2:51voilà que les neurobiologistes
nous ont dit une chose intéressante, -
2:51 - 2:54ils nous ont dit qu'il se trouve
que ce n'est pas par hasard -
2:54 - 2:56que nous sommes envoyés
dans le vaste monde -
2:56 - 3:00équipés du dispositif d'apprentissage le
plus génial qui ait jamais été inventé, -
3:00 - 3:02j'ai nommé le jeu.
-
3:02 - 3:05Il n'y a pour apprendre
rien de mieux que le jeu. -
3:05 - 3:08Il faudrait l'écrire sur
la porte du frigidaire. -
3:08 - 3:12Et sachant cela, on se demande toujours,
pourquoi personne n'a voulu voir -
3:12 - 3:16ce qu'il arriverait à un enfant
qu'on laisse jouer, -
3:16 - 3:19pas seulement toute une journée,
mais par exemple 43 ans durant. -
3:19 - 3:22Est-ce qu'il en ressort
vraiment un sauvage, -
3:22 - 3:27illettré, asocial et chômeur ?
-
3:30 - 3:35Alors, pour continuer
avec la neurobiologie, -
3:35 - 3:38pour l'enfant, jouer et apprendre
sont des synonymes. -
3:38 - 3:42C'est exactement la même chose
et il ne peut pas les différencier. -
3:42 - 3:46Imaginez maintenant qu'une personne aimée,
une personne de référence primaire, -
3:46 - 3:48vienne voir l'enfant et lui dise :
-
3:48 - 3:51« Il faut que tu arrêtes
de jouer pour apprendre. » -
3:53 - 3:56Alors c'est drôle, mais c'est
comme si je vous demandais -
3:56 - 4:00maintenant, respirez, sans prendre d'air.
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4:01 - 4:02Vous allez me trouver absurde,
-
4:02 - 4:05et vous allez penser que je demande
quelque chose d'absurde. -
4:05 - 4:07Justement, c'est là que c'est intéressant,
-
4:07 - 4:10parce que l'enfant ne se
permet pas de penser ça. -
4:10 - 4:15Il ne se permet pas de penser de l'adulte,
que l'adulte a un problème. -
4:15 - 4:20Comme il ne se permet pas de penser cela,
il pense que c'est lui qui a un problème. -
4:20 - 4:23Et lorsque l'enfant constate
qu'il a un problème, -
4:23 - 4:26ça active dans son cerveau
les mêmes réseaux neuronaux -
4:26 - 4:28que lors d'une douleur intense.
-
4:28 - 4:30Il faudrait qu'on se le dise.
-
4:30 - 4:33Et donc, après cette
injonction contradictoire, -
4:33 - 4:38je vais vous parler d'une autre
disposition spontanée de l'enfant, -
4:38 - 4:40elle nous vient de la neurobiologie,
-
4:40 - 4:42je ne suis pas neurobiologiste,
-
4:42 - 4:47et je ne vais pas m'attribuer des
fonctions que je ne pourrais pas remplir, -
4:47 - 4:49mais je vais vous faire un rapide
résumé de ce qu'on a cru, -
4:49 - 4:51on a cru qu'il y avait des cerveaux
génétiquement programmés, -
4:51 - 4:55qu'il y en avait des bêtes et
qu'il y en avait des intelligents. -
4:55 - 4:58Et c'était pratique, on s'en est tenu
à cela pendant de nombreuses années, -
4:58 - 5:02et puis on a constaté une chose
très spectaculaire récemment, -
5:02 - 5:07on a constaté que la région du cerveau qui
est responsable des mouvements du pouce, -
5:07 - 5:10est surdéveloppée chez
les jeunes de nos jours. -
5:10 - 5:11(Rires)
-
5:11 - 5:14Alors on s'est dit :
« C'est extraordinaire, -
5:14 - 5:17ça veut dire que le cerveau peut
se développer comme un muscle. », -
5:17 - 5:20et on a développé des programmes
de musculation cérébrale, -
5:20 - 5:23destinés à nous faire nous promener
avec des cerveaux comme ça, -
5:23 - 5:25et ça n'a pas marché.
