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Rachel Botsman: À propos de la consommation collaborative

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    Aujourd'hui je vais vous parler
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    de la montée de la
    consommation collaborative.
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    Je vais expliquer ce que c'est
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    et tenter de vous convaincre
    -- en 15 minutes --
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    que ce n'est pas une idée fragile,
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    ou une tendance à court-terme,
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    mais une force économique
    et culturelle puissante,
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    qui ne réinvente pas seulement
    ce que l'on consomme,
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    mais la manière dont on consomme.
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    Je vais commencer par un exemple
    d'une simplicité trompeuse.
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    Levez la main -- combien d'entre vous
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    ont des livres, des CDs,
    des DVDs ou des vidéos
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    qui trainent chez vous
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    et que vous n'utiliserez
    probablement plus,
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    mais que vous n'arrivez pas à jeter ?
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    Je ne vois pas toutes les mains,
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    mais on dirait que ça
    concerne tout le monde.
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    Sur nos étagères à la maison,
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    on a un coffret DVD de la
    série "24 Heures Chrono" --
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    saison 6 pour être exacte.
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    Je crois qu'on nous l'a offert
    pour Noël il y a trois ans.
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    Mon mari, Chris, et moi-même
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    adorons cette série.
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    Mais avouons-le, quand on l'a vu
    une fois -- ou peut-être deux --
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    on n'a pas envie de la regarder à nouveau,
  • 1:00 - 1:03
    car on sait déjà comment Jack
    Bauer va vaincre les terroristes.
  • 1:03 - 1:05
    Donc il est là sur notre étagère
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    obsolète pour nous,
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    mais d'un intérêt direct
    pour quelqu'un d'autre.
  • 1:10 - 1:13
    Mais avant de continuer,
    j'ai un aveu à faire.
  • 1:13 - 1:15
    J'ai habité à New York pendant 10 ans,
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    et je suis une grande fan
    de "Sex and the City".
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    J'adorerais revoir le premier film
  • 1:20 - 1:23
    pour me préparer au deuxième
    qui sort la semaine prochaine.
  • 1:23 - 1:25
    Ne serait-il pas facile d'échanger
  • 1:25 - 1:28
    l'exemplaire dont nous ne voulons
    plus de "24 Heures Chrono"
  • 1:28 - 1:30
    contre un exemplaire
    de "Sex and the City"?
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    Vous avez peut-être remarqué
  • 1:32 - 1:34
    l'émergence d'un nouveau
    secteur appelé "troc"
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    Pour faire simple, on
    peut comparer le troc
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    à un service de rencontre en ligne
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    pour tous les médias dont
    vous ne voulez plus.
  • 1:41 - 1:43
    Le troc utilise internet
  • 1:43 - 1:45
    et y crée un marché infini pour
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    mettre en adéquation
    ce qu'a une personne A
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    avec ce que veut une personne C,
  • 1:49 - 1:51
    peu importe ce que c'est.
  • 1:51 - 1:54
    L'autre jour, je suis allée
    sur un de ces sites-là,
  • 1:54 - 1:57
    qui s'appelle à juste titre
    "Swaptree" (L'Arbre au Troc).
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    Et il y avait plus de 59 300 objets
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    que je pouvais échanger instantanément
  • 2:02 - 2:05
    contre mon exemplaire
    de "24 Heures Chrono".
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    C'est alors que,
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    à Reseda, Californie, est apparu rondoron
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    qui voulait échanger son exemplaire
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    "comme neuf" de "Sex and the City"
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    contre mon exemplaire
    de "24 Heures Chrono".
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    En d'autres termes, ce qui se passe ici
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    c'est que Swaptree résout
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    le problème de surcharge de
    mon entreprise de transport,
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    ce que les économistes appellent
    "la coïncidence des besoins"
  • 2:25 - 2:28
    en à peu près 60 secondes.
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    Encore plus étonnant, il permet
    d'imprimer un reçu sur le champ
  • 2:31 - 2:33
    parce qu'il connait le poids de l'objet.
