Où former les médecins du monde ? A Cuba.
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0:01 - 0:02Je veux vous raconter
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0:02 - 0:07comment 20 000 remarquables jeunes
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0:07 - 0:09venant de plus de 100 pays
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0:09 - 0:11se sont retrouvés à Cuba
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0:11 - 0:14et changent la santé de leurs communautés.
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0:14 - 0:1690% d'entre eux n'auraient jamais
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0:16 - 0:18quitté leur maison
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0:18 - 0:21si ce n'était pour une bourse d'études
pour étudier la médecine à Cuba -
0:21 - 0:23et un engagement à revenir
-
0:23 - 0:27dans des endroits comme ceux
d'où ils viennent -- -
0:27 - 0:30des campagnes isolées,
des montagnes, des ghettos -- -
0:30 - 0:34pour devenir médecins
pour des gens comme eux, -
0:34 - 0:36pour mettre en pratique.
-
0:36 - 0:38L'école de médecine
latino-américaine de La Havane : -
0:38 - 0:41c'est la plus grande
école médicale du monde, -
0:41 - 0:44diplômant 23 000 jeunes docteurs
-
0:44 - 0:47depuis sa première promotion en 2005,
-
0:47 - 0:51avec près de 10 000 autres
actuellement en formation. -
0:51 - 0:54Sa mission, former des médecins
pour les gens -
0:54 - 0:56qui en ont le plus besoin :
-
0:56 - 0:58le milliard et plus de personnes
-
0:58 - 1:01qui n'ont jamais vu de médecin,
-
1:01 - 1:05les personnes qui vivent et meurent
-
1:05 - 1:08en dessous de tout seuil
de pauvreté jamais inventé. -
1:08 - 1:10Ses étudiants défient toutes normes.
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1:10 - 1:13Ils sont le plus gros risque de l'école
-
1:13 - 1:15et aussi le meilleur pari.
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1:15 - 1:19Ils sont sélectionnés dans les endroits
les plus pauvres, les plus abîmés, -
1:19 - 1:20de notre planète
-
1:20 - 1:22par une école qui croit
qu'ils peuvent devenir -
1:22 - 1:24pas juste les bons,
-
1:24 - 1:26mais les excellents médecins
-
1:26 - 1:29dont leurs communautés
ont désespérément besoin, -
1:29 - 1:32qu'ils pratiqueront là où la majorité
des médecins refusent de pratiquer, -
1:32 - 1:35dans des endroits non seulement pauvres
-
1:35 - 1:37mais aussi souvent dangereux,
-
1:37 - 1:40emportant dans leurs sacs à dos
des antidotes aux venins -
1:40 - 1:43ou circulant dans des quartiers
-
1:43 - 1:46meurtris par la drogue,
les gangs et les balles, -
1:46 - 1:49leur terre natale.
-
1:49 - 1:53L'espoir est qu'ils aideront
à transformer l'accès aux soins, -
1:53 - 1:55l'image de la santé
dans des zones pauvres, -
1:55 - 1:57et même la façon
dont la médecine elle-même -
1:57 - 2:00est apprise et pratiquée,
-
2:00 - 2:04et qu'ils deviendront des pionniers
de notre quête globale -
2:04 - 2:07pour une couverture sociale universelle,
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2:07 - 2:09certainement quelque chose de grand.
-
2:09 - 2:14Deux grosses tempêtes
et cette idée de mise en action -
2:14 - 2:18ont entraîné la création d'ELAM en 1998.
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2:18 - 2:21Les ouragans Georges et Mitch
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2:21 - 2:22ont traversé les Caraïbes
-
2:22 - 2:24et l'Amérique Centrale,
-
2:24 - 2:27laissant derrière eux 30 000 morts
-
2:27 - 2:30et 2,5 millions de sans-abris.
-
2:30 - 2:33Des centaines de médecins cubains
se sont portés volontaires -
2:33 - 2:35pour la réponse au désastre,
-
2:35 - 2:38mais en arrivant,
ils ont trouvé un désastre plus grand : -
2:38 - 2:40des communautés entières
sans services médicaux, -
2:40 - 2:43des portes verrouillées
dans les hôpitaux de campagne -
2:43 - 2:45à cause d'un manque de personnel,
-
2:45 - 2:47et simplement trop de bébés mourant
-
2:47 - 2:50avant leur premier anniversaire.
