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Comment dépasser nos préjugés ? Confrontez-les avec audace

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    Cet été, j'ai fait un long périple routier.
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    J'ai passé un excellent moment à écouter
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    le livre incroyable d'Isabel Wilkerson,
    « La chaleur d'autres soleils ».
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    Il parle des six millions de Noirs
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    qui ont fui le Sud entre 1915 et 1970,
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    à la recherche de répit
    face à toute cette brutalité
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    et de meilleures opportunités au Nord.
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    Le livre est plein d'histoires
    sur la résilience et le génie
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    des Afro-Américains.
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    C'était aussi très dur d'entendre
    toutes les histoires des horreurs,
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    et l'humilité,
    et toutes les humiliations.
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    C'était surtout difficile d'entendre
    parler des coups, des brûlures
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    et des lynchages des hommes noirs.
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    Je me suis dit :
    « Bon, c'est un peu trop lourd.
  • 0:55 - 0:59
    J'ai besoin d'une pause.
    Je vais allumer la radio. »
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    J'ai allumé la radio,
    et voici ce que j'ai entendu :
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    Ferguson, Missouri,
  • 1:04 - 1:06
    Michael Brown,
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    un Noir de 18 ans,
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    non armé, abattu par un policier
    blanc, gisait au sol, mort,
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    couvert de sang, pendant quatre heures,
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    tandis que sa grand-mère, des enfants
    et ses voisins regardaient avec horreur.
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    J'ai songé :
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    nous y revoilà.
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    Cette violence,
    cette brutalité envers les Noirs
  • 1:33 - 1:36
    est présente depuis des siècles.
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    C'est la même histoire.
    Seuls les noms diffèrent.
  • 1:40 - 1:44
    Ça aurait pu être Amadou Diallo.
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    Ça aurait pu être Sean Bell.
  • 1:47 - 1:50
    Ça aurait pu être Oscar Grant.
  • 1:50 - 1:53
    Ça aurait pu être Trayvon Martin.
  • 1:54 - 1:57
    Cette violence et cette brutalité
  • 1:57 - 2:00
    font partie
    de notre conscience collective.
  • 2:00 - 2:03
    Elles font partie
    de notre histoire collective.
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    Qu'allons-nous faire ?
  • 2:07 - 2:12
    Vous connaissez cette part de nous
    qui change toujours de trottoir,
  • 2:13 - 2:15
    qui ferme les portes à clé
  • 2:15 - 2:17
    et qui s'accroche aux porte-monnaies
  • 2:17 - 2:20
    lorsque nous voyons des jeunes Noirs ?
  • 2:20 - 2:22
    Cette part là.
  • 2:22 - 2:26
    Je sais que nous n'en sommes pas
    à abattre les gens dans la rue.
  • 2:26 - 2:30
    Mais les mêmes stéréotypes et préjugés
  • 2:30 - 2:33
    qui attisent ce genre
    d'incidents tragiques
  • 2:33 - 2:35
    sont en nous.
  • 2:35 - 2:39
    Nous avons été éduqués
    avec ce genre de préjugés.
  • 2:39 - 2:46
    Nous pouvons faire en sorte
    que ce genre d'incidents,
  • 2:46 - 2:49
    ces Fergusons, cessent
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    si nous nous regardons en face
    et si nous sommes disposés à changer.
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    J'ai un appel à l'action pour vous.
  • 2:57 - 3:01
    Je voudrais offrir aujourd'hui
    trois pistes de réflexion
  • 3:01 - 3:07
    comme moyens d'empêcher
    Ferguson de se reproduire ;
  • 3:07 - 3:09
    trois pistes qui vont nous aider
  • 3:09 - 3:12
    à corriger les images
    que nous avons des jeunes Noirs ;
  • 3:12 - 3:17
    trois pistes qui, je l'espère,
    non seulement les protégeront,
  • 3:17 - 3:21
    mais ouvriront les mentalités
    pour qu'ils puissent s'épanouir.
  • 3:21 - 3:23
    Pouvez-vous imaginer ça ?
  • 3:23 - 3:28
    Pouvez-vous imaginer notre pays
    accepter les jeunes Noirs,
  • 3:28 - 3:30
    les considérer comme faisant
    partie de notre avenir,
  • 3:30 - 3:33
    leur donner le genre d'ouverture,
  • 3:33 - 3:36
    le genre de bonté que nous donnons
    aux gens que nous aimons ?