  • 2:33 - 2:35
    Il y a des couches de
    merveille technlogique
  • 2:35 - 2:38
    derrière des sites comme Swaptree,
  • 2:38 - 2:40
    mais ça ne m'intéresse pas,
  • 2:40 - 2:43
    et le troc en lui-même non plus.
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    Ce qui me passionne, et
    ce à quoi j'ai consécré
  • 2:45 - 2:47
    mes dernières années de recherche,
  • 2:47 - 2:50
    ce sont les comportements collaboratifs
    et les mécanismes de confiance
  • 2:50 - 2:53
    inhérents à ces systèmes.
  • 2:53 - 2:55
    Quand vous y réfléchissez,
  • 2:55 - 2:58
    ç'aurait paru complètement fou,
    même il y a quelques années,
  • 2:58 - 3:01
    de pouvoir échanger mes trucs
    avec un un parfait inconnu
  • 3:01 - 3:03
    dont je ne connaissais pas le vrai nom
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    et sans échange d'argent de main à main
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    Pourtant, 99% des
    transactions sur Swaptree
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    se déroulent sans problème.
  • 3:10 - 3:12
    Et le 1% qui reçoit une note négative,
  • 3:12 - 3:14
    c'est pour des raisons mineures,
  • 3:14 - 3:17
    comme l'objet qui est arrivé en retard.
  • 3:17 - 3:20
    Alors qu'est-ce qui se passe ?
  • 3:20 - 3:22
    Une dynamique extrêmement puissante
  • 3:22 - 3:25
    aux implications commerciales
    et culturelles énormes
  • 3:25 - 3:27
    est en action.
  • 3:27 - 3:29
    À savoir, cette technologie
  • 3:29 - 3:31
    permet
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    de faire confiance à des inconnus.
  • 3:33 - 3:35
    On vit désormais dans un grand village
  • 3:35 - 3:37
    où on peut imiter les liens
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    qui s'établissaient en
    face à face auparavant,
  • 3:40 - 3:42
    mais à une échelle et d'une manière
  • 3:42 - 3:44
    qui n'avaient jamais été
    possibles auparavant.
  • 3:44 - 3:46
    Donc ce qui se passe vraiment
  • 3:46 - 3:48
    c'est que les réseaux sociaux
    et la technologie en temps réel
  • 3:48 - 3:50
    nous ramènent en arrière.
  • 3:50 - 3:52
    On fait du troc, du commerce,
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    des échanges, des partages,
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    mais ils sont réinventés sous des formes
  • 3:56 - 3:58
    dynamiques et attractives.
  • 3:58 - 4:00
    Ce que je trouve fascinant
  • 4:00 - 4:03
    c'est qu'on a connecté
    notre monde pour partager,
  • 4:03 - 4:05
    que ce soit dans notre
    quartier, notre école,
  • 4:05 - 4:08
    notre bureau, ou notre réseau Facebook.
  • 4:08 - 4:10
    Et cela crée une économie
  • 4:10 - 4:12
    de "ce qui est à toi est à moi".
  • 4:12 - 4:14
    Du puissant eBay,
  • 4:14 - 4:16
    le grand-père des marchés d'échange,
  • 4:16 - 4:19
    aux sociétés d'autopartage comme GoGet,
  • 4:19 - 4:22
    où vous payez une mensualité pour
    louer des voitures à l'heure,
  • 4:22 - 4:25
    en passant par les plate-formes
    de prêts sociaux comme Zopa,
  • 4:25 - 4:27
    où n'importe qui dans le public ici
  • 4:27 - 4:29
    qui a € 100 à prêter,
  • 4:29 - 4:32
    pourra trouver un emprunteur
    n'importe où dans le monde,
  • 4:32 - 4:35
    là encore on partage et on collabore
  • 4:35 - 4:37
    d'une manière qui je pense
  • 4:37 - 4:40
    est plus "hip" que hippie.
  • 4:40 - 4:43
    J'appelle ça la lame de fond de
    la consommation collaborative.