-
2:50 - 2:53Que se passerait-il quand
ces médecins cubains s'en iraient ? -
2:53 - 2:56Il y avait besoin de nouveaux médecins
pour rendre les soins -
2:56 - 2:59médicaux accessibles,
mais d'où pourraient-ils venir ? -
2:59 - 3:01Où pourraient-ils être formés ?
-
3:01 - 3:05A La Havane, le campus
d'une ancienne université navale -
3:05 - 3:08a été donné au Ministère
de la Santé cubain -
3:08 - 3:12pour devenir l'école médicale
latino-américaine, -
3:12 - 3:13ELAM.
-
3:13 - 3:16Des cours, des salles et des tableaux,
et une petite bourse -
3:16 - 3:18étaient offerts aux centaines d'étudiants
-
3:18 - 3:21venant des pays les plus touchés
par les tempêtes. -
3:21 - 3:23En tant que journaliste à La Havane,
-
3:23 - 3:26j'ai vu les 97 premiers
Nicaraguayens arriver -
3:26 - 3:29en mars 1999,
-
3:29 - 3:31s'installant dans des dortoirs
à peine rénovés -
3:31 - 3:35et aidant leurs professeurs non seulement
à balayer les salles de cours -
3:35 - 3:40mais à déplacer les bureaux,
les chaises et les microscopes. -
3:40 - 3:42Durant les années qui suivirent,
-
3:42 - 3:43des gouvernements partout en Amérique
-
3:43 - 3:47ont réclamé des bourses pour
leurs propres étudiants, -
3:47 - 3:49et le Caucus noir du Congrès
-
3:49 - 3:52a demandé et reçu des centaines de bourses
-
3:52 - 3:55pour des jeunes venant des États-Unis.
-
3:55 - 3:59Aujourd'hui, parmi les 23 000 diplômés,
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3:59 - 4:02il y a des jeunes de 83 pays
-
4:02 - 4:05d'Amérique, d'Afrique et d'Asie,
-
4:05 - 4:10et la sélection s'est étendue à 123 pays.
-
4:10 - 4:13Plus de la moitié des étudiants
sont des jeunes femmes -
4:13 - 4:16venant de 100 groupes ethniques,
parlant 50 langues différentes. -
4:16 - 4:19La directrice de l'OMS
Margaret Chan a dit : -
4:19 - 4:23« Pour une fois, si vous êtes pauvre,
si vous êtes une femme, -
4:23 - 4:26ou si vous êtes issu
d'une population indigène, -
4:26 - 4:27vous avez un avantage remarquable,
-
4:27 - 4:32une éthique qui rend
cette école médicale unique. » -
4:32 - 4:36Luther Castillo vient
de San Pedro de Tocamacho, -
4:36 - 4:39sur la côte atlantique du Honduras.
-
4:39 - 4:41Il n'y a pas d'eau courante,
-
4:41 - 4:43pas d'électricité là-bas,
-
4:43 - 4:46et pour atteindre le village,
vous devez marcher pendant des heures -
4:46 - 4:49ou oser monter
dans un pick-up, comme j'ai fait, -
4:49 - 4:52en longeant les vagues de l'Atlantique.
-
4:52 - 4:57Luther était l'un des
40 enfants de Tocamacho -
4:57 - 4:59qui a fréquenté l'école maternelle,
-
4:59 - 5:02les fils et filles d'un peuple
indigène noir -
5:02 - 5:04connu sous le nom de Garifuna,
-
5:04 - 5:0720% de la population du Honduras.
-
5:07 - 5:12Les soins médicaux les plus proches
étaient à plusieurs kilomètres fatals. -
5:12 - 5:16Luther devait marcher
trois heures chaque jour -
5:16 - 5:18pour aller à l'école primaire.
-
5:18 - 5:20Seuls 17 ont fait ce voyage.
-
5:20 - 5:22Seuls 5 sont allés au lycée,
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5:22 - 5:24et un seul à l'université :
-
5:24 - 5:26Luther, à ELAM,
-
5:26 - 5:30parmi la première génération
de Garifuna à être diplômée. -
5:30 - 5:33Seuls deux médecins garifunas
l'avaient précédé, -
5:33 - 5:36dans toute l'histoire du Honduras.