  • 3:36 - 3:39
    À quel point nos vies
    en seraient améliorées ?
  • 3:39 - 3:41
    À quel point notre pays serait meilleur ?
  • 3:41 - 3:44
    Laissez-moi commencer
    avec la piste numéro un.
  • 3:44 - 3:47
    Il faut arrêter de vivre dans le déni.
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    Arrêtons d'essayer d'être des gens bien.
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    Nous avons besoin de gens vrais.
  • 3:54 - 3:55
    Mon travail touche à la diversité,
  • 3:55 - 3:58
    et les gens viennent me voir
    au début des ateliers :
  • 3:58 - 4:02
    « Mme Diversité, nous sommes
    si contents que vous soyez là » —
  • 4:02 - 4:04
    (Rires) —
  • 4:04 - 4:07
    « mais nous n'avons pas
    un zeste de préjugé en nous. »
  • 4:07 - 4:09
    Je leur réponds : « Vraiment ?
  • 4:09 - 4:13
    Je fais ce travail chaque jour,
    et je remarque tous mes préjugés. »
  • 4:13 - 4:17
    Il n'y a pas longtemps,
    j'étais dans un avion,
  • 4:17 - 4:21
    et j'ai entendu la voix
    d'une pilote sortir des haut-parleurs.
  • 4:21 - 4:23
    J'étais surexcitée, ravie.
  • 4:23 - 4:26
    « Oui, les filles, on gère.
  • 4:26 - 4:28
    Nous sommes maintenant
    dans la stratosphère. »
  • 4:28 - 4:31
    Tout allait bien, puis on a commencé
    à sentir des turbulences,
  • 4:31 - 4:33
    et je me suis dit :
  • 4:33 - 4:35
    « J'espère qu'elle sait conduire. »
  • 4:35 - 4:37
    (Rires)
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    Je sais. Bon.
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    Ce n'est pas comme si j'avais su
    que c'était un préjugé
  • 4:41 - 4:44
    avant le vol du retour,
    il y a toujours un homme qui conduit,
  • 4:44 - 4:45
    il y a souvent des turbulences,
  • 4:45 - 4:48
    et je n'ai jamais remis en question
    l'assurance d'un pilote homme.
  • 4:48 - 4:50
    Le pilote est doué.
  • 4:50 - 4:53
    Voici le problème.
  • 4:53 - 4:56
    Si vous me demandiez clairement,
  • 4:56 - 5:00
    je dirais : « Une femme pilote. Génial. »
  • 5:00 - 5:05
    Mais lorsque les choses deviennent
    un peu bizarres ou un peu risquées,
  • 5:05 - 5:09
    je me repose sur un préjugé
    dont je ne suis même pas consciente.
  • 5:09 - 5:11
    Les avions qui volent
    à toute vitesse dans le ciel.
  • 5:11 - 5:13
    Je veux un gars.
  • 5:13 - 5:16
    C'est mon choix par défaut.
  • 5:16 - 5:18
    Les hommes sont mon choix par défaut.
  • 5:18 - 5:21
    Quel est le vôtre ?
  • 5:21 - 5:23
    À qui faites-vous confiance ?
  • 5:23 - 5:25
    De qui avez-vous peur ?
  • 5:25 - 5:29
    Avec qui vous sentez-vous
    implicitement connecté ?
  • 5:29 - 5:32
    Qui fuyez-vous ?
  • 5:32 - 5:34
    Je vais vous dire
    ce que nous avons appris.
  • 5:34 - 5:40
    Le test d'association implicite,
    qui évalue les préjugés inconscients.
  • 5:40 - 5:41
    Vous pouvez le faire en ligne.
  • 5:41 - 5:44
    Cinq millions
    de personnes l'ont fait.
  • 5:44 - 5:47
    Il s'avère que notre choix
    par défaut est blanc.
  • 5:47 - 5:50
    Nous aimons les Blancs.
  • 5:50 - 5:52
    Nous préférons le blanc.
    Qu'est-ce que je veux dire par là ?
  • 5:52 - 5:58
    Lorsque l'on nous montre des images
    d'hommes noirs et d'hommes blancs,
  • 5:58 - 6:02
    nous pouvons associer plus rapidement
  • 6:02 - 6:06
    cette image avec un mot positif,
    ce Blanc avec un mot positif,
  • 6:06 - 6:08
    que lorsque nous essayons d'associer
  • 6:08 - 6:12
    du positif avec un visage noir,
    et vice versa.