  • 4:43 - 4:45
    Alors avant de creuser
    les différents systèmes
  • 4:45 - 4:47
    de consommation collaborative,
  • 4:47 - 4:49
    j'aimerais essayer de
    répondre à la question
  • 4:49 - 4:52
    que l'on pose à juste
    titre à tous les auteurs,
  • 4:52 - 4:55
    qui est "d'où vous est
    venue cette idée ?".
  • 4:55 - 4:57
    J'aimerais bien dire que
    je me suis levée un matin
  • 4:57 - 5:00
    et me suis dit : "Je vais écrire sur
    la consommation collaborative."
  • 5:00 - 5:02
    Mais c'était en fait un tissu complexe
  • 5:02 - 5:05
    d'idées en apparence sans
    rapport entre elles.
  • 5:05 - 5:07
    Dans la minute qui va suivre,
  • 5:07 - 5:10
    vous allez voir un genre de
    feu d'artifice conceptuel
  • 5:10 - 5:13
    de tous les points qui me
    sont passés par la tête.
  • 5:13 - 5:15
    La première chose que j'ai remarquée :
  • 5:15 - 5:17
    combien de grands concepts apparaissent --
  • 5:17 - 5:20
    de la sagesse des masses aux
    foules intelligentes --
  • 5:20 - 5:22
    et combien il est facile de former
  • 5:22 - 5:24
    des groupes dans un certain but.
  • 5:24 - 5:26
    Et on trouve des exemples liés
  • 5:26 - 5:28
    à cette engouement de foule
    dans le monde entier --
  • 5:28 - 5:30
    de l'élection d'un président
  • 5:30 - 5:33
    au fameux Wikipedia, et tout
    le reste entre les deux --
  • 5:33 - 5:35
    de ce que le pouvoir des
    nombres pourrait réaliser.
  • 5:35 - 5:38
    Vous savez, quand vous
    apprenez un mot nouveau,
  • 5:38 - 5:41
    et qu'ensuite vous voyez ce mot partout ?
  • 5:41 - 5:43
    C'est ce qui m'est arrivé
  • 5:43 - 5:45
    lorsque j'ai remarqué que l'on passe
  • 5:45 - 5:47
    du statut de consommateurs passifs
  • 5:47 - 5:49
    à celui de créateurs,
  • 5:49 - 5:52
    à celui de collaborateur
    hautement habilité.
  • 5:52 - 5:54
    Ce qui se passe, c'est
  • 5:54 - 5:56
    qu'internet supprime l'intermédiaire,
  • 5:56 - 5:59
    de manière que n'importe
    qui, du designer de T-shirts
  • 5:59 - 6:00
    à la tricotteuse
  • 6:00 - 6:02
    puisse gagner sa vie en
    vendant de pair à pair.
  • 6:02 - 6:04
    Et la force omniprésente
  • 6:04 - 6:06
    de cette révolution du pair à pair
  • 6:06 - 6:09
    signifie que le partage se déroule
    à une vitesse phénoménale.
  • 6:09 - 6:11
    Je veux dire, c'est stupéfiant de penser
  • 6:11 - 6:14
    qu'à chaque minute de ce discours,
  • 6:14 - 6:16
    25 heures
  • 6:16 - 6:19
    de vidéo sont chargées sur YouTube.
  • 6:19 - 6:22
    Alors, ce que je trouve
    fascinant dans ces exemples
  • 6:22 - 6:24
    c'est comment ils font appel à
  • 6:24 - 6:26
    nos instincts de primates.
  • 6:26 - 6:28
    Je veux dire, on est des singes,
  • 6:28 - 6:30
    on naît et on est élevés
    pour partager et coopérer.
  • 6:30 - 6:33
    Et on le fait depuis
    des milliers d'années,
  • 6:33 - 6:35
    que ce soit quant on chassait en bandes,
  • 6:35 - 6:38
    quand on faisait de l'élevage
    dans les coopératives,
  • 6:38 - 6:41
    avant que ce grand système appelé
    hyper-consommation n'arrive
  • 6:41 - 6:43
    et que nous construisions des clôtures
  • 6:43 - 6:45
    et créions nos propres petits fiefs.