-
5:36 - 5:42Maintenant, grâce à ELAM, ils sont 69.
-
5:42 - 5:45Aux grands maux, les grands remèdes,
-
5:45 - 5:49suscités par de grandes idées,
de l'imagination et de l'audace, -
5:49 - 5:52Mais aussi des remèdes qui fonctionnent.
-
5:52 - 5:55L'université ELAM n'avait
pas de matériel pratique -
5:55 - 5:59pour les guider, ils ont
donc appris sur le tas, -
5:59 - 6:02par la pratique et en corrigeant
les cours au fur et à mesure. -
6:02 - 6:05Même les étudiants les plus brillants
-
6:05 - 6:07venant de ces communautés pauvres
-
6:07 - 6:08n'étaient pas suffisamment préparés
-
6:08 - 6:11pour six ans d'études de médecine.
-
6:11 - 6:15Un cours de rattrapage en sciences
a donc été créé. -
6:15 - 6:16Ensuite, la langue :
-
6:16 - 6:19ils étaient Mapuche, Quechuas, Guarani,
Garifuna, -
6:19 - 6:21des peuples indigènes,
-
6:21 - 6:23qui avaient appris l'espagnol
comme seconde langue, -
6:23 - 6:26ou des Haïtiens qui parlaient créole.
-
6:26 - 6:28L'espagnol est donc devenu une partie
-
6:28 - 6:32du programme de préparation
aux études de médecine. -
6:32 - 6:35Malgré tout, à Cuba,
-
6:35 - 6:38la musique, la nourriture, les odeurs,
-
6:38 - 6:41tout était différent,
-
6:41 - 6:46l'université est devenue la famille,
ELAM, le foyer. -
6:46 - 6:49Les religions allaient
des croyances indigènes -
6:49 - 6:53au Yoruba, à l'Islam et
Chrétien évangélique. -
6:53 - 6:57Accepter la diversité
devint un mode de vie. -
6:57 - 6:59Pourquoi tant de pays
-
6:59 - 7:02ont demandé ces bourses ?
-
7:02 - 7:05D'abord, ils n'ont pas assez de médecins,
-
7:05 - 7:07et là où il les ont, leur répartition
-
7:07 - 7:09ne profite pas aux pauvres,
-
7:09 - 7:12parce que notre crise sanitaire globale
-
7:12 - 7:15est due à une crise
des ressources humaines. -
7:15 - 7:19Il nous manque 4 à 7 millions de
travailleurs de santé -
7:19 - 7:21juste pour combler les besoins de base,
-
7:21 - 7:23et le problème est partout.
-
7:23 - 7:26Les médecins sont concentrés
dans les villes, -
7:26 - 7:28où seulement la moitié
de la population mondiale vit, -
7:28 - 7:30et à l'intérieur des villes,
-
7:30 - 7:34pas dans les bidonvilles ou South L.A.
-
7:34 - 7:36Ici aux États-Unis,
-
7:36 - 7:38avec la réforme du système de santé,
-
7:38 - 7:41nous n'avons pas assez de professionnels.
-
7:41 - 7:43D'ici 2020, il nous manquera
-
7:43 - 7:4745 000 médecins généralistes.
-
7:47 - 7:50Nous sommes aussi
responsables du problème. -
7:50 - 7:52Les États-Unis sont le premier importateur
-
7:52 - 7:56de médecins venant des pays émergents.
-
7:56 - 7:59La deuxième raison pour laquelle
les étudiants ont afflué à Cuba -
7:59 - 8:02est le bulletin de santé de l'île,
-
8:02 - 8:05qui repose sur de forts soins de base.
-
8:05 - 8:07Une commission de The Lancet
classe Cuba -
8:07 - 8:12parmi les meilleurs pays à revenu
intermédiaire en termes la santé. -
8:12 - 8:14Save the Children classe Cuba
-
8:14 - 8:18comme le meilleur pays en Amérique Latine
pour avoir un enfant. -
8:18 - 8:21Cuba a une espérance de vie équivalente
-
8:21 - 8:25et moins de mortalité infantile
que les États-Unis, -
8:25 - 8:27avec moins de disparités,
-
8:27 - 8:29alors que les dépenses par personne
-
8:29 - 8:32sont un vingtième de ce que
-
8:32 - 8:34nous dépensons ici aux États-Unis.