  • 6:12 - 6:14
    Lorsque nous voyons un visage noir,
  • 6:14 - 6:20
    il nous est plus facile
    d'associer le noir avec du négatif,
  • 6:20 - 6:22
    que le blanc avec du négatif.
  • 6:22 - 6:27
    70% des Blancs qui font ce test
    préfèrent le blanc.
  • 6:29 - 6:34
    50% des Noirs qui font ce test
    préfèrent le blanc.
  • 6:34 - 6:38
    Nous nous sommes tous fait contaminer.
  • 6:40 - 6:46
    Que faire avec l'idée que notre cerveau
    fait des associations automatiques ?
  • 6:46 - 6:51
    Vous êtes sûrement
    en train de pensez :
  • 6:51 - 6:53
    « Vous savez quoi,
  • 6:53 - 6:57
    je vais miser sur mon daltonisme. »
  • 6:57 - 6:59
    Oui, je vais insister là-dessus.
  • 6:59 - 7:01
    Je vais vous suggérer : non.
  • 7:01 - 7:04
    Nous avons fait tous les efforts
    possibles pour changer les choses
  • 7:04 - 7:06
    en tentant d'effacer
    toute idée de couleur.
  • 7:06 - 7:08
    Ne voir aucune couleur
    n'a jamais été le problème.
  • 7:08 - 7:11
    C'est ce que nous faisons
    lorsque nous voyons la couleur.
  • 7:11 - 7:14
    C'est un idéal erroné.
  • 7:14 - 7:17
    Alors que nous sommes occupés
    à prétendre ne rien voir,
  • 7:17 - 7:21
    nous ne réalisons pas les façons
    dont la différence ethnique
  • 7:21 - 7:26
    modifie les offres d'opportunités,
    empêche certains de s'épanouir,
  • 7:26 - 7:31
    et parfois leur cause une mort prématurée.
  • 7:31 - 7:37
    Ce que les scientifiques nous disent,
    c'est que c'est hors de question.
  • 7:37 - 7:39
    Ne pensez même pas au daltonisme.
  • 7:39 - 7:42
    Voici leur suggestion :
  • 7:42 - 7:46
    regardez bien les gens
    qui sont noirs et formidables.
  • 7:46 - 7:48
    (Rires)
  • 7:48 - 7:53
    Regardez bien leur visage
    et mémorisez-le.
  • 7:53 - 7:58
    Regarder des gens formidables
    qui s'avèrent être noirs
  • 7:58 - 8:01
    aide à dissocier
  • 8:01 - 8:06
    cette association générée
    automatiquement dans notre cerveau.
  • 8:06 - 8:12
    Pourquoi croyez-vous que je vous montre
    tous ces beaux hommes noirs ?
  • 8:12 - 8:15
    Il y en avait tellement
    que j'ai dû en éliminer.
  • 8:15 - 8:16
    Voici l'idée :
  • 8:16 - 8:22
    j'essaie de réinitialiser vos associations
    automatiques à propos des Noirs.
  • 8:22 - 8:25
    J'essaie de vous rappeler
  • 8:25 - 8:30
    que les jeunes Noirs deviennent
    d'incroyables êtres humains,
  • 8:30 - 8:35
    des gens qui ont changé nos vies
    et les ont transformées.
  • 8:35 - 8:38
    Voici l'idée.
  • 8:38 - 8:40
    L'autre possibilité scientifique,
  • 8:40 - 8:44
    et elle ne change que de façon temporaire
    nos hypothèses involontaires,
  • 8:44 - 8:46
    mais une chose est sûre,
  • 8:46 - 8:51
    si vous prenez un Blanc
    dans votre entourage qui est odieux
  • 8:51 - 8:54
    et le mettez à côté
    d'une personne de couleur,
  • 8:54 - 8:56
    un Noir, qui est une personne fabuleuse,
  • 8:56 - 9:00
    cela peut en effet permettre
    de dissocier nos associations.
  • 9:00 - 9:05
    Pensez à Jeffrey Dahmer et à Colin Powell.
  • 9:05 - 9:07
    Regardez-les bien, d'accord ? (Rires)
  • 9:07 - 9:09
    Voici ce que vous pouvez faire.
  • 9:09 - 9:10
    Questionnez vos préjugés,
  • 9:10 - 9:14
    mais sortez de ce déni
    et allez chercher l'information
  • 9:14 - 9:19
    qui prouve que vos vieux
    stéréotypes sont erronés.