  • 6:45 - 6:47
    Mais les choses changent,
  • 6:47 - 6:49
    et l'une des raisons pour ça, ce sont
  • 6:49 - 6:52
    les natifs de l'ère numérique,
    ou encore Génération Y.
  • 6:52 - 6:54
    Ils grandissent tout en partageant --
  • 6:54 - 6:56
    des fichiers, des jeux vidéos,
    des connaissances ;
  • 6:56 - 6:58
    c'est comme une seconde nature pour eux.
  • 6:58 - 7:01
    Donc nous, les millénaires --
    je ne suis qu'une millénaire --
  • 7:01 - 7:04
    on est comme des fantassins,
  • 7:04 - 7:06
    passant d'une culture du
    "je", à celle du "nous".
  • 7:06 - 7:08
    Si ça se produit aussi rapidement,
  • 7:08 - 7:10
    c'est à cause de la collaboration mobile.
  • 7:10 - 7:13
    On vit dans une ère connectée
  • 7:13 - 7:16
    où l'on peut localiser n'importe
    qui, n'importe quand, en temps réel,
  • 7:16 - 7:19
    avec un petit dispositif dans la main.
  • 7:19 - 7:21
    Tout cela m'est passé par la tête
  • 7:21 - 7:23
    vers la fin de l'année 2008,
  • 7:23 - 7:26
    lorsque s'est produit, bien
    sûr, le grand krach financier.
  • 7:26 - 7:29
    Thomas Friedman est l'un de mes
    journalistes préférés au New York Times
  • 7:29 - 7:31
    et il a fait un commentaire poignant
  • 7:31 - 7:34
    comme quoi en 2008 nous
    sommes allé droit dans le mur
  • 7:34 - 7:37
    quand Mère Nature et le marché
  • 7:37 - 7:39
    ont dit tous les deux, "Terminé."
  • 7:39 - 7:41
    Maintenant on sait de façon rationnelle
  • 7:41 - 7:44
    qu'une économie basée sur
    l'hyper-consommation
  • 7:44 - 7:47
    est une chaîne de Ponzi ;
    c'est un château de cartes.
  • 7:47 - 7:50
    Pourtant, il nous est difficile de
    savoir quoi faire individuellement.
  • 7:50 - 7:53
    Tout ça, ça fait beaucoup de
    lignes sur Twitter, non ?
  • 7:53 - 7:55
    Ça faisait beaucoup de bruit
    et de complication dans ma tête,
  • 7:55 - 7:57
    jusqu'à ce que je réalise
    ce que ça se passait
  • 7:57 - 7:59
    grâce à 4 facteurs-clé.
  • 7:59 - 8:02
    1 - une conviction renouvelée
    de l'importance de la communauté,
  • 8:02 - 8:05
    et une redéfinition même
    de ce que signifient "ami" et "voisin".
  • 8:05 - 8:10
    Un torrent de réseaux sociaux pair à pair
    et des technologies en temps réel,
  • 8:10 - 8:13
    qui changent fondamentalement
    notre manière d'être.
  • 8:13 - 8:16
    3 - des préoccupations environnementales
    urgentes sans réponses.
  • 8:16 - 8:18
    Et 4 - une récession mondiale
  • 8:18 - 8:20
    qui a fondamentalement bouleversé
  • 8:20 - 8:22
    les comportements de consommation.
  • 8:22 - 8:24
    Ces quatre facteurs
  • 8:24 - 8:26
    fusionnent ensemble
  • 8:26 - 8:28
    et créent le grand tournant --
  • 8:28 - 8:30
    s'éloignant du 20ème siècle,
  • 8:30 - 8:32
    défini par l'hyper-consommation,
  • 8:32 - 8:34
    et vers le 21ème siècle,
  • 8:34 - 8:37
    défini par la consommation collaborative.