-
8:34 - 8:37Académiquement, ELAM est difficile,
-
8:37 - 8:40mais 80 % de ses étudiants
obtiennent leur diplôme. -
8:40 - 8:42Les sujets sont les mêmes -
-
8:42 - 8:44sciences cliniques et de base -
-
8:44 - 8:47mais il y a des différences majeures.
-
8:47 - 8:50D'abord, la formation
est sortie de sa tour d'ivoire -
8:50 - 8:53pour aller dans les classes cliniques
et les quartiers, -
8:53 - 8:57là où la plupart de ces diplômés
iront pratiquer. -
8:57 - 9:01Bien sûr, ils ont des cours
et des internats aussi, -
9:01 - 9:06mais l'apprentissage communautaire
commence dès le début. -
9:06 - 9:09Deuxièmement, les étudiants traitent
complètement le patient, -
9:09 - 9:11le corps et l'esprit,
-
9:11 - 9:14dans le contexte
de sa famille, sa communauté -
9:14 - 9:16et sa culture.
-
9:16 - 9:19Troisièmement, ils apprennent
la santé publique : -
9:19 - 9:22pour évaluer l'eau potable, l'habitation,
-
9:22 - 9:25les conditions économiques et sociales
de leurs patients. -
9:25 - 9:28Quatrièmement, on leur apprend
-
9:28 - 9:31qu'une bonne consultation
-
9:31 - 9:33et un examen clinique approfondi
-
9:33 - 9:36fournissent la plupart des indices
pour le diagnostic, -
9:36 - 9:39en ne gardant les technologies coûteuses
pour la confirmation. -
9:39 - 9:43Enfin, on leur apprend sans cesse
-
9:43 - 9:45l'importance de la prévention,
-
9:45 - 9:47surtout alors que les maladies chroniques
-
9:47 - 9:52paralysent les systèmes de santé
dans le monde entier. -
9:52 - 9:55Une telle formation continue
-
9:55 - 9:57est accompagnée d'une approche d'équipe,
-
9:57 - 10:00autant pour travailler en équipe
-
10:00 - 10:02que pour les diriger,
-
10:02 - 10:04avec une dose d'humilité.
-
10:04 - 10:07Après leur diplôme, ces docteurs partagent
-
10:07 - 10:10leur savoir
avec les infirmières, sages-femmes, -
10:10 - 10:12travailleurs sociaux,
-
10:12 - 10:14pour les aider à devenir meilleurs
dans leur métier, -
10:14 - 10:16pas pour les remplacer,
-
10:16 - 10:21pour travailler avec les chamans
et les guérisseurs traditionnels. -
10:21 - 10:24Les diplômés d'ELAM :
-
10:24 - 10:29confirment-ils
cette audacieuse expérience ? -
10:29 - 10:31Des dizaines de projets
nous donnent un aperçu -
10:31 - 10:33de ce qu'ils sont capables d'accomplir.
-
10:33 - 10:35Prenons les diplômés garifunas.
-
10:35 - 10:37Ils ne sont pas
rentrés chez eux que pour exercer, -
10:37 - 10:40mais ont encouragé leurs communautés
à construire -
10:40 - 10:43le premier hôpital indigène du Honduras.
-
10:43 - 10:45Avec l'aide d'un architecte,
-
10:45 - 10:50les habitants l'ont littéralement
construit à partir de rien. -
10:50 - 10:52Les premiers patients sont arrivés
-
10:52 - 10:54en décembre 2007,
-
10:54 - 10:57et depuis, l'hôpital a accueilli
-
10:57 - 11:00presque un million de patients.
-
11:00 - 11:02Et le gouvernement s'y intéresse,
-
11:02 - 11:05considérant l'hôpital comme un modèle
-
11:05 - 11:10pour la santé publique rurale du Honduras.
-
11:10 - 11:13Les diplômés d'ELAM sont malins,
-
11:13 - 11:17forts et aussi dévoués.
-
11:17 - 11:21Haïti, janvier 2010.
-
11:21 - 11:23La souffrance,
-
11:23 - 11:27des gens sous 30 millions
de tonnes de gravats. -
11:27 - 11:29Bouleversant.
-
11:29 - 11:31340 médecins cubains
-
11:31 - 11:34étaient déjà sur place depuis longtemps.