  • 9:19 - 9:21
    C'était la piste numéro un.
    Numéro deux :
  • 9:21 - 9:25
    allez à la rencontre des jeunes Noirs
    au lieu de vous éloignez d'eux.
  • 9:25 - 9:28
    Ce n'est pas insurmontable,
  • 9:28 - 9:32
    mais c'est quelque chose
  • 9:32 - 9:35
    qui requiert de la lucidité
    et une intention.
  • 9:35 - 9:39
    J'étais dans un quartier de Wall Street
    il y a quelques années
  • 9:39 - 9:42
    avec une de mes collègues,
    qui est vraiment formidable.
  • 9:42 - 9:45
    Elle travaille avec moi sur la diversité
    et c'est une Coréenne.
  • 9:45 - 9:49
    Tard un soir, nous étions dans la rue,
    et on était perdues.
  • 9:49 - 9:54
    J'ai vu une personne et je me suis dit :
    « Chouette, un Noir. »
  • 9:54 - 9:57
    Je me suis dirigée
    vers lui sans réfléchir.
  • 9:57 - 10:00
    Ma collègue s'est dit :
    « C'est intéressant. »
  • 10:00 - 10:03
    La personne sur le trottoir opposé,
    c'était un Noir.
  • 10:03 - 10:07
    Les Noirs savent
    généralement où ils vont.
  • 10:07 - 10:11
    Je ne sais pas vraiment pourquoi
    je pense de la sorte, mais c'est comme ça.
  • 10:11 - 10:16
    Elle m'a dit : « Toi, tu disais :
    "Chic, un Noir" ?
  • 10:16 - 10:19
    Et moi, je disais : "Ooh, un Noir." »
  • 10:19 - 10:20
    Direction opposée.
  • 10:20 - 10:22
    Le même besoin, le même homme,
    les mêmes vêtements,
  • 10:22 - 10:26
    le même moment, la même rue,
    une réaction différente.
  • 10:26 - 10:29
    Elle a dit : « C'est terrible.
    Je travaille dans la diversité.
  • 10:29 - 10:31
    J'ai fait le coup du Noir
    et je suis une femme de couleur. »
  • 10:31 - 10:35
    Je lui ai dit : « Tu sais quoi ?
    S'il te plaît, détends-toi. »
  • 10:35 - 10:39
    Vous devez réaliser
    que les Noirs et moi, on remonte à loin.
  • 10:39 - 10:42
    (Rires)
  • 10:42 - 10:45
    Mon père est noir.
    Vous voyez ce que je veux dire ?
  • 10:45 - 10:49
    Mon fils est noir et fait 1,95m de haut.
    J'ai été mariée à un Noir.
  • 10:49 - 10:51
    Mon truc avec les Noirs
    est si varié et si profond
  • 10:51 - 10:56
    que je peux à peu près jauger
    et déterminer qui est cet homme,
  • 10:56 - 10:58
    et c'était mon genre de Noir.
  • 10:58 - 11:02
    Il a dit : « Oui, mesdames, je sais
    où vous allez. Je vous emmène. »
  • 11:02 - 11:05
    Les préjugés sont les histoires
    que l'on s'invente sur les gens
  • 11:05 - 11:08
    avant de savoir qui ils sont vraiment.
  • 11:08 - 11:11
    Mais comment pouvons-nous
    savoir qui ils sont
  • 11:11 - 11:14
    lorsque l'on nous a toujours dit
    de les éviter et d'en avoir peur ?
  • 11:14 - 11:19
    Je vous encourage
    à accueillir votre gêne.
  • 11:19 - 11:23
    Je ne vous demande pas
    de prendre des risques stupides.
  • 11:23 - 11:27
    Faites simplement un inventaire,
  • 11:27 - 11:31
    développez vos cercles
    sociaux et professionnels.
  • 11:31 - 11:33
    Qui fait partie de votre cercle ?
  • 11:33 - 11:35
    Qui manque-t-il ?
  • 11:36 - 11:40
    Combien de relations authentiques
  • 11:40 - 11:46
    comptez-vous avec des jeunes Noirs,
    hommes et femmes ?
  • 11:46 - 11:50
    Ou n'importe qui de tout à fait
    différent de vous,
  • 11:50 - 11:53
    et de votre style, pour ainsi dire.