  • 8:37 - 8:40
    Je crois dans l'ensemble que nous
    sommes à un point d'inflexion
  • 8:40 - 8:42
    où les comportements de partage --
  • 8:42 - 8:44
    via des sites comme Flickr ou Twitter
  • 8:44 - 8:46
    qui deviennent une seconde
    nature en ligne --
  • 8:46 - 8:49
    s'appliquent à des domaines hors
    ligne de notre vie quotidienne.
  • 8:49 - 8:52
    Du trajet matinal à la
    manière de concevoir la mode
  • 8:52 - 8:54
    à la manière dont nous cultivons,
  • 8:54 - 8:57
    nous consommons et collaborons
    une fois de plus.
  • 8:59 - 9:02
    Donc mon co-auteur, Roo Rogers et moi-même
  • 9:02 - 9:04
    avons rassemblé des milliers d'exemples
  • 9:04 - 9:06
    de consommation collaborative
    du monde entier.
  • 9:06 - 9:08
    Et bien qu'ils soient très variés
  • 9:08 - 9:10
    par leurs dimension, maturité et objectif,
  • 9:10 - 9:12
    quand nous nous sommes plongés dedans,
  • 9:12 - 9:15
    nous avons réalisé qu'on pouvait
    les organiser en trois systèmes clairs.
  • 9:15 - 9:18
    Le premier est constitué
    de marchés de redistribution
  • 9:18 - 9:21
    Les marchés de redistribution
    -- exactement comme Swaptree --
  • 9:21 - 9:23
    c'est quand on prend un objet d'occasion,
    de seconde main
  • 9:23 - 9:25
    et qu'on l'enlève de là
    où il n'est pas désirable
  • 9:25 - 9:28
    pour le mettre là, ou chez qui il l'est.
  • 9:28 - 9:30
    Ils sont de plus en plus
    considérés comme le 5ème "R" --
  • 9:30 - 9:32
    réduire, réutiliser, recycler, réparer
  • 9:32 - 9:34
    et redistribuer --
  • 9:34 - 9:36
    parce qu'ils étendent le
    cycle de vie d'un produit
  • 9:36 - 9:38
    et par conséquent réduisent les déchets.
  • 9:38 - 9:41
    Le deuxième est le style
    de vie collaboratif.
  • 9:41 - 9:43
    C'est le partage des
    ressources et des choses
  • 9:43 - 9:46
    telles que l'argent, les
    compétences et le temps.
  • 9:46 - 9:48
    Je parie que dans deux ou trois ans,
  • 9:48 - 9:50
    les expressions comme "co-travailler",
  • 9:50 - 9:53
    "couchsurfing" et "banques de temps"
  • 9:53 - 9:56
    feront partie de la langue
    usuelle quotidienne.
  • 9:56 - 9:59
    L'un de mes exemples préférés
    de modes de vie collaboratifs
  • 9:59 - 10:01
    s'appelle le "Landshare"
    [partage de terre].
  • 10:01 - 10:03
    Il s'agit d'un projet au Royaume-Uni
  • 10:03 - 10:05
    qui associe M. Jones,
  • 10:05 - 10:08
    qui a de l'espace inutilisé
    dans son jardin,
  • 10:08 - 10:11
    avec Mme Smith, un producteur potentiel.
  • 10:11 - 10:13
    Conjointement, ils cultivent
    leur propre nourriture.
  • 10:13 - 10:16
    C'est une de ces idées qui sont
    tellement simple, et pourtant géniale,
  • 10:16 - 10:19
    qu'on se demande pourquoi on
    ne l'a jamais fait avant.
  • 10:19 - 10:21
    Et le troisième système
  • 10:21 - 10:23
    c'est celui des services de produit.
  • 10:23 - 10:26
    C'est lorsque vous payez pour
    les bénéfices du produit --
  • 10:26 - 10:27
    ce qu'il vous apporte --
  • 10:27 - 10:29
    sans avoir à posséder
    le produit en lui-même.