-
11:34 - 11:36D'autres étaient en route, mais pas assez.
-
11:36 - 11:39A l'ELAM, les étudiants
travaillaient nuit et jour -
11:39 - 11:42pour contacter 2000 diplômés.
-
11:42 - 11:46Finalement, des centaines
arrivèrent à Haïti. -
11:46 - 11:50Provenant de 27 pays, du Mali au Sahara
-
11:50 - 11:54de Sainte-Lucie, de Bolivie,
du Chili et des États-Unis. -
11:54 - 11:58Ils communiquaient ensemble en espagnol,
-
11:58 - 12:00et écoutaient les patients
qui parlaient créole -
12:00 - 12:03grâce aux étudiants en médecine haïtiens
-
12:03 - 12:05venus d'ELAM.
-
12:05 - 12:06Beaucoup sont restés des mois,
-
12:06 - 12:09malgré l'épidémie de choléra.
-
12:09 - 12:12Des centaines de diplomés haïtiens
-
12:12 - 12:14ont dû recoller les morceaux,
-
12:14 - 12:16surmonter leur propre chagrin
-
12:16 - 12:18et reprendre le fardeau de construire
-
12:18 - 12:22un nouveau système
de santé publique à Haïti. -
12:22 - 12:24Depuis, grâce aux ONG
et aux gouvernements, -
12:24 - 12:26de la Norvège, à Cuba
en passant par le Brésil, -
12:26 - 12:29des dizaines de centres de santé
-
12:29 - 12:31ont été construits,
fournis en personnel, -
12:31 - 12:36et 35 sont dirigés par
des diplômés de l'ELAM. -
12:36 - 12:38L'histoire haïtienne illustre aussi
-
12:38 - 12:40certains des plus gros problèmes
-
12:40 - 12:43rencontrés dans de nombreux pays.
-
12:43 - 12:44Regardez de plus près :
-
12:44 - 12:51748 diplômés haïtiens en 2012,
pendant l'épidémie de choléra -
12:51 - 12:54La moitié travaillant
dans les hôpitaux publics, -
12:54 - 12:56un quart étant sans emploi
-
12:56 - 13:02et 110 ayant quitté Haïti.
-
13:02 - 13:05Donc dans le meilleur des cas,
-
13:05 - 13:07les diplômés intègrent
et ainsi renforcent -
13:07 - 13:10le système de santé publique,
-
13:10 - 13:13où ils sont souvent
les seuls médecins présents. -
13:13 - 13:16Dans le pire des cas,
il y a un manque de postes à pourvoir -
13:16 - 13:18dans le secteur
de la santé publique -
13:18 - 13:20où les plus pauvres
sont soignés, -
13:20 - 13:23un manque de volonté politique,
un manque de moyens, -
13:23 - 13:25un manque de tout !
-
13:25 - 13:29il y a trop de patients non-soignés.
-
13:29 - 13:32Les docteurs font aussi face à la pression
de leurs familles, -
13:32 - 13:34qui cherchent à joindre les deux bouts,
-
13:34 - 13:36s'il n'y a pas de travail
dans le secteur public, -
13:36 - 13:39ces nouveaux docteurs
vont travailler dans le privé -
13:39 - 13:43ou partent à l'étranger
et envoient de l'argent à la maison. -
13:43 - 13:46Pire que tout,
dans certains pays, -
13:46 - 13:49des sociétés médicales influencent
les organismes d'accréditation -
13:49 - 13:52pour ne pas considérer le cursus ELAM.
-
13:52 - 13:55Apeurés, ces jeunes docteurs
prendront ces emplois -
13:55 - 13:58ou réduiront la charge de patients
et leur revenu. -
13:58 - 14:01Ce n'est pas une question de compétences.
-
14:01 - 14:04Ici, aux États-Unis,
le conseil médical de Californie -
14:04 - 14:07a approuvé l'école après
une étude rigoureuse, -
14:07 - 14:09et les nouveaux médecins font du bien
-
14:09 - 14:11sur le grand pari de Cuba,
-
14:11 - 14:13en réussissant leurs examens,
-
14:13 - 14:16et en étant acceptés dans
des établissements respectés -
14:16 - 14:20de New York à Chicago
en passant par le Nouveau Mexique. -
14:20 - 14:22Ils sont 200, et ils reviennent
-
14:22 - 14:25aux États-Unis pleins d'énergie,
-
14:25 - 14:27et aussi agacés.