  • 11:53 - 11:56
    Parce que, vous savez quoi ?
    Regardez autour de vous.
  • 11:56 - 11:58
    Dans votre travail, dans votre classe,
  • 11:58 - 12:02
    dans votre lieu de culte, quelque part,
    il doit bien y avoir des jeunes Noirs.
  • 12:02 - 12:03
    Vous dites salut gentiment.
  • 12:03 - 12:10
    Rapprochez-vous, approfondissez
    et construisez le genre de relations
  • 12:10 - 12:15
    qui vous font voir la personne
    dans sa globalité,
  • 12:15 - 12:19
    et qui détruisent vos stéréotypes.
  • 12:19 - 12:21
    Certains d'entre vous en sont là.
  • 12:21 - 12:23
    J'ai quelques amis blancs qui disent :
  • 12:23 - 12:25
    « Tu ne sais pas
    combien je suis maladroit.
  • 12:25 - 12:28
    Ça ne va pas marcher pour moi.
  • 12:28 - 12:30
    Je suis sûr que ça va rater. »
  • 12:30 - 12:34
    Peut-être, mais ça n'a rien à voir
    avec la perfection.
  • 12:34 - 12:37
    Ça a voir avec la connexion.
  • 12:37 - 12:41
    Et on ne peut pas être à l'aise
    avant d'être mal à l'aise.
  • 12:41 - 12:43
    Il faut le faire, tout simplement.
  • 12:43 - 12:45
    Quant aux jeunes Noirs,
    ce que je vous dis,
  • 12:45 - 12:50
    c'est que si on vient à votre rencontre,
    sincèrement, acceptez l'invitation.
  • 12:50 - 12:53
    Tout le monde n'est pas là
    pour avoir votre peau.
  • 12:53 - 12:57
    Allez chercher ces gens
    qui peuvent voir votre humanité.
  • 12:57 - 13:00
    C'est l'empathie et la compassion
  • 13:00 - 13:05
    générée par les relations
    avec des gens différents de vous.
  • 13:05 - 13:08
    Quelque chose de puissant
    et de magnifique apparaît.
  • 13:08 - 13:10
    Vous commencez à réaliser
    qu'ils sont vous,
  • 13:10 - 13:16
    qu'ils sont une part de vous,
    qu'ils sont dans votre famille.
  • 13:17 - 13:19
    Alors nous cessons d'être spectateurs,
  • 13:19 - 13:23
    et nous devenons des acteurs,
    des défenseurs,
  • 13:23 - 13:26
    et des alliés.
  • 13:26 - 13:29
    Éloignez-vous de votre zone de confort
  • 13:29 - 13:31
    pour quelque chose
    de plus grand, de plus lumineux.
  • 13:31 - 13:36
    C'est comme ça que nous allons
    empêcher un autre Ferguson.
  • 13:36 - 13:38
    C'est comme ça
    que nous créons une communauté,
  • 13:38 - 13:42
    où tout le monde, en particulier
    les jeunes Noirs, peuvent s'épanouir.
  • 13:42 - 13:45
    Cette dernière réflexion
    est plus dure à entendre,
  • 13:45 - 13:47
    et je le sais, mais je vais
    quand même vous la présenter.
  • 13:47 - 13:50
    Lorsque nous voyons quelque chose,
  • 13:50 - 13:53
    nous devons trouver le courage
    de dire quelque chose,
  • 13:53 - 13:56
    même à ceux que l'on aime.
  • 13:56 - 14:00
    Nous sommes en vacances et c'est le moment
  • 14:00 - 14:04
    où nous sommes réunis à table
    et où nous passons un bon moment.
  • 14:04 - 14:06
    La plupart d'entre nous est en vacances
  • 14:06 - 14:10
    et nous devons écouter les conversations.
  • 14:11 - 14:13
    Vous commencez à dire des choses comme :
  • 14:15 - 14:17
    « Grand-mère est un cul-bénit. »
  • 14:17 - 14:19
    (Rires)
  • 14:19 - 14:22
    « Oncle Joe est raciste. »
  • 14:22 - 14:27
    Mais nous aimons grand-mère et oncle Joe.
    Nous les aimons.
  • 14:27 - 14:32
    Nous savons que ce sont des gens bien,
    mais ce qu'ils disent est mauvais.
  • 14:33 - 14:39
    Nous devons dire quelque chose,
    parce savez-vous qui d'autre est à table ?
