D'un projet de garage à GooglePlex à seulement 18 ans | Guillaume Rolland | TEDxMinesNancy

Cette présentation a été faite lors d'un événement TEDx local, produit indépendamment des conférences TED.

Guillaume, 18 ans, est le premier français à avoir été sélectionné pour le Google Science Fair grâce à son réveil olfactif SensorWake. Dans cette conférence, il nous dit comment nous pouvons entreprendre nos propres projets alors que nous sommes encore à l'école. Comment, malgré notre âge, nous pouvons faire de nos rêves une réalité qui pourrait, un jour, changer le monde.

Bonjour à tous.

Je suis très heureux
d'être là avec vous ce midi

et de présenter mon histoire,
mon projet aussi.

Parmi vous, qui n'a jamais eu
une idée d'invention,

une idée qui pourrait peut-être
un jour révolutionner le monde,

mais vous n'avez pas eu
les moyens de la concrétiser ?

La plupart des gens
ont déjà eu cette ambition-là.

Moi, dès cinq ans, j'ai eu cette ambition,
c'était à travers des outils.

Quand je regardais mon papa
bricoler, c'était très simple.

Et avec des tournevis en plastique,

je pensais pouvoir un jour
révolutionner le monde,

c'était très modeste, dans mon jardin.

Mai bon, voilà, je n'avais que cinq ans,
ce n'était qu'un début.

Après, arriva la période du collège,
où là, on a d'autres priorités,

c'est d'abord de faire ses devoirs,
de réviser son cours de SVT.

Donc voilà, c'est « Keep calm »
fais tes devoirs et ne va pas plus loin,

comme ça, pas de questions.

Sauf que heureusement pour moi,

ou plutôt, malheureusement
pour mes parents, j'aimais bien bricoler.

Donc c'était démonter
le sèche-cheveux de ma maman,

le rasoir de mon papa
sans savoir parfois le remonter.

C'était cette passion-là, et au final,
le constat que même en étant jeune,

je pouvais réussir à faire des choses
moi-même de mes propres mains.

Et ça, ça a été un constat
vraiment marquant pour moi.

Finalement, tous ces problèmes
que les grands ont

en créant leur société -
les problèmes administratifs -

moi, je les ignorais,
donc j'avais un petit côté naïf

qui m'a fait aller très, très vite
dans mes démarches.

Du coup, à 13 ans,

j'ai déposé mon premier brevet -
ça a été une vraie aventure -

un premier brevet à l'INPI
pour une machine à infuser le thé.

Comme ça, ça ne ressemble à rien,

mais c'était un bras robotique
qui permettait de mettre un sachet de thé,

ça calculait le type de thé, la chaleur,

et au fur et à mesure,
au bout d'un certain temps,

ça montait le sachet de thé

et on avait une boisson
parfaitement aromatisée.

Donc voilà, 13 ans.

Cela m'a conforté dans le constat
que, même enfant,

on pouvait faire des trucs sympas.

Au fur et à mesure des inventions,
des brevets déposés,

je me suis éclaté en parallèle
de mon parcours scolaire:

ça ne m'a pas empêché de faire un collège,
de faire un bac comme tout le monde.

Vint le jour où un gros
constat m'est arrivé,

un constat qu'on a tous fait
très tôt, c'était le réveil.

Il fallait se réveiller le matin,
ce qui était assez frustrant.

On n'arrive pas trop
à sortir de sa couette.

Une des plus grosses
décisions de la journée,

c'est de sortir de la couette,
c'est assez dingue.

Cette décision,
j'avais du mal à la prendre,

je la prenais ou pas,
ça dépendait des jours.

Je m'étais dit : « Pourquoi pas
essayer de trouver un nouveau moyen ? »

Il existait le son, la radio, la lumière,

pourquoi ne pas se réveiller
uniquement avec une odeur ?

Et pourquoi pas une odeur
qu'on aime bien et qu'on choisit ?

Comme les capsules.

C'est pour ça que j'ai créé
le réveil olfactif Sensorwake.

C'est assez simple. C'est cette boîte-là.

Vous voyez, ça a vraiment
la tête d'un réveil classique,

sauf qu'ici, on a une fente

et on peut insérer
la cartouche de notre choix.

Là, c'est l'odeur du bois
pour quelqu'un qui aime bien la nature.

Il va se réveiller uniquement,
en deux minutes, avec l'odeur du bois.

On a des odeurs de cola,
des odeurs de bord de mer.

Il y a même pour les business men
l'odeur du dollar.

On a un choix quasiment infini.

On peut mettre un grand choix
de cartouches dans le réveil.

Une cartouche fait 60 réveils,

donc, contrairement aux machines
à café, le tout est recyclable,

donc pas de problème concernant ceci.

Les odeurs sont sans solvant, sans COV,
sans composant organique et volatil,

donc c'est quelque chose de 100 % sain,

et quelque chose
qui m'a beaucoup tenu à cœur.

Ça s'est fait au début dans le garage
avec les fameuses cartes Arduino,

et au fur et à mesure, ça a bien marché,
je me suis donné beaucoup.

C'était pendant mes révisions
de bac, j'avais 17 ans,

et j'ai participé à un concours
de Google, le Google Science Fair,

et j'ai eu la chance d'être
le premier Français sélectionné

pour le Google Science Fair
que vous allez bientôt voir ici.

C'est un concours
international de science

qui réunit tous les jeunes chercheurs,

et Google sélectionne
annuellement 15 projets

pour venir dans la Silicon Valley.

Donc, j'ai eu la chance
d'être le premier Français sélectionné.

Ça m'a valu une grande joie
et une belle expérience -

m’entraîner pour l'anglais,
ce n'était pas mal aussi -

mais surtout,

une reconnaissance de cette invention,
que parfois, on a du mal à avoir.

Faire une invention, c'est bien, de même
que la partager et de communiquer.

Donc, ça m'a valu un dîner
avec Anne-Sophie Lapix,

de questionner Najat au Petit Journal,
de rencontrer Stéphane Sommier -

donc une vrai rampe de lancement,
une vraie croissance exponentielle

et grâce à ce concours de science,
une expérience dingue, c'est le mot -

et aussi, de me mettre en condition,

me dire que même en étant jeune,
on peut réaliser ses propres rêves,

on peut aller au-delà du possible,

et qu'une simple idée peut devenir
un projet concret plutôt sexy,

qui peux être communiqué,

et qui peux peut-être un jour,
modestement bien sûr,

changer le quotidien
des personnes et l'améliorer.

Ce à quoi j'invite
aujourd'hui les jeunes,

c'est qu'étant au 21ème siècle,

les jeunes peuvent démontrer
qu'ils ont les moyens de réussir.

Avant, c'était plus dur.

Dans l'Histoire, on n'a pas connaissance
de beaucoup de jeunes

qui pouvaient imposer leurs idées.

Maintenant, on a plein d'outils
comme les cartes Arduino.

Maintenant avec l'internet,
une simple idée peut faire un buzz,

on le voit avec les vidéos YouTube.

Finalement, je peux, pour conclure,

retenir une phrase
qui m'a beaucoup marqué,

qui a été un petit peu le slogan
du Google Science Fair,

une phrase que j'ai dû répéter
beaucoup de fois devant la caméra,

c'est : « C'est ton tour
de changer le monde ».

Je pense qu'au 21ème siècle,
c'est une phrase qui fait bel écho,

et notamment pour ce TEDx
« Au-delà des possibles »,

c'est une phrase qui a tout ce sens.

Merci beaucoup.

(Applaudissements)