-
14:27 - 14:29Comme l'un d'eux le dit :
-
14:29 - 14:32« A Cuba, nous sommes formés à fournir
des soins de qualité -
14:32 - 14:34avec un minimum de moyens.
-
14:34 - 14:37Alors quand je vois tous les moyens
disponibles ici, -
14:37 - 14:39et que vous me dites que c'est impossible,
-
14:39 - 14:41je sais que c'est faux.
-
14:41 - 14:47Non seulement j'en ai été témoin,
mais je l'ai moi-même expérimenté. » -
14:47 - 14:49Les diplômés de l'ELAM,
-
14:49 - 14:52certains venant d'ici-même,
de Washington et Baltimore, -
14:52 - 14:56proviennent des familles
les plus démunies. -
14:56 - 14:58Ils viennent offrir
la santé et l'éducation, -
14:58 - 15:01et sont les porte-parole
pour leur communauté. -
15:01 - 15:03Ils ont fait le gros du travail.
-
15:03 - 15:06Maintenant, nous devons faire notre part
-
15:06 - 15:09et soutenir les 23 000 et plus.
-
15:09 - 15:10Nous tous -
-
15:10 - 15:14fondations, responsables
des internes, médias, -
15:14 - 15:17entrepreneurs, responsables politiques,
le peuple... -
15:17 - 15:19nous devons monter au créneau.
-
15:19 - 15:21Nous devons en faire
beaucoup plus -
15:21 - 15:24pour donner à ces nouveaux médecins
l'opportunité -
15:24 - 15:27de prouver leur courage.
-
15:27 - 15:31Ils doivent être capables
de participer aux examens de leur pays. -
15:31 - 15:34Ils ont besoin d'emplois
dans le secteur de santé publique, -
15:34 - 15:36dans des centres de santé,
-
15:36 - 15:40pour mettre leur formation et
leur engagement en pratique. -
15:40 - 15:42Il faut qu'ils puissent devenir
-
15:42 - 15:47les médecins dont leurs patients
ont besoin. -
15:47 - 15:49Pour aller de l'avant,
-
15:49 - 15:52il faut peut-être revenir
un peu en arrière, -
15:52 - 15:54à ce pédiatre qui était venu
-
15:54 - 15:55sonner chez mes parents
-
15:55 - 15:59dans le Sud de Chicago
quand j'étais petite, -
15:59 - 16:00qui faisait des visites à domicile,
-
16:00 - 16:03au service du public.
-
16:03 - 16:05Il n'y a pas tant d'idées nouvelles
-
16:05 - 16:08sur ce que devrait être la médecine.
-
16:08 - 16:10La nouveauté,
c'est le changement d'échelle. -
16:10 - 16:14Le visage des médecins a aussi changé :
-
16:14 - 16:17un diplômé de l'ELAM
est plus souvent une femme -
16:17 - 16:19qu'un homme.
-
16:19 - 16:22En Amazonie, au Pérou,
ou au Guatemala, -
16:22 - 16:24un médecin indigène,
-
16:24 - 16:27aux États-Unis, un médecin de couleur
-
16:27 - 16:30qui parle espagnol couramment.
-
16:30 - 16:33Elle est bien formée, fiable,
-
16:33 - 16:37et partage le visage et la culture
de ses patients -
16:37 - 16:40et elle mérite amplement notre soutien,
-
16:40 - 16:45car que ce soit en métro, à dos d'âne
ou en canoë, -
16:45 - 16:48elle nous apprend
à joindre le geste à la parole. -
16:48 - 16:50Merci.
-
16:50 - 16:52(Applaudissements)
- Title:
- Où former les médecins du monde ? A Cuba.
- Speaker:
- Gail Reed
- Description:
-
Les grands problèmes ont besoin de grandes solutions, suscitées par les grandes idées, l’imagination et le courage. Dans cette conférence, la journaliste Gail Reed fait le portrait d’une grande solution qui ne coûte rien : l'Ecole Médicale latino-américaine de La Havane, qui forme des médecins généraux pour servir les communautés locales qui en ont le plus besoin.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 17:08
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