  • 14:40 - 14:43
    Les enfants sont à table.
  • 14:43 - 14:47
    Et on se demande pourquoi
    ces préjugés ne meurent pas,
  • 14:47 - 14:49
    et se transmettent
    de génération en génération.
  • 14:49 - 14:51
    C'est parce que l'on ne dit rien.
  • 14:52 - 14:58
    Nous devons dire : « Grand-mère,
    on n'appelle plus les gens comme ça. »
  • 14:58 - 15:04
    « Oncle Joe,
    ce n'est pas vrai qu'il a mérité ça.
  • 15:04 - 15:06
    Personne ne mérite ça. »
  • 15:06 - 15:10
    Nous devons être prêts
  • 15:10 - 15:15
    à ne pas protéger nos enfants
    de la laideur du racisme
  • 15:15 - 15:18
    lorsque les parents de couleur
    n'ont pas ce luxe,
  • 15:18 - 15:23
    en particulier ceux qui ont
    des jeunes garçons.
  • 15:23 - 15:26
    Nous devons prendre
    nos chers enfants, notre futur,
  • 15:26 - 15:31
    leur dire qu'ils ont un pays formidable,
  • 15:31 - 15:34
    avec des idéaux incroyables,
  • 15:34 - 15:37
    que nous avons travaillé dur,
    que nous avons fait des progrès,
  • 15:37 - 15:40
    mais ce n'est pas terminé.
  • 15:40 - 15:44
    Nous avons toujours
    en nous ces vieilles histoires
  • 15:44 - 15:47
    de supériorité et en conséquence,
  • 15:47 - 15:50
    elles s'installent plus
    profondément dans nos institutions,
  • 15:50 - 15:52
    dans notre société et nos générations.
  • 15:52 - 15:58
    Elles apportent désespoir, disparités,
  • 15:58 - 16:03
    et une dévalorisation
    accablante des jeunes Noirs.
  • 16:03 - 16:06
    Il faut leur dire
    que nous luttons toujours
  • 16:06 - 16:08
    à voir à la fois la couleur,
  • 16:08 - 16:12
    et la vraie nature des jeunes Noirs.
  • 16:12 - 16:16
    Il faut leur dire que vous attendez d'eux
  • 16:16 - 16:20
    qu'ils fassent partie des agents
    du changement dans cette société
  • 16:20 - 16:23
    qui s’élèvera contre l'injustice
  • 16:23 - 16:27
    et qui est prête, avant toute chose,
  • 16:27 - 16:29
    à construire une société
  • 16:29 - 16:36
    où les jeunes Noirs
    sont vus dans leur globalité.
  • 16:37 - 16:42
    Il y a tant de d'hommes
    formidables et qui sont noirs,
  • 16:42 - 16:48
    de ceux qui sont les hommes d'états
    les plus formidables
  • 16:48 - 16:50
    qui aient jamais existé,
  • 16:50 - 16:53
    des soldats courageux,
  • 16:53 - 16:57
    des travailleurs formidables
    et dédiés à leur tâche.
  • 16:57 - 17:02
    Ce sont des gens
    qui sont des pasteurs influents.
  • 17:02 - 17:07
    Ce sont des scientifiques,
    des artistes et des écrivains incroyables.
  • 17:07 - 17:12
    Ce sont des humoristes audacieux.
  • 17:12 - 17:17
    Ce sont des grand-pères dévoués,
  • 17:17 - 17:19
    des fils aimants.
  • 17:19 - 17:24
    Ce sont des pères solides,
  • 17:24 - 17:29
    et ce sont des jeunes hommes
    avec des rêves.
  • 17:29 - 17:30
    Merci.
  • 17:30 - 17:34
    (Applaudissements)
Title:
Comment dépasser nos préjugés ? Confrontez-les avec audace
Speaker:
Vernā Myers
Description:

Nos préjugés peuvent être dangereux, voire mortels — comme nous l'avons constaté avec les affaires Michael Brown à Ferguson, Missouri, et Eric Garner à Staten Island, New York. Vernā Myers se bat pour la diversité et a observé de plus près certains des comportements subconscients dont nous faisons preuve envers les minorités. Elle nous demande à tous de reconnaître nos préjugés. Puis de se confronter, et non de s'éloigner des groupes qui nous mettent mal à l'aise. Dans cette conversation importante, avec humour et passion, elle nous montre comment.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
17:49

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