-
5:25 - 5:28Nous nous trouvons devant une
question quand même poignante : -
5:28 - 5:31pourquoi ce qui marche pour les SMS,
ne marche pas pour les mathématiques ? -
5:31 - 5:32(Rires)
-
5:32 - 5:36Et c'est là qu'on a fait
la découverte du 21ème siècle. -
5:36 - 5:39On a découvert que notre cerveau
-
5:39 - 5:44se développe là où nous l'utilisons
avec enthousiasme. -
5:44 - 5:46Et l'enthousiasme,
c'est la clef des choses. -
5:46 - 5:50C'est extraordinaire que la neurobiologie
nous apporte la preuve d'une chose -
5:50 - 5:53que nous savons depuis toujours, car
nous savons qu'en état d'enthousiasme, -
5:53 - 5:56nous avons des ailes,
que plus rien ne nous arrête, -
5:56 - 5:58qu'apprendre se fait tout seul,
nous savons cela, -
5:58 - 6:02et alors là, la neurobiologie nous livre
une statistique très intéressante, -
6:02 - 6:05l'enfant, équipé de manière
naturelle et en série, -
6:05 - 6:08du dispositif d'apprentissage
le plus génial qui soit, le jeu, -
6:08 - 6:13est également équipé,
de sa portion d'engrais portable, -
6:13 - 6:16parce qu'il s'avère que l'enthousiasme,
c'est l'engrais du cerveau. -
6:16 - 6:18Ça se décrit, vous pouvez voir sur Google,
-
6:18 - 6:21c'est très intéressant
de voir ce qui se passe. -
6:21 - 6:23Et donc, chacun d'entre nous
vient non seulement équipé -
6:23 - 6:26du meilleur des dispositifs
d'apprentissage, mais en plus, -
6:26 - 6:28de son engrais portable.
-
6:28 - 6:31Et les enfants baignent dans
un état d’enthousiasme constant. -
6:31 - 6:35Les statistiques disent qu'un enfant
de deux à trois ans, s'enthousiasme, -
6:35 - 6:38ressent une tempête d'enthousiasme,
toutes les deux à trois minutes, -
6:38 - 6:40et s'enthousiasme pour tout.
-
6:40 - 6:45Le moindre bout de papier va les
enthousiasmer pendant des heures. -
6:46 - 6:50Et les mêmes statistiques, vous savez
ce qu'elles disent sur nous les adultes, -
6:51 - 6:55on ne trouve que la même
quantité d'enthousiasme, -
6:55 - 6:57[que] deux à trois fois par an.
-
6:57 - 7:00(Rires)
-
7:01 - 7:05Or, il n'est pas forcé
qu'il en soit ainsi. -
7:07 - 7:12En nous, en chaque enfant,
il y a un génie potentiel. -
7:12 - 7:16Donc, puisque chacun d'entre
nous contient un enfant, -
7:16 - 7:20il y a en chacun d'entre nous un génie
potentiel qui n'attend qu'une chose, -
7:21 - 7:23c'est de voir pour quoi nous
allons nous enthousiasmer. -
7:23 - 7:26Mais pour nous enthousiasmer,
il faut aussi que -
7:26 - 7:28nous nous débarrassions
de certaines choses, -
7:28 - 7:32par exemple, des hiérarchies
entre les métiers et les matières. -
7:33 - 7:36Un exemple, Antonin, mon fils,
-
7:37 - 7:41est sorti un jour, à 17 heures
dans les rues de Paris, -
7:41 - 7:45et est tombé en arrêt devant
le camion des éboueurs. -
7:45 - 7:48Et nous les avons accompagnés
de station en station, -
7:48 - 7:52nous arrêtant à chaque poubelle
et observant leur jeu, -
7:52 - 7:56et il s'avère qu'ils ont remarqué
ce petit garçon qui les regardait, -
7:56 - 7:59parce qu'il ne connaît pas
de hiérarchie entre les métiers. -
7:59 - 8:01Je dirais même que
pour lui, à cet instant, -
8:01 - 8:04éboueur est beaucoup plus pertinent
et compréhensible qu'avocat. -
8:04 - 8:08Et donc, non seulement
il regardait ces messieurs, -
8:08 - 8:11mais en plus, il les regardait
avec admiration. -
8:11 - 8:13Et ça s'est reporté sur eux.
-
8:13 - 8:16Tout d'un coup, ils ont fait leur
métier un peu différemment, -
8:16 - 8:18avec plus d'enthousiasme.
-
8:18 - 8:21Ils ont joué, ils ont fait une
chorégraphie avec les poubelles... -
8:21 - 8:24Antonin est devenu une star parmi
les éboueurs de notre quartier, -
8:24 - 8:26on ne peut plus sortir
à 17 heures incognito, -
8:26 - 8:29parce qu'il y a partout toujours
un camion poubelle -
8:29 - 8:31qui klaxonne pour le saluer de loin.