  • 10:29 - 10:32
    Cette idée est particulièrement puissante
  • 10:32 - 10:34
    pour les choses qui ont
  • 10:34 - 10:36
    une grande capacité de non-utilisation..
  • 10:36 - 10:39
    Et ça peut être n'importe
    quoi, des produits pour bébé
  • 10:39 - 10:40
    en passant par la mode, à --
  • 10:40 - 10:42
    Combien d'entre vous
    possèdent une perceuse ?
  • 10:42 - 10:44
    Vous avez une perceuse ? Bien.
  • 10:44 - 10:47
    Vous allez utiliser cette
    perceuse 12 à 13 minutes
  • 10:47 - 10:49
    sur toute sa durée de vie.
  • 10:49 - 10:51
    (Rires)
  • 10:51 - 10:53
    C'est un peu ridicule, non ?
  • 10:53 - 10:56
    Parce que vous avez besoin
    du trou, pas de la perceuse.
  • 10:56 - 10:57
    (Rires)
  • 10:57 - 10:59
    (Applaudissements)
  • 10:59 - 11:01
    Alors pourquoi vous ne
    louez pas la perceuse,
  • 11:01 - 11:03
    ou mieux encore, louez la vôtre à des gens
  • 11:03 - 11:05
    pour vous faire de l'argent avec ?
  • 11:05 - 11:08
    Ces trois systèmes se rejoignent,
  • 11:08 - 11:10
    et permettent aux gens de
    partager des ressources
  • 11:10 - 11:12
    sans sacrifier leur mode de vie,
  • 11:12 - 11:14
    ou leurs précieuses
    libertés individuelles.
  • 11:14 - 11:16
    Je ne demande pas aux gens
  • 11:16 - 11:18
    de tout partager gentiment
    dans le bac à sable.
  • 11:20 - 11:22
    Je veux juste vous donner un exemple
  • 11:22 - 11:24
    du pouvoir que la
    consommation collaborative
  • 11:24 - 11:26
    a de modifier les comportements.
  • 11:26 - 11:28
    Une voiture moyenne
  • 11:28 - 11:31
    coûte environ 6100 € par an.
  • 11:31 - 11:33
    Pourtant, cette voiture ne fait rien
  • 11:33 - 11:35
    pendant 23 heures par jour.
  • 11:35 - 11:37
    Donc si vous prenez ces
    deux choses en compte,
  • 11:37 - 11:39
    ça a peu de sens
  • 11:39 - 11:42
    de devoir en posséder une dans l'absolu.
  • 11:42 - 11:44
    Et c'est là que les sociétés d'autopartage
  • 11:44 - 11:46
    telles que Zipcar et GoGet interviennent.
  • 11:46 - 11:48
    En 2009,
  • 11:48 - 11:50
    Zipcar a pris 250 participants
  • 11:50 - 11:53
    sur 13 villes --
  • 11:53 - 11:55
    qui s'avouent tous être
    accros à la voiture
  • 11:55 - 11:57
    et nouveaux dans l'autopartage --
  • 11:57 - 12:00
    et les a fait lâcher leurs
    clés pendant un mois.
  • 12:00 - 12:02
    À la place, ils devaient
    faire de la marche,
  • 12:02 - 12:04
    prendre le vélo, le train,
  • 12:04 - 12:06
    et d'autres formes de transport en commun.
  • 12:06 - 12:08
    Ils ne pouvaient utiliser
    leur abonnement Zipcar
  • 12:08 - 12:10
    qu'en cas de nécessité absolue.
  • 12:10 - 12:13
    Au bout d'un mois seulement,
    les résultats de ce défi
  • 12:13 - 12:15
    ont été stupéfiants.
  • 12:15 - 12:17
    Ils ont perdu 187 kg rien qu'avec
  • 12:17 - 12:20
    l'exercice supplémentaire.
  • 12:20 - 12:22
    Mais ma statistique préférée
  • 12:22 - 12:24
    c'est que 100 participants
  • 12:24 - 12:27
    sur les 250
  • 12:27 - 12:30
    ne voulaient pas récupérer leur clé.
  • 12:30 - 12:32
    En d'autres termes, les
    accros à la voiture
  • 12:32 - 12:34
    ont perdu leur envie de posséder.
  • 12:34 - 12:37
    Bon, les services de produit
    existent depuis des années.
  • 12:37 - 12:39
    Il suffit de penser aux
    bibliothèques et aux laveries.
  • 12:39 - 12:41
    Mais je pense qu'ils entrent
    dans une nouvelle ère,
  • 12:41 - 12:43
    car la technologie fait que le partage
  • 12:43 - 12:45
    est sans accroc et amusant.
  • 12:45 - 12:48
    Il y a une citation magnifique
    écrite dans le New York Times
  • 12:48 - 12:50
    qui disait : "Le partage
    est à la propriété
  • 12:50 - 12:53
    ce que l'iPod est au 8-pistes,
  • 12:53 - 12:56
    ce que l'énergie solaire
    est à la mine de charbon."
  • 12:56 - 12:59
    Je crois aussi que pour notre génération,
  • 12:59 - 13:02
    notre relation à l'assouvissement
    de ce que nous voulons
  • 13:02 - 13:04
    est bien moins tangible
  • 13:04 - 13:06
    que pour n'importe quelle
    génération précédente.
  • 13:06 - 13:09
    Je ne veux pas du DVD, je
    veux le film qu'il contient.
  • 13:09 - 13:11
    Je ne veux pas d'un
    répondeur bringuebalant,
  • 13:11 - 13:13
    je veux le message qu'il sauvegarde.
  • 13:13 - 13:16
    Je ne veux pas un CD, je veux
    la musique qu'il y a dessus.
  • 13:16 - 13:19
    En d'autres termes, je
    ne veux pas du matériel,
  • 13:19 - 13:22
    je veux répondre aux besoins ou à
    l'expérience qu'il me procure.
  • 13:22 - 13:25
    Cela nourrit un changement massif
  • 13:25 - 13:27
    où l'utilisation est un
    atout sur le bien --
  • 13:27 - 13:30
    ou comme le dit Kevin Kelly, le
    rédacteur en chef du magazine Wired,
  • 13:30 - 13:33
    "Où l'accès vaut mieux que la propriété."
  • 13:33 - 13:35
    Alors que ce que nous possédons
  • 13:35 - 13:37
    se dématérialise dans le nuage,
  • 13:37 - 13:39
    une ligne floue fait son apparition
  • 13:39 - 13:41
    entre ce qui est à moi, ce qui est à toi,
  • 13:41 - 13:43
    et ce qui est à nous.
  • 13:43 - 13:45
    Je voudrais vous donner un exemple
  • 13:45 - 13:48
    qui montre à quelle vitesse
    s'opère cette évolution.
  • 13:48 - 13:51
    Ceci représente un laps de temps de 8 ans.
  • 13:51 - 13:54
    Nous sommes passés de la possession
    traditionnelle d'une voiture
  • 13:54 - 13:57
    aux sociétés d'autopartage
    -- comme Zipcar et GoGet --
  • 13:57 - 14:00
    à de vastes plate-formes de partage
    qui associent les trajets en voitures
  • 14:00 - 14:03
    à l'entrée la plus récente, soit la
    location de voiture entre pairs,
  • 14:03 - 14:06
    où vous pouvez en fait
    vous faire de l'argent
  • 14:06 - 14:09
    en louant cette voiture qui ne fait
    rien pendant 23 heures par jour
  • 14:09 - 14:11
    à votre voisin.
  • 14:11 - 14:13
    Mais tous ces systèmes
  • 14:13 - 14:15
    exigent un degré de confiance,
  • 14:15 - 14:17
    et la pierre angulaire
    pour que ça fonctionne
  • 14:17 - 14:19
    est la réputation
  • 14:19 - 14:21
    Dans l'ancien système de consommation,
  • 14:21 - 14:23
    la réputation ne comptait pas trop,
  • 14:23 - 14:26
    parce que notre historique de
    crédits était plus important
  • 14:26 - 14:28
    que n'importe quel avis de pair à pair.