-
8:31 - 8:34Car c'est ça la troisième disposition
spontanée de l'enfant, -
8:34 - 8:36c'est d'aller dans le vaste monde.
-
8:36 - 8:39Le pire qui pourrait arriver à un enfant,
ça serait de l'enfermer chez lui, -
8:39 - 8:42là il partagerait tous
les niveaux de sa famille, -
8:42 - 8:44mais également toutes
les peurs de sa famille. -
8:44 - 8:46L’avantage d'aller dans le vaste monde,
c'est qu'on apprend à partager les peurs -
8:46 - 8:49de différentes personnes,
donc différentes peurs. -
8:49 - 8:52C'est ça, l’optimisation de l'enfant,
l'enfant est optimisé pour le monde, -
8:54 - 8:57et nous le retirons du monde
pour le préparer au monde. -
8:57 - 8:58C'est étonnant, hein ?
-
8:59 - 9:02Il y a autre chose dont il
nous faut nous débarrasser. -
9:02 - 9:06Pour retrouver l'enthousiasme, et donc
pour retrouver l'enfant qui est en nous, -
9:06 - 9:08il faut nous débarrasser totalement,
-
9:09 - 9:12de l’attitude ironique que
nous avons envers les enfants, -
9:12 - 9:14et donc aussi envers l'enfant en nous.
-
9:14 - 9:17Il faut rétablir la confiance
dans l'enfant, -
9:17 - 9:20et dans ses extraordinaires
dispositions spontanées, -
9:20 - 9:22dont je viens d'en évoquer trois.
-
9:22 - 9:27Et pour rétablir la confiance et se
débarrasser de cette attitude ironique, -
9:27 - 9:30j'aime bien raconter une petite anecdote,
-
9:30 - 9:32parce qu'elle illustre
l'attitude ironique, -
9:32 - 9:35et puis elle illustre aussi la confiance
qu'on pourrait faire à un enfant, -
9:35 - 9:37je vous propose de venir avec moi,
-
9:37 - 9:40du coté du miroir, où on a
confiance en l'enfant. -
9:40 - 9:47Venez. Antonin à deux ans et demi,
c'est l'heure de lui acheter une auto. -
9:47 - 9:51Alors on va dans un magasin
de jouets, et il choisit une auto, -
9:51 - 9:56il choisit une Ford Mustang rouge,
au 1/18, elle est grande comme ça, -
9:56 - 9:59cabriolet, c'est très important
qu'elle soit cabriolet, -
9:59 - 10:01parce que quand elle est cabriolet,
-
10:01 - 10:04on atteint le volant et on
peut agir sur les roues. -
10:05 - 10:09Si elle n'était pas cabriolet, il faudrait
rouler avec la porte ouverte, -
10:09 - 10:12mais rouler avec la portière ouverte,
ce n'est pas très pratique, -
10:12 - 10:14et justement c'est ça qu'on oublie,
-
10:14 - 10:17l'enfant veut une imitation
parfaite du monde. -
10:17 - 10:21L'enfant est d'ailleurs un imitateur né.
-
10:21 - 10:24Si on pense à l'enfant,
on se rend compte de cela. -
10:24 - 10:26Antonin a découvert
le bruit d'une cloueuse, -
10:26 - 10:30c'est un bruit extrêmement complexe,
avec l'arrivée de l'air, la percussion, -
10:30 - 10:31la sortie de l'air,
-
10:31 - 10:34c'est un bruit que nous
n'arriverions pas en fait à imiter. -
10:34 - 10:36Mais lui il y arrive, parce qu'il a
trouvé la succession de syllabes, -
10:36 - 10:38qui superposées et prononcées
en même temps, -
10:38 - 10:40imitent parfaitement
le bruit de la cloueuse. -
10:40 - 10:43Les enfants sont des imitateurs nés,
-
10:43 - 10:49et ils aiment qu'une imitation la plus
réaliste possible entre dans leur jeu. -
10:50 - 10:53Et donc, nous prenons
cette Mustang rouge au 1/18, -
10:53 - 10:56un modèle de collection,
et nous allons à la caisse, -
10:56 - 11:00et la caissière confirme d'ailleurs
que c'est un achat de qualité, -
11:00 - 11:05et elle dit : « C'est un beau modèle. Je
vous l'emballe, c'est pour un cadeau ? » -
11:05 - 11:07« Ah, non, non, il va
jouer tout de suite. » -
11:07 - 11:09- « Mais attendez, mais c'est pour lui ? »
- « Oui. » -
11:09 - 11:12« Ah, mais ce n'est pas
du tout adapté à son âge ! -
11:12 - 11:14(Rires)
-
11:14 - 11:17« Mais vous savez, j'ai des
autos adaptées à son âge. -
11:17 - 11:18Regardez, là j'en ai plein. »
-
11:18 - 11:21Vous les connaissez
ces autos qu'elle me montre ? -
11:21 - 11:25Elles sont en plastique,
avec des proportions infâmes, -
11:25 - 11:26(Rires)
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11:26 - 11:30des couleurs vives, un sourire,
un nez, des oreilles, -
11:30 - 11:35celle-là elle a même de l'audio :
« Je suis une auto, et toi qui es-tu ? » -
11:35 - 11:36(Rires)
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11:36 - 11:41« Mais mon fils n'est pas un demeuré !