  • 14:28 - 14:31
    Mais avec le Web, nous
    laissons des traces.
  • 14:31 - 14:34
    Avec chaque spammer que l'on dénonce,
  • 14:34 - 14:37
    avec chaque idée que l'on poste,
    chaque commentaire que l'on partage,
  • 14:37 - 14:39
    on signale en fait notre plus
    ou moins bonne collaboration,
  • 14:39 - 14:42
    et si on peut ou pas nous faire confiance.
  • 14:42 - 14:44
    Revenons à mon premier exemple,
  • 14:44 - 14:46
    Swaptree.
  • 14:46 - 14:48
    Je vois que rondoron
  • 14:48 - 14:51
    a effectué 553 transactions
  • 14:51 - 14:54
    avec un taux de 100% de satisfaction.
  • 14:54 - 14:57
    Autrement dit, je peux
    lui faire confiance.
  • 14:58 - 15:00
    Là, prenez note,
  • 15:00 - 15:02
    ce n'est qu'une question de temps
  • 15:02 - 15:05
    avant qu'on puisse
    chercher comme sur Google
  • 15:05 - 15:07
    et voir un récapitulatif
  • 15:07 - 15:09
    de notre capital de réputation.
  • 15:09 - 15:11
    Et ce capital de réputation
  • 15:11 - 15:14
    déterminera notre accès à la
    consommation collaborative.
  • 15:14 - 15:16
    C'est une nouvelle monnaie
    sociale, pour ainsi dire,
  • 15:17 - 15:20
    qui pourrait devenir aussi puissante
    que notre indice de solvabilité.
  • 15:20 - 15:22
    Et je voudrais maintenant
    conclure en disant
  • 15:22 - 15:25
    que je crois que l'on
    traverse vraiment une période
  • 15:25 - 15:27
    où l'on se réveille
  • 15:27 - 15:29
    de cette monumentale gueule-de-bois
  • 15:29 - 15:31
    faite de vide et de gâchis,
  • 15:31 - 15:33
    et on se lance
  • 15:33 - 15:35
    dans la création d'un système plus durable
  • 15:35 - 15:37
    construit pour répondre
    à nos besoins innés
  • 15:37 - 15:40
    d'identité individuelle et communautaire.
  • 15:40 - 15:42
    Je pense qu'on en parlera comme
  • 15:42 - 15:44
    d'une révolution, pour ainsi dire --
  • 15:44 - 15:47
    quand la société, face à de grands défis,
  • 15:47 - 15:49
    quand la société sera passée
  • 15:49 - 15:51
    des avoirs et des dépenses individuelles
  • 15:51 - 15:54
    à une redécouverte du bien collectif.
  • 15:54 - 15:57
    C'est ma mission de rendre
    le partage plus cool.
  • 15:57 - 15:59
    C'est ma mission de rendre
    le partage branché.
  • 15:59 - 16:01
    Parce que je crois vraiment
  • 16:01 - 16:04
    que ça peut renverser des
    modes de commerce dépassés,
  • 16:04 - 16:05
    nous aider abandonner
  • 16:05 - 16:07
    des formes d'hyper-consommation
    qui gaspillent beaucoup trop
  • 16:07 - 16:10
    et nous montrer que quand
    c'est trop, c'est trop.
  • 16:10 - 16:12
    Merci beaucoup,
  • 16:12 - 16:14
    (Applaudissements)
Title:
Rachel Botsman: À propos de la consommation collaborative
Speaker:
Rachel Botsman
Description:

À TEDxSydney, Rachel Botsman dit que nous sommes "programmés pour partager" -- et nous montre comment des sites web tels que Zipcar ou Swaptree changent les règles du comportement humain.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
16:14

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