Il est un enfant comme tous les autres, -
11:41 - 11:45et ce qu'il veut c'est une auto
qui ressemble aux autos -
11:45 - 11:49qu'il voit tous les jours dans la rue,
et des autos adaptées à son âge, -
11:49 - 11:52par chance, dans la rue,
il n'en voit jamais. (Rires) -
11:52 - 11:55Donc, on va prendre
la Mustang rouge, madame. » -
11:55 - 11:58« Oui, » mais me dit-elle,
« mais vous savez ce joli modèle, -
11:58 - 12:01eh bien il va vous le casser
en petits morceaux. » -
12:02 - 12:05Et là, c'est toujours
important de remarquer -
12:05 - 12:08que la dame ne veut pas me faire peur,
-
12:08 - 12:12elle veut partager sa peur
avec moi. Ce n'est pas pareil. -
12:12 - 12:14D’ailleurs elle trouve la peur ultime.
-
12:14 - 12:16« Vous savez, » me dit-elle,
-
12:16 - 12:18« Non seulement il va
la casser en petits morceaux, -
12:18 - 12:20mais les petits morceaux,
il va les avaler. » -
12:20 - 12:22(Rires)
-
12:23 - 12:26Alors certes, c'était
aux dépens de la caissière, -
12:26 - 12:29mais j'ai beaucoup aimé que vous
riez et que nous rions ensemble. -
12:29 - 12:31Parce que le fait de rire
à cet endroit-là, -
12:31 - 12:35ça montre que vous êtes venus
avec moi de l'autre coté du miroir, -
12:35 - 12:37du miroir où nous faisons
confiance à l'enfant, -
12:37 - 12:42et où nous savons que deux ans plus tard,
la Mustang rouge n'a pas une égratignure, -
12:42 - 12:48et du coup, vous voyez, comment on
peut illustrer cette attitude ironique, -
12:48 - 12:50comment on peut illustrer aussi,
-
12:50 - 12:54la force que ça nous donne
d'être du coté du miroir -
12:54 - 12:57où nous faisons confiance à l'enfant,
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12:58 - 13:03et peut-être que, et c'est ma proposition,
-
13:04 - 13:08une fois venus de ce coté du miroir,
-
13:08 - 13:13vous aurez envie d'y rester et d'aller à
la rencontre de l'enfant qui est en vous -
13:13 - 13:15et de ses dispositions spontanées,
-
13:15 - 13:20et peut-être de vous libérer
de l'ironie envers l'enfant, -
13:20 - 13:23et c'était ça, mon invitation
pour ce soir, -
13:23 - 13:26et je vous souhaite
beaucoup d'enthousiasme. -
13:26 - 13:32(Applaudissements)
- Title:
- L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon
- Description:
-
Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.
André Stern, enfant de 43 ans ayant grandi en dehors de toute scolarisation, nous expose trois dispositions spontanées de l'enfant. Une invitation à partir à la rencontre du chérubin qui est en vous, afin de faire renaître l'enthousiasme, ce fabuleux engrais du cerveau.
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 13:45
eric vautier approved French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
eric vautier edited French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
eric vautier edited French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
eric vautier edited French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
Francoise Pratt accepted French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
Francoise Pratt edited French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
Francoise Pratt edited French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon | ||
Mohand Habchi edited French subtitles for L'enthousiasme, cet engrais qui fait fleurir l'enfance | André Stern | TEDxDijon |